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"Je vous donne un commandement nouveau : c'est de vous aimer les uns les autres.

 

Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres.

 

Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c'est l'amour que vous aurez les uns pour les autres."

 

Evangile de Jésus-Christ selon  saint Jean 

   

 

Pentecôte

" Le Défenseur, l'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit."

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean  

 

   

 

 El Papa es argentino. Jorge Bergoglio                 

Saint Père François

 

 

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1er mai 2011 Béatification de Jean-Paul II

Béatification du Serviteur de Dieu Jean-Paul II

 

 

  Béatification du Père Popieluszko

beatification Mass, in Warsaw, Poland

à Varsovie, 6 juin 2010, Dimanche du Corps et du Sang du Christ

 

 

presidential palace in Warsaw

Varsovie 2010

 

 

Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre
Sanctuaire de l'Adoration Eucharistique et de la Miséricorde Divine

La miséricorde de Dieu est comme un torrent débordé. Elle entraîne les cœurs sur son passage.
(Saint Curé d'Ars)
 

 


Le côté du Christ a été transpercé et tout le mystère de Dieu sort de là. C’est tout le mystère de Dieu qui aime, qui se livre jusqu’au bout, qui se donne jusqu’au bout. C’est le don le plus absolu qui soit. Le don du mystère trinitaire est le cœur ouvert. Ce n’est pas une image, c’est une réalité. C’est la réalité la plus profonde qui soit, la réalité de l’amour.
Père Marie-Joseph Le Guillou




Dans le cœur transpercé
de Jésus sont unis
le Royaume du Ciel
et la terre d'ici-bas
la source de la vie
pour nous se trouve là.

Ce cœur est cœur divin
Cœur de la Trinité
centre de convergence
de tous les cœur humains
il nous donne la vie
de la Divinité.


Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix
(Edith Stein)



Le Sacré-Cœur représente toutes les puissances d'aimer, divines et humaines, qui sont en Notre-Seigneur.
Père Marie-Eugène de l'Enfant Jésus

 



feuille d'annonces de la Basilique du Sacré-Coeur de Montmartre

 

 

 

 

 

 

 

     

The Cambrai Madonna

Notre Dame de Grâce

Cathédrale de Cambrai

 

 

 

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Ordinations du samedi 27 juin 2009 à Notre Dame de Paris


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Solennité de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie à Notre-Dame de Paris


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... ma vocation, enfin je l’ai trouvée, ma vocation, c’est l’Amour !

 

 

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SALVE REGINA

21 mars 2013 4 21 /03 /mars /2013 19:00
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21 mars 2013 4 21 /03 /mars /2013 12:30

Conscience droite, dont nous ne pouvons dès cette vie même, ni toujours, ni absolument nous défaire.

 

Ceci est remarquable.

 

Car il ne dépend pas de nous d'avoir ou de n'avoir pas cette lumière que Dieu fait luire sur nous, et, comme parle le Prophète, qu'il a gravée dans nos âmes, en nous imprimant ce caractère de raison qui est une partie de nous-mêmes : Signatum est super nos lumen vultus tui, Domine (Psalm., IV, 7.). Il ne dépend pas de nous de l'effacer, ce divin caractère.

 

Dès qu'il a plu à Dieu de nous donner cette droiture d'esprit, comme la première grâce et le fondement de toutes les autres grâces, quoi que nous fassions, nous avons à compter avec nous-mêmes, et il ne nous est plus libre de vivre dans cette indépendance où le libertinage voudrait bien parvenir, mais où il ne parviendra jamais tandis que cette raison subsistera.

En vain voulons-nous éteindre ce rayon qui nous éclaire ; en vain faisons-nous des efforts pour secouer le joug de la conscience, pour en étouffer la voix qui nous importune, pour en émousser les pointes qui nous piquent, pour nous endurcir contre ses remords et nous affermir contre ses reproches. C'est un censeur qui nous suit partout, qui nous accuse partout, qui nous condamne partout : nous le trouvons au milieu de nos plaisirs, et il y répand l'amertume ; nous le trouvons dans les plus nombreuses compagnies, et, malgré le tumulte et le bruit du monde, il nous fait entendre ses cris ; nous nous disons mille fois à nous-mêmes, pour nous rassurer, comme les impies : Paix, paix : Dicentes : Pax, pax (Jerem., VI, 14.) ; et mille fois la conscience nous répond : Point de paix ; guerre et mort : Et non erat pax.

 

Or, de là, concluait saint Augustin, j'apprends, Seigneur, ce que je dois craindre de votre justice. Car je me dis à moi-même, ajoutait ce Père : Si je ne puis éviter le jugement de ma conscience, dont les lumières, quoique pures, ne sont néanmoins encore qu'obscurité et que ténèbres, comparées à celles de Dieu, comment me défendrai-je de ce jugement, où sera employée contre moi toute la sagesse, toute la vérité, toute la science, et, ce qui doit bien plus me faire trembler, toute la sainteté de Dieu même ?

 

Jugement inévitable ; rien qui puisse me dérober au pouvoir du juge qui me poursuit.

 

Jugement irrévocable ; rien qui lui fasse changer l'arrêt qu'il aura une fois prononcé.

 

Jugement éternel ; autant que Dieu sera Dieu (et il le sera toujours), autant sera-t-il mon juge ; et autant qu'il sera mon juge, autant me tiendra-t-il toujours dans sa puissance, et toujours soumis à ses coups.

 

Mais après tout, à force de se pervertir, ne peut-on pas se faire une fausse conscience : et du moins la fausse conscience n'affaiblit-elle pas alors ou même, ne détruit-elle pas entièrement ce préjugé que nous pouvons tirer de nous-mêmes pour connaître le jugement de Dieu ?

 

Ecoutez ma réponse : car je conviens du principe ; mais sur ce principe je raisonne bien autrement que vous, et je prétends qu'il en doit suivre une conséquence toute contraire.

 

Il est vrai que, par l'aveuglement où nous jette le péché, l'on se fait tous les jours dans le monde de fausses consciences ; mais je dis que ces fausses consciences sont elles-mêmes les plus sensibles et les plus tristes préjugés du jugement de Dieu. Comment cela ? Ah ! Chrétiens, que le temps ne me permet-il de donner à cette vérité toute l'étendue qu'elle demande ! mais il y faudrait un discours entier.

 

En effet, ces fausses consciences que nous nous faisons, et qui se forment en nous par la corruption du péché, ne sont jamais, ou presque jamais des consciences tranquilles ; et l'expérience surtout nous apprend qu'elles ne sont point à l’épreuve ni des frayeurs de la mort, ni de certaines conjonctures de la vie, où , malgré nous, leur apparente et prétendue tranquillité est nécessairement troublée.

 

Or, cela même, dans la pensée de saint Augustin, est une des plus fortes conjectures et une des plus incontestables preuves du jugement de Dieu que je vous prêche et de son extrême sévérité.

 

BOURDALOUE, SUR LE JUGEMENT DERNIER

 

 

Pilate se lavant les mains, Mattia Preti

 

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21 mars 2013 4 21 /03 /mars /2013 05:30

" Nous savons combien la tentative d’éliminer Dieu et le divin de l’horizon de l’humanité a produit de violence dans l’histoire récente, et nous percevons la valeur de témoigner dans nos sociétés de l’ouverture originaire à la transcendance inscrite dans le cœur de l’homme."

 

 

C’est pour moi un motif de joie particulière de vous rencontrer aujourd’hui, Délégués des Églises orthodoxes, des Églises orthodoxes orientales et des Communautés ecclésiales occidentales. Je vous remercie d’avoir voulu prendre part à la célébration qui a marqué le début de mon ministère d’Évêque de Rome et de Successeur de Pierre.

 

Hier matin, durant la Sainte Messe, j’ai reconnu spirituellement à travers vos personnes la présence des communautés que vous représentez. Par cette manifestation de foi, il m’a ainsi semblé vivre de manière plus pressante encore la prière pour l’unité des croyants dans le Christ, et d’en voir ensemble, en quelque sorte, préfigurée cette réalisation plénière qui dépend du plan de Dieu et de notre collaboration loyale.

 

Je commence mon ministère apostolique durant cette année que mon vénéré prédécesseur, Benoît XVI, avec une intuition vraiment inspirée, a proclamée être l’Année de la foi pour l’Église catholique. Par cette initiative, que je désire poursuivre et qui, j’espère, sera un stimulant pour le cheminement de foi de chacun, il a voulu marquer le 50ème anniversaire du début du Concile Vatican II, proposant en quelque sorte un pèlerinage vers ce qui représente l’essentiel pour chaque chrétien : le rapport personnel et transformant avec Jésus Christ, Fils de Dieu, mort et ressuscité pour notre salut. C’est justement dans le désir d’annoncer aux hommes de tous les temps ce trésor de la foi perpétuellement valable, que réside le cœur du message conciliaire.

 

Ensemble avec vous, je ne peux oublier tout ce que ce Concile a signifié pour le cheminement œcuménique. Il me plaît de rappeler les paroles que le bienheureux Jean XXIII a prononcées, lui dont nous nous rappellerons dans peu de temps le 50ème anniversaire de son décès. Il a dit dans son discours inoubliable d’ouverture : "L'Église catholique estime que son devoir est de faire tous ses efforts pour que s'accomplisse le grand mystère de cette unité que Jésus-Christ, à l'approche de son sacrifice, a demandée à son Père dans une ardente prière ; et elle éprouve une douce paix à savoir qu'elle est étroitement unie à ces prières du Christ". Ce Pape Jean !

 

Oui, chers frères et sœurs dans le Christ, sentons-nous tous intimement unis à la prière de notre Sauveur durant la Dernière Cène, à son invocation : ut unum sint (qu’ils soient un). Demandons au Père miséricordieux de vivre en plénitude cette foi que nous avons reçue en don le jour de notre baptême, et de pouvoir en donner le libre, joyeux et courageux témoignage. Ce sera là notre meilleur service à la cause de l’unité des chrétiens, un service d’espérance pour un monde encore marqué par des divisions, des oppositions et des rivalités. Plus nous serons fidèles à sa volonté, en pensées, dans les paroles et dans les œuvres, plus nous cheminerons vraiment et substantiellement vers l’unité.

 

Pour ma part, je désire vous assurer, suivant en cela mes prédécesseurs, de la volonté ferme de poursuivre le chemin du dialogue œcuménique, et je remercie déjà le Conseil pontifical pour la promotion de l’Unité des Chrétiens, pour l’aide qu’il continuera à offrir, en mon nom, à cette très noble cause. Je vous demande, chers frères et sœurs, de porter ma salutation cordiale et l’assurance de mon souvenir dans le Seigneur Jésus aux Églises et aux Communautés chrétiennes que vous représentez. Et je vous demande d’avoir la charité d’une prière spéciale pour ma personne, afin que je puisse être un Pasteur selon le cœur du Christ.

 

Et maintenant, je m’adresse à vous, distingués représentants du peuple juif, auquel un lien spirituel très spécial nous unit puisque, comme l’affirme le Concile Vatican II : "L’Église du Christ reconnaît que les prémices de sa foi et de son élection se trouvent déjà, selon le mystère divin du salut, dans les patriarches, Moïse et les prophètes" (Nostra aetate, 4). Je vous remercie pour votre présence et j’ai confiance qu’avec l’aide du Très-Haut, nous pourrons poursuivre avec profit ce dialogue fraternel que le Concile a souhaité et qui s’est effectivement réalisé, portant des fruits non négligeables, spécialement au cours des dernières décennies.

 

Je vous salue ensuite et je vous remercie cordialement, chers amis appartenant à d’autres traditions religieuses : d’abord les musulmans qui adorent Dieu unique, vivant et miséricordieux, et l’invoquent par la prière, et vous tous. J’apprécie beaucoup votre présence. En elle, je vois un signe tangible de la volonté de croître dans l’estime réciproque et dans la coopération pour le bien commun de l’humanité.

 

L’Eglise catholique est consciente de l’importance de la promotion de l’amitié et du respect entre les hommes et les femmes des diverses traditions religieuses – je voudrai le répéter : la promotion de l’amitié et du respect entre les hommes et les femmes des diverses traditions religieuses. En porte attestation aussi le précieux travail effectué par le Conseil pontifical pour le Dialogue interreligieux. Elle (l’Église) est consciente également de la responsabilité que tous nous portons envers ce monde, envers la création toute entière, que nous devons aimer et sauvegarder. Et nous pouvons faire beaucoup pour le bien de celui qui est pauvre, de celui qui est faible et de celui qui souffre, pour favoriser la justice, pour promouvoir la réconciliation, pour construire la paix. Mais surtout nous devons maintenir vive dans le monde la soif d’absolu, ne permettant pas que prévale une vision unidimensionnelle de la personne humaine, selon laquelle l’homme se réduit à ce qu’il produit et à ce qu’il consomme : c’est là l’un des pièges les plus dangereux de notre temps.

 

Nous savons combien la tentative d’éliminer Dieu et le divin de l’horizon de l’humanité a produit de violence dans l’histoire récente, et nous percevons la valeur de témoigner dans nos sociétés de l’ouverture originaire à la transcendance inscrite dans le cœur de l’homme. En cela, nous nous sentons également proches de tous ces hommes et ces femmes qui, bien que reconnaissant n’appartenir à aucune tradition religieuse, se sentent pourtant en recherche de la vérité, de la bonté et de la beauté : de cette vérité, de cette bonté et de cette beauté de Dieu, et qui sont nos alliés précieux dans l’engagement pour la défense de la dignité de l’homme, dans la construction d’une vie en commun pacifique entre les peuples et dans la sauvegarde soigneuse de la création.

 

Aux représentants des Églises et des Communautés ecclésiales, et des différentes religions, Saint-Père François, 20 mars 2013

 

Papa Francisco- 

 

 

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20 mars 2013 3 20 /03 /mars /2013 19:00
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20 mars 2013 3 20 /03 /mars /2013 12:30

Oui, c'est par nos propres consciences que Dieu déjà nous fait notre procès, et il n'a pas besoin pour nous juger d'un autre tribunal.

 

Ce sont nos propres consciences qui lui fournissent contre nous des témoignages et des preuves ; et quand ma conscience me reproche que je suis un criminel, que j'ai péché contre la loi, que ce que je fais est injuste, c'est comme si Dieu me disait ce que le maître de l’Evangile dit à ce mauvais serviteur : De ore tuo te judico (Luc., XIX, 22.) ; je vous condamne par votre bouche.

 

Il s'ensuit donc qu'à prendre la chose dans un sens, et dans un sens très naturel, le jugement de Dieu à notre égard est déjà fait, et qu'il n'est point nécessaire que nous attendions pour cela ce dernier jour, où le Fils de l'Homme, assis sur le trône de sa gloire, portera des arrêts de vie et de mort. Car ce jugement extérieur et public que Dieu fera de nous à la fin des siècles, n'ajoutera rien à ce jugement secret et intérieur de nos consciences que l’appareil et la solennité ; et supposé la justice que nous nous serons rendue, et que nous nous rendons malgré nous dans le fond de l'âme, il ne restera plus, ce semble, au Sauveur du monde, que de produire au jour ce que nous irons caché dans les ténèbres.

 

C’est pourquoi l'Apôtre parlant du jugement dernier, l'appelle si souvent le jour de la manifestation des cœurs, le jour de la révélation, où le livre des consciences sera ouvert ; comme si tout le jugement de Dieu devait consister à ouvrir ce livre, et à nous faire voir que nous sommes déjà jugés par nous-mêmes et dans nous-mêmes.

 

Mystère que saint Augustin avait bien compris, lorsque, expliquant ces paroles de Jésus-Christ : Qui non credit jam judicatus est (Joan., III, 18.), celui qui ne croit pas est déjà jugé, il en tire cette admirable conséquence : Nondum apparuit judicium, et jam factum est judicium, le jugement de Dieu ne paraît pas encore, et il ne paraîtra qu'à la consommation des temps ; mais sans paraître, il est néanmoins déjà fait pour nous. Nous le prévenons, ou plutôt, nous n'en attendons pour ainsi dire, que la publication, parce que nous en trouvons déjà dans nous l’instruction et la décision : Nondum apparuit judicium, et jam factum est judicium.

 

Ah ! mes chers auditeurs, avec quelle attention, avec quelle crainte, avec quel respect ne devons-nous pas écouter la voix de la conscience, puisque c'est la voix de Dieu même, non seulement qui nous menace, mais qui nous juge ?

 

Cependant si cette voix secrète que Dieu nous fait entendre, sans se montrer encore à nous, toute secrète qu'elle est, nous saisit néanmoins si vivement, et nous cause tant de frayeur et d'épouvante, que sera-ce quand Dieu éclatera ? quand, au son de la trompette fatale qui réveillera les morts, et qui des quatre parties du monde rassemblera tous les hommes, il nous appellera nous-mêmes devant son tribunal ? quand, assis sur le trône, non point seulement de sa majesté, mais de sa justice, au milieu de ses ministres, et armé de son tonnerre, il se présentera lui-même à nous comme un Dieu irrité, comme un Dieu ennemi, comme un Dieu vengeur ? quand aux yeux de tout l'univers, également attentif à l'écouter et à nous considérer, il tirera de notre cœur notre condamnation pour la rendre juridique et solennelle, et que, par un dernier jugement, il viendra confirmer et, pour user de cette expression, sceller l'arrêt que nous aurons tant de fois déjà porté contre nous ?

 

C'est là, dit le Sage, que les pécheurs sentiront plus que jamais tout le poids de leurs péchés.

 

C'est là qu'ils en gémiront plus amèrement que jamais : Et erunt gementes (Sap., IV, 19.).

 

C'est là qu'ils en verront avec plus d'horreur que jamais et toute l'énormité et toute la honte : Et erunt in contumelia inter mortuos in perpetuum (Ibid.).

 

C'est là qu'ils en craindront plus que jamais les suites affreuses : Venient in cogitatione peccatorum suorum timidi (Ibid., 20.) ; qu'ils en seront accablés, qu'ils en seront désolés : Usque adsupremum desolabuntur (Ibid., 19.) ; et que la conscience, si grièvement blessée et si souvent méprisée, témoin et juge, mais témoin alors et juge public, vengera pleinement sur eux et authentiquement ses droits : Et traducent illos ex adverso iniquitates ipsorum (Ibid., 20.).

 

BOURDALOUE, SUR LE JUGEMENT DERNIER

 

Le Jugement Dernier (détail), Hieronymus Bosch

 

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19 mars 2013 2 19 /03 /mars /2013 17:00

Nous gardons le Christ dans notre vie, pour garder les autres, pour garder la création !

 

La vocation de garder, cependant, ne nous concerne pas seulement nous les chrétiens, elle a une dimension qui précède et qui est simplement humaine, elle concerne tout le monde. C’est le fait de garder la création tout entière, la beauté de la création, comme il nous est dit dans le Livre de la Genèse et comme nous l’a montré saint François d’Assise : c’est le fait d’avoir du respect pour toute créature de Dieu et pour l’environnement dans lequel nous vivons.

 

C’est le fait de garder les gens, d’avoir soin de tous, de chaque personne, avec amour, spécialement des enfants, des personnes âgées, de celles qui sont plus fragiles et qui souvent sont dans la périphérie de notre cœur. C’est d’avoir soin l’un de l’autre dans la famille : les époux se gardent réciproquement, puis comme parents ils prennent soin des enfants et avec le temps aussi les enfants deviennent gardiens des parents.

 

C’est le fait de vivre avec sincérité les amitiés, qui sont une garde réciproque dans la confiance, dans le respect et dans le bien. Au fond, tout est confié à la garde de l’homme, et c’est une responsabilité qui nous concerne tous. Soyez des gardiens des dons de Dieu !

 

Et quand l’homme manque à cette responsabilité, quand nous ne prenons pas soin de la création et des frères, alors la destruction trouve une place et le cœur s’endurcit. À chaque époque de l’histoire, malheureusement, il y a des "Hérode" qui trament des desseins de mort, détruisent et défigurent le visage de l’homme et de la femme.

 

Je voudrais demander, s’il vous plaît, à tous ceux qui occupent des rôles de responsabilité dans le domaine économique, politique ou social, à tous les hommes et à toutes les femmes de bonne volonté : nous sommes "gardiens" de la création, du dessein de Dieu inscrit dans la nature, gardiens de l’autre, de l’environnement ; ne permettons pas que des signes de destruction et de mort accompagnent la marche de notre monde !

 

Mais pour "garder" nous devons aussi avoir soin de nous-mêmes ! Rappelons-nous que la haine, l’envie, l’orgueil souillent la vie ! Garder veut dire alors veiller sur nos sentiments, sur notre cœur, parce que c’est de là que sortent les intentions bonnes et mauvaises : celles qui construisent et celles qui détruisent ! Nous ne devons pas avoir peur de la bonté, et même pas non plus de la tendresse !

 

Et ici j’ajoute alors une remarque supplémentaire : le fait de prendre soin, de garder, demande bonté, demande d’être vécu avec tendresse.

 

Dans les Évangiles, saint Joseph apparaît comme un homme fort, courageux, travailleur, mais dans son âme émerge une grande tendresse, qui n’est pas la vertu du faible, mais au contraire, dénote une force d’âme et une capacité d’attention, de compassion, de vraie ouverture à l’autre, d’amour.

 

Nous ne devons pas avoir peur de la bonté, de la tendresse !

 

La messa di inizio pontificato in Piazza San Pietro 

- extrait de l'homélie du Pape François à la Messe de Saint Joseph

place Saint-Pierre, ce mardi 19 mars 2013 http://www.vatican.va/

 

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19 mars 2013 2 19 /03 /mars /2013 12:30

Quelque emportés que nous soyons dans nos passions, et quelque déréglés que nous puissions être dans nos mœurs, nous avons, Chrétiens, une conscience.

 

Et il nous est même si naturel, non seulement d'en avoir une, mais d'en suivre les mouvements, que jusque dans l'état et le désordre du péché, quand nous secouons le joug de la conscience, par une conduite bien surprenante, mais qui n'a rien néanmoins de contradictoire, nous nous faisons une conscience pour n'en point avoir, et pour pécher avec plus de liberté.

 

Conduite, remarque judicieusement saint Bernard, dans l'excellent traité qu'il a composé sur cette matière, conduite d'où nous apprenons qu'il faut distinguer en nous deux sortes de conscience : l'une que Dieu nous a donnée, et l'autre dont nous sommes nous-mêmes les auteurs ; l'une pure et droite, parce qu'elle est l'ouvrage de Dieu ; l'autre fausse et pleine d'erreurs, parce que nous la formons dans nous, et qu'elle vient de nous.

 

Prenez garde, s'il vous plaît.

 

Conscience droite, dont nous ne saurions nous défaire, et que nous ne pouvons corrompre. Fausse conscience, mais qui, par la raison même qu'elle est fausse, ne peut jamais être tranquille ; ou du moins dont la tranquillité ne peut être constante, ni à l'épreuve de certains états, de certaines conjonctures, où elle est immanquablement et nécessairement troublée : voilà ce que je vous donne encore comme un préjugé secret et domestique, mais sûr et infaillible, du jugement de Dieu. Celle-là dans sa droiture et dans son intégrité, celle-ci dans ses variations et dans son instabilité ; celle-là dans la pureté de ses lumières, celle-ci, jusque dans son aveuglement ; l'une et l'autre, par leurs reproches et leurs anxiétés.

 

Suivez-moi toujours, mes chers auditeurs. Ces deux articles, par où je vais finir, comprennent ce qu'il y a dans la religion de plus solide et de plus touchant.

 

Il a été de la sagesse et de l'empire de Dieu, disait David, d'établir sur les hommes un législateur ; et ne puis-je pas dire que, sans autre législateur et sans autre loi, nous avons une conscience qui suffit pour nous tenir lieu de loi, et qui nous domine avec plus d'empire que tous les législateurs ?

 

Qu'est-ce que la conscience ? un jugement, répond saint Bernard, que nous faisons de nous-mêmes, et que. malgré nous nous prononçons contre nous-mêmes. Car il n'est pas en notre pouvoir, tandis que nous avons une conscience, de ne nous pas juger ; il ne nous est pas libre de pécher, et de ne nous pas condamner.

 

Or, ce jugement forcé de nous-mêmes est déjà le préliminaire du jugement de Dieu, puisqu'il n'est forcé que parce que c'est Dieu même qui le fait en nous indépendamment de nous ; ou plutôt, parce que c'est Dieu même qui se sert de nous pour exercer sur nous sa plus souveraine et sa plus absolue domination.

 

Ne savez-vous pas, dit-il à Caïn, au moment qu'il méditait le meurtre de son frère, et que, saisi de l'horreur d'une si noire perfidie, il avait peine à s'y résoudre, ne savez-vous pas que si vous faites bien, vous en aurez la récompense, et que si vous faites mal, votre péché se présentera d'abord devant vous ? Nonne si bene egeris, recipies ? sin autem male, statim in foribus peccatum aderit ? (Genes., IV, 7.)

 

C'est-à-dire, comme l'expliquent saint Jérôme et après lui tous les interprètes, ne savez-vous pas que le jugement de votre péché suivra de près votre péché même ; et qu'à l'instant que vous l'aurez commis, sans aller plus loin, et sans attendre davantage, vous en trouverez dans vous-même la condamnation et le châtiment ? Ne savez-vous pas que ce péché ne sera pas plutôt sorti de votre cœur, où vous l'aurez conçu et enfanté, qu'il se tournera contre vous, qu'il se fera voir à vous pour vous troubler, pour vous effrayer, pour vous tourmenter ? Statim in foribus peccatum aderit.

 

C'est ce qu'éprouva Caïn, et l'effet répondit à la menace. A peine a-t-il satisfait son ressentiment et sa passion, à peine a-t-il porté ses mains parricides sur l'innocent Abel, que le voilà livré à sa conscience, qui, comme un juge inexorable, disons mieux, qui, comme un impitoyable bourreau, lui fait souffrir le plus cruel supplice. Il tombe, dit le texte sacré, dans un abattement qui paraît sur son visage, mais qui n'est encore qu'une légère figure du trouble de son âme, et des remords dont son cœur est déchiré. Il entend la voix de Dieu qui le poursuit. Qu'avez-vous fait ? lui dit le Seigneur ; le sang de votre frère cri vengeance contre vous. Cette voix de Dieu qui lui parle, cette voix du sang d'Abel qui crie contre lui, ce n'est rien autre chose, disent les Pères, que la voix intérieure de sa conscience qui lui reproche son crime.

 

Ah ! mon péché est trop grand, conclut-il lui-même, pour en espérer la rémission. Il en convient, il ne s'en défend pas : bien loin de penser à se justifier, il est le premier à se condamner et à se punir. Car il se retire, selon l'expression de l'Ecriture, de devant la face du Seigneur ; il est fugitif et vagabond sur la terre, il se regarde comme un homme maudit ; et ce que nous remarquons dans l'exemple de ce fameux réprouvé, l'image de tous les réprouvés, c'est encore ce qui se passe tous les jours dans la conscience des pécheurs.

 

Or, n'est-ce pas là, reprend éloquemment saint Augustin, le jugement de Dieu déjà commencé ? Ces agitations, ce saisissement du pécheur à la vue de ses crimes, cette horreur de lui-même en les commettant, cette honte et même ce désespoir de les avoir commis, ce soin de les couvrir et de les tenir cachés, ces alarmes secrètes mais pleines d'effroi, ces agonies mortelles, convaincu qu'il est de ce qu'il a fait et de ce qu'il mérite : que nous présage tout cela, disons mieux, que nous démontre tout cela, sinon un jugement, mais un jugement redoutable dont nous sommes menacés, et qui, dès maintenant et en partie, s'exécute dans nous-mêmes ?

 

BOURDALOUE, SUR LE JUGEMENT DERNIER

 

Caïn et Abel, Pietro Novelli

 

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