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"Je vous donne un commandement nouveau : c'est de vous aimer les uns les autres.

 

Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres.

 

Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c'est l'amour que vous aurez les uns pour les autres."

 

Evangile de Jésus-Christ selon  saint Jean 

   

 

Pentecôte

" Le Défenseur, l'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit."

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean  

 

   

 

 El Papa es argentino. Jorge Bergoglio                 

Saint Père François

 

 

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1er mai 2011 Béatification de Jean-Paul II

Béatification du Serviteur de Dieu Jean-Paul II

 

 

  Béatification du Père Popieluszko

beatification Mass, in Warsaw, Poland

à Varsovie, 6 juin 2010, Dimanche du Corps et du Sang du Christ

 

 

presidential palace in Warsaw

Varsovie 2010

 

 

Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre
Sanctuaire de l'Adoration Eucharistique et de la Miséricorde Divine

La miséricorde de Dieu est comme un torrent débordé. Elle entraîne les cœurs sur son passage.
(Saint Curé d'Ars)
 

 


Le côté du Christ a été transpercé et tout le mystère de Dieu sort de là. C’est tout le mystère de Dieu qui aime, qui se livre jusqu’au bout, qui se donne jusqu’au bout. C’est le don le plus absolu qui soit. Le don du mystère trinitaire est le cœur ouvert. Ce n’est pas une image, c’est une réalité. C’est la réalité la plus profonde qui soit, la réalité de l’amour.
Père Marie-Joseph Le Guillou




Dans le cœur transpercé
de Jésus sont unis
le Royaume du Ciel
et la terre d'ici-bas
la source de la vie
pour nous se trouve là.

Ce cœur est cœur divin
Cœur de la Trinité
centre de convergence
de tous les cœur humains
il nous donne la vie
de la Divinité.


Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix
(Edith Stein)



Le Sacré-Cœur représente toutes les puissances d'aimer, divines et humaines, qui sont en Notre-Seigneur.
Père Marie-Eugène de l'Enfant Jésus

 



feuille d'annonces de la Basilique du Sacré-Coeur de Montmartre

 

 

 

 

 

 

 

     

The Cambrai Madonna

Notre Dame de Grâce

Cathédrale de Cambrai

 

 

 

Cathédrale Notre Dame de Paris 

   

Ordinations du samedi 27 juin 2009 à Notre Dame de Paris


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Magnificat

     



Solennité de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie à Notre-Dame de Paris


NOTRE DAME DES VICTOIRES

Notre-Dame des Victoires




... ma vocation, enfin je l’ai trouvée, ma vocation, c’est l’Amour !

 

 

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SAINT PIERRE ET SAINT ANDRÉ

Saint Pierre et Saint André

 

BENOÎT XVI à CHYPRE 

 

Benedict XVI and Cypriot Archbishop Chrysostomos, Church of 

Salutation avec l'Archevêque Chrysostomos à l'église d' Agia Kyriaki Chrysopolitissa de Paphos, le vendredi 4 juin 2010

 

     

 

Benoît XVI en Terre Sainte  


 

Visite au chef de l'Etat, M. Shimon Peres
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Visite au mémorial de la Shoah, Yad Vashem




 






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Vicariat hébréhophone en Israël

 


 

Mgr Fouad Twal

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SALVE REGINA

7 avril 2011 4 07 /04 /avril /2011 04:00

Alors qu'en Matthieu le Notre Père est introduit par une courte catéchèse sur la prière en général, en Luc nous le trouvons dans un autre contexte, lorsque Jésus est sur le chemin de Jérusalem. Luc introduit la prière du Seigneur par cette remarque : "Un jour, quelque part, Jésus était en prière. Quand il eut terminé, un de ses disciples lui demanda : Seigneur, apprends-nous à prier" (Lc 11, 1).

 

Le contexte est donc la rencontre avec Jésus en prière, qui éveille chez les disciples le désir qu'il leur enseigne à prier. C'est très caractéristique pour Luc, qui a accordé à Jésus en prière une place particulière dans son Évangile. L'agir de Jésus dans son ensemble procède de sa prière, il est porté par elle. Ainsi, des événements essentiels de son chemin, dans lesquels se révèle progressivement son mystère, se présentent comme des événements de prière. La confession de foi de Pierre, lorsque ce dernier reconnaît Jésus en tant que Dieu Saint, est placée dans le contexte de la rencontre avec Jésus en prière (Lc 9, 18-21). La transfiguration de Jésus est également un événement de prière (9, 28-36).

 

 Il est donc significatif que Luc place le Notre Père dans le contexte de la prière personnelle de Jésus lui-même. Il nous fait ainsi participer à sa prière ; il nous conduit à l'intérieur du dialogue intime de l'amour trinitaire ; il hisse pour ainsi dire nos détresses humaines jusqu'au cœur de Dieu. Cependant, cela signifie aussi que les paroles du Notre Père nous indiquent le chemin de la prière intérieure ; elles représentent des orientations fondamentales pour notre existence ; elles veulent nous conformer à l'image du Fils. La signification du Notre Père dépasse la simple communication de paroles de prière. Le Notre Père veut former notre être, il veut nous mettre dans les mêmes dispositions que Jésus.

 

Pour l'interprétation du Notre Père, cela signifie deux choses. D'abord, il est très important d'écouter aussi précisément que possible la parole de Jésus telle qu'elle nous est transmise dans l'Écriture. Nous devons, dans la mesure du possible, chercher vraiment à connaître les pensées que Jésus voulait nous transmettre par ces paroles. Mais nous ne devons pas perdre de vue que le Notre Père vient de sa propre prière, du dialogue du Fils avec son Père. Cela veut dire qu'il plonge dans une grande profondeur, au-delà des mots. Il englobe toute l'étendue de l'humanité de tous les temps, c'est la raison pour laquelle une interprétation purement historique, si nécessaire soit-elle, ne pourra pas le sonder.

 

Grâce à leur union intime avec le Seigneur les grands priants de tous les siècles ont pu descendre dans les profondeurs au-delà des mots, ils peuvent donc continuer à nous faire accéder à la richesse cachée de la prière. Et chacun de nous, grâce à sa relation personnelle avec Dieu, peut se sentir accueilli et gardé dans cette prière. Avec sa mens, son propre esprit, il doit sans cesse aller à la rencontre de la vox, la parole venant du Fils vers nous ; il doit s'ouvrir à elle et se laisser guider par elle. Ainsi, le cœur de chacun s'ouvrira et il verra comment le Seigneur veut à ce moment prier avec lui.

 

 Le Notre Père nous est transmis par Luc sous une forme plus brève, et par Matthieu dans la forme reçue par l'Eglise, qui continue à l'utiliser dans sa prière. La discussion sur l'antériorité de telle ou telle forme n'est pas superflue, mais elle n'est pas décisive. Dans l'une comme dans l'autre version, nous prions avec Jésus, et nous sommes reconnaissants du fait que la forme matthéenne des sept demandes développe clairement ce qui, chez Luc, semble suggéré en partie seulement.

 

Avant d'entrer dans l'interprétation détaillée regardons maintenant brièvement la structure du Notre Père tel qu'il nous est transmis par Matthieu. Elle se compose d'abord d'une invocation initiale et de sept demandes. Trois d'entre elles sont formulées à la deuxième personne du singulier, quatre à la première personne du pluriel. Dans les trois premières demandes, il s'agit de Dieu lui-même dans ce monde ; dans les quatre demandes suivantes, il s'agit de nos espérances, de nos besoins et de nos difficultés. On pourrait comparer la relation entre les deux sortes de demandes du Notre Père avec la relation entre les deux tables du Décalogue, qui sont en fait des développements des deux parties du commandement principal — l'amour de Dieu et l'amour du prochain — nous conduisant à entrer dans le chemin de l'amour.

 

Ainsi, dans le Notre Père est affirmé d'abord le primat de Dieu, dont découle naturellement la question de la juste façon d'être homme. Ici, il s'agit également d'abord du chemin de l'amour, qui est en même temps le chemin de la conversion. Afin qu'il puisse demander de la bonne façon, l'homme doit se tenir dans la vérité. Et la vérité, c'est d'abord Dieu, le Royaume de Dieu.

 

Avant tout, nous devons sortir de nous-mêmes et nous ouvrir à Dieu. Rien ne sera à sa place tant que nous ne serons pas à notre juste place par rapport à Dieu. Le Notre Père commence donc avec Dieu et il nous conduit, à partir de lui, sur les voies de "l'être homme". Pour finir, nous descendons jusqu'à l'ultime menace pour l'homme guetté par le Malin. Ici, peut surgir en nous l'image du dragon de l'Apocalypse, qui mène la guerre contre les hommes "qui observent les commandements de Dieu et qui gardent le témoignage pour Jésus".

 

Mais le commencement reste toujours présent : nous savons que Notre Père est auprès de nous, qu'il nous tient dans sa main, qu'il nous sauve. Le père Hans Peter Kolvenbach parle dans son livre d'exercices spirituels d'un starets orthodoxe qui ne pouvait s'empêcher "de faire réciter le Notre Père en commençant par le dernier mot, afin qu'on devienne digne de clore la prière avec les paroles initiales : Notre Père. De cette manière, déclarait-il, on prend le chemin pascal : on commence dans le désert avec la tentation, on retourne en Égypte, on parcourt à nouveau le chemin de l'Exode, par les stations du Pardon et de la manne de Dieu, pour arriver grâce à la volonté de Dieu dans la Terre promise, le Royaume de Dieu, où il nous communique le mystère de son Nom : Notre Père."

 

 Les deux chemins, l'ascendant et le descendant, peuvent ensemble nous rappeler que le Notre Père est toujours une prière de Jésus et qu'elle s'éclaire à partir de la communion avec lui. Nous prions le Père qui est aux cieux, que nous connaissons à travers son Fils. Jésus se tient toujours derrière les demandes, comme nous le verrons dans les explications détaillées.

 

Et enfin, le Notre Père étant une prière de Jésus, c'est une prière trinitaire. Nous prions le Père avec Jésus et par le Saint-Esprit.

 

Benoît XVI

Jésus de Nazareth

tome 1, chapitre V (extrait) 

 

 

 

La Transfiguration par Fra Angelico

La transfiguration de Jésus est également un événement de prière."

 

 

> fiche de l'édition de poche

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6 avril 2011 3 06 /04 /avril /2011 04:00

Le Sermon sur la montagne propose un cadre complet de l'humanité juste. Il veut nous montrer comment il est possible d'être homme. On pourrait résumer ces enseignements de la manière suivante : on ne peut comprendre l'homme qu'à partir de Dieu, et c'est seulement s'il vit en relation avec Dieu que sa vie devient juste. Mais Dieu n'est pas un inconnu lointain. En Jésus, il nous montre sa face. Dans son agir et dans sa volonté, nous apprenons à lire les pensées de Dieu et la volonté de Dieu lui-même. Si être homme signifie essentiellement être en relation avec Dieu, il est évident que cela implique le dialogue avec Dieu et l'écoute de Dieu. C'est la raison pour laquelle le Sermon sur la montagne contient également un enseignement sur la prière. Le Seigneur nous dit comment nous devons prier.

 

Chez Matthieu, la prière du Seigneur est précédée d'une brève catéchèse sur la prière, destinée surtout à nous mettre en garde contre les fausses manières de prier. La prière ne doit pas être une façon de se donner en spectacle devant les hommes. Elle exige la discrétion, qui est essentielle pour une relation d'amour. Dieu s'adresse à chacun, l'appelant par son nom, que personne d'autre ne connaît, nous dit l'Écriture. L'amour de Dieu pour chacun est entièrement personnel, il recèle le mystère de la singularité qui ne peut être étalée devant les hommes.

 

 Cette discrétion essentielle de la prière n'exclut nullement la prière communautaire. Le Notre Père est une prière à la première personne du pluriel, et c'est seulement en entrant dans le "nous" des fils de Dieu que nous pouvons dépasser les limites de ce monde et nous élever jusqu'à Dieu. Mais ce "nous" réveille le for intérieur de ma personne. Dans la prière, la dimension la plus personnelle et la dimension communautaire doivent s'interpénétrer, comme nous le verrons plus en détail lors de l'explication du Notre Père. Dans la relation de l'homme et de la femme, il y a l'intimité qui nécessite l'espace protecteur de la discrétion, mais en même temps, la relation entre les deux dans le mariage et la famille inclut aussi, par définition, une responsabilité publique. Il en va de même pour la relation avec Dieu : le "nous" de la communauté de prière et le plus intime qu'on ne confie qu'à Dieu s'interpénètrent.

 

L'autre fausse manière de prier, contre laquelle le Seigneur nous met en garde, est le bavardage, le rabâchage, sous lequel l'esprit étouffe. Nous connaissons tous le danger qui consiste à réciter des formules routinières alors que l'esprit est ailleurs. Notre attention est la plus grande lorsque nous demandons quelque chose à Dieu du plus profond de notre détresse ou que nous le remercions, le cœur joyeux, d'un bien reçu. Mais au-delà de ces situations momentanées, l'essentiel est l'existence de la relation à Dieu dans le fond de notre âme. Pour que cela puisse se réaliser, la relation doit être réveillée sans cesse, et les éléments du quotidien doivent être continuellement reliés à elle. Nous prierons d'autant mieux que, dans la profondeur de notre âme, l'orientation vers Dieu sera présente. Plus elle devient l'assise de toute notre existence, plus nous serons des hommes de paix, et plus nous serons capables de supporter la souffrance, de comprendre les autres et de nous ouvrir à eux. L'orientation qui pénètre notre conscience tout entière, la présence silencieuse de Dieu dans le fond de notre pensée, de notre méditation, de notre être, nous l'appelons la "prière continuelle". Elle est en fin de compte aussi ce que nous appelons l'amour de Dieu, qui est en même temps la condition de l'amour du prochain et son ressort intime.

 

 Cette prière authentique, cette manière d'être intérieure et silencieuse avec Dieu, a besoin d'être nourrie, et elle trouve cette nourriture dans la prière concrète, que ce soit avec des mots ou des images ou des pensées. Plus Dieu est présent en nous, plus nous pourrons vraiment être auprès de lui dans les prières orales. Mais inversement, il est vrai aussi que la prière active réalise et approfondit notre présence devant Dieu. Cette prière peut et doit monter surtout de notre cœur, de nos misères, de nos espérances, de nos joies, de nos souffrances, de notre honte face au péché comme de notre gratitude pour le bien reçu ; ainsi, elle sera une prière toute personnelle.

 

Mais nous avons également toujours besoin de nous appuyer sur des prières, avec lesquelles s'est concrétisée la rencontre de l'Eglise dans sa totalité et de chaque individu particulier avec Dieu. Car sans cette aide pour prier, notre prière personnelle et notre image de Dieu deviennent subjectives, reflétant davantage nous-mêmes que le Dieu vivant. Dans les formules de prière, montées d'abord de la foi d'Israël, puis de celle des hommes de prière de l'Eglise, nous apprenons à connaître Dieu et à nous connaître nous-mêmes. Elles sont une école de la prière et, par là même, un ressort pour des changements et des ouvertures dans notre vie.

 

 Dans sa Règle, saint Benoît a forgé la formule : mens nostra concordet voci nostrae — notre esprit doit être en harmonie avec notre voix. Normalement, la pensée précède la parole, la cherchant et la formant. Mais pour la prière des psaumes, pour la prière liturgique en général, c'est l'inverse : la parole et la voix nous précèdent, et notre esprit doit se conformer à cette voix. Car par nous-mêmes, nous autres les hommes ne savons pas "prier comme il faut" car nous sommes trop loin de Dieu, et il est trop mystérieux et trop grand pour nous. Aussi, Dieu nous est-il venu en aide. Il nous donne lui-même les paroles de la prière et il nous apprend à prier. Par les paroles de prière venant de lui, il nous offre le don de nous mettre en chemin vers lui et, en priant avec les frères et sœurs qu'il nous a donnés, il nous permet de le connaître peu à peu et de nous approcher de lui.

 

 Chez saint Benoît, la phrase citée plus haut se réfère directement aux Psaumes, le grand livre de prières du peuple de Dieu dans l'Ancienne et dans la Nouvelle Alliance : ce sont des paroles que le Saint-Esprit a données aux hommes ; elles sont l'esprit de Dieu devenu Parole. Ainsi, nous prions "dans l'esprit", avec le Saint-Esprit. Naturellement, cela vaut plus encore pour le Notre Père.

 

" Lorsque nous disons le Notre Père, nous prions Dieu avec des mots donnés par Dieu, dit saint Cyprien. Et il ajoute : Quand nous disons le Notre Père, s'accomplit en nous la promesse de Jésus concernant les vrais adorateurs, qui adorent le Père en esprit et vérité. Le Christ qui est la vérité nous a donné les mots, et en eux, il nous donne le Saint-Esprit."

 

Quelque chose de la spécificité de la mystique chrétienne se fait jour ici. Elle ne consiste pas d'abord à plonger en soi-même, mais à rencontrer l'Esprit de Dieu dans la parole qui nous précède ; elle est rencontre avec le Fils et le Saint-Esprit, et donc entrée en union avec le Dieu vivant, qui est toujours à la fois en nous et au-dessus de nous.

 

Benoît XVI

Jésus de Nazareth

tome 1, chapitre V (extrait) 

 

Christ priant au Jardin des Oliviers par Marco Basaiti

 

 

> fiche de l'édition de poche

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4 avril 2011 1 04 /04 /avril /2011 04:00

Arrêtons-nous brièvement sur le récit de l'aveugle de naissance (Jn 9, 1-41).

 

Selon la mentalité commune de l'époque, les disciples partent du principe que sa cécité est la conséquence d'un péché commis par lui ou par ses parents. Jésus écarte en revanche ce préjugé et affirme : "Ni lui, ni ses parents. Mais l'action de Dieu devait se manifester en lui" (Jn 9, 3).

 

Quel réconfort nous offrent ces paroles ! Elles nous font entendre la voix vivante de Dieu, qui est Amour prévoyant et sage ! Face à l'homme limité et marqué par la souffrance, Jésus ne pense pas à d'éventuelles fautes, mais à la volonté de Dieu qui a créé l'homme pour la vie.

 

Et pour cette raison, il déclare de manière solennelle : " Il nous faut réaliser l'action de  celui  qui  m'a  envoyé... Tant que je suis dans le monde, je suis la lumière du monde" (Jn 9, 4-5). Et il passe immédiatement à l'action : avec un peu de terre et de salive il fait de la boue et l'étale sur les yeux de l'aveugle. Ce geste est une allusion à la création de l'homme, que la Bible raconte avec le symbole de la terre façonnée et animée par le souffle de Dieu (cf. Jn 2, 7). "Adam" en effet, signifie "sol", et le corps humain est effectivement composé d'éléments de la terre.

 

En guérissant l'homme, Jésus réalise une nouvelle création. Mais cette guérison suscite une discussion animée parce que Jésus la réalise un  samedi, transgressant, selon les pharisiens : le précepte festif. Ainsi, à la fin du récit, Jésus et l'aveugle se retrouvent tous deux "expulsés" par les pharisiens ; l'un parce qu'il a transgressé la loi et l'autre parce que, malgré sa guérison, il reste marqué comme pécheur depuis sa naissance.

 

 Jésus révèle à l'aveugle guéri qu'il est venu dans le monde pour accomplir un jugement, pour séparer les aveugles que l'on peut guérir de ceux qui ne se laissent pas guérir, car ils sont persuadés d'être sains.

 

L'homme possède effectivement la forte tentation de se construire un système de sécurité idéologique : la religion elle-même peut devenir un élément de ce système, tout comme l'athéisme ou le laïcisme, mais de cette manière on reste aveuglé par son égoïsme.

 

Laissons-nous guérir par Jésus, qui peut et veut nous donner la lumière de Dieu ! Confessons nos cécités, nos myopies, et surtout, ce que la Bible appelle le "grand péché" (cf. Ps 18, 14) : l'orgueil.

 

Benoît XVI

Angelus - 2 mars 2008

 

Christ guérissant l'aveugle par Le Greco

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3 avril 2011 7 03 /04 /avril /2011 11:30

Le dimanche de l’aveugle-né nous présente le Christ comme la lumière du monde.

 

L’Evangile interpelle chacun de nous : " Crois-tu au Fils de l’homme ? "

" Oui, je crois Seigneur ! " (Jn 9, 35-38), répond joyeusement l’aveugle-né qui parle au nom de tout croyant.

 

Le miracle de cette guérison est le signe que le Christ, en rendant la vue, veut ouvrir également notre regard intérieur afin que notre foi soit de plus en plus profonde et que nous puissions reconnaître en lui notre unique Sauveur.

 

Le Christ illumine toutes les ténèbres de la vie et donne à l’homme de vivre en "enfant de lumière".

  

Benoît XVI

extrait du Message pour le Carême 2011

 

Eustache Le Sueur

Christ guérissant l'aveugle par Eustache Le Sueur

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1 avril 2011 5 01 /04 /avril /2011 11:30

Le 3e dimanche de Carême a été caractérisé par le célèbre dialogue de Jésus avec la Samaritaine, raconté par l'évangéliste Jean.

 

Cette femme se rendait chaque jour à un ancien puits remontant au patriarche Jacob pour y puiser de l'eau, et ce jour-là, elle y trouva Jésus, assis, "fatigué par la marche" (Jn 4,6). Saint Augustin commente : "Ce n'est pas pour rien que Jésus se fatigue... La force du Christ t'a créé, la faiblesse du Christ t'a recréé... Par sa force il nous a créé, par sa faiblesse il est venu nous chercher..."

 

La fatigue de Jésus, signe de son humanité véritable, peut être vue comme un prélude de la passion, par laquelle il a porté à son accomplissement l'œuvre de notre rédemption. En particulier, dans la rencontre avec la Samaritaine au puits, émerge le thème de la ‘soif' du Christ, qui culmine dans le cri sur la croix : "J'ai soif" (Jn 19, 28). Cette soif, comme la fatigue, a certainement une base physique. Mais Jésus, comme le dit encore Augustin, "avait soif de la foi de cette femme", comme de la foi de nous tous. Dieu le Père l'a envoyé pour assouvir notre soif de vie éternelle, en nous donnant son amour, mais pour nous faire ce don, Jésus demande notre foi.

 

La toute puissance de l'Amour respecte toujours la liberté de l'homme ; elle frappe à son cœur et attend sa réponse avec patience.

 

 Dans la rencontre avec la Samaritaine, on distingue le symbole de l'eau au premier plan, qui fait clairement allusion au sacrement du baptême, source d'une vie nouvelle pour la foi dans la Grâce de Dieu. Cet Evangile fait partie de l'ancien parcours de préparation des catéchumènes à l'initiation chrétienne qui se déroulait pendant la grande veillée de la nuit de Pâques. "Qui boira de l'eau que je lui donnerai - dit Jésus - n'aura plus jamais soif. L'eau que je lui donnerai deviendra en lui source d'eau jaillissant en vie éternelle" (Jn 4,14).

 

Cette eau représente l'Esprit Saint, le "don" par excellence que Jésus est venu apporter de la part de Dieu le Père. Qui renaît de l'eau et de l'Esprit Saint, c'est-à-dire dans le Baptême, entre dans une relation réelle avec Dieu, une relation filiale, et peut l'adorer "en esprit et en vérité" (Jn 4,23.24), comme le révèle encore Jésus à la Samaritaine.

 

Grâce à la rencontre avec Jésus-Christ et au don de l'Esprit Saint, la foi de l'homme atteint son accomplissement, comme réponse à la plénitude de la révélation de Dieu.

 

 Chacun de nous peut s'identifier à la femme Samaritaine : Jésus nous attend, spécialement en ce temps de Carême, pour parler à notre, à mon cœur. Arrêtons nous un moment en silence, dans notre chambre, ou dans une église, ou dans un lieu isolé. Ecoutons sa voix qui nous dit : "Si tu savais le don de Dieu...".

 

Que la Vierge Marie nous aide à ne pas manquer ce rendez-vous dont dépend notre bonheur véritable.

 

Benoît XVI

Angélus du Dimanche 27 mars 2011

 

Chapelle de Retraite des Abbés de Cluny à Berzé-la-Ville, XIIe s.

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31 mars 2011 4 31 /03 /mars /2011 04:00

Maintenant, nous devons écouter le texte plus attentivement encore. Il poursuit ainsi : "Comme dit l'Écriture : Des fleuves d'eau vive jailliront de son cœur" (Jn 7, 38).

 

De quel cœur ? À cette question, il y a depuis les premiers temps déjà deux types de réponse. La tradition alexandrine, inaugurée par Origène (mort vers 254), dans laquelle s'inscrivent aussi les éminents Pères latins que sont Jérôme et Augustin, lit ainsi la phrase "celui qui croit... de son cœur jailliront" : l'homme qui croit devient lui-même une source, une oasis dont jaillit l'eau fraîche et saine, la force dispensatrice de vie de l'Esprit Créateur. L'autre tradition, certes beaucoup moins répandue, celle d'Asie Mineure, par son origine plus proche de Jean et représentée par Justin (mort en 165), Irénée, Hippolyte, Cyprien et Éphrem, modifie la ponctuation. Celui qui a soif, qu'il vienne vers moi ; celui qui croit en moi, qu'il boive. Comme dit l'Écriture : de son cœur jailliront des fleuves. Son "cœur" est maintenant référé au Christ. C'est lui qui est la source, le rocher vivant, dont jaillira l'eau nouvelle.

 

 D'un point de vue purement linguistique, la première interprétation est plus convaincante, c'est pourquoi, à la suite des éminents Pères de l'Église, la plupart des exégètes modernes y souscrivent. Mais, du point de vue du contenu, on penche plutôt pour la deuxième interprétation, celle d'Asie Mineure, à laquelle adhère par exemple Schnackenburg, sans qu'il faille y voir une opposition de principe qui exclurait l'interprétation alexandrine.

 

Une clé importante pour l'interprétation nous est fournie par la tournure "comme dit l'Écriture". Jésus tient à s'inscrire dans la continuité de l'Écriture, dans la continuité de l'histoire de Dieu avec les hommes. Dans l'Évangile de Jean, mais également dans les Évangiles synoptiques et au-delà dans toute la littérature néotestamentaire, la croyance en Jésus est légitimée par le fait qu'en lui se rejoignent tous les fleuves de l'Écriture. À partir de lui, le sens de l'Écriture se manifeste dans toute sa cohérence comme ce qui est attendu de tous et vers quoi tout se dirige.

 

Mais en quel endroit l'Écriture parle-t-elle de cette source vive ? Manifestement, Jean ne pense pas à un passage précis, mais bien plutôt à l'Écriture, à la vision qui en traverse tous les textes. Plus haut, nous avions déjà mis en lumière un aspect central : l'histoire du rocher dispensateur de vie, devenu en Israël une image de l'espérance. Le deuxième grand aspect nous est proposée par Ézéchiel (47, 1-12) avec la vision du nouveau Temple : "Sous le seuil du Temple, de l'eau jaillissait en direction de l'orient" (Ez 47, 1). Plus de cinquante ans plus tard, Zacharie a repris cette image : "En ce jour-là, il y aura une source qui jaillira pour la maison de David et les habitants de Jérusalem : elle les lavera de leur péché et de leur souillure" (Za 13, 1). "En ce jour-là, des eaux vives sortiront de Jérusalem" (Za 14, 8). Le dernier chapitre de l'Écriture Sainte réinterprète ces images et c'est lui qui leur donne à présent toute leur grandeur : "Puis l'ange me montra l'eau de la vie : un fleuve resplendissant comme du cristal, qui jaillit du trône de Dieu et de l'Agneau" (Ap 22, 1).

 

Un bref regard sur la scène de la purification du Temple nous a déjà montré que Jean considère le Seigneur ressuscité, son corps, comme le nouveau Temple, attendu non seulement par l'Ancien Testament, mais par toutes les nations (Jn 2, 21). Ainsi, nous sommes autorisés à entendre aussi dans ce qui est dit des fleuves d'eau vive une annonce du nouveau Temple : oui, ce Temple existe. Il existe, ce fleuve de vie promis qui épure la terre saline pour faire mûrir la vie et pour faire pousser les fruits en abondance. Il est celui qui est allé dans l'amour jusqu'au bout, celui qui est passé par la Croix pour vivre maintenant dans une vie que nulle mort ne pourra plus menacer. C'est lui, le Christ vivant.

 

L'Homme des Douleurs par Hans Memling

 

Ainsi, la phrase prononcée pendant la fête des Tentes préfigure non seulement la nouvelle Jérusalem dans laquelle Dieu lui-même demeure et dans laquelle il est source de vie, mais indique aussi par avance directement le corps du crucifié, duquel sortent du sang et de l'eau (Jn 19, 34). Elle le révèle comme le vrai Temple, qui n'est pas fait de pierres ni de la main de l'homme. Pour cette raison précisément, parce qu'il est la demeure vivante de Dieu dans le monde, il est et restera source de vie aussi pour tous les temps.

 

Celui qui regarde l'histoire d'un œil attentif peut voir ce fleuve qui, à travers les temps, coule du Golgotha, du Jésus crucifié et ressuscité. Là où parvient ce fleuve, il peut voir comment la terre est purifiée, comment poussent les arbres fruitiers, comment jaillit la vie, la vie véritable, de la source d'amour qui s'est donnée et qui se donne.

 

Cette interprétation centrale qui se réfère au Christ ne peut nullement exclure, comme nous l'avons déjà dit, que cette phrase vaille aussi, de manière dérivée, pour les croyants. Une expression de l'évangile apocryphe de Thomas (10, 6) indique une direction qui est conforme à celle de l'Évangile de Jean : "Celui qui boit de ma bouche deviendra comme moi". Le croyant s'unit au Christ, il a part à sa fécondité. L'homme qui croit et qui aime avec le Christ devient un puits qui dispense la vie.

 

Cela aussi, on peut très bien le voir dans l'histoire. On peut aussi constater cela dans l'histoire de manière merveilleuse : à savoir comment les saints sont des oasis autour desquelles la vie éclôt et où revient quelque chose du paradis perdu. Et la source qui se donne en abondance reste finalement toujours le Christ lui-même. 

 

> fiche de l'édition de poche

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30 mars 2011 3 30 /03 /mars /2011 11:00

Dans sa première Lettre, Jean a encore repris le thème du sang et de l'eau en lui donnant une autre connotation : "C'est lui, Jésus Christ, qui est venu par l'eau et par le sang : pas seulement l'eau, mais l'eau et le sang. Et celui qui rend témoignage, c'est l'Esprit, car l'Esprit est la vérité. Ils sont trois qui rendent témoignage, l'Esprit, l'eau et le sang, et tous les trois se rejoignent en un seul témoignage" (1 Jn 5, 6-8).

 

Ici, nous avons manifestement une tournure polémique contre un christianisme qui reconnaît, certes, le baptême de Jésus comme événement salvifique, mais pas sa mort sur la croix. Il s'agit d'un christianisme qui veut, pour ainsi dire, seulement le Verbe, mais pas la chair et le sang. Le corps de Jésus et sa mort sont, en dernière instance, sans importance. Du christianisme, il ne reste ainsi que "de l'eau" — le Verbe sans la corporéité de Jésus perd sa force. Le christianisme devient une simple doctrine, un simple moralisme et une affaire de l'intellect, mais il lui manque la chair et le sang. Le caractère rédempteur du sang de Jésus n'est plus accepté. Il perturbe l'harmonie intellectuelle.

 

 Comment ne pas y voir des menaces pour notre christianisme actuel ? L'eau et le sang forment un tout. L'incarnation et la croix, le Baptême, le Verbe et le sacrement sont indissociables. Et le Pneuma doit se joindre à cette triade du témoignage. À ce sujet, Schnackenburg signale à juste titre que le témoignage de l'Esprit dans l'Église et par l'Église est à comprendre à partir de Jean 15, 26 et de Jean 16, 10.

 

Triptych of the Redemption by Rogier van der Weyden

 

 Penchons-nous maintenant sur les paroles de révélation que Jésus prononce dans le contexte de la fête des Tentes et que Jean nous transmet. C'était le jour solennel où se terminait la fête. "Jésus, debout, s'écria : Si quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi et qu'il boive, celui qui croit en moi ! Comme dit l'Écriture : Des fleuves d'eau vive jailliront de son cœur" (Jn 7, 37-38).

 

À l'arrière-plan, nous avons le rite de la fête consistant à puiser de l'eau dans la source de Siloé afin de pouvoir faire des libations dans le Temple durant les sept jours que durait la fête. Le septième jour, les prêtres tournaient sept fois autour de l'autel avec le récipient d'eau doré avant de procéder à la libation. Ces rites d'eau renvoient d'abord à l'origine de la fête dans les religions de la nature. La fête était à l'origine une prière pour demander la pluie dont un pays menacé de sécheresse avait cruellement besoin. Ensuite, le rite commémorait un épisode de l'histoire du salut, c'est-à-dire l'eau que Dieu a fait jaillir du rocher pour les Hébreux, pendant la marche dans le désert, malgré leurs doutes et leurs peurs (Nb 20, 1-13).

 

 Finalement, l'eau jaillissant du rocher était devenue progressivement un thème de l'espérance messianique. Durant la marche dans le désert, Moïse avait donné à Israël le pain du ciel et l'eau du rocher. Par conséquent, on attendait aussi du nouveau Moïse, du Messie, ces deux dons essentiels pour la vie. Cette interprétation messianique du don de l'eau se reflète aussi dans la première Lettre de Saint Paul aux Corinthiens : "Tous, ils ont mangé la même nourriture, qui était spirituelle ; tous, ils ont bu à la même source, qui était spirituelle ; car ils buvaient à un rocher qui les accompagnait, et ce rocher, c'était déjà le Christ" (1 Co 10, 3-4).

 

 Par la parole que Jésus prononce durant le rite de l'eau, il répond à cette espérance. Il est le nouveau Moïse. Il est lui-même le rocher qui dispense la vie. Comme il se révèle comme le pain véritable venant du ciel dans le discours sur le Pain de vie, de même il se présente, de manière analogue à ce qu'il a déjà dit face à la Samaritaine, comme l'eau vive à laquelle l'homme aspire dans sa soif la plus profonde, la soif de vie, de "vie en abondance" (Jn 10, 10) ; d'une vie qui ne serait plus marquée par les besoins qu'il faut assouvir en permanence, mais d'une vie qui jaillirait d'elle-même de l'intérieur.

 

Jésus répond aussi à cette question : comment boit-on cette eau de la vie ? Comment vient-on à la source, comment peut-on la puiser ? "Celui qui croit en moi..." Croire en Jésus, voilà la façon de boire l'eau vive, de boire la vie qui n'est plus menacée par la mort.

 

> fiche de l'édition de poche

demain : ce fleuve qui à travers les temps coule du Golgotha, du Jésus crucifié et ressuscité

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