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"Je vous donne un commandement nouveau : c'est de vous aimer les uns les autres.

 

Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres.

 

Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c'est l'amour que vous aurez les uns pour les autres."

 

Evangile de Jésus-Christ selon  saint Jean 

   

 

Pentecôte

" Le Défenseur, l'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit."

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean  

 

   

 

 El Papa es argentino. Jorge Bergoglio                 

Saint Père François

 

 

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1er mai 2011 Béatification de Jean-Paul II

Béatification du Serviteur de Dieu Jean-Paul II

 

 

  Béatification du Père Popieluszko

beatification Mass, in Warsaw, Poland

à Varsovie, 6 juin 2010, Dimanche du Corps et du Sang du Christ

 

 

presidential palace in Warsaw

Varsovie 2010

 

 

Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre
Sanctuaire de l'Adoration Eucharistique et de la Miséricorde Divine

La miséricorde de Dieu est comme un torrent débordé. Elle entraîne les cœurs sur son passage.
(Saint Curé d'Ars)
 

 


Le côté du Christ a été transpercé et tout le mystère de Dieu sort de là. C’est tout le mystère de Dieu qui aime, qui se livre jusqu’au bout, qui se donne jusqu’au bout. C’est le don le plus absolu qui soit. Le don du mystère trinitaire est le cœur ouvert. Ce n’est pas une image, c’est une réalité. C’est la réalité la plus profonde qui soit, la réalité de l’amour.
Père Marie-Joseph Le Guillou




Dans le cœur transpercé
de Jésus sont unis
le Royaume du Ciel
et la terre d'ici-bas
la source de la vie
pour nous se trouve là.

Ce cœur est cœur divin
Cœur de la Trinité
centre de convergence
de tous les cœur humains
il nous donne la vie
de la Divinité.


Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix
(Edith Stein)



Le Sacré-Cœur représente toutes les puissances d'aimer, divines et humaines, qui sont en Notre-Seigneur.
Père Marie-Eugène de l'Enfant Jésus

 



feuille d'annonces de la Basilique du Sacré-Coeur de Montmartre

 

 

 

 

 

 

 

     

The Cambrai Madonna

Notre Dame de Grâce

Cathédrale de Cambrai

 

 

 

Cathédrale Notre Dame de Paris 

   

Ordinations du samedi 27 juin 2009 à Notre Dame de Paris


la vidéo sur KTO


Magnificat

     



Solennité de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie à Notre-Dame de Paris


NOTRE DAME DES VICTOIRES

Notre-Dame des Victoires




... ma vocation, enfin je l’ai trouvée, ma vocation, c’est l’Amour !

 

 

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Voyages de Benoît XVI

 

SAINT PIERRE ET SAINT ANDRÉ

Saint Pierre et Saint André

 

BENOÎT XVI à CHYPRE 

 

Benedict XVI and Cypriot Archbishop Chrysostomos, Church of 

Salutation avec l'Archevêque Chrysostomos à l'église d' Agia Kyriaki Chrysopolitissa de Paphos, le vendredi 4 juin 2010

 

     

 

Benoît XVI en Terre Sainte  


 

Visite au chef de l'Etat, M. Shimon Peres
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Visite au mémorial de la Shoah, Yad Vashem




 






Yahad-In Unum

   

Vicariat hébréhophone en Israël

 


 

Mgr Fouad Twal

Patriarcat latin de Jérusalem

 

               


Vierge de Vladimir  

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SALVE REGINA

1 novembre 2011 2 01 /11 /novembre /2011 20:00
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8 novembre 2010 1 08 /11 /novembre /2010 08:00

Quelle conclusion donner aux enseignements de l'Octave qui va finir, sinon celle que formule  elle-même  aujourd'hui la Liturgie sainte ? "Etrangers et pèlerins sur la terre, saluons du cœur et de la pensée le jour qui doit nous rendre à tous une demeure stable en nous ouvrant le paradis. Qui, loin de la patrie, ne hâterait le retour ? Qui, naviguant vers les siens, n'appellerait le vent favorable et ne souhaiterait d'embrasser au plus tôt ses bien-aimés ? Parents, frères, fils, amis nombreux, nous attendent et désirent en la patrie des cieux : foule fortunée, déjà sûre de l'immortalité bienheureuse, encore anxieuse à notre endroit. Quelle joie pour eux, quelle joie pour nous, quand nous pourrons les voir enfin, quand ils pourront nous serrer dans leurs bras ! Plus rien, dans ce royaume du ciel, que bonheur à goûter ensemble ; plus de crainte de mourir ; plus rien que l'éternelle et souveraine félicité ! Que tous nos désirs tendent à cet unique but : rejoindre les saints, pour avec eux posséder le Christ."

 

 A ces effusions que l'Eglise emprunte au beau livre de saint Cyprien sur la Mortalité, font écho, dans l'Office de la nuit, les fortes paroles de saint Augustin rappelant, consolation sublime, au fidèle que l'exil menace de retenir encore, la vraie compensation, la grande béatitude de cette terre : la béatitude de ceux que le monde persécute et maudit. Souffrir pour le Christ avec joie, c'est la gloire du chrétien, l'invisible beauté qui vaut à son âme les divines complaisances et lui assure une grande récompense dans les cieux.

 

 Que celui qui nuit nuise encore, dit le Seigneur, et que le souillé se souille encore ; et que le juste se justifie encore ; et que le saint se sanctifie encore. Voici que je viendrai bientôt, et ma récompense avec moi, pour rendre à chacun selon ses œuvres, moi l'Alpha et l’Oméga, le premier et le dernier, le commencement et la fin (Apoc. XXII, 11-13.). Patience donc à nous chrétiens, patience aux méprisés de l'heure présente ! Le temps est court ; la figure de ce monde passe. Voyons du haut de notre baptême  les insensés qui se croient forts parce qu'ils ont à leur disposition la violence, qui se disent sages parce que le plaisir est leur unique loi. Quand d'un souffle de sa bouche l'Homme-Dieu fera justice de leur chef, leur part sera la  sentence indignée qu'entendit le prophète de Pathmos : Arrière, chiens ! dehors les empoisonneurs et les menteurs ! (Apoc. XXII, 15.) Et ce pendant la création entière, la création dont ils avaient fait l'esclave gémissante de leur corruption, répondra par un chant de délivrance à leur chute honteuse. Elle-même, réhabilitée, se transformera en de nouveaux cieux, en une terre nouvelle. Elle participera de la gloire des enfants de Dieu délivrés comme elle et portera dignement la nouvelle Jérusalem, la sainte cité où dans nos corps nous verrons Dieu, où siégeant à la droite du Père dans le Christ Jésus, l'humanité glorifiée jouira pour jamais des honneurs d'Epouse.

 

 Entrons par la pensée dans Rome, et dirigeons nos pas vers l'antique église qui porte, au mont Cœlius,le nom des Quatre saints couronnés. Il est peu de Martyrs dont les Actes aient été plus que les leurs dédaignés "par une critique superficielle et ignorante de la science archéologique", comme le fut trop souvent celle des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles. Mais aujourd'hui, l'histoire et les traditions relatives à l'auguste monument du Cœlius ont été remises en honneur par des savants et des antiquaires que nul ne saurait taxer de superstition ou d'une aveugle crédulité pour les légendes du moyen âge. C'est l'irréfragable jugement du Commandeur de Rossi. Honorons donc et prions, avec la sainte Liturgie, les titulaires de la vénérable église, autrefois fonctionnaires impériaux, sans oublier les cinq sculpteurs, aussi Martyrs, qui préférèrent comme eux la mort à l'infidélité et partagent maintenant la gloire de leur tombe.

 

 Dieu tout-puissant, soyez favorable à notre humble demande : comme nous est connue la force de vos glorieux Martyrs en leur confession, faites que nous éprouvions la tendresse de leur charité dans leur intercession près de vous en notre faveur.

 

Par Jésus Christ

 

 

DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique

 

 

Graduel de Sainte Marie des Anges

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7 novembre 2010 7 07 /11 /novembre /2010 13:00

" Grand mystère que celui qui s'accomplit en nos morts ! s'écrie saint Jean Chrysostome. Mystère de louange et d'allégresse, lorsque mandée par le Roi des rois, l'âme s'en va vers son Seigneur, accompagnée des Anges venus pour cela des cieux ! Et toi, tu te lamentes ?... Pourtant, lorsque l'époux auquel tu l'as donnée emmène ta fille au loin, tu ne te plains pas s'il la rend heureuse ; bien que l'absence puisse te peser, la tristesse en est tempérée : sera-ce donc parce que ce n'est pas un homme, un esclave comme nous, qui s'attribue quelqu'un des tiens, mais le Seigneur lui-même, que ton chagrin doit passer toutes bornes ? Je ne te demande point de ne verser aucune larme : pleure, mais sans te désoler comme ceux qui n'ont point d'espérance ; et sache n'en pas moins rendre grâces comme il est juste, honorant par là tes morts autant que glorifiant Dieu, leur faisant ainsi de splendides funérailles".

(Chrys. in Acta Ap. Homilia XXI, 3,4. — Chrys. Homilia de Dormientibus, Va de Lazaro, 2.)

 

 Tel était le sentiment dont s'inspiraient nos pères, en ces  adieux de la liturgie primitive qui contrastaient si grandement avec les pompes désolées des païens, et semblaient faire du cortège funèbre une conduite d'épousée. Des mains pieuses lavaient d'abord respectueusement la dépouille mortelle sanctifiée par l'eau du baptême et l'huile sainte, si souvent honorée de la visite du Seigneur en son Sacrement. On la revêtait ensuite des vêtements d'honneur sous lesquels elle avait servi l'Epoux. Comme lui au tombeau, on l'entourait elle aussi de parfums. Souvent même, sur sa poitrine, à l'issue du Sacrifice d'action de grâces et de propitiation, on déposait l'Hostie sainte. Et c'est ainsi que dans une admirable succession de prières et de chants de triomphe, parmi les nuages d'encens, à la lumière de torches nombreuses, elle était conduite au champ du repos où la sépulture chrétienne allait l'associer au dernier mystère de la vie mortelle du Sauveur. Comme au grand Samedi sur le jardin du Golgotha, la Croix nue, dépossédée de son divin fardeau, y planait sur les tombes où l'Homme-Dieu continuait d'attendre, en ses membres mystiques, l'heure assurée de la résurrection.

 

 Au moyen âge, pendant le trajet vers la tombe et la sépulture, on chanta longtemps à Rome, aussi bien que dans le reste de la chrétienté latine, sept Antiennes célèbres, dont l’In paradisum et le Subvenite perpétuent d'ailleurs jusqu'à nous l'inspiration touchante, en pleine harmonie avec les considérations qui précèdent. La première, Aperite mihi portas justitiae, formait le refrain du Psaume CXVII, Confitemini Domino quoniam bonus, et relevait ses accents de victoire, auxquels l'Eglise emprunte le glorieux Verset qui revient sans fin sur ses lèvres en la Solennité des solennités : Haec dies quam fecit Dominus,  exsultemus  et laetemur in ea. "C'est le jour que le Seigneur a fait, tressaillons et réjouissons-nous".

 

 Terminons par cette prière empruntée aux formules usitées dans l'Eglise latine pour la sépulture des petits enfants :

 Dieu tout-puissant, Dieu très doux, qui à tous les petits enfants renés de la fontaine baptismale, quand ils quittent ce monde, donnez aussitôt la vie éternelle sans nul mérite de leur part ; nous vous en supplions, Seigneur : par l'intercession de la bienheureuse Marie toujours Vierge et de tous vos Saints, faites que nous vous servions ici-bas dans la pureté du cœur, afin qu'au paradis nous soyons admis pour toujours dans la société des bienheureux petits enfants.

 

Par Jésus-Christ notre Seigneur

 

Amen

 

 

DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique

 

 

Le Baptême de la Multitude - Porte du Baptistère de Florence

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6 novembre 2010 6 06 /11 /novembre /2010 09:00

Vous êtes mon héritage, Seigneur, alleluia, dans la terre des vivants, alleluia, alleluia. — Tirez de cette prison mon âme ; elle louera votre nom dans la terre des vivants, alleluia, alleluia. — Gloire et honneur au Père, au Fils, au Saint-Esprit, dans les siècles des siècles, en la terre des vivants, alleluia, alleluia.

 

Ainsi débutent les chants pour les morts au Missel mozarabe. Les Grecs pareillement n'ont pas de mot qui revienne plus souvent que l'Alleluia dans l'Office des défunts. Or Grecs et Mozarabes ne font en cela qu'observer jusqu'à nos jours une coutume générale autrefois dans l'Eglise entière.

 

 Saint Jérôme nous dit comment, à la mort de Fabiola, "tout le peuple romain rassemblé, les psaumes retentissaient éclatants, et le sublime Alléluia remplissant les temples  ébranlait leurs toits d'or". Deux siècles plus tard, le récit des funérailles de sainte Radegonde par sa fille Baudonivie montre que, si des larmes soumises n'étaient pas interdites aux survivants et pouvaient parfois couler abondantes, l'usage des Gaules cependant ne différait pas en ce point de celui de Rome même. C'est ce qu'atteste encore, pour les temps qui suivirent, le manuscrit de Reims cité par Dom Hugues Ménard en ses notes sur le Sacramentaire grégorien, et où l'on prescrit comme prélude aux prières de la sépulture le chant de l’In exitu Israël de Aegypto avec Alleluia pour Antienne.

 

 Quand saint Antoine ensevelit au désert le corps de saint Paul ermite, le biographe de celui-ci nous raconte que, se conformant à la tradition chrétienne, Antoine chanta en la circonstance des hymnes aussi bien que des psaumes. C'était bien la tradition chrétienne, en effet, universelle, identique sous tous les cieux.

 

 Saint Jean Chrysostome constate lui aussi le fait, et il nous en donne l'explication : "Dis moi ; ne sont-ce pas des vainqueurs que ces morts conduits par nous à la resplendissante lumière des flambeaux, au chant des hymnes ? Oui ; nous louons Dieu et lui rendons grâces : car, ce défunt, il le couronne ; il a mis fin à son labeur ; il le garde près de lui délivré de toute crainte. Ne cherche pas d'autre explication à ces hymnes, à ces psaumes : ils expriment la joie."

 

 Saint Denys ne parle pas autrement en son livre de la Hiérarchie ecclésiastique. Après avoir dit la joie du chrétien mourant qui voit approcher la fin de la lutte et l'éternelle sécurité, il ajoute : "Les proches du défunt, ses proches en Dieu et dans la sainteté, le proclament bienheureux d'avoir vaincu enfin, et ils adressent des chants d'action de grâces au céleste auteur de la victoire. C'est en demandant pour eux-mêmes un sort semblable, qu'ils le conduisent à l'hiérarque, distributeur des saintes couronnes, auquel appartient d'accomplir les rites augustes ordonnés à l'égard de ceux qui se sont endormis dans le Seigneur."

 

 Suprêmes honneurs, autant que derniers devoirs rendus par l'Eglise à ses fils, et dont nous rappellerons demain quelques traits.

 

 Nous emprunterons avec quelques Eglises les strophes suivantes au dixième Chant du Cathemerinon, qui déjà nous donnait hier l'Hymne mozarabe des morts :

 Cessez, lamentations ; mères, arrêtez vos larmes ; vous qui pleurez sur des enfants chéris, ne vous désolez pas : cette mort, c'est le renouvellement de la vie.

 

Que nous veulent dire ces marbres sculptés, ces splendides monuments, sinon que ce qu'ils gardent est, non pas mort, mais endormi ?

 

Ce corps que nous voyons gisant inanimé, encore un peu de temps, et il redeviendra le compagnon du principe spirituel qui est monté aux cieux.

 

Bientôt doit sonner l'heure où la vie, réchauffant ces ossements délaissés, les animant d'un sang fécond, y reprendra son premier séjour.

 

Inertes cadavres couchés dans la pourriture des tombeaux, voici qu'alertes comme l'oiseau ils s'élèveront dans les airs, associés aux mêmes âmes que jadis.

 

Ainsi reverdit la semence desséchée, morte elle aussi, ensevelie de même : elle sort de la glèbe où on l'avait enfouie, rappelant les épis d'autrefois.

 

Reçois maintenant, ô terre, ce dépôt à ta garde laissé ; que ton sein lui soit doux : nous confions à  tes profondeurs ces membres humains, noble dépouille, trésor sans prix.

 

Cette chair fut la demeure d'une âme créée par le souffle du Tout-Puissant ; le Christ fut son roi ; la Sagesse habita ces membres et leur communiqua sa divine chaleur.

 

Recouvre donc ce corps à toi confié : il ne l'oubliera pas, Celui qui en fut l'auteur ; il te le redemandera, ce trésor, avec les traits qu'il y grava de sa propre image.

 

Qu'ils viennent bientôt les temps promis où Dieu comblera toutes nos espérances ! Alors que s'ouvriront les tombes, il faudra que tu me rendes ce visage aimé qu'aujourd'hui je te livre.

 

Amen

 

 

Souvent assignée à d'autres fêtes, la Prose suivante, œuvre d'Adam de Saint-Victor, fut cependant elle aussi chantée en plusieurs lieux pour célébrer tous les Saints :

 

Que l'Eglise d'ici-bas célèbre les joies de sa mère, l'Eglise des cieux ; que le retour des fêtes annuelles la porte à désirer les éternelles.

 

Que la mère prête secours à la fille en cette vallée de misère ; que les armées d'en haut nous aident à mener la bataille.

 

Le monde, la chair et les démons multiplient contre nous les combats ; quel assaut de spectres hideux ! la quiétude du cœur en est troublée.

 

Toute cette engeance a les jours de fête en horreur ; elle s'évertue d'un commun accord à faire disparaître la paix de la terre.

 

Ici tout est mélange confus d'espoir, de crainte, de tristesse et de joie : au ciel, à peine se fit, dit l'Apocalypse, une demi-heure de silence.

 

Que fortunée est cette cité où nulle fête ne prend fin ! combien heureuse l'assemblée où tout souci est inconnu !

 

Là point de maladie, point de vieillesse ni de déclin ; point de tromperie, ni de crainte d'ennemis : mais concert unanime d'allégresse, unanime amour dans les cœurs.

 

Là sous leur triple hiérarchie, les Anges, habitants du ciel, se prosternent joyeux devant la trine et simple Unité qui gouverne le monde.

 

Ils admirent, sans se lasser, Dieu qu'ils contemplent ; ils jouissent de lui, ne s'en rassasient pas, affamés qu'ils sont d'en jouir plus toujours.

 

Là sont nos pères, rangés dans l'ordre du mérite ; pour eux enfin toute ombre est tombée : dans la lumière ils voient la lumière.

 

Ces saints dont la solennité se célèbre aujourd'hui, face à face maintenant, ils voient le Roi dans sa gloire.

 

Là resplendit la Reine des vierges, plus haut que tous les sommets : qu'elle daigne, auprès du Seigneur, excuser nos coupables chutes.

 

Par les suffrages des saints, que la grâce de Jésus-Christ nous conduise de la misère présente à leur état glorieux.

 

Amen

 

 

DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique

 

 

Les Funérailles de Saint Jérôme par Carpaccio

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5 novembre 2010 5 05 /11 /novembre /2010 13:00

Et l’Esprit et l'Epouse disent : Venez. Que celui qui écoute dise aussi : Venez — Oui ; je viendrai bientôt. — Amen ! Venez Seigneur Jésus.

 (Apoc. XXII, 17.20)

 

Sans négliger de faire monter vers l'Eglise triomphante l'hommage de nos chants , sans cesser d'apporter nos suffrages à l'Eglise souffrante, n'omettons pas de considérer l'Eglise militante, en ces jours où l'évolution du Cycle sacré nous la montre à la veille d'achever son œuvre sur terre. Modèle de ses fils, c'est surtout à l'heure où finira notre pèlerinage d'ici-bas qu'il convient que son attitude soit la nôtre. Or le dialogue précité, qui terminera l'histoire du monde, fait assez voir les sentiments auxquels dès maintenant l'Esprit la dispose en prévision du moment suprême.

 

 Comme sont brisés dans l'homme, par la souffrance de ses derniers jours, les liens qui le retenaient à la vie des sens ; de même, si violemment qu'elle en doive être heurtée, les dernières convulsions sociales auront pour résultat de dégager l'Eglise des entraves d'un monde qu'elle devra renoncer à disputer davantage à la ruine.

 

 Et c'est pourquoi rendue au libre essor, si l'on peut dire ainsi, de sa spontanéité native, elle se consumera de l'unique désir qu'avaient, semblait-il, comprimé les siècles, maintenu à l'arrière-plan tant de labeurs ; elle n'aura plus qu'un mot : Venez ! Et dans le cataclysme où, le soleil obscurci, la lune refusant sa lumière, les vertus des cieux seront ébranlées, elle tressaillira, n'ignorant point qu'au milieu de cette nuit-là même va retentir le cri : Voici l'Epoux !

 

Que celui donc qui écoute, que chacun de nous dise aussi : Venez ! Si nous aimons le Seigneur, si l'on doit reconnaître en nous les membres de son Eglise bien-aimée, justifions ce beau titre, en ne voyant que par les yeux de l'Eglise, en n'appréciant que par son cœur toutes choses et, plus que tout, la mort : dans le suprême passage saluons, pour les nôtres et pour nous, l'entrée des noces éternelles. Nous le savons : à qui veut loyalement le Seigneur, le Seigneur ne saurait manquer ; fallût-il, par delà cette vie, solder à sa justice quelques dettes encore, rectifier l'un ou l'autre détail de parure avant de nous asseoir au banquet des cieux, le béni passage n'en donne pas moins sans nul retard et de plain-pied, pour tous les justes, accès dans l'impeccabilité, dans la sécurité de l'amour à jamais sauf.

 

 

DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique

 

 

La Croix de Vie - mosaïque de l'église Saint Clément à Rome (XIIe s.)

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4 novembre 2010 4 04 /11 /novembre /2010 17:00

Une messe sera célébrée à l’intention des victimes de l’attentat de la cathédrale Notre Dame du Perpétuel Secours de Bagdad dimanche 7 novembre à 18h30 à la Cathédrale Notre Dame de Paris.

- Messe diffusée en direct à la télévision et internet  sur KTO 

 

Tuesday Nov. 2, 2010

A Lebanese priest lights a candle to the victims  killed Sunday when gunmen stormed a church in Baghdad, Iraq during Mass and took the entire congregation hostage, during a vigil at the Martyrs square in Beirut, Lebanon, on Tuesday Nov. 2, 2010. The attack, claimed by an al-Qaida-linked organization, was the deadliest recorded against Iraq's Christians since the 2003 U.S.-led invasion unleashed a wave of violence against them. (AP Photo/Hussein Malla)

 

http://www.catholique-paris.cef.fr/Messe-a-Notre-Dame-de-Paris-a-l.html

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3 novembre 2010 3 03 /11 /novembre /2010 13:00

Si nous avions les yeux des Anges, la terre nous apparaîtrait comme un champ immense, ensemencé pour la résurrection. La mort d'Abel ouvrit le premier sillon ; depuis, les semailles se poursuivent sans trêve, en tous lieux. Quels trésors déjà elle renferme en son sein, cette terre du labeur et de l'infirmité ! Quelle moisson elle promet au ciel, quand le Soleil de justice, dardant sur elle soudainement ses feux, fera surgir non moins soudainement de la glèbe les épis du salut, mûrs pour la gloire ! Aussi ne faut-il pas s'étonner que l'Eglise bénisse, et qu'elle dirige elle-même la mise au sillon du précieux froment.

 

 Mais l'Eglise ne se contente pas de semer toujours. Parfois, comme impatiente de l'attente, elle lève de terre le grain d'élite qu'elle-même y avait déposé ; son infaillible discernement la préserve d'erreur, et dégageant du limon le germe immortel, elle prélude pour lui aux magnificences de l'avenir : soit qu'elle le recueille dans l'or et les étoffes précieuses, le porte en triomphe, convoque à l'honorer les foules ; ou qu'appelant de son nom des temples nouveaux, elle lui décerne l'honneur suprême de reposer sous l'autel où s'offre à Dieu le Sacrifice auguste.

 

" Veuille, en effet, votre charité le comprendre, explique saint Augustin, nous n'élevons pas d'autel à Etienne en ce lieu, mais des reliques d'Etienne nous faisons un autel à Dieu. Dieu les aime, ces autels ; et si vous me demandez pourquoi, c'est que la mort des saints est précieuse devant lui. Pour obéir à Dieu, l'âme invisible a quitté sa maison visible ; mais cette maison, Dieu la garde : et il trouve sa gloire dans les honneurs rendus par nous à cette chair inanimée ; et lui donnant la vertu des miracles, il la revêt de la puissance de sa divinité." De là les pèlerinages aux tombeaux des Saints.

 

" Peuple chrétien, dit saint Grégoire de Nysse, qui donc ici vous rassemble ? Un sépulcre n'attire pas ; la vue de ce qu'il contient n'inspire que répulsion. Et voilà qu'on ambitionne comme une bénédiction d'approcher celui-ci. Objet de convoitise, on estime présent d'un grand prix la poussière même recueillie aux abords de ce tombeau. Car d'atteindre jusqu'aux cendres qu'il garde, bien rare en est la faveur ! mais aussi combien désirable ! ils le savent les privilégiés : comme s'il vivait, ce corps, ils l'embrassent, y collent leurs lèvres et leurs yeux, répandant des larmes de dévotion et d'amour. Quel empereur fut jamais pareillement honoré ?"

 

" Les empereurs ! reprend saint Jean Chrysostome ; ce que furent les portiers de leurs palais, eux le sont aujourd'hui pour des pêcheurs : le fils du grand Constantin jugea ne pouvoir plus dignement l'honorer, qu'en ménageant une place à son tombeau dans le vestibule du pêcheur de Galilée."

 

 Et ailleurs, achevant d'expliquer l'admirable lettre aux Romains du Docteur des nations, la bouche d'or s'écrie : "Qui maintenant me donnera de me prosterner au sépulcre de Paul, de contempler la poussière de ce corps qui complétait, souffrant pour nous, ce qui manquait au Christ en ses souffrances ? la poussière de cette bouche qui parlait devant les rois sans rougir, et nous montrant ce qu'était Paul, nous révélait le Seigneur de Paul ? la poussière aussi de ce cœur, vraiment cœur du monde, plus élevé que les cieux, plus vaste que l'univers, cœur du Christ autant que de Paul, où se lisait, gravé par le Saint-Esprit, le livre de la grâce ? Je voudrais voir la poussière des mains qui écrivirent ces épîtres ; des yeux qui, d'abord aveuglés, recouvrèrent la vue pour notre salut ; des pieds qui parcoururent la terre. Oui ; je voudrais contempler la tombe où sont couchés ces instruments de la justice, de la lumière, ces membres du Christ, ce temple de l'Esprit-Saint. Corps vénéré qui, avec celui de Pierre, protège Rome plus sûrement que tous remparts."

 

 Ces textes et bien d'autres n'empêchèrent point qu'au XVIe siècle l'hérésie, profanant les saints tombeaux, ne prétendît en cela nous ramener aux mœurs de nos pères. Mais à l'encontre de ces étranges réformateurs, le Concile de Trente ne faisait qu'exprimer l'unanime témoignage de la Tradition dans la définition suivante, où se trouvent résumées les raisons théologiques du culte rendu par l'Eglise aux reliques des Saints : "Vénération est due par les fidèles aux corps des Martyrs et des autres Saints qui vivent avec Jésus-Christ. Ils furent en  effet  ses membres vivants et le temple de l'Esprit- Saint ; il doit les ressusciter pour la vie éternelle et pour la gloire ; Dieu par eux accorde aux hommes beaucoup de bienfaits. Ceux donc qui disent que les reliques des Saints ne méritent point d'être vénérées, que c'est inutilement qu'elles sont honorées des fidèles, que c'est en vain qu'on visite les mémoires ou monuments des Saints pour obtenir leur aide : ceux-là sont absolument condamnables ; et en la manière qu'elle les a dès longtemps déjà condamnés, l'Eglise maintenant à nouveau les condamne."

 

Rome toutefois, considérant l'inégale distribution des reliques saintes par le monde, n'a point consacré de fête universelle au culte essentiellement local de ces restes précieux. Elle laisse aux Eglises particulières de consulter sur ce point leurs propres convenances, se réservant comme Maîtresse et Mère de bénir en les sanctionnant les préférences de chacune.

 

 Les saintes Reliques formaient pour nos aïeux la première richesse, le trésor par excellence des cités. On eût dit que rosée du ciel et graisse de la terre, bénédictions de ce monde comme de l'autre, émanaient des corps saints. Leur présence imposait le respect aux armées ennemies, non moins qu'aux légions d'enfer ; elle gardait les mœurs, entretenait la foi, excitait la prière au sein des villes devenues par elles le centre envié vers lequel se portaient les foules, qu'attirent aujourd'hui moins sainement nos villes de plaisirs. De quelle  vigilance on  entourait  l'auguste dépôt ! Tous les malheurs publics  n'eussent pas  égalé celui de sa perte.

 

 Pourtant ici, mes Frères, dit le Cardinal Pie, j'ai à vous dévoiler un plan  merveilleux du Dieu que l'Ecriture appelle admirable dans ses Saints. Le  Seigneur Jésus,  qui a dit à ses disciples : "Allez et enseignez" :  Euntes ergo, docete, se plaît souvent à les mettre encore  en mouvement après leur mort,  et il se sert de leur  apostolat d'outre-tombe pour porter le bienfait de la grâce à d'autres peuples qu'à ceux qu'ils ont évangélisés de leur vivant. Je vous ai établis, leur a-t-il dit, "afin que vous alliez et que vous portiez des fruits" : Posui vos ut eatis, et fructum afferatis. Conformément à ce mot d'ordre, les Saints, même après qu'ils sont arrivés au terme bienheureux de leur pèlerinage mortel, se résignent encore à redevenir voyageurs. Si j'avais le loisir de vous raconter les pérégrinations posthumes de nos illustres pontifes et thaumaturges, par exemple, les courses  réitérées, les allées et les venues,  les marches et les contre-marches de notre Hilaire et de notre Martin durant plus de dix siècles, et les fruits incroyables de  ces étranges déplacements, tout en  captivant votre attention par des récits pleins d'intérêt, je risquerais de vous fatiguer par ma longueur." (Cardinal Pie, Discours prononcé à la cérémonie de la translation des reliques de saint Latuin, à Séez, le mardi XXII juin MDCCCLVIII.)

 

 Enfin, nous gardant d'oublier nos chers morts aucun des jours de cette Octave, terminons par cette ancienne et toute suave supplication des Eglises de Séez, du Mans, d'Angers, de Rennes, en la Commémoration des défunts :

 

 Du fond de l'abîme, gémissant nous crions, gémissant nous exhalons nos prières : Seigneur, exaucez-nous. Vous la Pitié, prenez en pitié notre sort pitoyable, vous le Sauveur et le Salut, doux noms si pleinement mérités.

 

Comme le cerf aspire à la source, ainsi l'âme vous désire, source de miséricorde. Source, en vos eaux lavez-nous : Dieu du pardon, n'ayez pas égard aux péchés.

 

N'observez pas la mesure de nos crimes, ne comptez pas le nombre de nos fautes : qu'à l'indulgence toute latitude soit donnée. Coupables que nous sommes, ce n'est point la justice qu'il nous faut : affligés, par pure grâce, nous implorons de vous la miséricorde.

 

Vous avez dit : Vous qui ployez sous le labeur et les fardeaux, je vous soulagerai. C'est donc à vous qu'épuisés nous avons recours ; c'est de vous seul que nous attendons soulagement par votre clémence.

 

Nous sommes vos créatures : ne nous dédaignez pas ; que nos cris nous attirent un regard de votre bonté : remédiez aux maux mérités par nos crimes. Vous qui devez venir pour juger l’univers, à toute âme croyante donnez les joies éternelles.

 

Amen

 

 

DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique

 

 

Autel des Reliques à Santa Maria Gloriosa dei Frari à Venise

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