La Messe de Saint François de Sales à Saint Sulpice

Si vous voulez voir la fontaine des quatre évêques dans toute sa splendeur avec les quatre lions vomissant l'eau de leurs gueules ouvertes, c'est le moment, il n'y a pour une fois ni baraques, même pas foraines, mais vendant habituellement chers d'inintéressants articles, ni exposition ou autre exhibition qui défigurent cette sublime place à longueur d'année, à longueur d'ennui.

J'étais de retour à Saint Sulpice après cette retraite, ce triduum sulpicien de la semaine dernière, peut-être pour rendre grâce, et aussi pour la Messe à la chapelle de la Vierge, la plus belle de Paris, soit dit.

Rentrons dans la vaste église auprès de laquelle les halls de gare paraissent ridiculement petits, il n'y a pas d'enterrement aujourd'hui, la dernière fois j'avais été surpris d'une Messe, arrivant au moment de l'Elévation je m'étais agenouillé, en me relevant je m'étais retourné, derrière moi quatre croque-morts me considéraient impassibles !

Nous aurons donc la Messe à la chapelle de la Vierge plongée dans une lueur sépulcrale qui la met en valeur, quelques pâles figures brisées de douleur s'y recueillent, il y règne un silence de pierre tombale, je m'assois précautionneusement sur l'une des chaises en paille d'un autre âge marquée de la croix de Saint Sulpice, celle-ci tient bon, certaines, sous de rassurantes apparences sont complètement disloquées, il faut éviter de se faire remarquer...

Recueillons-nous, ou plutôt essayons, le lieu s'y prête, moi un peu moins, la nature humaine en général étant ce qu'elle est, et la mienne en particulier... mais déjà le prêtre arrive, il remonte la petite allée, une brise légère m'enveloppe au passage, c'est le bon prêtre qui a dit la Messe Dimanche soir dernier, il est du temps de Jean Jacques Olier dont il semble avoir l'élocution, c'est la Messe en blanc, la Messe de la Vierge et de Saint François de Sales dont nous aurons le propre, Saint François de Sales dont le prêtre nous rappelle qu'étant passé à Paris il y bénit le jeune Jean Jacques et déclina plus tard l'offre d'être Archevêque de Paris, il resterait Monsieur de Genève où il y avait tant à faire et où il fit tant !

L'homélie fut touchante, le prêtre aimait Saint François de Sales dont il nous parlait avec cette familiarité de la sainteté qu'ont les saints entre eux, il est déjà âgé et même d'un aute âge, il a cette modernité indémodable de l'éternité, il acheva son homélie en nous lisant un long extrait de l'introduction à la vie dévote, et nous acheva, nous étions mûrs pour tomber à genoux à la liturgie eucharistique.

Après la bénédiction nous avons chanté je vous salue Marie pleine de grâce, la grâce avait été avec nous, tout était grâce !

 
 La vraie et vivante dévotion, o Philothée, présuppose l’amour de Dieu, elle n’est autre chose qu’un vrai amour de Dieu ; mais non pas toutefois un amour tel quel : car, en tant que l’amour divin embellit notre âme, il s’appelle grâce, nous rendant agréables à sa divine Majesté ; en tant qu’il nous donne la force de bien faire, il s’appelle charité ; mais quand il est parvenu jusques au degré de perfection auquel il ne nous fait pas seulement bien faire, ainsi nous fait opérer soigneusement, fréquemment et promptement, alors il s’appelle dévotion.

INTRODUCTION A LA VIE DÉVOTE
http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/francoisdesales/viedevote/index.htm
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