Par un pèlerin
par François Zénon Collombet (1808-1853)
in Revue du Lyonnais > textesrares.com
Pendant sa mission scientifique dont nous avons parlé, Ozanam recueillit les matériaux d'un livre qu'il publia en 1850, les Documents inédits pour servir à l'histoire littéraire de l'Italie depuis le VIIIe siècle jusqu'au XIIIe. Ce volume présente de véritables richesses et beaucoup d'aperçus nouveaux, beaucoup de pièces tout à fait inconnues. On doit à cette même mission un autre livre qui parut en 1852, Les Poètes franciscains en Italie au treizième siècle.
Comment résister à de si longs, à de si pénibles travaux ? Il aurait fallu renoncer à toute étude sérieuse, mais cette âme ardente et passionnée pour la vérité ne pouvait se priver de cet aliment intellectuel de la science. Cette dévorante activité l'usa en quelques années.
Ozanam alla une dernière fois, au mois d'août de l'année passée, demander la santé au ciel trompeur de l'Italie. Cette année toutefois ne s'écoula point pour lui dans un stérile repos ; le religieux voyageur fonda plusieurs conférences de Saint-Vincent de Paul, et prit la parole au milieu de ces réunions pour les diriger et leur imprimer le véritable esprit de l'association.
Le séjour de Pise ne lui rendit pas la santé. Une maladie aux reins, qui avait fini par paralyser son organisation tout entière, fit de rapides progrès et ne laissa plus d'espoir sur le rétablissement de sa santé. Ozanam voulut mourir dans sa patrie, et, comme Audin avant lui, il rentra sans pouvoir aller jusqu'au bout.
Il s'arrêta à Marseille, où il devait trouver les parents de Mme Ozanam. Celle-ci ne l'a pas quitté un seul instant, non plus que ses deux frères, M. l'abbé Ozanam et le Docteur Charles, qui l'ont entouré des soins les plus tendres et les plus affectueux.
Le surlendemain de son arrivée, il reçut le saint Viatique avec une parfaite résignation, édifia toutes les personnes présentes à
cette touchante cérémonie, et mourut trois jours après, le 8 septembre, dans les bras des siens, en chrétien ferme et plein de foi.
Heureux ceux qui meurent ainsi, jeunes et pleurés, ayant en peu d'années noblement rempli une belle tâche ! Assez peu importent quelques volumes de plus ou de moins ; le vain bruit qui se fait autour d'une publication littéraire ne vaut pas, à l'heure suprême, la douceur d'une bonne action et le souvenir des devoirs sérieusement remplis.
Frédéric Ozanam
À Marseille, en 1853, le trépas du bienheureux Frédéric Ozanam.
Homme d’une érudition et d’une piété remarquables, il mit sa science éminente au service de la défense et de la propagation de la
foi, montra aux pauvres une charité assidue dans la Société de Saint-Vincent de Paul et, père exemplaire, fit de sa famille une église domestique.
Martyrologe romain
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