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"Je vous donne un commandement nouveau : c'est de vous aimer les uns les autres.

 

Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres.

 

Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c'est l'amour que vous aurez les uns pour les autres."

 

Evangile de Jésus-Christ selon  saint Jean 

   

 

Pentecôte

" Le Défenseur, l'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit."

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean  

 

   

 

 El Papa es argentino. Jorge Bergoglio                 

Saint Père François

 

 

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1er mai 2011 Béatification de Jean-Paul II

Béatification du Serviteur de Dieu Jean-Paul II

 

 

  Béatification du Père Popieluszko

beatification Mass, in Warsaw, Poland

à Varsovie, 6 juin 2010, Dimanche du Corps et du Sang du Christ

 

 

presidential palace in Warsaw

Varsovie 2010

 

 

Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre
Sanctuaire de l'Adoration Eucharistique et de la Miséricorde Divine

La miséricorde de Dieu est comme un torrent débordé. Elle entraîne les cœurs sur son passage.
(Saint Curé d'Ars)
 

 


Le côté du Christ a été transpercé et tout le mystère de Dieu sort de là. C’est tout le mystère de Dieu qui aime, qui se livre jusqu’au bout, qui se donne jusqu’au bout. C’est le don le plus absolu qui soit. Le don du mystère trinitaire est le cœur ouvert. Ce n’est pas une image, c’est une réalité. C’est la réalité la plus profonde qui soit, la réalité de l’amour.
Père Marie-Joseph Le Guillou




Dans le cœur transpercé
de Jésus sont unis
le Royaume du Ciel
et la terre d'ici-bas
la source de la vie
pour nous se trouve là.

Ce cœur est cœur divin
Cœur de la Trinité
centre de convergence
de tous les cœur humains
il nous donne la vie
de la Divinité.


Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix
(Edith Stein)



Le Sacré-Cœur représente toutes les puissances d'aimer, divines et humaines, qui sont en Notre-Seigneur.
Père Marie-Eugène de l'Enfant Jésus

 



feuille d'annonces de la Basilique du Sacré-Coeur de Montmartre

 

 

 

 

 

 

 

     

The Cambrai Madonna

Notre Dame de Grâce

Cathédrale de Cambrai

 

 

 

Cathédrale Notre Dame de Paris 

   

Ordinations du samedi 27 juin 2009 à Notre Dame de Paris


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Magnificat

     



Solennité de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie à Notre-Dame de Paris


NOTRE DAME DES VICTOIRES

Notre-Dame des Victoires




... ma vocation, enfin je l’ai trouvée, ma vocation, c’est l’Amour !

 

 

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Voyages de Benoît XVI

 

SAINT PIERRE ET SAINT ANDRÉ

Saint Pierre et Saint André

 

BENOÎT XVI à CHYPRE 

 

Benedict XVI and Cypriot Archbishop Chrysostomos, Church of 

Salutation avec l'Archevêque Chrysostomos à l'église d' Agia Kyriaki Chrysopolitissa de Paphos, le vendredi 4 juin 2010

 

     

 

Benoît XVI en Terre Sainte  


 

Visite au chef de l'Etat, M. Shimon Peres
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Visite au mémorial de la Shoah, Yad Vashem




 






Yahad-In Unum

   

Vicariat hébréhophone en Israël

 


 

Mgr Fouad Twal

Patriarcat latin de Jérusalem

 

               


Vierge de Vladimir  

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SALVE REGINA

31 août 2010 2 31 /08 /août /2010 07:00

Chers frères et sœurs, dans l'Evangile de ce Dimanche (Luc 14, 1.7-14), nous rencontrons Jésus invité à la table d'un chef de pharisiens. Notant que les invités choisissaient les premières places à table, il a raconté une parabole, située lors d'une banquet nuptial : "Lorsque tu es invité par quelqu'un à des noces, ne te mets pas au premier rang, de peur qu'il y ait un autre invité plus digne que toi, et que celui qui vous a invités lui et toi ne vienne te dire : 'Cède-lui ta place' ... Au contraire, quand tu es invité, va te mettre à la dernière place" (Luc 14, 8-10).

 

Le Seigneur n'a pas pour intention de donner une leçon de savoir vivre, ou sur la hiérarchie entre les différentes autorités. Il insiste plutôt sur un point décisif, celui de l'humilité : "Qui s'élève sera abaissé, qui s'abaisse sera élevé" (Luc 14, 11).

 

A un niveau plus profond, cette parabole fait aussi penser à la position de l'homme par rapport à Dieu. La "dernière place", peut en effet représenter la situation de l'humanité dégradée par le péché, situation dont seule l'incarnation du Fils unique peut la relever. C'est pourquoi le Christ lui-même a pris la dernière place dans le monde - la croix - et, précisément par cette humilité radicale, il nous a rachetés et il nous aide constamment.

 

Au terme de la parabole, Jésus suggère au chef des pharisiens d'inviter à sa table non des amis, des parents ou de riches voisins, mais les personnes les plus pauvres et marginalisées, qui n'ont pas les moyens de le lui rendre, afin que le don soit gratuit.

 

La vraie récompense, c'est Dieu qui, à la fin, la donnera, lui qui gouverne le monde. Nous, nous lui offrons uniquement nos services, pour autant que nous le pouvons, et tant qu'il nous en donne la force.

 

Donc, une fois encore, regardons vers le Christ comme un modèle d'humilité et de gratuité : apprenons de lui la patience dans les tentations, la douceur dans les offenses, l'obéissance à Dieu dans la douleur, dans l'attente que celui qui nous a invités nous dise : "Mon ami, avance plus haut" (Luc 14, 10) ; le vrai bien en effet est d'être près de lui.

 

Saint Louis IX, roi de France - dont on a fêté la mémoire mercredi dernier - a mis en pratique ce qui est écrit dans le Livre du Siracide : "Plus tu es grand, plus il faut t'abaisser pour trouver grâce devant le Seigneur" (3, 18). Il écrivait ainsi dans son testament spirituel à son fils : "Si le Seigneur te donne quelque prospérité, non seulement tu devras le remercier humblement, mais prends garde de ne pas devenir pire par vaine gloire ou d'une autre façon, prends aussi garde de ne pas t'opposer à Dieu ou de l'offenser par ses propres dons".

 

Chers amis, nous rappelons aussi aujourd'hui le martyre de saint Jean Baptiste, le plus grand des prophètes du Christ, qui a su se renier lui-même pour laisser la place au Sauveur. Il a souffert et il est mort pour la vérité. Demandons lui, et à la Vierge Marie, de nous guider sur le chemin de l'humilité pour devenir dignes de la récompense divine. 

 

Benoît XVI

à l'Angélus du Dimanche 29 août 2010

http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/index_fr.htm

 

Sunday Angelus in the courtyard of his summer residence in

Pope Benedict XVI waves at pilgrims gathered for his Sunday Angelus in the courtyard of his summer residence in Castel Gandolfo, south of Rome, on August 29, 2010. Photo : ALESSIA GIULIANI/AFP/Getty Images) http://www.daylife.com/photo/02is10pcN620J?q=benedict+XVI+29+august

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28 août 2010 6 28 /08 /août /2010 05:00

Ô mon espérance dès ma jeunesse, où donc vous cachiez-vous à moi ? où vous étiez-voui retiré ? N’est-ce pas vous qui m’aviez fait si différent des brutes de la terre et des oiseaux du ciel ? Vous m’aviez donné la lumière qui leur manque, et je marchais dans la voie ténébreuse et glissante ; je vous cherchais hors de moi et je ne trouvais pas le Dieu de mon coeur. J’avais roulé dans la mer profonde, et j’étais dans la défiance et le désespoir de trouver jamais la vérité.

 

 Et déjà j’avais auprès de moi ma mère. Elle était accourue, forte de sa piété, me suivant par mer et par terre, sûre de vous dans tous les dangers. Au milieu des hasards de la mer, elle encourageait les matelots mêmes qui encouragent d’ordinaire les novices affronteurs de l’abîme, et leur promettait l’heureux terme de la traversée, parce que, dans une vision, vous lui en aviez fait la promesse. Elle me trouva dans le plus grand des périls, le désespoir de rencontrer la vérité. Et cependant, quand je lui annonçai que je n’étais plus manichéen, sans être encore chrétien catholique, elle ne tressaillit pas de joie, comme à une nouvelle imprévue : son âme ne portait plus le deuil d’un fils perdu sans espoir ; mais ses pleurs coulaient toujours pour vous demander sa résurrection ; sa pensée était le cercueil où elle me présentait à Celui qui peut dire : "Jeune homme, je te l’ordonne, lève- toi !" afin que le fils de la veuve, reprenant la vie et la parole, fût rendu par vous à sa mère (Luc VII, 14, 15).

 

 Son cœur ne fut donc point troublé par la joie en apprenant qu’une si grande quantité de larmes n’avait pas en vain coulé. Sans être encore acquis à la vérité, j’étais du moins soustrait à l’erreur. Mais certaine que vous n’en resteriez pas à la moitié du don que vous aviez promis tout entier, elle me dit avec un grand calme, et d’un coeur plein de confiance, qu’elle était persuadée en Jésus-Christ, qu’avant de sortir de cette vie, elle me verrait catholique fidèle.

 

Ainsi elle me parla : mais en votre présence, ô source des miséricordes, elle redoublait de prières et de larmes afin qu’il vous plût d’accélérer votre secours et d’illuminer mes ténèbres ; plus fervente que jamais à l’église, et suspendue aux lèvres d’Ambroise, à la source "d’eau vive qui court jusqu’à la vie éternelle" (Jean IV, 14) ; elle l’aimait comme un ange de Dieu, elle savait que c’était lui qui, me réduisant aux perplexités du doute, avait décidé cette crise, dangereux, mais infaillible passage de la maladie à la santé.

 

SAINT AUGUSTIN

LES CONFESSIONS

LIVRE SIXIÈME : AUGUSTIN A TRENTE ANS
CHAPITRE PREMIER. SAINTE MONIQUE SUIT SON FILS A MILAN

 

SAINT AUGUSTIN

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21 août 2010 6 21 /08 /août /2010 05:00

Celui-là seul qui comprendrait la sainteté de Marie pourrait apprécier sa gloire. Mais la Sagesse, qui présida au creusement des abîmes, ne nous a point révélé la profondeur de cet océan, près duquel les vertus des justes et toutes les grâces qui leur furent prodiguées ne sont que ruisseaux. Toutefois l'immensité de grâce et de mérite qui constitue à part de toutes autres la perfection surnaturelle de la Vierge bénie, nous met en droit de conclure pour elle à une égale suréminence dans cette gloire qui n'est que la consécration de la sainteté des élus.

 

 Tandis que les autres prédestinés de notre race s'échelonnent aux divers rangs des célestes hiérarchies, la sainte Mère de Dieu s'élève par delà tous les chœurs bienheureux, formant à elle seule un ordre distinct, un ciel nouveau, où les harmonies angéliques et humaines sont dépassées. En Marie, Dieu est glorifié davantage, mieux connu, plus aimé que dans tout le reste de l'univers. A ce seul titre, selon l'ordre de la Providence créatrice qui au plus parfait subordonne le moindre, Marie devait être la souveraine de la terre et des cieux.

 

 Dans ce sens, c'est pour elle, après l'Homme-Dieu, qu'existe le monde. Le grand théologien et cardinal de Lugo, expliquant ici les paroles des saints, ose bien dire : "De même que Dieu, créant tout dans sa complaisance pour son Christ, a fait de lui la fin des créatures ; de même avec proportion peut-on dire qu'il a tiré du néant le reste du monde par amour pour la Vierge Mère, faisant qu'elle soit appelée justement elle aussi, en cette manière, fin de toutes choses."

 

 Comme Mère de Dieu, et à la fois comme sa première-née, elle avait titre et droit sur ses biens ; comme Epouse, elle devait partager sa couronne. "La Vierge glorieuse compte autant de sujets que la Trinité, dit saint Bernardin de Sienne. Toute créature, quel que soit son rang dans la création, spirituelle comme les Anges, raisonnable comme l'homme, matérielle comme les corps célestes ou les éléments, le ciel, la terre, les réprouvés, les bienheureux, tout ce qui relève de la puissance de Dieu est soumis à la Vierge. Car celui qui est Fils de Dieu et de la Vierge bénie, voulant, pour ainsi dire, égaler en quelque sorte à la principauté du Père la principauté de sa Mère, s'est fait, lui Dieu, serviteur de Marie. Si donc il est vrai de dire que tout, même la Vierge, obéit à Dieu ; on peut aussi renverser la proposition, et affirmer que tout, même Dieu, obéit à la Vierge.

 

 L'empire de l'éternelle Sagesse, comprenant, nous dit l'Esprit-Saint, les cieux, la terre et l'abîme, tel est donc l'apanage de Marie en ce jour de son couronnement. Comme cette Sagesse divine sortie d'elle en la chair, elle peut se glorifier en Dieu. Celui dont elle chanta autrefois la magnificence, exalte aujourd'hui son humilité. La Bienheureuse par excellence est devenue l'honneur de son peuple, l'admiration des Saints, la gloire des armées du Très-Haut. En sa beauté, avec l'Epoux, qu'elle marche à la victoire ; qu'elle triomphe du cœur des puissants et des humbles. La remise en ses mains du sceptre du monde n'est point un honneur vide de réalité : à dater de ce jour, elle commande et combat, protège l'Eglise, garde son chef, maintient les rangs de la milice sacrée, suscite les saints, dirige les apôtres, illumine les docteurs, extermine l'hérésie, refoule l'enfer.

 

 Saluons notre Reine ; chantons ses hauts faits ; soyons-lui dociles ; avant tout, aimons-la et confions-nous à son amour. Ne craignons point qu'au milieu des grands intérêts de l'extension du règne de Dieu, elle oublie notre petitesse ou nos misères. Rien ne lui échappe de ce qui se passe aux plus obscurs réduits, aux plus lointaines limites de son domaine immense. De son titre, en effet, de cause universelle au-dessous du Seigneur, se déduit à bon droit l'universalité de sa providence ; et les maîtres de la doctrine nous montrent Marie associée dans la gloire à cette science dite de vision, par laquelle tout ce qui est, a été ou sera, demeure présent devant Dieu.

 

Croyonsbien, d'autre part, que sa charité non plus ne saurait être boiteuse : comme son amour pour Dieu passe l'amour de tous les élus, la tendresse de toutes les mères réunie sur la tête d'un enfant unique n'égale pas celle dont la divine Mère entoure le moindre, le plus oublié, le plus délaissé des enfants de Dieu, qui sont aussi ses fils. Elle les prévient de sa sollicitude, écoute en tout temps leurs humbles prières, les poursuit dans leurs fuites coupables, soutient leur faiblesse, compatit à leurs maux du corps et de l'âme, répand sur tous les faveurs d'en haut dont elle est la céleste trésorière.

 

Disons-lui donc par la bouche d'un de ses grands serviteurs :

" Ô très sainte Mère de Dieu qui avez embelli la terre et le ciel, en quittant ce monde vous n'avez point abandonné les hommes. Ici-bas, vous viviez dans le ciel ; du ciel, vous conversez avec nous. Trois fois heureux, ceux qui vous contemplèrent et qui vécurent avec la Mère de la vie ! Mais en la manière que vous habitiez dans la chair avec les hommes du premier âge, vous demeurez avec nous spirituellement. Nous entendons votre voix ; la voix de tous arrive à votre oreille ; et l'incessante protection dont vous nous entourez manifeste votre présence. Vous nous visitez ; votre œil est sur tous ; et bien que nos yeux ne puissent vous apercevoir, ô très sainte, vous êtes au milieu de nous, vous montrant vous-même en diverses manières à qui en est digne. Votre chair immaculée, sortie du tombeau, n'arrête point la puissance immatérielle, l'activité très pure de cet esprit qui est le vôtre, qui, inséparable de l'Esprit-Saint, souffle aussi où il veut. Ô Mère de Dieu, recevez l'hommage reconnaissant de notre allégresse, et parlez pour vos  fils à Celui qui vous a glorifiée : quoi que ce soit que vous lui demandiez, il l'accomplit par sa vertu divine ; qu'il soit béni  dans les siècles !" (German. Constantinop. In Dormit B. M. Oratio I. )

 

 

Honorons le groupe de Martyrs formant, dans ces jours du triomphe de Marie, comme l'arrière-garde de la Reine des cieux. Timothée venu d'Antioche à Rome, Hippolyte évêque de Porto, Symphorien gloire d'Autun sa patrie, souffrirent pour Dieu à des époques diverses, en des lieux différents ; mais un même jour de l'année les vit cueillir la palme, un même ciel est maintenant leur séjour. "Mon fils, mon fils, disait à notre Symphorien sa vaillante mère, souviens-toi de la vie éternelle ; regarde en haut, et vois Celui qui règne au ciel : on ne t'arrache pas la vie, on la transforme en une meilleure !" Admirons ces héros de notre foi ; par des sentiers moins pénibles, sachons marcher comme eux à la suite du Seigneur et rejoindre Marie.

 

Daignez, Seigneur, vous laisser apaiser par notre prière, et secourez-nous ; et puisque intercèdent pour nous vos bienheureux Martyrs Timothée, Hippolyte et Symphorien, étendez sur nous votre main miséricordieuse.

 

Par Jésus-Christ

 

 

DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique

 

La Vierge Marie en Prière

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20 août 2010 5 20 /08 /août /2010 05:00

Mais revenons à notre sujet. Si donc celui qui ne connaissait pas la misère s'est fait misérable, afin d'apprendre, par sa propre expérience, ce qu'il ignorait jusqu'alors, à combien plus forte raison devez-vous, vous, je ne dis pas devenir ce que vous n'êtes pas, mais considérer attentivement ce que vous êtes, car vous êtes véritablement misérable, pour apprendre du moins par cette voie à être miséricordieux, puisque vous ne pouvez l'apprendre par un autre ? Car il est à craindre, si vous ne voyez que la misère du prochain sans faire attention à la vôtre, que vous n'éprouviez de l'indignation plutôt que de la commisération, que vous ne vous sentiez moins porté à secourir qu'à juger et plus disposé à détruire avec fureur qu'à instruire en esprit de douceur, selon ces paroles de l'Apôtre: "Vous autres qui êtes spirituels, ayez soin de les relever dans un esprit de douceur" (Gal., VI, 1). L'Apôtre nous conseille donc ou plutôt nous ordonne de secourir notre frère malade dans cet esprit de douceur avec lequel nous voudrions qu'on nous secourût nous-mêmes en pareil cas, et il nous dit comment nous apprendrons la douceur envers les pécheurs, c'est, dit-il, "en faisant réflexion sur vous-mêmes et en craignant d'être tentés aussi bien que lui."

 

 Examinons avec quel soin le disciple de la vérité observe l'ordre qu'a suivi le Maître. Dans les béatitudes nous voyons que les cœurs miséricordieux sont placés avant les cœurs purs et les doux avant les miséricordieux ; de même l'Apôtre, en exhortant les hommes spirituels à instruire ceux qui sont charnels, a soin de dire "en esprit de douceur". Attendu que s'il faut être miséricordieux pour instruire ses frères, il faut être doux pour le faire en esprit de douceur. C'est comme s'il avait dit : Nul ne saurait être compté parmi les hommes miséricordieux, s'il n'est doux au fond de son cœur. Voilà donc que l'Apôtre nous montre clairement lui-même ce que je vous avais promis de vous faire voir moi-même, c'est-à-dire, qu'il faut rechercher la vérité en vous avant que de la chercher dans les autres, "en faisant réflexion, dit-il, sur vous-mêmes", c'est-à-dire, en remarquant comme vous êtes accessibles à la tentation et enclin au péché ; en vous considérant ainsi, vous apprendrez à devenir doux et vous pourrez ensuite secourir les autres en esprit de douceur.

 

Mais si le conseil du disciple ne vous suffit point, écoutez les invectives du Maître : "Hypocrite, commencez par ôter la poutre de votre œil, vous verrez ensuite comment vous pourrez retirer la paille de l'œil de votre frère" (Matth., VII, 5). Or cette poutre grande, énorme, qui se trouve dans notre œil, c'est l'orgueil qui est dans notre esprit, l'orgueil, dis-je, dont l'embonpoint excessif, qui n'est pas la santé mais une vaine enflure sans consistance, obscurcit l'œil de l'âme et projette une ombre sur la vérité ; c'est au point que s'il règne dans votre âme, au lieu de vous voir et de vous sentir tel que vous êtes ou que vous pouvez être, il vous montre à vous-même tel que vous aimez à vous voir ou tel que vous croyez ou que vous espérez être. Qu'est-ce en effet que l'orgueil, sinon, comme un saint l'a défini (S. August. lib. II, de Genes. ad litt. cap. XIV, et alibi), l'amour de notre propre excellence ? D'où nous pouvons dire en sens contraire, que l'humilité est le mépris de notre propre excellence. L'amour et la haine sont également ennemis du jugement. Voulez-vous entendre le jugement de la Vérité par excellence ? Nous jugeons selon ce que nous entendons, mais ni la haine ni l'amour ni la crainte ne sauraient juger. Que dis-je ? la haine sait juger, en preuve ce jugement : "Nous avons une loi, et selon cette loi, il doit mourir" (Joan., XIX, 7). La crainte a aussi sa manière de juger, comme on le voit quand elle s'écrie : "Si nous le laissons faire ainsi, les Romains viendront et détruiront notre ville et notre nation" (Joan., XI, 48). L'amour juge également, comme il le fit par la bouche de David au sujet de son fils parricide, quand il lui inspira cet ordre "Epargnez mon fils Absalon" (II Reg., XVIII,1). Aussi les lois humaines ont-elles décidé que dans les causes, soit ecclésiastiques, soit laïques, on n'admettrait point parmi les juges, les parents et les amis particuliers de ceux qui sont en jugement, de crainte que l'amour ne les aveugle ou ne les rende injustes. Mais si l'amour que nous avons pour un ami peut diminuer ou faire disparaître sa faute à nos yeux, à combien plus forte raison l'amour-propre faussera-t-il notre jugement, dans notre propre cause.

 

 Il s'ensuit que tout homme qui veut connaître la vérité en lui-même, doit écarter la poutre de l'orgueil qui empêche la lumière d'arriver jusqu'à ses yeux, puis disposer des degrés dans son cœur afin de pouvoir monter au dedans de soi à sa propre recherche et parvenir au premier degré de la vérité en gravissant les douze de l'humilité.

 

Lorsqu'après avoir trouvé la vérité en lui, ou plutôt après s'être trouvé lui-même dans la vérité, il pourra s'écrier : "J'ai cru, c'est pourquoi j'ai parlé, car je suis arrivé aux dernières limites de l'humilité" (Psalm., CXV, 1) ; qu'il monte au haut de son cœur, afin d'exalter la vérité, et que dans son transport il s'écrie, en arrivant au second degré de la vérité : "Tout homme est menteur". N'est-ce point la marche qu'a suivie David ? N'est-ce point ce qu'a senti le Prophète, ce que le Seigneur, ce que les Apôtres ont senti, ce que nous avons senti nous-mêmes après eux et par eux ? "J'ai cru, dit-il, quand la vérité disait : Celui qui me suit, ne marchera pas dans les ténèbres" (Joan., VIII, 12). C'est donc en la suivant que "j'ai cru", et c'est en la confessant que "j'ai parlé", mais que confessai-je ? La vérité que j'ai connue en croyant ; et après avoir cru pour obtenir la justice et parlé pour obtenir le salut, "je suis arrivé aux dernières limites de l'humilité", tout est donc pour le mieux. C'est comme s'il avait dit : N'ayant pas rougi de confesser contre moi la vérité que j'avais découverte en moi, je suis arrivé au comble de l'humilité, car c'est la perfection de l'humilité qu'il faut entendre par ces mots "les dernières limites de l'humilité" (Psalm. CXI, 2), ainsi que les commentateurs semblent l'établir.

 

D'ailleurs ce n'est pas faire violence aux paroles du Prophète que de penser que le sens de ses paroles soit celui-ci : Quand je ne connaissais pas encore la vérité, je m'estimais quelque chose, quoique je ne fusse rien ; mais lorsque je crus dans le Christ, c'est-à-dire, quand j'imitai son humilité, je connus la vérité, et elle fut exaltée en moi par ma propre bouche, mais quant à moi, je me suis trouvé alors "arrivé aux dernières limites de l'humilité", c’est-à-dire, je suis devenu on ne peut plus vil à mes yeux, lorsque je me fus considéré.

 

 

SAINT BERNARD

TRAITÉ DE SAINT BERNARD DES DEGRÉS DE L'HUMILITÉ ET DE L'ORGUEIL

CHAPITRE IV. Le premier degré de la vérité c'est de se connaître soi-même, c'est-à-dire, de connaître sa propre misère.

 

La Vision de Saint Bernard

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19 août 2010 4 19 /08 /août /2010 05:00

Heureux l'homme qui en tous ses travaux et toutes ses activités recherche le bienheureux repos ! Toujours il s'efforce, selon le conseil de l'Apôtre, d'entrer dans ce repos (He 4, 11) ; par désir de ce repos, il se montre exigeant pour son corps, tandis que son esprit, il le prépare et le dispose déjà à ce repos ; il vit en paix avec tous les hommes, pour autant qu'il dépend de lui (Rm 12, 18) ; il préfère spontanément le repos et le loisir de Marie, mais si c'est nécessaire il accueille le labeur et les occupations de Marthe ; toutefois il les accomplit, autant qu'il est possible, dans la paix et le repos de l'esprit, et toujours, à partir de cette multiplicité qui le tire en sens divers, il se recueille vers l'unique nécessaire (Lc 10, 42).

 

Un tel homme, même quand il travaille, se tient en repos. L'impie, en revanche, même quand il est au repos, travaille. Il en va de même dans l'ordre naturel : toute chose qui se tient en dehors de la simplicité et de l'unité du point central est prise dans le mouvement et l'agitation ; et un cercle est emporté avec d'autant plus de violence qu'il est plus éloigné de l'immobilité de son centre, c'est-à-dire de son axe. Oui, les impies tournent en rond (Ps 11, 9). C'est pourquoi ils ne peuvent entrer dans ce désirable repos intérieur et éternel. C'est pourquoi ruine et malheur se présentent sur leurs chemins, puisqu'ils n'ont pas trouvé le chemin de la paix (Ps 13, 3) ; ils ne l'ont pas même cherché, et ils ne peuvent donc dire : En tout j'ai cherché le repos. Il aurait fallu pour cela que dans la multiplicité de leurs actions, par lesquelles ils se laissent troubler et ils provoquent du trouble, ils aient visé et recherché l'unique nécessaire (Lc 10, 42).

 

Cette parole convient plutôt aux hommes justes, eux qui peuvent dire également : Je n'ai demandé qu'une seule chose au Seigneur, et je la rechercherai (Ps 26, 4). J'ai cherché, Seigneur, ton visage ; ton visage, je le rechercherai (Ps 26, 8 LXX). S'ils travaillent, c'est uniquement par amour de ce repos ; en vérité ils préfèrent souffrir maintenant dans leur corps, mais pouvoir trouver le repos au jour de l'épreuve.

  

Voici que maintenant encore la Sagesse continue de clamer sur les places (Pr 1, 20) : En tous j'ai cherché le repos ; j'ai frappé, et nul ne m'a ouvert (cf. Ap 3, 20), j'ai appelé, nul ne m'a répondu (Is 66, 4). Le Fils de l'homme est devenu, au dire du prophète, semblable à un vagabond, pareil à un voyageur qui cherche un gîte (Jr 14, 8-9), il n'a pas où reposer la tête (Mt 8, 20). Il se tient dehors, la tête pleine de rosée, les cheveux couverts des gouttes de la nuit (Ct 5, 2). Qui parmi nous sera assez humain et hospitalier pour se lever et lui ouvrir (Ct 5, 5), et le faire entrer dans sa chambre ? Ou encore pour lui montrer une grande salle toute préparée où il puisse manger la Pâque nouvelle avec ses disciples (Mc 14, 14-15) ? Je vous le déclare en effet, mes frères : si le Seigneur ne trouve pas chez nous le repos qu'il cherche, nous non plus nous ne trouverons en lui le repos que nous désirons.

 

Sur qui vais-je me reposer, dit le Seigneur, sinon sur l'homme humble et en repos (Is 66, 2 LXX) ? Comment, en effet, pourrait-il se reposer sur cela qui ne tient pas en repos ? Comment une colonne pourrait-elle demeurer immobile sur une base qui chancelle ou vacille ?

 

Aussi, mes frères, afin que le Seigneur, lui qui aime et dispense le repos, puisse trouver en vous son repos, appliquez-vous, selon le conseil de l'Apôtre, à demeurer en repos (1 Th 4, 11). Et comment cela se fera-t-il ? Je vous recommande, dit-il, de vous adonner chacun à votre tâche, et de travailler de vos propres mains (1 Th 4, 11). Le travail est une charge ; et cette charge, tel le poids qui leste un navire, donne repos et stabilité aux cœurs agités, et en outre il assure assise et équilibre à l'homme extérieur.

 

C'est, comme vous le lisez, la source de grandes difficultés qu'une femme vagabonde, incapable de rester en repos, incapable de garder ses pieds dans sa maison, mais toujours aux aguets tantôt devant sa porte, tantôt sur les places, tantôt dans les recoins (Pr 7, 10-12). Et ce n'est pas sans raison que Paul, le docteur des nations, éprouve tant de méfiance à l'égard de ce mal de l'agitation, qu'il pense devoir le combattre non seulement par des réprimandes mais encore par la mise à l'écart. Nous vous en prions, dit-il, reprenez les agités (1 Th 5, 14). Et de nouveau dans sa seconde épître aux mêmes chrétiens de Thessalonique, il dit : Nous avons appris que certains d'entre vous mènent une vie agitée, ne faisant rien, mais se mêlant de tout. À ces gens-là, nous ordonnons de travailler dans le silence et de manger le pain qu'ils auront eux-mêmes gagné. Si quelqu'un n'obéit pas à ce que nous disons dans cette lettre, blâmez-le et n'ayez aucun rapport avec lui, pour qu'il en ait honte (2 Th 3, 11-14).

 

Que sa honte le conduise à se corriger, que la réprimande lui procure de la joie, et qu'il nous réjouisse nous-mêmes, mais aussi l'Esprit de Dieu. Car si celui-ci dit : En tous j'ai cherché le repos, il ne le trouve que dans ceux qui sont en repos, et il ne le donne qu'à ceux qui sont en repos.

 

Tous ensemble, travaillons donc à nous tenir en repos (1 Th 4, 11) ; ainsi, dans notre repos, nous nous emploierons sans cesse à la méditation du repos éternel, et, par désir de ce repos, nous serons trouvés prêts à assumer tout travail.

 

Que la bienheureuse Mère de Dieu, dont nous célébrons aujourd'hui le repos, nous obtienne cette grâce de la part de celui qui a trouvé le repos dans la demeure (Si 24, 12) de son corps et de son cœur. C'est lui, le Christ Jésus, qui est le Repos éternel : à lui honneur et gloire dans tous les siècles !

 

 

Bienheureux Guerric d'Igny
Sermon 3 pour l'Assomption
 
 

Abbaye Notre-Dame d'Orval

 

 

bière d'Orval

 

  

La Ruche de Cîteaux

Guerric d'Igny - Editions du Cerf

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15 août 2010 7 15 /08 /août /2010 11:00

En montant aujourd'hui dans les cieux, la glorieuse Vierge a certainement porté à son comble la joie des citoyens du ciel. Car elle n'est, rien moins que celle dont la voix fit tressaillir de joie, dans les entrailles d'une, mère qu'elle a saluée, l'enfant qui y était encore enfermé. Si l'âme d'un enfant qui n'était pas encore né, s'est fondue de bonheur à sa voix, quelle ne dut pas être l’allégresse des esprits célestes quand ils eurent le bonheur d'entendre sa voix, de contempler son visage ?

 

Et même pour nous, mes frères bien-aimés, quelle fête n'est point le jour de son Assomption, quels motifs de joie et de bonheur n'y a-t-il point dans son assomption ?

 

La présence de Marie éclaire le monde entier, c'est au point que les cieux eux-mêmes brillent d'un plus vif éclat, à la lumière de cette lampe virginale. C'est donc avec raison que les actions de grâce et les chants de gloire retentissent dans les cieux ; mais nous, mes frères, il semble que nous avons plus de motifs de gémir que d'applaudir. En effet, ce monde inférieur ne doit-il pas proportionner son deuil, quand elle le quitte, à l'allégresse même que sa présence répand dans les cieux ? Pourtant, trêve de plaintes chez nous, car, après tout, nous n'avons point ici une cité permanente, noua aspirons, à celle où Marie fait aujourd' hui son entrée ; si nous devons un jour en être citoyens, il est juste que, même dans notre exil, et jusque sur les bords des fleuves de Babylone, nous l'ayons présente à la pensée, nous participions à ses joies, nous partagions son allégresse, surtout à celle qui remplit si bien aujourd'hui même, comme un torrent, cette cité de Dieu, que, même ici-bas, nous en recevons quelques gouttes qui tombent jusque sur la terre.

 

Notre Reine nous a précédés, et le glorieux accueil qui lui est fait doit nous engager à suivre Notre Dame, nous ses humbles serviteurs, en nous écriant : "Attirez-nous à votre suite, nous courrons dans l'odeur de vos parfums". Notre exil a envoyé en avant une avocate qui, en sa qualité de mère de notre Juge, de mère de la miséricorde, doit traiter en suppliante, mais en suppliante écoutée, l'affaire de notre salut.

 

 Aujourd'hui notre terre a envoyé un précieux présent au ciel, pour rapprocher, par cet heureux échange de présents d'amitié, les hommes de Dieu, la terre des cieux, notre bassesse de l'élévation suprême.

 

Un fruit sublime de la terre s'est élevé là d'où nous viennent tous dons excellents, tous dons parfaits, et une fois montée dans les cieux, la bienheureuse Vierge comblera à son tour les hommes de ses dons.

 

Pourquoi n'en serait-il point ainsi ? Car le pouvoir ne lui manquera pas plus que la volonté. Elle est la Reine des cieux, et une Reine de miséricorde, et de plus elle est la Mère du Fils unique de Dieu ; est-il rien qui puisse nous faire concevoir une plus haute estime de son pouvoir et de sa bonté ? A moins qu'on ne croie pas que le Fils de Dieu honore sa mère, ou qu'on doute que les entrailles de Marie, où la charité même de Dieu a passé corporellement neuf mois entiers, se soient remplies de sentiments de charité.

 

 Si je parle de la sorte, mes frères, c'est pour nous que je le fais, attendu que je n'ignore pas combien il est difficile que dans un si grand dénuement, on ne puisse trouver cette charité parfaite qui ne cherche point ses propres intérêts. Mais, sans parler des grâces que nous recevons pour sa glorification, pour peu que nous ressentions d'amour pour elle, nous nous réjouirons de la voir retourner à son Fils.

 

Oui, mes frères, nous la féliciterons, à moins pourtant qu'il ne nous arrive, ce qu'à Dieu ne plaise, d'être tout à fait ingrats envers celle qui a trouvé la grâce. Car elle est aujourd'hui reçue dans la cité sainte par celui qu'elle a reçu elle-même la première, lorsqu'il fit son entrée dans monde, mais avec quel honneur, avec quelle allégresse et quelle gloire ! Sur la terre, il n'est point un seul endroit plus honorable que le temple du sein virginal où Marie reçut le Fils de Dieu, et, dans le ciel, n'est point de trône supérieur à celui sur lequel le Fils de Dieu a placé sa mère.

 

Recevant ou reçue, elle est également bienheureuse, elle l’est dans les deux cas d'un bonheur ineffable parce qu'elle l'est d'un bonheur inimaginable. Mais pourquoi lit-on aujourd'hui dans l’Eglise du Christ, précisément le passage où il est donné à entendre, que femme bénie entre les femmes a reçu le Sauveur ? C'est, je pense pour nous faire estimer ou plutôt pour nous faire comprendre combien est inestimable la réception que Marie reçoit aujourd'hui de son Fils par celle qu'il lui a été donnée à elle-même de lui faire. En effet, qui pourrait dire, même en empruntant les secours de la langue des anges et de celle des hommes, comment expliquer de quelle manière le Saint-Esprit est survenu en Marie ; la vertu du Très-Haut l'a couverte de son ombre, la vertu de Dieu par qui tout a été fait, s'est lui-même fait chair, de quelle manière enfin le Seigneur de majesté, que l'univers entier ne peut contenir, devenu homme, s'est enfermé dans les entrailles d'une Vierge ?

 

 Mais qui pourra se faire une juste idée de la gloire au sein de laquelle la reine du monde s'est avancée aujourd'hui, de l'empressement plein d'amour avec lequel toute la multitude des légions célestes s'est portée à sa rencontre ; au milieu de quels cantiques de gloire elle a été conduite à son trône, avec quel visage paisible, quel air serein, quels joyeux embrassements, elle a été accueillie par son Fils, élevée par lui au-dessus de toutes les créatures avec tout l'honneur dont une telle mère est digne, et avec toute la pompe et l'éclat qui conviennent à un tel Fils ? Sans doute, les baisers que la Vierge mère recevait des lèvres de Jésus à la mamelle, quand elle lui souriait sur son sein virginal, étaient pleins de bonheur pour elle, mais je ne crois pas qu'ils l'aient été plus que ceux qu'elle reçoit aujourd'hui du même Jésus assis sur le trône de son Père, au moment heureux où il salue son arrivée, alors qu'elle monte elle-même à son trône de gloire, en chantant l'épithalame et en disant : "Qu'il me baise d'un baiser de sa bouche". Qui pourra raconter la génération du Christ et l'Assomption de Marie ?

 

Elle se trouve dans les cieux comblée d'une gloire d'autant plus singulière que, sur la terre, elle a obtenu une grâce plus insigne que toutes les autres femmes. Si l'œil n'a point vu, si l'oreille n'a point entendu, si le cœur de l'homme n'a point connu dans ses aspirations ce que le Seigneur a préparé à ceux qui l'aiment, qui pourrait dire ce qu'il a préparé à celle qui l'a enfanté, et, ce qui ne peut être douteux pour personne, qui l'aime plus que tous les hommes ? Heureuse est Marie, mille fois heureuse est-elle, soit quand elle reçoit le Sauveur, soit quand elle est elle-même reçue par lui ; dans l'un et dans l'autre cas, la dignité de la Vierge Marie est admirable, et la faveur dont la majesté divine l'honore, digne de nos louanges. 

 

SAINT BERNARD

PREMIER SERMON POUR L’ASSOMPTION DE LA VIERGE MARIE

 

La Visitation par Maulbertsch à la Cathédrale de Vác

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19 juillet 2010 1 19 /07 /juillet /2010 09:00

Voilà que la fuite du prophète Jonas loin de Dieu (Jon 1,3) se change en image prophétique, et ce qui est présenté comme un naufrage funeste devient le signe de la Résurrection du Seigneur. Le texte même de l'histoire de Jonas nous montre bien comment celui-ci réalise pleinement l'image du Sauveur. Il est écrit que Jonas "s'enfuit loin de la face de Dieu".

 

Le Seigneur n'a-t-il pas lui-même, pour prendre la condition et le visage de l'homme, fui la condition et l'aspect de la divinité ? Ainsi le dit l'apôtre Paul : "Lui, qui était de condition divine, n'a pas revendiqué son droit d'être l'égal de Dieu, mais il se dépouilla lui-même, prenant la condition de serviteur". Celui qui est Seigneur a revêtu la condition de Serviteur ; pour passer inaperçu dans le monde, pour être victorieux du démon, il s'est fui lui-même dans l'homme.

 

Dieu est partout : il est impossible de le fuir ; pour "s'enfuir loin de la face de Dieu", non dans un lieu mais en quelque sorte par l'aspect, le Christ s'est réfugié dans le visage de notre servitude totalement assumée.

 

Le texte poursuit : " Jonas descendit à Joppé pour s'enfuir à Tarsis". Celui qui descend, le voici : "Personne n'est monté au ciel, sinon celui qui est descendu du ciel" (Jn 3,13). Le Seigneur est descendu du ciel vers la terre, Dieu est descendu vers l'homme, la toute-puissance est descendue vers notre servitude. Mais Jonas qui descendait vers le navire a dû y monter pour voyager ; ainsi le Christ, descendu dans ce monde, est monté, par les vertus et les miracles, dans le navire de son Église.

 

 

Saint Pierre Chrysologue

Sermon 3

commentaire du jour de l'Evangile au Quotidien  

 

Christ the Redeemer

Christ Rédempteur par Le Titien

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