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"Je vous donne un commandement nouveau : c'est de vous aimer les uns les autres.

 

Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres.

 

Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c'est l'amour que vous aurez les uns pour les autres."

 

Evangile de Jésus-Christ selon  saint Jean 

   

 

Pentecôte

" Le Défenseur, l'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit."

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean  

 

   

 

 El Papa es argentino. Jorge Bergoglio                 

Saint Père François

 

 

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1er mai 2011 Béatification de Jean-Paul II

Béatification du Serviteur de Dieu Jean-Paul II

 

 

  Béatification du Père Popieluszko

beatification Mass, in Warsaw, Poland

à Varsovie, 6 juin 2010, Dimanche du Corps et du Sang du Christ

 

 

presidential palace in Warsaw

Varsovie 2010

 

 

Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre
Sanctuaire de l'Adoration Eucharistique et de la Miséricorde Divine

La miséricorde de Dieu est comme un torrent débordé. Elle entraîne les cœurs sur son passage.
(Saint Curé d'Ars)
 

 


Le côté du Christ a été transpercé et tout le mystère de Dieu sort de là. C’est tout le mystère de Dieu qui aime, qui se livre jusqu’au bout, qui se donne jusqu’au bout. C’est le don le plus absolu qui soit. Le don du mystère trinitaire est le cœur ouvert. Ce n’est pas une image, c’est une réalité. C’est la réalité la plus profonde qui soit, la réalité de l’amour.
Père Marie-Joseph Le Guillou




Dans le cœur transpercé
de Jésus sont unis
le Royaume du Ciel
et la terre d'ici-bas
la source de la vie
pour nous se trouve là.

Ce cœur est cœur divin
Cœur de la Trinité
centre de convergence
de tous les cœur humains
il nous donne la vie
de la Divinité.


Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix
(Edith Stein)



Le Sacré-Cœur représente toutes les puissances d'aimer, divines et humaines, qui sont en Notre-Seigneur.
Père Marie-Eugène de l'Enfant Jésus

 



feuille d'annonces de la Basilique du Sacré-Coeur de Montmartre

 

 

 

 

 

 

 

     

The Cambrai Madonna

Notre Dame de Grâce

Cathédrale de Cambrai

 

 

 

Cathédrale Notre Dame de Paris 

   

Ordinations du samedi 27 juin 2009 à Notre Dame de Paris


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Magnificat

     



Solennité de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie à Notre-Dame de Paris


NOTRE DAME DES VICTOIRES

Notre-Dame des Victoires




... ma vocation, enfin je l’ai trouvée, ma vocation, c’est l’Amour !

 

 

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SAINT PIERRE ET SAINT ANDRÉ

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BENOÎT XVI à CHYPRE 

 

Benedict XVI and Cypriot Archbishop Chrysostomos, Church of 

Salutation avec l'Archevêque Chrysostomos à l'église d' Agia Kyriaki Chrysopolitissa de Paphos, le vendredi 4 juin 2010

 

     

 

Benoît XVI en Terre Sainte  


 

Visite au chef de l'Etat, M. Shimon Peres
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Visite au mémorial de la Shoah, Yad Vashem




 






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Vicariat hébréhophone en Israël

 


 

Mgr Fouad Twal

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Vierge de Vladimir  

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SALVE REGINA

16 mai 2010 7 16 /05 /mai /2010 16:00

Le Dimanche après l'Ascension était appelé à Rome, au moyen âge, le Dimanche des Roses, parce que l'on avait coutume en ce jour de joncher de roses le pavé des basiliques, comme un hommage au Christ qui s'élevait au ciel dans la saison des fleurs. On sentait alors toutes les harmonies. La fête de l'Ascension si riante et si remplie de jubilation, lorsqu'on la considère sous son principal aspect, qui est le triomphe du Rédempteur, venait embellir les radieuses journées du printemps sous un ciel fortuné. On cessait un moment de sentir les tristesses de la terre, veuve de son Emmanuel, pour ne se souvenir que de la parole qu'il a dite à ses Apôtres, afin qu'elle nous fût répétée : "Si vous m'aimiez, vous vous réjouiriez de ce que je m'en vais à mon Père".

 

Imitons cet exemple ; offrons à notre tour la rose à celui qui l'a faite pour l'embellissement de notre séjour, et sachons nous aider de sa beauté et de son parfum pour nous élever jusqu'à lui, qui nous dit dans le divin Cantique : "Je suis la fleur des champs et le lis des vallons". Il voulut être appelé Nazaréen, afin que ce nom mystérieux réveillât en nous le souvenir qu'il retrace, le souvenir des fleurs dont il n'a pas dédaigné d'emprunter le symbole, pour exprimer le charme et la suavité que ceux qui l'aiment trouvent en lui.

 

Jésus est monté aux cieux. Sa divinité  n’en avait jamais été absente, mais aujourd'hui son humanité y est intronisée, elle y est couronnée d'un diadème de splendeur; et c'est là encore une nouvelle face du glorieux mystère de l'Ascension.

 

A cette humanité sainte le triomphe ne suffisait pas ; le repos lui était préparé sur le trône même du Verbe éternel auquel elle est unie éternellement dans une même personnalité, et c'est du haut de ce trône qu'elle doit recevoir les adorations de toute créature. Au nom de Jésus Fils de l'homme et Fils de Dieu, de Jésus assis à la droite du Père tout-puissant, "tout genou doit fléchir au ciel, sur la terre et dans les enfers".

 

 Habitants de la terre, c'est là cette nature humaine qui apparut autrefois dans l'humilité des langes, qui parcourut la Judée et la Galilée n'ayant pas où reposer sa tête, qui fut enchaînée par des mains sacrilèges, flagellée, couronnée d'épines, clouée à une croix ; mais tandis que les hommes qui l'avaient méconnue la foulaient aux pieds comme un ver de terre, elle acceptait le calice des douleurs avec une entière soumission et s'unissait à la volonté du Père ; elle consentait, devenue victime, à réparer la gloire divine en donnant tout son sang pour la rançon des pécheurs.

 

Cette nature humaine, issue d'Adam par Marie l'immaculée, est le chef d'œuvre de la puissance de Dieu. Jésus, "le plus beau des enfants des hommes", est l'objet de l'admiration extatique des Anges ; sur lui se sont reposées les complaisances de la suprême Trinité ; les dons de la grâce déposés en lui surpassent ce qui a été accordé à tous les hommes et à tous les esprits célestes ensemble ; mais Dieu l'avait destiné à la voie de l'épreuve, et Jésus qui aurait pu racheter l'homme à moins de frais, s'est plongé volontairement dans une mer d'humiliations et de douleurs, afin de payer avec surabondance la dette de ses frères. Quelle sera la récompense ? l'Apôtre nous le dit dans ces fortes paroles : "Il s'est fait obéissant jusqu'à la mort et à la mort de la croix ; à cause de cela Dieu l'a exalté, et lui a donné un nom qui est au-dessus de tout nom".

 

Ô vous donc qui compatissez ici-bas aux douleurs par lesquelles il nous a rachetés, vous qui aimez à le suivie dans les stations de son pèlerinage jusqu'au Calvaire, levez la tête aujourd'hui, et regardez au plus haut des cieux. Le voici, "parce qu'il a souffert la mort, le voici couronné de gloire et d'honneur". "Plus il s'est anéanti sous la forme d'esclave, lui qui dans son autre nature pouvait sans injustice se dire égal à Dieu" ; plus le Père prend plaisir à l'élever en gloire et en puissance. La couronne d'épines qu'il a portée ici bas est remplacée par le diadème d'honneur. La croix qu'il laissa imposer sur son épaule est désormais le signe de sa principauté. Les plaies que les clous et la lance ont imprimées sur son corps resplendissent comme des soleils. Gloire soit donc rendue à la justice du Père envers Jésus son Fils ! mais réjouissons-nous aussi de voir en ce jour "l'Homme des douleurs" devenu le Roi de gloire, et répétons avec transport l'Hosannah que la cour céleste fait retentir à son arrivée.

 

 Toutefois n'allons pas croire que le Fils de l'homme établi désormais sur le trône de la divinité reste inactif dans son glorieux repos. C'est une souveraineté, mais une souveraineté active que le Père lui a concédée. Il l'a d'abord établi "juge des vivants et des morts, et nous devons tous comparaître devant son tribunal". A peine notre âme aura-t-elle quitté son corps, qu'elle se trouvera transportée au pied de ce tribunal sur lequel le Fils de l'homme s'est assis aujourd'hui, et elle entendra sortir de sa bouche la sentence qu'elle aura méritée. Ô Sauveur couronné en ce jour, soyez-nous miséricordieux à cette heure décisive pour notre éternité.

 

 Mais la judicature exercée par le Seigneur Jésus ne se bornera pas à l'exercice silencieux de ce souverain pouvoir ; les Anges nous l'ont dit aujourd'hui : il doit se montrer de nouveau à la terre, redescendre à travers les airs, ainsi qu'il est monté, et alors se tiendront les solennelles assises où le genre humain comparaîtra tout entier. Assis sur les nuées du ciel, entouré des milices angéliques, le Fils de l'homme apparaîtra à la terre dans toute sa majesté. Les hommes verront "Celui qu'ils ont transpercé", et les traces de ses blessures, qui ajouteront encore à sa beauté, seront pour les uns un objet de terreur et pour les autres la source d'ineffables consolations. Pasteur encore sur son trône aérien, il séparera ses brebis des boucs, et sa voix souveraine que la terre ne connaissait plus depuis tant de siècles, retentira pour commander aux pécheurs impénitents de descendre aux enfers, et pour inviter les justes à venir occuper, en corps et en âme, le séjour des délices éternelles.

 

DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique

 

 

Maestà

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16 mai 2010 7 16 /05 /mai /2010 04:00

 

À l'heure où Jésus passait de ce monde à son Père, les yeux levés au ciel, il priait ainsi :

 

Je ne prie pas seulement pour ceux qui sont là, mais encore pour ceux qui accueilleront leur parole et croiront en moi. Que tous, ils soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. Qu'ils soient un en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m'as envoyé.

 

Et moi, je leur ai donné la gloire que tu m'as donnée, pour qu'ils soient un comme nous sommes un : moi en eux, et toi en moi. Que leur unité soit parfaite ; ainsi, le monde saura que tu m'as envoyé, et que tu les as aimés comme tu m'as aimé.

 

Père, ceux que tu m'as donnés, je veux que là où je suis, eux aussi soient avec moi, et qu'ils contemplent ma gloire, celle que tu m'as donnée parce que tu m'as aimé avant même la création du monde.

 

Père juste, le monde ne t'a pas connu, mais moi je t'ai connu, et ils ont reconnu, eux aussi, que tu m'as envoyé.

 

Je leur ai fait connaître ton nom, et je le ferai connaître encore, pour qu'ils aient en eux l'amour dont tu m'as aimé, et que moi aussi, je sois en eux.

 

 

Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean

 

La prière de Jésus Christ

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14 mai 2010 5 14 /05 /mai /2010 09:00

Il est donc monté aux cieux, l'homme que possédait la terre et qui résumait en lui toute sainteté. Elle n'est donc plus stérile pour le ciel, cette terre pourtant maudite ; la porte des cieux, fermée à notre race, a donc pu s'ouvrir pour laisser passer un fils d'Adam. Tel est le mystère de l'Ascension ; mais ceci n'en est qu'une partie, et il importe de le connaître tout entier.

 

Ecoutons ce que nous dit l'Apôtre des nations : "Dieu qui est riche en miséricorde, mû par l'excessive charité dont il nous a aimés, nous qui étions morts par nos péchés, il nous a rendus à la vie avec Jésus-Christ ; il nous a ressuscités avec lui, et il nous a fait asseoir dans les cieux en sa personne". Ainsi, de même que nous avons célébré la résurrection de notre Sauveur dans la Pâque comme notre propre résurrection, l'Apôtre nous convie à célébrer l'Ascension de ce divin Rédempteur comme étant aussi la nôtre Mesurons la force de l'expression : "Dieu nous a fait asseoir dans les cieux en Jésus-Christ" ; dans cette Ascension, ce n'est pas lui seulement qui monte aux cieux, nous y montons avec lui ; ce n'est pas lui seulement qui est intronisé dans la gloire, nous le sommes avec lui.

 

Et, en effet, le Fils de Dieu n'était pas venu se revêtir de notre nature pour que la chair qu'il a prise en Marie fût seule établie dans les conditions de la gloire éternelle ; il est venu afin d'être notre Chef, mais un Chef qui réclame ses membres dans l'adhésion desquels consiste l'intégrité de son corps. "Ô Père! s'écrie-t-il à la dernière Cène, ceux que vous m'avez donnés, je veux qu'ils soient là où je suis, afin qu'ils voient la gloire dont vous m'avez fait part". Et quelle gloire le Père a-t-il donnée à son Fils ? Ecoutons David qui a célébré cette auguste journée de l'Ascension : "Celui qui est le Seigneur a dit à mon Seigneur : Asseyez-vous à ma droite". C'est donc sur le trône même du Père, à la droite même du Père, que nous verrons éternellement celui que l'Apôtre appelle "notre avant-coureur" ; et nous lui adhérerons comme étant réellement les membres de son corps, en sorte que sa gloire sera la nôtre, et que nous serons rois avec lui, rois de sa royauté à jamais ; car il a dû partager tout avec nous, ayant voulu que nous fussions "ses cohéritiers".

 

Il suit de là que l'auguste mystère de l'Ascension, ouvert aujourd'hui, se continue à chaque instant, jusqu'à ce que le dernier des élus étant monté aux cieux, le corps mystique de notre Emmanuel ait atteint son entier complément. Voyez cette nuée innombrable d'âmes saintes qui se presse sur ses pas en ce jour : nos premiers parents à la tête, les patriarches, les prophètes, les justes de toute race, que quatre mille ans avaient préparés pour ce triomphe. Captifs naguère dans les demeures souterraines des limbes, maintenant brillants de clarté, ils suivent avec la rapidité de l'aigle celui dont ils ornent le triomphe. Ils sont ses trophées, en même temps qu'ils forment sa cour dans le trajet de la terre au ciel. En les suivant du regard, écrions-nous donc dans les transports de David : "Royaumes de la terre, chantez au Seigneur, chantez à Dieu qui s'élève sur les cieux des cieux, vers l'Orient".

 

 De leur côté les milices angéliques se pressent au-devant de l'Emmanuel, et alors commence le sublime dialogue que l'oreille prophétique de David entendit, et qu'il nous a rendu à l'avance. La légion innombrable et triomphante qui suit et accompagne l'Emmanuel crie aux gardiens de la Jérusalem céleste : "Princes, élevez vos portes ! portes éternelles, élevez-vous ; c'est le Roi de gloire qui va entrer". Et les Anges fidèles répondent avec majesté : "Et quel est-il, ce Roi de gloire ?" —"C'est le Seigneur", répondent les élus de la terre, "le Seigneur fort et puissant, le Seigneur puissant dans les combats", comme l'attestent les victoires qu'il a remportées sur Satan, sur la mort et l'enfer, les victoires dont nous sommes l'heureux trophée. Après une seconde interpellation qui donne lieu d'exalter une seconde fois les grandeurs de l'Emmanuel, les portes éternelles se lèvent, et le Christ vainqueur pénètre dans les cieux avec son glorieux cortège.

 

 Elles ne retomberont plus désormais pour nous fermer le passage, ces portes éternelles qui ont donné entrée à notre libérateur : et c'est ici qu'il faut admirer l'incommunicable grandeur du mystère de l'Ascension. Ce mystère s'est ouvert aujourd'hui, Jésus l'a inauguré en s'élançant de la terre au ciel, mais il ne l'a pas clos ; il a voulu qu'il fût permanent, qu'il s'accomplit en tous ses élus successivement, soit qu'ils montent du lieu des expiations, soit qu'ils s'élèvent de notre terrestre vallée avec le vol de la colombe. Salut donc, ô glorieux mystère que tant d'autres mystères ont préparé, terme et accomplissement du dessein éternel de Dieu ! mystère qui fut suspendu durant des siècles par notre chute, mais qui reprend aujourd'hui son cours en l'Emmanuel, pour ne plus l'interrompre qu'au moment solennel où la voix éclatante de l'Ange criera : "Le temps n'est plus". Jusque-là tu demeures ouvert pour nous, et l'espérance vit dans notre cœur que tu t'accompliras aussi en nous.

 

 Daignez donc permettre, ô Jésus, que nous prenions pour nous cette parole que vous avez dite : "Je vais vous préparer une place". Vous avez tout disposé dans ce but ; et vous êtes venu en ce monde pour nous ouvrir la voie que vous avez vous-même franchie aujourd'hui. La sainte Eglise, votre Epouse, nous ordonne d'élever nos regards ; elle nous montre le ciel ouvert, et le sillon lumineux que tracent jusqu'à nous les âmes qui montent à chaque instant pour s'unir à vous.

 

Nos pieds posent encore sur la terre ; mais l'oeil de notre foi vous découvre au terme de cette voie, vous, "le Fils de l'homme, assis à la droite de l'Ancien des jours". Mais comment franchir l'espace qui nous sépare de vous ? Nous ne pouvons, comme vous, nous élever par notre propre vertu ; il faut, ô Emmanuel, que vous nous attiriez à vous. Vous l'avez promis, et nous n'attendons plus que l'heure. Marie, votre mère, qui consent à demeurer encore avec nous, l'attendit aussi, cette heure, dans la soumission et dans l'amour ; elle l'attendit dans la fidélité et dans le labeur, vivant avec vous sans vous voir encore.

 

Donnez-nous, Seigneur, une part à cette foi et à cet amour de notre commune mère, afin que nous puissions nous appliquer cette parole de l'Apôtre : "Déjà par l'espérance nous sommes sauvés". Il en sera ainsi, si vous daignez, selon votre promesse, nous envoyer votre Esprit que nous attendons avec ardeur ; car il doit venir confirmer en nous tout ce que la succession de vos mystères y a déjà préparé, et être le gage assuré de notre ascension glorieuse.

   

DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique

   

Ascension du Christ

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13 mai 2010 4 13 /05 /mai /2010 15:00

Le jour s'est levé radieux, la terre qui s'émut à la naissance de l'Emmanuel éprouve un tressaillement inconnu ; l'ineffable succession des mystères de l’Homme-Dieu est sur le point de recevoir son dernier complément. Mais l'allégresse de la terre est montée jusqu'aux cieux ; les hiérarchies angéliques s'apprêtent à recevoir le divin chef qui leur fut promis, et leurs princes sont attentifs aux portes, prêts à les lever quand le signal de l'arrivée du triomphateur va retentir. Les âmes saintes, délivrées des limbes depuis quarante jours, planent sur Jérusalem, attendant l'heureux moment où la voie du ciel, fermée depuis quatre mille ans par le péché, s'ouvrant tout à coup, elles vont s'y précipiter à la suite de leur Rédempteur. L'heure presse, il est temps que notre divin Ressuscité se montre, et qu'il reçoive les adieux de ceux qui l'attendent d'heure en heure, et qu'il doit laisser encore dans cette vallée de larmes.

 

 Tout à coup il apparaît au milieu du Cénacle. Le cœur de Marie a tressailli, les disciples et les saintes femmes adorent avec attendrissement celui qui se montre ici-bas pour la dernière fois. Jésus daigne prendre place à table avec eux ; il condescend jusqu'à partager un dernier repas, non plus dans le but de les rendre certains de sa résurrection, il sait qu'ils n'en doutent plus, mais, au moment d'aller s'asseoir à la droite du Père, il tient à leur donner cette marque si chère de sa divine familiarité. Ô repas ineffable, où Marie goûte une dernière fois en ce monde le charme d'être assise aux côtés de son fils, où la sainte Eglise représentée par les disciples et par les saintes femmes est encore présidée visiblement par son Chef et son Epoux !

 

 Qui pourrait exprimer le respect, le recueillement, l'attention des convives, peindre leurs regards fixés avec tant d'amour sur le Maître tant aimé ? Ils aspirent à entendre encore une fois sa parole ; elle leur sera si chère à ce moment du départ ! Enfin Jésus ouvre la bouche ; mais son accent est plus grave que tendre. Il débute en leur rappelant l'incrédulité avec laquelle ils accueillirent la nouvelle de sa résurrection. Au moment de leur confier la plus imposante mission qui ait jamais été transmise à des hommes, il veut les rappeler à l'humilité. Sous peu de jours ils seront les oracles du monde, le monde devra croire sur leur parole, et croire ce qu'il n'a pas vu, ce qu'eux seuls ont vu. C'est la foi qui met les hommes en rapport avec Dieu ; et cette foi, eux-mêmes ne l'ont pas eue tout d'abord : Jésus veut recevoir d'eux une dernière réparation pour leur incrédulité passée, afin que leur apostolat soit établi sur l'humilité.

 

 Prenant ensuite le ton d'autorité qui convient à lui seul, il leur dit : "Allez dans le monde entier, prêchez l'Evangile à toute créature. Celui qui croira et sera baptisé, sera sauvé ; mais celui qui ne croira pas sera condamné". Et cette mission de prêcher l'Evangile au monde entier, comment l'accompliront-ils ? par quel moyen réussiront-ils à accréditer leur parole ? Jésus le leur indique : "Voici les miracles qui accompagneront ceux qui auront cru : ils chasseront les démons en mon nom ; ils parleront des langues nouvelles ; ils prendront les serpents avec la main ; s'ils boivent quelque breuvage mortel, il ne leur nuira pas ; ils imposeront les mains sur les malades, et les malades seront guéris". Il veut que le miracle soit le fondement de son Eglise, comme il l'a choisi pour être l'argument de sa mission divine. La suspension des lois de la nature annonce aux hommes que l'auteur de la nature va parler ; c'est à eux alors d'écouter et de croire humblement.

 

 Voilà donc ces hommes inconnus au monde, dépourvus de tout moyen humain, les voilà investis de la mission de conquérir la terre et d'y faire régner Jésus-Christ. Le monde ignore jusqu'à leur existence ; sur son trône impérial, Tibère, qui vit dans la frayeur des conjurations, ne soupçonne en rien cette expédition d'un nouveau genre qui va s'ouvrir, et dont l'empire romain doit être la conquête. Mais à ces guerriers il faut une armure, et une armure de trempe céleste. Jésus leur annonce qu'ils sont au moment de la recevoir. "Demeurez dans la ville, leur dit-il, jusqu'à ce que vous ayez été revêtus de la vertu d'en haut". Or, quelle est cette armure ? Jésus va le leur expliquer. Il leur rappelle la promesse du Père, "cette promesse, dit-il, que vous avez entendue par ma bouche. Jean a baptisé dans l'eau ; mais vous, sous peu de jours, vous serez baptisés dans le Saint-Esprit".

 

 Mais l'heure de la séparation est venue. Jésus se lève, et l'assistance tout entière se dispose à suivre ses pas. Cent vingt personnes se trouvaient là réunies avec la mère du divin triomphateur que le ciel réclamait. Le Cénacle était situé sur la montagne de Sion, l'une des deux collines que renfermait l'enceinte de Jérusalem. Le cortège traverse une partie de la ville, se dirigeant vers la porte orientale qui ouvre sur la vallée de Josaphat. C'est la dernière fois que Jésus parcourt les rues de la cité réprouvée. Invisible désormais aux yeux de ce peuple qui l'a renié, il s'avance à la tête des siens, comme autrefois la colonne lumineuse qui dirigeait les pas du peuple israélite. Qu'elle est belle et imposante cette marche de Marie, des disciples et des saintes femmes, à la suite de Jésus qui ne doit plus s'arrêter qu'au ciel, à la droite du Père ! La piété du moyen âge la célébrait jadis par une solennelle procession qui précédait la Messe de ce grand jour. Heureux siècles, où les chrétiens aimaient à suivre chacune des traces du Rédempteur, et ne savaient pas se contenter, comme nous, de quelques vagues notions qui ne peuvent enfanter qu'une piété vague comme elles !

 

 On songeait aussi alors aux sentiments qui durent occuper le cœur de Marie durant ces derniers instants qu'elle jouissait de la présence de son fils. On se demandait qui devait l'emporter dans ce cœur maternel, de la tristesse de ne plus voir Jésus, ou du bonheur de sentir qu'il allait entrer enfin dans la gloire qui lui était due. La réponse venait promptement à la pensée de ces véritables chrétiens, et nous aussi, nous nous la ferons à nous-mêmes. Jésus n'avait-il pas dit à ses disciples : "Si vous m'aimiez, vous vous réjouiriez de ce que je m'en vais à mon Père", or, qui aima plus Jésus que ne l'aima Marie ? Le cœur de la mère était donc dans l'allégresse au moment de cet ineffable adieu. Marie ne pouvait songer à elle-même, quand il s'agissait du triomphe dû à son fils et à son Dieu. Après les scènes du Calvaire , pouvait-elle aspirer à autre chose qu'à voir glorifié enfin celui qu'elle connaissait pour le souverain Seigneur de toutes choses, celui qu'elle avait vu si peu de jours auparavant renié, blasphémé, expirant dans toutes les douleurs.

 

Le cortège sacré a traversé la vallée de Josaphat, il a passé le torrent de Cédron, et il se dirige sur la pente du mont des Oliviers. Quels souvenirs se pressent à la pensée ! Ce torrent, dont le Messie dans ses humiliations avait bu l'eau bourbeuse, est devenu aujourd'hui le chemin de la gloire pour ce même Messie. Ainsi l'avait annoncé David. On laisse sur la gauche le jardin qui fut témoin de la plus terrible des agonies, cette grotte où le calice de toutes les expiations du monde fut présenté à Jésus et accepté par lui. Après avoir franchi un espace que saint Luc mesure d'après celui qu'il était permis aux Juifs de parcourir le jour du Sabbat, on arrive sur le territoire de Béthanie, cet heureux village où Jésus, dans les jours de sa vie mortelle, recherchait l'hospitalité dé Lazare et de ses sœurs. De cet endroit de la montagne des Oliviers on avait la vue de Jérusalem, qui apparaissait superbe avec son temple et ses palais. Cet aspect émeut les disciples. La prairie terrestre fait encore battre le cœur de ces hommes ; un moment ils oublient la malédiction prononcée sur l'ingrate cité de David, et semblent ne plus se souvenir que Jésus vient de les faire citoyens et conquérants du monde entier. Le rêve de la grandeur mondaine de Jérusalem les a séduits tout à coup, et ils osent adresser cette question à leur Maître : "Seigneur, est-ce à ce moment que vous rétablirez le royaume d'Israël ?"

 

 Jésus répond avec une sorte de sévérité à cette demande indiscrète : "Il ne vous appartient pas de savoir les temps et les moments que le Père a réservés à son pouvoir". Ces paroles n'enlevaient pas l'espoir que Jérusalem fût un jour réédifiée par Israël devenu chrétien ; mais ce rétablissement de la cité de David ne devant avoir lieu que vers la fin des temps, il n'était pas à propos que le Sauveur fît connaître le secret divin. La conversion du monde païen, la fondation de l'Eglise, tels étaient les objets qui devaient préoccuper les disciples. Jésus les ramène tout aussitôt à la mission qu'il leur donnait il y a peu d'instants : "Vous allez recevoir, leur dit-il, la vertu du Saint-Esprit qui descendra sur vous, et vous serez mes témoins dans Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu'aux extrémités de la terre".

 

Selon une tradition qui remonte aux premiers siècles du christianisme, il était l'heure de midi, l'heure à laquelle Jésus avait été élevé sur la croix, lorsque, jetant sur l'assistance un regard de tendresse qui dut s'arrêter avec une complaisance filiale sur Marie, il éleva les mains et les bénit tous. A ce moment ses pieds se détachèrent de la terre, et il s'élevait au ciel. Les assistants le suivaient du regard ; mais bientôt il entra dans une nuée qui le déroba à leurs yeux.

 

 C'en était fait : la terre avait perdu son Emmanuel. Quarante siècles l'avaient attendu, et il s'était rendu enfin aux soupirs des Patriarches et aux vœux enflammés des Prophètes. Nous l'adorâmes, captif de notre amour, dans les chastes flancs de la Vierge bénie. Bientôt l'heureuse mère nous le présenta sous l'humble toit d'une étable à Bethléhem. Nous le suivîmes en la terre d'Egypte, nous l'accompagnâmes au retour, et nous vînmes nous fixer avec lui à Nazareth. Lorsqu'il partit pour exercer sa mission de trois ans dans sa patrie terrestre, nous nous attachâmes à ses pas, ravis des charmes de sa personne, écoutant ses discours et ses paraboles, assistant à ses prodiges. La malice de ses ennemis étant montée à son comble, et l'heure venue où il devait mettre le sceau à cet amour qui l'avait attiré du ciel en terre par la mort sanglante et ignominieuse de la croix, nous recueillîmes son dernier soupir et nous fûmes inondés de son sang divin. Le troisième jour, il s'échappait de son sépulcre vivant et victorieux, et nous étions là encore pour applaudir à son triomphe sur la mort, par lequel il nous assurait la gloire d'une résurrection semblable à la sienne. Durant les jours qu'il a daigné habiter encore cette terre, notre foi ne l'a pas quitté ; nous eussions voulu le conserver toujours ; et voici qu'à cette heure même il échappe à nos regards, et notre amour n'a pu le retenir ! Plus heureuses que nous, les âmes des justes qu'il avait délivrées des limbes l'ont suivi dans son vol rapide, et elles jouissent pour l'éternité des délices de sa présence.

 

Les disciples tenaient encore les yeux fixés au ciel, lorsque soudain deux Anges vêtus de blanc se présentèrent à eux et leur dirent : "Hommes de Galilée, pourquoi vous arrêtez-vous à regarder au ciel ? Ce Jésus qui vous a quittés pour s'élever au ciel reviendra un jour en la même manière que vous l'avez vu monter". Ainsi, le Sauveur est remonté, et le juge doit un jour redescendre : toute la destinée de l'Eglise est comprise entre ces deux termes. Nous vivons donc présentement sous le régime du Sauveur ; car notre Emmanuel nous a dit que "le fils de l'homme n'est pas venu pour juger le monde, mais afin que le monde soit sauvé par lui" ; et c'est dans ce but miséricordieux que les disciples viennent de recevoir la mission d'aller par toute la terre et de convier les hommes au salut, pendant qu'il en est temps encore.

 

 Quelle tâche immense Jésus leur a confiée ! et au moment où il s'agit pour eux de s'y livrer, il les quitte ! Il leur faut descendre seuls cette montagne des Oliviers d'où il est parti pour le ciel. Leur cœur cependant n'est pas triste ; ils ont Marie avec eux, et la générosité de cette mère incomparable se communique à leurs âmes. Ils aiment leur Maître ; leur bonheur est désormais de penser qu'il est entré dans son repos. Les disciples rentrèrent dans Jérusalem, "remplis d'une vive allégresse", nous dit saint Luc, exprimant par ce seul mot l'un des caractères de cette ineffable fête de l'Ascension, de cette fête empreinte d'une si douce mélancolie, mais qui respire en même temps plus qu'aucune autre la joie et le triomphe.

   

DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique

 

 

Scènes de la vie du Christ par Giotto : L'Ascension

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13 mai 2010 4 13 /05 /mai /2010 10:15

Une tradition descendue des premiers siècles et confirmée par les révélations des saints, nous apprend que l'heure de l'Ascension du Sauveur fut l'heure de midi. Les Carmélites de la réforme de sainte Thérèse honorent d'un culte particulier ce pieux souvenir. A l'heure où nous sommes, elles sont réunies au chœur, vaquant debout à la contemplation du dernier des mystères de Jésus, et suivant l'Emmanuel de la pensée et du cœur aussi haut que son vol divin l'emporte.

 

 Suivons-le aussi nous-mêmes ; mais avant de fixer nos regards sur le radieux midi qui éclaire son triomphe, revenons un moment par la pensée à son point de départ. C'est à minuit, au sein des ténèbres, qu'il éclata tout à coup dans l'étable de Bethléhem. Cette heure nocturne et silencieuse convenait au début de sa mission. Son œuvre tout entière était devant lui, et trente-trois années devaient être employées à l'accomplir. Cette mission se déroula année par année, jour par jour, et elle allait touchant à sa fin, lorsque les hommes, dans leur malice, se saisirent de lui et l'attachèrent à une croix. On était au milieu du jour, lorsqu'il parut élevé dans les airs ; mais son Père ne voulut pas que le soleil éclairât ce qui était une humiliation et non un triomphe. D'épaisses ténèbres couvrirent la terre entière ; cette journée fut sans midi. Quand le soleil reparut, il était déjà l'heure de None. Trois jours après, il sortait du tombeau aux premiers rayons de l'aurore.

 

 Aujourd'hui, à ce moment même, son œuvre est consommée. Jésus a payé de son sang la rançon de nos péchés, il a vaincu la mort en ressuscitant glorieux ; n'a-t-il pas le droit de choisir pour son départ l'heure où le soleil, son image, verse tous ses feux et inonde de lumière cette terre que son Rédempteur va échanger pour le ciel ? Salut donc, heure de midi deux fois sacrée, puisque tu nous redis chaque jour et la miséricorde et la victoire de notre Emmanuel ! Gloire à toi pour la double auréole que tu portes : le salut de l'homme par la croix, et l'entrée de l'homme au royaume des cieux !

 

Mais n'êtes-vous pas aussi vous-même le Midi de nos âmes, ô Jésus, Soleil de justice ! Cette plénitude de lumière à laquelle nous aspirons, cette ardeur de l'amour éternel qui seul peut nous rendre heureux, où les trouverons-nous, sinon en vous qui êtes venu ici-bas éclairer nos ténèbres et fondre nos glaces ? Dans cette espérance, nous écoutons les mélodieuses paroles de Gertrude votre fidèle épouse, et nous sollicitons la grâce de pouvoir un jour les répéter après elle :

 

 " Ô amour, ô Midi dont l'ardeur est si douce, vous êtes a l'heure du repos sacré, et la paix entière que l'on goûte en vous fait nos délices. 

 

" Ô mon Bien-Aimé, élu et choisi au-dessus de toute créature, faites-moi savoir, montrez-moi le lieu où vous paissez votre troupeau, où vous prenez votre repos à l'heure de midi.

 

" Mon cœur s'enflamme à la pensée de vos doux loisirs à ce moment. Oh ! s'il m'était donné d'approcher de vous assez près pour n'être plus seulement près de vous, mais en vous !

 

" Par votre influence, ô Soleil de justice, toutes les fleurs des vertus sortiraient de moi qui ne suis que cendre et poussière.

 

" Fécondée par vos rayons, ô mon Maître et mon Epoux, mon âme produirait les nobles fruits de toute perfection.

 

"Enlevée de cette vallée de misère, admise à contempler vos traits si désirés, mon bonheur éternel serait de penser que vous n'avez pas dédaigné, ô miroir sans tache, de vous unir à une pécheresse telle que moi."

 

(Exercitia S. Gertrudis. Die V.)

 

 

DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique

 

Ascension du Christ

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13 mai 2010 4 13 /05 /mai /2010 07:00

Jésus ressuscité, apparaissant à ses disciples, leur disait :

 

" Il fallait que s'accomplisse ce qui était annoncé par l'Écriture ; les souffrances du Messie, sa résurrection d'entre les morts le troisième jour, et la conversion proclamée en son nom pour le pardon des péchés à toutes les nations, en commençant par Jérusalem.

 

C'est vous qui en êtes les témoins.

 

Et moi, je vais envoyer sur vous ce que mon Père a promis.

 

Quant à vous, demeurez dans la ville jusqu'à ce que vous soyez revêtus d'une force venue d'en haut."

 

Puis il les emmena jusque vers Béthanie et, levant les mains, il les bénit. Tandis qu'il les bénissait, il se sépara d'eux et fut emporté au ciel.

 

Ils se prosternèrent devant lui, puis ils retournèrent à Jérusalem, remplis de joie. Et ils étaient sans cesse dans le Temple à bénir Dieu.

 

 

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc

 

 

Ascension du Seigneur

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10 mai 2010 1 10 /05 /mai /2010 10:45

Nous voici arrivés, pour ainsi dire, au point culminant de l'œuvre divine, chaque jour la sainte Eglise, dans l'auguste Sacrifice, à la suite des paroles sacrées qui ont amené sur l'autel celui qui est à la fois le Dieu et la victime, s'adressant à la majesté du Père, exprime ainsi les motifs de sa confiance : "Ayant donc présents a la pensée, nous vos serviteurs et votre peuple saint, la bienheureuse Passion de ce même Christ, votre Fils et notre Seigneur, sa Résurrection du tombeau, et aussi sa glorieuse Ascension dans les cieux, nous vous offrons cette hostie pure, sainte et immaculée". Il ne suffit donc pas à l'homme de s'appuyer sur les mérites de la Passion du Rédempteur qui a lavé nos iniquités dans son sang ; il ne lui suffit pas de joindre à ce souvenir celui de la Résurrection qui a donné à ce divin Libérateur la victoire sur la mort ; l'homme n'est sauvé, n'est rétabli, que par l'union de ces deux mystères avec un troisième, avec le mystère de la triomphante Ascension de Celui qui est mort et ressuscité. Jésus, durant les quarante jours de sa vie glorieuse sur la terre, n'est encore qu'un exilé ; et nous demeurons exilés comme lui, jusqu'à ce que la porte du ciel, close depuis quatre mille ans, se rouvre pour lui et pour nous.

 

Dans son ineffable bonté, Dieu n'avait pas seulement appelé l'homme à la royauté sur tous les êtres dont cette terre est couverte ; il ne l'avait pas destiné seulement à connaître la vérité dans la proportion des besoins de sa nature, à réaliser le bien selon les forces de sa vie morale, à rendre un lointain hommage à son créateur. Par un dessein de sa toute-puissance unie à son amour, Dieu avait assigné cet être si chétif et si faible une fin au-dessus de sa nature. Inférieur à l'Ange, et réalisant dans son être l'union de l'esprit et de la matière, l'homme était appelé à la même fin que l'Ange. Le ciel devait les recevoir l'un et l'autre ; l'un et l'autre étaient appelés à trouver éternellement leur bonheur dans la vue de Dieu face à face, dans la possession intime du souverain bien. La grâce, secours divin et mystérieux, devait les adapter à cette fin sublime que leur avait gratuitement préparée la bonté de leur créateur. Telle était la pensée dans laquelle Dieu s'était complu éternellement : élever jusqu'à lui ces fils du néant et verser sur eux, selon la mesure de leur être agrandi, les torrents de son amour et de sa lumière.

 

 Nous savons quelle catastrophe arrêta tout à coup une partie des Anges sur le chemin de la béatitude suprême. Au moment de l'épreuve qui devait décider de l'admission de chacun d'eux au bonheur sans fin, un cri de révolte se fit entendre. Dans tous les chœurs angéliques il y eut des rebelles, des esprits qui refusèrent de s'abaisser devant le commandement de l'ordre divin ; mais leur chute ne nuisit qu'à eux-mêmes, et les Esprits fidèles admis en récompense à la vue et à la possession béatifiante du souverain bien, commencèrent leur éternité de bonheur. Dieu daignait admettre des êtres créés à la jouissance de sa propre félicité, et les neuf chœurs glorifiés s'épanouirent sous son regard éternel.

 

 Créé plus tard, l'homme aussi tomba, et son péché brisa le lien qui l'unissait à Dieu. La race humaine n'était alors représentée que par un seul homme et une seule femme : tout avait donc sombré à la fois. Après la faute, le ciel demeurait fermé désormais à notre race ; car dans leur chute Adam et Eve avaient entraîné leur postérité future, à laquelle ils ne pouvaient transmettre un droit qu'ils avaient perdu. Au lieu de ce passage agréable et rapide sur la terre, auquel devait mettre fin une heureuse ascension vers le séjour éternel de la gloire, il ne nous restait plus qu'une courte vie remplie de douleurs, et, pour perspective, le tombeau où notre chair sortie de la poussière serait elle-même réduite en poussière. Quant à notre âme, créée pour le bonheur surnaturel, lors même qu'elle y eût aspiré, ce n'eût été que pour s'en voir à jamais frustrée. L'homme avait préféré la terre ; elle lui demeurait pour quelques jours, après lesquels il la laisserait à d'autres qui disparaîtraient également jusqu'à ce qu'il plût à Dieu d'en finir avec cette œuvre manquée.

 

Ainsi avions-nous mérité d'être traités ; mais telle ne fut pas cependant l'issue de notre création. Quelle que soit la haine que Dieu porte au péché, il avait appelé l'homme à jouir des trésors de sa gloire, et il ne consentit pas à déroger aux desseins sublimes de sa sagesse et de sa bonté. Non, la terre ne sera pas un séjour où l'homme ne fera que naître et s'éteindre bientôt. Lorsque la plénitude des temps sera arrivée, un homme paraîtra ici-bas, non point le premier d'une création nouvelle, mais un homme comme nous, de notre race, "fait de la femme", comme parle l'Apôtre. Or, cet homme à la fois céleste et terrestre s'associera à notre disgrâce ; comme nous il passera par la mort, et la terre le possédera trois jours dans son sein. Mais elle sera forcée de le rendre, et vivant, il apparaîtra aux regards éblouis des autres hommes. Nous l'avons vu, et nous qui sentons en nous-mêmes une "réponse de mort", nous nous sommes réjouis de voir la chair de notre chair, le sang de notre sang remporter une si belle victoire.

 

 Ainsi donc les intentions divines n'auront pas été frustrées en tout. Voici que la terre présente au Créateur un second Adam qui, ayant vaincu la mort, ne peut plus s'arrêter ici-bas. Il faut qu'il monte ; et si la porte du ciel est fermée, il faut qu'elle s'ouvre pour lui. "Princes, élevez vos portes ; portes éternelles, élevez-vous, et le Roi de gloire entrera dans le séjour qui l'attend". Oh ! s'il daignait nous attirer après lui ! car il est notre frère, et nous savons que "ses délices ici-bas étaient d'être avec les enfants des hommes". Mais qu'il monte, que son Ascension soit dès aujourd'hui. Il est le plus pur sang de notre race, le fils d'une mère sans tache ; qu'il aille nous représenter tous dans cet heureux séjour que nous devions habiter. C'est la terre qui l'envoie ; elle n'est plus stérile du moment qu'elle l'a produit ; car elle a enfin fructifié pour le ciel. Ne semble-t-il pas qu'un rayon de lumière est descendu jusqu'au fond de cette vallée de larmes, lorsque les portes du ciel se sont levées pour lui ouvrir passage ? "Elevez-vous donc, ô Seigneur des hommes ! élevez-vous dans votre puissance, et nous, sur cette terre, nous chanterons les grandeurs de votre triomphe !"

 

Père des siècles, recevez cet heureux frère que vos fils disgraciés vous envoient. Toute maudite qu'elle semblait être, "la terre a donné son fruit". Oh ! s'il nous était permis de voir en lui les prémices d'une plus abondante moisson que votre majesté daignerait agréer, nous oserions penser alors que ce jour est celui où vous rentrez en possession de votre œuvre primitive.

   

DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique

 

 

Triptyque (XVe s.)

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