À Beauvais, vers 290, les saints Lucien, Maximien et Julien, martyrs.
Martyrologe romain
Saint Lucien est honoré comme apôtre du Beauvaisis. Après qu’il eut appelé à la foi et au baptême de nombreux habitants de cette région, une persécution s’ensuivit ; il fut arrêté et décapité. Sa passion lui adjoint deux disciples, Maxien (Maximien) et Julien, martyrisés avec lui sur la colline de Montmille (fin du IIIe siècle).
La colline de Montmille photo pour Google
Earth
Saint- Lucien venu évangéliser la Gaule se fit couper la tête à cet endroit par des soldats romains. Il la porta jusqu’à
Notre-Dame du Thil à Beauvais et chaque goutte de sang tombée sur le chemin donna naissance à un églantier aux fleurs rouge vif.
Le premier évêque de Beauvais est issu d’une illustre famille de Rome, vers 250 le pape saint Clément le consacre évêque et l’envoie dans les Gaules avec saint Denis et saint Rieul entre autres, afin d’évangéliser ces contrées. Prêchant près de Parme il est le premier en bute à la persécution. Pris, accablé de mauvais traitements, il est jeté dans une obscure prison d'où la nuit même de pieux chrétiens que comptent déjà l’Eglise en cette contrée, le font évader. Réuni à ses compagnons ils continuent leur périple à travers l’Italie et séjournent quelque temps à Pavie où ils convertissent de nombreux païens. Ils arrivent à Arles où s’arrête Rieul. Denis et Lucien continuent alors vers Lutèce. Denis s’y installe. Lucien poursuit seul vers Beauvais, alors Cesaromagus.
Cette contrée est au pouvoir des Romains. Ennemis du christianisme qui condamne leurs préjugés et leurs coutumes, ces derniers sont un puissant obstacle à la volonté du saint. De plus il doit faire face à l’ignorance des Gaulois mais aussi au fanatisme sanguinaire des druides. Lucien choisit Beauvais pour le centre et le siège de sa mission. Il habite une maison située près de l’emplacement occupé plus tard par la collégiale de Saint-Nicolas. Denis et Rieul devenu évêque de Senlis viennent souvent lui rendre visite. Plein d’espoir dans son apostolat, il oppose bientôt les vertus du christianisme, la charité, la loi du pardon, la douceur à la religion païenne, l’égoïsme, les emportements de haine, l’idolâtrie. Rapidement Lucien obtient un grand nombre de conversion, tant et si bien qu’il s’adjoint deux compagnons, Maxien et Julien pour l’aider dans son œuvre. Il ne se contente pas des murs de Beauvais, il parcourt la campagne, les bourgades, le moindre des hameaux où ses exemples, ses prédications, ses miracles font reculer l’idolâtrie. On peut citer Montmille, Breteuil, Ourcel-Maison.
Vers 290, l’empereur Dioclétien et son administration imposent une persécution dans tout l’Empire. Le préfet, ayant appris les
conquêtes de l’Evangile dans le Beauvaisis, décide d’y mettre un terme. Il donne l’ordre à Latinus, Jarius et Antor de tuer Lucien. Averti, celui-ci quitte la ville avec Maxien et Julien et se
dirige vers une colline, nommée Montmille. Rattrapés par les Romains ses deux compagnons sont décapités ; lui est battu de verges puis devant son refus persistant de renier sa foi, un soldat lui
tranche la tête.
Maxien et Julien sont inhumés sur place. Après sa mort Lucien est enterré dans le cimetière du Thil. La fin de la persécution permet ensuite de construire sur son tombeau une église à laquelle on donne le nom de saint Pierre et saint Lucien. Elle est détruite au Ve siècle. Vers 583, c'est à la sollicitation de Dodon, évêque de Beauvais et de saint Evrou (saint Evrost), que le roi, Chilpéric Ier fonde une nouvelle basilique et un monastère au lieu même qui avait servi de berceau au christianisme dans le Beauvaisis. Dodon consacre l'église comme l'ancienne, sous l'invocation de saint Pierre et de saint Lucien et saint Evrou prend la direction du monastère de l'ordre des bénédictins.
Vie de Saint Lucien (extraits) - Diocèse de Beauvais, Noyon et Senlis
Abbaye Saint-Lucien de Beauvais au XVIIe siècle
Abbaye Saint-Lucien de Beauvais au XVIIIe siècle
Ruines de l'ancienne Abbaye Saint-Lucien de Beauvais à la fin du XVIIIe siècle
À l'occasion de l'affaire de la bulle Unigenitus, les religieux de l'Abbaye Saint-Lucien de Beauvais prennent le parti des Jansénistes. Ils publient un texte critiquant violemment le texte papal le 8 octobre 1718. Ils n'acceptent les clauses de la bulle que sous la contrainte imposée par l'évêque de Beauvais.
Le 20 décembre 1790, l'abbaye est dissoute et les moines dispersés. Les biens de l'abbaye nationalisés sont mis en vente d'abord
le 5 janvier 1791 sans résultat puis le 19. L'abbaye est acquise pour la somme de 181 000 livres par Michel de Boislisle, négociant à Beauvais. Les reliques de saint Lucien et de ses compagnons
sont transférés à la cathédrale Saint-Pierre de Beauvais avant leur destruction en 1793. Dès 1791 la destruction de l'abbatiale est entamée. Les autres bâtiments conventuels sont détruits en
1810.
La propriété est dispersée entre plusieurs particulier en 1819. Les terrains sont loués en 1855 par l'institut agricole de
Beauvais pour en faire une exploitation éducative. Ils sont ensuite acquis par la congrégation des frères du Saint-Esprit puis par un agriculteur après 1905. Une filature de soie artificielle
occupe les terrains entre 1926 et 1931. Après avoir été occupé par des militaires pendant la Seconde Guerre mondiale, les terrains restent en friche jusqu'à leur acquisition par une société HLM
en 1960 qui y construit des immeubles de logements.
Abbaye Saint-Lucien de Beauvais - Wikipédia (extrait)