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"Je vous donne un commandement nouveau : c'est de vous aimer les uns les autres.

 

Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres.

 

Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c'est l'amour que vous aurez les uns pour les autres."

 

Evangile de Jésus-Christ selon  saint Jean 

   

 

Pentecôte

" Le Défenseur, l'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit."

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean  

 

   

 

 El Papa es argentino. Jorge Bergoglio                 

Saint Père François

 

 

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1er mai 2011 Béatification de Jean-Paul II

Béatification du Serviteur de Dieu Jean-Paul II

 

 

  Béatification du Père Popieluszko

beatification Mass, in Warsaw, Poland

à Varsovie, 6 juin 2010, Dimanche du Corps et du Sang du Christ

 

 

presidential palace in Warsaw

Varsovie 2010

 

 

Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre
Sanctuaire de l'Adoration Eucharistique et de la Miséricorde Divine

La miséricorde de Dieu est comme un torrent débordé. Elle entraîne les cœurs sur son passage.
(Saint Curé d'Ars)
 

 


Le côté du Christ a été transpercé et tout le mystère de Dieu sort de là. C’est tout le mystère de Dieu qui aime, qui se livre jusqu’au bout, qui se donne jusqu’au bout. C’est le don le plus absolu qui soit. Le don du mystère trinitaire est le cœur ouvert. Ce n’est pas une image, c’est une réalité. C’est la réalité la plus profonde qui soit, la réalité de l’amour.
Père Marie-Joseph Le Guillou




Dans le cœur transpercé
de Jésus sont unis
le Royaume du Ciel
et la terre d'ici-bas
la source de la vie
pour nous se trouve là.

Ce cœur est cœur divin
Cœur de la Trinité
centre de convergence
de tous les cœur humains
il nous donne la vie
de la Divinité.


Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix
(Edith Stein)



Le Sacré-Cœur représente toutes les puissances d'aimer, divines et humaines, qui sont en Notre-Seigneur.
Père Marie-Eugène de l'Enfant Jésus

 



feuille d'annonces de la Basilique du Sacré-Coeur de Montmartre

 

 

 

 

 

 

 

     

The Cambrai Madonna

Notre Dame de Grâce

Cathédrale de Cambrai

 

 

 

Cathédrale Notre Dame de Paris 

   

Ordinations du samedi 27 juin 2009 à Notre Dame de Paris


la vidéo sur KTO


Magnificat

     



Solennité de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie à Notre-Dame de Paris


NOTRE DAME DES VICTOIRES

Notre-Dame des Victoires




... ma vocation, enfin je l’ai trouvée, ma vocation, c’est l’Amour !

 

 

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Voyages de Benoît XVI

 

SAINT PIERRE ET SAINT ANDRÉ

Saint Pierre et Saint André

 

BENOÎT XVI à CHYPRE 

 

Benedict XVI and Cypriot Archbishop Chrysostomos, Church of 

Salutation avec l'Archevêque Chrysostomos à l'église d' Agia Kyriaki Chrysopolitissa de Paphos, le vendredi 4 juin 2010

 

     

 

Benoît XVI en Terre Sainte  


 

Visite au chef de l'Etat, M. Shimon Peres
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Visite au mémorial de la Shoah, Yad Vashem




 






Yahad-In Unum

   

Vicariat hébréhophone en Israël

 


 

Mgr Fouad Twal

Patriarcat latin de Jérusalem

 

               


Vierge de Vladimir  

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SALVE REGINA

9 mai 2010 7 09 /05 /mai /2010 04:00

À l'heure où Jésus passait de ce monde à son Père, il disait à ses disciples :

 

Si quelqu'un m'aime, il restera fidèle à ma parole ; mon Père l'aimera, nous viendrons chez lui, nous irons demeurer auprès de lui. Celui qui ne m'aime pas ne restera pas fidèle à mes paroles. Or, la parole que vous entendez n'est pas de moi : elle est du Père, qui m'a envoyé.

 

Je vous dis tout cela pendant que je demeure encore avec vous ; mais le Défenseur, l'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit.

 

C'est la paix que je vous laisse, c'est ma paix que je vous donne ; ce n'est pas à la manière du monde que je vous la donne. Ne soyez donc pas bouleversés et effrayés.

 

Vous avez entendu ce que je vous ai dit : Je m'en vais, et je reviens vers vous. Si vous m'aimiez, vous seriez dans la joie puisque je pars vers le Père, car le Père est plus grand que moi.

 

Je vous ai dit toutes ces choses maintenant, avant qu'elles n'arrivent ; ainsi, lorsqu'elles arriveront, vous croirez.

 

 

Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean

 

 

Christ Sauveur

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8 mai 2010 6 08 /05 /mai /2010 08:00

Le Mariage est grand aux yeux de Dieu lui-même. Il l'établit dans le Paradis terrestre en faveur de nos premiers parents encore innocents, et il en détermina dès ce jour les conditions, déclarant que l'unité serait sa base, que la femme n'appartiendrait qu'à un seul homme, et l'homme qu'à une seule femme ; mais il ne manifesta pas dès lors le type glorieux que cette noble unité devait reproduire. Ayant résolu de faire sortir d'une même souche, par génération successive, tous les membres de la famille humaine, à la différence des Anges qui. n'ont pas procédé les uns des autres, mais ont été créés simultanément, le Créateur a compté sur le Mariage pour l'accomplissement de ses desseins.

 

Les élus dont il veut former sa cour dans les cieux, qui doivent renforcer les rangs des Esprits bienheureux décimés par la défection des anges déchus, c'est par le Mariage qu'il les obtiendra. Aussi le bénit-il, aux premiers jours du monde, d'une bénédiction permanente qui, comme nous l'enseigne l'Eglise dans la sainte Liturgie, "n'a été enlevée ni par la sentence que le Seigneur prononça à l'origine contre l'homme pécheur, ni par les eaux vengeresses du déluge". Mais avant même que ce second châtiment tombât sur notre race coupable, dans le cours de cette première période où "toute chair avait corrompu sa voie", le Mariage déchut de l'élévation où le Créateur l'avait placé. Détourné de sa noble fin, abaissé au niveau d'une vulgaire satisfaction pour les sens, il perdit l'unité sacrée qui faisait sa gloire. La polygamie d'une part, le divorce de l'autre, vinrent lui enlever son caractère primitif : de là l'anéantissement de la famille honteusement sacrifiée au plaisir, de là aussi la dégradation du rôle de la femme, réduite à n'être plus qu'un objet de convoitise. La grande leçon du déluge n'arrêta pas cette décadence chez les petits-fils de Noé ; elle ne tarda pas à reprendre son cours, et la loi de Moïse n'eut pas en elle-même l'énergie nécessaire pour faire remonter le Mariage à la dignité de son institution première.

 

Il fallait pour cela que le divin auteur de l'alliance conjugale descendît sur la terre. Lorsque les misères de l'humanité furent arrivées à leur comble, il parut au milieu des hommes, ayant pris en lui-même leur nature, et il déclara qu'il était l'Epoux, celui que les Prophètes et le divin Cantique avaient annoncé comme devant un jour prendre une Epouse parmi les mortels. Cette Epouse qu'il s'est choisie, c'est la sainte Eglise, c'est-à-dire l'humanité purifiée par le Baptême et ornée des dons surnaturels. Il l'a dotée de son sang et de ses mérites, et il se l'est unie pour l'éternité. Cette Epouse est unique ; dans son amour, il l'appelle de ce nom : "mon unique". Et elle ne saurait non plus avoir d'autre Epoux que lui. Ainsi est révélé le type divin de l'alliance conjugale qui, comme nous l'enseigne l'Apôtre, puise son mystère et sa grandeur dans l'union du Christ avec son Eglise. La fin de ces deux alliances est commune, et elles s'enchaînent l'une à l'autre. Jésus aime son Eglise d'un amour d'Epoux ; mais son Eglise procède du mariage humain qui lui donne ses fils, et la renouvelle sans cesse sur la terre. Jésus devait donc relever le Mariage, le ramener à ses conditions primitives, l'honorer comme le puissant auxiliaire de ses desseins.

 

 Lorsqu'il veut inaugurer son ministère par le premier de ses miracles, il choisit la salle nuptiale de Cana. En acceptant l'invitation de paraître à des noces auxquelles déjà sa Mère avait été conviée, on sent qu'il vient relever par sa divine présence la dignité du contrat sacré qui doit unir les deux époux, et que l'antique bénédiction du Paradis terrestre se renouvelle en leur faveur. Maintenant qu'il a commencé à se manifester comme le Fils de Dieu auquel la nature obéit, il va ouvrir sa prédication. Ses enseignements qui ont pour but de ramener l'homme aux fins de sa création, s'appliqueront souvent et expressément à la réhabilitation du Mariage. Il proclamera le principe de l'unité, en faisant appel à l'institution divine. Il répétera avec autorité la parole du commencement : "Qu'ils soient deux dans une même chair" ; deux et non trois, et non dix. Proclamant l'indissolubilité du lien sacré, il déclarera que l'infidélité de l'un des époux outrage ce lien, mais qu'elle ne saurait le rompre ; car, dit-il, "l'homme ne saurait séparer ce que Dieu même a uni". Ainsi est rétablie la famille dans ses véritables conditions ; ainsi est abrogée la liberté dégradante de la polygamie et du divorce, monuments de la dureté du cœur de l'homme qui n'avait pas vu encore son Rédempteur. Ainsi fleurira l'alliance de l'homme et de la femme, alliance où tout attire, où rien ne repousse la grâce d'en haut, alliance féconde à la fois pour l'Eglise de la terre et pour celle du ciel.

 

 Cependant, la munificence de notre divin Ressuscité à l'égard du Mariage ne se borne pas à en renouveler l'essence altérée par la faiblesse de l'homme. Il  veut faire bien plus encore. Ce contrat solennel et irrévocable par lequel l'homme prend la femme pour épouse, et la femme prend l'homme pour époux, il l'élève pour jamais à la dignité d'un Sacrement. Au moment où deux chrétiens contractent cette alliance qui les lie pour jamais, une grâce sacramentelle descend en eux, et vient serrer le nœud de leur union qui passe à l'instant même au rang des choses sacrées. A la vue de cette merveille, l'Apôtre s'écrie : "Qu'il est grand ce mystère dans lequel apparaît l'union même du Christ et de l'Eglise !" Les deux alliances se réunissent en effet ; le Christ et son Eglise, l'homme et la femme n'ont qu'un même but : la production des élus ; c'est pour cela que le même Esprit divin les scelle l'une et l'autre.

 

 Mais la grâce du septième Sacrement ne vient pas seulement serrer le lien qui unit pour jamais les époux ; elle leur apporte en même temps tous les secours dont ils ont besoin pour remplir leur sublime mission. Elle verse d'abord dans leurs cœurs un amour mutuel "fort comme la mort, et que le torrent des eaux glacées de l'égoïsme n'éteindra jamais", s'ils persévèrent dans les sentiments du christianisme ; un amour mêlé de respect et de pureté, capable de commander, s'il le faut, à l'entraînement des sens ; un amour que les années n'affaiblissent pas, mais épurent et développent ; un amour calme comme celui du ciel, et qui dans sa mâle tranquillité s'alimente souvent et comme sans effort des plus généreux sacrifices. La grâce sacramentelle adapte en même temps les époux au grand ministère de l'éducation des enfants que le ciel leur prépare. Elle leur apporte un dévouement sans limites à ces fruits bénis de leur union, une patience toute de tendresse pour attendre et faciliter leur croissance dans le bien, un discernement qu'inspire la foi seule pour apprécier ce qui convient à leur âge et aux tendances qui se révèlent en eux ; le sentiment constant de la destinée immortelle de ces êtres chéris dont Dieu veut faire ses élus ; enfin la conviction intime qu'ils lui appartiennent avant d'appartenir aux parents dont il s'est servi pour leur donner la vie.

 

 Telle est la transformation opérée par la grâce du Sacrement de Mariage dans l'état conjugal ; telle est la révolution que la loi chrétienne fit éclater au sein du monde païen, chez lequel un brutal égoïsme avait étouffé le sentiment de la dignité humaine. Le Christianisme venait révéler, après tant de siècles de dégradation, la vraie notion du Mariage : l'amour dans le sacrifice, et le sacrifice dans l'amour. Il ne fallait pas moins qu'un Sacrement pour porter et maintenir l'homme à cette hauteur. Deux siècles ne s'étaient pas encore écoulés depuis la promulgation de l'Evangile, le droit païen était encore debout, plus impérieux que jamais, et déjà un chrétien traçait ainsi le tableau de la régénération du Mariage, au sein de cette société nouvelle que les édits impériaux proscrivaient, comme si elle eût été le fléau de l'humanité. 

 

" Où trouver, disait-il, des paroles pour décrire la félicité d'un mariage dont l'Eglise forme le nœud, que l'oblation divine vient confirmer, auquel la bénédiction met le sceau, que les Anges proclament, et que le Père céleste ratifie ? Quel joug que celui sous lequel se courbent deux fidèles unis dans une même espérance, sous la même loi et sous la même dépendance ! Tous deux sont frères, tous deux servent le même maître ; tous deux ne sont qu'un dans une même chair, qu'un dans un même esprit. Ensemble ils prient, ensemble ils se prosternent, ensemble ils jeûnent ; l'un l'autre ils s'instruisent, ils s'exhortent, ils se soutiennent. De compagnie on les voit à l'église, de compagnie au banquet divin ; ils partagent également les épreuves, les persécutions et les joies. Nuls secrets à se dérober, jamais d'isolement, jamais de dégoût. Ils n'ont pas à se cacher l'un de l'autre pour visiter les malades, pour assister les indigents ; leurs aumônes sont sans discussion, leurs sacrifices sans froissement, leurs pratiques pieuses sans entraves. Chez eux pas de signes de croix furtifs, pas de timidité dans leurs pieux transports, pas de muettes actions de grâces. Ils chantent à l'envi les Psaumes et les Cantiques, et, s'ils sont rivaux en quelque chose, c'est à qui chantera le mieux les louanges de son Dieu. Voilà les alliances qui réjouissent les yeux et les oreilles du Christ, celles auxquelles il envoie sa paix. Il a dit qu'il se trouverait où deux sont réunis ; il est donc là, et l'ennemi de l'homme en est absent." (TERTULLIEN Ad uxorem, Lib. II, cap. IX.)

 

Quel langage ! quel tableau ! comme l'on sent que le divin Sacrement a influé sur les relations de l'homme et de la femme, pour les avoir harmonisées déjà sur un tel plan ! Voilà le secret de la régénération du monde : la famille chrétienne était descendue du ciel, et elle s'implanta sur la terre. De longs siècles se passèrent durant lesquels, en dépit de la faiblesse humaine, ce type fut l'idéal admis universellement et dans la conscience et dans les institutions légales. Depuis, l'élément païen, que l'on peut comprimer, mais qui ne meurt jamais, a fait effort pour reprendre le terrain qu'il avait perdu, et il est arrivé à fausser de nouveau, chez la plupart des nations chrétiennes, la théorie du Mariage. La foi nous enseigne que ce contrat, devenu Sacrement, est du domaine de l'Eglise quant au lien qui le constitue ; l'Eglise se l'est vu arracher au nom de l'Etat, aux yeux duquel la loi de l'Eglise n'est plus qu'un joug suranné dont la liberté moderne a affranchi l'humanité. Il est vrai que tout aussitôt la légitimité du divorce a fait irruption dans les codes, et que la famille est redescendue au niveau païen. La leçon n'a cependant pas été comprise. Le sens moral, préservé encore chez le grand nombre par l'influence séculaire du Mariage chrétien, a pu faire reculer de quelques pas sur ce terrain périlleux ; mais l'inflexible logique ne saurait abdiquer des conséquences dont les prémisses ont été posées : parmi nous aujourd'hui, tel mariage est un lien éternel et sacramentel aux yeux de l'Eglise ; ce même mariage aux yeux de l'Etat n'existe pas même ; tel autre a valeur devant la loi civile, et l'Eglise le déclare nul devant la conscience du chrétien. La rupture est donc consommée.

 

Mais ce que le Christ a établi dans sa toute-puissance ne saurait périr : ses institutions sont immortelles. Que les chrétiens ne s'émeuvent donc pas ; qu'ils persévèrent à recevoir de l'Eglise leur mère la doctrine des divins Sacrements, et que le saint Mariage continue à maintenir chez eux, avec les traditions de Ja famille établie de Dieu, le sentiment de la dignité de l'homme membre du Christ et citoyen du ciel. Ainsi ils sauveront la société peut-être ; mais à coup sûr ils sauveront leurs âmes, et prépareront le salut de leurs enfants.

 

 En terminant cette semaine, et en méditant les grandeurs du divin Sacrement du Mariage, nous avons rencontré votre souvenir, ô Marie ! Le festin nuptial de Cana, où votre présence sanctifia l'union de deux époux, est l'un des grands faits du saint Evangile. Pourquoi donc, ô vous qui êtes le type inaltérable de la virginité, qui eussiez renoncé aux honneurs de Mère de Dieu plutôt que de sacrifier cette noble auréole, paraissez-vous en cette rencontre, sinon afin que les époux chrétiens aient toujours présente la supériorité de la continence parfaite sur le mariage, et que l'hommage qu'ils aiment à rendre à celle-ci assure pour jamais à leurs pensées et à leurs désirs cette chaste réserve qui fait la dignité et maintient la vraie félicité du mariage ? C'est donc à vous, ô Vierge sans tache, qu'il appartient de bénir et d'honorer cette alliance si pure et si élevée dans ses fins. Daignez en ces jours la protéger plus que jamais, en ces jours où les lois humaines l'altèrent et la dénaturent de plus en plus, en même temps que le débordement du sensualisme menace d'éteindre chez un si grand nombre de chrétiens jusqu'au sentiment du bien et du mal.

 

Soyez propice, ô Marie, à ceux qui ne veulent s'unir que sous vos regards maternels. Ils sont l'héritage de votre fils, le sel de la terre qui l'empêchera de se corrompre tout entière, l'espérance d'un avenir meilleur. Ô Vierge ! ils sont à vous ; gardez-les, et augmentez leur nombre, afin que le monde ne périsse pas sans retour.

   

DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique

 

 

Mariage

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7 mai 2010 5 07 /05 /mai /2010 05:10

Nous avons contemplé le Rédempteur instituant les secours sacramentels par lesquels l'homme est élevé et maintenu à l'état de la grâce sanctifiante, depuis le moment de son entrée en ce monde jusqu'à celui de son passage à la vision éternelle de Dieu. Il nous faut maintenant considérer le sublime Sacrement que Jésus a établi pour être la source de laquelle émane sur les hommes cette grâce divine qui prend toutes les formes et s'adapte à tous nos besoins.

 

 L'Ordre est ce Sacrement, et il est ainsi appelé parce qu'il est communiqué à des degrés différents aux membres de l'Eglise qui en sont honorés. De même qu'au ciel les saints Anges sont gradués selon divers rangs inégaux en lumière et en puissance, en sorte que les rangs supérieurs influent sur ceux qui leur sont inférieurs, ainsi dans le Sacrement de l'Ordre, tout est ordonné d'après une harmonie semblable, en sorte que le degré supérieur influe sur celui qui est au-dessous cette puissance et cette lumière qui est la propriété de la Hiérarchie ecclésiastique.

 

 Hiérarchie signifie Principauté sacrée. Cette principauté éclate dans le Sacrement de l'Ordre par trois degrés : l'Episcopat, la Prêtrise, et le Diaconat, dans lequel il faut comprendre les Ordres inférieurs qui en ont été détachés. On appelle cet ensemble Hiérarchie d'Ordre, pour le distinguer de la Hiérarchie de Juridiction. Cette dernière, destinée au gouvernement de la société chrétienne, se compose du Pape, des Evêques et des membres du clergé inférieur auxquels ils ont délégué une portion de leur pouvoir de gouvernement. Nous avons vu comment cette Hiérarchie prend sa source dans l'acte souverain par lequel Jésus, Pasteur des hommes, a donné à Pierre les clefs du Royaume de Dieu. La Hiérarchie d'Ordre, liée intimement à la première, a pour objet la sanctification des hommes par les dons de la grâce dont elle est dépositaire ici-bas.

 

 Au soir de la Pâque, ainsi que nous l'avons rappelé déjà plusieurs fois, Jésus se présente à ses Apôtres et leur dit : "Comme mon Père m'a envoyé, ainsi je vous envoie". Or le Père a envoyé son Fils afin qu'il fût le Pasteur des hommes, et nous avons entendu Jésus dire à Pierre de paître agneaux et brebis. Le Père a envoyé son Fils afin qu'il fût le Docteur des hommes, et nous avons vu Jésus confier à ses Apôtres le dépôt des vérités qui seront l'objet de notre foi. Mais le Père a envoyé son Fils pour être aussi le Pontife des hommes ; il faut donc que Jésus laisse sur la terre, pour y être exercée jusqu'à la fin, cette charge de Pontife qu'il a exercée lui-même dans toute sa plénitude. Or, qu'est-ce que le Pontife ? C'est l'intermédiaire entre le ciel et la terre ; c'est lui qui rattache l'homme à Dieu, qui offre le Sacrifice par lequel la majesté divine est honorée et le péché de l'homme réparé ; c'est lui qui purifie la conscience du pécheur et le rend juste ; lui enfin qui l'unit à Dieu par les mystères dont il est le dispensateur.

 

 Jésus, notre Pontife, a accompli toutes ces choses par l'ordre du Père ; mais le Père veut qu'elles se continuent ici-bas, lorsque son Fils sera monté aux cieux. Il  faut donc que Jésus communique à quelques hommes sa qualité de Pontife par un Sacrement particulier, de même qu'il a conféré à tous ses fidèles l'honneur de devenir ses membres dans le Baptême. L'Esprit-Saint opérera dans ce nouveau mystère, à chacun des degrés du Sacrement. Ce fut lui dont l'opération toute divine produisit la présence du Verbe incarné dans le sein de la Vierge ; ce sera lui qui imprimera sur l'âme de ceux qui lui seront présentés le caractère auguste de Jésus, le Prêtre éternel. Aussi avons-nous vu notre divin Ressuscité, après les paroles que nous venons de rappeler, envoyer son souffle sur les Apôtres et leur dire : "Recevez le Saint-Esprit", montrant ainsi que c'est par une infusion spéciale de l'Esprit du Père et du Fils que ces hommes sont mis en état a d'être envoyés par le Fils, comme le Fils l'a été "lui-même par le Père".

 

 Mais ce ne sera pas par le souffle, qui est réservé au Verbe, principe de vie, que les Apôtres et leurs successeurs conféreront ce nouveau Sacrement. Ils imposeront les mains sur ceux qui auront été élus pour cette charge et cet honneur. A ce moment l'Esprit divin couvrira de son ombre ceux qui ont été mis à part et destinés à cette initiation suprême. La transmission du don céleste se fera ainsi de génération en génération, selon les degrés respectifs, conformément à la volonté de l'Hiérarque par lequel et avec lequel l'Esprit-Saint opère ; et lorsque Jésus redescendra pour juger le monde, il retrouvera transmis et conservé intact sur la terre ce caractère qu'il imprima lui-même en ses Apôtres lorsqu'il leur conféra son Esprit.

 

Contemplons avec amour cette échelle lumineuse de la sainte Hiérarchie que Jésus a dressée pour nous conduire jusqu'au ciel. Au sommet, et dominant les autres degrés, resplendit l'Episcopat qui contient en lui la plénitude de l'Ordre, avec la fécondité pour produire de nouveaux Pontifes, de nouveaux Prêtres, de nouveaux Diacres. Le pouvoir d'offrir le Sacrifice éternel réside en lui, les clefs pour ouvrir et fermer le ciel reposent dans ses mains, tous les Sacrements sont en son pouvoir, la consécration du Chrême et de l'huile sainte lui appartient ; il ne bénit pas seulement, il consacre.

 

 Au-dessous de lui paraît le Prêtre qui est son fils, qu'il a engendré par l'imposition de ses mains ; le Prêtre, dont le caractère est si auguste, mais qui ne possède pas cependant la plénitude du caractère de l'Homme-Dieu. Ses mains, toutes sanctifiées qu'elles sont, n'ont pas reçu la fécondité pour produire d'autres prêtres ; il bénit, mais il ne consacre pas ; il reçoit de l'Evêque le Chrême sacré qu'il est impuissant à faire. Sa dignité est grande cependant ; car le pouvoir d'offrir le Sacrifice est en lui. et son hostie divine est la même que celle du Pontife. Il remet les péchés aux fidèles que le Pontife a placés sous sa conduite. L'administration solennelle du Baptême lui est confiée, quand l'Evêque ne l'exerce pas lui-même, et l'Extrême-Onction lui appartient en propre.

 

 Le degré inférieur est celui du Diacre qui est le serviteur du Prêtre, selon la signification de son nom. Dépourvu du sacerdoce, il ne peut offrir le Sacrifice, il ne peut remettre les péchés, il ne peut donner l'Onction aux mourants ; mais il assiste et sert le Prêtre à l'autel, et pénètre jusque dans la nuée mystérieuse où s'accomplit l'auguste mystère. Les fidèles l'entendent lire avec solennité le saint Evangile du haut de l'ambon. La divine Eucharistie est confiée à sa garde, et il pourrait, au défaut du Prêtre, la distribuer au peuple. Le Baptême pourrait être, dans le même cas, administré par lui solennellement, et il a reçu le pouvoir d'annoncer au peuple la divine parole.

 

 Tels sont les trois degrés de la Hiérarchie d'Ordre, correspondant, selon la doctrine du grand saint Deny, aux trois degrés par lesquels l'homme arrive à s'unir à Dieu : la purification, l'illumination et la perfection. Au Diacre de préparer le catéchumène et le pécheur, en les instruisant de la Parole divine qui les délivrera des erreurs de l'esprit, et leur fera concevoir le repentir de leurs fautes avec le désir d'en être délivrés ; au Prêtre d'éclairer ces âmes, de les rendre lumineuses par le saint Baptême, parla rémission des péchés, par la participation à l'hostie sacrée ; au Pontife de répandre en elles les dons de l'Esprit-Saint, et de les élever, par la contemplation de ce qu'il est lui-même, jusqu'à l'union avec Jésus-Christ, dont il possède le complet caractère de Pontife. C'est là le Sacrement de l'Ordre, moyen essentiel du salut des hommes, canal nécessaire des grâces infinies de la divine Incarnation, et qui perpétue sur la terre la présence et l'action du Rédempteur.

 

 Rendons grâces à Jésus pour ce bienfait inénarrable, et honorons comme le trésor de la terre ce Sacerdoce nouveau qu'il a inauguré en lui-même, et qu'il a ensuite confié à des hommes chargés de continuer dans sa plénitude la mission que le Père lui avait donnée. L'action sacramentelle est le grand ressort du monde ; elle est entre les mains du Sacerdoce.

 

Prions pour ceux qui sont établis dans ces degrés redoutables ; car ces degrés sont tout divins, et ceux qui les occupent ne sont que des hommes. Ils ne forment point une tribu, une caste, comme le sacerdoce de l'ancienne Alliance ; l'imposition des mains les enfante de toute race, de toute famille, et inférieurs par nature aux saints Anges, ils sont au-dessus d'eux par leurs fonctions.

   

DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique

 

 

Les Sept Sacrements : L'Ordination

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6 mai 2010 4 06 /05 /mai /2010 08:00

Jésus a pourvu dans les quatre premiers Sacrements aux divers besoins spirituels de l'homme durant sa vie. Le Baptême est la naissance du fidèle, la Confirmation vient l'armer pour le combat, l'Eucharistie est sa nourriture, la Pénitence son remède ; mais le dernier moment de la vie, le plus grave et le plus redoutable de tous, celui qui décide de l'éternité pour chacun de nous, ne semble-t-il pas exiger un secours sacramentel d'un genre nouveau ? Le passage de cette existence à celle qui va la suivre, cette heure d'angoisse et d'espérance, serons-nous réduits à regretter que le Rédempteur n'ait pas songé à les assister de sa protection par l'institution d'un rite destiné à produire le secours spécial dont le mourant éprouve à ce moment le besoin extrême ? Jésus a pourvu à tout, et la grâce de la rédemption a su revêtir une nouvelle forme pour nous visiter et nous fortifier dans cette dernière crise.

 

 Dès avant sa Passion, il montra un indice de ce qu'il méditait pour l'avenir. Envoyant ses disciples devant lui, afin de préparer les peuples à sa prédication, il leur commanda d'oindre les malades avec l'huile ; et les disciples, fidèles à l'ordre de leur Maître, voyaient les infirmes, après l’emploi de ce remède mystérieux, se lever de leurs lits, guéris et consolés. Mais lorsque, après sa résurrection, notre divin Rédempteur s'occupe de doter son Eglise, c'est alors que, pour alléger les douleurs futures de cette mère commune, il assure à ses fils mourants la douce consolation d'un puissant Sacrement établi uniquement pour eux.

 

 L'huile est le symbole de la force ; l'athlète qui veut lutter dans l'arène en baigne ses membres pour les rendre plus agiles et plus souples. C'est pour cette raison que Jésus la choisit comme élément sacramentel, lorsqu'il voulut assurer à notre âme régénérée par le Baptême la vigueur dont elle allait avoir besoin dans les luttes du salut. L'heure de la mort est aussi un combat, et ce combat est le plus redoutable de tous. A ce moment, Satan, sur le point de voir échapper la proie qu'il a convoitée durant toute une vie, redouble d'efforts pour s'en saisir. L'homme, au bord des abîmes de l'éternité, est circonvenu tour à tour par les attaques d'une confiance présomptueuse et celles d'un découragement contraire à l'espérance. D'ici à quelques instants, il va se trouver aux pieds du juge dont la sentence est sans appel ; et les restes du péché gênent encore les mouvements de son âme. Quelle sera sa force dans cette dernière lutte qui va décider du succès final de toutes celles qui ont précédé dans la vie ? N'est-il pas temps que Jésus vienne au secours avec un Sacrement, et un Sacrement qui puisse fournir à son athlète des forces égales à la situation ? Il est venu, notre divin Ressuscité, et sa main sacrée a préparé l'huile de la dernière Onction, non moins puissante que celle de la première : application suprême du sang rédempteur, "qui coule si abondamment avec cette précieuse liqueur".

 

 Et voyez les effets de cette onction que l'Apôtre saint Jacques, instruit de la bouche même du Sauveur, nous décrit dans son Epître. C'est "la rémission même des péchés" ; de ces péchés que la conscience, même attentive, n'avait pas aperçus, et qui n'en pèsent pas moins sur l'âme ; de ces restes du péché remis quant à la coulpe, mais dont les cicatrices n'étaient pas entièrement fermées et exerçaient encore une influence maligne. L'huile sainte s'en va parcourant miséricordieusement chacun des sens qui tour à tour s'avouent pécheurs, et reçoivent aussi tour à tour la purification qui leur est propre. Ces portes ouvertes si périlleusement du côté du monde se ferment l'une après l'autre, et l'âme n'est plus attentive que du côté de l'éternité. Vienne maintenant l'ennemi ; ses attaques n'auront pas de prise. Il comptait sur un adversaire tout terrestre, blessé déjà en cent combats, et il va rencontrer un athlète du Seigneur, plein de vigueur et préparé pour la défense. Le divin Sacrement a opéré cette transformation.

 

 Mais telle est l'étendue des effets de cette onction sacramentelle, qu'étant instituée principalement pour le renouvellement des forces de l'âme, elle a reçu aussi la vertu de rétablir les forces du corps et de rendre la santé aux malades. C'est ce que nous enseigne le même Apôtre saint Jacques : "Le Seigneur, nous dit-il, accordera le soulagement au malade, qui trouvera sa guérison dans l'efficacité de la prière de la foi". La formule sacrée qui accompagne chaque onction dans ce Sacrement a donc la vertu de restaurer les forces physiques de l'homme, en même temps qu'elle chasse les restes du péché, principale cause des misères de l'homme en son corps aussi bien que dans son âme. Tel est le sens des paroles de saint Jacques interprétées par la sainte Eglise ; et l'expérience nous montre encore assez souvent que le divin instituteur de ce Sacrement miséricordieux n'a pas oublié la double promesse dont il a daigné enrichir ce rite auguste. C'est dans cette confiance que le prêtre, après avoir fait les onctions sacrées sur les membres du malade, s'adresse ensuite à Dieu, dans de touchantes supplications, pour lui demander de rendre les forces corporelles à celui dont l'âme vient d'expérimenter la puissance du céleste remède ; et la sainte Eglise regarde comme tellement fondé sur la parole du Christ l'effet sacramentel de l'Extrême-Onction quant au soulagement du corps, qu'elle ne compte pas parmi les miracles proprement dits les guérisons opérées par ce Sacrement.

 

 Offrons donc au vainqueur de la mort l'hommage de notre reconnaissance, à la vue de ce nouveau bienfait de sa compassion pour ses frères. Il a daigné passer par toutes nos misères ; la mort même, nous l'avons vu, n'a pas été exceptée, et les langueurs de l'agonie ne lui ont pas été épargnées. Lorsque, sur l'arbre de la Croix, il était en proie à toutes les angoisses du pécheur mourant, bien qu'il fût la sainteté même, il daigna penser à notre dernier combat, et, dans sa bonté, il dirigea sur les chrétiens agonisants un jet de son sang précieux. De là est provenu le divin Sacrement de l'Extrême-Onction, qu'il promulgue en ces jours, et pour lequel nous lui présentons aujourd'hui nos humbles actions de grâces.

   

 DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique

 

 

Extrême-Onction

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5 mai 2010 3 05 /05 /mai /2010 04:00

La miséricorde du Rédempteur a donné naissance au quatrième Sacrement, dont nous contemplons aujourd'hui les merveilles. Jésus connaît la faiblesse de l'homme : il sait que, chez le plus grand nombre, la grâce reçue dans le Baptême ne se conservera pas, que le péché viendra le plus souvent flétrir cette plante que la rosée du ciel avait nourrie, et qui, après sa croissance et sa floraison, devait être transplantée dans les jardins de l'éternité. N'y aura-t-il plus d'espoir qu'elle revive, cette fleur autrefois si suave, maintenant fanée comme l'herbe des champs que la faux a coupée ? Celui-là seul qui l'avait produite pourrait lui rendre la vie. Ô prodige de bonté ! c'est ainsi qu'il a daigné agir. Plus jaloux du salut du pécheur que de sa propre gloire, il a préparé, comme disent les Pères, une seconde planche pour le second naufrage. Le saint Baptême avait été la première après le premier naufrage ; mais le péché mortel est venu replonger l'âme dans l'abîme. Désormais retombée au pouvoir de son ennemi, elle gémit dans des liens qu'il n'est pas en son pouvoir de rompre, et ces liens l'enchaînent pour l'éternité.

 

 Aux jours de sa vie mortelle, Jésus, qui était venu "non pour juger le monde, mais pour le sauver", annonça, dans sa compassion pour les âmes qu'il venait racheter, que ces liens encourus par l'ingratitude du pécheur céderaient devant un pouvoir qu'il daignerait un jour établir. Parlant à ses Apôtres, il leur déclara "que tout ce qu'ils auraient délié sur la terre serait en même temps délié dans le ciel". Depuis cette parole si solennelle, Jésus a offert son Sacrifice sur la croix ; son sang d'un prix infini a coulé pour l'expiation surabondante des péchés du monde. Un tel Rédempteur ne saurait oublier l'engagement qu'il a pris. Rien au contraire ne lui tient plus à cœur que de le remplir ; car il connaît les redoutables périls que court notre salut. Le soir même de sa résurrection, il apparaît à ses Apôtres, et dès les premières paroles qu'il leur adresse, il s'empresse de dégager la promesse qu'il fit autrefois. On y sent comme une miséricordieuse impatience de ne pas laisser plus longtemps l'homme dans ces liens humiliants et terribles qu'il a encourus. A peine a-t-il répandu dans leurs âmes son Esprit-Saint en soufflant sur eux, que tout aussitôt il ajoute : "Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur sont remis". Et remarquez ici, avec toute l'Eglise, l'énergie de ces paroles : "ils leur sont remis". Jésus ne dit pas : "ils leur seront remis". Ce n'est plus la promesse, c'est le don lui-même. Les Apôtres n'ont pas fait usage encore du divin pouvoir que Jésus leur confère, et déjà toutes les sentences d'absolution qu'eux et leurs successeurs dans ce noble ministère rendront jusqu'à la fin des siècles, sont confirmées au ciel.

 

 Gloire soit donc à notre divin Ressuscité qui a daigné abaisser toutes les barrières de sa justice, pour laisser passage au torrent de sa miséricorde ! Que toute créature humaine chante à son honneur ce beau cantique dans lequel David, entrevoyant les merveilles qui devaient apparaître dans la plénitude des temps, célébrait cette Rémission des péchés, dont les Apôtres devaient faire l'un des articles de leur Symbole :

" Ô mon âme, s'écriait le Roi-Prophète, bénis le Seigneur ; que toutes tes puissances s'unissent pour exalter son saint Nom ; car c'est lui-même qui te pardonne toutes tes iniquités, qui guérit toutes tes maladies, et qui rachète ton âme du trépas.  

" Semblable à l'aigle, tu recouvres ta première jeunesse ; car le Seigneur est miséricordieux jusqu'à l'excès, et sa colère n'est pas éternelle contre nous. Il a daigné ne pas nous traiter selon nos péchés, et maintenant nos iniquités sont aussi loin de nous que l'orient l'est du couchant.  

" Comme un père a pitié de ses enfants, ainsi le Seigneur a eu pitié de ceux qui le craignent ; car il connaît l'argile dont nous sommes formés. Il sait que nous ne sommes que poussière, que la vie de l'homme est comme la durée de l'herbe des champs. Il sait que le souffle qui nous anime passe en un moment, et qu'après un peu de temps, on ne retrouve déjà plus la trace de l'homme ici-bas. Mais la miséricorde du Seigneur est en rapport avec son éternité ; et jusqu'à la fin, il daigne l'offrir à ceux qui le craignent. Bénis donc le Seigneur, ô mon âme !"

 

 Mais nous, enfants de la promesse, nous connaissons mieux encore que David l'étendue des miséricordes du Seigneur. Jésus ne s'est pas contenté de nous dire que le pécheur recourant avec un humble repentir à la divine Majesté au plus haut des cieux, pourra obtenir son pardon ; car la réponse de miséricorde n'étant pas sensible, une anxiété terrible viendrait trop souvent traverser notre espérance ; ce sont des hommes qu'il a chargés de traiter avec nous en son nom. "Afin que toute créature sache que le Fils de l'homme a le pouvoir de remettre les péchés sur la terre", il a donné pouvoir à ses délégués de prononcer sur nous une sentence d'absolution que nos oreilles seront à même d'entendre, et qui portera jusqu'au fond de nos âmes repentantes la douce confiance du pardon.

 

Ô Sacrement ineffable par la vertu duquel le ciel, qui sans lui serait resté presque désert, est peuplé d'innombrables élus, "qui chanteront éternellement les miséricordes du Seigneur" !

 

 Ô puissance irrésistible des paroles de l'absolution, qui empruntent sa force infinie au sang de la Rédemption, et entraînent après elles toutes les iniquités qui vont se perdre dans l'abîme des divines miséricordes ! L'éternité des douleurs eût roulé sur ces iniquités toutes ses vagues brûlantes, sans leur apporter l'expiation ; et il a suffi de la parole sacerdotale : Je vous absous, pour les faire évanouir sans retour.

 

 Tel est le divin Sacrement de la Pénitence, où, en retour de l'humble confession de ses péchés et du regret sincère de les avoir commis, l'homme rencontre le pardon, et non une fois dans sa vie, mais toujours ; non pour un genre de péchés, mais pour tous. Dans son envie contre le genre humain racheté par un Dieu, Satan a voulu ravir un tel don à l'homme, en lui ôtant la foi à cet ineffable bienfait de Jésus ressuscité. Que n'a pas dit l'hérésie contre cet auguste Sacrement ? D'abord elle osa prétendre qu'il obscurcissait la gloire du saint Baptême, tandis qu'au contraire il l'honore en la renouvelant sur les ruines du péché. Plus tard, elle voulut exiger comme absolument nécessaires au Sacrement des dispositions tellement parfaites, que l'absolution trouverait l'âme déjà réconciliée avec Dieu : piège dangereux dans lequel le jansénisme sut prendre un si grand nombre de chrétiens, perdant les uns par l'orgueil, et les autres par le découragement. Enfin elle a produit ce dicton huguenot trop souvent répété dans notre société incroyante : "Je confesse mes péchés à Dieu" ; comme si Dieu offensé n'était pas maître de fixer les conditions auxquelles il veut bien remettre l'offense.

 

Les divins Sacrements ne peuvent être acceptés que par la Foi ; et cela doit être, puisqu'ils sont divins ; mais celui de la Pénitence est d'autant plus cher au fidèle, qu'il humilie plus profondément son orgueil, en le contraignant de demander à l'homme ce que Dieu aurait pu directement accorder. "Allez, et faites-vous voir aux prêtres", disait Jésus aux lépreux qu'il lui plaisait de guérir : nous devons trouver tout simple qu'il procède de même quand il s'agit de la lèpre des âmes.

   

DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique

 

 

Confession

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4 mai 2010 2 04 /05 /mai /2010 04:00

Le troisième Sacrement, celui de la divine Eucharistie, a un rapport trop intime avec la Passion du Sauveur, pour que son institution eût été retardée jusqu'à la résurrection. Nous avons honoré , au Jeudi saint, l'acte solennel par lequel Jésus préluda au Sacrifice sanglant du lendemain, en inaugurant le mystère de son Corps et de son Sang, véritablement immolés dans la Cène eucharistique. Non seulement nous avons vu les Apôtres admis à participer, au nom de toutes les générations qui suivront jusqu'à la fin des siècles, à l'aliment céleste "qui donne la vie au monde" ; mais encore nous avons entendu le Prêtre éternel leur conférer le pouvoir de faire désormais ce qu'il venait de faire lui-même. Le sublime mystère est établi pour jamais, le sacerdoce nouveau est institué ; et Jésus ressuscité n'a plus qu'à instruire ses Apôtres sur la nature et l'importance du don qu'il daigna faire aux hommes en cette circonstance, et sur la manière dont ils devront exercer l'auguste pouvoir qu'il a placé en eux, lorsque l'Esprit-Saint descendu du ciel donnera à l'Eglise le signal d'user de toutes ses prérogatives.

 

A la dernière Cène, les Apôtres, encore grossiers, préoccupés de l'événement qui allait éclater, émus des paroles de leur Maître qui les avait avertis que cette Pâque était la dernière qu'il célébrerait avec eux, étaient hors d'état de comprendre tout ce que Jésus avait fait pour eux, lorsqu'il leur avait dit : "Prenez et mangez : ceci est mon corps ; buvez-en tous : ceci est mon sang". Moins encore avaient-ils pu se rendre compte de l'étendue du pouvoir qu'ils avaient reçu de reproduire le mystère qui venait de s'opérer sous leurs yeux. C'était à Jésus ressuscité qu'il appartenait de leur dévoiler ces merveilles, et il le fait dans les jours où nous sommes. Le Sacrement de l'Eucharistie n'y a pas été institué ; mais il y a été déclaré, exposé, glorifié par la bouche même de son divin instituteur ; et cette circonstance contribue à rendre plus sacrée encore la période que nous traversons en ce moment.

 

 De tous les Sacrements il n'en est aucun qui soit comparable en dignité à celui de la sainte Eucharistie ; les autres nous transmettent la grâce, mais celui-ci contient l'auteur même de la grâce ; les autres sont seulement des Sacrements, et celui-ci est à la fois un Sacrement et un Sacrifice. Nous essaierons d'en développer toutes les magnificences, lorsque bientôt la radieuse fête du Saint-Sacrement apparaîtra sur le Cycle, et fera tressaillir de joie l'Eglise tout entière. Nous devons seulement aujourd'hui rendre l'hommage de nos adorations et de notre amour à Jésus, "le Pain vivant qui donne la vie au monde", et proclamer sa tendre sollicitude pour ses brebis, qu'il semble abandonner pour retourner à son Père, et au milieu desquelles son amour le retient dans cet auguste mystère, où sa présence, pour être invisible, n'en est pas moins réelle.

 

 Soyez donc béni, Fils éternel du Père, qui dans les divins oracles de l'antique Alliance, nous aviez déjà révélé que "vos délices sont d'être avec les enfants des hommes". Vous nous le montrez aujourd'hui par ce merveilleux Sacrement qui concilie votre absence annoncée et votre séjour permanent au milieu de nous.

 

 Soyez béni d'avoir voulu nourrir nos âmes comme vous nourrissez nos corps. Au Temps de Noël, nous vous vîmes naître en Bethléhem, qui signifie la Maison du Pain. C'était un Sauveur qui naissait alors pour nous, et c'était en même temps un aliment qui descendait du ciel pour nos âmes.

 

 Soyez béni, ô vous qui, non content d'avoir opéré, à la dernière Cène, le plus admirable des prodiges, en changeant le pain en votre corps et le vin en votre sang, voulez encore que cette merveille se renouvelle en tous lieux et jusqu'à la fin des temps, pour soutenir et consoler nos âmes.

 

 Soyez béni de n'avoir mis aucune limite à notre empressement de recourir à ce Pain de vie ; mais de nous avoir au contraire encouragés à en faire notre nourriture habituelle, afin que nous ne soyons pas exposés à défaillir sur le chemin de cette vie.

 

 Soyez béni de la générosité avec laquelle vous avez exposé jusqu'à votre honneur pour vous communiquer à nos âmes, vous résignant aux blasphèmes des hérétiques, aux profanations des mauvais chrétiens, à l'indifférence des tièdes.

 

 Soyez béni, divin Agneau, qui scellez la nouvelle Pâque par l'effusion de votre sang, et convoquez le nouvel Israël à s'asseoir à la table où votre sacré Corps est offert pour aliment à vos fidèles, qui viennent y puiser la vie à sa source même, et prendre leur part des joies ineffables de votre résurrection.

 

 Soyez béni, ô Jésus, d'avoir institué, dans la divine Eucharistie, non seulement le plus noble des Sacrements, mais encore le plus auguste de tous les Sacrifices, celui par lequel nous pouvons offrir à l'éternelle Majesté le seul hommage digne d'elle, lui présenter une action de grâces proportionnée à ses bienfaits, lui fournir une réparation surabondante pour nos péchés, enfin demander et obtenir toutes les grâces dont notre vie passagère a besoin.

 

Soyez béni, ô notre Emmanuel, qui, dans les jours de votre vie mortelle aviez promis de nous donner ce Pain et ce breuvage ; qui, la veille du jour où vous deviez souffrir, daignâtes nous laisser ce divin Sacrement comme le Testament de votre amour, et qui, dans les dernières heures de votre séjour visible ici-bas, en avez manifesté les excellences à vos Apôtres, afin que notre foi s'élevât à la hauteur du don que vous nous faites.

 

 Nous vous l'offrons, cet hommage de la foi en votre parole, ô notre divin Ressuscité ! Nous confessons que, dans cet auguste Mystère, le pain est changé en votre Corps et le vin en votre Sang ; et nous le croyons ainsi parce que vous l'avez dit, et que rien n'est au-dessus de votre puissance.

 

 

DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique

 

 

La Cène

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3 mai 2010 1 03 /05 /mai /2010 08:00

Jésus ressuscité accorde un don inestimable à ses Apôtres, et de ce don procéderont deux Sacrements. Au sixième jour de la création, le Verbe divin avait répandu son souffle sur l'homme dont il avait formé le corps du limon de la terre, et tout aussitôt une âme portant l'image de Dieu vint animer ce corps. Au soir du jour de Pâques, le même Verbe manifesté dans sa chair ressuscitée survient tout à coup au milieu de ses Apôtres. "La paix soit avec vous, leur dit-il. Comme mon Père m'a envoyé, ainsi je vous envoie". Puis il souffle sur eux, et leur dit avec empire : "Recevez le Saint-Esprit". Quel est ce souffle qui ne s'adresse pas à tout homme, mais qui est réservé pour quelques-uns ? Jésus l'explique aussitôt : ce souffle communique l'Esprit-Saint. L'Esprit-Saint est donné aux Apôtres, parce qu'ils sont les envoyés de Jésus, de même que Jésus est l'envoyé du Père.

 

 Les Apôtres reçoivent donc cet Esprit divin pour le communiquer aux hommes, de même que Jésus l'a répandu en eux. La tradition de l'Eglise complète le récit succinct de l'Evangile. Deux Sacrements, ainsi que nous l'avons dit, tirent leur origine de cet acte de Jésus ressuscité ; sa parole a déterminé ensuite les conditions rituelles sous lesquelles le double mystère devra s'accomplir.Le premier de ces deux Sacrements est la Confirmation, pour l'institution de laquelle nous rendrons grâces aujourd'hui ; le second est l'Ordre, dont nous contemplerons dans quelques jours la dignité : l'un et l'autre, apanage glorieux du caractère épiscopal, qui renferme pour nous la source des dons qui furent conférés aux Apôtres pour la sanctification de l'homme.

 

 Telle est l'importance du Sacrement de Confirmation pour le fidèle, que tant qu'il n'en a pas été marqué, il ne peut être regardé comme chrétien parfait. Sans doute, il jouit, en vertu de son Baptême, des prérogatives d'enfant de Dieu, de membre de Jésus-Christ, de fils de l'Eglise ; mais le chrétien est un homme de lutte ; il doit confesser sa foi, tantôt devant les tyrans jusqu'à donner son sang, tantôt en présence du monde, dont les maximes séduisantes ou impérieuses chercheront à l'entraîner dans la défection, tantôt contre les démons, dont l'hostilité est redoutable aux serviteurs du Christ. Le sceau de l'Esprit-Saint imprimé sur son âme lui confère un degré de force que le Baptême n'apporte pas ; de citoyen de l'Eglise qu'il était, la Confirmation en fait le chevalier de Dieu et de son Christ.

 

Nous pouvons, il est vrai, combattre et vaincre avec la seule armure du Baptême ; Dieu nous en a assuré le pouvoir ; car il sait que le Sacrement qui perfectionne le chrétien n'est pas toujours à notre portée : mais malheur à l'imprudent qui néglige l'occasion d'obtenir le complément de son Baptême ! Nous avons vu, au Samedi saint, avec quel empressement l'Evêque, lorsqu'il administrait en ce grand jour le sacrement de la régénération, achevait son œuvre en donnant l'Esprit-Saint à tous ceux qui venaient de renaître dans le Fils et de recevoir l'adoption du Père.

 

 C'est en effet au Pontife qu'il appartient de dire à nous tous néophytes : "Recevez le Saint-Esprit". La dignité de ce divin Esprit n'exige pas moins ; et si quelquefois, à cause de la nécessité, un Prêtre est appelé par le Vicaire du Christ à administrer ce Sacrement auguste, il ne peut l'accomplir d'une manière valide qu'à la condition d'employer le Chrême consacré par l'Evêque ; en sorte que la puissance du Pontife y paraît toujours en première ligne.

 

Qu'il est sublime le moment où l'Esprit de force qui confirma les Apôtres eux-mêmes, descend sur les néophytes à genoux autour de l'Evêque, les bras du Pontife sont étendus au-dessus d'eux, il répand sur leurs âmes cet Esprit qu'il a reçu pour le communiquer, et afin que rien ne manque à la solennité du don qu'il va leur faire, il rappelle la prophétie d'Isaïe qui annonce la descente de l'Esprit sur le rejeton de Jessé élevant sa tige du sein des ondes du Jourdain. "Ô Dieu, dit-il, qui avez déjà régénéré vos serviteurs dans l'eau et le Saint-Esprit, envoyez  maintenant du ciel sur eux cet Esprit aux sept dons : Esprit de sagesse et d'intelligence, Esprit de conseil et de force, Esprit de science et de piété, Esprit de crainte de Dieu ; et marquez-les tout à l'heure du sceau de la croix du Christ".

 

 Alors parait le Chrême sacré dont nous avons célébré les grandeurs au Jeudi saint. C'est ici le Sacrement du Chrême, pour parler le langage de l'antiquité, du Chrême en qui réside la vertu du Saint-Esprit. Le Pontife en marque au front chacun des néophytes, et l'Esprit-Saint imprime au même moment sur leurs âmes le sceau de la perfection du chrétien. Les voilà confirmés pour jamais. Qu'ils écoutent donc la voix du Sacrement qui s'est incorporé à eux, et nulle épreuve, nul péril ne seront au-dessus de leur courage. L'huile divine avec laquelle la croix a été tracée sur leur front lui a communiqué cette dureté de diamant que reçut le front du Prophète, et qui défiait tous les traits de ses adversaires.

 

Pour le chrétien, en effet, la force c'est le salut ; car la vie de l'homme est un combat. Gloire soit donc à Jésus ressuscité qui, prévoyant les assauts que nous aurions à soutenir, n'a pas voulu souffrir que nous fussions inégaux dans la lutte, et nous a donné dans l'admirable Sacrement de Confirmation cet Esprit divin qui procède de lui et du Père, afin qu'il fût notre force invincible !

 

Remercions-le aujourd'hui d'avoir ainsi complété en nous la grâce baptismale. Le Père qui a daigné nous adopter, a livré son propre Fils pour nous ; le Fils nous donne l'Esprit pour habiter en nous : quelle créature que l'homme devenu ainsi l'objet des complaisances de la Trinité tout entière ! Cependant l'homme est pécheur, infidèle ; tant de merveilleux secours sont dépensés sur lui trop souvent en vain ! Rendons hommage à la divine bonté, en nous tenant unis à la sainte Eglise ; célébrons avec elle dans toute l'effusion de nos cœurs les mystères de miséricorde que l'Année liturgique ramène tour à tour sous nos yeux.

 

 

DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique

 

 

Confirmation (1712)

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