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"Je vous donne un commandement nouveau : c'est de vous aimer les uns les autres.

 

Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres.

 

Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c'est l'amour que vous aurez les uns pour les autres."

 

Evangile de Jésus-Christ selon  saint Jean 

   

 

Pentecôte

" Le Défenseur, l'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit."

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean  

 

   

 

 El Papa es argentino. Jorge Bergoglio                 

Saint Père François

 

 

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1er mai 2011 Béatification de Jean-Paul II

Béatification du Serviteur de Dieu Jean-Paul II

 

 

  Béatification du Père Popieluszko

beatification Mass, in Warsaw, Poland

à Varsovie, 6 juin 2010, Dimanche du Corps et du Sang du Christ

 

 

presidential palace in Warsaw

Varsovie 2010

 

 

Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre
Sanctuaire de l'Adoration Eucharistique et de la Miséricorde Divine

La miséricorde de Dieu est comme un torrent débordé. Elle entraîne les cœurs sur son passage.
(Saint Curé d'Ars)
 

 


Le côté du Christ a été transpercé et tout le mystère de Dieu sort de là. C’est tout le mystère de Dieu qui aime, qui se livre jusqu’au bout, qui se donne jusqu’au bout. C’est le don le plus absolu qui soit. Le don du mystère trinitaire est le cœur ouvert. Ce n’est pas une image, c’est une réalité. C’est la réalité la plus profonde qui soit, la réalité de l’amour.
Père Marie-Joseph Le Guillou




Dans le cœur transpercé
de Jésus sont unis
le Royaume du Ciel
et la terre d'ici-bas
la source de la vie
pour nous se trouve là.

Ce cœur est cœur divin
Cœur de la Trinité
centre de convergence
de tous les cœur humains
il nous donne la vie
de la Divinité.


Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix
(Edith Stein)



Le Sacré-Cœur représente toutes les puissances d'aimer, divines et humaines, qui sont en Notre-Seigneur.
Père Marie-Eugène de l'Enfant Jésus

 



feuille d'annonces de la Basilique du Sacré-Coeur de Montmartre

 

 

 

 

 

 

 

     

The Cambrai Madonna

Notre Dame de Grâce

Cathédrale de Cambrai

 

 

 

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Ordinations du samedi 27 juin 2009 à Notre Dame de Paris


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Solennité de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie à Notre-Dame de Paris


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... ma vocation, enfin je l’ai trouvée, ma vocation, c’est l’Amour !

 

 

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SAINT PIERRE ET SAINT ANDRÉ

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Salutation avec l'Archevêque Chrysostomos à l'église d' Agia Kyriaki Chrysopolitissa de Paphos, le vendredi 4 juin 2010

 

     

 

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SALVE REGINA

23 novembre 2012 5 23 /11 /novembre /2012 12:30

Tandis que ces grands événements se passaient du côté du nord, le comte de Toulouse et ceux qui étaient avec lui vers la partie méridionale de la ville, animés d'un même zèle, poussaient leur attaque avec une égale impétuosité : ils étaient enfin parvenus à combler le fossé, après trois jours d'un travail consécutif ; leurs bras vigoureux avaient enfin dirigé une autre tour mobile jusqu'aux abords des murailles, en sorte que les assiégés qui occupaient les tours des remparts et les Croisés qui s'étaient établis dans leurs machines se trouvaient presque assez rapprochés pour pouvoir se frapper les uns les autres de leurs lances.

 

Ainsi sur tous les points, le peuple chrétien déployait la même ardeur et agissait avec une égale activité ; son zèle était d'autant plus animé en cet instant que c'était le jour même qu'avait désigne en confidence un fidèle serviteur du Christ, qui habitait sur la montagne des Oliviers ; il avait promis que la cité sainte serait prise dans le courant de cette journée.

 

On avait vu également dans le camp du comte de Toulouse le signal qui avait apparu sur la même montagne et le bouclier resplendissant qu'avait agité le soldat, et ce spectacle avait enflammé tous les courages, en donnant à tous les combattants l'espoir assuré de la victoire.

 

Dans l'une et l'autre armée, les Croisés poursuivaient à l'envi les mêmes succès, animés les uns et les autres d'un zèle semblable, par celui qui avait résolu de récompenser dignement le fidèle dévouement de ses serviteurs.

 

Enfin le jour était venu où ils devaient recueillir le fruit de tant de travaux et le prix de leurs glorieux services.

 

GUILLAUME DE TYR, HISTOIRE DES CROISADES, BnF - Gallica

 

SAINT SEPULCRE 

Le Tombeau du Christ au Saint Sépulcre aujourd'hui 

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22 novembre 2012 4 22 /11 /novembre /2012 12:30

Cependant le combat s'était prolongé jusqu'à la septième heure du jour et la victoire demeurait encore incertaine entre les deux partis. Déjà les nôtres désespéraient du succès, et, vaincus par l'excès de la fatigue, ils commençaient à attaquer avec moins de vigueur.

 

Déjà ils formaient le projet de retirer un peu en arrière leur tour mobile, près de se briser sous les coups dont on l'accablait, et toutes leurs autres machines que les feux dont elles étaient sans cesse atteintes faisaient déjà fumer de tous côtés. Ils voulaient remettre au lendemain la suite de leurs travaux; le peuple perdait courage, et ne comptant plus sur l'efficacité de ses efforts, se retirait peu à peu ; pendant ce temps les assiégés l'insultaient avec plus d'insolence que de coutume et le provoquaient à persévérer dans ses attaques, quand tout à coup la faveur divine se manifesta d'une manière bien nécessaire dans une situation si désespérée ; et vint apporter quel que consolation aux fidèles, en leur faisant entrevoir l'accomplissement de leurs voeux.

 

On vit sur la montagne des Oliviers un soldat, qui cependant ne reparut plus ensuite dans le camp, brandissant un bouclier resplendissant et donnant un signal à nos légions pour les rappeler au combat et les inviter à recommencer leurs attaques.

 

Ce miracle remplit de joie le duc Godefroi et son frère Eustache: ils s'étaient placés tous deux sur le sommet de la tour, pour se trouver les premiers à l'assaut et veiller de plus près à la défense de leur machine ; aussitôt, poussant de grands cris, ils se mirent à rappeler le peuple et les principaux chefs de leur corps d'armée. Tous, marchant sous la conduite de la miséricorde divine, reviennent avec joie sur leurs pas et montrent à l'envi les uns des autres une si grande ardeur, qu'il semble qu'ils vont recommencer le combat avec des forces toutes nouvelles. Ceux qui se retiraient naguère, succombant à la fatigue ou frappés de blessures, ont retrouvé tout leur courage, viennent se présenter volontairement, comme si leur vigueur était redoublée, et demandent à attaquer avec plus d'ardeur qu'ils n'en ont jamais manifesté. Les princes et tous ceux qui étaient considérés comme les chefs et les soutiens de l'armée, marchent à leur tête, et leur exemple ranime encore le courage de tout le peuple. Les femmes mêmes, pour ne point se soustraire à tant de travaux, parcourent les rangs, tenant des vases dans les mains, portant des boissons aux hommes, tandis qu'ils combattent avec le plus d'intrépidité, et les encourageant à la bataille, par des paroles pleines de puissance. La joie était si grande dans tout le camp que tous paraissaient désormais assurés de la victoire.

 

Dans l'espace d'une heure les fossés se trouvèrent comblés, les ouvrages des ennemis renversés et la tour mobile fut appuyée de vive force contre les remparts. J'ai déjà dit que les assiégés avaient suspendu sur les murailles des poutres longues et fortes, pour amortir l'effet des projectiles : ceux des nôtres qui occupaient la tour coupèrent les cordes par lesquelles deux de ces poutres étaient retenues et elles tombèrent aussitôt par terre. Les hommes qui se trouvaient en dessous les reçurent en ce moment, non sans courir eux-mêmes de grands dangers, les transportèrent sous la machine et les dressèrent sans délai pour donner plus de solidité au pont, qu'on jetait dans le même instant du haut de la tour (ainsi que j'aurai occasion de le raconter tout à l'heure), car ce pont était construit de pièces de bois extrêmement faibles et qui n'eussent pu supporter tous ceux qui devaient passer par-dessus, s'il n'eût été soutenu par les poutres dont on eut soin de le renforcer.

 

GUILLAUME DE TYR, HISTOIRE DES CROISADES, BnF - Gallica 

 

Jérusalem vue du Mont des Oliviers 

Jérusalem vue du Mont des Oliviers

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21 novembre 2012 3 21 /11 /novembre /2012 12:30

La nuit touchait à sa fin et les premières lueurs de l'aurore annonçaient la prochaine arrivée du jour.

 

Aussitôt le peuple chrétien se précipite au combat avec une nouvelle ardeur. Chacun retourne à son poste, et reprend l'ouvrage qu'on lui avait assigné la veille. Les uns s'établissent au dessous des machines et lancent contre les murailles d'énormes quartiers de roc d'une extrême dureté ; les autres se rangent au pied de la tour mobile, et cherchent toutes sortes de moyens pour la mettre en mouvement, tantôt par des procédés ingénieux, tantôt en y employant les efforts de leurs bras; d'autres, établis sur la sommité de cet édifice, attaquent avec un zèle infatigable ceux de leurs ennemis qui occupent les tours opposées, se servent alternativement de l'arc et de la baliste, et leur lancent des projectiles de toute espèce, pour les empêcher de se présenter au dehors et les forcer de se mettre à couvert derrière les murailles ; pendant ce temps d'autres s'occupent uniquement du soin de combler les fossés et de détruire les ouvrages avancés, afin de pouvoir pousser la tour mobile et l'appliquer contre les remparts ; d'autres enfin, et ce sont les plus nombreux, font pleuvoir sur les assiégés une grêle de flèches et de pierres, cherchant ainsi à les repousser, afin qu'ils ne puissent plus opposer d'obstacle aux efforts de ceux de leurs compagnons qui travaillent à faire avancer la grande machine.

 

Cependant, plus les assiégés voient croître l'ardeur des nôtres, et plus ils cherchent de leur côté à résister efficacement par les mêmes moyens, opposant la force à la force, et la ruse à la ruse. A leur tour ils lançaient sur les assiégeants des traits et des pierres, et déployaient une admirable valeur pour redoubler les difficultés sous les pas de ceux qui s'efforçaient de faire avancer la tour mobile. Dans l'espoir de mettre un terme par un seul événement à toutes les entreprises des Croisés, ils ne se lassaient pas de lancer des feux sur les machines, se servant de marmites fragiles et de toutes sortes d'autres instruments qu'ils remplissaient de soufre, de poix résine, de lard, de graisse, d'étoupes, de cire, de petits morceaux de bois sec, enfin de toute matière propre à entretenir et à animer l'activité d'un incendie, et les jetant de tous côtés sur leurs ennemis.

 

Au milieu d'une telle mêlée, le carnage était grand des deux côtés, et des hommes de toute condition et de tout rang tombaient incessamment, atteints à l'improviste par toutes sortes d'accidents désastreux. Les uns, frappés par quelque projectile lancé d'une machine, étaient brisés en mille morceaux. Les autres, malgré les cuirasses et les boucliers qui les protégeaient, tombaient subitement sous la multitude des traits qui les écrasaient ; d'autres, atteints par les pierres qu'on lançait à la main ou avec la fronde, périssaient sur place, ou se retiraient les membres fracassés, se trouvant ainsi hors de combat pour plusieurs jours, et souvent même pour le reste de leur vie.

 

Tant et de si grands périls ne pouvaient cependant détourner personne de l'œuvre qu'on avait entreprise, ni affaiblir en rien l'ardeur qui portait chacun des combattants à en venir aux mains avec les ennemis ; il eût été difficile en cette rencontre de décider lequel des deux peuples combattait avec le plus d'acharnement.

 

Je ne crois pas devoir passer sous silence un événement qui arriva, dit-on, ce même jour, et qui mérite bien d'être consigné dans cette histoire. Parmi les machines que les Croisés faisaient jouer contre les assiégés, il y en avait une qui lançait contre les murailles des rochers d'un poids énorme, avec une violence et un fracas épouvantables, en sorte qu'elle faisait beaucoup de mal à ceux qui occupaient les remparts. Voyant que tous les efforts qu'ils dirigeaient contre cette machine demeuraient absolument infructueux, les assiégés firent venir deux magiciennes, et leur ordonnèrent de jeter un sort sur cet instrument, et de le rendre inutile en chantant des chansons magiques. Tandis que ces femmes étaient sur la muraille, opérant leurs prestiges et prononçant les paroles qui devaient favoriser leurs enchantements, une meule lancée de cette même machine vint les frapper inopinément, ainsi que trois jeunes filles qui les avaient accompagnées, les brisa en mille pièces et les précipita, sans vie, du haut des remparts. On applaudit avec des transports de joie dans tout le camp des Croisés, et les assiégés, au contraire, furent saisis d'une profonde douleur.

 

GUILLAUME DE TYR, HISTOIRE DES CROISADES, BnF - Gallica 

 

The Crusaders leave the battlefield disappointed after twel 

Le siège de Jérusalem, Gustave Doré

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20 novembre 2012 2 20 /11 /novembre /2012 12:30

La nuit vint mettre un terme à cette lutte opiniâtre et pleine de dangers, et la laissa même sans résultat certain. Il semblait qu'elle dût apporter quelque soulagement à tant de fatigues, mais les esprits demeuraient agités des plus vives sollicitudes, qui éloignaient toute possibilité de sommeil : on continua à travailler avec la même ardeur.

 

Les Croisés, en proie à toutes sortes d'angoisses, échauffés par le désir d'accomplir leurs vœux, attendaient avidement le retour de la lumière du jour pour recommencer le combat et tenter de nouveau la fortune, espérant que le Seigneur leur accorderait de meilleures chances et leur livrerait enfin la victoire. Leur anxiété cependant était extrême : ils craignaient sans cesse que les ennemis ne parvinssent, de manière ou d'autre, à mettre le feu à leurs machines ; ils veillèrent donc sans interruption, et nul ne se permit de se livrer un moment au sommeil.

 

Dans le même temps les assiégés n'éprouvaient pas de moindres inquiétudes ; des soucis rongeurs les dévoraient aussi ; ils craignaient également que ceux qu'ils avaient vus la veille les presser avec tant d'animosité ne profitassent du silence d'une nuit périlleuse pour renverser une muraille, ou dresser des échelles qui pussent leur fournir le moyen de pénétrer secrètement dans la ville. Ils redoublèrent donc d'activité et de vigilance pour se défendre d'un aussi grand danger; ils placèrent à chacune des tours des préposés aux veilles, et ceux-ci, durant toute la nuit, ne cessèrent de faire des rondes sur les remparts et de visiter toute l'enceinte. Les hommes les plus considérables par leur naissance, ceux qui avaient le plus à cœur les intérêts publics, parcouraient les places, et exhortaient tous les citoyens à veiller sans relâche pour le salut de leurs femmes et de leurs enfants, pour la conservation de leurs fortunes particulières et de l'État, à visiter toutes les portes et toutes les rues de la ville, afin de découvrir les entreprises secrètes des ennemis.

 

Ainsi, des deux parts, assiégeants et assiégés, également remplis de sollicitude, ne se donnaient aucun instant de repos; et quoique le combat fût fini, l'ardeur qui enflammait les deux partis rendait leur condition plus fâcheuse encore qu'elle ne l'était la veille, même au plus fort de la mêlée.

 

GUILLAUME DE TYR, HISTOIRE DES CROISADES, BnF - Gallica

 

Jerusalem at night 

Jerusalem at night

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19 novembre 2012 1 19 /11 /novembre /2012 12:30

Dès que le jour eut paru, tous les Croisés, revêtus de leurs armes, s'avancèrent, conformément aux ordres qu'ils avaient reçus, pour commencer l'attaque, animés d'un seul et même esprit, et chacun d'eux résolu à périr pour le Christ, ou à conquérir la liberté de la cité chrétienne.

 

Au milieu d'un peuple si nombreux, on ne voyait pas un vieillard, pas un homme faible ou jeune encore, que le zèle de sa cause et la ferveur de sa dévotion n'entraînât au combat ; les femmes mêmes, oubliant leur sexe et leur faiblesse ordinaire, se mêlaient aux travaux des hommes, et se hasardaient au maniement des armes, sans vouloir consulter leurs forces. Tous, s'avançant d'un commun accord pour engager le combat, s'appliquèrent d'abord à rapprocher des murailles les machines qu'ils avaient disposées, afin de pouvoir attaquer plus facilement et avec plus d'avantage ceux qui leur étaient opposés sur les tours et les remparts. Les assiégés cependant, résolus de leur côté à résister de toutes leurs forces à leurs adversaires, lançaient une quantité innombrable de flèches, de traits et de pierres de diverses dimensions qu'ils jetaient avec les mains, ou qui partaient de leurs machines, et tombaient dans les rangs avec un horrible fracas, faisant ainsi tous leurs efforts pour défendre l'approche de leurs murs.

 

Les nôtres, à leur tour, protégés par leurs boucliers, et portant en avant les claies qu'ils avaient tressées, lançaient une grande quantité de traits avec leurs arcs ou leurs balistes, faisaient rouler dans les airs des pierres grosses comme le poing, et s'avançaient avec intrépidité vers les murailles, ne laissant aucun moment de repos aux assiégés, et cherchant à abattre leur courage. Enfermés dans leurs machines, les uns s'efforçaient avec de longs crochets à faire marcher la tour mobile ; d'autres dirigeaient d'énormes masses de rochers contre les murailles pour les ébranler à force de coups, et parvenir ainsi à les renverser : d'autres encore, avec de plus petits instruments qu'on nommait manganes, lançaient de plus petites pierres contre ceux qui garnissaient les remparts, pour arrêter l'activité de leurs efforts contre les assaillants.

 

Cependant ceux qui travaillaient à porter le camp en avant ne pouvaient parvenir à l'exécution de leurs desseins, à cause d'un fossé large et profond qui se trouvait au dessous des remparts, et qui empêchait les machines d'aborder ; ceux qui lançaient toutes sortes de projectiles ne réussissaient pas non plus à les ébranler, et les travaux des uns et des autres n'avaient que peu de résultats. Les assiégés avaient suspendu au haut de leurs remparts des sacs remplis de paille, des cordes, des tapis, des matelas garnis de soie, qui portaient un peu en avant des-murailles, appuyant sur d'énormes poutres, en sorte que ces objets mobiles et élastiques en même temps défendaient les murs de la violence des chocs qu'on dirigeait sur eux, et rendaient à peu près inutiles les efforts des assiégeants. Ils avaient en outre dressé, au dedans des remparts, des machines en plus grand nombre que n'en avaient les Croisés, et s'en servaient pour lancer une grande quantité de flèches et de pierres qui interrompaient toutes les attaques.

 

Ainsi, de toutes parts, on combattait avec la plus grande ardeur, et tous faisaient à l'envi des efforts extraordinaires. Cette horrible mêlée, dont il est difficile même de se faire une idée exacte, dura depuis le matin jusqu'au soir. Une grêle de traits et de flèches pleuvait sans relâche sur les deux armées ; les pierres et les rochers lancés dans les airs s'entrechoquaient fréquemment, et répandaient la mort dans les rangs opposés avec une variété infinie d'accidents. Les mêmes fatigues, les mêmes dangers se rencontraient également et dans le camp du duc de Lorraine, et dans celui du comte de Toulouse, et dans celui où commandaient les autres princes. Sur chacun de ces trois points d'attaque, les Croisés combattaient avec le même zèle et la même ardeur. Leurs plus grands efforts avaient pour objet de combler les fossés à force de les remplir de décombres, de pierres et de terre, afin de pouvoir se faire un chemin, et pousser leurs machines en avant ; et, de leur côté, les assiégés s'appliquaient principalement à faire échouer cette tentative, et ne négligeaient rien pour y parvenir. Ils travaillaient avec la plus grande activité à repousser tous ceux qui s'avançaient vers les fossés, lançaient en même temps sur les machines des torches enflammées, des traits trempés dans le soufre, dans l'huile, enduits de poix résine, et toutes sortes de matières propres à entretenir la flamme, afin de détruire par le feu ces instruments d'attaque.

 

Leurs machines, établies derrière les remparts, lançaient en outre contre les tours mobiles des Croisés une quantité de projectiles dirigés avec tant d'habileté qu'elles en étaient ébranlées sur leurs bases ; leurs flancs résistaient avec peine à tant de chocs ; et ceux qui étaient montés sur la partie supérieure pour livrer l'assaut, en étaient tout étourdis, et se voyaient sans cesse exposés à être renversés par terre. Pendant ce temps, tes soldats se précipitaient pour éteindre le feu, et versaient de l'eau en abondance sur leurs machines.

 

GUILLAUME DE TYR, HISTOIRE DES CROISADES, BnF - Gallica

 

the siege of Jerusalem (7th to 15th July 1099) during the f 

The siege of Jerusalem (7th to 15th July 1099) during the first crusade, A. Hoffmann, 1933

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16 novembre 2012 5 16 /11 /novembre /2012 12:30

Le jour fixé pour la première attaque approchait. La veille au soir, le duc de Lorraine et les deux comtes de Normandie et de Flandre, reconnurent que vers le côté de la ville qu'ils étaient chargés d'assiéger, les ennemis s'étaient extrêmement fortifiés en machines, en armes et en vaillants guerriers, sans doute parce qu'ils pensaient avoir plus de sujet de craindre de ce côté : jugeant avec une admirable prévoyance que ces immenses préparatifs de défense pourraient bien opposer des obstacles insurmontables à leur attaque du lendemain ; ils entreprirent aussitôt un travail véritablement étonnant : les machines et la tour mobile qu'ils avaient fait construire n'étaient pas encore complètement assemblées ; ils les firent transporter pièce par pièce sur le terrain qui s'étend entre la porte de Saint-Etienne et la tour angulaire située au nord, et qui domine la vallée de Josaphat, et allèrent en même temps établir leur camp sur ce point.

 

Ils jugèrent avec raison que comme la ville n'avait pas été menacée de ce côté, les assiégés auraient mis beaucoup moins de soin à en assurer la défense. Ils firent donc travailler sans relâche durant toute la nuit, et, avant le lever du soleil, les machines étaient transportées, assemblées sur place à force de bras, et établies dans les meilleures positions. La tour mobile fut dressée aussi contre les remparts, au point où la muraille paraissait moins élevée, et d'un abord plus uni et plus facile, et elle en était si près qu'il sembla que ceux des assiégés qui seraient renfermés dans leurs tours, et ceux des nôtres qui occuperaient la machine, pourraient combattre presque corps à corps.

 

Un tel travail ne se fit pas sans beaucoup de peine. Il y avait presque un demi-mille de distance entre l'ancien et le nouvel emplacement du camp, et avant le lever du soleil tous les instruments se trouvèrent transportés et parfaitement remis en état de service. Quand le jour parut, les assiégés se présentèrent sur leurs murailles, pour reconnaître les préparatifs des Croisés ; ils furent saisis d'étonnement et de stupeur en ne retrouvant plus le camp, et tous les appareils de guerre au lieu même où ils les avaient vus l'avant-veille et la veille encore ; ils dirigèrent leurs regards de tous côtés, suivirent le tour des remparts, et découvrirent enfin le camp et les machines du duc Godefroi dans leur nouvelle position.

 

Durant la même nuit, et sur tous les autres points où les divers chefs avaient dressé leurs tentes dans l'ordre que j'ai déjà rapporté, les Croisés travaillèrent avec la même ardeur et dressèrent aussi leurs machines. Le comte de Toulouse fit également appliquer contre les murailles, entre l'église de la montagne de Sion et la ville, une seconde tour ou fort mobile qu'il avait fait construire avec le plus grand soin.

 

Les autres princes qui occupaient le terrain au dessous de la tour angulaire, dite aujourd'hui tour de Tancrède, animés d'une égale ardeur, firent aussi dresser contre les murailles une tour en bois extrêmement lourde, presque aussi élevée et aussi solide que les autres. Ces trois machines devaient opérer de la même manière, et étaient construites â peu près selon les mêmes procédés; chacune d'elles était de forme quadrangulaire ; le côté qui faisait face aux murailles était revêtu d'une double couverture : il y avait un moyen particulier de déployer la première de ces couvertures, et de l'appuyer contre la muraille, de façon à en faire un pont qui facilitât aux assiégeants l'accès des remparts. Même après cette manœuvre, la machine ne restait point dégarnie de ce côté, et se trouvait défendue suffisamment par la seconde couverture, aussi bien que sur les trois autres faces.

 

GUILLAUME DE TYR, HISTOIRE DES CROISADES, BnF - Gallica 

 

Les remparts de Jérusalem et la Tour de David 

Les remparts de Jérusalem et la Tour de David (2012)

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15 novembre 2012 4 15 /11 /novembre /2012 12:30

Au jour fixé, un décret rendu public dans l'armée ordonna des prières générales. Les évêques et tout le clergé, revêtus de leurs ornements sacerdotaux, et des robes des lévites, portant la croix et les images protectrices des saints, marchant en avant pieds nus et avec une grande dévotion, conduisirent les Croisés sur la montagne des Oliviers. Là, le vénérable Pierre l'ermite et Arnoul, ami du comte de Normandie, et homme lettré, prêchèrent publiquement devant le peuple, et l'exhortèrent, autant qu'il fut en leur pouvoir, à persévérer avec courage dans son entreprise.

 

La montagne des Oliviers est située à un mille environ de Jérusalem, du côté de l'orient, et en est séparée par la vallée de Josaphat. On lit dans les actes des Apôtres, qu'elle est éloignée de Jérusalem de l'espace du chemin qu'on peut faire le jour du sabbat. Ce fut là que notre Sauveur fut enlevé au ciel, à la vue de ses disciples, et qu'un nuage le déroba à leurs yeux. Lorsque tout le cortège des fidèles fut arrivé en ce lieu, ils implorèrent les secours d'en haut, avec un esprit d'humilité et de contrition, polissant des gémissements et versant des larmes : les princes se réconcilièrent les uns avec les autres, et tout le peuple ainsi réuni par des liens de charité et d'amour, ils descendirent de la montagne et dirigèrent leurs pas vers l'église du mont de Sion, qui est située tout près de la ville, du côté du midi, sur le point le plus élevé.

 

Pendant ce temps, les assiégés rangés sur leurs tours et sur leurs remparts, s'étonnaient de cette longue marche, et lançaient des traits avec leurs arcs et leurs frondes sur les bataillons des Croisés ; quelques-uns de ceux-ci, qui s'avançaient sans précaution, en furent atteints et blessés. En même temps, ils avaient planté des croix sur leurs murailles, à la vue des Croisés, et, pour leur faire l'affront le plus sanglant, ils crachaient sur ces croix, et se permettaient toutes sortes d'actes irrévérents ; puis, ils se répandaient en invectives, et proféraient d'horribles blasphèmes contre Notre-Seigneur Jésus-Christ, et contre la doctrine du salut.

 

Le peuple cependant, accomplissant son voeu en toute dévotion, arriva auprès de l'église, enflammé d'une juste colère, telle que doit l'inspirer l'horreur du sacrilège. On renouvela les prières, on annonça â l'armée le jour où l'on livrerait un assaut général, et chacun se rendit ensuite dans son camp, en suivant l'enceinte extérieure. On ordonna de terminer en toute hâte ce qui pouvait demeurer à faire encore pour tous les ouvrages que l'on avait entrepris, afin que l'on ne rencontrât aucune imperfection, aucun obstacle au moment où l'on commencerait les travaux du siège.

 

GUILLAUME DE TYR, HISTOIRE DES CROISADES, BnF - Gallica 

 

PROCESSION DES CROISES AUTOUR DE JERUSALEM 14 JUILLET 1099

Procession des Croisés autour de Jérusalem le 14 juillet 1099, Victor Schnetz, 1841

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