Par un pèlerin
Jésus se rend encore aujourd'hui à Jérusalem, dès le matin, avec ses disciples. Il était parti à jeun, et le récit
sacré nous dit qu'il eut faim sur la route (Matthieu XXI, 18.). Il s'approcha d'un figuier, mais cet arbre n'avait encore que des feuilles. Jésus, voulant nous donner un enseignement, maudit le
figuier, qui sécha tout à coup. Il exprimait par ce châtiment le sort de ceux qui n'ont que de bons désirs, et sur lesquels le fruit de la conversion ne se cueille jamais. L'allusion à Jérusalem
n'était pas moins frappante. Cette ville était zélée pour l'extérieur du culte divin ; mais son cœur était aveugle et endurci ; bientôt elle allait rejeter et crucifier le Fils du Dieu d'Abraham,
d'Isaac et de Jacob.
La journée se passa en grande partie dans le Temple, où Jésus eut de longs entretiens avec les princes des prêtres et les anciens du peuple. Il parla avec plus de force que jamais, et déjoua
leurs questions insidieuses. On peut voir, principalement en saint Matthieu, Chapitres XXI, XXII et XXIII, le détail des discours du Sauveur, qui deviennent de plus en plus véhéments, et
dénoncent aux Juifs avec une énergie toujours croissante le crime de leur infidélité et la terrible vengeance qu'elle doit amener.
Enfin Jésus sortit du Temple, et se dirigea vers Béthanie. Arrivé sur la montagne des Oliviers, d'où l'on dominait la ville, il s'assit un moment. Ses disciples profitèrent de cet instant de
repos pour lui demander à quelle époque auraient lieu les châtiments qu'il venait de prédire contre le Temple. Alors Jésus, réunissant dans un même tableau prophétique le désastre de Jérusalem et
la destruction violente de ce monde à la fin des temps, parce que la première de ces deux calamités est la figure de la seconde, annonça ce qui doit arriver quand la mesure du péché sera
comblée.
Quant à ce qui est de la ruine de Jérusalem en particulier, il en fixa la date par ces paroles : "En vérité, je vous le dis : cette génération d'hommes ne passera pas que toutes ces choses
ne soient accomplies" (Matthieu XXIV, 34.). En effet, quarante ans étaient à peine écoulés que l'armée romaine menaçait du haut de la montagne des Oliviers, de cette place même où le Sauveur est
assis aujourd'hui, l'ingrate et dédaigneuse Jérusalem.
Jésus, après avoir parlé longuement encore sur le jugement divin qui doit réviser un jour tous les jugements des hommes, rentre dans Béthanie, et vient rassurer par sa présence le coeur affligé
de sa très sainte mère.
En ce jour, la Station, à Rome, est dans l'Eglise de Sainte-Praxède. Cette église dans laquelle, au IXe siècle, le pape saint Pascal déposa deux mille trois cents corps de Martyrs qu'il avait
extraits des Catacombes, possède la colonne à laquelle notre Seigneur fut attaché pendant le supplice de la flagellation.
DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique
La Flagellation par Pacher
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