Par un pèlerin
Les récits contenus dans les photographies d’un Mendel Grossman,
d’un George Kadish, d’un Henryk Ross, sont fondamentaux. Que
disent-ils, que montrent-ils ? Ils montrent les dernières heures
de la vie d’un peuple. Outre les témoignages de souffrance et
de destruction, les objectifs saisissent des scènes de vie
familiale, des activités professionnelles et culturelles,
des engagements politiques. De mon point de vue, l’importance
historique de ces images réside dans leur propension à
montrer le peuple juif comme un peuple vivant, c’est-à-dire
comme des êtres de chair et de sang qui ont réellement existé.
On prête trop souvent aux victimes de la Shoah un visage
uniforme, désincarné. Ces photos montrent que la Shoah a
détruit des individualités, des enfants, des hommes, des
femmes, dans lesquels chacun peut se reconnaître. En cela,
l’exposition délivre un message important aux générations nées
après-guerre : chaque meurtre de masse est une tragédie
concrète, réelle.
Daniel Blatman
Commissaire scientifique de l'exposition, professeur au département d'histoire juive et de la communauté juive contemporaine à l'Université hébraïque de Jérusalem
Mémorial de la Shoah, 17 rue Geoffroy l'Asnier, Paris IVe
http://www.memorialdelashoah.org/index.php/fr/
Eclipse Next 2019 - Hébergé par Overblog