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"Je vous donne un commandement nouveau : c'est de vous aimer les uns les autres.

 

Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres.

 

Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c'est l'amour que vous aurez les uns pour les autres."

 

Evangile de Jésus-Christ selon  saint Jean 

   

 

Pentecôte

" Le Défenseur, l'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit."

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean  

 

   

 

 El Papa es argentino. Jorge Bergoglio                 

Saint Père François

 

 

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1er mai 2011 Béatification de Jean-Paul II

Béatification du Serviteur de Dieu Jean-Paul II

 

 

  Béatification du Père Popieluszko

beatification Mass, in Warsaw, Poland

à Varsovie, 6 juin 2010, Dimanche du Corps et du Sang du Christ

 

 

presidential palace in Warsaw

Varsovie 2010

 

 

Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre
Sanctuaire de l'Adoration Eucharistique et de la Miséricorde Divine

La miséricorde de Dieu est comme un torrent débordé. Elle entraîne les cœurs sur son passage.
(Saint Curé d'Ars)
 

 


Le côté du Christ a été transpercé et tout le mystère de Dieu sort de là. C’est tout le mystère de Dieu qui aime, qui se livre jusqu’au bout, qui se donne jusqu’au bout. C’est le don le plus absolu qui soit. Le don du mystère trinitaire est le cœur ouvert. Ce n’est pas une image, c’est une réalité. C’est la réalité la plus profonde qui soit, la réalité de l’amour.
Père Marie-Joseph Le Guillou




Dans le cœur transpercé
de Jésus sont unis
le Royaume du Ciel
et la terre d'ici-bas
la source de la vie
pour nous se trouve là.

Ce cœur est cœur divin
Cœur de la Trinité
centre de convergence
de tous les cœur humains
il nous donne la vie
de la Divinité.


Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix
(Edith Stein)



Le Sacré-Cœur représente toutes les puissances d'aimer, divines et humaines, qui sont en Notre-Seigneur.
Père Marie-Eugène de l'Enfant Jésus

 



feuille d'annonces de la Basilique du Sacré-Coeur de Montmartre

 

 

 

 

 

 

 

     

The Cambrai Madonna

Notre Dame de Grâce

Cathédrale de Cambrai

 

 

 

Cathédrale Notre Dame de Paris 

   

Ordinations du samedi 27 juin 2009 à Notre Dame de Paris


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Solennité de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie à Notre-Dame de Paris


NOTRE DAME DES VICTOIRES

Notre-Dame des Victoires




... ma vocation, enfin je l’ai trouvée, ma vocation, c’est l’Amour !

 

 

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Voyages de Benoît XVI

 

SAINT PIERRE ET SAINT ANDRÉ

Saint Pierre et Saint André

 

BENOÎT XVI à CHYPRE 

 

Benedict XVI and Cypriot Archbishop Chrysostomos, Church of 

Salutation avec l'Archevêque Chrysostomos à l'église d' Agia Kyriaki Chrysopolitissa de Paphos, le vendredi 4 juin 2010

 

     

 

Benoît XVI en Terre Sainte  


 

Visite au chef de l'Etat, M. Shimon Peres
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Visite au mémorial de la Shoah, Yad Vashem




 






Yahad-In Unum

   

Vicariat hébréhophone en Israël

 


 

Mgr Fouad Twal

Patriarcat latin de Jérusalem

 

               


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SALVE REGINA

2 décembre 2012 7 02 /12 /décembre /2012 13:00

Après avoir terminé leurs prières et visité les lieux saints avec toute la ferveur de leur dévotion, les princes, voulant prévenir l'infection de l'air par les cadavres répandus de toutes parts, crurent devoir prendre soin, avant tout, de faire nettoyer la ville et l'enceinte même du temple. Les citoyens qui étaient échappés à la mort et qu'on avait chargés de fers, reçurent ordre d'y travailler; mais comme il parut impossible qu'ils pussent suffire seuls à une aussi grande affaire, on proposa aux pauvres de l'armée de recevoir une solde journalière et de s'employer sans retard à la même opération.

 

Les princes, après avoir fait cet arrangement, allèrent se loger dans les maisons que leurs serviteurs leur avaient fait préparer dans cet intervalle. Ils trouvèrent la ville remplie de toutes sortes de commodités et de richesses, et tous, depuis le plus grand jusqu'au plus petit, commencèrent à vivre dans l'abondance. Toutes les maisons dont les Croisés avaient pris possession de vive force étaient remplies d'or et d'argent, de pierreries et de vêtements précieux, de grains, de vin et d'huile, et l'on y trouvait aussi de l’eau, dont la disette s'était fait sentir si cruellement aux Chrétiens durant tout le temps du siège. Aussi ceux qui s'étaient approprié ces maisons avaient non seulement de quoi suffire à tous leurs besoins, mais pouvaient encore fournir les secours de la charité à leurs frères indigents.

 

Dès le second et le troisième jour de l'occupation de Jérusalem, on vit abonder sur le marché public des marchandises et des denrées de toute espèce ; les pèlerins les achetaient à de bonnes conditions, et le menu peuple même avait en grande quantité tout ce qui lui était nécessaire. Tous, solennisant ces heureuses journées et se livrant à la joie, ne s'occupaient qu’à réparer leurs forces par le repos et une bonne nourriture ; ils en avaient grand besoin; en en jouissant ils admiraient la générosité et la bonté de Dieu, et conservaient présent à leur pensée le souvenir des bienfaits dont le Seigneur daignait les combler.

 

Afin de mieux perpétuer la mémoire d'un si grand événement, les princes arrêtèrent d'un commun accord une résolution, qui fut en outre sanctionnée par les vœux et l'approbation de tous les fidèles. Ils décidèrent que ce jour serait à jamais solennisé et célébré entre les autres jours célèbres ; qu'on rapporterait, à la louange et à la gloire du nom chrétien, tout ce que les prophètes avaient annoncé à l'occasion de cet événement, dans leur prévoyance de l'avenir, et qu'en outre ce jour serait consacré à intercéder éternellement auprès du Seigneur pour les âmes de ceux dont les louables efforts, dignes de la bienveillance de tout chrétien, avaient enfin obtenu la liberté de la ville agréable à Dieu, berceau de l'antique foi.

 

Pendant ce temps ceux des assiégés. qui s'étaient retirés dans la citadelle de David, pour échapper au fer de leurs ennemis, ayant reconnu que les Croisés s'étaient emparés de toute la ville, et qu'eux-mêmes ne pourraient soutenir un siège, adressèrent des propositions au comte de Toulouse qui s'était logé dans le quartier le plus voisin de la citadelle, et en obtinrent la permission de sortir librement de la ville avec leurs femmes, leurs enfants, et tout ce qu'ils avaient pu emporter, et de se rendre en sûreté à Ascalon ; à ces conditions, ils lui remirent le fort.

 

Vers le même temps, ceux qui avaient été chargés du soin de nettoyer la ville s'y employèrent avec un zèle extrême ; ils firent brûler une partie des cadavres, et en ensevelirent d'autres aussi bien que le permit l'urgence de la nécessité. En peu de jours la ville fut complètement dégagée, et reparut propre comme elle l'avait été auparavant. Dès lors le peuple se porta plus librement vers les lieux saints ; on le vit se répandre dans les rues et sur les places, et tous purent se livrer en plein air au plaisir de s'entretenir les uns avec les autres.

 

La cité de Jérusalem fut prise l'an de grâce 1099, le quinzième jour de juillet, le sixième jour de la semaine et vers la neuvième heure du jour, trois ans après que le peuple fidèle eut entrepris ce long et difficile pèlerinage. Le pape Urbain II occupait alors le siège de la sainte église romaine ; l'empire des Romains était gouverné par Henri IV ; le seigneur Philippe régnait en France, et l'empereur Alexis portait le sceptre chez les Grecs.

 

Au devant des armées chrétiennes avait marché la miséricorde du Seigneur, auquel soient honneur et glorieux aux siècles des siècles !

 

Amen !

 

GUILLAUME DE TYR, HISTOIRE DES CROISADES, BnF - Gallica

 

Jérusalem vue du Mont des Oliviers 

Jérusalem vue du Mont des Oliviers

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1 décembre 2012 6 01 /12 /décembre /2012 12:30

Cependant les fidèles, habitants de Jérusalem, qui quatre ou cinq années auparavant y avaient vu le vénérable Pierre l'Ermite, reconnaissant alors dans la même ville celui auquel le patriarche et d'autres citoyens considérables, tant du clergé que du peuple, avaient remis des lettres pour invoquer les secours des princes des royaumes de l'Occident, fléchissaient le genou devant lui et lui présentaient leurs respects en toute humilité.

 

Ils rappelaient dans leur mémoire les circonstances de son premier voyage, se souvenaient de sa bonté familière et de l'amitié par laquelle il avait daigné se lier avec eux ; ils lui rendaient grâce d'avoir accompli sa mission avec tant de zèle et de fidélité et dans le seul objet de s'acquitter d'une oeuvre de piété; avant tout ils louaient le Seigneur, qui déploie sa gloire par les bras de ses serviteurs, qui avait dirigé les voies de cet homme bien au-delà de ce que ses frères pouvaient en espérer, qui lui avait donné le pouvoir efficace de la parole et la force de convertir sans difficulté les nations et les royaumes, et de les animer à supporter tant et de si longues fatigues, pour l'amour du nom du Christ.

 

Ainsi furent pleinement confirmées ces paroles du Seigneur, qui a dit lui-même : Ma parole qui sort de ma bouche ne retournera point à moi sans fruit ; mais elle fera tout ce que je veux, et elle produira l'effet pour lequel je l'ai envoyée.

 

Soit en particulier, soit en public, tous les fidèles de Jérusalem s'efforçaient de rendre à Pierre l'Ermite les plus grands honneurs, et attribuaient à lui seul, après Dieu, le bonheur d'avoir échappé à la dure servitude sous laquelle ils gémissaient depuis tant d'années, et de voir la cité sainte recouvrant son antique liberté.

 

Quant au patriarche, j'ai déjà dit qu'il avait fait voile vers l'île de Chypre, pour aller racheter à grand prix le salut de ses concitoyens, et le bien-être de l'État. Il allait s'adressant à tous les fidèles qu'il rencontrait dans ce pays, leur demandant l'aumône pour acquitter les tributs et les impôts extraordinaires dont on avait surchargé ses frères, de peur que, s'ils n'étaient point payés, les exacteurs n'en vinssent à renverser les églises, ou à faire périr le peuple sous le glaive, ainsi qu'ils avaient coutume de le faire dans les temps antérieurs.

 

Le patriarche ignorait donc complètement tout ce qui se passait dans les environs de Jérusalem, et il craignait d'y retourner, comme s'il eut dû y retrouver les mêmes périls : cependant, dans cet intervalle, le Seigneur lui avait assuré des moyens de repos, bien au-delà des espérances qu'il pouvait concevoir.

 

GUILLAUME DE TYR, HISTOIRE DES CROISADES, BnF - Gallica

 

Pierre d'Amiens (vers 1050-1115) dit Pierre l'Ermite

Pierre d'Amiens (vers 1050-1115) dit Pierre l'Ermite, Réunion des musées nationaux

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30 novembre 2012 5 30 /11 /novembre /2012 12:30

Le même jour beaucoup de gens virent dans la ville sainte le seigneur Adhémar, évêque du Puy, homme plein de vertus et dont la mémoire est immortelle, et qui, comme je l'ai rapporté, était mort à Antioche, plusieurs hommes vénérables et dignes de foi affirmèrent alors et soutinrent constamment l'avoir vu aussi de leurs yeux mortels monter le premier sur les murailles de la ville et exciter tous les fidèles à y pénétrer ; dans la suite il apparut aussi d'une manière manifeste à un grand nombre de Chrétiens tandis qu'ils visitaient les saints lieux.

 

Plusieurs autres encore, en l'honneur desquels on avait célébré les offices des morts pendant le cours du voyage et qui s'étaient pieusement endormis dans le sein du Christ, se montrèrent à beaucoup de Croisés dans la même ville, entrant avec eux et s'approchant des lieux saints. Ainsi il devenait évident que, quoiqu'ils se fussent retirés de la vie temporelle, appelés à l'éternelle béatitude, ils n'avaient point été frustrés dans leurs voeux, qu'ils obtenaient pleinement ce qu'ils avaient recherché avec une si pieuse ardeur, et tous trouvaient dans ces faits une grande preuve de leur future résurrection. Et comme, lors de la résurrection du Seigneur, beaucoup de saints, ensevelis dans le sommeil, s'étaient relevés et avaient apparu à beaucoup de gens dans la cité sainte, de même, au moment où les fidèles délivraient le lieu de la sainte résurrection des superstitions des Gentils, il était digne d'un si grand événement que les anciens miracles fussent renouvelés et que l'on crût voir ressusciter en esprit ceux qui s'étaient si religieusement consacrés au service du Seigneur, ressuscitant lui-même une seconde fois. Ainsi, et de beaucoup d'autres manières encore, se manifestait dans la cité sainte, en présence du peuple de Dieu, cette surabondance de la grâce céleste, opérant par des voies miraculeuses, mais qui ne causaient plus d'étonnement.

 

Le peuple chrétien se sentait animé de tels transports d'une douce joie qu'il oubliait tous ses travaux, les fatigues infinies qu'il avait eu à souffrir, et s'estimait heureux puisqu'il lui était accordé de prendre part à ces dons divins. Toute la ville retentissait de chants sacrés qui s'élevaient au Seigneur, et célébrait cette solennité comme si elle en eût reçu l'ordre de Dieu même : on voyait s'accomplir littéralement cet oracle du prophète : Réjouissez-vous avec Jérusalem, soyez dans l'allégresse avec elle, vous tous qui l'aimez.

 

GUILLAUME DE TYR, HISTOIRE DES CROISADES, BnF - Gallica

 

Cielo invernale sopra le cupole della Basilica del Santo Sepolcro 

Cielo invernale sopra le cupole della Basilica del Santo Sepolcro, photo Enrique Bermejo Cabrera

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29 novembre 2012 4 29 /11 /novembre /2012 12:30

Cependant la ville étant entièrement occupée, et les ennemis dispersés ou mis à mort, après que le premier tumulte fut un peu apaisé, les princes se réunirent sans déposer leurs armes, et donnèrent les ordres convenables pour pourvoir d'abord à la sûreté générale ; ils placèrent des gardes à chaque tour, et désignèrent des hommes honnêtes et sûrs pour veiller à l'entrée de toutes les portes, jusqu'à ce qu'ils eussent pu se réunir en conseil pour délibérer et arrêter d'un commun accord leur résolution sur le choix de celui d'entre eux qui serait chargé de commander dans la ville, de prendre soin des affaires publiques, et de décider toutes choses par le libre exercice de ses volontés ; car on redoutait encore avec juste raison les entreprises des ennemis répandus dans tout le pays, et l'on avait toujours lieu de craindre qu'ils ne dirigeassent contre la ville quelque attaque imprévue.

 

Après ces premières dispositions les princes déposèrent leurs armes, changèrent de vêtements, purifièrent leurs mains, et, marchant pieds nus, le coeur rempli d'humilité et de contrition, ils se mirent en devoir de visiter les lieux vénérables que le Sauveur du monde voulut illustrer et sanctifier par sa présence : tous s'avancèrent avec la plus grande dévotion, poussant des gémissements, versant des larmes, embrassant tous les objets de leurs pieux hommages et élevant vers le ciel leurs profonds soupirs. Ils visitèrent particulièrement l'église de la passion et de la résurrection du Seigneur.

 

Le clergé et tout le peuple fidèle qui, pendant tant d'années, avaient porté le joug cruel d'une injuste servitude, rendant grâce au Rédempteur de la liberté qu'ils recouvraient et portant les croix et les images protectrices des saints, allèrent à la rencontre des princes et les introduisirent dans l'église en chantant, des hymnes et des cantiques sacrés. C'était le spectacle le plus agréable, et qui inspirait une félicité toute céleste, de voir avec quelle dévotion, avec quelle pieuse ferveur et quel empressement le peuple fidèle s'approchait des lieux saints. Les transports d'une joie divine remplissaient l'âme de tous ceux qui venaient, embrasser ces lieux, pleins du souvenir des dons célestes du Seigneur. On ne voyait de toutes parts que des larmes, on n'entendait que des soupirs, non de ceux qu'arrachent à l'homme la douleur et l'anxiété de l'âme, mais tels qu'une fervente dévotion et les pures joies intérieures les excitent dans le coeur des mortels en présence du Seigneur offert en holocauste. Dans l'église même, aussi bien que dans tous les quartiers de la ville, le peuple, rendant grâces à l'Éternel, poussait des cris de réjouissance qui semblaient s'élever jusqu'aux cieux, en sorte qu'on pouvait leur appliquer ces paroles du roi prophète : Les cris d'allégresse et du salut se font entendre dans les tentes des justes.

 

Tous, embrasés de pieuses pensées, se livraient dans toute la ville à des oeuvres de miséricorde. Ceux-ci confessaient devant le Seigneur les actions qu'ils déploraient et faisaient voeu de n'en plus commettre de semblables ; ceux-là répandaient tout ce qu'ils possédaient avec la plus grande libéralité et le donnaient aux vieillards infirmes et indigents, estimant que c'était pour eux le comble de la richesse et une faveur suffisante que celle qui leur avait été accordée par le ciel de voir enfin ce jour bienheureux ; d'autres, fléchissant les genoux, suffoqués par leurs soupirs et leurs profonds sanglots, parcouraient tous les saints lieux, inondant la terre de leurs larmes, comme celui dont il a été dit : Mes yeux ont répandu des ruisseaux de larmes.

 

Enfin il serait difficile de dire à quel degré était exaltée la sainte dévotion du peuple fidèle. Tous cherchaient à l'envi à se surpasser les uns les autres, tous s'adonnaient exclusivement à des oeuvres de piété, se souvenant des bienfaits du ciel et ayant sans cesse sous les yeux cette grâce toute divine qui avait daigné les récompenser à la suite de leurs longues fatigues. Quel cœur, eut-il été de fer ou du diamant le plus dur, ne se fût senti amolli au moment où il lui était enfin permis de recueillir le digne fruit d'un tel pèlerinage, et de recevoir le prix de ses fatigues ? Ceux dont l'âme était plus élevée y trouvaient le gage et comme les arrhes de ces rétributions de la vie future par lesquelles le Seigneur a promis de récompenser les saints ; ils croyaient fermement que cette concession des biens présents les devait confirmer dans leur espérance des biens futurs, et que, par leur pèlerinage vers la Jérusalem d'ici-bas, ils arriveraient à la Jérusalem dans laquelle on entre en participation avec le Seigneur.

 

Pendant le même temps les évêques et les prêtres, consommant le sacrifice dans les églises, priaient pour le peuple et rendaient grâce à Dieu des bienfaits qu'il en avait reçus.

 

GUILLAUME DE TYR, HISTOIRE DES CROISADES, BnF - Gallica

 

Coupole du Saint Sépulcre 

Coupole du Saint Sépulcre

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28 novembre 2012 3 28 /11 /novembre /2012 12:30

La plus grande partie du peuple s'était réfugiée sous les portiques du temple, soit parce que ce lieu se trouvait placé presque à l'écart, soit parce qu'il était défendu par une muraille, et par des tours et des portes solides. Mais il cherchait en vain un asile, et un point de refuge. Tancrède y courut aussitôt, suivi de la plus grande partie de l'armée : il pénétra de vive force dans le temple, et après de nouvelles scènes de carnage, on dit qu'il emporta une immense quantité d'or, d'argent et de pierreries ; dans la suite cependant, et lorsque le premier tumulte fut apaisé, on croit qu'il rendit intégralement tout ce qu'il avait enlevé.

 

Les autres princes, après avoir mis à mort dans les divers quartiers de la ville tous ceux qu'ils rencontraient sous leurs pas, ayant appris qu'une grande partie du peuple s'était réfugiée derrière les remparts du temple, y coururent tous ensemble, conduisant à leur suite une immense multitude de cavaliers et de fantassins, frappant de leurs glaives tous ceux qui se présentaient, ne faisant grâce à personne, et inondant la place du sang des infidèles ; ils accomplissaient ainsi les justes décrets de Dieu, afin que ceux qui avaient profané, le sanctuaire du Seigneur par leurs actes superstitieux, le rendant dès lors étranger au peuple fidèle, le purifiassent à leur tour par leur propre sang, et subissent la mort dans ce lieu même en expiation de leurs crimes. On ne pouvait voir cependant sans horreur cette multitude de morts, ces membres épars jonchant la terre de tous côtés, et ces flots de sang inondant la surface du sol. Et ce n'était pas seulement ce spectacle de corps privés de vie et dispersés çà et là en mille pièces qui inspirait un sentiment d'effroi ; la vue même des vainqueurs couverts de sang de la tête aux pieds était également un objet d'épouvante, et le signal de nouveaux dangers. On dit qu'il périt dans l'enceinte même du temple, environ dix mille ennemis, sans compter tous ceux qui avaient été tués de tous côtés, dont les cadavres jonchaient les rues et les places publiques, et dont le nombre ne fut pas moins considérable.

 

Tous ceux des Croisés qui n'étaient pas auprès du temple parcouraient la ville pendant ce temps, cherchant dans toutes les rues détournées, dans tous les passages écartés, les malheureux qui se cachaient pour échapper à la mort, les traînant ensuite en public comme de vils bestiaux, et les immolant à leur fureur. D'autres se formant par petits détachements, entraient dans les maisons, enlevaient le père de famille les femmes, les enfants, et tous les serviteurs, les perçaient de leur glaive, ou les précipitaient de quelque point élevé, en sorte que les malheureux en tombant sur la terre se brisaient en mille morceaux ; pendant ce temps, chacun s'emparait, à titre de propriété perpétuelle, de la maison dans laquelle il était entré de vive force et de tout ce qu'il y trouvait ; car, avant même qu'ils se fussent emparés de la ville, les Croisés étaient convenus entre eux qu'aussitôt qu'ils s'en seraient rendus maîtres, tout ce que chacun pourrait prendre pour son compte lui serait acquis, et qu'il le posséderait à jamais et sans trouble en toute propriété.

 

Ils se répandaient donc avec activité dans tous les quartiers de la ville, massacraient sur leur chemin tous les citoyens, visitaient tous les tours et les détours, pénétraient de vive force dans les recoins, dans les lieux de retraite les plus cachés, et suspendaient à l'entrée des maisons leur bouclier, ou toute autre espèce d'armes, comme pour donner avis à ceux qui viendraient après eux, qu'ils eussent à ne pas s'arrêter devant un lieu déjà tombé au pouvoir de quelque Croisé.

 

GUILLAUME DE TYR, HISTOIRE DES CROISADES, BnF - Gallica 

 

East Jerusalem, Old City . The Golden Gate and a muslim cemetery

Cimetière musulman au pied des remparts de Jérusalem

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27 novembre 2012 2 27 /11 /novembre /2012 12:30

Cependant le duc et tous ceux qui étaient entrés avec lui s'étant réunis, couverts de leurs casques et de leur boucliers, parcouraient les rues et les places, le glaive nu, frappant indistinctement tous les ennemis qui s'offraient à leurs coups, et n'épargnant ni l’âge ni le rang. On voyait tomber de tous côtés de nouvelles victimes, les têtes détachées des corps s'amoncelaient çà et là, et déjà l'on ne pouvait passer dans les rues qu'à travers des monceaux de cadavres. Les princes étaient presque arrivés vers le milieu de la ville, poursuivant le massacre sans interruption, et le peuple, toujours disposé au carnage, se précipitait en foule sur leurs pas, altéré du sang des infidèles.

 

Pendant ce temps le comte de Toulouse et les princes qui combattaient avec lui auprès de la montagne de Sion, ignoraient encore cette victoire et la prise de la ville. Cependant les cris de nos guerriers, au moment où ils se virent maîtres de la place, les cris plus horribles encore de ceux qui tombaient sous leurs coups, excitèrent l'étonnement des assiégés qui résistaient encore de ce côté; ils ne savaient à quelle cause attribuer ces clameurs inaccoutumées et ce tumulte toujours croissant ; enfin ils apprirent que l'entrée de la ville venait d'être forcée et que nos troupes en occupaient déjà une partie; aussitôt abandonnant leurs tours et leurs murailles, et fuyant de divers côtés, ils ne s'occupèrent plus que du soin de leur propre sûreté; et comme la citadelle était peu éloignée du point où ils se trouvaient, ils y coururent en foule, et la plupart d'entre eux s'y renfermèrent.

 

Cependant les Croisés appliquèrent leur pont sur la muraille sans aucune difficulté, dressèrent aussi leurs échelles, et tous entrèrent dans la ville, sans que personne leur opposât le moindre obstacle.

 

Dès qu'ils furent parvenus sur les remparts, ils allèrent ouvrir la porte du midi, qui se trouvait près de là, et tout le peuple chrétien pénétra facilement par ce nouveau côté. L'illustre et vaillant comte de Toulouse entra dans la place, suivi d'Isoard, comte de Die, de Raimond Pelet, de Guillaume de Sabran, de l'évêque d'Albar et de beaucoup d'autres nobles, dont aucune histoire n'a pu me fournir les noms ni m'indiquer le nombre. Tous se réunissant en troupes, armés jusqu'aux dents, se précipitèrent en même temps dans la ville, faisant de toutes parts un horrible carnage. Ceux des assiégés qui, fuyant le duc et ses soldats, espéraient pouvoir enfin échapper à la mort, en se retirant dans d'autres parties de la ville, tombaient dans de plus grands périls, en rencontrant inopinément les bataillons du comte de Toulouse, et n'échappaient aux rochers de Scylla que pour être précipités dans les gouffres de Charibde.

 

Enfin, de toutes parts, le carnage était si grand, le sang coulait en une telle abondance, que les vainqueurs eux-mêmes devaient en être fatigués, et en éprouver un sentiment d'horreur.

 

GUILLAUME DE TYR, HISTOIRE DES CROISADES, BnF - Gallica

 

Jewish cemetery Mount of Olives 

Cimetière Juif au Mont des Oliviers

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26 novembre 2012 1 26 /11 /novembre /2012 12:30

Les légions du duc de Lorraine et des comtes de Flandre et de Normandie, marchant sous la protection du Seigneur, étaient parvenues à lasser leurs ennemis, et comme ils résistaient déjà avec moins de vigueur, les Croisés avaient détruit les ouvrages avancés, comblé les fossés et s'étaient établis sans autre obstacle au pied même des remparts : déjà les assiégés n'osaient plus les inquiéter que de loin en loin, à la faveur des lucarnes dont ils s'abritaient. Ceux des soldats chrétiens qui étaient enfermés dans la tour mobile reçurent du duc l'ordre de mettre le feu à un matelas plein de foin et à des sacs remplis de paille, et bientôt le souffle du vent du nord porta une épaisse fumée du côté de la ville. A mesure qu'elle augmentait, ceux dont c'était le devoir de défendre les murailles, ne pouvant plus ouvrir ni la bouche ni les yeux, hébétés et perdant toute présence d'esprit au milieu de ces noirs tourbillons, se virent bientôt forcés de quitter le poste qu'ils occupaient. Dès que le duc se fut assuré de leur retraite, il ordonna en toute hâte d'apporter les poutres qu'on avait prises sur les ennemis, en fit appliquer l'une des extrémités sur la machine, l'autre sur les remparts, et fit aussitôt après abaisser la partie mobile de sa tour : elle fut appuyée sans retard sur les deux poutres et présenta ainsi la surface d'un pont, devenu par ce moyen suffisamment solide. Les instruments que les ennemis avaient voulu employer pour leur défense, se trouvèrent dès lors dirigés contre eux-mêmes. Après avoir ainsi présidé à l'établissement de son pont, l'illustre Godefroi y passa le premier et entra le premier dans la ville, suivi de son frère Eustache, et encourageant tous les autres à marcher sur ses traces.

 

Après eux s'avancèrent deux hommes nobles, Ludolf et Gislebert, frères de mère, guerriers dignes d'être à jamais célèbres, et qui étaient nés dans la ville de Tournai : ils furent suivis par un nombreux détachement de cavaliers et de fantassins, autant que la machine avait pu en contenir, et que le pont leur permettait de passer. Les ennemis, aussitôt qu'ils, virent les murailles occupées par les Croisés et le duc la tête de ses soldats, se retirèrent de leurs tours et de leurs remparts, et allèrent se réfugier dans les défilés des rues. En même temps les Croisés, voyant le duc et la plupart des nobles maîtres des tours, sans se donner le temps d'entrer dans la machine et de passer par le même chemin, dressent â l'envi contre les murailles toutes les échelles dont ils peuvent poser ; ils en avaient un grand nombre, car on avait publié dans tout le camp un ordre portant que tous les cavaliers eussent à en faire une, de deux à deux ; et tous en ce moment, obéissant avec empressement à l'appel de Godefroi, s'élancent sur les remparts et se réunissent à ceux qui y étaient déjà arrivés. Immédiatement à la suite du duc de Lorraine, on avait vu marcher successivement le comte de Flandre et le duc de Normandie, le valeureux Tancrède, homme illustre et recommandable en tout point ; Hugues l'ancien, comte de Saint-Paul, Baudouin du Bourg, Gaston de Béziers, Girard de Roussillon, Thomas de Féli, Conan le Breton, Raimbaud, comte d'Orange, Louis de Mouson, Conon de Montaigu et Lambert son fils, et plusieurs autres dont les noms nous sont échappés. Aussitôt que le duc les vit tous arrivés sains et saufs, il envoya quelques uns d'entre eux à la porte du nord, dite aujourd'hui porte de Saint-Étienne, avec une bonne escorte, leur donnant l'ordre de l'ouvrir et de faire entrer le peuple qui attendait en dehors. Ils y allèrent en effet en toute hâte, ouvrirent la porte, et la foule des assiégeants se précipita pêle-mêle et sans ordre.

 

C'était le sixième jour de la semaine et la neuvième heure du jour. Il semble que ce moment fut choisi par Dieu même, puisqu'à pareil jour et à pareille heure que le Seigneur avait souffert dans la même ville pour le salut du monde, le peuple fidèle, combattant pour la gloire du Sauveur, voyait s'accomplir heureusement l'oeuvre de ses espérances. Le même jour le premier homme avait été formé ; le même jour le second homme avait été livré : la mort pour le salut du premier. Aussi était-il convenable que ceux qui se portaient ses disciples et les membres de son corps triomphassent en son nom de ses ennemis.

 

GUILLAUME DE TYR, HISTOIRE DES CROISADES, BnF - Gallica 

 

Prise de Jérusalem par les Croisés, 15 juillet 1099 

Prise de Jérusalem par les Croisés, 15 juillet 1099, Godefroy de Bouillon rendant grâce à Dieu en présence de Pierre L'Ermite, Emile Signol, Réunion des musées nationaux

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