Qui ne se souvient de la remarquable série d'émissions radio d'Eugène Green sur le Flamenco ?
Le trop rare Eugène Green passe ce soir à la radio à l'émission de Laure Adler sur France Culture à 22h15.
La première fois que j’ai écouté Eugène Green, il était en chaire. C’était à Saint-Etienne-du-Mont, sur la Montagne Sainte-Geneviève à Paris, en 2002. L’église n’était éclairée que par des bougies, et nous étions une poignée de fidèles à son œuvre à l’écouter déclamer le Sermon sur la mort de Bossuet. Nous formions un auditoire assez mélangé, et nous sommes sortis de cette expérience - car c’était une expérience - sans trop nous attarder dans les échanges mondains. D’abord, même si Bossuet s’était adressé aux grands personnages de la cour de Louis XIV, nous pouvions tous en avoir pris un peu pour notre grade, ensuite, qu’aurions-nous pu dire dans notre français bâtard, les oreilles encore pleines de la langue de Bossuet, impeccablement articulée par Green qui n’omet pas la moindre liaison ?
Eugène Green a fait, non pas tant de la langue de Molière que de celle de Racine, la langue dans laquelle il a d’abord écrit des pièces de théâtre, puis des essais, des romans, des scénarios et des dialogues. Il parle aussi l’allemand, l’italien et le portugais et vient de consacrer un documentaire de deux heures au basque qui l’intéresse en tant qu’elle est une des langues les plus anciennes.
extrait du portrait d'Eugène Green, à lire en ligne : http://next.liberation.fr/cinema/2015/03/18/eugene-green-un-parfait-francais_1223356