La 317e section

Beauregard, aristocrate du cinéma français, fasciné par le parcours de son réalisateur, lui permet d'adapter un récit que Schoendoerffer avait écrit en 1963 en pensant déjà à son adaptation cinématographique, La 317e section.
 
Le tournage est pénible pour l'équipe, lâchée dans la jungle. "J'ai imposé à tout le monde la vie militaire, dira le cinéaste, un film sur la guerre ne peut pas se faire dans le confort. Tous les matins nous nous levions à cinq heures et nous partions en expédition à travers la jungle. Nous étions ravitaillés par avion toutes les semaines. La pellicule était expédiée à Paris dans les mêmes conditions. De là-bas, on nous répondait télégraphiquement 'bon' ou 'pas bon'."
 
Cela donnera un des plus grands films de guerre de l'histoire du cinéma. Une œuvre qui n'aura pas d'équivalent, et surtout pas dans le cinéma hollywoodien. La 317e section met en scène une section de l'armée française durant la guerre d'Indochine.
 
Celle-ci, composée d'un jeune officier, d'un sous-officier aguerri et de supplétifs locaux, est stationnée à la frontière du Laos. Elle a reçu l'ordre de se replier à 150 km au Sud. Pendant ce temps, la bataille fait rage à Dien Bien-Phu et le Vietminh encercle les protagonistes. Le repli devient ainsi une longue marche au cours de laquelle les hommes, et en particulier le lieutenant et l'adjudant, apprendront à se connaitre. Sans doute n'avait on jamais filmé la guerre à une hauteur aussi humaine, sans emphase, sans aucune considération sur les raisons du conflit et les idéologies qui lui donneraient un sens, adoptant un point de vue définitivement ancré au cœur de la troupe, face à un ennemi devenu invisible.
 
En restant au plus près des êtres qu'il filme, Schoendoerffer atteint à une grandeur inattendue. L'épopée métaphysique surgit derrière la sécheresse du style et l'indifférence du monde dont il témoigne. Jacques Perrin (le lieutenant Torrens) et Bruno Crémer (l'adjudant Wilsdorff) tiennent les rôles de leur vie.
 

 
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