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"Je vous donne un commandement nouveau : c'est de vous aimer les uns les autres.

 

Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres.

 

Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c'est l'amour que vous aurez les uns pour les autres."

 

Evangile de Jésus-Christ selon  saint Jean 

   

 

Pentecôte

" Le Défenseur, l'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit."

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean  

 

   

 

 El Papa es argentino. Jorge Bergoglio                 

Saint Père François

 

 

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1er mai 2011 Béatification de Jean-Paul II

Béatification du Serviteur de Dieu Jean-Paul II

 

 

  Béatification du Père Popieluszko

beatification Mass, in Warsaw, Poland

à Varsovie, 6 juin 2010, Dimanche du Corps et du Sang du Christ

 

 

presidential palace in Warsaw

Varsovie 2010

 

 

Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre
Sanctuaire de l'Adoration Eucharistique et de la Miséricorde Divine

La miséricorde de Dieu est comme un torrent débordé. Elle entraîne les cœurs sur son passage.
(Saint Curé d'Ars)
 

 


Le côté du Christ a été transpercé et tout le mystère de Dieu sort de là. C’est tout le mystère de Dieu qui aime, qui se livre jusqu’au bout, qui se donne jusqu’au bout. C’est le don le plus absolu qui soit. Le don du mystère trinitaire est le cœur ouvert. Ce n’est pas une image, c’est une réalité. C’est la réalité la plus profonde qui soit, la réalité de l’amour.
Père Marie-Joseph Le Guillou




Dans le cœur transpercé
de Jésus sont unis
le Royaume du Ciel
et la terre d'ici-bas
la source de la vie
pour nous se trouve là.

Ce cœur est cœur divin
Cœur de la Trinité
centre de convergence
de tous les cœur humains
il nous donne la vie
de la Divinité.


Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix
(Edith Stein)



Le Sacré-Cœur représente toutes les puissances d'aimer, divines et humaines, qui sont en Notre-Seigneur.
Père Marie-Eugène de l'Enfant Jésus

 



feuille d'annonces de la Basilique du Sacré-Coeur de Montmartre

 

 

 

 

 

 

 

     

The Cambrai Madonna

Notre Dame de Grâce

Cathédrale de Cambrai

 

 

 

Cathédrale Notre Dame de Paris 

   

Ordinations du samedi 27 juin 2009 à Notre Dame de Paris


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Magnificat

     



Solennité de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie à Notre-Dame de Paris


NOTRE DAME DES VICTOIRES

Notre-Dame des Victoires




... ma vocation, enfin je l’ai trouvée, ma vocation, c’est l’Amour !

 

 

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Voyages de Benoît XVI

 

SAINT PIERRE ET SAINT ANDRÉ

Saint Pierre et Saint André

 

BENOÎT XVI à CHYPRE 

 

Benedict XVI and Cypriot Archbishop Chrysostomos, Church of 

Salutation avec l'Archevêque Chrysostomos à l'église d' Agia Kyriaki Chrysopolitissa de Paphos, le vendredi 4 juin 2010

 

     

 

Benoît XVI en Terre Sainte  


 

Visite au chef de l'Etat, M. Shimon Peres
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Visite au mémorial de la Shoah, Yad Vashem




 






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Vicariat hébréhophone en Israël

 


 

Mgr Fouad Twal

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SALVE REGINA

29 avril 2010 4 29 /04 /avril /2010 04:20

 Après que cette âme eut vu avec l’œil de son intelligence, et connu, à la sainte lumière de la foi, la vérité et la perfection de l’obéissance, après qu’elle l’eut entendue avec sa raison, et goûtée avec son cœur par l’ardeur du désir, elle se contempla dans la Majesté divine, et lui rendit grâces en disant :  

Ô Père, je vous remercie de ce que vous n’avez pas méprisé votre créature. Vous n’avez pas détourné de moi votre visage, et vous n’avez pas repoussé mes désirs.

 

Vous, la Lumière, vous n’avez pas considéré mes ténèbres ; vous, la Vie, vous ne vous êtes pas éloigné de moi, qui suis la mort ; vous, le Médecin suprême, vous avez regardé ma grande infirmité ; vous, l’éternelle Pureté, vous ne vous êtes pas détourné de mes souillures et de mes misères ; vous, l’Infini ; moi, le néant ; vous, la Sagesse ; moi, la folie.

 

Malgré les fautes et les vices innombrables qui sont en moi, vous ne m’avez pas méprisée : oui, vous, la Sagesse, la Bonté, la Clémence ; vous, le Bien suprême et infini. Dans votre lumière j’ai trouvé la lumière ; dans votre sagesse, la vérité ; dans votre clémence, la charité et l’amour du prochain.

 

Qui vous a déterminé ? Ce ne sont pas mes vertus, c’est votre seule charité. L’amour vous a porté à éclairer l’œil de mon intelligence par la lumière de la foi, pour me faire connaître et comprendre votre Vérité qui se manifestait à moi.

 

Faites, Seigneur, que ma mémoire puisse retenir vos bienfaits ; que ma volonté s’embrase, du feu de votre charité ; que ce feu me fasse répandre tout mon sang, et qu’avec ce sang donné pour l’amour du Sang et avec la clef de l’obéissance, je puisse ouvrir la porte du ciel.

 

Je vous demande du fond de mon cœur cette grâce pour toutes les créatures raisonnables, en général et en particulier, et pour le corps mystique de l’Église.

 

Je confesse et je ne nie pas que vous m’avez aimée avant ma naissance, et que vous m’aimez jusqu’à la folie de l’amour.

 

Ô Trinité éternelle ! ô Déité, qui, par l’union de votre nature divine, avez donné un si grand prix au sang de votre Fils unique ! ô Trinité éternelle ! vous êtes une mer profonde où plus je me plonge, plus je vous trouve, et plus je vous trouve, plus je vous cherche. Vous êtes inépuisable, et en rassasiant l’âme dans vos profondeurs, vous ne la rassasiez jamais ; elle est toujours affamée de vous, éternelle Trinité ; elle désire vous voir avec la lumière dans votre lumière.

 

Comme le cerf soupire après l’eau vive des fontaines, mon âme désire sortir de l’obscure prison de son corps pour vous voir dans la vérité de votre être. Combien de temps encore votre visage sera-t-il caché à mes regards, ô éternelle Trinité ! Feu et abîme de charité, dissipez donc ce nuage de mon corps, car la connaissance que vous m’avez donnée de vous-même dans votre Vérité me fait violemment désirer de déposer le fardeau de mon corps, et de donner ma vie pour l’honneur et la gloire de votre nom.

 

J’ai goûté et j’ai vu avec la lumière de l’intelligence, dans votre lumière, l’abîme de votre Trinité éternelle et la beauté de votre créature. En me regardant en vous, j’ai vu que j’étais votre image, puisque vous m’avez fait participer à votre puissance.

 

Ô Père éternel ! vous avez communiqué à mon intelligence la sagesse qui appartient à votre Fils unique, et le Saint Esprit, qui procède de vous et de votre Fils, m’a donné la volonté qui me rend capable d’aimer, Ô Trinité éternelle ! vous êtes le Créateur ; je suis votre créature, et j’ai connu, par la création nouvelle que vous m’avez donnée dans le sang de votre Fils, combien vous vous êtes passionné pour la beauté de votre créature.

 

Ô abîme, ô Déité éternelle, ô Mer profonde ! Pouviez-vous me donner plus qu’en vous donnant vous-même ? Vous êtes un feu qui brûle toujours et ne se consume jamais. Vous consumez par votre ardeur tout amour de l’âme pour elle-même.

 

Vous êtes un feu qui détruisez toute froideur. Vous éclairez, et votre lumière me fait connaître votre vérité. Vous êtes la lumière qui surpasse toute lumière. C’est cette lumière qui donne à l’œil de l’intelligence une lumière surnaturelle, si abondante et si parfaite, que la lumière de la foi en est éclairée.

 

Par cette foi, je vois que mon âme a la vie et vous reçoit dans cette lumière, vous qui êtes la Lumière. Car, par la lumière de la foi, j’acquiers la sagesse qui est dans la sagesse du Verbe votre Fils ; par la lumière de la foi, j’obtiens la force, le courage, la persévérance ; par la lumière de la foi, j’ai l’espérance, qui m’empêche de défaillir en chemin. Cette lumière m’enseigne la route, et sans cette lumière je marcherais dans les ténèbres.

 

Aussi je vous demande, ô Père ! que vous m’illuminiez de la sainte lumière de la foi. Cette lumière est un océan qui nourrit l’âme qui est en vous. Ô Trinité éternelle, Océan de paix ! votre eau n’est pas trouble, et loin de causer l’épouvante, elle fait connaître la vérité ; elle est transparente et montre les choses cachées. Là où abonde la lumière resplendissante de la foi, l’âme est pour ainsi dire glorifiée par ce qu’elle croit.

 

Oui, Trinité éternelle, vous me l’avez fait connaître, cette lumière est un miroir que la main de votre amour tient devant les yeux de mon âme. Et moi, votre créature, je me vois en vous et je vous vois en moi par l’union de la Divinité avec notre humanité ; et dans cette lumière je vous connais et je vous contemple, vous, le Bien suprême et infini, le Bien au dessus de tout bien, le Bien qui est la félicité, le Bien inestImable, incompréhensible, la Beauté au dessus de toute beauté, la Sagesse qui est au dessus de toute sagesse,  car vous êtes la Sagesse même. Vous, la nourriture des anges par le feu de la charité, vous vous êtes donné aux hommes, vous êtes un vêtement qui couvre toute nudité ; vous rassasiez les affamés de votre douceur, et vous êtes doux sans aucune amertume.

 

Ô Trinité éternelle ! dans votre lumière, que vous m’avez donnée et que j’ai reçue par la sainte lumière de la foi, j’ai connu par de nombreuses et d’admirables leçons la voie de la véritable perfection, afin que je vous serve dans la lumière et non dans les ténèbres.

 

Il faut que je devienne un miroir de bonne et sainte vie, et que je sorte de cette vie misérable où jusqu’à présent, et par ma faute, je vous ai servi dans les ténèbres. Je ne connaissais pas votre vérité et je ne l’ai pas aimée. Mais pourquoi ne vous ai-je pas connue ? parce que je ne vous ai pas vue avec la lumière glorieuse de la sainte foi.

 

Les nuages de l’amour-propre obscurcissaient l’œil de mon intelligence ; et vous, Trinité éternelle, vous avez dissipé mes ténèbres par votre lumière.

 

Qui pourra s’élever jusqu’à vous, et vous remercier dignement du trésor ineffable et des grâces surabondantes que vous m’avez accordés, et de la doctrine de la vérité que vous m’avez révélée ? Cette doctrine est une grâce spéciale ajoutée à la grâce générale que vous donnez aux autres créatures. Vous avez voulu condescendre à mes besoins, à ceux des autres créatures, qui pourront se servir de cette doctrine comme d’un miroir.

 

Parlez vous-même, Seigneur ; c’est vous qui avez donné, c’est vous qui pouvez reconnaître le bienfait et vous remercier, en répandant en moi la lumière de votre grâce, afin qu’avec cette lumière je vous témoigne ma reconnaissance.

 

Revêtez-moi, revêtez-moi de vous-même, éternelle Vérité, afin que je parcoure cette vie mortelle avec la véritable obéissance et la lumière de la sainte foi, dont vous enivrez de plus en plus mon âme.

 

Grâces à Dieu !

 

Amen 

 

 

Catherine de Sienne

Le Dialogue (167) 

   

Sainte Catherine de Sienne 

Catherine de Sienne recevant les stigmates

 

Chapelle

Chapelle Sainte Catherine de la Basilique Saint Dominique à Sienne

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4 mai 2009 1 04 /05 /mai /2009 05:00

Sache, ma fille, que nul ne peut s'échapper de mes mains car Je suis celui qui est, et vous, vous n'êtes pas par vous-mêmes, vous n'êtes qu'autant que vous êtes faits par Moi. Je suis le créateur de toutes les choses qui participent de l'être, mais non du péché, qui n'est pas, et par conséquent, n'a pas été fait par Moi. Et parce qu'il n'est pas en Moi, il n'est pas digne d'être aimé. La créature ne m'offense que parce qu'elle aime ce qu'elle ne doit pas aimer, c'est-à-dire le péché, en me haïssant, Moi qu'elle est obligée et tenue d'aimer, parce que je suis souverainement bon et que je lui ai donné l'être avec un si ardent amour !

Mais il est impossible aux hommes de sortir de moi, ou ils demeurent en moi sous l'étreinte de ma justice qui punit leurs fautes, ou ils demeurent en moi, gardés par ma miséricorde.
Ouvre donc l'oeil de l'intelligence et regarde ma main, tu verras que c'est la vérité que je te dis.

Alors, ouvrant l'oeil de l'esprit pour obéir au Père très grand, dans cette main divine, elle voyait enfermé l'univers tout entier.

Et Dieu disait : Ma fille, vois maintenant, et sache que nul ne peut m'échapper. Tous ici sont tenus par la justice ou par la miséricorde, parce qu'ils sont à Moi, créés par Moi, et je les aime ineffablement. Aussi, nonobstant leur iniquité, je leur ferai miséricorde à cause de mes serviteurs et j'exaucerai la demande que tu m'as présentée avec tant d'amour et de douleur.


LE DIALOGUE DE SAINTE CATHERINE DE SIENNE

LE LIVRE DE LA MISERICORDE
DOCTRINE DIVINE

chapitre 18 : Comment nul ne peut échapper aux mains de Dieu, parce qu'il atteint tous les hommes, ou par sa miséricorde ou par sa justice
> la demande que tu m'as présentée avec tant d'amour et de douleur (chapitre 15)




La Création et l'expulsion du Paradis (Giovanni di Paulo 1445)

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2 mai 2009 6 02 /05 /mai /2009 05:00

A Madame Nella,  femme de Nicolas Buonconti, de Pise


Au nom de Jésus crucifié et de la douce Marie

Très chère Mère dans le Christ, le doux Jésus, moi, Catherine, la servante et l’esclave des serviteurs de Jésus-Christ, je vous écris dans son précieux sang, avec le désir de vous voir baignée par le saint désir, dans le sang de Jésus crucifié.

Dans ce sang, l’âme se purifie de toute tache du péché, et elle y trouve l’ardeur de la divine charité, en voyant qu’il a été répandu par amour. L’âme alors s’enivre d’amour, elle sent le parfum de la patience, et, à cause de l’amour qu’elle a trouvé dans le sang, elle se dépouille de tout amour d’elle-même, et elle supporte avec douceur toutes les adversités et les tribulations du monde, elle les traverse avec patience. Les prospérités, les délices du monde, les honneurs, l’affection de ses enfants ne la troublent pas, elle les possède avec une vraie et sainte crainte, elle les aime comme des choses prêtées, et non comme des choses qui lui appartiennent. C’est ce que doit faire toute créature raisonnable. En le faisant elle n’offense pas Dieu, et elle goûte dès cette vie les arrhes du bonheur céleste dans la charité fraternelle pour son prochain. L’âme trouve tout cela dans le souvenir du Sang.

C’est la vérité, car tant que nous penserons avec un ardent désir au bienfait du Sang, nous serons reconnaissants, et nous nous acquitterons envers lui par l’ardeur de la charité et, par des vraies et solides vertus. En faisant autrement, la créature se rend coupable, non seulement parce qu’elle oublie le Sang et qu’elle est ingrate, mais parce qu’elle ne cherche pas à acquérir la vertu. Ainsi donc, très chère Mère, puisque le souvenir de ce sang précieux est si nécessaire, attachez-vous à l’humble Agneau sans tache, et baignez-vous dans son très doux sang.

Je ne vous en dis pas davantage. Demeurez dans la sainte et douce dilection de Dieu.

Doux Jésus, Jésus amour



Lettres de Sainte Catherine de Sienne (lettre 339)





Sainte Catherine échange son cœur avec le Christ (Giovanni di Paolo, 1475)

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29 avril 2009 3 29 /04 /avril /2009 23:30

A Sœur Constance, religieuse au monastère de Saint-Abundio, près Sienne

Au nom de Jésus crucifié et de la douce Marie

Ma fille bien-aimée dans le Christ, le doux Jésus, moi, Catherine, la servante et l’esclave des serviteurs de Jésus-Christ, je t’écris et t’encourage dans son précieux sang, avec le désir de te voir baignée, anéantie dans le précieux sang du Fils de Dieu, parce que je vois que dans le souvenir de ce sang, se trouve le feu d’une ardente charité, et que dans la charité ne se trouvent jamais la tristesse et le trouble.

Je veux que tu mettes toutes tes affections dans ce sang. Oui, enivre-toi de ce sang, brûle et consume l’amour-propre qui peut être en toi, et que le feu de cet amour éteigne le feu de la crainte et de l’amour de toi-même. O glorieux et précieux Sang ! tu es devenu pour nous un bain, un baume pour nos blessures. Oui, ma fille, c’est un bain, et dans ce bain tu trouves la chaleur, l’eau et le lieu du repos. Je te dis que dans ce bain glorieux, tu trouves la chaleur de la charité divine, qui l’a donné par amour, tu trouves le lieu, c’est-à-dire le Dieu éternel ou est le Verbe, et où il était dès le commencement, tu trouves l’eau dans le Sang, car du Sang sort l’eau de la grâce, et il y a un mur qui arrête nos regards.

O ineffable et très douce Charité ! vous avez pris le mur de notre humanité, qui a couvert l’éternelle et suprême divinité de l’Homme-Dieu, et cette union a été si parfaite, que la mort, que rien n’a pu la faire cesser. Quelle douceur, quel repos, quelle consolation dans ce sang ! car on y trouve le feu de la divine charité et la vertu de la souveraine et éternelle Déité. Tu sais que c’est la vertu de la divine Essence qui fait la valeur du sang de l’Agneau, tu sais que si l’homme seul eût été sans Dieu, son sang n’aurait pu nous sauver, mais c’est par l’union de Dieu à l’homme que le sacrifice de son sang fut accepté.

Ce sang est donc bien glorieux ! C’est un parfum d’agréable odeur qui détruit l’infection de notre iniquité, c’est une lumière qui dissipe les ténèbres, non seulement les ténèbres extérieures du péché mortel, mais encore les ténèbres de ce trouble déréglé qui s’empare souvent de l’âme sous l’apparence d’une fausse humilité, c’est ce trouble qu’excitent dans le cœur ces pensées. Peu à peu le trouble augmente et obscurcit, sous l’apparence de l’humilité, la vue de l’âme, qui se dit : 'tu vois bien que tes péchés te rendent indigne de toute grâce, de toute faveur', et alors elle s’éloigne souvent de la sainte Communion et des autres exercices spirituels. C’est le démon qui cause cette erreur et ces ténèbres. Je dis que si toi ou d’autres vous vous anéantissez dans le sang de l’Agneau sans tache, ces illusions ne s’empareront pas de votre esprit, ou, si elles y entrent, elles n’y resteront pas, et elles seront chassées par la foi vive et l’espérance, placées dans ce sang, tu les mépriseras en disant : 'je puis tout par Jésus crucifié, qui est en moi et qui me fortifie, et quand même je devrais tomber en enfer, je ne veux pas abandonner mes exercices'. Ce serait une grande folie de se jeter avant le temps dans la confusion de l’enfer.


Excite donc en toi le feu de l’amour, ma très chère fille, ne te trouble pas et réponds-toi à toi-même : 'quelle comparaison y a-t-il entre mon iniquité et l’abondance de ce sang répandu avec tant d’amour ?' Je veux bien que tu voies ton néant, ta négligence, ton ignorance, mais je ne veux pas que tu les voies dans les ténèbres de la confusion, mais à la lumière de la Bonté divine, que tu trouves en toi. Apprends que le démon ne veut que vous arrêter à la seule connaissance de vos misères, tandis que cette connaissance doit toujours être accompagnée de l’espérance dans la miséricorde divine. Sais-tu comment il faut faire ? ce que tu fais quand tu entres la nuit dans ta cellule, pour dormir : tu trouves d’abord ta cellule, puis tu vois ton lit, la première chose est nécessaire, mais tu ne t’en contentes pas, et tu cherches des yeux le lit où tu dois prendre ton repos. Tu dois faire de même lorsque tu es entrée dans la cellule de la connaissance de toi-même. Je veux que tu ouvres l’oeil de ton intelligence avec amour, que tu traverses ta cellule, et que tu ailles vers le lit de la douce Bonté que tu trouves en toi. Tu vois bien que l’être t’a été donné par grâce, et non par obligation.
 

Vois, ma Fille, ce lit est couvert d’une couverture de pourpre teinte dans le sang de l’Agneau immolé et consumé pour nous, c’est lit le lit de ton repos, qu’il ne faut quitter jamais. Tu vois qu’il n’y a pas de cellule sans lit, et de lit sans cellule. Que ton âme se nourrisse de cette Bonté de Dieu, elle peut s’y engraisser, car avec le lit tu trouves la nourriture, la table et le serviteur. Le Père est la table, le Fils est la nourriture, le Saint-Esprit lui-même devient un lit de repos. Sois persuadée que si tu veux te borner à la connaissance de toi-même, tu seras toujours dans la confusion, tu verras la table et le lit préparés, et tu n’en profiteras pas par la connaissance de la bonté divine, tu ne recevras pas la paix et le repos, tu en seras privée, et tu ne porteras aucun fruit. Je te conjure donc par l’amour de Jésus crucifié de rester dans ce doux et glorieux lit de repos. Je suis certaine que tu le feras si tu te noies dans le précieux sang. Aussi je t’ai dit que je désirais te voir baignée et noyée dans le sang du Fils de Dieu.

Je termine : demeure dans la sainte et douce dilection de Dieu.


Lettres de Sainte Catherine de Sienne (lettre 154)





Christ communiant Sainte Catherine de Sienne (Giovanni di Paulo)

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29 avril 2009 3 29 /04 /avril /2009 16:30

O Fille très chère et très aimée, tu me demandes de te faire connaître les différentes espèces de larmes et leurs fruits. Je n'ai pas méprisé ton désir. Ouvre donc bien l'oeil de ton intelligence, et par les différents états que je t'ai expliqué, je te ferai voir qu'il y a des larmes imparfaites qui viennent de la crainte. Mais tout d'abord je te parlerai des larmes des hommes pervers ce sont des larmes de damnation. Les secondes sont les larmes de crainte : elles sont versées par ceux qui ne sont conduits que par la peur du châtiment dû au péché, et qui en pleurent d'épouvante.

Les troisièmes, sont de ceux qui, sortis du péché, pleurent avec douceur et commencent à me servir. Mais, comme leur amour est imparfait, imparfaits aussi sont leurs pleurs, comme je te l'ai dit.

Les quatrièmes, sont de ceux qui arrivés à la perfection de la charité envers le prochain, aiment sans aucun intérêt personnel: Car ceux-là aussi pleurent, et leur pleur est parfait.

Les cinquièmes sont unies aux quatrièmes. Ce sont ces larmes de douceur, répandues avec grande suavité, comme je te l'exposerai plus au long.

Je te parlerai encore des larmes de feu, qui ne jaillissent pas des yeux, celles-là, pour donner satisfaction à ceux qui parfois désireraient pleurer et ne le peuvent faire.

Et je veux que tu saches que tous ces différents états peuvent se rencontrer dans une même âme, qui sort de la crainte et se dégage de l'amour imparfait pour parvenir à la chanté parfaite du dernier état.



LE DIALOGUE DE SAINTE CATHERINE DE SIENNE

LE LIVRE DE LA MISERICORDE
DOCTRINE DIVINE
LE DON DES LARMES




Santa Caterina da Siena
Neroccio di Bartolomeo Landi
Siena, Oratorio di Santa Caterina

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29 avril 2009 3 29 /04 /avril /2009 03:24

 Alors cette âme sentit sa connaissance s'agrandir ; une immense allégresse l'envahit et la réconforta. Elle était comme soulevée tant par l'espérance qu'elle avait conçue de la divine miséricorde que par l'amour ineffable qu'elle goûtait, et elle se tenait debout devant la Majesté divine.

Elle voyait, cette âme, que par l'amour et par le désir qu'avait Dieu de faire à l'homme miséricorde, malgré son inimitié, il avait lui-même donné à ses serviteurs le moyen et la manière de faire violence à sa bonté et d'apaiser sa colère.

Cette vue la remplissait de joie et lui ôtait toute crainte des persécutions du monde, dans l'assurance que Dieu serait pour elle. Le feu du saint désir croissant toujours, elle ne se tenait plus pour satisfaite de ce qu'elle avait obtenu de Dieu, mais avec une sainte confiance elle implorait miséricorde pour le monde entier.

Sans doute la seconde demande concernant la réformation de la sainte Eglise contenait déjà le bien et l'utilité des chrétiens et des infidèles ; cependant, comme affamée, elle étendait sa prière à tout l'univers, comme Dieu lui-même le lui inspirait en lui faisant crier : "Miséricorde, Dieu éternel, pour vos brebis, en bon pasteur que vous êtes ! Hâtez-vous de faire miséricorde au monde ; tel qu'il est, il est clair qu'il n'en peut plus ; car évidemment il est privé de l'union de la charité avec vous et avec le prochain. Les hommes ne s'aiment plus entre eux d'un amour fondé sur vous, Vérité éternelle !



LE DIALOGUE DE SAINTE CATHERINE DE SIENNE

LE LIVRE DE LA MISERICORDE
DOCTRINE DIVINE
CHAPITRE XV
: Comment cette âme, connaissant la divine bonté, ne se contentait pas de prier seulement pour les chrétiens, mais priait de façon générale pour le monde entier.




Santa Caterina da Siena
Neroccio di Bartolommeo de’Landi
Oratorio di Santa Caterina, Siena

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