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"Je vous donne un commandement nouveau : c'est de vous aimer les uns les autres.

 

Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres.

 

Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c'est l'amour que vous aurez les uns pour les autres."

 

Evangile de Jésus-Christ selon  saint Jean 

   

 

Pentecôte

" Le Défenseur, l'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit."

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean  

 

   

 

 El Papa es argentino. Jorge Bergoglio                 

Saint Père François

 

 

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1er mai 2011 Béatification de Jean-Paul II

Béatification du Serviteur de Dieu Jean-Paul II

 

 

  Béatification du Père Popieluszko

beatification Mass, in Warsaw, Poland

à Varsovie, 6 juin 2010, Dimanche du Corps et du Sang du Christ

 

 

presidential palace in Warsaw

Varsovie 2010

 

 

Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre
Sanctuaire de l'Adoration Eucharistique et de la Miséricorde Divine

La miséricorde de Dieu est comme un torrent débordé. Elle entraîne les cœurs sur son passage.
(Saint Curé d'Ars)
 

 


Le côté du Christ a été transpercé et tout le mystère de Dieu sort de là. C’est tout le mystère de Dieu qui aime, qui se livre jusqu’au bout, qui se donne jusqu’au bout. C’est le don le plus absolu qui soit. Le don du mystère trinitaire est le cœur ouvert. Ce n’est pas une image, c’est une réalité. C’est la réalité la plus profonde qui soit, la réalité de l’amour.
Père Marie-Joseph Le Guillou




Dans le cœur transpercé
de Jésus sont unis
le Royaume du Ciel
et la terre d'ici-bas
la source de la vie
pour nous se trouve là.

Ce cœur est cœur divin
Cœur de la Trinité
centre de convergence
de tous les cœur humains
il nous donne la vie
de la Divinité.


Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix
(Edith Stein)



Le Sacré-Cœur représente toutes les puissances d'aimer, divines et humaines, qui sont en Notre-Seigneur.
Père Marie-Eugène de l'Enfant Jésus

 



feuille d'annonces de la Basilique du Sacré-Coeur de Montmartre

 

 

 

 

 

 

 

     

The Cambrai Madonna

Notre Dame de Grâce

Cathédrale de Cambrai

 

 

 

Cathédrale Notre Dame de Paris 

   

Ordinations du samedi 27 juin 2009 à Notre Dame de Paris


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Magnificat

     



Solennité de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie à Notre-Dame de Paris


NOTRE DAME DES VICTOIRES

Notre-Dame des Victoires




... ma vocation, enfin je l’ai trouvée, ma vocation, c’est l’Amour !

 

 

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Voyages de Benoît XVI

 

SAINT PIERRE ET SAINT ANDRÉ

Saint Pierre et Saint André

 

BENOÎT XVI à CHYPRE 

 

Benedict XVI and Cypriot Archbishop Chrysostomos, Church of 

Salutation avec l'Archevêque Chrysostomos à l'église d' Agia Kyriaki Chrysopolitissa de Paphos, le vendredi 4 juin 2010

 

     

 

Benoît XVI en Terre Sainte  


 

Visite au chef de l'Etat, M. Shimon Peres
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Visite au mémorial de la Shoah, Yad Vashem




 






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Vicariat hébréhophone en Israël

 


 

Mgr Fouad Twal

Patriarcat latin de Jérusalem

 

               


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SALVE REGINA

1 mai 2010 6 01 /05 /mai /2010 11:00

Samedi dernier, en terminant la semaine consacrée à méditer sur l'établissement de l'Eglise par le Sauveur ressuscité, nous avons contemplé les rapports qui unissent les destinées de l'Epouse du Christ et celles de Marie. Durant la semaine qui finit aujourd'hui, nous avons considéré le Seigneur Jésus confiant à ses Apôtres l'ensemble de sa doctrine, objet de notre foi ; rendons un hommage particulier aux dogmes qu'il leur révèle sur les grandeurs et le ministère de celle qu'il a choisie pour être sa Mère et la Mère du genre humain.

 

 La sainte Eglise enseigne à ses enfants plusieurs vérités relatives à Marie ; et ces vérités sont l'objet de notre foi, au même titre que les autres qui sont contenues au Symbole. Or, elles ne peuvent être l'objet de la foi que parce qu'elles furent révélées de la bouche même du Christ. L'Eglise de nos jours les a reçues de l'Eglise des siècles antérieurs, et celle-ci des Apôtres à qui leur Maître les confia. Il n'y a pas eu de nouvelle révélation depuis l'Ascension du Rédempteur ; la manifestation de tous les dogmes transmis à l'Eglise et promulgués par elle remonte donc aux enseignements de Jésus à ses Apôtres ; et c'est pour cette raison que nous leur accordons l'adhésion de notre loi théologale, adhésion réservée absolument aux vérités directement révélées de Dieu à la terre.

 

 Qu'elle est touchante, l'affection filiale du Fils de Dieu envers sa Mère, lorsque sa parole ineffable, après avoir manifesté aux Apôtres les impénétrables secrets de l'essence divine, la Trinité dans l'unité, la génération éternelle du Verbe dans le sein du Père, l'éternelle procession de l'Esprit-Saint produit par le Père et le Fils, l'union des deux natures en une seule personne dans le Verbe incarné, la rédemption du monde par le sang divin, la grâce réparant l'homme tombé et l'élevant à l'état surnaturel ; lorsque, disons-nous, cette parole révélatrice s'emploie à faire ressortir les prérogatives d'une simple créature, dont les grandeurs devront être acceptées par notre raison soumise, au même titre que les dogmes qui nous dévoilent la nature même de Dieu ! Jésus, Sagesse du Père, vainqueur de la mort, nous a révélé la dignité de Marie de la même bouche qui nous manifestait ce qu'il est lui-même ; nous croyons l'un et l'autre d'une même foi, parce qu'il l'a dit.

 

 Ainsi Jésus a dit à ses Apôtres, qui l'ont mystérieusement confié à l'Eglise, sous la garde de l'Esprit-Saint : "Marie, ma Mère, descend d'Adam et d'Eve selon la chair ; mais la tache originelle ne l'a pas souillée. Le décret en vertu duquel toute créature humaine est conçue dans le  péché a subi pour elle une exception. Dès le  premier instant de sa conception, elle fut pleine  de grâce. Jérémie et Jean-Baptiste furent sanctifiés dans le sein de leurs mères ; Marie a été  immaculée dès le premier moment de son existence." Jésus a dit encore à ses Apôtres, avec ordre de le répéter à son Eglise : "Marie est véritablement Mère de Dieu, et doit être honorée en cette qualité par toute créature ; car elle m'a véritablement conçu et enfanté dans ma nature humaine, qui ne forme qu'une seule personne avec ma nature divine." Jésus a dit de même : "Marie, ma Mère, m'a conçu dans son chaste sein sans cesser d'être vierge, et elle m'a enfanté sans que sa virginité en ait souffert aucune atteinte." Ainsi, la Conception immaculée de Marie, qui est la préparation de son rôle sublime, sa divine Maternité, qui en est le but divin, sa perpétuelle Virginité, qui en est l'ineffable splendeur : ces trois dogmes inséparables, objet sacré de notre foi, furent directement manifestés par Jésus à ses Apôtres ; et la sainte Eglise ne fait que les répéter après eux, qui les ont répétés après leur Maître divin.

 

 Mais le Sauveur n'a-t-il pas manifesté encore d'autres prérogatives de son auguste Mère, prérogatives qui sont la conséquence des trois dons magnifiques que nous venons d'énumérer ? Demandons à la sainte Eglise ce qu'elle croit à ce sujet, ce qu'elle enseigne par sa doctrine, et par sa pratique infaillible comme sa doctrine. Tout ce qui se développe en elle, sous l'action de l'Esprit-Saint, a pour germe la Parole divine prononcée au commencement. Ainsi, nous ne saurions douter que le Rédempteur n'ait dévoilé aux Apôtres son dessein d'élever aux honneurs de Reine de toute la création, de Médiatrice des hommes, de dispensatrice de la grâce, de coopératrice du salut, celle que les trois dons incommunicables placent si fort au-dessus de tout ce que la puissance divine a créé.

 

Sans aucun doute, toutes ces magnificences ont été connues des Apôtres ; elles ont fait l'objet de leur admiration et de leur amour ; et nous, mis en possession de ces mêmes trésors de vérité et de consolation par la sainte Eglise, nous nous en délectons après eux. Le fils de Marie ne devait pas monter à la droite de son Père, avant d'avoir déclaré au monde les grandeurs inénarrables de celle qu'il avait choisie pour Mère, et qu'il aimait en fils et en Dieu.

 

 Quels furent, ô Marie, les sentiments de votre incomparable humilité, lorsque Jésus manifesta vos excellences à ces hommes mortels dont la vénération vous entourait, mais qu'un Dieu pouvait seul initier aux merveilles de votre personne et de votre mission ! "Ô Cité de Dieu ! quelles choses admirables furent racontées de vous !" Si autrefois, lorsqu'un Ange vous salua "pleine de grâce et bénie entre toutes les femmes", votre modestie s'alarma de tels éloges ; avec quel trouble aujourd'hui n'accueillez-vous pas les hommages des Apôtres s'inclinant devant votre dignité de Mère de Dieu, toujours Vierge, immaculée dans sa Conception ! Mais c'est en vain, ô Marie, que vous voudriez fuir les honneurs qui vous sont dus, que vous vous réfugiez dans les profondeurs de votre humilité. Il doit s'accomplir, l'oracle que votre bouche inspirée prononça jadis dans la maison de Zacharie. Si le Seigneur a regardé en vous "la bassesse de sa servante", il faut aussi que "toutes les générations vous proclament bienheureuse".

 

Le moment est venu ; d'ici à peu de jours la prédication évangélique commencera son cours. Votre nom, votre ministère et vos grandeurs font partie essentielle du Symbole qui doit être porté dans le monde entier. Assez longtemps votre gloire a été couverte d'un nuage mystérieux ; Jésus veut que ce nuage se dissipe, et que vous apparaissiez aux yeux des peuples comme la Mère du Dieu qui, voulant sauver l'ouvrage de ses mains, n'a pas dédaigné de venir prendre l'être humain dans vos chastes entrailles. Laissez-nous, ô notre douce Mère, notre auguste Reine, nous unir de cœur aux premiers hommages que vous rendit le collège apostolique, lorsque Jésus lui révéla vos grandeurs.

 

DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique

 

La Madonne par Memling

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30 avril 2010 5 30 /04 /avril /2010 08:00

Béni soit notre Sauveur ressuscité qui nous a dit en ces jours : "Celui qui  croira et sera baptisé, sera sauvé !" Grâce à sa miséricorde, nous croyons et nous avons été régénérés dans le saint Baptême ; nous sommes donc dans la voie du salut. Il est vrai que la foi ne nous sauverait pas sans les œuvres ; mais les œuvres aussi sans la foi seraient incapables de nous mériter le salut. Avec quel transport ne devons-nous pas rendre grâces à Dieu qui a produit en nous par sa grâce ce don inénarrable, premier gage de notre béatitude éternelle ! avec quel soin ne devons-nous pas veiller à le conserver intact, à l'accroître par notre fidélité ! La foi a ses degrés, comme les autres vertus ; notre prière doit donc être souvent celle que les Apôtres adressèrent à Jésus : "Seigneur, augmentez en nous la foi".

 

Nous sommes appelés à vivre dans un siècle où la foi est diminuée chez la plupart de ceux qui croient : et c'est là l'un des plus grands dangers qui peuvent assaillir le chrétien en ce monde. Quand la foi est languissante, la charité ne peut que se refroidir. Jésus demande à ses disciples s'ils pensent que, lors de son dernier avènement, il trouvera encore de la foi sur la terre. N'est-il pas à craindre qu'elle ne soit voisine de nous, cette époque où les cœurs seront comme paralysés par le manque de foi !

 

 La foi procède de la volonté mue par l'Esprit-Saint. On croit, parce qu'on veut croire ; et c'est pour cette raison que le bonheur est dans la foi. L'aveugle à qui Jésus rendit la vue, exhorté par lui à croire au Fils de Dieu, répond : "Quel est-il ? afin que je croie en lui". Ainsi devons-nous être disposés en présence de l'objet de notre foi. Croire, afin de connaître ce que nous ne connaîtrions pas sans la foi ; alors Dieu se manifeste à notre pensée et à notre cœur.

 

 Mais vous rencontrez des chrétiens qui se scandalisent des saintes hardiesses de la foi. Ils nous parlent sans cesse des droits de la raison ; ils accusent les fidèles de méconnaître sa dignité, son étendue, son origine divine. Que les fidèles se hâtent donc de leur répondre : "Nous n'avons garde de nier la raison ; l'Eglise nous fait un devoir de reconnaître l'existence d'une lumière naturelle en nous ; mais en même temps elle nous enseigne que cette lumière, déjà obscurcie par l'effet de la chute originelle, serait incapable, fût-elle même demeurée dans son intégrité, de découvrir par ses seules forces la fin à laquelle l'homme est appelé, et les moyens d'y parvenir. La foi seule peut établir l'homme dans les conditions de la destinée sublime à laquelle la divine bonté l'a appelé."

 

 D'autres se persuadent qu'il existe pour le chrétien parvenu à l'âge du développement de la raison, une sorte de liberté de suspendre l'exercice de la foi, afin d'examiner s'il est raisonnable de continuer à croire. Combien font naufrage contre l'écueil que leur présente ce coupable préjuge ! La sainte Eglise cependant enseigne depuis les Apôtres jusqu'à nos jours, et continuera d'enseigner jusqu'à la fin des siècles, que l'enfant qui a reçu le saint Baptême a reçu en même temps la foi infuse dans son âme, qu'il est pour jamais membre de Jésus-Christ et enfant de son Eglise ; et que si, à l'âge de raison, la foi est combattue en lui par le doute, il reçoit la grâce pour anéantir le doute par la foi, et risquerait son salut en suspendant sa croyance. Non assurément que l'Eglise lui interdise de confirmer sa foi par la science ; loin de là ; car alors il ne cesse pas de croire. C'est "la foi qui cherche l'intelligence", selon la belle parole du grand saint Anselme, et pour récompense elle la trouve. 

 

Signalons encore comme l’une des marques de la décadence de l'esprit de foi chez un grand nombre qui remplissent d'ailleurs les devoirs du chrétien, l'oubli, l'ignorance même des pratiques les plus recommandées par l'Eglise. Combien de maisons habitées exclusivement par des catholiques, où l'on chercherait en vain une goutte d'eau bénite, le cierge de la Chandeleur, le rameau consacré le jour des Palmes : ces objets sacrés et protecteurs que les huguenots du XVIe siècle poursuivaient avec tant de fureur, et que nos pères défendaient au prix de leur sang ! Quelle défiance chez beaucoup d'entre nous, si l'on parle devant eux de miracles qui ne sont pas consignés dans la Bible ! Quelle incrédulité superbe, s'ils entendent dire quelque chose des phénomènes de la vie mystique, des extases, des ravissements, des révélations privées ! Quelles révoltes soulèvent en eux les récits héroïques de la pénitence des saints, ou même les plus simples pratiques de la mortification corporelle ! Quelles protestations contre les nobles sacrifices que la grâce inspire à certaines âmes d'élite, qu'elle pousse à briser en un moment les liens les plus chers et les plus doux, pour aller s'ensevelir, victimes volontaires, derrière les grilles impénétrables d'un monastère ! L'esprit de foi révèle au vrai catholique toute la beauté, toute la convenance, toute la grandeur de ces pratiques et de ces actes ; mais l'absence de cet esprit est cause que beaucoup n'y voient qu'excès, inutilité, et manie.

 

La foi aspire à croire ; car croire est sa vie. Elle ne se borne donc pas à adhérer au strict symbole promulgué par la sainte Eglise. Elle sait que cette Epouse de Jésus possède en son sein toutes les vérités, bien qu'elle ne les déclare pas toujours avec solennité et sous peine d'anathème. La foi pressent le mystère non encore déclaré ; avant de croire par devoir, elle croit pieusement. Un aimant secret l'attire vers cette vérité qui semble sommeiller encore ; et quand le dogme éclate au grand jour par une décision suprême, elle s'associe avec d'autant plus de transport au triomphe de la parole révélée dès le commencement, qu'elle lui a rendu plus fidèle hommage dans les temps où une obscurité sacrée la dérobait encore à des regards moins purs et moins pénétrants que les siens.

 

 DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique

   

Chartreuse de Champmol

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29 avril 2010 4 29 /04 /avril /2010 16:00

Les Apôtres ont reçu leur mission, le souverain Maître leur a donné l'ordre de se partager les provinces de la terre, et de prêcher partout l'Evangile, c'est-à-dire la bonne nouvelle, la nouvelle du salut des hommes par le Fils de Dieu incarné, crucifié et ressuscité d'entre les morts. Mais quel sera le point d'appui de ces humbles Juifs transformés tout à coup en conquérants, et devant lesquels est le monde entier ? Ce point d'appui est la promesse solennelle qu'il leur fait en ces jours, lorsqu'après leur avoir dit : "Allez, enseignez toutes les nations", il ajoute : "Voici que je suis avec vous jusqu'à la consommation des siècles". Ainsi, il s'engage à ne les quitter jamais, à les présider et à les conduire toujours. Ils ne le verront plus en cette vie ; mais ils savent qu'il continuera d'être au milieu d'eux.

 

Mais les Apôtres avec lesquels le Christ s'est engagé à résider, qu'il préservera de toute chute et de toute erreur dans l'enseignement de sa doctrine, les Apôtres ne sont pas immortels. On les verra tour à tour rendre à leur Maître divin le témoignage du sang, et disparaître de ce monde. Sommes-nous donc condamnés à l'incertitude, aux ténèbres, qui sont le partage de ceux sur qui la lumière a cessé de luire ? Le passage de l'Emmanuel sur la terre aura-t-il donc été semblable à celui de ces météores qui, la nuit, traversent l'horizon en l'illuminant de mille feux, et s'éclipsent en un instant, laissant le ciel dans une obscurité plus profonde qu'auparavant ?

 

 Rassurons-nous par la parole même de notre divin ressuscité. Il n'a pas dit à ses Apôtres : "Voici que je suis avec vous jusqu'à la fin de 'votre vie' ; il a dit : "jusqu'à la consommation des siècles". Ceux auxquels il parlait à ce moment devaient donc vivre autant que le monde. Qu'est-ce à dire, sinon que les Apôtres devaient avoir des successeurs, dans lesquels se perpétueraient leurs droits, des successeurs que Jésus ne cesserait d'assister de sa présence et de soutenir de son pouvoir ? Elle devait être impérissable, l'œuvre qu'un Dieu, dans son amour pour les hommes, avait fondée au prix de son sang. Jésus, par sa présence au milieu de ses Apôtres, préservait leur enseignement de toute erreur ; par sa présence aussi il dirigera jusqu'à la fin l'enseignement de leurs successeurs.

 

Ô don précieux et nécessaire de l'infaillibilité dans l'Eglise ! Don sans lequel la mission du Fils de Dieu eût manqué son effet ! Don par lequel la foi, cet élément essentiel du salut de l'homme, se conserve sur la terre ! Oui, nous avons la promesse ; et les effets de cette promesse sont visibles, même aux yeux de ceux qui n'ont pas le bonheur de croire. Qui pourrait, s'il est de bonne foi, ne pas reconnaître la main divine dans la perpétuité du symbole catholique sur cette terre où tout change, où rien n'a pu demeurer stable ? Est-il naturel qu'une société ayant pour lien l'unité dans les pensées traverse les siècles, sans rien perdre et sans rien emprunter à ce qui l'entoure ? qu'elle ait été successivement en butte à mille sectes sorties de son sein, et qu'elle ait triomphé de toutes, survécu à toutes, se faisant gloire de proclamer au dernier jour du monde les mêmes dogmes qu'elle professait le jour qu'elle sortit des mains de son divin initiateur ? N'est-ce pas un prodige inouï que des centaines de millions d'hommes, différents d'origine, de mœurs, d'institutions, souvent hostiles les uns aux autres, s'unissent dans une égale soumission à une même autorité, qui d'un seul mot gouverne leur raison dans les choses de la croyance ?

 

 Que votre fidélité à vos promesses est grande, ô Jésus ! Qui ne sentirait votre présence au milieu de votre Eglise, maîtrisant les éléments contraires, et se faisant sentir par cet empire irrésistible et doux qui contient l'orgueil et la mobilité de notre esprit sous votre joug aimé ? Et ce sont des hommes, des hommes comme nous, qui règlent et gouvernent notre croyance ! C'est le successeur de Pierre, en qui la foi ne peut défaillir, et dont la parole souveraine parcourt le monde entier, produisant l'unité dans les pensées et dans les sentiments, dissipant les doutes et apaisant tout d'un coup les controverses. C'est le corps vénérable de l'Episcopat uni à son Chef, et empruntant de cette union une force invincible dans la proclamation d'une même vérité en toutes les régions du monde. Oui, il est ainsi : des hommes sont devenus infaillibles, parce que Jésus est avec eux et en eux. Pour tout le reste, ils seront des hommes semblables aux autres ; mais la chaire sur laquelle ils sont assis est soutenue par le bras même de Dieu, et elle est la chaire de vérité sur la terre.

 

Ô triomphe de notre foi, issue du miracle qui commande à la nature, et dirigée, éclairée, conservée par cet autre miracle qui défie toutes les expériences de la sagesse humaine ! Que de merveilles notre divin ressuscité a opérées dans le cours de ces quarante jours qu'il daigne nous donner encore ! Jusqu'alors il avait préparé ; il consomme maintenant. Louange, action de grâces à sa divine sollicitude pour ses brebis ! S'il a exigé d'elles la foi, comme l'hommage premier de leur soumission, nous pouvons dire qu'il en a rendu le sacrifice aussi attrayant à la droiture de leur cœur que méritoire à leur humble raison.

  

DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique
 

 

 

L'Homme des Douleurs par Memling

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28 avril 2010 3 28 /04 /avril /2010 08:00

Nous l'avons entendu : le Fils de Dieu qui s’apprête à monter vers son Père, a dit à ses Apôtres : "Allez, enseignez toutes les nations ; prêchez l'Evangile à toute créature". Ainsi, les nations n'entendront pas la parole immédiate de l'Homme-Dieu ; c'est par interprètes qu'il nous parlera. La gloire et le bonheur de l'entendre lui-même directement furent réservés à Israël ; et encore la prédication de Jésus ne dura que trois années.

 

 L'impie a dit dans son orgueil : "Pourquoi des hommes entre Dieu et moi ?" Dieu pourrait lui répondre : "De quel droit voudrais-tu m'obliger à te parler moi-même, lorsque tu peux être aussi assuré de ma parole que si tu l'avais entendue ?" Le Fils de Dieu devait-il donc demeurer sur la terre jusqu'à la fin des siècles, pour avoir droit d'obtenir l'obéissance de notre raison à ses enseignements ? Celui qui mesure la distance qui sépare le Créateur de la créature aura horreur d'un tel blasphème. Si "nous recevons le témoignage des hommes, le témoignage de Dieu n'est-il pas plus digne encore de nos respects ?" Est-ce un témoignage humain que celui des Apôtres se présentant aux hommes, et offrant pour garantie de leur véracité le pouvoir que leur Maître leur a laissé sur la nature qui n'obéit qu'à Dieu ?

 

Mais l'orgueil de la raison peut se révolter, il peut contester et refuser de croire à des hommes parlant au nom de Dieu. Qui en doute ? le Fils de Dieu en personne n'a-t-il pas rencontré plus d'incrédules que de croyants ? Pourquoi ? Parce qu'il se disait Dieu, et qu'il ne montrait que les dehors de l'humanité. Il y avait donc un acte de foi à faire, quand Jésus lui-même parlait ; l'orgueil pouvait donc se révolter et dire : "Je ne croirai pas", de même qu'il le dira lorsque les Apôtres parleront au nom de leur Maître. L'explication est la même. Dieu en cette vie exige de nous la foi ; mais la foi n'est possible qu'avec l'humilité. Dieu appuie sa parole sur le miracle ; mais il demeure toujours possible à l'homme de résister, et c'est pour cela que la foi est une vertu.

 

 Que si vous demandez pourquoi Dieu, retirant son Fils à la terre, n'a pas chargé les Anges d'exercer ici bas la fonction de docteurs en son nom, au lieu de confier à des hommes fragiles et mortels une si haute mission vis-à-vis de leurs semblables, nous vous répondrons que l'homme ne pouvant être relevé de la chute où son orgueil l'avait entraîné, que par la soumission et l'humilité, il était juste que le ministère de l'enseignement divin nous fût dispensé par des organes dont la nature supérieure ne fût pas en état de flatter notre vanité. Sur la parole du serpent, nous avions eu l'orgueil de croire qu'il nous était possible de devenir autant de dieux : le Créateur, pour nous sauver, nous a fait une loi de nous incliner désormais devant des hommes parlant en son nom.

 

 Ces hommes "prêcheront donc l'Evangile à toute créature" ; et "celui qui ne croira pas sera condamné". Ô Parole divine, semence merveilleuse confiée au champ de l'Eglise, que vous êtes féconde ! Encore un peu de temps, et la moisson blanchira sur les sillons. La foi sera partout, en tous lieux on rencontrera des fidèles. Et comment la foi est-elle entrée en eux ? "Par l’ouïe", nous répond le grand Apôtre des Gentils. Ils ont écouté la Parole, et ils ont cru. 

 

Ô dignité et supériorité de l'ouïe durant notre vie mortelle ! Ecoutez sur ce sujet l'admirable langage de saint Bernard ; nul n'a mieux exposé que lui la destinée de ce sens privilégié en nous sur la terre :

"Il eût été plus noble, nous dit-il, que la Vérité pénétrât dans notre intelligence par la vue, un sens si relevé ; mais ceci, ô âme, est réservé pour plus tard, lorsque nous la verrons face à face. Pour le présent, le remède doit entrer par où est entré le mal ; la vie doit pénétrer par le chemin que suivit la mort, la lumière par le chemin que suivirent les ténèbres, l'antidote de vérité par le chemin que suivit le venin du serpent. Ainsi sera guéri l'œil qui maintenant a est troublé. L'ouïe fut la première porte de la mort ; la première aussi elle est ouverte à la vie. En retour, c'est à l'ouïe de préparer la vue ; car si nous ne commençons par croire, nous ne saurions comprendre. L'ouïe est donc pour nous l'instrument du mérite, et la vue l'objet de la récompense. Telle est la voie que suit l'Esprit-Saint dans l'éducation spirituelle de l'âme ; il forme l'ouïe avant de donner satisfaction à l'oeil. Ecoute, dit-il, ô ma fille ! et vois. Ne songe pas à l'œil d'abord, prépare ton oreille. Tu désires voir le Christ : il te faut d'abord l'entendre, entendre parler de lui ; afin que toi aussi tu puisses dire : Ainsi que nous avions entendu, ainsi avons-nous vu. La lumière à voir est immense ; tu serais impuissante à l'embrasser ; car ton œil est étroit ; mais ce que ton regard ne saurait faire, ton ouïe le peut. Qu'elle soit pieuse, vigilante et fidèle ; la foi purifiera la souillure de l'impiété, et l'obéissance ouvrira la porte qu'avait fermée la désobéissance" (In Cantica, Serm. XXVIII).

 

DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique

 

Christ par Laurent de La Hyre

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27 avril 2010 2 27 /04 /avril /2010 08:00

La Parole divine impose la foi à la créature qui l'entend ; mais cette parole ne se révèle pas sans être accompagnée de tous les signes qui la font discerner comme venant de Dieu, même. Jésus ne s'est pas dit le Fils de Dieu, sans prouver qu'il l'était véritablement ; il n'a pas réclamé la foi en sa parole, sans garantir cette parole par un argument irréfragable. Cet argument est le miracle : le miracle par lequel Dieu s'atteste lui-même. Quand le miracle a lieu, l'homme se rend attentif; car il sait que la volonté seule du Créateur peut déroger aux lois sur lesquelles il a fondé la nature. Si Dieu déclare ses volontés à la suite du miracle, il a droit de trouver l'homme obéissant. Israël sentit que Dieu le conduisait, lorsque la mer s'ouvrit pour lui donner passage, aussitôt que Moïse eut étendu sa main sur les flots.

 

 Or Jésus, "l'auteur et le consommateur de notre foi", n'a exigé notre croyance aux vérités qu'il venait nous apporter qu'à la suite des miracles qui certifiaient sa mission divine. "Les oeuvres que j'opère, disait-il, rendent témoignage de moi ; si vous ne voulez pas croire à moi, croyez à mes œuvres". Veut-on savoir quelles sont les œuvres dont il invoque ainsi la sanction ? Jean lui envoie dire : "Êtes-vous celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ?" Pour toute réponse, Jésus dit aux envoyés : "Allez, et dites à Jean ce que vous avez vu et entendu : que les aveugles voient, que les boiteux marchent, que les lépreux sont guéris, que les a sourds entendent, que les morts ressuscitent, que les pauvres sont évangélisés".

 

 Tel est le motif de notre foi. Jésus a agi en maître sur la nature, et après s'être montré le Fils de Dieu par ses œuvres, il a exigé que nous le reconnussions pour tel dans ses paroles. Oh ! combien "son témoignage est croyable !" A qui croirons-nous, si nous ne croyons pas à lui ? Et quelle responsabilité pour ceux qui refuseront de croire ! Ecoutons encore notre divin ressuscité parlant de ces esprits superbes que la vue de ses miracles n'a pas rendus dociles à ses enseignements : "Si, dit-il, je n'avais pas fait au milieu d'eux des œuvres que personne encore n'avait faites, ils seraient sans péché". C'est leur incrédulité qui les a perdus ; mais cette incrédulité s'est montrée lorsque, témoins des miracles opérés sous leurs yeux, la résurrection de Lazare par exemple, ils ont refusé de reconnaître la divinité du personnage qui s'affirmait par de telles œuvres.

 

 Mais notre divin ressuscité va monter au ciel sous quelques jours ; les miracles qu'il opérait vont cesser sur la terre ; sa Parole, l'objet de notre foi, restera-t-elle donc désormais sans son divin témoignage ? Gardons-nous de le penser. Ne savons-nous pas que les monuments de l'histoire, quand ils sont certains et avérés, apportent autant de lumière dans notre esprit sur les faits qui se sont passés loin de nous et loin de notre temps, que si ces faits avaient eu lieu sous nos yeux ? N'est-ce pas une des lois de notre intelligence, un des fondements de notre certitude rationnelle, de déférer au témoignage de nos semblables, quand nous reconnaissons avec évidence qu'ils n'ont été ni trompeurs, ni trompés ? Les prodiges accomplis par Jésus, en confirmation de la doctrine qu'il est venu imposer à notre foi, arriveront jusqu'à la dernière génération humaine entourés d'une certitude supérieure à celle qui garantit les faits les plus incontestables de l'histoire, ces faits sur lesquels nul ne saurait émettre un doute sans passer pour insensé. Nous n'aurons pas été témoins de ces merveilles ; mais elles seront pour nous tellement assurées, que l'adhésion de notre foi suivra avec la même sécurité, avec la même docilité, que si nous eussions assisté aux scènes de l'Evangile.

 

 Toutefois, Jésus qui ne nous doit rien de plus que la certitude de ses miracles, veut faire davantage encore en faveur de notre foi dont le miracle est la base. Il va perpétuer le miracle sur la terre par ses disciples, afin que notre foi se retrempe sans cesse à sa divine source. En ces jours où nous sommes, entouré de ses Apôtres, il leur donne en ces termes leur mission : "Allez, leur dit-il, dans le monde entier : prêchez l'Evangile à toute créature. Celui qui croira et sera baptisé, sera sauvé ; celui qui ne croira pas sera condamné".

 

Mais cette foi, sur quoi s'appuiera-t-elle ? Nous l'avons dit déjà ; mais ce n'est pas tout ; écoutez la suite : "Or, voici, continua Jésus, les prodiges qui accompagneront ceux qui croiront : En mon nom ils chasseront les démons, ils parleront des langues qui leur seront nouvelles ; ils manieront les serpents ; s'ils boivent quelque breuvage mortel, ils n'en sentiront pas l'atteinte ; ils imposeront les mains sur les malades, et les malades seront guéris". Voilà donc le pouvoir des miracles confié aux disciples de Jésus. Etablis pour exiger la foi divine de ceux qui les écouteront, ils sont munis désormais d'un pouvoir sur la nature qui les montrera aux hommes comme les envoyés du Tout-Puissant. Leur parole ne sera plus dès lors leur parole, mais celle de Dieu ; ils seront les intermédiaires entre le Verbe incarné et les hommes ; mais notre foi ne s'arrêtera pas à eux ; elle s'élèvera jusqu'à Celui qui les a envoyés, et qui les accrédite près de nous par le moyen dont il s'est servi pour s'accréditer lui-même.

 

 Ce n'est pas tout encore. Pesez les paroles du Sauveur, et remarquez que le don des miracles qu'il leur octroie ne s'arrête pas à eux. Sans doute l'histoire suffit pour nous attester que Jésus a été fidèle à son engagement, et que les Apôtres, en réclamant la foi des peuples pour les dogmes qu'ils leur proposaient, ont justifié leur mission par toute sorte de prodiges ; mais le divin ressuscité a promis davantage. Il n'a pas dit : "Voici les prodiges qui accompagneront  mes Apôtres" ; il a dit : "Voici les prodiges qui accompagneront ceux qui croiront". Il assurait à son Eglise par ces paroles le don des miracles jusqu'à la fin ; il faisait de ce don l'un des principaux caractères, l'une des bases de notre foi.

 

Avant sa passion, il était allé jusqu'à dire : "Celui qui croit en moi, fera lui-même les œuvres, que je fais, et il en fera même de plus grandes". En ces jours, il met son Eglise en possession de cette noble prérogative ; et dès lors nous ne devrons pas être surpris de voir ses saints opérer quelquefois des merveilles plus étonnantes que celles qu'il opéra lui-même. Il s'y engage, et il a tenu parole : tant il a à cœur que la foi qui procède du miracle se maintienne, se nourrisse et fructifie dans son Eglise ! Loin donc de tout enfant de l'Eglise cette frayeur, cet embarras, ou cette indifférence que témoignent quelques-uns, lorsqu'ils rencontrent un récit miraculeux. Une seule chose a droit de nous préoccuper : la valeur des témoins. S'ils sont sincères et éclairés, le vrai catholique s'incline avec joie et reconnaissance ; il rend grâces à Jésus qui a daigné se souvenir de sa promesse, et qui veille du haut du ciel à la conservation de la foi.  

 

DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique
  

 

 

La résurrection de Lazare par Froment

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26 avril 2010 1 26 /04 /avril /2010 08:00

Jésus ressuscité ne se borne pas à constituer son Eglise, à établir la hiérarchie qui doit la régir en son nom jusqu'à la consommation des siècles ; il confie en même temps à ses disciples sa divine parole, les vérités qu'il est venu révéler à la terre, et dont il a ébauché en eux la connaissance durant les trois années qui précédèrent sa passion. La Parole de Dieu, que nous appelons autrement la Révélation, est, avec la Grâce, le plus précieux don que le ciel ait pu nous faire. Par la Parole de Dieu nous connaissons les mystères de sa divine essence, le plan selon lequel il a ordonné la création, la fin surnaturelle qu'il a préparée pour les êtres intelligents et libres, les conséquences de la chute originelle, l'œuvre sublime de la réparation par l'Incarnation du Verbe, enfin les moyens par lesquels nous devons l'honorer et le servir, et obtenir ainsi notre fin.

 

 Dieu dès le commencement avait fait entendre sa Parole à l'homme ; plus tard il parla par les Prophètes ; mais lorsque la plénitude des temps fut arrivée, son propre Fils descendit sur la terre pour compléter la révélation première. Jésus n'a cessé d'enseigner les hommes depuis trois ans, et pour faire pénétrer sa doctrine dans leurs esprits, il s'est mis pour ainsi dire à leur niveau. Rien de plus élevé, de plus divin, et en même temps rien de plus familier que son enseignement ; pour en faciliter l'intelligence, il a eu recours souvent à d'ingénieuses et simples paraboles dans lesquelles l'imagination venait en aide à la pensée de ses auditeurs. Ses apôtres et ses disciples, destinés à recevoir l'héritage de sa doctrine, ont été l'objet d'une instruction spéciale ; mais jusqu'à l'accomplissement des mystères de la mort et de la résurrection de leur Maître, ils avaient peu compris ce qu'il leur disait. Depuis sa résurrection, il a repris l'œuvre de leur initiation. Leur esprit saisit mieux son enseignement, en ces jours où il le leur donne avec tout l'ascendant de sa victoire sur la mort, où leur intelligence s'est développée à la lumière des événements surhumains qu'ils ont vu s'accomplir. Si déjà, lors de la dernière Cène, il pouvait leur dire : "Je ne vous appellerai plus mes serviteurs, mais mes amis ; car tout ce que j'ai appris de mon Père, je vous l'ai manifesté" ; comment doit-il les traiter aujourd'hui qu'il a résumé à leurs yeux toute la somme de ses enseignements, qu'ils sont en possession de sa Parole tout entière, et n'attendent plus que la venue de l'Esprit-Saint en eux pour la confirmer dans leur intelligence, et leur donner la force de la proclamer à la face du monde entier ?

 

 Parole divine, révélation sacrée, qui nous initiez aux secrets de Dieu que la raison n'eût jamais connus, nous nous inclinons devant vous avec reconnaissance et soumission. Vous donnez naissance à une vertu "sans laquelle l'homme ne saurait être agréable à Dieu", à une vertu par laquelle commence l'œuvre du salut de l'homme, et sans laquelle cette œuvre ne pourrait ni se continuer ni se conclure. La foi est cette vertu, la foi qui incline la raison devant la divine Parole ; la foi qui répand plus de lumière, du fond de ses glorieuses ténèbres, que toutes les spéculations de la raison entourées de toute leur évidence. Cette vertu sera le lien intime de la nouvelle société ; pour en devenir membre, il faudra commencer par croire ; pour en demeurer membre, il faudra ne pas cesser un seul instant de croire. "Celui qui croira", nous dira tout à l'heure Jésus, au moment de monter au ciel, "celui qui croira et sera baptisé, sera sauvé ; celui qui ne croira pas sera condamné". Afin d'exprimer cette nécessité de la foi, les membres de la nouvelle société porteront le beau nom de fidèles, et l'on appellera infidèles ceux qui n'ont pas le bonheur de croire.

 

 La foi étant le premier lien qui unit surnaturellement l'homme à Dieu, lien dont la rupture entraîne une séparation complète, celui qui, après avoir joui de ce lien, aura le malheur de le rompre en rejetant la Parole divine pour y substituer une doctrine contraire, aura commis le plus grand des crimes. On l'appellera hérétique, c'est-à-dire celui qui se sépare ; et les fidèles verront sa ruine avec terreur. Quand bien même sa rupture avec la Parole révélée n'aurait lieu que sur un seul article, il commet le plus énorme blasphème ; car ou il se sépare de Dieu comme d'un être trompeur, ou il déclare que sa raison d'emprunt, si faible et si bornée, est au-dessus de la Vérité éternelle et infinie.

 

 Durant de longs siècles l'hérésie se montrera, attaquant et cherchant à ébranler chaque dogme tour à tour, mais en vain. La divine révélation sortira toujours plus pure, plus lumineuse et plus primitive de ces assauts redoublés. Mais arrivera un temps, et ce temps est le nôtre, où l'hérésie ne s'exercera plus sur tel ou tel article de la foi, en conservant les autres. Il paraîtra des hommes qui proclameront l'indépendance absolue de la raison en face de toute révélation divine, déclarée impossible ; et ce système impie s'intitulera du nom superbe de Rationalisme. Au dire de ces infidèles, Jésus-Christ sera non avenu, son Eglise une école d'abaissement pour la dignité humaine, dix-huit siècles de civilisation chrétienne une illusion. Ces hommes qui se disent Philosophes chercheront à mettre la main sur la société humaine. Leurs affreux essais l'eussent anéantie, si Dieu ne fût venu à son secours, pour remplir la promesse qu'il a faite de ne pas laisser périr au sein de l'humanité la Parole révélée dont il l'a dotée, ni l'Eglise dépositaire de cette divine Parole jusqu'au dernier jour.

 

 D'autres, moins audacieux, et ne pouvant fermer les yeux aux faits si évidents de l'histoire et de l'humanité, qui attestent le progrès si visible dont le christianisme a été la source pour le monde, refusant d'ailleurs de soumettre leur raison à des mystères intimés d'en haut, s'y prennent autrement pour enlever de ce monde l'élément de la foi. Poursuivant toute croyance révélée, tout prodige destiné à certifier l'intervention divine, ils veulent expliquer par la marche naturelle des événements tous les faits qui rendent témoignage de la présence du propre Fils de Dieu ici-bas. Ils n'insultent pas, ils dédaignent ; selon eux le surnaturel est inutile ; on a pris, disent-ils, des apparences pour des réalités : peu leur importent l'histoire et les lois du bon sens. Au nom de leur système qu'ils appellent Naturalisme, ils nient ce qu'ils ne peuvent expliquer, ils déclarent que dix-huit siècles se sont trompés, et proclament que le Créateur n'a pu violer les lois de la nature, de même que les rationalistes soutiennent qu'il n'existe rien qui soit au-dessus de la raison.

 

 Raison et Nature ! faibles obstacles pour arrêter l'amour du Fils de Dieu venant au secours de l'homme. La Raison, il la redresse et la perfectionne par la foi ; la Nature, il en enfreint les lois par son souverain pouvoir, afin que nous ouvrions les yeux, et que notre foi ne soit pas téméraire, mais appuyée sur le témoignage divin que rendent les prodiges.

 

Jésus est véritablement ressuscité ; que la raison et la nature se réjouissent; car il vient les relever et les sanctifier l'une et l'autre.  

 

 DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique

 

 

 

La Résurrection du Christ

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25 avril 2010 7 25 /04 /avril /2010 17:00

Ce Dimanche est désigné sous l'appellation populaire de Dimanche du bon Pasteur, parce qu'on y lit à la Messe le passage de l'Evangile de saint Jean où notre Seigneur se donne à lui-même ce titre. Un lien mystérieux unit ce texte évangélique au temps où nous sommes ; car c'est en ces jours que le Sauveur des hommes, établissant et consolidant son Eglise, commença par lui donner le Pasteur qui devait la gouverner jusqu'à la consommation des siècles.

 

 Selon le décret éternel, l'Homme-Dieu, après quelques jours encore, doit cesser d'être visible ici-bas. La terre ne le reverra plus qu'à la fin des temps, lorsqu'il viendra juger les vivants et les morts. Cependant il ne saurait abandonner cette race humaine pour laquelle il s'est offert en sacrifice sur la croix, qu'il a vengée de la mort et de l'enfer en sortant victorieux du tombeau. Il demeurera son Chef dans les deux ; mais sur la terre qu'aurons-nous pour suppléera sa présence ? nous aurons l'Eglise. C'est à l'Eglise qu'il va laisser toute son autorité sur nous ; c'est entre les mains de l'Eglise qu'il va remettre le dépôt de toutes les vérités qu'il a enseignées ; c'est l'Eglise qu'il va établir dispensatrice de tous les moyens de salut qu'il a destinés aux hommes.

 

 Cette Eglise est une vaste société dans laquelle tous les hommes sont appelés à entrer ; société composée de deux sortes de membres, les uns gouvernant et les autres gouvernés, les uns enseignant et les autres enseignés, les uns sanctifiant et les autres sanctifiés. Cette société immortelle est l'Epouse du Fils de Dieu : c'est par elle qu'il produit ses élus. Elle est leur mère unique : hors de son sein le salut ne saurait exister pour personne.

 

Mais comment cette société subsistera-t-elle ? Comment traversera-t-elle les siècles, et arrivera-t-elle ainsi jusqu'au dernier jour du monde ? qui lui donnera l'unité et la cohésion ? quel sera le lien visible entre ses membres, le signe palpable qui la désignera comme la véritable Epouse du Christ, dans le cas où d'autres sociétés prétendraient frauduleusement lui ravir ses légitimes honneurs ? Si Jésus eût dû rester au milieu de nous, nous ne courions aucun risque ; partout où il est, là est aussi la vérité et la vie ; mais "il s'en va", nous dit-il, et nous ne pouvons encore le suivre. Ecoutez donc, et apprenez sur quelle base il a établi la légitimité de son unique Epouse.

 

 Durant sa vie mortelle, étant un jour sur le territoire de Césarée de Philippe, ses Apôtres assemblés autour de lui, il les interrogea sur l'idée qu'ils avaient de sa personne. L'un d'eux, Simon, fils de Jean ou Jonas, et frère d'André, prit la parole, et lui dit : "Vous êtes le Christ, Fils du Dieu vivant". Jésus reçut avec bonté ce témoignage qu'aucun sentiment humain n'avait suggéré à Simon, mais qui sortait de sa conscience divinement inspirée à ce moment ; et il déclara à cet heureux Apôtre que désormais il n'était plus Simon, mais Pierre. Le Christ avait été désigné par les Prophètes sous le caractère symbolique de la pierre, en attribuant aiussi solennellement à son disciple ce titre distinctif du Messie, Jésus donnait à entendre que Simon aurait avec lui un rapport que n'auraient pas les autres Apôtres. Mais Jésus continua son discours. Il avait dit à Simon : "Tu es Pierre" ; il ajouta : "et sur cette Pierre je bâtirai mon Eglise".

 

 Pesons ces paroles du Fils de Dieu : "Je bâtirai mon Eglise". Il a donc un projet : celui de bâtir une Eglise. Cette Eglise, ce n'est pas maintenant qu'il la bâtira ; cette œuvre est encore différée ; mais ce que nous savons déjà avec certitude, c'est que cette Eglise sera bâtie sur Pierre. Pierre en sera le fondement, et quiconque ne posera pas sur Pierre ne fera pas partie de l'Eglise. Ecoutons encore : "Et les portes de l'enfer ne prévaudront pas contre mon Eglise." Dans le style des Juifs les portes signifient les puissances ; ainsi l'Eglise de Jésus sera indestructible, malgré tous les efforts de l'enfer. Pourquoi ? parce que le fondement que Jésus lui aura donné sera inébranlable. Le Fils de Dieu continue : "Et je te donnerai les clefs du Royaume des cieux." Dans le langage des Juifs, les clefs signifient le pouvoir de gouvernement, et dans les paraboles de l'Evangile le Royaume de Dieu signifie l'Eglise qui doit être bâtie par le Christ. En disant à Pierre, qui ne s'appellera plus Simon : "Je te donnerai les clefs du Royaume des cieux", Jésus s'exprimait comme s'il lui eût dit : "Je te ferai le Roi de cette Église, dont tu seras en même temps le fondement." Rien n'est plus évident ; mais ne perdons pas de vue que toutes ces magnifiques promesses regardaient l'avenir.

 

Or, cet avenir est devenu le présent. Nous voici arrivés aux dernières heures du séjour de Jésus ici-bas. Le moment est venu où il va remplir sa promesse, et fonder ce Royaume de Dieu, cette Eglise qu'il devait bâtir sur la terre. Fidèles aux ordres que leur avaient transmis les Anges, les Apôtres se sont rendus en Galilée. Le Seigneur se manifeste à eux sur le bord du lac de Tibériade, et après un repas mystérieux qu'il leur a préparé, pendant qu'ils sont tous attentifs à ses paroles, il interpelle tout à coup son disciple : "Simon, fils de Jean, lui dit-il, m'aimes-tu ?" Remarquons qu'il ne lui donne pas en ce moment le nom de Pierre ; il se replace au moment où il lui dit autrefois : "Simon, fils de Jonas, tu es Pierre" ; il veut que les disciples sentent le lien qui unit la promesse et l'accomplissement. Pierre, avec son empressement accoutumé, a répondu à l'interrogation de son Maître : "Oui, Seigneur ; vous savez que je vous aime". Jésus reprend la parole avec autorité : "Pais mes agneaux", dit-il au disciple. Puis réitérant la demande, il dit encore : "Simon fils de Jean, m'aimes-tu ?" Pierre s'étonne de l'insistance avec laquelle son Maître semble le poursuivre ; toutefois il répond avec la même simplicité : "Oui, Seigneur; vous savez que je vous aime". Après cette réponse, Jésus répète les mêmes paroles d'investiture : "Pais mes agneaux".

 

 Les disciples écoutaient ce dialogue avec respect ; ils comprenaient que Pierre était encore une fois mis à part, qu'il recevait en ce moment quelque chose qu'ils ne recevraient pas eux-mêmes. Les souvenirs de Césarée de Philippe leur revenaient à l'esprit, et ils se rappelaient les égards particuliers que leur Maître avait toujours eus pour Pierre depuis ce jour. Cependant, tout n'était pas terminé encore. Une troisième fois Jésus interpelle Pierre : "Simon, fils de Jean,  m'aimes-tu ?" A ce coup l'Apôtre n'y tient plus. Ces trois appels que fait Jésus à son amour ont réveillé en lui le triste souvenir des trois reniements qu'il eut le malheur de prononcer devant la servante de Caïphe. Il sent une allusion à son infidélité encore si récente, et c'est en demandant grâce qu'il répond cette fois avec plus de componction encore que d'assurance : "Seigneur, dit-il, tout vous est connu ; vous savez que je vous aime". Alors le Seigneur mettant le dernier sceau à l'autorité de Pierre, prononce ces paroles imposantes : "Pais mes brebis".

 

 Voilà donc Pierre établi Pasteur par celui-là même qui nous a dit : "Je suis le bon Pasteur". D'abord le Seigneur a donné à son disciple et par deux fois le soin des agneaux ; ce n'était pas encore l'établir Pasteur ; mais quand il le charge de paître aussi les brebis, le troupeau tout entier est placé sous son autorité. Que l'Eglise paraisse donc maintenant, qu'elle s'élève, qu'elle s'étende ; Simon fils de Jean en est proclamé le Chef visible. Est-elle un édifice, cette Eglise ? il en est la Pierre fondamentale. Est-elle un Royaume ? il en tient les Clefs, c'est-à-dire le sceptre. Est-elle une bergerie ? il en est le Pasteur.

 

Oui, elle sera une bergerie, cette Eglise que Jésus organise en ce moment, et qui se révélera au jour de la Pentecôte. Le Verbe de Dieu est descendu du ciel "pour réunir en un les enfants de Dieu qui auparavant étaient dispersés", et le moment approche où il n'y aura plus "qu'une seule bergerie et un seul Pasteur".

 

Nous vous bénissons, nous vous rendons grâces, ô notre divin Pasteur ! C'est par vous qu'elle subsiste et qu'elle traverse les siècles, recueillant et sauvant toutes les âmes qui se confient à elle, cette Eglise que vous fondez en ces jours. Sa légitimité, sa force, son unité, lui viennent de vous, son Pasteur tout-puissant et tout miséricordieux. Nous vous bénissons aussi et nous vous rendons grâces, ô Jésus, pour la prévoyance avec laquelle vous avez pourvu au maintien de cette légitimité, de cette force, de cette unité, en nous donnant Pierre votre vicaire, Pierre notre Pasteur en vous et par vous, Pierre à qui brebis et agneaux doivent obéissance, Pierre en qui vous demeurez visible, ô notre divin Chef, jusqu'à la consommation des siècles.

  

 Dans l'Eglise grecque, le deuxième Dimanche après Pâques que nous appelons du Bon Pasteur, est désigné sous le nom de Dimanche des saintes myrophores, ou porte-parfums. On y célèbre particulièrement la piété des saintes femmes qui apportèrent des parfums au Sépulcre pour embaumer le corps du Sauveur. Joseph d'Arimathie a aussi une part dans les cantiques dont se compose l'Office de l'Eglise grecque durant cette semaine.

 

Divin Pasteur de nos âmes, qu'il est grand votre amour pour vos heureuses brebis ! Vous allez jusqu'à donner votre vie pour qu'elles soient sauvées. La fureur des loups ne vous fait pas fuir ; vous vous donnez en proie, afin de détourner d'elles la dent meurtrière qui voudrait les dévorer. Vous êtes mort en notre place, parce que vous étiez notre Pasteur.

 

 Nous ne nous étonnons plus que vous ayez exigé de Pierre plus d'amour que vous n'en attendiez de ses frères : vous vouliez l'établir leur Pasteur et le nôtre. Pierre a pu répondre avec assurance qu'il vous aimait, et vous lui avez conféré votre propre titre avec la réalité de vos fonctions, afin qu'il vous suppléât quand vous auriez disparu à nos regards.

 

 Soyez béni, divin Pasteur; car vous avez songé aux besoins de votre bergerie qui ne pouvait se conserver Une, si elle eût eu plusieurs Pasteurs sans un Pasteur suprême. Pour nous conformer à vos ordres, nous nous inclinons avec amour et soumission devant Pierre, nous baisons avec respect ses pieds sacrés ; car c'est par lui que nous nous rattachons à vous, c'est par lui que nous sommes vos brebis.

 

 Conservez-nous, ô Jésus, dans la bergerie de Pierre qui est la vôtre. Eloignez de nous le mercenaire qui voudrait usurper la place et les droits du Pasteur. Intrus dans la bergerie par une profane violence, il affecte les airs de maître; mais il ne connaît pas les brebis, et les brebis ne le connaissent pas. Attiré, non par le zèle, mais par la cupidité et l'ambition, il fuit à l'approche du danger. Quand on n'est mû que par des intérêts terrestres, on ne sacrifie pas sa vie pour autrui ; le pasteur schismatique s'aime lui-même ; ce n'est pas vos brebis qu'il aime ; pourquoi donnerait-il sa vie pour elles ? gardez-nous de ce mercenaire, ô Jésus ! Il nous séparerait de vous, en nous séparant de Pierre que vous avez établi votre Vicaire. Nous n'en voulons pas connaître d'autre. Anathème à quiconque voudrait nous commander en votre nom, et ne serait pas envoyé de Pierre ! Faux pasteur, il ne poserait pas sur la pierre du fondement, il n'aurait pas les clefs du Royaume des cieux ; il ne pourrait que nous perdre. Accordez-nous, ô bon Pasteur, de demeurer toujours avec vous et avec Pierre dont vous êtes le fondement, comme il est le nôtre, et nous pourrons défier toutes les tempêtes.

 

Vous l'avez dit, Seigneur : "L'homme sage a bâti sa maison sur le rocher ; les pluies ont fondu sur elle, les fleuves se sont déchaînés, les vents ont soufflé, toutes ces forces se sont ruées sur la maison, et elle n'est pas tombée, parce qu'elle était fondée sur la Pierre." 

 

DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique
 

 

 

Retable de Jan Provost

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