Lorsqu'ils approchaient de Jérusalem, étant près de Béthanie, vers la montagne des Oliviers, Jésus envoya deux de ses disciples, et leur dit : Allez à ce village qui est devant vous ; et sitôt que vous y serez entrés, vous trouverez un ânon lié, sur lequel nul homme n’a encore monté ; déliez-le, et me l’amenez. Si quelqu’un vous demande, Pourquoi faites-vous cela ? dites-lui : C’est que le Seigneur en a besoin. Et aussitôt il le laissera amener ici.
S’en étant donc allés, ils trouvèrent l’ânon qui était attaché dehors auprès d’une porte entre deux chemins, et ils le délièrent. Quelques-uns de ceux qui étaient là, leur dirent : Que faites-vous ? Pourquoi déliez-vous cet ânon ? Ils leur répondirent comme Jésus leur avait ordonné ; et ils le leur laissèrent emmener.
Ainsi ayant amené l’ânon à Jésus, ils le couvrirent de leurs habits, et il monta dessus.
Plusieurs aussi étendirent leurs vêtements le long du chemin : d’autres coupaient des branches d’arbres, et les jetaient par où il passait. Et tant ceux qui marchaient devant, que ceux qui suivaient, criaient : Hosanna, salut et gloire ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! béni soit le règne de notre père David, que nous voyons arriver ! Hosanna, salut et gloire, au plus haut des cieux !
ÉVANGILE DE SAINT MARC
La Sainte Bible traduite par Lemaistre de Sacy
Aussitôt que le matin fut venu, les princes des prêtres, avec les sénateurs et les scribes, et tout le conseil, ayant délibéré ensemble, lièrent Jésus, l’emmenèrent, et le livrèrent à Pilate. Pilate l’interrogea, en lui disant : Êtes-vous le Roi des Juifs ?
Jésus lui répondit : Vous le dites.
Or, comme les princes des prêtres formaient diverses accusations contre lui, Pilate l’interrogeant de nouveau, lui dit : Vous ne répondez rien ? Voyez de combien de choses ils vous accusent.
Mais Jésus ne répondit rien davantage ; de sorte que Pilate en était tout étonné.
Or il avait accoutumé de délivrer à la fête de Pâque celui des prisonniers que le peuple demandait. Et il y en avait un alors, nommé Barabbas, qui avait été mis en prison avec d’autres séditieux, parce qu’il avait commis un meurtre dans une sédition. Le peuple étant donc venu devant le prétoire, commença à lui demander la grâce qu’il avait toujours accoutumé de leur faire.
Pilate leur répondit : Voulez-vous que je vous délivre le Roi des Juifs ?
Car il savait que c’était par envie que les princes des prêtres le lui avaient mis entre les mains. Mais les princes des prêtres excitèrent le peuple à demander qu’il leur délivrât plutôt Barabbas.
Pilate leur dit encore : Que voulez-vous donc que je fasse du Roi des Juifs ?
Mais ils crièrent de nouveau, et lui dirent : Crucifiez-le !
Pilate leur dit : Mais quel mal a-t-il fait ?
Et eux criaient encore plus fort : Crucifiez-le !
Enfin Pilate voulant satisfaire le peuple, leur délivra Barabbas ; et ayant fait fouetter Jésus, il le livra pour être crucifié.
Alors les soldats l’ayant emmené dans la cour du prétoire, assemblèrent toute la cohorte. Et l’ayant revêtu d'un manteau de pourpre, ils lui mirent sur la tête une couronne d’épines entrelacées : puis ils commencèrent à le saluer, en lui disant : Salut au Roi des Juifs ! Ils lui frappaient la tête avec un roseau, et lui crachaient au visage, et se mettant à genoux devant lui, ils l’adoraient. Après s’être ainsi joués de lui, ils lui ôtèrent ce manteau de pourpre ; et lui ayant remis ses habits, ils l’emmenèrent pour le crucifier.
Et comme un certain homme de Cyrène, nommé Simon, père d’Alexandre et de Rufus, revenant des champs, passait par là, ils le contraignirent de porter la croix de Jésus.
Et ensuite l’ayant conduit jusqu’au lieu appelé Golgotha, c’est-à-dire, le lieu du Calvaire, ils lui donnèrent à boire du vin mêlé avec de la myrrhe ; mais il n’en prit point. Et après l’avoir crucifié, ils partagèrent ses vêtements, les jetant au sort pour savoir ce que chacun en aurait.
Il était la troisième heure du jour, quand ils le crucifièrent.
Et la cause de sa condamnation était marquée par cette inscription : Le Roi des Juifs.
Ils crucifièrent aussi avec lui deux voleurs, l’un à sa droite, et l’autre à sa gauche.
Ainsi cette parole de l’Écriture fut accomplie : Et il a été mis au rang des méchants.
Ceux qui passaient par là, le blasphémaient en branlant la tête, et lui disant : Eh bien ! toi qui détruis le temple de Dieu, et qui le rebâtis en trois jours ! sauve-toi toi-même, et descends de la croix. Les princes des prêtres, avec les scribes, se moquant aussi de lui entre eux, disaient : Il en a sauvé d’autres, et il ne peut se sauver lui-même. Que le Christ, le Roi d’Israël, descende maintenant de la croix, afin que nous voyions et que nous croyions. Et ceux qui avaient été crucifiés avec lui, l’outrageaient aussi de paroles.
À la sixième heure du jour, les ténèbres couvrirent toute la terre jusqu’à la neuvième.
Et à la neuvième heure, Jésus jeta un grand cri, en disant : Éloï ! Éloï ! lamma sabachthani ?
c’est-à-dire, Mon Dieu ! mon Dieu ! pourquoi m’avez-vous abandonné !
Quelques-uns de ceux qui étaient présents, l’ayant entendu, disaient : Voilà qu’il appelle Élie. Et l’un d’eux courut emplir une éponge de vinaigre, et l’ayant mise au bout d’un roseau, il la lui présenta pour boire, en disant : Laissez, voyons si Élie viendra le détacher de la croix.
Alors Jésus ayant jeté un grand cri, rendit l’esprit.
En même temps le voile du temple se déchira en deux, depuis le haut jusqu’en bas.
Et le centurion qui était là présent vis-à-vis de lui, voyant qu’il avait expiré en jetant ce grand cri, dit : Cet homme était vraiment Fils de Dieu.
ÉVANGILE DE SAINT MARC
La Sainte Bible traduite par Lemaistre de Sacy