Par un pèlerin
Un jour, Jésus chassa un démon qui était muet ; et lorsqu’il eut chassé le démon, le muet parla, et tout le peuple fut ravi en admiration. Mais quelques-uns d’entre eux dirent : Il ne chasse les démons que par Béelzébub, prince des démons. Et d’autres voulant le tenter, lui demandaient qu’il leur fît voir un signe venant du ciel.
Mais Jésus connaissant leurs pensées, leur dit : Tout royaume divisé contre lui-même sera détruit, et toute maison divisée contre elle-même tombera en ruine.
ÉVANGILE DE SAINT LUC
jeudi de la troisième semaine
Tous ceux qui avaient des malades de diverses maladies les amenaient à Jésus, et il les guérissait tous en les touchant. Or les démons sortaient de plusieurs possédés, criant et disant : Vous êtes le Fils de Dieu. Mais il les reprenait, et ne leur permettait pas de parler, parce qu'ils savaient qu'il était le Messie. (Luc, IV, 40.)
C'est le témoignage que rendent au Sauveur du monde, dans notre Évangile, ces esprits de ténèbres à qui il faisait sentir son souverain pouvoir, en les chassant des corps, et dont il était venu sur la terre renverser l'injuste domination.
Témoignage certain, puisqu'ils savaient, et qu'ils avaient appris par de si sensibles épreuves ce qu'il était : Quia sciebant ipsum esse Christum (Luc, IV, 40.).
Témoignage public, puisqu'ils le disaient et qu'ils le faisaient si hautement entendre : Clamantia et dicentia : Quia tu es Filius Dei (Ibid.).
Témoignage d'autant plus glorieux au Fils de Dieu, que c'étaient ses ennemis mêmes qui reconnaissaient sa toute-puissante vertu, et qui publiaient sa divinité : Exibant autem dœmonia (Ibid.).
Mais témoignage que cet Homme-Dieu méprise et qu'il rejette, parce que ce n'était, après tout, qu'un témoignage forcé, et qu'il ne partait pas d'un vrai sentiment de religion : Et increpans non sinebat ea loquis. Car s'ils obéissaient à ses ordres en sortant des possédés, c'est qu'ils ne pouvaient résister à sa parole ; et tandis qu'ils l'honoraient d'une part, ou qu'ils semblaient l'honorer, en l'appelant Fils de Dieu, ils le blasphémaient de l'autre et ils le renonçaient, en s'opposant de toutes leurs forces à l'établissement de sa loi.
En vain donc, mes Frères, pour en venir à nous-mêmes, adorons-nous Dieu ou prétendons-nous l'adorer, si nous ne l'adorons en esprit et en vérité.
En vain lui rendons-nous un culte apparent, si, dans la pratique, nous démentons par nos mœurs ce que nous confessons de bouche.
En vain sommes-nous chrétiens, ou nous disons-nous chrétiens, si nous ne le sommes que de nom, et si nous n'en devenons pas plus fidèles à nos devoirs.
Et quand je dis nos devoirs, je n'entends pas seulement certains devoirs de religion, mais les devoirs les plus communs de la société, et les plus ordinaires dans l'usage de la vie et dans le commerce du monde.
BOURDALOUE, SUR LA RELIGION ; SERMON POUR LE JEUDI DE LA TROISIÈME SEMAINE
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