Egérie au Mont Nebo et la redécouverte du Nebo au XIXe siècle


le Mont Nebo

extrait des lettres d'Egérie, pèlerine en Terre Sainte de 381 à 384 :


Ainsi, après quelque temps et par la volonté de Dieu, je ressentis un autre désir, celui d'aller jusqu'en Arabie, c'est-à-dire au mont Nébo, sur le lieu où Dieu ordonna à Moïse de monter, lui disant : "Va sur le mont Arabot, sur le mont Nébo, qui se trouve au pays de Moab, en face de Jéricho, et regarde le pays de Canaan que je donne en héritage aux fils d'Israël : meurs sur ce mont que tu auras gravi."

Ainsi donc, Jésus notre Dieu, qui n'abandonne jamais ceux qui croient en lui, a eu la bonté d'exaucer mon souhait.

Nous commençâmes à aller vers le mont Nébo. En route un prêtre nous informa du lieu, c'est-à-dire de Livias ; nous lui avions demandé de nous accompagner parce qu'il connaissait mieux ces lieux : "Si vous voulez voir l'eau qui s'écoule du rocher, celle que donna Moïse aux fils d'Israël quand ils eurent soif, vous pouvez la voir, à condition cependant que vous acceptiez de vous donner la peine de quitter la route au VIe mille environ."

 

 

*

Dès 1864, les explorateurs de l'expédition française du duc de Luynes s'étaient aventurés en territoire transjordanien et avaient identifié la montagne et le sanctuaire, qui redevinrent d'actualité grâce à la découverte en 1884 des souvenirs de la pèlerine Égérie. Elle y était montée vers la fin du IVe siècle, en empruntant la route romaine qui reliait la ville de Livias dans la vallée du Jourdain à la ville d'Esbous sur le haut plateau, passant au nord du sanctuaire qu'on localisait à proximité de la borne miliaire IV, comme l'avait déjà décrit au début du IVe siècle l'évêque Eusèbe de Césarée dans l'Onomastikon des lieux bibliques : « Nabau qui en hébreu se dit Nébo, est une montagne au-delà du Jourdain, en face de Jéricho sur la terre de Moab, où est mort Moïse. Jusqu'à aujourd'hui on l'indique au VIe mille de la ville d'Esbous [qui se trouve] à l'est. »

En 1896 un épigraphiste français qui vivait à Jérusalem, le père Germer-Durand, retrouva les bornes miliaires V et VI de la route romaine d'Esbus à Livias, lesquelles, ajoutées aux précieux renseignements topographiques qui se trouvent dans le texte de la pèlerine, permirent d'identifier dans les ruines photographiées par le duc de Luynes sur le sommet occidental de Siyagha, neuf kilomètres à l'ouest de la ville de Madaba, le sanctuaire construit et visité par les chrétiens en souvenir du prophète et homme de Dieu.

Michele Piccirillo, Le mémorial de Moïse sur le mont Nébo





l'église du Mont Nebo





l'autel






le serpent de bronze en haut du Mont nebo
Mont Nebo, Jordanie

Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article