Jésus s’en alla de nouveau au delà du Jourdain, au même lieu où Jean avait d’abord baptisé ; et il demeura là.
Plusieurs vinrent l’y trouver, et ils disaient : Jean n’a fait aucun miracle ; mais tout ce que Jean a dit de celui-ci était vrai.
Et il y en eut beaucoup qui crurent en lui.
ÉVANGILE DE SAINT JEAN
Vendredi de la cinquième semaine
Quel est celui qui aime Dieu ?
C'est un mystère de prédestination qu'il ne nous appartient pas d'examiner.
Dieu a ses prédestinés, et il les connaît.
Ne nous mettons point en peine s'ils sont en grand nombre ou en petit nombre ; mais tâchons à faire ce qui dépend de nous pour avoir place parmi cette troupe sainte. L'Apôtre se prosternait tous les jours devant le Père des miséricordes, pour lui demander la science suréminente de son amour : faisons la même prière, et demandons-lui cette science, qui est la première de toutes les sciences. Disons-lui avec saint Augustin : Sero te amavi : Ah ! Seigneur, c'est trop tard que je vous ai aimé : je le dis à ma confusion, et je reconnais avec douleur que dans tout le cours de ma vie je n'ai peut-être jamais fait un seul acte de votre amour. Et comment l'aurais-je fait, ô mon Dieu, puisque je ne savais pas même en quoi il consiste et ce qu'il renferme ? Mais maintenant que j'en suis instruit, je veux enfin vous aimer de toute l'étendue de mon cœur et de toutes les forces de mon âme. Je veux, dis-je , vous aimer comme vous méritez de l'être, et comme vous voulez l'être, d'un amour de préférence, d'un amour de plénitude, d'un amour de perfection.
Faites cela, et vous vivrez : Hoc fac, et vives (Luc, X, 28.).
Après avoir aimé Dieu dans le temps, vous l'aimerez et vous le posséderez dans l'éternité bienheureuse.
BOURDALOUE, SUR L'AMOUR DE DIEU