Alors que notre Église a été durement touchée tout au long de cette année, nous mesurons bien que notre engagement à la suite du Christ est un engagement de pauvres hommes qui n’échappent ni aux perversions communes, ni aux fautes des membres de l’Église.
Notre corps sacerdotal a été secoué par la révélation du mal qu’ont fait un certain nombre de ses membres. L’Église tout entière en a été frappée. Nous en avons souffert, nous en souffrons et nous en demandons pardon à celles et ceux qui en furent les victimes.
Mais nous avons assez foi en la puissance de Dieu pour savoir qu’Il continue d’agir malgré nos faiblesses.
Ce n’est pas de nos qualités, de nos talents, ni même de nos convictions que nous sommes les témoins. C’est du Christ ressuscité et de la vie de son Esprit en ce monde.
Ce n'est pas notre valeur morale que nous annonçons, c’est la Bonne Nouvelle du salut.
Dans le Christ, le péché et la mort ont été vaincus et ceux qui essaient d’être disciples du Christ sont témoins de cette victoire.
La véritable réponse aux questions de ce monde n’est pas dans le même registre que celui des questionneurs. Ceux-ci sont tentés de mesurer l’authenticité de l’Église à l’aune des moyens de communication pour lesquels l’image construite et présentée compte plus que la réalité.
Notre véritable réponse aux questions de ce monde n’est pas dans une stratégie de communication, elle est ici ce matin, dans cette cathédrale et sur son parvis.
C’est l’Église toujours vivante malgré ses faiblesses et ses blessures, c’est l’Église fondée par le Christ, animée par son Esprit, l’Église sans cesse en croissance et en mouvement, l’Église mobilisée et passionnée par l’annonce de Jésus-Christ.
Dans ce monde, dans tous les temps et sous toutes les latitudes, la fidélité à la personne du Christ et à son enseignement a toujours été un combat. Dire qui est Jésus-Christ ne conduit pas nécessairement à se faire des amis. Jésus en a prévenu ses disciples :
" Vous serez traduits devant des gouverneurs et des rois, à cause de moi : ils auront là un témoignage pour eux et pour les païens. Lorsqu’ils vous livreront, ne vous inquiétez pas de savoir comment parler ou que dire : ce que vous aurez à dire vous sera donné à cette heure-là, car ce n’est pas vous qui parlerez, c’est l’Esprit de votre Père qui parlera en vous." (Mt. 10, 18-20).
Ce n’est pas sur nos forces que nous pouvons compter, mais sur la force de Dieu. On a pu enchaîner Pierre et traduire Paul en jugement. On ne peut pas enchaîner la Parole de Dieu. Chers amis, vous pouvez donc accepter avec confiance le ministère auquel vous êtes appelés, pourvu que vous soyez résolus à vous appuyer sur la grâce de Dieu et sur la vie de l’Église pour conduire votre vie et votre action.
Au moment où notre société traverse une crise où les incertitudes économiques font ressortir les questions fondamentales sur notre modèle de vie sociale et appellent à nouveau une réflexion sur le sens de la vie humaine, l’Évangile et son programme de justice et d’amour prennent une actualité nouvelle.
Un certain nombre de nos contemporains entendent avec plus d’intérêt et plus d’attention celles et ceux qui ne se laissent pas enfermer dans le piège de l’exploitation anarchique du monde pour la satisfaction de leurs désirs immédiats, celles et ceux qui osent poser les questions des finalités : pourquoi l’homme est-il sur la terre et comment peut-il être digne de sa vocation unique ?
Catholiques de Paris, dans ce temps de grâce, dans ce moment opportun, ne faillissons pas à notre mission ! Que chacune de nos communautés, -et spécialement nos assemblées dominicales-, soit un flambeau d’espérance dans la grisaille des jours. Que chacune et chacun d’entre nous soit un signe que la promesse de Dieu s’accomplit pour ces temps et en ces lieux.
photos : http://www.daylife.com/