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"Je vous donne un commandement nouveau : c'est de vous aimer les uns les autres.

 

Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres.

 

Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c'est l'amour que vous aurez les uns pour les autres."

 

Evangile de Jésus-Christ selon  saint Jean 

   

 

Pentecôte

" Le Défenseur, l'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit."

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean  

 

   

 

 El Papa es argentino. Jorge Bergoglio                 

Saint Père François

 

 

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1er mai 2011 Béatification de Jean-Paul II

Béatification du Serviteur de Dieu Jean-Paul II

 

 

  Béatification du Père Popieluszko

beatification Mass, in Warsaw, Poland

à Varsovie, 6 juin 2010, Dimanche du Corps et du Sang du Christ

 

 

presidential palace in Warsaw

Varsovie 2010

 

 

Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre
Sanctuaire de l'Adoration Eucharistique et de la Miséricorde Divine

La miséricorde de Dieu est comme un torrent débordé. Elle entraîne les cœurs sur son passage.
(Saint Curé d'Ars)
 

 


Le côté du Christ a été transpercé et tout le mystère de Dieu sort de là. C’est tout le mystère de Dieu qui aime, qui se livre jusqu’au bout, qui se donne jusqu’au bout. C’est le don le plus absolu qui soit. Le don du mystère trinitaire est le cœur ouvert. Ce n’est pas une image, c’est une réalité. C’est la réalité la plus profonde qui soit, la réalité de l’amour.
Père Marie-Joseph Le Guillou




Dans le cœur transpercé
de Jésus sont unis
le Royaume du Ciel
et la terre d'ici-bas
la source de la vie
pour nous se trouve là.

Ce cœur est cœur divin
Cœur de la Trinité
centre de convergence
de tous les cœur humains
il nous donne la vie
de la Divinité.


Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix
(Edith Stein)



Le Sacré-Cœur représente toutes les puissances d'aimer, divines et humaines, qui sont en Notre-Seigneur.
Père Marie-Eugène de l'Enfant Jésus

 



feuille d'annonces de la Basilique du Sacré-Coeur de Montmartre

 

 

 

 

 

 

 

     

The Cambrai Madonna

Notre Dame de Grâce

Cathédrale de Cambrai

 

 

 

Cathédrale Notre Dame de Paris 

   

Ordinations du samedi 27 juin 2009 à Notre Dame de Paris


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Magnificat

     



Solennité de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie à Notre-Dame de Paris


NOTRE DAME DES VICTOIRES

Notre-Dame des Victoires




... ma vocation, enfin je l’ai trouvée, ma vocation, c’est l’Amour !

 

 

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Voyages de Benoît XVI

 

SAINT PIERRE ET SAINT ANDRÉ

Saint Pierre et Saint André

 

BENOÎT XVI à CHYPRE 

 

Benedict XVI and Cypriot Archbishop Chrysostomos, Church of 

Salutation avec l'Archevêque Chrysostomos à l'église d' Agia Kyriaki Chrysopolitissa de Paphos, le vendredi 4 juin 2010

 

     

 

Benoît XVI en Terre Sainte  


 

Visite au chef de l'Etat, M. Shimon Peres
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Visite au mémorial de la Shoah, Yad Vashem




 






Yahad-In Unum

   

Vicariat hébréhophone en Israël

 


 

Mgr Fouad Twal

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SALVE REGINA

18 avril 2010 7 18 /04 /avril /2010 16:00

L'Evangile de ce Dimanche nous raconte une troisième apparition qui eut lieu à sept disciples seulement, sur les bords du lac de Génézareth, appelé aussi la mer de Tibériade , à cause de sa vaste étendue.

 

Rien de plus touchant que cette joie respectueuse des Apôtres à la vue de leur maître qui daigne leur servir un repas. Jean, le premier de tous, a senti la présence de Jésus ; ne nous en étonnons pas ; sa grande pureté éclaira l'œil de son âme, il est écrit : "Heureux ceux qui ont le cœur pur, car ils verront Dieu." Pierre se jette dans les flots pour être plus tôt arrivé près de son maître ; on reconnaît l'Apôtre impétueux, mais qui aime plus que les autres.

 

 Que de mystères ensuite dans cette admirable scène !

 

 Il y a d'abord une pêche ; c'est l'exercice de l'apostolat par la sainte Eglise. Pierre est le grand pêcheur ; c'est à lui de déterminer quand et comment il faut jeter le filet. Les autres Apôtres s'unissent à lui, et Jésus est avec tous. Il suit de l'œil la pêche, il la dirige ; car le résultat en est pour lui. Les poissons sont les fidèles ; car le chrétien, ainsi que nous l'avons déjà remarqué ailleurs, le chrétien, dans le langage des premiers siècles, est un poisson. Il sort de l'eau ; c'est dans l'eau qu'il puise la vie.

 

Nous avons vu comment l'eau de la mer Rouge fut propice aux Israélites. Dans notre Evangile, nous retrouvons encore le Passage : passage de l'eau du lac de Génézareth à la table du Roi du ciel. La pêche fut abondante, et il y a ici un mystère qu'il ne nous est pas donné encore de pénétrer. Ce n'est qu'au dernier jour du monde, quand la pêche sera complète, que nous comprendrons quels sont ces cent cinquante-trois gros poissons. Ce nombre mystérieux signifie, sans doute, autant de fractions de la race humaine, amenées successivement à l'Evangile par l'apostolat ; mais les temps n'étant pas accomplis encore, le livre demeure scellé.

 

De retour sur le rivage, les Apôtres se réunissent à leur maître ; mais voici qu'ils trouvent un repas préparé pour eux : un pain, avec un poisson rôti sur des charbons. Quel est ce Poisson qu'ils n'ont pas péché eux-mêmes, qui est soumis à l’ardeur du feu, et qui va leur servir de nourriture au sortir de l'eau ? L'antiquité chrétienne nous explique ce nouveau mystère : le Poisson, c'est le Christ qui a été éprouvé par les cuisantes douleurs de sa Passion, dans lesquelles l'amour  l’a dévoré comme un feu ; il est devenu l'aliment divin de ceux qui ont été purifiés en traversant l'eau. Nous avons expliqué ailleurs comment les premiers chrétiens avaient fait un signe de reconnaissance du mot Poisson en langue grecque, parce que les lettres de ce mot reproduisent dans cette langue les initiales des noms du Rédempteur.

 

 Mais Jésus veut unir dans un même repas, et lui-même, le Poisson divin, et ces autres poissons de l'humanité que le filet de saint Pierre a tirés des eaux. Le festin de la Pâque a la vertu de fondre en une même substance, par l'Amour, le mets et les convives, l'Agneau de Dieu et les agneaux ses frères, le Poisson divin et ces autres poissons qu'il s'est unis dans une indissoluble fraternité.

 

Ayant à traverser les flots de la mer orageuse du siècle, montons avec confiance sur le bois de la croix ; et livrons les voiles de notre foi au souffle favorable de l'Esprit-Saint. Le Christ assiste sur le rivage : et il nous donne une vision de son Eglise pleine de gloire et sans tache, lorsque nous voyons celle-ci  remplir de grands poissons ces filets qui  ne  rompent  pas. Il  veut que le navire ne quitte pas le côté droit ; parce que, à ce moment, il voulait nous représenter les justes seuls sous cette figure.

 

 Suivons et aimons la vérité de cet admirable mystère, et tenons-nous attachés avec force au principe de l'unité. Que nul ne se jette dans les schismes coupables, que nul n'ait le malheur de rompre les mailles des filets du Seigneur, en ce moment où on les tire sur le rivage.

 

 Méritons d'être comptés parmi ces mystiques poissons, destinés à devenir la nourriture du Seigneur, qui a daigné nous tirer du plus profond des eaux ; et puis que nous sommes ses membres les plus chers , purifions-nous par le sacrifice du salut.

 

 

DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique

 

 

Résurrection par Léonard Limosin

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18 avril 2010 7 18 /04 /avril /2010 06:00

et voici comment.

 

Il y avait là Simon-Pierre, avec Thomas (dont le nom signifie : Jumeau), Nathanaël, de Cana en Galilée, les fils de Zébédée, et deux autres disciples. Simon-Pierre leur dit : "Je m'en vais à la pêche." Ils lui répondent : "Nous allons avec toi." Ils partirent et montèrent dans la barque ; or, ils passèrent la nuit sans rien prendre.

 

Au lever du jour, Jésus était là, sur le rivage, mais les disciples ne savaient pas que c'était lui. Jésus les appelle : "Les enfants, auriez-vous un peu de poisson ?" Ils lui répondent : "Non." Il leur dit : "Jetez le filet à droite de la barque, et vous trouverez." Ils jetèrent donc le filet, et cette fois ils n'arrivaient pas à le ramener, tellement il y avait de poisson.

 

Alors, le disciple que Jésus aimait dit à Pierre : " C'est le Seigneur !" Quand Simon-Pierre l'entendit déclarer que c'était le Seigneur, il passa un vêtement, car il n'avait rien sur lui, et il se jeta à l'eau. Les autres disciples arrivent en barque, tirant le filet plein de poissons ; la terre n'était qu'à une centaine de mètres. En débarquant sur le rivage, ils voient un feu de braise avec du poisson posé dessus, et du pain.

 

Jésus leur dit : " Apportez donc de ce poisson que vous venez de prendre." Simon-Pierre monta dans la barque et amena jusqu'à terre le filet plein de gros poissons : il y en avait cent cinquante-trois. Et, malgré cette quantité, le filet ne s'était pas déchiré. Jésus dit alors : "Venez déjeuner." Aucun des disciples n'osait lui demander : "Qui es-tu ?" Ils savaient que c'était le Seigneur.

 

Jésus s'approche, prend le pain et le leur donne, ainsi que le poisson. C'était la troisième fois que Jésus ressuscité d'entre les morts se manifestait à ses disciples.

 

Quand ils eurent déjeuné, Jésus dit à Simon-Pierre : " Simon, fils de Jean, m'aimes-tu plus que ceux-ci ?" Il lui répond : "Oui, Seigneur, je t'aime, tu le sais." Jésus lui dit : "Sois le berger de mes agneaux."

 

Il lui dit une deuxième fois : " Simon, fils de Jean, m'aimes-tu ?" Il lui répond : "Oui, Seigneur, je t'aime, tu le sais." Jésus lui dit : "Sois le pasteur de mes brebis."

 

Il lui dit, pour la troisième fois : " Simon, fils de Jean, est-ce que tu m'aimes ?" Pierre fut peiné parce que, pour la troisième fois, il lui demandait : " Est-ce que tu m'aimes ?" et il répondit : "Seigneur, tu sais tout : tu sais bien que je t'aime." Jésus lui dit : "Sois le berger de mes brebis. Amen, amen, je te le dis : quand tu étais jeune, tu mettais ta ceinture toi-même pour aller là où tu voulais ; quand tu seras vieux, tu étendras les mains, et c'est un autre qui te mettra ta ceinture, pour t'emmener là où tu ne voudrais pas aller."

 

Jésus disait cela pour signifier par quel genre de mort Pierre rendrait gloire à Dieu.

 

Puis il lui dit encore : " Suis-moi."

 

 

Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 

 

Apparition de Jésus sur le bord du lac de Tibériade 

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17 avril 2010 6 17 /04 /avril /2010 08:00

et contemplons-la de nouveau au milieu des joies de la résurrection de son fils.

 

Elle avait traversé avec lui la mer des douleurs ; pas une des souffrances de Jésus qu'elle n'eût ressentie dans la mesure possible à une créature ; pas une des grandeurs de la résurrection du Rédempteur qui ne lui soit communiquée dans la même mesure. Il était juste que celle à laquelle Dieu avait accordé la grâce et le mérite de participer à l'œuvre de la Rédemption, eût aussi sa part dans les prérogatives de son fils ressuscité. Son âme s'éleva à des hauteurs nouvelles ; la grâce l'inonda de faveurs qu'elle n'avait pas reçues jusque-là, et ses œuvres ainsi que ses sentiments en devinrent plus célestes encore.

 

 Jésus, en se montrant à elle la première, au moment qui suivit sa résurrection, lui a communiqué dans ses divins embrassements cette vie nouvelle où il est entré ; et nous ne devons pas nous en étonner, puisque nous savons que le simple chrétien qui, purifié par la compassion aux douleurs de Jésus, s'unit ensuite, avec la sainte Eglise, au sublime mystère de la Pâque, devient aussi participant de la vie du Sauveur ressuscité. Cette transformation qui en nous est faible, et souvent, hélas ! trop fugitive, s'opéra en Marie dans toute la plénitude qu'appelaient à la fois sa haute vocation et son incomparable fidélité ; et l'on pouvait dire d'elle, bien autrement que de nous, qu'elle était véritablement ressuscitée en son fils.

 

 En songeant à ces quarante jours durant lesquels Marie doit encore posséder son divin fils sur la terre, notre souvenir se reporte à ces autres quarante jours où nous la vîmes penchée sur le berceau de Jésus nouveau-né. Alors nous entourions de nos tendres hommages cette heureuse mère allaitant le plus chéri des fils ; on entendait les concerts des Anges, on voyait arriver les bergers et bientôt les Mages ; tout était douceur, charme et attendrissement. Mais l'Emmanuel que nos yeux contemplaient alors avec tant de délices nous frappait surtout par son humilité ; en lui nous reconnaissions l'Agneau venu pour effacer les péchés du monde : rien n'annonçait encore le Dieu fort. Quel changement s'est opéré depuis cette époque de touchante mémoire ! Avant d'arriver aux joies qui l'inondent en ce moment, que de douleurs ont assiégé le cœur de Marie ! Le glaive prédit par Siméon est brisé pour toujours ; mais combien sa pointe fut acérée et son tranchant cruel !

 

Aujourd'hui, Marie peut dire avec le Prophète : " Autant les angoisses de mon cœur furent vives et poignantes, autant le bonheur le ravit aujourd’hui." L'Agneau, le tendre Agneau est devenu le Lion superbe de la tribu de Juda, et Marie, mère de l'enfant de Bethléhem, est mère aussi du puissant triomphateur.

 

 Avec quelle complaisance ce vainqueur de la mort étale aux yeux de Marie les splendeurs de sa gloire ! Le voilà tel qu'il devait paraître après l'accomplissement de sa mission, ce divin Roi des siècles qu'elle a porté neuf mois dans son sein, qu'elle a nourri de son lait, qui éternellement, tout Dieu qu'il est, l'honorera comme sa mère.

 

Durant les quarante jours de la résurrection, il l'entoure de toutes les recherches de sa tendresse, il aime à combler ses vœux maternels en se montrant fréquemment à elle. Qu'elles sont touchantes et intimes, ces entrevues du fils et de la mère ! Que de sentiment dans le regard de Marie contemplant son Jésus, si différent de ce qu'il paraissait naguère et cependant toujours le même ! Ses traits si familiers à Marie ont pris un éclat inconnu à la terre ; les plaies restées imprimées sur ses membres les embellissent des rayons d'une lumière ineffable, en bannissant tout souvenir de douleur.

 

Parlerons-nous du regard de Jésus contemplant Marie, sa chaste mère, son associée dans l'œuvre du salut des hommes, la créature parfaite, digne de plus d'amour que tous les êtres ensemble ? Quels entretiens que ceux d'un tel fils avec une telle mère, à la veille de l'Ascension, de ce départ qui doit encore, pour quelque temps, les séparer l'un de l'autre ! Nul mortel n'oserait entreprendre de raconter les divins épanchements auxquels ils se livrent durant ces trop courts instants : l'éternité nous les révélera ; mais notre cœur, s'il aime le fils et la mère, doit en pressentir quelque chose. Jésus veut dédommager Marie des délais que le ministère de Mère des hommes lui impose encore ici-bas ; Marie, plus heureuse qu'autrefois la sœur de Marthe, écoute sa parole, et s'en nourrit dans l'extase de l'amour.

 

 Heures trop rapides et trop rares, qui serez suivies d'une trop longue absence, coulez plus lentement, et laissez à la Mère de Jésus le temps de se rassasier de la vue et des caresses du plus cher et du plus beau des enfants des hommes ! Ô Marie, par ces heures de félicité qui compensèrent les heures si longues et si amères de la Passion de votre fils, demandez pour nous qu'il daigne se faire sentir et goûter à nos cœurs dans cette vallée de larmes où "nous sommes en voyage loin de lui", en attendant l'heureux moment où nous nous réunirons à lui pour n'en être plus séparés.

 

DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique

 

 

La Mère des Douleurs

 

 

Les Sept Douleurs de la Vierge

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16 avril 2010 5 16 /04 /avril /2010 13:00

Après avoir glorifié l'Agneau de Dieu, et salué le passage du Seigneur à travers  l'Egypte où il vient d'exterminer nos ennemis ; après avoir célébré les merveilles de cette eau qui nous délivre et nous introduit dans la Terre de promission ; si maintenant nous reportons nos regards sur le divin Chef dont tous ces prodiges annonçaient et préparaient le triomphe, nous nous sentons éblouis de tant de gloire.

 

Comme le prophète de Pathmos, nous nous prosternons aux pieds de cet Homme-Dieu, jusqu'à ce qu'il nous dise, à nous aussi : "Ne craignez point : je suis le premier et le dernier ; je suis vivant et j'ai été mort ; je vis dans les siècles des siècles, et je tiens les clefs de la mort et du tombeau."

 

 Il est maître, en effet, désormais de celle qui l'avait tenu captif ; il tient les clefs du tombeau ; c'est-à-dire, selon le langage de l'Ecriture, il commande à la mort ; elle lui est soumise sans retour. Or le premier usage qu'il fait de sa victoire, c'est de l'étendre à la race humaine tout entière. Adorons cette infinie bonté ; et fidèles au désir de la sainte Eglise, méditons aujourd'hui la Pâque dans ses rapports avec chacun de nous.

 

 Le Fils de Dieu dit à l'Apôtre bien-aimé : " Je suis vivant et j'ai été mort" ; par la vertu de la Pâque , le jour viendra où nous dirons aussi avec l'accent du triomphe : "Nous sommes vivants, et nous avons été morts."

 

 La mort nous attend ; elle est prête à nous saisir ; nous ne fuirons pas sa faux meurtrière. "La mort est la solde du péché", dit le livre sacré ; avec cette explication, tout est compris : et la nécessité de la mort, et son universalité. La loi n'en est pas moins dure ; et nous ne pouvons nous empêcher de voir un effrayant désordre dans cette rupture violente du lien qui unissait ensemble, dans une vie commune, ce corps et cette âme que Dieu avait lui-même unis. Si nous voulons comprendre la mort telle qu'elle est, souvenons-nous que Dieu créa l'homme immortel ; nous nous rendrons raison alors de l'invincible horreur que la destruction inspire à l'homme, horreur qui ne peut être surmontée que par un sentiment supérieur à tout égoïsme, par le sentiment du sacrifice. Il y a dans la mort de chaque homme un monument honteux du péché, un trophée pour l'ennemi du genre humain ; et pour Dieu même il y aurait humiliation, si sa justice n'y paraissait, et ne rétablissait ainsi l'équilibre.

 

 Quel sera donc le désir de l'homme, sous la dure nécessité qui l'opprime ? Aspirer à ne pas mourir ? Ce serait folie. La sentence est formelle, et nul n'y échappera. Se flatter de l'espoir qu'un jour ce corps, qui devient d'abord un cadavre, et qui ensuite se dissout jusqu'à ne plus laisser la moindre trace visible de lui-même, pourrait revivre et se sentir uni de nouveau à l'âme, pour laquelle il avait été créé ? Mais qui opérera cette réunion impossible d'une  substance immortelle avec une autre substance qui lui fut unie un jour, et qui depuis semble être retournée aux éléments desquels elle avait été empruntée ? Ô homme ! il en est pourtant ainsi. Tu ressusciteras ; ce corps oublié, dissous, anéanti en apparence, revivra et te sera rendu. Que dis-je ? aujourd'hui même il sort du tombeau, en la personne de l'Homme-Dieu ; notre résurrection future s'accomplit dès aujourd'hui dans la sienne ; il devient aujourd'hui aussi certain que nous ressusciterons qu'il est assuré que nous mourrons ; et c'est là encore la Pâque.

 

 Dieu, dans son courroux salutaire, cacha d'abord à l'homme cette merveille de son pouvoir et de sa bonté. Sa parole fut dure à Adam : "Tu mangeras ton pain à la sueur de ton front, jusqu'à ce que tu retournes dans la terre de laquelle tu as été tiré ; car tu es poussière, et tu retourneras dans la poussière". Pas un mot, pas une allusion qui donne au coupable la plus légère espérance au sujet de cette portion de lui-même vouée ainsi à la destruction, à la honte du sépulcre, il fallait humilier l'ingrat orgueil qui avait voulu s'élever jusqu'à Dieu. Plus tard, le grand mystère fut manifesté, quoique avec mesure ; et il y a quatre mille ans, un homme dont le corps, dévoré d'affreux ulcères, tombait par lambeaux, pouvait dire déjà : "Je sais que j'ai un Rédempteur qui est vivant, et qu'au dernier jour je me lèverai de terre ; que mes membres seront de nouveau recouverts de ma peau, et que je verrai Dieu dans ma chair. Cette espérance repose dans mon cœur." (JOB. XIX, 25-27.)

 

 Mais pour que l'attente de Job se réalisât, il fallait que ce Rédempteur, en qui il espérait, parût sur la terre, qu'il vint attaquer la mort, lutter corps à corps avec elle, qu'il la terrassât enfin. Il est venu au temps marqué, non pour faire que nous ne mourions pas : l'arrêt est trop formel ; mais pour mourir lui-même, et ôter ainsi à la mort tout ce qu'elle avait de dur et d'humiliant. Semblable à ces médecins généreux que l'on a vus s'inoculer à eux-mêmes le virus de la contagion, il a commencé, selon l'énergique expression de saint Pierre, par "absorber la mort". Mais la joie de cette ennemie de l'homme a été courte ; car il est ressuscité pour ne plus mourir, et il a acquis en ce jour le même droit à nous tous. De ce moment, nous avons dû considérer le tombeau sous un nouvel aspect. La terre nous recevra, mais pour nous rendre, comme elle rend l'épi, après avoir reçu le grain de blé. Les éléments , au jour marqué, seront contraints, par la puissance qui les tira du néant, de restituer ces atomes qu'ils n'avaient reçus qu'en dépôt ; et au son de la trompette de l'Archange, le genre humain tout entier se lèvera de terre, et proclamera la dernière victoire sur la mort. Pour les justes ce sera la Pâque : mais une Pâque qui ne sera que la suite de celle d'aujourd'hui.

 

 Avec quel ineffable bonheur nous retrouverons cet ancien compagnon de notre âme, cette partie essentielle de notre être humain, dont, nous aurons été séparés si longtemps ! Depuis des siècles, peut-être, nos âmes étaient ravies dans la vision de Dieu ; mais notre nature d'hommes n'était pas représentée tout entière dans cette béatitude souveraine ; notre félicité, qui doit être aussi la félicité du corps, n'avait pas son complément ; et au sein de cette gloire, de ce bonheur, il restait encore une trace non effacée du châtiment qui frappa la race humaine, dès les premières heures de son séjour sur la terre. Pour récompenser les justes par sa vue béatifique, le grand Dieu a daigné ne pas attendre le moment où leurs corps glorieux seront réunis aux âmes qui les animèrent et les sanctifièrent ; mais le ciel tout entier aspire à cette dernière phase du sublime mystère de la Rédemption de l'homme. Notre Roi, notre Chef divin qui, du haut de son trône, prononce avec majesté ces paroles : "Je suis vivant, et j'ai été mort", veut que nous les répétions à notre tour dans l'éternité. Marie qui, trois jours après son trépas, reprit sa chair immaculée, désire voir autour d'elle, dans leur chair purifiée par l'épreuve du tombeau, les innombrables fils qui l'appellent leur Mère.

 

 Les saints Anges, dont les élus de la terre doivent renforcer les rangs, se réjouissent dans l'attente du magnifique spectacle qu'offrira la cour céleste, lorsque les corps des hommes glorifiés, comme les fleurs du monde matériel, émailleront de leur éclat la région des esprits. Une de leurs joies est de contempler par avance le corps resplendissant du divin Médiateur qui, dans son humanité, est leur Chef aussi bien que le nôtre ; d'arrêter leurs regards éblouis sur l'incomparable beauté dont resplendissent les traits de Marie qui est aussi leur Reine. Quelle fête complète sera donc pour eux le moment où leurs frères de la terre, dont les âmes bienheureuses jouissent déjà avec eux de la félicité, se revêtiront du manteau de cette chair sanctifiée qui n'arrêtera plus les rayons de l'esprit , et mettra enfin les habitants du ciel en possession de toutes les grandeurs et de toutes les beautés de la création ! Au moment où, dans le sépulcre, Jésus, rejetant les linceuls qui le retenaient, se dressa ressuscité dans toute sa force et sa splendeur, les Anges qui l'assistaient furent saisis d'une muette admiration à la vue de ce corps qui leur était inférieur par sa nature, mais que les splendeurs de la gloire rendaient plus éclatant que ne le sont les plus radieux des Esprits célestes ; avec quelles acclamations fraternelles n'accueilleront-ils pas les membres de ce Chef victorieux se revêtant de nouveau d'une livrée glorieuse à jamais, puisqu'elle est celle d'un Dieu !

 

 L'homme sensuel est indifférent à la gloire et à la félicité du corps dans l'éternité ; le dogme de la résurrection de la chair ne le touche pas. Il s'obstine à ne voir que le présent ; et, dans cette préoccupation grossière, son corps n'est pour lui qu'un jouet dont il faut se hâter de profiter car il ne dure pas. Son amour pour cette pauvre chair est sans respect ; voilà pourquoi il ne craint pas de la souiller, en attendant qu'elle aille aux vers, sans avoir reçu d'autre hommage qu'une préférence égoïste et ignoble. Avec cela, l'homme sensuel reproche à l'Eglise d'être l'ennemie du corps ; à l'Eglise qui ne cesse d'en proclamer la dignité et les hautes destinées. C'est trop d'audace et d'injustice. Le christianisme nous avertit des dangers que l'âme court de la part du corps ; il nous révèle la dangereuse maladie que la chair a contractée dans la souillure originelle, les moyens que nous devons employer pour "faire servir à la justice nos membres qui pourraient se prêter à l'iniquité" ; mais, loin de chercher à nous déprendre de l'amour de notre corps, il nous le montre destiné à une gloire et à une félicité sans fin. Sur notre lit funèbre, l'Eglise l'honore par le Sacrement de l'Huile sainte, dont  elle marque tous ses sens pour l'immortalité ; elle préside aux adieux que l'âme adresse à ce compagnon de ses combats, jusqu'à la future et éternelle réunion ; elle brûle respectueusement l'encens autour de cette dépouille mortelle devenue sacrée depuis le jour où l'eau du baptême coula sur elle ; et à ceux qui survivent elle adresse avec une douce autorité ces paroles : "Ne soyez pas tristes comme ceux qui n'ont point d'espérance". Or quelle est notre espérance, sinon celle qui consolait Job : Dans ma propre chair, je verrai Dieu ?

 

 C'est ainsi que notre sainte foi nous révèle l'avenir de notre corps, et favorise, en l'élevant, l'amour d'instinct que l'âme porte à cette portion essentielle de notre être. Elle enchaîne indissolublement le dogme de la Pâque à celui de la résurrection de notre chair ; et l'Apôtre ne fait pas difficulté de nous dire que "si le Christ n'était pas ressuscité , notre foi serait vaine ; de même que si la résurrection de la chair n'avait pas lieu, celle de Jésus-Christ aurait été superflue" ; tant est étroite la liaison de ces deux vérités qui n'en font, pour ainsi dire , qu'une seule. Aussi devons-nous voir un triste signe de l'affaiblissement du véritable sentiment de la foi, dans l'espèce d'oubli où semble tombé, chez un grand nombre de fidèles, le dogme capital de la résurrection de la chair. Ils le croient, assurément, puisque le Symbole le leur impose ; ils n'ont pas même à ce sujet l'ombre d'un doute ; mais l'espérance de Job est rarement l'objet de leurs pensées et de leurs aspirations. Ce qui leur importe pour eux-mêmes et pour les autres, c'est le sort de l'âme après cette vie ; et certes, ils ont grandement raison ; mais le philosophe aussi prêche l'immortalité de l'âme et les récompenses pour le juste dans un monde meilleur. Laissez-le donc répéter la leçon qu'il a apprise de vous, et montrez que vous êtes chrétiens ; confessez hardiment la Résurrection de la chair, comme fit Paul dans l'Aréopage. On vous dira peut-être, ainsi qu'il lui fut dit : "Nous vous entendrons une autre fois sur ce sujet" ; mais que vous importe ? vous aurez rendu hommage à celui qui a vaincu la mort, non seulement en lui-même , mais en vous ; et vous n'êtes en ce monde que pour rendre témoignage à la vérité révélée, et par vos paroles et par vos œuvres.

 

 Lorsque l'on parcourt les peintures murales des Catacombes de Rome, on est frappé d'y rencontrer partout les symboles de la résurrection des corps ; c'est, avec le Bon Pasteur, le sujet qui se retrouve le plus souvent sur ces fresques de l'église primitive ; tant ce dogme fondamental du christianisme occupait profondément les esprits, à l'époque où l'on ne pouvait se présenter au baptême sans avoir rompu violemment avec le sensualisme. Le martyre était le sort au moins probable de tous les néophytes ; et quand l'heure de confesser leur foi était arrivée, pendant que leurs membres étaient broyés ou disloqués dans les tortures, on les entendait, ainsi que leurs Actes en font foi à chaque page, proclamer le dogme de la résurrection de la chair comme l'espérance qui soutenait leur courage. Plusieurs d'entre nous ont besoin de s'instruire à cet exemple, afin que leur christianisme soit complet, et s'éloigne toujours davantage de cette philosophie qui prétend se passer de Jésus-Christ, tout en dérobant çà et là quelques lambeaux de ses divins enseignements.

 

L'âme est plus que le corps ; mais dans l'homme le corps n'est ni un étranger, ni une superfétation passagère. C'est à nous de le conserver avec un souverain respect pour ses hautes destinées ; et si, dans son état présent, nous devons le châtier, afin qu'il ne se perde pas et l'âme avec lui, ce n'est pas dédain, c'est amour. Les martyrs et les saints pénitents ont aimé leur corps plus que ne l'aiment les voluptueux ; en l'immolant, afin de le préserver du mal, ils l'ont sauvé ; en le flattant, les autres l'exposent au plus triste sort. Que l'on y prenne garde : l'alliance du sensualisme avec le naturalisme est facile à conclure. Le sensualisme suppose la destinée de l'homme autre qu'elle n'est, afin de pouvoir le dépraver sans remords ; le naturalisme craint les vues de la foi ; mais c'est par la foi seule que l'homme peut pénétrer son avenir et sa fin. Que le chrétien se tienne donc pour averti ; et si, en ces jours, son cœur ne tressaille pas d'amour et d'espérance à la vue de ce que le Fils de Dieu a fait pour nos corps, en ressuscitant glorieux, qu'il sache que la foi est faible en lui ; et s'il ne veut pas périr, qu'il s'attache désormais avec une entière docilité à la parole de Dieu, qui seule lui révélera ce qu'il est dès à présent, et ce qu'il est appelé à devenir.

 

DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique

 

Resurrection of the Flesh

Fresque de Signorelli : Résurrection de la chair

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15 avril 2010 4 15 /04 /avril /2010 08:00

Les Apôtres et les saintes femmes ne sont pas les seuls à jouir de la présence de notre divin ressuscité ; un peuple innombrable de justes, dont il est le roi bien-aimé. réclame aussi la faveur de le voir et de l'entretenir dans sa sainte humanité. Distraits par les magnificences de la Résurrection, nous avons quelque peu perdu de vue ces vénérables captifs que l'âme bienheureuse du Rédempteur alla visiter, durant les heures de la mort, dans les prisons souterraines où tant d'amis de Dieu groupés autour d'Abraham attendaient le lever de la lumière éternelle.

 

Depuis l'heure de None du grand Vendredi jusqu'au point du jour du Dimanche, l'âme divine de l'Emmanuel demeura avec ces heureux prisonniers qu'il mit par sa vue en possession de la béatitude suprême. Mais l'heure étant arrivée où le vainqueur de la mort allait entrer dans son triomphe, il ne pouvait laisser captives derrière lui ces âmes désormais affranchies par sa mort et sa résurrection. Au moment marqué, l'âme de Jésus s'élance des profondeurs de la terre jusqu'au sein du sépulcre, où elle revient animer pour jamais son corps glorieux ; et la foule des âmes saintes, remontant des limbes à sa suite, lui sert de cortège, en tressaillant de bonheur.

 

Ces âmes, au jour de l'Ascension, formeront sa cour, et s'élèveront avec lui ; mais la porte du ciel est encore fermée ; elles doivent attendre l'expiration des quarante jours que le Rédempteur va consacrer à l'édification de son Eglise. Invisibles aux regards des mortels, elles planent au-dessus de cette humble demeure qui fut la leur, et où elles ont conquis la récompense éternelle. Notre premier père revoit cette terre qu'il cultiva à la sueur de son front ; Abel admire la puissance du sang divin qui a crié pour la miséricorde, tandis que le sien n'implorait encore que la justice ; Noé parcourt du regard cette multitude d'hommes qui couvre le globe, issue tout entière de ses trois fils ; Abraham, le Père des croyants, Isaac et Jacob saluent l'heureux moment où va s'accomplir sur le monde la promesse qui leur fut faite, que toutes les générations seraient bénies en Celui qui devait sortir de leur race ; Moïse retrouve son peuple, au sein duquel le divin envoyé "plus grand que lui", qu'il avait annoncé, a trouvé si peu de disciples et tant d'ennemis ; Job, qui représente les élus de la gentilité, est tout entier à la joie de voir "ce Rédempteur vivant", en lequel il espérait dans son infortune ; David, saisi d'un saint enthousiasme, prépare pour l'éternité des cantiques plus beaux encore à la louange de l'Epoux divin de la nature humaine ; Isaïe et les autres Prophètes voient de leurs yeux l'accomplissement littéral de tout ce qu'ils ont prédit ; enfin l'armée entière des justes, dont les rangs sont formés des élus de tout siècle et de toute nation, contemple avec regret les traces honteuses du polythéisme et de l'idolâtrie qui ont envahi une si grande partie de la terre, et appelle de toute l'ardeur de ses désirs le moment où la trompette évangélique va retentir pour réveiller de leur fatal sommeil tant de peuples assis sous les ombres de la mort.

 

Mais de même qu'au jour où les élus sortiront de leurs tombeaux, ils s'élanceront dans les airs au-devant du Christ, semblables, nous dit le Sauveur, "à des aigles qu'une même proie a rassemblés" ; ainsi les âmes bienheureuses aiment à se grouper autour de leur libérateur. Il est leur aimant ; sa vue les nourrit, et les communications avec lui leur causent d'ineffables délices. Jésus condescend aux désirs de "ces bénis de son Père" qui sont à la veille de "posséder le royaume qui leur est préparé depuis la création du monde" ; il se laisse suivre et accompagner par eux, et les heures qui retardent le solennel triomphe de l'Ascension leur paraissent couler avec moins de lenteur.

 

 Avec quel attendrissement le fidèle et chaste Joseph, à l'ombre de son fils adoptif qui est en même temps son créateur, contemple sa virginale épouse, devenue au pied de la croix la Mère des hommes ! Qui pourrait décrire le bonheur d'Anne et de Joachim, à la vue de leur auguste fille que désormais "toutes les générations appelleront Bienheureuse" ? Et Jean le Précurseur, sanctifié dès le sein de sa mère à la voix de Marie, quelle félicité est la sienne de revoir celle qui a donné au monde l'Agneau qui en efface tous les péchés ! Avec quels regards de tendresse les âmes bienheureuses considèrent les Apôtres, ces futurs conquérants de la terre, que leur Maître en ce moment arme pour les combats ! C'est par eux que la terre, rappelée bientôt à la connaissance du vrai Dieu, enverra au ciel de nombreux élus qui monteront sans interruption, jusqu'au jour où le temps cessera d'être, et où l'éternité planera seule sur l'œuvre de Dieu.

 

Honorons aujourd'hui les augustes et invisibles témoins des préparatifs de la divine miséricorde pour le salut du monde.

 

 Bientôt nos regards suivront leur vol vers la patrie céleste, dont ils iront prendre possession au nom de l'humanité rachetée. Des limbes à l'empirée la distance est longue ; gardons souvenir de leur station de quarante jours dans leur première patrie, théâtre de leurs épreuves et de leurs vertus. En revoyant la terre, ces glorieux ancêtres l'ont sanctifiée, et la route qu'ils vont bientôt suivre sur les pas du Rédempteur, restera ouverte pour nous.

  

DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique

 

La Résurrection par Passignano

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14 avril 2010 3 14 /04 /avril /2010 08:00

Si la sainte humanité de Jésus ressuscité resplendit de mille et mille rayons, n'allons pas croire qu'entouré d'une si  vive splendeur il soit devenu inaccessible aux mortels. Sa bonté, sa condescendance sont restées les mêmes, et l'on dirait plutôt que sa divine familiarité avec les enfants des hommes est devenue plus empressée et plus touchante. Que de traits ineffables n'avons-nous pas vus se succéder dans la radieuse Octave de la Pâque !

 

Rappelons-nous son aimable prévenance à l'égard des saintes femmes, quand il les rencontre et les salue, sur la route du tombeau ; l'épreuve aimable qu'il fait subir à Madeleine en lui apparaissant sous les dehors d'un jardinier ; l'intérêt avec lequel il accoste les deux disciples sur le chemin d'Emmaüs, se mêle à leur conversation, et les dispose doucement à le reconnaître ; son apparition aux dix, le soir du dimanche, où il leur donne le salut de paix, leur livre à palper ses membres divins, et condescend jusqu'à manger sous leurs veux ; l'aisance avec laquelle, huit jours après, il oblige Thomas à vérifier les stigmates de la Passion ; la rencontre au bord du lac de Génézareth, où il daigne encore favoriser la pèche de ses disciples, et leur offre un repas sur le rivage : tous ces traits ineffables nous révèlent assez combien les rapports de Jésus ressuscité furent intimes et pleins de charme durant ces quarante jours.

 

 Nous reviendrons sur les relations qu'il entretint avec sa sainte Mère ; aujourd'hui considérons-le au milieu de ses disciples, auxquels il se montre assez fréquemment pour que saint Luc ait pu nous dire "qu'il leur apparut pendant quarante jours". Le collège apostolique est réduit à onze membres ; car la place du traître Judas ne doit être remplie qu'après le départ du Seigneur, à la veille du jour où l'Esprit divin descendra.

 

Qu'ils sont beaux à contempler dans leur simplicité, ces futurs messagers de la paix au milieu des nations ! Naguère faibles dans la foi, hésitants, oublieux de tout ce qu'ils avaient vu et entendu, ils s'étaient éloignés de leur Maître au moment du péril ; ainsi qu'il le leur avait prédit, ses humiliations et sa mort les avaient scandalisés ; la nouvelle de sa résurrection les avait trouvés indifférents et même incrédules ; mais il s'est montré si indulgent, ses reproches étaient si doux, que bientôt ils ont retrouvé la confiance et l'abandon qu'ils avaient avec lui durant sa vie mortelle. Pierre, qui s'est montré le plus infidèle, après avoir été le plus vain, a repris ses relations familières avec son Maître ; une épreuve particulière l'attend d'ici peu de jours ; mais toute l'attention des Apôtres est concentrée en leur Maître.

 

 Leurs yeux sont ravis de son éclat ; sa parole a pour eux un charme tout nouveau ; mais aujourd'hui ils comprennent mieux son langage. Eclairée par les divins mystères de la Passion et de la Résurrection, leur vue est plus ferme et s'élève plus haut. Au moment de les quitter, le Sauveur multiplie ses enseignements ; ils écoutent avec avidité ce complément des instructions qu'il leur donna autrefois. Ils savent que le moment approche où ils ne l'entendront plus ; maintenant il s'agit de recueillir ses dernières volontés, et de se rendre aptes à remplir pour sa gloire la mission qui va s'ouvrir pour eux. Ils ne pénètrent pas encore tous les mystères qu'ils seront chargés d'annoncer aux nations ; leur mémoire aurait de la peine à retenir de si hauts et si vastes enseignements ; mais Jésus leur annonce l'arrivée prochaine de l'Esprit divin qui doit non seulement fortifier leur courage, mais développer encore leur intelligence, et les faire ressouvenir de tout ce que leur Maître leur aura enseigné.

 

 Un autre groupe attire aussi nos regards : c'est celui des saintes femmes. Ces fidèles compagnes du Rédempteur qui l'ont suivi au Calvaire, et qui en retour ont les premières goûté les allégresses de la résurrection, avec quelle bonté leur Maître les félicite et les encourage ! avec quelle touchante recherche il aime à reconnaître leur dévouement ancien et nouveau ! Autrefois, comme nous l'apprend le saint Evangile, elles pourvoyaient à sa subsistance ; maintenant qu'il n'a plus besoin des aliments terrestres, c'est lui qui les nourrit de sa chère présence ; elles le voient, elles l'entendent, et la pensée qu'il doit bientôt leur être enlevé redouble encore le charme de ces dernières heures.

 

 Glorieuses mères du peuple chrétien, ancêtres illustres de notre foi, nous les retrouverons au Cénacle, le jour où l'Esprit-Saint s'arrêtera sur elles en langues de feu comme sur les Apôtres. Leur sexe devait être représenté en ce moment où la sainte Eglise sera déclarée à la face de toutes les nations, et les femmes du Calvaire et du Sépulcre avaient droit par-dessus tous de prendre part aux divines splendeurs de la Pentecôte.

 

DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique

 

 

Christ Apparaissant à Sa Mère

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13 avril 2010 2 13 /04 /avril /2010 08:00

s'écriait le prophète Zacharie cinq siècles avant la naissance de notre Emmanuel.

 

Le même cri respectueux s'échappe de nos cœurs, lorsque, contemplant la gloire inénarrable de Jésus ressuscité, nos regards rencontrent les plaies dont son corps tout radieux est marqué. Ses mains, ses pieds portent la trace des clous, son côté celle du coup de lance ; et ces plaies sont profondes comme elles l'étaient lorsqu'il fut descendu de la croix. "Enfonce ici ton doigt", dit-il à Thomas, en lui présentant ses mains : "mets ta main dans l'ouverture de mon a côté".

 

 Nous sortons de voir cette scène imposante où la vérité de la résurrection fut rendue plus sensible encore par l'incrédulité du disciple ; mais ce fait nous apprend en même temps que Jésus sortant du tombeau, huit jours auparavant, avait conservé sur sa chair glorifiée les stigmates de sa passion. Dès lors il devait les garder éternellement ; car aucun changement ne peut plus avoir lieu dans sa personne : il demeure ce qu'il est pour l'éternité. N'allons pas croire cependant que ces stigmates qui rappellent le Calvaire atténuent sa gloire en quoi que ce soit. S'il les conserve, c'est qu'il le veut ainsi ; et il le veut ainsi, parce que ces cicatrices, loin d'attester sa défaite et son infirmité, proclament au contraire sa force invincible et son triomphe. Il a vaincu la mort, et les plaies qu'il a reçues dans la lutte sont le souvenir de sa victoire. Il faut donc que le ciel le voie entrer au jour de son Ascension, éblouissant les regards des Anges par les rayons qui émanent de ses membres transpercés. A son exemple, ses martyrs, vainqueurs aussi de la mort, resplendiront d'un éclat tout spécial aux parties de leurs corps que les tortures ont sillonnées : telle est la doctrine des saints Pères.

 

 Et ne doit-il pas, notre divin ressuscité, exercer du haut de son trône la sublime médiation pour laquelle il a revêtu notre chair, désarmant sans cesse la trop juste colère de son Père, intercédant pour nous, et faisant descendre sur la terre les grâces qui sauvent les hommes ? L'éternelle justice réclame ses droits, tout est à craindre pour les pécheurs ; mais l'Homme-Dieu interposant ses membres marqués du sceau de sa passion, arrête la foudre prête à éclater, et la miséricorde prévaut encore une fois sur la rigueur. Ô plaies sacrées, ouvrage de nos péchés , et devenues ensuite notre bouclier, après vous avoir vénérées sanglantes dans toute la componction de nos cœurs, nous vous adorons au ciel comme la noble parure de notre Emmanuel ; partout vous êtes notre espérance et notre sauvegarde.

 

 Cependant un jour viendra où ces augustes stigmates, sans rien perdre de leur splendeur aux yeux des Anges, se révéleront aux hommes, et seront pour plusieurs un objet de confusion et d'épouvante. "Ils verront en ce jour Celui qu'ils ont transpercé", nous dit le Prophète. Les ineffables douleurs de la passion, les joies non pareilles de la résurrection, dédaignées, méconnues, foulées aux pieds, auront préparé la plus terrible vengeance, la vengeance d'un Dieu qui ne peut avoir été en vain crucifié, et qui ne peut être ressuscité en vain. On comprend alors ce cri d'effroi : "Montagnes, tombez sur nous ! rochers, couvrez-nous ! dérobez-nous la vue de ces plaies vengeresses qui n'envoient plus sur nous les rayons de la miséricorde, mais nous lancent aujourd'hui les éclairs d'un implacable courroux."

 

Ô plaies sacrées de notre divin ressuscité, en ce jour terrible soyez propices à tous ceux auxquels la Pâque a rendu la vie. Heureux ceux qui durant ces quarante jours eurent la faveur de vous contempler ! heureux serons-nous nous-mêmes, si nous vivons en vous aimant, en vous vénérant.

 

Empruntons les sentiments de saint Bernard, et disons avec lui :

 

" Quel plus sûr asile que les plaies du Sauveur pour celui qui est faible ? Pour moi, je m'y trouve d'autant plus en sécurité, qu'il est plus puissant pour sauver. Le monde frémit de rage, la chair fait sentir son poids, le démon tend ses embûches, je ne succombe pas, fondé que je suis sur la pierre ferme.   

" Mon péché est grand ; ma conscience en est troublée, mais mon trouble n'ira pas jusqu'au désespoir ; car je me souviens des plaies du Seigneur. N'est-ce pas pour nos iniquités a qu'il a été blessé ? Ce qui me manque, je vais le prendre dans le Cœur même du Seigneur, source de miséricorde. Il est des ouvertures par lesquelles cette miséricorde jaillit jusque sur moi. En perçant ses mains et ses pieds, en ouvrant son côté, ils m'ont fourni le moyen de goûter combien le Seigneur est doux. Le Seigneur voulait faire la paix avec moi, et je ne le savais pas ; car quel est celui qui connaît les pensées du Seigneur ?

" Mais le fer en pénétrant les membres divins m'a donné l'intention du Seigneur. Et que vois-je et qu'entends-je ? c'est le clou lui-même, c'est la blessure elle-même qui me crient que Dieu est dans le Christ afin de se réconcilier avec le monde. Si le fer de la lance est allé jusqu'à son Cœur, c'était afin que ce Cœur sût compatir à mes misères. Par les ouvertures du corps de l'Homme-Dieu apparaissent les secrets de son Cœur, le grand mystère de bonté, les entrailles de la miséricorde de notre Dieu. Qui pouvait nous montrer mieux que ne l'ont fait vos blessures, Seigneur, à quel point vous êtes doux et miséricordieux ?"

 

 Saint Bernard In Cantic. Serm. LXI

 

 

DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique

 

L'incrédulité de Saint Thomas par Rembrandt

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