Il est temps enfin de clore cette histoire liturgique du XVIIIe siècle, et de donner le catalogue des écrivains que les
cinquante dernières années ont produits sur la matière du culte divin.
(1751). Alexandre Politi, clerc régulier des Écoles pies, a laissé un grand travail sous ce titre : Martyrologium Romanum
castigatum ac commentariis illustratum. Florence, 1751, in-folio. Nous doutons que cet ouvrage ait été achevé, n'ayant eu entre les mains que le premier tome, qui ne contient que le mois de
janvier.
(1752). Benoît Monaldini, moine basilien de Grotta-Ferrata, prêta un concours éclairé à Joseph-Aloyse Assemani, dans la
rédaction de son Codex liturgicus, et nous a laissé une lettre érudite adressée à ce savant homme, sur un manuscrit important de la Liturgie jacobite.
(1753). Le comte Frédéric Salvaroli a laissé l'ouvrage suivant : De Kalendariis in genere et speciatim de Kalendario
ecclesiastico. Venise, 1753, in-8°. Ce volume renferme plusieurs monuments hagiologiques inédits, et trois opuscules intitulés : 1° Iter liturgicum Forojuliense; 2° Baptismale
hieroglyphicum epistolica dissertatione explanatum; 3° In quoddam altare portatile epistolaris dissertatio.
(1753). Sébastien Donati, recteur de l'église de Saint-Alexis, à Lucques, est célèbre par son savant travail : De dittici
degli Antichi profani e sacri, coll’appendice di alcuni Necrologj, e Calendarj finora non publicati. Lucques, 1753, in-4°.
(1753). Jean Vignoli, gardien de la bibliothèque vaticane, a donné la dernière édition du Liber pontificalis.
Inférieure à celle de Bianchini, elle a du moins sur celle-ci l'avantage d'être achevée. Elle est en trois volumes in-4°, Rome, 1724, 1753, 1755.
(1754). Alban Butler, savant et zélé prêtre catholique anglais, s'est fait un nom par ses fameuses Vies des
Saints, ouvrage véritablement érudit, et qui a été traduit en français par l'abbé Godescard. Elles parurent en Angleterre, de 1754 à 1760, et furent suivies de onze traités sur les Fêtes
mobiles, qui furent imprimés après la mort de l'auteur, et ont été traduits en français par l'abbé Nagot, supérieur du séminaire de Baltimore.
(1754). Fortuna de Brescia, mineur observantin, a laissé une dissertation de Oratoriis domesticis, qui a été réimprimée
à la fin du traité de Ecclesiis, de Joseph-Aloyse Assemani.
(1755). Alexandre Lesley, jésuite écossais, fidèle compagnon des travaux de son illustre confrère Azevedo, a rendu un des plus
importants services à la science liturgique, en publiant le fameux Missale mixtum secundum Regulam beau Isidori, dictum Mozarabes, prœfatione, notis et appendice ornatum. Rome, 1755,
in-4° en deux parties. Lesley se proposait de publier aussi le Bréviaire mozarabe, avec un travail analogue à celui du missel. Il préparait aussi une réponse à la fameuse lettre de l'Anglais
Middleton, dans laquelle cet auteur prétend prouver que l'Eglise romaine a emprunté ses cérémonies au paganisme.
(1755). Antoine Zanolini, orientaliste distingué, a laissé une dissertation de Eucharistiae sacramento cum christianorum
orientalium ritibus in eo conficiendo et administrando. Padoue, 1755, in-8°.
(1756). Dom Herman Scholliner, bénédictin allemand, a laissé un savant traité : De Disciplina arcani suœ antiquitati
restituta, et ab heterodoxorum impugnationibus vindicata. Typis Monasterii Tegernseensis.
(1756). Joseph Allegranza, dominicain, a publié des Spiegazioni e riflessioni sopra alcuni sacri monumenti antichi di
Milano. Milan, 1756, in-4°.
(1756). Joseph Garampi, chanoine de Saint-Pierre au Vatican, archéologue célèbre, est auteur du livre suivant : Notizie,
regolee orazioni in onore de’ SS. Martiri della Basilica vaticana, per l'esercizio divoto solito praticarsi in tempo che sta ivi esposta la loro sacra Coltre. Rome, 1756,in-12.
(1756). Gaëtan-Marie Capece, théatin, a donné un savant ouvrage intitulé : De vetusto altaris pallio Ecclesiœ Grœcce
Christianorum ex Cimeliarchio Clericorum Regularium domus SS. Apostolorum Neapolitanœ. Naples, 1757, in-4°.
(1756). François-Antoine Vitale est auteur de trois Dissertations Liturgiques, publiées à Rome, 1756, in-4°. Elles
traitent des matières suivantes: 1° Dell' antichita, origine, ed ufizio de' Padrini nella Confermazione. — 2° Dell’antico costume di ritenersi da Fedeli l’Eucaristia nelle private case, e di
trasmetterla agli Assenti. — 3° Della Communione cristiana, cosa stata fosse, e di quante maniere.
(1758). Pierre Pompilius Rodota, professeur de langue grecque à la bibliothèque vaticane, est auteur du grand traité : Dell'
origine, progresso, e stato presente del rito greco in Italia osservato da’ Greci, monaci Basiliani e Albanesi. Rome, 1758, trois volumes in-4°.
(1758). Dom Pierre-Louis Galetti, bénédictin de la congrégation du Mont-Cassin, archéologue fameux, appartient à notre
bibliothèque par son savant traité del Vestarario della santa Romana Chiesa. Rome, 1758.
(1759). Dom Martin Gerbert, illustre abbé bénédictin de Saint-Blaise, dans la Forêt-Noire, a excellé dans les matières
liturgiques, comme dans toutes les branches de la science ecclésiastique. Nous avons de lui : 1° Principia theologiae liturgicœ, quoad divinum Officium, Dei cultum et Sanctorum.
Saint-Blaise, 1759, in-12. — 2° Un Appendix de arcanis Ecclesiœ traditionibus, à la fin du volume intitulé : Principia Theologiœ exegeticae. Saint-Blaise, 1757, in-12. — 3°
De Festorum dierum numero minuendo, celebritate amplianda. Saint-Blaise, 1765, in-8°. — 4° De cantu et musica sacra a prima Ecclesiœ œtate usque ad prœsens tempus. Saint-Blaise,
1774, deux volumes in-4°. — 5° Vêtus Liturgia Alemannica disquisitionibusprœviis, notis et obserpationibus illustrata. Saint-Blaise, 1776, deux parties in-4°. — 6° Monumenta veteris
Liturgiœ Alemannicœ, ex antiquis manuscriptis codicibus. Saint-Blaise et Ulm, 1777-1779, deux parties in-4°. — 7° Scriptores Ecclesiastici de Musica sacra, potissimum ex variis Italiœ,
Galliœ et Germaniœ codicibus collecti. Saint-Blaise et Ulm, 1784, trois volumes in-4°. Nous nous restreignons à ce simple catalogue, tant parce que les bornes que nous nous sommes tracées
dans cette bibliothèque nous interdisent les longs détails, que parce que la réputation de Dom Gerbert est suffisamment établie, comme celle du plus savant liturgiste que l'Allemagne ait jamais
possédé, et qui ait illustré l'Ordre de Saint-Benoît, au dix-huitième siècle.
(1760). Joseph-Antoine-Toussaint Dinouart, chanoine de Saint-Benoît de Paris, écrivain attaché aux doctrines du jansénisme, est
principalement connu par le Journal ecclésiastique, qui parut sous sa direction, de 1760 à 1786, et dans lequel on trouve un grand nombre de questions singulières sur la Liturgie. Le
trop fameux Rondet, en particulier, a inséré dans ce journal un grand nombre d'articles. A l'époque où ce recueil paraissait, le Journal des Savants et le Mercure de France
avaient cessé de servir d'organes aux sciences ecclésiastiques.
(1761). Joseph de Bonis, barnabite, a donné l'ouvrage suivant : De Oratoriis publias tractatus historico-canonicus.
Milan, 1761.
(1761). Pierre Gallade, auteur dont l'existence et les travaux nous sont révélés par Zaccaria, est auteur de trois dissertations
savantes qui parurent à Heidelberg en 1761 et 1762. 1° Templorum Catholicorum antiquitas et consecratio. — 2° Sanctitas Templi ritibus Catholicis consecrali. — 3° Sanctitas Templorum
Catholicorum dotat a ac ornata.
(1763). Dom Grégoire Zallwein, bénédictin allemand, l'un des premiers canonistes de son siècle, dans ses Principia juris
ecclesiastici universalis et particularis Germaniœ (Augsbourg, 1763, quatre volumes in-4°), au tome second, traite avec érudition de Liturgiis, libris liturgicis, et studio
liturgico.
(1766). C'est l'année où mourut Jean-Laurent Berti, célèbre augustin, assez connu d'ailleurs. Il a laissé deux dissertations en
langue italienne sur des matières liturgiques. La première traite des Titres que saint Évariste distribua aux prêtres de Rome, et la seconde du Pallium. Elles ont paru dans un
recueil spécial des Opuscules de Berti, à Florence, en 1759, et ont été depuis recueillies dans l'édition complète de ses œuvres, publiée à Venise.
(1766). Pascal Copeti, chanoine, a donné huit dissertations sous ce titre : Discorsi di Liturgia recitati alla presenza di
Benedetto XIV Pontefice Massimo, nella sala Apostolica dell' Quirinale. Rome, 1766, in-4°.
(1766). André-Jérôme Andreucci, jésuite, dans son ouvrage intitulé : Hierarchia ecclesiastica in varias suas partes
distributa et canonico-theologice exposita (Rome, 1766, in-4°), a donné un traité spécial : De observandis ab Episcopo in authenticandis Reliquiis. Il a laissé aussi un traité de
Ritu Ambrosiano, dans le second volume du même ouvrage.
(1769). Alexis-Aurèle Pellicia, savant prêtre napolitain, publia d'abord une dissertation célèbre, qui fut traduite par ordre de
l'Impératrice Marie-Thérèse, en allemand et en latin, et qui est intitulée : Della disciplina della Chiesa, e dell' obligo de' sudditi intorno allapreghiera del proprio Sovrano, dissertazione
istorico-liturgica. Naples, 1769, in-4°. Mais le plus important ouvrage de Pellicia est son savant traité : De Christianœ Ecclesiœ primœ, medice et novissimœ œtatis Politia, qui
parut à Naples en 1777, et a acquis une si grande réputation dans le monde liturgique.
1769). Joseph Novaès, Portugais, est auteur du livre intitulé : Il sacro rito antico e moderno della elezione, coronazione,
e solenne possesso del Sommo Pontefice. Rome, 1769, in-8°.
(1769). Vincent Fassini, dominicain, a publié, sous le pseudonyme de Dominique Sandelli, deux ouvrages remplis d'érudition. Le
premier est intitulé : De Singularibus Eucharistiœ usibus apud veteres Grœcos. Brescia, 1769. Le second : De Priscorum Christianorum synaxibus extra œdes sacras. Venise,
1770.
(1770). Jean-Pérégrin Pianacci publia l'ouvrage suivant : Dell' Officio dipino, trattato
istorico-critico-morale.
(1771). Thomas Declo, pénitencier d'Ancône, est auteur de ce livre : Dichiarazioni di tutto cio che pi ha, o difficile da
intendersi, o interessante in ogni parte nel ' Breviario Romano dal principio sino al fine. Ancône, 1771-1772, deux volumes in-4°.
(1771). Camille Blasi, avocat romain, a publié l'ouvrage suivant : De Festo Cordis Jesu Dissertatio commonitoria, cum notis
et monumentis selectis: Rome, 1771, in-4°. Cette dissertation, dont l'auteur est contraire au culte du Sacré-Cœur de Jésus,fut attaquée par un écrivain de Florence dont nous n'avons pu
découvrir le nom, et qui publia deux Lettres en réponse. Elles furent suivies d'une réplique par le P. Giorgi, augustin, sous ce titre : Christotimi Ameristae, adversus epistolas
duas ab anonymo censore in Dissertationem commonitoriam Camilli Blasii de Festo Cordis Jesu vulgatas, Antirrheticus : accedit mantissa contra epistolium tertium nuperrime cognitum. Rome,
1772, in-4°). Giorgi paraît aussi être auteur de Lettres italiennes qui font suite à l’Antirrheticus, sous le titre d'Antropisco Teriomaco (in-4°). On peut voir dans
l'Ami de la Religion, à qui nous empruntons ces détails bibliographiques, la notice de divers autres écrits dans le même sens, qui furent publiés de 1773 à 1783, à Naples, Gênes et Bergame. Le
même recueil donne aussi la notice des écrits qu'on opposa aux ennemis de la dévotion au Sacré-Cœur de Jésus. Nous remarquons en particulier une dissertation latine sur cette dévotion, publiée à
Venise, 1775, par un jésuite nommé Pubrana. Quant aux pamphlets des Jansénistes français, nous ne fatiguerons pas le lecteur de leur insipide énumération.
(1772). Jules-Laurent Selvaggi, prêtre napolitain, mort en cette année, avait donné un ouvrage classique très important sous ce
titre : Antiquitatum Christianarum institutions nova methodo in quatuor libros distributœ, ad usum Seminarii Neapolitani. Naples, 6 vol. in-12 souvent réimprimés : notre exemplaire est
de 1794. On a quelques reproches à faire à cet ouvrage ; il porte en plusieurs endroits la trace trop visible des préjugés qui dominaient à Naples à cette époque.
(1772). Jean-Baptiste Gallicioli, savant prêtre vénitien, dans son excellente réimpression du Saint Grégoire le Grand
de Dom Denis de Sainte-Marthe, a placé, au tome IX, un important travail liturgique qu'il a intitulé : Isagoge institutionum liturgicarum. On doit toutefois regretter que cet illustre
éditeur ait cru devoir retrancher le Sacramentaire de Dom Hugues Ménard, et le Responsorial de Dom Denis de Sainte-Marthe, ainsi que les notes de ces deux illustres bénédictins. La préférence
donnée aux originaux publiés par le B. Tommasi n'est pas équitable dans une édition de saint Grégoire, où l'on désirerait voir rassemblé tout ce qui peut contribuer à compléter ses œuvres.
(1773). Laurent-Etienne Rondet, laïque, l'un des plus zélés réformateurs de la Liturgie, a laissé, outre de nombreux articles
dans le journal de Dinouart, un livre intitulé : Ordinaire de la Messe avec la manière de l'entendre, quand on la dit sans chant, et quand on la chante. Paris, 1773, in-12. Il a laissé
aussi un Avis sur les bréviaires, et particulièrement sur une nouvelle édition du Bréviaire romain, Paris, 1775, in-12.
(1773). Philippe-Laurent Dionigi, bénéficier de la basilique vaticane, a publié le précieux ouvrage intitulé : Sacrarum
Vaticanœ Basilicœ Cryptarum monumenta œreis tabulis incisa et commentariis illusirata. Rome, 1773, in-folio. Il a donné aussi : Antiquissimi Vesperarum Paschalium Ritus expositio; de
sacro inferioris œtatis Processu, Dominica Resurrectionis Christi, ante Vesperas, in Vaticana Basilica usitato conjectura, Rome. 1780, in-8°.
(1773). Joseph Heyrenbach, jésuite, est auteur d'une dissertation de Salutatione angelica, ejusque in sancta Eeclesia
usu. Vienne, 1773, in-8°.
(1774). Pierre Lazeri, savant professeur romain, a donné trois dissertations: 1° De sacra Veterum Christianorum Romana
Peregrinatione. Rome, 1774, in-4°. — 2° De Liminibus Apostolorum disquisitio historica. Rome, 1775, in-4°. — 3° De falsa veterum Christianorum Rituum a ritibus Ethnicorum
origine Diatriba. Rome, 1777, in-4°;
(1775). Etienne Borgia, cardinal, préfet de la Propagande, antiquaire fameux, s'est exercé sur plusieurs matières liturgiques.
Il fut d'abord l'éditeur d'un opuscule du cardinal Augustin Valeri : De Benedictione Agnorum Dei. Il donna ensuite, sous son propre nom, les deux ouvrages suivants : 1° De Cruce
Vaticana, ex dono Justini Augusti, in Parasceve majoris hebdomadœ publicae venerationi exhiberi solita. Rome, 1779, in-4°. — 2° De Cruce Veliterna commentarius. Rome, 1780,
in-4°.
(1775). Nicolas Collin, prémontré, a laissé : 1° Traité du Signe de la Croix, fait de la main, ou la Religion catholique
justifiée sur l'usage de ce signe. Paris, 1775, in-12. — Traité de l’Eau bénite, ou l'Église catholique justifiée sur l'usage de l'Eau bénite. Paris, 1776, in-12. — Traité du
Pain bénit, ou l'Église catholique justifiée sur l'usage du Pain bénit. Paris, 1777, in-12.
(1775). François-Antoine de Lorenzana, cardinal, archevêque de Tolède, prélat illustre par sa charité envers le clergé français
déporté, mérite ici une place distinguée pour la magnifique édition qu'il a donnée des livres de la Liturgie gothique. Il en a accompagné l'édition de savantes lettres pastorales, qui
sont de véritables Traités. Le bréviaire parut en 1775, sous ce titre : Breviarium Gothicum, secundum regulam Beatissimi Isidori, Archiepiscopi Hispalensis jussu Cardinalis Francisci Ximenii
de Cisneros prius editum ; nunc opera Exe. D. Franscisci Antonii Lorenzana sanctœ Ecclesiœ Toletanœ Hispaniarum Primatis Archiepiscopi recognitum. Madrid, in-folio. Le missel, qui porte un
titre analogue à celui du bréviaire, parut à Rome, 1804, in-folio.
(1776). François-Antoine Zaccaria, jésuite, est sans contredit l'homme le plus versé dans toutes les branches de la science
ecclésiastique qu'ait vu la période que nous e décrivons dans ce chapitre. Ses ouvrages imprimés s'élèvent au nombre de cent six. Celui qui occupe le premier rang parmi les travaux liturgiques du
savant religieux, est la Bibliotheca ritualis, publiée à Rome (1776, 1778, 1781), en trois volumes in-4°. Zaccaria voulut compléter la série des collections bibliographiques des Lelong,
des Mayer, des Fabricius, des Banduri, etc., par la publication d'un ouvrage du même genre sur la science liturgique. Corneille Schulting, dont-nous avons parlé ailleurs, avait ébauché ce grand
travail dans sa Bibliotheca ecclesiastica ; mais les omissions et les erreurs étaient sans nombre dans cet ouvrage déjà vieux de près de deux siècles, au moment où Zaccaria entreprenait
sa Bibliotheca ritualis. Le travail du jésuite n'a d'autre défaut que ceux qui sont inséparables des ouvrages de ce genre, dont le meilleur sera toujours celui qu'on trouvera le moins
inexact et le moins incomplet. Nous confessons volontiers ici que nous sommes grandement redevable à Zaccaria, pour la partie bibliographique de cette histoire, bien que nous ayons eu souvent
l'occasion de suppléer ses omissions et de rectifier ses méprises. Un autre nous rendra le même service.
En 1787, Zaccaria publia à Faënza (deux tomes in-4°) son Onomasticon Rituale selectum, ouvrage d'une haute portée
scientifique, et accessible à un plus grand nombre de personnes que la Bibliotheca ritualis, bien qu'il soit encore moins connu en France. On a encore de lui, sur les matières
liturgiques, la célèbre dissertation de Usu librorum liturgicorum in rebus theologicis, réimprimée souvent ; le traité Dell’ anno Santo (Rome, 1775, deux volumes in-8°); les
annotations au livre des Mœurs des Chrétiens, de l'abbé Fleury, traduit en latin et publié à Venise (1761, deux volumes in-4°); de nombreux et savants articles dans plusieurs journaux
scientifiques d'Italie.
(1777). Annibal Olivieri de Abbatibus, gentilhomme de Pesaro, est célèbre par son beau livre : Dell' antici Battistero della
S. chiesa Pesarese. Pesaro, 1777, in-4°.
(1778). François-Michel Fleury, curé dans le diocèse du Mans, ayant été suspendu de ses fonctions par l'évêque Louis-André de
Grimaldi, pour son obstination à vouloir se faire répondre et servir la messe par la sœur de son vicaire, publia, dans le Journal ecclésiastique de Dinouart (juin 1774), une dissertation sur
cette question : Si une femme, au défaut d'homme,peut répondre la Messe? Une critique manuscrite ayant couru le pays du Maine, Fleury fit imprimer la brochure intitulée : Réponse de la Messe par
les femmes, en réponse à une lettre anonyme. 1778, in-8°.
(1779). Jean-Baptiste Graser, docte professeur allemand, a composé une savante dissertation : De Presbyterio et in eo
sedendi jure. Trente, 1779, in-4°.
(1779). Dom Nicolas Jamin, bénédictin de la congrégation de Saint-Maur, auteur de plusieurs ouvrages estimés, paraît être
l'auteur du livre intitulé : Histoire des Fêtes de l'Église (in-12), dont la plus ancienne édition, venue à notre connaissance, est de 1779. Il a été traduit en allemand et publié à
Bamberg, en 1784.
(1779). Ferdinand Tetamo, prêtre sicilien, est justement célèbre par le bel ouvrage de Liturgie pratique qu'il a intitulé :
Diarium liturgico-theologico-morale, sive sacri Ritus, Institutiones ecclesiasticœ, morumque disciplina, notanda singulis temporibus atque diebus anni ecclesiastici et civilis. Venise,
1779-1784, huit volumes in-4° en deux séries.
(1779). François-Xavier Holl, jésuite allemand, illustre professeur de droit canonique dans l'Université d'Heidelberg, a publié
le premier volume d'un ouvrage remarquable intitulé : Statistica Ecclesiœ Germanicœ, 1779, in-8°. Ce volume, le seul qui ait paru, renferme une dissertation infiniment précieuse : De
Liturgiis Ecclesiœ Germanicœ.
(1781). Joseph-Marie Mansi, clerc régulier des Écoles pies, fit paraître cette année, à Lucques, un opuscule rempli d'érudition,
sous ce titre : Lettera ad un Ecclesiastico, nella quale si dimostra, che non e lecito ad ogni Sacerdote celebrare la Messa privata nella notte del santo Natale, 1779.
(1784). Jean Sianda, cistercien de Mont-Réal, a laissé un ouvrage trop superficiel et trop abrégé pour le sujet qu'il traite. Il
porte ce titre : Onomasticum sacrum : opusculum triparlitum. Rome, 1774, in-8°.
(1786). Faustin Arevalo, illustre jésuite espagnol, si digne de toute la reconnaissance des amis de la science ecclésiastique
par ses excellentes éditions de Prudence et de saint Isidore de Séville, a publié, sous le titre d'Hymnodia Hispanica, un ouvrage remarquable surtout par la célèbre dissertation de
Hymnis ecclesiasticis, que nous regardons comme un des plus précieux monuments de la science liturgique. Le livre a paru à Rome , 1786, in-4°.
(1786). Joseph Cuppini, cérémoniaire delà cathédrale de Bologne, a laissé, sur plusieurs questions de Liturgie pratique, des
Instructiones Liturgicœ, qui présentent un grand intérêt. Bologne, 1786, in-4°.
(1786). François Cancellieri, savant prélat romain, est l'écrivain le plus important sur les matières liturgiques qui ait paru à
la fin du XVIII° siècle. Il débuta par son magnifique ouvrage de Secretariis Basilicœ Vaticanœ veteris ac novœ. Rome, 1786 et années suivantes, quatre volumes in-4°. Il donna ensuite
successivement : 1° Descrizione della Basilica Vaticana. Rome, 1788, in-12.— 2° Notifie intorno alla Novena, Vigilia, Notte e Festa di Natale. Rome, 1788, in-12. — 3°
Descrizione delle Pontificali che si celebrano nella Basilica Vaticana, per le feste di Natale,di Pasqua et di san Pietro. Rome, 1788, in-12. — 4° Descrizione delle funzioni della
Settimana santa nella Cappella pontificia. Rome, 1789, in-12. — 5° Descrizione delle Capelle pontificie e cardinalice di tutto l'anno. Rome, 1790, quatre volumes in-12. —6°
Storia de solenni possessi de sommi Pontefici, detti anticamente Processi o Processioni, dopo la loro coronazione, nella Basilica Vaticana alla Lateranese, da Leone III a Pio VII
Rome, 1802, in-4°. — 7° Memorie delle sacre Teste dei santi Apostoli Pietro e Paolo e della loro solenne recognizione nella Basilica Lateranese. Rome, 1806, in-4°. —8° Le due Nuove
Campane di Campidoglio benedette dalla Santita di N. S. Pio VIL P. O. M. e descritte, con varie Notifie sopra i Campanili, Rome, 1806, in-4°.— 9° Dissertazione Epistolare sopra le Iscrizioni
delle Martiri Simplicia madre di Orsa, et di un altra Orsa. Rome, 1819, in-12. — 10° Notifie sopra l'origine e l'uso dell' Anello Pescatorio, e degli Anelli ecclesiastici. Rome,
1823, in-8°.
(1786). Augustin Kraser, docteur allemand, a laissé un ouvrage remarquable sous ce titre : De Apostolicis necnon antiquis
Ecclesiarum Occidentalium Liturgiis, illarum origine, progressu, ordine, die, hora et lingua, cœterisque rebus ad Liturgiam antiquam pertinentibus, liber singularis. Augsbourg, 1786,
in-8°.
(1787). François-Antoine Mondelli, ecclésiastique romain, a publié une excellente dissertation intitulée : Della legitima
disciplina da osservarsi nella pronuncia del Canone della Messa. Rome, 1787, in-8°.
(1787). Jacques-Denys Cochin, curé de Saint-Jacques-du-Haut-Pas, à Paris, composa des Prônes ou Instructions familières sur
toutes les parties du saint Sacrifice de la Messe, qui n'augmentent pas beaucoup la somme des notions scientifiques de la Liturgie, mais que nous citons cependant comme ouvrage français de
cette époque.
(1788). Etienne-Antoine Morcelli, jésuite si connu par ses travaux archéologiques, a laissé : 1° Kalendarium Ecclesiœ
Constantinopolitanœ mille annorum vetustate insigne, primitus e Bibliotheca Romana Albanorum in lucem editum, et veterum monumentorum comparatione diurnisque commentariis illustratum. Rome,
1788, deux volumes in-4°. — 2° Agapea Michaelia et tesserœ Vaschales, 1816, 1818. Ces opuscules, d'un style trop classique peut-être, ont été réimprimés ensemble, à Bologne, 1822, in-8°.
(1790). Il Breviario Romano difeso,egiustificato contro il libro intitolato : Lettera risponsiva di un parroco Fiorentino
alla Lettera di un parroco Pistoiese. — Cet ouvrage anonyme, publié en 1790, sans lieu d'impression, est dirigé contre le curé Scaramucci, l'un des fauteurs du synode de Pistoie.
(1797). Jean Marchetti, savant prélat romain, si connu par son excellente critique de Fleury, a laissé l'ouvrage suivant :
Del Breviario Romano, o sia dell' Officio divino e del modo di recitarlo. Rome, 1797, in-12.
(1798). Jean Gonzalès Villar, chanoine de la cathédrale de Léon, a donné le livre intitulé : Tratado de la sagrada
luminaria, en forma de disertacion, en el que se demuestra la antiguedad, y piedad de las vêlas, y lamparas encendidas a honra de Dios, y en obsequio de las santas Imagenes, y Reliquias.
1798, in-8°.
Tirons maintenant les faciles conclusions des faits contenus au présent chapitre.
Il est clair, en premier lieu, qu'une conjuration a été formée au sein même des pays catholiques, dans le but d'insinuer
l'esprit du protestantisme, à la faveur des innovations liturgiques.
Il est clair, en second lieu, que le parti antiliturgiste a constamment procédé en affaiblissant l'autorité du Saint-Siège, en
opérant la destruction de la Liturgie romaine, en procurant à ses adeptes, par toutes sortes d'intrigues, l'honneur de rédiger les livres destinés à remplacer ceux que la tradition catholique
avait formés dans le cours des siècles.
Il est clair, en troisième lieu, que si tous nos liturgistes français n'ont pas été aussi loin dans leur audace que les Ricci,
les Grégoire, etc., ceux-ci les ont hautement avoués et recommandés comme des hommes qui possédaient leurs sympathies.
Il est clair, en quatrième lieu, que l'abolition de l'ancienne Liturgie a été une œuvre à laquelle ont pris part les hommes qui
ont eu le plus à cœur de répandre le jansénisme, le protestantisme, le philosophisme et les maximes anarchiques.
Il est clair,enfin, qu'au moment où finissait le XVIIIe siècle, l'Église gallicane avait laissé périr une des branches de la
science ecclésiastique ; qu'en se séparant de la Liturgie ancienne, elle s'était séparée dans le culte divin non seulement de l'Église de Rome, mais de toutes les autres Églises latines, et cela
sans pouvoir rétablir dans son propre sein cette unité qu'elle avait sacrifiée à un vain désir de perfectionnement, en renonçant avec une facilité sans exemple à cette glorieuse immutabilité qui
est la gloire de la Liturgie, et qui a inspiré cet axiome de tous les siècles : Legem credendi statuat lex supplicandi.
Gloire et actions de grâces soient donc rendues au Seigneur, qui n'a point abandonné cette Église au jour de la
tribulation.
DOM GUÉRANGER INSTITUTIONS LITURGIQUES : CHAPITRE
XXIII : DE LA LITURGIE DURANT LA SECONDE MOITIE DU XVIIIe SIECLE.
Saint Rombout
Cathedral, Mechelen