Arrêtons nous un moment en silence, dans notre chambre, ou dans une église, ou dans un lieu isolé...

Le 3e dimanche de Carême a été caractérisé par le célèbre dialogue de Jésus avec la Samaritaine, raconté par l'évangéliste Jean.

 

Cette femme se rendait chaque jour à un ancien puits remontant au patriarche Jacob pour y puiser de l'eau, et ce jour-là, elle y trouva Jésus, assis, "fatigué par la marche" (Jn 4,6). Saint Augustin commente : "Ce n'est pas pour rien que Jésus se fatigue... La force du Christ t'a créé, la faiblesse du Christ t'a recréé... Par sa force il nous a créé, par sa faiblesse il est venu nous chercher..."

 

La fatigue de Jésus, signe de son humanité véritable, peut être vue comme un prélude de la passion, par laquelle il a porté à son accomplissement l'œuvre de notre rédemption. En particulier, dans la rencontre avec la Samaritaine au puits, émerge le thème de la ‘soif' du Christ, qui culmine dans le cri sur la croix : "J'ai soif" (Jn 19, 28). Cette soif, comme la fatigue, a certainement une base physique. Mais Jésus, comme le dit encore Augustin, "avait soif de la foi de cette femme", comme de la foi de nous tous. Dieu le Père l'a envoyé pour assouvir notre soif de vie éternelle, en nous donnant son amour, mais pour nous faire ce don, Jésus demande notre foi.

 

La toute puissance de l'Amour respecte toujours la liberté de l'homme ; elle frappe à son cœur et attend sa réponse avec patience.

 

 Dans la rencontre avec la Samaritaine, on distingue le symbole de l'eau au premier plan, qui fait clairement allusion au sacrement du baptême, source d'une vie nouvelle pour la foi dans la Grâce de Dieu. Cet Evangile fait partie de l'ancien parcours de préparation des catéchumènes à l'initiation chrétienne qui se déroulait pendant la grande veillée de la nuit de Pâques. "Qui boira de l'eau que je lui donnerai - dit Jésus - n'aura plus jamais soif. L'eau que je lui donnerai deviendra en lui source d'eau jaillissant en vie éternelle" (Jn 4,14).

 

Cette eau représente l'Esprit Saint, le "don" par excellence que Jésus est venu apporter de la part de Dieu le Père. Qui renaît de l'eau et de l'Esprit Saint, c'est-à-dire dans le Baptême, entre dans une relation réelle avec Dieu, une relation filiale, et peut l'adorer "en esprit et en vérité" (Jn 4,23.24), comme le révèle encore Jésus à la Samaritaine.

 

Grâce à la rencontre avec Jésus-Christ et au don de l'Esprit Saint, la foi de l'homme atteint son accomplissement, comme réponse à la plénitude de la révélation de Dieu.

 

 Chacun de nous peut s'identifier à la femme Samaritaine : Jésus nous attend, spécialement en ce temps de Carême, pour parler à notre, à mon cœur. Arrêtons nous un moment en silence, dans notre chambre, ou dans une église, ou dans un lieu isolé. Ecoutons sa voix qui nous dit : "Si tu savais le don de Dieu...".

 

Que la Vierge Marie nous aide à ne pas manquer ce rendez-vous dont dépend notre bonheur véritable.

 

Benoît XVI

Angélus du Dimanche 27 mars 2011

 

Chapelle de Retraite des Abbés de Cluny à Berzé-la-Ville, XIIe s.

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