Trois ans suffirent pour élever la Sainte-Chapelle

La Cité renfermait autrefois un grand nombre de paroisses disparues aujourd'hui.

 

Les habitations particulières auront même bientôt fait place à des monuments publics. Ainsi, s'accomplit, après dix-sept cents ans d'existence, la destinée réservée à toutes les grandes villes qui, de leur berceau, firent la cité sacrée, l’acropole, le forum. De ses monuments anciens, la Cité ne renferme que Notre-Dame et certaines parties du Palais, résidence des princes suzerains jusqu'au XIVe siècle, puis Parlement, aujourd'hui Palais de Justice, composé bizarre de constructions appartenant à tous les âges, depuis le XIIIe siècle jusqu'à notre époque. Cette agglomération de bâtiments est comme un résumé de notre architecture depuis saint Louis jusqu'à Napoléon III, au milieu desquels s'élève la Sainte-Chapelle.

 

Le saint roi ayant acquis, en 1241, de Baudouin II, empereur de Constantinople, la couronne d'épines et un morceau de la vraie croix, voulut placer ces saintes reliques dans un oratoire digne de les recevoir. L'architecte, Pierre de Montereau, fut chargé de la construction. Commencée en 1245, trois ans suffirent pour élever la Sainte-Chapelle, qui fut consacrée le 25 avril 1248. Nos moyens expéditifs et nos engins modernes nous permettraient à peine d'obtenir un pareil résultat.

 

La Sainte-Chapelle est divisée en deux étages; la chapelle basse et la chapelle haute ; la première placée sous le vocable de la sainte Vierge, la seconde sous le vocable de la sainte Couronne et de la sainte Croix.

 

Tout le bâtiment est construit en pierre de liais, dit cliquart, d'un beau grain, et présente le spécimen le plus complet et le plus pur, peut-être, de l'architecture religieuse du milieu du XIIIe siècle. Les deux étages sont voûtés en arcs d'ogives. Pour diminuer la portée des arcs de la chapelle basse et ne pas prendre trop de hauteur, ces voûtes reposent sur des colonnes isolées et forment ainsi un bas-côté étroit autour du vaisseau, éclairé par des roses-fenêtres qui remplissent tout l'espace laissé sous les formerets. Cette disposition originale donne une élégance singulière à cette œuvre qu'on eût pu prendre, sans cela, pour une crypte.

 

 

Eugène-Emmanuel VIOLLET-LE-DUC, Les églises de Paris, LA SAINTE-CHAPELLE, Éditeur : C. Marpon et E. Flammarion, Paris, 1883

 

Vue de Paris prise des tours de Notre-Dame vers l'ouest : les Invalides, la tour Eiffel, préfecture de police, la Sainte-Chapelle,  Société des archives photographiques d'art et d'histoire, 1932

Vue de Paris prise des tours de Notre-Dame vers l'ouest : les Invalides, la tour Eiffel, préfecture de police, la Sainte-Chapelle, Société des archives photographiques d'art et d'histoire, 1932

Palais de Justice ; Sainte-Chapelle, La cour d'honneur et la Sainte-Chapelle, photographie de François Kollar, fin années 20-début années 30

Palais de Justice ; Sainte-Chapelle, La cour d'honneur et la Sainte-Chapelle, photographie de François Kollar, fin années 20-début années 30

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