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"Je vous donne un commandement nouveau : c'est de vous aimer les uns les autres.

 

Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres.

 

Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c'est l'amour que vous aurez les uns pour les autres."

 

Evangile de Jésus-Christ selon  saint Jean 

   

 

Pentecôte

" Le Défenseur, l'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit."

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean  

 

   

 

 El Papa es argentino. Jorge Bergoglio                 

Saint Père François

 

 

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1er mai 2011 Béatification de Jean-Paul II

Béatification du Serviteur de Dieu Jean-Paul II

 

 

  Béatification du Père Popieluszko

beatification Mass, in Warsaw, Poland

à Varsovie, 6 juin 2010, Dimanche du Corps et du Sang du Christ

 

 

presidential palace in Warsaw

Varsovie 2010

 

 

Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre
Sanctuaire de l'Adoration Eucharistique et de la Miséricorde Divine

La miséricorde de Dieu est comme un torrent débordé. Elle entraîne les cœurs sur son passage.
(Saint Curé d'Ars)
 

 


Le côté du Christ a été transpercé et tout le mystère de Dieu sort de là. C’est tout le mystère de Dieu qui aime, qui se livre jusqu’au bout, qui se donne jusqu’au bout. C’est le don le plus absolu qui soit. Le don du mystère trinitaire est le cœur ouvert. Ce n’est pas une image, c’est une réalité. C’est la réalité la plus profonde qui soit, la réalité de l’amour.
Père Marie-Joseph Le Guillou




Dans le cœur transpercé
de Jésus sont unis
le Royaume du Ciel
et la terre d'ici-bas
la source de la vie
pour nous se trouve là.

Ce cœur est cœur divin
Cœur de la Trinité
centre de convergence
de tous les cœur humains
il nous donne la vie
de la Divinité.


Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix
(Edith Stein)



Le Sacré-Cœur représente toutes les puissances d'aimer, divines et humaines, qui sont en Notre-Seigneur.
Père Marie-Eugène de l'Enfant Jésus

 



feuille d'annonces de la Basilique du Sacré-Coeur de Montmartre

 

 

 

 

 

 

 

     

The Cambrai Madonna

Notre Dame de Grâce

Cathédrale de Cambrai

 

 

 

Cathédrale Notre Dame de Paris 

   

Ordinations du samedi 27 juin 2009 à Notre Dame de Paris


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Magnificat

     



Solennité de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie à Notre-Dame de Paris


NOTRE DAME DES VICTOIRES

Notre-Dame des Victoires




... ma vocation, enfin je l’ai trouvée, ma vocation, c’est l’Amour !

 

 

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SAINT PIERRE ET SAINT ANDRÉ

Saint Pierre et Saint André

 

BENOÎT XVI à CHYPRE 

 

Benedict XVI and Cypriot Archbishop Chrysostomos, Church of 

Salutation avec l'Archevêque Chrysostomos à l'église d' Agia Kyriaki Chrysopolitissa de Paphos, le vendredi 4 juin 2010

 

     

 

Benoît XVI en Terre Sainte  


 

Visite au chef de l'Etat, M. Shimon Peres
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Visite au mémorial de la Shoah, Yad Vashem




 






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Vicariat hébréhophone en Israël

 


 

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Patriarcat latin de Jérusalem

 

               


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SALVE REGINA

1 octobre 2012 1 01 /10 /octobre /2012 15:30

Ainsi, toujours poussés vers de nouveaux rivages,
Dans la nuit éternelle emportés sans retour,
Ne pourrons-nous jamais sur l'océan des âges
           Jeter l'ancre un seul jour ?

 

Ô lac! l'année à peine a fini sa carrière,
Et près des flots chéris qu'elle devait revoir,
Regarde ! je viens seul m'asseoir sur cette pierre
           Où tu la vis s'asseoir !

 

Tu mugissais ainsi sous ces roches profondes ;
Ainsi tu te brisais sur leurs flancs déchirés ;
Ainsi le vent jetait l'écume de tes ondes
           Sur ses pieds adorés.

 

Un soir, t'en souvient-il ? nous voguions en silence ;
On n'entendait au loin, sur l'onde et sous les cieux,
Que le bruit des rameurs qui frappaient en cadence
           Tes flots harmonieux.

 

Tout à coup des accents inconnus à la terre
Du rivage charmé frappèrent les échos ;
Le flot fut attentif, et la voix qui m'est chère
           Laissa tomber ces mots :

 

" Ô temps, suspends ton vol ! et vous, heures propices
Suspendez votre cours :
Laissez-nous savourer les rapides délices
           Des plus beaux de nos jours !

 

" Assez de malheureux ici-bas vous implorent,
Coulez, coulez pour eux ;
Prenez avec leurs jours les soins qui les dévorent,
           Oubliez les heureux.

 

" Mais je demande en vain quelques moments encore,
Le temps m'échappe et fuit ;
Je dis à cette nuit : Sois plus lente ; et l'aurore
           Va dissiper la nuit.

 

" Aimons donc, aimons donc ! de l'heure fugitive,
Hâtons-nous, jouissons !
L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive ;
           Il coule, et nous passons ! "

 

Temps jaloux, se peut-il que ces moments d'ivresse,
Où l'amour à longs flots nous verse le bonheur,
S'envolent loin de nous de la même vitesse
           Que les jours de malheur ?

 

Eh quoi ! n'en pourrons-nous fixer au moins la trace ?
Quoi ! passés pour jamais ? quoi ! tout entiers perdus ?
Ce temps qui les donna, ce temps qui les efface,
           Ne nous les rendra plus ?

 

Éternité, néant, passé, sombres abîmes,
Que faites-vous des jours que vous engloutissez ?
Parlez : nous rendrez-vous ces extases sublimes
           Que vous nous ravissez ?

 

O lac ! rochers muets ! grottes ! forêt obscure !
Vous, que le temps épargne ou qu'il peut rajeunir,
Gardez de cette nuit, gardez, belle nature,
           Au moins le souvenir !

 

Qu'il soit dans ton repos, qu'il soit dans tes orages,
Beau lac, et dans l'aspect de tes riants coteaux,
Et dans ces noirs sapins, et dans ces rocs sauvages
           Qui pendent sur tes eaux.

 

Qu'il soit dans le zéphyr qui frémit et qui passe,
Dans les bruits de tes bords par tes bords répétés,
Dans l'astre au front d'argent qui blanchit ta surface
           De ses molles clartés.

 

Que le vent qui gémit, le roseau qui soupire,
Que les parfums légers de ton air embaumé,
Que tout ce qu'on entend, l'on voit ou l'on respire,
           Tout dise : Ils ont aimé !

 

LAMARTINE, Le lac

 

Liseuse couronnée de fleurs, ou La Muse de Virgile

Liseuse couronnée de fleurs, Camille Corot, Musée du Louvre 

 

 

Méditations poétiques

Méditations poétiques, Nouvelles méditations poétiques

 

" Plus je montais, plus je voyais Dieu. " (Nouvelles méditations poétiques)

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30 septembre 2012 7 30 /09 /septembre /2012 11:30
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29 septembre 2012 6 29 /09 /septembre /2012 11:30
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27 septembre 2012 4 27 /09 /septembre /2012 18:30

Souvent sur la montagne, à l'ombre du vieux chêne,
Au coucher du soleil, tristement je m'assieds ;
Je promène au hasard mes regards sur la plaine,
Dont le tableau changeant se déroule à mes pieds.

 

Ici gronde le fleuve aux vagues écumantes,
Il serpente, et s'enfonce en un lointain obscur ;
Là le lac immobile étend ses eaux dormantes
Où l'étoile du soir se lève dans l'azur.

 

Au sommet de ces monts couronnés de bois sombres,
Le crépuscule encor jette un dernier rayon,
Et le char vaporeux de la reine des ombres
Monte, et blanchit déjà les bords de l'horizon.

 

Cependant, s'élançant de la flèche gothique,
Un son religieux se répand dans les airs,
Le voyageur s'arrête, et la cloche rustique
Aux derniers bruits du jour mêle de saints concerts.

 

Mais à ces doux tableaux mon âme indifférente
N'éprouve devant eux ni charme, ni transports,
Je contemple la terre, ainsi qu'une ombre errante :
Le soleil des vivants n'échauffe plus les morts.

 

De colline en colline en vain portant ma vue,
Du sud à l'aquilon, de l'aurore au couchant,
Je parcours tous les points de l'immense étendue,
Et je dis : Nulle part le bonheur ne m'attend.

 

Que me font ces vallons, ces palais, ces chaumières,
Vains objets dont pour moi le charme est envolé ;
Fleuves, rochers, forêts, solitudes si chères,
Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé.

 

Que le tour du soleil ou commence ou s'achève,
D'un œil indifférent je le suis dans son cours ;
En un ciel sombre ou pur qu'il se couche ou se lève,
Qu'importe le soleil ? je n'attends rien des jours.

 

Quand je pourrais le suivre en sa vaste carrière,
Mes yeux verraient partout le vide et les déserts ;
Je ne désire rien de tout ce qu'il éclaire,
Je ne demande rien à l'immense univers.

 

Mais peut-être au-delà des bornes de sa sphère,
Lieux où le vrai soleil éclaire d'autres cieux,
Si je pouvais laisser ma dépouille à la terre,
Ce que j'ai tant rêvé paraîtrait à mes yeux ?

 

Là, je m'enivrerais à la source où j'aspire,
Là, je retrouverais et l'espoir et l'amour,
Et ce bien idéal que toute âme désire,
Et qui n'a pas de nom au terrestre séjour !

 

Que ne puis-je, porté sur le char de l'aurore,
Vague objet de mes voeux, m'élancer jusqu'à toi,
Sur la terre d'exil pourquoi resté-je encore ?
Il n'est rien de commun entre la terre et moi.

 

Quand la feuille des bois tombe dans la prairie,
Le vent du soir s'élève et l'arrache aux vallons ;
Et moi, je suis semblable à la feuille flétrie :
Emportez-moi comme elle, orageux aquilons !

 

LAMARTINE, L'Isolement

 

Klosterruine Oybin (Der Träumer) 

Der Träumer (Klosterruine Oybin), Caspar David Friedrich 

 

 

Méditations poétiques

Méditations poétiques, Nouvelles méditations poétiques

 

" Plus je montais, plus je voyais Dieu. " (Nouvelles méditations poétiques)  

 

Alphonse de Lamartine

Alphonse de Lamartine, par Henri de Caisne, 1839, Musée municipal des Ursulines, Mâcon

 

J’écrivis cette première méditation un soir du mois de septembre 1818, au coucher du soleil, sur la montagne qui domine la maison de mon père, à Milly. J’étais isolé depuis plusieurs mois dans cette solitude. Je lisais, je rêvais, j’essayais quelquefois d’écrire, sans rencontrer jamais la note juste et vraie qui répondît à l’état de mon âme ; puis je déchirais et je jetais au vent les vers que j’avais ébauchés. J’avais perdu l’année précédente, par une mort précoce, la personne que j’avais le plus aimée jusque-là. Mon cœur n’était pas guéri de sa première grande blessure, il ne le fut même jamais. Je puis dire que je vivais en ce temps-là avec les morts plus qu’avec les vivants. Ma conversation habituelle, selon l’expression sacrée, était dans le ciel.

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26 septembre 2012 3 26 /09 /septembre /2012 18:30

Ode

Delicta majorum immeritus lues (Tu expieras, innocent, les fautes de tes aînés)
HORAT., od. VI, lib. III.

 

 

Peuple ! des crimes de tes pères
Le Ciel punissant tes enfants,
De châtiments héréditaires
Accablera leurs descendants !
Jusqu'à ce qu'une main propice
Relève l'auguste édifice
Par qui la terre touche aux cieux,
Et que le zèle et la prière
Dissipent l'indigne poussière
Qui couvre l'image des dieux !

 

Sortez de vos débris antiques,
Temples que pleurait Israël ;
Relevez-vous, sacrés portiques ;
Lévites, montez à l'autel !  
Aux sons des harpes de Solime,
Que la renaissante victime
S'immole sous vos chastes mains !
Et qu'avec les pleurs de la terre
Son sang éteigne le tonnerre
Qui gronde encor sur les humains !

 

Plein d'une superbe folie,
Ce peuple au front audacieux
S'est dit un jour : " Dieu m'humilie ;
Soyons à nous-mêmes nos dieux.
Notre intelligence sublime
A sondé le ciel et l'abîme
Pour y chercher ce grand esprit !
Mais ni dans les flancs de la terre,
Mais ni dans les feux de la sphère,
Son nom pour nous ne fut écrit.

 

" Déjà nous enseignons au monde
A briser le sceptre des rois ;
Déjà notre audace profonde
Se rit du joug usé des lois.
Secouez, malheureux esclaves,
Secouez d'indignes entraves.
Rentrez dans votre liberté !
Mortel ! du jour où tu respires,
Ta loi, c'est ce que tu désires ;
Ton devoir, c'est la volupté !

 

" Ta pensée a franchi l'espace,
Tes calculs précèdent les temps,
La foudre cède à ton audace,
Les cieux roulent tes chars flottants ;
Comme un feu que tout alimente,
Ta raison, sans cesse croissante,
S'étendra sur l'immensité !
Et ta puissance, qu'elle assure,
N'aura de terme et de mesure
Que l'espace et l'éternité.

 

" Heureux nos fils! heureux cet âge
Qui, fécondé par nos leçons,
Viendra recueillir l'héritage
Des dogmes que nous lui laissons !
Pourquoi les jalouses années
Bornent-elles nos destinées
A de si rapides instants ?
Ô loi trop injuste et trop dure !
Pour triompher de la nature
Que nous a-t-il manqué ? le temps."

 

Eh bien ! le temps sur vos poussières
A peine encore a fait un pas !
Sortez, ô mânes de nos pères,
Sortez de la nuit du trépas !
Venez contempler votre ouvrage !
Venez partager de cet âge
La gloire et la félicité !
Ô race en promesses féconde,
Paraissez ! bienfaiteurs du monde,
Voilà votre postérité !

 

Que vois-je ? ils détournent la vue,
Et, se cachant sous leurs lambeaux,
Leur foule, de honte éperdue,
Fuit et rentre dans les tombeaux !
Non, non, restez, ombres coupables ;
Auteurs de nos jours déplorables,
Restez ! ce supplice est trop doux.
Le Ciel, trop lent à vous poursuivre,
Devait vous condamner à vivre
Dans le siècle enfanté par vous !

 

Où sont-ils, ces jours où la France,
A la tête des nations,
Se levait comme un astre immense
Inondant tout de ses rayons ?
Parmi nos siècles, siècle unique,
De quel cortège magnifique
La gloire composait ta cour !
Semblable au dieu qui nous éclaire,
Ta grandeur étonnait la terre,
Dont tes clartés étaient l'amour !

 

Toujours les siècles du génie
Sont donc les siècles des vertus !
Toujours les dieux de l'harmonie
Pour les héros sont descendus !
Près du trône qui les inspire,
Voyez-les déposer la lyre
Dans de pures et chastes mains,
Et les Racine et les Turenne
Enchaîner les grâces d'Athène
Au char triomphant des Romains !

 

Mais, ô déclin ! quel souffle aride
De notre âge a séché les fleurs ?
Eh quoi ! le lourd compas d'Euclide
Etouffe nos arts enchanteurs !
Elans de l'âme et du génie !
Des calculs la froide manie
Chez nos pères vous remplaça :
Ils posèrent sur la nature
Le doigt glacé qui la mesure,
Et la nature se glaça !

 

Et toi, prêtresse de la terre,
Vierge du Pinde ou de Sion,
Tu fuis ce globe de matière,
Privé de ton dernier rayon !
Ton souffle divin se retire
De ces cœurs flétris, que la lyre
N'émeut plus de ses sons touchants !
Et pour son Dieu qui le contemple,
Sans toi l'univers est un temple
Qui n'a plus ni parfums ni chants !

 

Pleurons donc, enfants de nos pères !
Pleurons ! de deuil couvrons nos fronts !
Lavons dans nos larmes amères
Tant d'irréparables affronts !
Comme les fils d'Héliodore,
Rassemblons du soir à l'aurore
Les débris du temple abattu !
Et sous ces cendres criminelles
Cherchons encor les étincelles
Du génie et de la vertu !

 

LAMARTINE, Ode

 

Abtei im Eichwald

Abtei im Eichwald, 1809, Caspar David Friedrich 

 

 

Méditations poétiques

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" Plus je montais, plus je voyais Dieu. " (Nouvelles méditations poétiques)

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25 septembre 2012 2 25 /09 /septembre /2012 18:30

Salut, bois couronnés d'un reste de verdure !
Feuillages jaunissants sur les gazons épars ;
Salut, derniers beaux jours ! Le deuil de la nature
Convient à la douleur et plaît à mes regards.

 

Je suis d'un pas rêveur le sentier solitaire,
J'aime à revoir encor, pour la dernière fois,
Ce soleil pâlissant, dont la faible lumière
Perce à peine à mes pieds l'obscurité des bois.

 

Oui, dans ces jours d'automne où la nature expire,
A ses regards voilés, je trouve plus d'attraits ;
C'est l'adieu d'un ami, c'est le dernier sourire
Des lèvres que la mort va fermer pour jamais.

 

Ainsi, prêt à quitter l'horizon de la vie,
Pleurant de mes longs jours l'espoir évanoui,
Je me retourne encore, et d'un regard d'envie
Je contemple ses biens dont je n'ai pas joui.

 

Terre, soleil, vallons, belle et douce nature,
Je vous dois une larme aux bords de mon tombeau :
L'air est si parfumé ! la lumière est si pure !
Aux regards d'un mourant le soleil est si beau !

 

Je voudrais maintenant vider jusqu'à la lie
Ce calice mêlé de nectar et de fiel :
Au fond de cette coupe où je buvais la vie,
Peut-être restait-il une goutte de miel ?

 

Peut-être l'avenir me gardait-il encore
Un retour de bonheur dont l'espoir est perdu ?
Peut-être dans la foule, une âme que j'ignore
Aurait compris mon âme, et m'aurait répondu ? ...

 

La fleur tombe en livrant ses parfums au zéphire ;
A la vie, au soleil, ce sont là ses adieux ;
Moi, je meurs ; et mon âme, au moment qu'elle expire,
S'exhale comme un son triste et mélodieux.

 

LAMARTINE, L'automne (1819)

 

Lake George

Lake George, John Frederick Kensett 

 

 

Méditations poétiques

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LAMARTINE

Lamartine photographié par Alexandre Martin au soir de sa vie 

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24 septembre 2012 1 24 /09 /septembre /2012 18:30

Ô néant ! ô seul Dieu que je puisse comprendre !
Silencieux abîme où je vais redescendre,
Pourquoi laissas-tu l’homme échapper de ta main ?
De quel sommeil profond je dormais dans ton sein !
Dans l’éternel oubli j’y dormirais encore ;
Mes yeux n’auraient pas vu ce faux jour que j’abhorre,
Et dans ta longue nuit, mon paisible sommeil
N’aurait jamais connu ni songes, ni réveil.


- Mais puisque je naquis, sans doute il fallait naître.
Si l’on m’eût consulté, j’aurais refusé l’être.
Vains regrets ! le destin me condamnait au jour,
Et je vins, ô soleil, te maudire à mon tour.


- Cependant, il est vrai, cette première aurore,
Ce réveil incertain d’un être qui s’ignore,
Cet espace infini s’ouvrant devant ses yeux,
Ce long regard de l’homme interrogeant les cieux,
Ce vague enchantement, ces torrents d’espérance,
Eblouissent les yeux au seuil de l’existence.
Salut, nouveau séjour où le temps m’a jeté,
Globe, témoin futur de ma félicité !
Salut, sacré flambeau qui nourris la nature !
Soleil, premier amour de toute créature !
Vastes cieux, qui cachez le Dieu qui vous a faits !
Terre, berceau de l’homme, admirable palais !
Homme, semblable à moi, mon compagnon, mon frère !
Toi plus belle à mes yeux, à mon âme plus chère !
Salut, objets, témoins, instruments du bonheur !
Remplissez vos destins, je vous apporte un coeur …


- Que ce rêve est brillant ! mais, hélas ! c’est un rêve.
Il commençait alors ; maintenant il s’achève.
La douleur lentement m’entr’ouvre le tombeau ;
Salut, mon dernier jour! sois mon jour le plus beau !
J’ai vécu; j’ai passé ce désert de la vie,
Où toujours sous mes pas chaque fleur s’est flétrie ;
Où toujours l’espérance, abusant ma raison,
Me montrait le bonheur dans un vague horizon.
Où du vent de la mort les brûlantes haleines
Sous mes lèvres toujours tarissaient les fontaines.
Qu’un autre, s’exhalant en regrets superflus,
Redemande au passé ses jours qui ne sont plus,
Pleure de son printemps l’aurore évanouie,
Et consente à revivre une seconde vie:
Pour moi, quand le destin m’offrirait à mon choix
Le sceptre du génie, ou le trône des rois,
La gloire, la beauté, les trésors, la sagesse,
Et joindrait à ses dons l’éternelle jeunesse,
J’en jure par la mort ; dans un monde pareil,
Non, je ne voudrais pas rajeunir d’un soleil.
Je ne veux pas d’un monde où tout change, où tout passe :
Où, jusqu’au souvenir, tout s’use et tout s’efface ;
Où tout est fugitif, périssable, incertain ;
Où le jour du bonheur n’a pas de lendemain !


- Combien de fois ainsi, trompé par l’existence,
De mon sein pour jamais j’ai banni l’espérance !
Combien de fois ainsi mon esprit abattu
A cru s’envelopper d’une froide vertu,
Et, rêvant de Zénon la trompeuse sagesse,
Sous un manteau stoïque a caché sa faiblesse !
Dans son indifférence un jour enseveli,
Pour trouver le repos il invoquait l’oubli.
Vain repos! faux sommeil ! – Tel qu’au pied des collines,
Où Rome sort du sein de ses propres ruines,
L’oeil voit dans ce chaos, confusément épars,
D’antiques monuments, de modernes remparts,
Des théâtres croulants, dont les frontons superbes
Dorment dans la poussière ou rampent sous les herbes,
Les palais des héros par les ronces couverts,
Des dieux couchés au seuil de leurs temples déserts,
L’obélisque éternel ombrageant la chaumière,
La colonne portant une image étrangère,
L’herbe dans le forum, les fleurs dans les tombeaux,
Et ces vieux panthéons peuplés de dieux nouveaux ;
Tandis que, s’élevant de distance en distance,
Un faible bruit de vie interrompt ce silence :
Telle est notre âme, après ces longs ébranlements ;
Secouant la raison jusqu’en ses fondements,
Le malheur n’en fait plus qu’une immense ruine,
Où comme un grand débris le désespoir domine !
De sentiments éteints silencieux chaos,
Eléments opposés, sans vie et sans repos,
Restes de passions par le temps effacées,
Combat désordonné de voeux et de pensées,
Souvenirs expirants, regrets, dégoûts, remords.
Si du moins ces débris nous attestaient sa mort !
Mais sous ce vaste deuil l’âme encore est vivante ;
Ce feu sans aliment soi-même s’alimente ;
Il renaît de sa cendre, et ce fatal flambeau
Craint de brûler encore au-delà du tombeau.

   
Âme ! qui donc es-tu ? flamme qui me dévore,
Dois-tu vivre après moi ? dois-tu souffrir encore ?
Hôte mystérieux, que vas-tu devenir ?
Au grand flambeau du jour vas-tu te réunir ?
Peut-être de ce feu tu n’es qu’une étincelle,
Qu’un rayon égaré, que cet astre rappelle.
Peut-être que, mourant lorsque l’homme est détruit,
Tu n’es qu’un suc plus pur que la terre a produit,
Une fange animée, une argile pensante…
Mais que vois-je ? à ce mot, tu frémis d’épouvante.
Redoutant le néant, et lasse de souffrir,
Hélas ! tu crains de vivre et trembles de mourir.


- Qui te révélera, redoutable mystère ?
J’écoute en vain la voix des sages de la terre :
Le doute égare aussi ces sublimes esprits,
Et de la même argile ils ont été pétris.
Rassemblant les rayons de l’antique sagesse,
Socrate te cherchait aux beaux jours de la Grèce ;
Platon à Sunium te cherchait après lui ;
Deux mille ans sont passés, je te cherche aujourd’hui ;
Deux mille ans passeront, et les enfants des hommes
S’agiteront encor dans la nuit où nous sommes.
La vérité rebelle échappe à nos regards,
Et Dieu seul réunit tous ses rayons épars.


- Ainsi, prêt à fermer mes yeux à la lumière,
Nul espoir ne viendra consoler ma paupière:
Mon âme aura passé, sans guide et sans flambeau
De la nuit d’ici-bas dans la nuit du tombeau,
Et j’emporte au hasard, au monde où je m’élance,
Ma vertu sans espoir, mes maux sans récompense.
Réponds-moi, Dieu cruel ! S’il est vrai que tu sois,
J’ai donc le droit fatal de maudire tes lois !
Après le poids du jour, du moins le mercenaire
Le soir s’assied à l’ombre, et reçoit son salaire :
Et moi, quand je fléchis sous le fardeau du sort,
Quand mon jour est fini, mon salaire est la mort.
 
Mais, tandis qu’exhalant le doute et le blasphème,
Les yeux sur mon tombeau, je pleure sur moi-même,
La foi, se réveillant, comme un doux souvenir,
Jette un rayon d’espoir sur mon pâle avenir,
Sous l’ombre de la mort me ranime et m’enflamme,
Et rend à mes vieux jours la jeunesse de l’âme.
Je remonte aux lueurs de ce flambeau divin,
Du couchant de ma vie à son riant matin ;
J’embrasse d’un regard la destinée humaine ;
A mes yeux satisfaits tout s’ordonne et s’enchaîne ;
Je lis dans l’avenir la raison du présent ;
L’espoir ferme après moi les portes du néant,

Et rouvrant l’horizon à mon âme ravie,
M’explique par la mort l’énigme de la vie.


Cette foi qui m’attend au bord de mon tombeau,
Hélas ! il m’en souvient, plana sur mon berceau.
De la terre promise immortel héritage,
Les pères à leurs fils l’ont transmis d’âge en âge.

Notre esprit la reçoit à son premier réveil,
Comme les dons d’en haut, la vie et le soleil ;
Comme le lait de l’âme, en ouvrant la paupière,
Elle a coulé pour nous des lèvres d’une mère ;
Elle a pénétré l’homme en sa tendre saison ;
Son flambeau dans les coeurs précéda la raison.
L’enfant, en essayant sa première parole,
Balbutie au berceau son sublime symbole,
Et, sous l’oeil maternel germant à son insu,
Il la sent dans son coeur croître avec la vertu.


Ah ! si la vérité fut faite pour la terre,
Sans doute elle a reçu ce simple caractère ;
Sans doute dès l’enfance offerte à nos regards,
Dans l’esprit par les sens entrant de toutes parts,
Comme les purs rayons de la céleste flamme
Elle a dû dès l’aurore environner notre âme,
De l’esprit par l’amour descendre dans les coeurs,
S’unir au souvenir, se fondre dans les moeurs ;
Ainsi qu’un grain fécond que l’hiver couvre encore,
Dans notre sein longtemps germer avant d’éclore,
Et, quand l’homme a passé son orageux été,
Donner son fruit divin pour l’immortalité.
Soleil mystérieux ! flambeau d’une autre sphère,
Prête à mes yeux mourants ta mystique lumière,
Pars du sein du Très-Haut, rayon consolateur.
Astre vivifiant, lève-toi dans mon coeur !
Hélas ! je n’ai que toi ; dans mes heures funèbres,
Ma raison qui pâlit m’abandonne aux ténèbres ;
Cette raison superbe, insuffisant flambeau,
S’éteint comme la vie aux portes du tombeau ;
Viens donc la remplacer, ô céleste lumière !
Viens d’un jour sans nuage inonder ma paupière ;
Tiens-moi lieu du soleil que je ne dois plus voir,
Et brille à l’horizon comme l’astre du soir.

 

LAMARTINE, La Foi

 

Chiesa di Santa Maria Maddalena de' Pazzi, Cappella Maggiore 

La Foi, Innocenzo Spinazzi
Chiesa di Santa Maria Maddalena de' Pazzi, Cappella Maggiore, Firenze

 

 

  Méditations poétiques

Méditations poétiques, Nouvelles méditations poétiques

 

" Plus je montais, plus je voyais Dieu. " (Nouvelles méditations poétiques)

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