Commentaire de l'Evangile de Dimanche par Benoît XVI

Chers frères et sœurs, dans l'Evangile de ce Dimanche (Luc 14, 1.7-14), nous rencontrons Jésus invité à la table d'un chef de pharisiens. Notant que les invités choisissaient les premières places à table, il a raconté une parabole, située lors d'une banquet nuptial : "Lorsque tu es invité par quelqu'un à des noces, ne te mets pas au premier rang, de peur qu'il y ait un autre invité plus digne que toi, et que celui qui vous a invités lui et toi ne vienne te dire : 'Cède-lui ta place' ... Au contraire, quand tu es invité, va te mettre à la dernière place" (Luc 14, 8-10).

 

Le Seigneur n'a pas pour intention de donner une leçon de savoir vivre, ou sur la hiérarchie entre les différentes autorités. Il insiste plutôt sur un point décisif, celui de l'humilité : "Qui s'élève sera abaissé, qui s'abaisse sera élevé" (Luc 14, 11).

 

A un niveau plus profond, cette parabole fait aussi penser à la position de l'homme par rapport à Dieu. La "dernière place", peut en effet représenter la situation de l'humanité dégradée par le péché, situation dont seule l'incarnation du Fils unique peut la relever. C'est pourquoi le Christ lui-même a pris la dernière place dans le monde - la croix - et, précisément par cette humilité radicale, il nous a rachetés et il nous aide constamment.

 

Au terme de la parabole, Jésus suggère au chef des pharisiens d'inviter à sa table non des amis, des parents ou de riches voisins, mais les personnes les plus pauvres et marginalisées, qui n'ont pas les moyens de le lui rendre, afin que le don soit gratuit.

 

La vraie récompense, c'est Dieu qui, à la fin, la donnera, lui qui gouverne le monde. Nous, nous lui offrons uniquement nos services, pour autant que nous le pouvons, et tant qu'il nous en donne la force.

 

Donc, une fois encore, regardons vers le Christ comme un modèle d'humilité et de gratuité : apprenons de lui la patience dans les tentations, la douceur dans les offenses, l'obéissance à Dieu dans la douleur, dans l'attente que celui qui nous a invités nous dise : "Mon ami, avance plus haut" (Luc 14, 10) ; le vrai bien en effet est d'être près de lui.

 

Saint Louis IX, roi de France - dont on a fêté la mémoire mercredi dernier - a mis en pratique ce qui est écrit dans le Livre du Siracide : "Plus tu es grand, plus il faut t'abaisser pour trouver grâce devant le Seigneur" (3, 18). Il écrivait ainsi dans son testament spirituel à son fils : "Si le Seigneur te donne quelque prospérité, non seulement tu devras le remercier humblement, mais prends garde de ne pas devenir pire par vaine gloire ou d'une autre façon, prends aussi garde de ne pas t'opposer à Dieu ou de l'offenser par ses propres dons".

 

Chers amis, nous rappelons aussi aujourd'hui le martyre de saint Jean Baptiste, le plus grand des prophètes du Christ, qui a su se renier lui-même pour laisser la place au Sauveur. Il a souffert et il est mort pour la vérité. Demandons lui, et à la Vierge Marie, de nous guider sur le chemin de l'humilité pour devenir dignes de la récompense divine. 

 

Benoît XVI

à l'Angélus du Dimanche 29 août 2010

http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/index_fr.htm

 

Sunday Angelus in the courtyard of his summer residence in

Pope Benedict XVI waves at pilgrims gathered for his Sunday Angelus in the courtyard of his summer residence in Castel Gandolfo, south of Rome, on August 29, 2010. Photo : ALESSIA GIULIANI/AFP/Getty Images) http://www.daylife.com/photo/02is10pcN620J?q=benedict+XVI+29+august

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