Saint Zéphyrin, Pape et Martyr

Zéphyrin fut le premier des Pontifes ensevelis dans la crypte célèbre où les Papes du IIIe siècle vinrent après leurs combats dormir le dernier sommeil. La catacombe qui succédait ainsi au cimetière Vatican dans l'honneur d'abriter les vicaires du Christ avait été inaugurée, trente ans auparavant, par Cécile la vierge martyre : comme sur le point de quitter la vie elle consacrait son palais de Rome en église, du fond de la tombe elle faisait maintenant que sa sépulture de famille passât à l'Eglise maîtresse et mère.

 

La donation funéraire des Cecilii devenait, en face de l'Etat païen, le commencement de la propriété collective ecclésiastique, officiellement reconnue du pouvoir ; Zéphyrin confia l'administration du nouveau cimetière au premier personnage après lui de l'Eglise romaine, l'archidiacre Calliste. Le saint Pontife vit s'accentuer de son temps la lutte de l'hérésie touchant l'unité de Dieu et la trinité des divines personnes ; sans le secours d'un vocabulaire qui ne vint que plus tard fixer jusque dans , les mots l'exposition théologique, il sut tenir à égale distance les Sabelliens pour qui la Trinité n'était qu'un nom, et les précurseurs d'Arius qui se vengèrent en déversant sur lui l'outrage.

 

 Zéphyrin, né à Rome, fut élu pour gouverner l'Eglise au temps de l'empereur Sévère. Il prescrivit que ceux qui devaient être promus aux Ordres sacrés le seraient en présence de nombreux clercs et laïques, au temps convenable et selon la coutume, voulant qu'on ne choisît pour cet office que des hommes de science et de vie recommandable. Il décréta en outre que tous les prêtres assisteraient l'évêque dans la célébration des Mystères. Il établit que patriarche, primat, métropolitain ne pourraient sans l'autorité apostolique condamner un évêque. Son pontificat fut de dix-huit ans et dix-huit jours. En quatre ordinations au mois de décembre, il créa treize prêtres, sept diacres, et treize évêques pour divers lieux.

 

Il fut couronné du martyre sous Antonin, et enseveli sur la voie Appienne, près du cimetière de Calliste, le sept des calendes de septembre.

 

 

 Successeur de Victor Ier, le Pontife de la Pâque, vous aussi fûtes dévoré du zèle de la maison de Dieu pour maintenir, en les accroissant toujours, la régularité, la dignité, la splendeur du culte divin sur notre terre.

 

Au ciel,  la cour du vainqueur de la mort s'enrichit pendant votre pontificat des plus nobles conquêtes, les Irénée, les Perpétue, tous les martyrs sans nombre auxquels la persécution de Septime Sévère assura le triomphe. Parmi de périlleuses embûches, la vérité eut en vous le gardien divinement assisté que le Seigneur avait promis à son Eglise.

 

Votre fidélité fut récompensée par des progrès nouveaux de cette Epouse du Fils de Dieu à vous confiée, par l'affermissement définitif de ses pieds sur le sol d'un monde qu'elle doit acquérir tout envier à l'Epoux.

 

Nous retrouverons en octobre votre souvenir, inséparable qu'il est de celui de Calliste, aujourd'hui votre diacre, alors à son tour vicaire de l'Homme-Dieu. A cette heure, bénissez-nous comme père ; que Pierre connaisse toujours en nous ses fils.

 

 

DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique

 

 

Le Trône de Saint Pierre par Le Bernin

Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article