Jésus vint aux confins de la Judée par le pays qui est au delà du Jourdain ; et le peuple s’étant encore assemblé auprès de lui, il recommença aussi à les instruire, selon sa coutume.
Les pharisiens y étant venus, lui demandèrent pour le tenter : Est-il permis à un homme de renvoyer sa femme ?
Mais il leur répondit : que vous a ordonné Moïse ?
Ils lui repartirent : Moïse a permis de renvoyer sa femme, en lui donnant un écrit par lequel on déclare qu’on la répudie.
Jésus leur dit : C’est à cause de la dureté de votre cœur qu’il vous a fait cette ordonnance. Mais dès le commencement du monde, Dieu ne forma qu’un homme et une femme. C’est pourquoi il est dit : L’homme quittera son père et sa mère, et il s’attachera à sa femme ; et ils ne seront plus tous deux qu’une seule chair. Ainsi ils ne sont plus deux, mais une seule chair. Que l’homme donc ne sépare pas ce que Dieu a joint.
Étant dans la maison, ses disciples l’interrogèrent encore sur le même sujet ; et il leur dit : Quiconque renvoie sa femme et en épouse une autre, commet un adultère à l’égard de celle qu’il a renvoyée ; et si une femme quitte son mari et en épouse un autre, elle commet un adultère.
Alors on lui présenta de petits enfants, afin qu’il les touchât ; et comme ses disciples repoussaient avec des paroles rudes ceux qui les lui présentaient, Jésus le voyant s’en fâcha, et leur dit : Laissez venir à moi les petits enfants, et ne les en empêchez point : car le royaume de Dieu est pour ceux qui leur ressemblent. Je vous le dis en vérité, quiconque ne recevra point le royaume de Dieu comme un enfant, n’y entrera point.
Et les ayant embrassés, il les bénit en leur imposant les mains.
ÉVANGILE DE SAINT MARC
La Sainte Bible traduite par Lemaistre de Sacy