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"Je vous donne un commandement nouveau : c'est de vous aimer les uns les autres.

 

Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres.

 

Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c'est l'amour que vous aurez les uns pour les autres."

 

Evangile de Jésus-Christ selon  saint Jean 

   

 

Pentecôte

" Le Défenseur, l'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit."

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean  

 

   

 

 El Papa es argentino. Jorge Bergoglio                 

Saint Père François

 

 

La Manif Pour Tous 

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1er mai 2011 Béatification de Jean-Paul II

Béatification du Serviteur de Dieu Jean-Paul II

 

 

  Béatification du Père Popieluszko

beatification Mass, in Warsaw, Poland

à Varsovie, 6 juin 2010, Dimanche du Corps et du Sang du Christ

 

 

presidential palace in Warsaw

Varsovie 2010

 

 

Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre
Sanctuaire de l'Adoration Eucharistique et de la Miséricorde Divine

La miséricorde de Dieu est comme un torrent débordé. Elle entraîne les cœurs sur son passage.
(Saint Curé d'Ars)
 

 


Le côté du Christ a été transpercé et tout le mystère de Dieu sort de là. C’est tout le mystère de Dieu qui aime, qui se livre jusqu’au bout, qui se donne jusqu’au bout. C’est le don le plus absolu qui soit. Le don du mystère trinitaire est le cœur ouvert. Ce n’est pas une image, c’est une réalité. C’est la réalité la plus profonde qui soit, la réalité de l’amour.
Père Marie-Joseph Le Guillou




Dans le cœur transpercé
de Jésus sont unis
le Royaume du Ciel
et la terre d'ici-bas
la source de la vie
pour nous se trouve là.

Ce cœur est cœur divin
Cœur de la Trinité
centre de convergence
de tous les cœur humains
il nous donne la vie
de la Divinité.


Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix
(Edith Stein)



Le Sacré-Cœur représente toutes les puissances d'aimer, divines et humaines, qui sont en Notre-Seigneur.
Père Marie-Eugène de l'Enfant Jésus

 



feuille d'annonces de la Basilique du Sacré-Coeur de Montmartre

 

 

 

 

 

 

 

     

The Cambrai Madonna

Notre Dame de Grâce

Cathédrale de Cambrai

 

 

 

Cathédrale Notre Dame de Paris 

   

Ordinations du samedi 27 juin 2009 à Notre Dame de Paris


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Magnificat

     



Solennité de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie à Notre-Dame de Paris


NOTRE DAME DES VICTOIRES

Notre-Dame des Victoires




... ma vocation, enfin je l’ai trouvée, ma vocation, c’est l’Amour !

 

 

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Voyages de Benoît XVI

 

SAINT PIERRE ET SAINT ANDRÉ

Saint Pierre et Saint André

 

BENOÎT XVI à CHYPRE 

 

Benedict XVI and Cypriot Archbishop Chrysostomos, Church of 

Salutation avec l'Archevêque Chrysostomos à l'église d' Agia Kyriaki Chrysopolitissa de Paphos, le vendredi 4 juin 2010

 

     

 

Benoît XVI en Terre Sainte  


 

Visite au chef de l'Etat, M. Shimon Peres
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Visite au mémorial de la Shoah, Yad Vashem




 






Yahad-In Unum

   

Vicariat hébréhophone en Israël

 


 

Mgr Fouad Twal

Patriarcat latin de Jérusalem

 

               


Vierge de Vladimir  

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SALVE REGINA

29 juin 2012 5 29 /06 /juin /2012 04:00

Jésus était venu dans la région de Césarée-de-Philippe, et il demandait à ses disciples :

" Le Fils de l'homme, qui est-il, d'après ce que disent les hommes ? "


Ils répondirent :

" Pour les uns, il est Jean Baptiste ; pour d'autres, Élie ; pour d'autres encore, Jérémie ou l'un des prophètes. "


Jésus leur dit :

" Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? "


Prenant la parole, Simon-Pierre déclara :

" Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant ! "


Prenant la parole à son tour, Jésus lui déclara :

" Heureux es-tu, Simon fils de Yonas : ce n'est pas la chair et le sang qui t'ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux. Et moi, je te le déclare : Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ; et la puissance de la Mort ne l'emportera pas sur elle. Je te donnerai les clefs du Royaume des cieux : tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux."

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

 

Santa Maria in Trastevere, Rome 

Vierge à l'Enfant entourée de Saint Paul et Saint Pierre, Pietro Cavallini, Santa Maria in Trastevere, Rome

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28 juin 2012 4 28 /06 /juin /2012 11:30

Mais produisons en détail quelques-uns des faits à l'aide desquels on est à même de constater la révolution liturgique qui s'opère.

 

Nous trouvons d'abord, dès 1822, l'éclatante rétractation de plusieurs des principes des antiliturgistes, par la nouvelle édition du Bréviaire et du Missel de Paris. Qu'on lise la lettre pastorale de l'archevêque Hyacinthe-Louis de Quélen, en tête dudit bréviaire, on y trouvera la preuve de ce que nous avançons.

1° La fête du Sacré-Cœur de Jésus, que Christophe de Beaumont avait plutôt montrée à son diocèse qu'instituée véritablement, s'y trouve établie de précepte, et placée au rang des solennités.

2° La fête de saint Pierre et de saint Paul, si elle ne recouvre pas encore le rang que lui assigne l'Église universelle, est rehaussée d'un degré, et cela dans le but expressément déclaré de donner un témoignage de dévouement au Siège apostolique. Une prose nouvelle est substituée, dans le missel, à l'ancienne, dont l'unique intention semblait être d'égaler en toutes choses saint Paul à saint Pierre. La nouvelle qui a pour auteur un prêtre moins distingué encore par la pureté de son talent que par son obéissance filiale au Pontife romain, M. l'abbé de Salinis, exprime avec élégance les prérogatives du Siège apostolique, et en particulier l'inerrance que la prière du Christ a obtenue à saint Pierre. Au calendrier, la fête de saint Léon le Grand a été élevée du degré semi-double au rang des doubles mineurs, et la fête de saint Pie V apparaît pour la première fois dans un bréviaire français.

 

Les deux grands moyens dont les antiliturgistes s'étaient servis pour déprimer le culte des saints, savoir la suppression de toutes leurs fêtes dans le Carême, et le privilège assuré au dimanche dans toute l'année contre ces mêmes fêtes ; ces deux stratagèmes de la secte sont jugés et désavoués : la Saint Joseph est replacée au 19 mars, et désormais le dimanche cédera, comme autrefois, UT OLIM, aux fêtes des apôtres et aux autres doubles majeurs.

 

Outre cette mesure toute favorable au culte des saints on remarquait dans le bréviaire de 1822 un zèle véritable pour cette partie de la religion catholique. Ainsi, la fête de la Toussaint y a été relevée d'un degré ; plusieurs saints ont été l'objet d'une mesure semblable, et quelques-uns même ont obtenu l'entrée du calendrier qui leur avait été fermée jusqu'alors.

 

Les témoignages de la dévotion envers la sainte Vierge se montraient aussi plus fréquents dans certaines additions au propre de ses offices. On avait même, par un zèle qui n'était peut-être pas trop selon la science, inséré dans l'oraison de la fête de la Conception, l'énoncé précis de la pieuse et universelle croyance au privilège insigne dont la Conception de Marie a été honorée. Mieux eût valu, sans doute, rétablir l'octave de cette grande fête, ou rendre à la sainte Vierge le titre des fêtes du 2 février et du 25 mars. Dans tous les cas, c'est au Siège apostolique tout seul qu'appartenait de décider s'il était à propos de concéder à l'Église de Paris un privilège accordé jusqu'ici seulement à l'ordre de Saint-François et au royaume d'Espagne, et que l'Église de Rome n'a pas encore jugé à propos de se conférer à elle-même.

 

C'est ainsi que les maximes qui avaient présidé à la rédaction du Bréviaire de Paris, sous les archevêques de Harlay et de Vintimille, étaient reniées en 1822, par le successeur de ces deux prélats. La Compagnie de Saint-Sulpice eut la principale part à cette réforme telle quelle du Bréviaire de Paris, et on aime à la voir signaler dans cette occasion le zèle de religion que son pieux instituteur avait déposé dans son sein. Fidèle à sa mission, elle avait résisté à l'archevêque de Harlay en 1680, et n'avait admis le trop fameux bréviaire qu'après avoir épuisé tous les moyens de résistance que la nature de sa constitution lui pouvait permettre. Plus tard, en 1736, le Bréviaire de l'archevêque Vintimille fut l'objet de ses répugnances, et elle ne dissimula pas l’éloignement qu'elle éprouvait pour une œuvre qui portait les traces trop visibles des doctrines et intentions de la secte. Elle mettait alors en pratique le précieux conseil de Fénelon, dans une de ses lettres à M. Leschassier : "La solide piété pour le saint Sacrement et pour la sainte Vierge, qui s'affaiblissent et qui se dessèchent tous les jours par la critique des novateurs, doivent être le véritable héritage de votre maison". (19 novembre 1703.) Elle ne pouvait donc voir sans douleur, dans le nouveau bréviaire, la fête du Saint Sacrement abaissée à un degré inférieur à celui qu'elle occupait auparavant, et l'office dans lequel saint Thomas traite du mystère eucharistique avec une onction et une doctrine dignes des anges, supprimé, sauf les hymnes, et remplacé par un autre élaboré par des mains jansénistes. Elle ne pouvait considérer de sang-froid les perfides stratagèmes employés par Vigier et Mésenguy pour affaiblir et dessécher la piété envers Marie ; entre autres, cette falsification honteuse de l’Ave maris Stella, à laquelle on porta remède, il est vrai, mais sans rendre à cette hymne incomparable la place qui lui convient aux fêtes de la sainte Vierge.

 

Plus tard, les choses changèrent ; Symon de Doncourt et Joubert s'apprivoisèrent au point de prêter leurs soins au perfectionnement de l'œuvre de Vigier et Mésenguy ; ils trouvèrent que tout était bien au bréviaire pour le culte du saint Sacrement et de la sainte Vierge : nous avons vu comment, pour la plus grande gloire de saint Pierre, ils améliorèrent une oraison du sacramentaire de saint Grégoire, et comment leur mémoire obtint, comme il était juste, l'honneur de figurer avec éloges dans les Nouvelles Ecclésiastiques. Ces aberrations, dont l'histoire de plusieurs congrégations ne présente que trop de preuves, à l'époque où la secte antiliturgiste avait prévalu, ne seraient plus possibles aujourd'hui, et nous ne les rappelons que pour faire ressortir davantage la portée de cette réaction romaine que notre but est de constater dans le présent chapitre.

 

Le parti janséniste s'en émut, et, quoique l'œuvre de Vigier et Mésenguy demeurât encore malheureusement en son entier, à part ces corrections suggérées par un esprit bien différent, et qui s'y trouvaient implantées désormais comme une réclamation solennelle, on vit néanmoins paraître une brochure de l'abbé Tabaraud (Des Sacrés-Cœurs de Jésus et de Marie, précédés de quelques observations sur la nouvelle édition du Bréviaire de Paris, par un vétéran du Sacerdoce. Paris, 1823, in-8°.), dans laquelle ce Vétéran du Sacerdoce protestait avec violence contre la plupart des améliorations que nous venons de signaler. Un journal ecclésiastique du temps (Tablettes du Clergé. N° de juin 1822. ) présenta aussi ses réclamations, et la nouvelle prose de saint Pierre fut plusieurs fois rappelée dans les feuilles libérales, comme un document irrécusable des progrès scandaleux de l’ultramontanisme au XIXe siècle.

 

Peu de temps avant sa mort, l'archevêque de Quélen prépara une édition du Rituel de Paris. Cette publication fut encore l'occasion d'une nouvelle manifestation de la tendance générale vers un retour aux anciennes formes liturgiques. Dans ce nouveau rituel, en effet, qui a paru depuis la mort du prélat, on a rétabli les prières pour l'administration des sacrements, dans la forme du Rituel romain, et fait disparaître les périodes plus ou moins sonores qui avaient été fabriquées au temps de l'archevêque de Juigné. Nous n'entendons, au reste, aucunement approuver plusieurs choses qui se remarquent dans ce rituel, et sur lesquelles nous aurons occasion de nous expliquer dans la suite de cet ouvrage. Nous disons la même chose du Bréviaire parisien de 1822 : certainement les tendances romaines que nous avons relevées, font de cette édition le monument précieux d'une réaction salutaire ; mais il est dans l'ensemble de cette réforme beaucoup de choses qui nous paraissent répréhensibles, tant du côté du goût que sous le point de vue des convenances liturgiques. En attendant l'examen que nous aurons lieu d'en faire, nous félicitons du moins ici les auteurs de cette correction parisienne d'avoir, entre autres services rendus à la piété des fidèles, débarrassé les complies du temps de Noël de cette antienne désolante, au moyen de laquelle Vigier et Mésenguy cherchèrent à arrêter l'élan des cœurs chrétiens vers l'amour du divin Enfant, à l'heure même où le fidèle, prêt à se livrer au sommeil, a plus besoin de nourrir sa confiance. Depuis 1822, l'église de Paris ne chante plus à l'office du soir ces terribles paroles : In judicium in hunc mundum veni ; ut qui non vident videant, et qui vident cœci fiant.

 

L'exemple donné par l'Église de Paris devait naturellement avoir dé l'influence au loin ; mais avant de poursuivre ce récit, faisons une remarque importante sur la situation actuelle de la Liturgie en France.

 

On se rappelle ce que nous avons dit au sujet de l'introduction du Bréviaire et du Missel de Vintimille dans plusieurs diocèses, aussitôt après leur apparition. Ces nouveaux livres y furent reçus avec enthousiasme, et tout d'abord on travailla à les réimprimer avec le propre du diocèse. Dès l'année 1745, l'archevêque Vintimille donna une nouvelle édition de son bréviaire, dans laquelle il fit plusieurs changements qui, sans être très notables, exigèrent le remaniement d'une centaine de pages et plus. Il eût été incommode aux diocèses qui, les premiers, avaient adopté le nouveau parisien, de se soumettre à cette réforme qui, en droit, ne les obligeait à rien. Ce fut donc déjà le principe d'une divergence, non seulement avec l'Église de Paris dont on avait voulu se rapprocher, en adoptant son bréviaire, mais aussi avec les autres diocèses qui se vouèrent au parisien postérieurement à 1745. Ces derniers, à leur tour, s'ils s'étaient rangés sous la Liturgie de Vigier et de Mésenguy antérieurement à 1778, se trouvèrent bientôt en' désaccord, sur des points assez légers, il est vrai, avec l'Église de Paris, qui, en cette année, sous Christophe de Beaumont, fit encore quelques améliorations à sa Liturgie.

 

Enfin, les diocèses qui adoptèrent le parisien, de 1778 à 1790, et de 1801 à 1822, sont par là même en contradiction plus ou moins notable avec les Églises qui suivent la première édition de 1736, et avec celles qui se servent des livres de 1745, mais bien davantage encore avec l'Église de Paris depuis la correction de 1822. Cette dernière correction a été si considérable, qu'on formerait, en réunissant les diverses additions et changements, un volume fort raisonnable. C'est le parisien de cette dernière réforme qu'ont choisi les diocèses qui, postérieurement à 1822, ont jugé à propos de renoncer à leurs anciens usages, pour venir s'enrôler bénévolement sous les lois de Vigier et Mésenguy. Nous pourrions même citer un diocèse (Angers) qui, dans ces vingt dernières années, a adopté de si bon cœur le parisien de 1822, qu'il ne s'est pas fait grâce même du calendrier, jusque-là que, sans bulle ni bref, il a pris la fête de B. Marie de l'Incarnation. Douze ans après, on s'est aperçu de la grave irrégularité avec laquelle on s'était arrogé ainsi, sans aucune formalité, le droit de canoniser cette bienheureuse servante de Dieu, et dès lors, il est juste de le dire, on a cessé de marquer son office dans l’Ordo du diocèse, la laissant ainsi sans utilité dans le bréviaire. Tel est donc, dans les diocèses mêmes qui suivent le parisien, l'état dans lequel se trouve l'œuvre de 1736 ; encore faut-il tenir compte des changements, modifications, améliorations dont ce bréviaire a été l'objet de la part des correcteurs particuliers des diocèses où il s'est établi depuis cette époque.

 

On peut donc dire, et nous le montrerons en détail dans cet ouvrage, que le Bréviaire de Vintimille a plus subi de changements et de remaniements en un siècle, que le Bréviaire romain lui-même depuis saint Pie V : car les additions d'offices faites à ce bréviaire ne constituent pas de véritables changements ; et nous ne comptons pas non plus ces additions entre les variations du Bréviaire parisien.

 

Mais reprenons notre récit.

 

DOM GUÉRANGER INSTITUTIONS LITURGIQUES : CHAPITRE XXIV : DE LA LITURGIE AU XIXe SIÈCLE.

 

Missel parisien (Missale parisiense)

Missel Parisien, Allégorie de l'Eglise portant la croix sur le frontispice
date 1738 et armes de Charles Gaspard Guillaume de Vintimille du Luc, archevêque de Paris de 1729 à 1746
Missale Parisiense 

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27 juin 2012 3 27 /06 /juin /2012 11:30

Restait encore jusqu'en 1835, au fond de la Bretagne, un diocèse qui, garanti par son heureuse situation à l'extrémité de cette province, par l'intégrité des mœurs antiques de ses habitants, n'avait point pris part à la défection universelle.

 

Quimper avait conservé le romain, comme Marseille le conserve avec sa foi méridionale, comme Saint-Flour au sein de ses pauvres et stériles montagnes ; lorsque tout à coup on apprit qu'un nouveau bréviaire allait prendre la place que le romain occupait dans cette église depuis le concile de Tours de 1583. Nous ne dirons que la vérité, si nous disons que cette mesure a profondément affligé les personnes les plus respectables dans le clergé ; mais il nous faut ajouter, ce qui est tout à fait affligeant, que la propagande protestante a trouvé dans cette déplorable innovation des armes contre la foi des peuples et qu'elle s'est hâtée de s'en servir. "Vous changez donc aussi, a-t-elle dit ; il vous est donc libre de prendre et de quitter les formules sacrées de l'Eglise de Rome ? Vos dogmes qui reposent sur la tradition, suivant votre dire, sont-ils à l'épreuve des variations, du moment que vous êtes si faciles à changer les prières qui les expriment ? Vous avouez donc qu'il y a de l'imparfait, de la superfétation, des choses inadmissibles dans les livres de Rome, puisque, après les avoir eus en main pendant des siècles, vous les répudiez aujourd'hui ? Comme il est certain que ces mêmes livres vous sont imposés par les bulles papales et que vous n'avez aucune autorisation de leur en substituer d'autres, le pape, contre la volonté duquel vous agissez directement, n'exerce donc, de votre aveu, qu'une suprématie purement humaine, à laquelle vous pouvez désobéir sans que votre conscience de catholiques vous fasse entendre ses reproches, etc., etc.?" Tels sont les discours que des protestants anglais et français ont tenus et tiennent encore aux fidèles du diocèse de Quimper, et il faut bien convenir que si leur argumentation n'est pas irréprochable en tout, il est des points aussi sur lesquels elle se montre irréfutable ; outre qu'il est souverainement déplorable d'y avoir fourni un semblable prétexte.

 

Au reste, la révolution liturgique n'est pas encore totalement consommée à Quimper. Le missel qui devait compléter le nouveau bréviaire n'est pas imprimé ; les offices publics se célèbrent encore au romain : Dieu soit en aide au nouvel évêque de cette Église affligée, et lui donne de consoler les ruines du sanctuaire !

 

Nous croyons devoir, en achevant cette pénible partie de notre récit, ajouter quelques mots sur ce Breviarium Corisopitense, dont tout le monde sait, dans le diocèse de Quimper, que la publication fut extorquée au vénérable évêque qui gouvernait encore cette Église en 1840. Nous ne citerons que deux traits pris au hasard dans ce livre. On trouve, en tête de la partie du printemps, une notice des hymnographes qui ont été mis à contribution pour tout le bréviaire. Or, voici une de ces notices : N. T. Le Tourneux (Nicolaus) presbyter Rothomagensis, Breviario Cluniacensi operam dedit, multosque libros de theologia et pietate vulgavit, quorum alii damnati sunt, alii caute legendi. Obiit Parisiis anno 1686.

 

C'est maintenant au compilateur du nouveau bréviaire de Quimper de nous expliquer les raisons de sa sympathie pour Nicolas Le Tourneux, et de nous dire aussi quelle idée il se forme du clergé de Quimper, pour s'en venir lui étaler d'une façon si crue les mérites de son étrange hymnographe. S'est-il proposé de donner à entendre que, pour remplacer saint Ambroise et saint Grégoire dans les nouveaux bréviaires, il n'est pas nécessaire qu'un poète latin soit catholique ? Jamais encore un si naïf aveu n'était échappé aux modernes liturgistes. Ceux du dix-huitième siècle avaient du moins cela de particulier qu'ils cachaient soigneusement l'origine impure de certaines pièces modernes.

 

Mais voici quelque chose qui a bien son prix. En la partie d'été, on trouve un office sous ce titre : OFFICIUM PRO ANNIVERSARIA COMMEMORATIONE ORDINATIONIS. — Semi-duplex. Ce titre est suivi d'une rubrique qui porte que cet office se récitera au premier jour non empêché, après la fête de la Sainte-Trinité, et qu'on y fera mémoire d'un simple occurrent. Ainsi, depuis l'origine de l'Église jusqu'aujourd'hui, les évêques, le Souverain Pontife lui-même, en l'anniversaire de leur consécration, s'étaient contentés de célébrer une messe en mémoire de cette solennité personnelle, ou encore d'ajouter simplement une seule oraison à la messe du jour, dans le cas où le degré de la fête occurrente n'en eût pas permis davantage ; mais jamais ils n'auraient osé interrompre l'office public de l'Église pour y insérer la célébration particulière d'un fait personnel ; et voilà qu'à l'extrémité de la Bretagne, tous les prêtres sont appelés, bien plus, sont obligés à faire ce que n'ont jamais fait ni les évêques des plus grands sièges, ni le pape lui-même. Les voilà qui s'isolent de l'Église avec laquelle on prie, même dans l'office férial, pour se célébrer eux-mêmes tout vivants ; à moins qu'on ne suppose, ce qui est tout aussi ridicule, que l'Église est censée faire avec eux la fête de leur ordination. Un saint du degré simple, et dans le nouveau calendrier on en a fait un grand nombre aux dépens des doubles du romain, un saint de ce degré, disons-nous, est désormais condamné à n'avoir qu'une commémoration dans cet étrange office, où le récitant se célèbre lui-même ; comme aussi, si le lendemain est une fête double, le récitant fera commémoration de seipso aux secondes vêpres, dans les premières du saint ; car enfin il faut pourtant convenir qu'on a encore assez de modestie pour ne se pas déclarer semi-double privilégié.

 

Nos optimistes conviendront-ils pourtant de l'esprit presbytérien qui anime plus ou moins ces faiseurs ? Et ces derniers où s'arrêteront-ils, si on les laisse faire ? Car ils ne se sont pas contentés de fabriquer ainsi un office pour l'ordination des prêtres du diocèse, ils ont osé l'adapter par des leçons particulières aux diacres et même aux sous-diacres ; rien n'a été oublié, si ce n'est l'Evêque. Pour lui, il devra se contenter de réciter l'office de l'Église, au jour de sa consécration, comme font au reste tous les autres évêques du monde : le privilège d'interrompre la Liturgie universelle pour le fait d'un individu qui n'est même pas assuré d'une place dans le ciel après avoir paru ainsi chaque année dans le calendrier, ce privilège n'a point été étendu aux Evêques. Certes, nous ne voudrions point d'autre preuve de cet esprit de presbytérianisme qui fermente sourdement, que l'indifférence avec laquelle une si incroyable nouveauté a été accueillie. Plusieurs causes déjà anciennes ont contribué à nourrir et à fortifier cet esprit ; mais, assurément, comme nous l'avons dit ailleurs, l'influence des rédacteurs des nouvelles Liturgies depuis cent cinquante ans, tous exclusivement choisis dans les rangs du second ordre, quand ils n'étaient pas laïques, a grandement servi à le fomenter dans le clergé. Toutefois, pour rendre possible un aussi monstrueux abus de l'office divin que l'est celui que nous signalons, il fallait plus que les prétentions presbytériennes ; il a fallu dans plusieurs l'extinction totale des plus simples notions de la Liturgie.

 

Mais la divine Providence fera sortir le bien de l'excès même du mal ; et le retour à de meilleures traditions viendra par le dégoût et la lassitude qu'inspireront de plus en plus ces œuvres individuelles. Déjà, on ne peut le nier, un sentiment général du malaise de la situation liturgique règne dans les rangs du clergé. L'attention commence à se porter de ce côté, et il est difficile de croire que, longtemps encore, on consente à demeurer si redevable au XVIIIe siècle. Les variations continuelles, le désaccord des livres liturgiques entre eux, le retour aux études traditionnelles, l'impuissance de fonder une science sur des données si incohérentes, la difficulté de satisfaire aux questions des fidèles : toutes ces choses préparent une crise. Déjà l'innovation n'est plus défendue qu'à travers de maladroites et inévitables concessions. Si on excepte les personnes, en petit nombre, qui ont fabriqué de leurs mains les bréviaires de Quimper et autres lieux, il n'est pas un homme aujourd'hui parmi les amateurs du genre français en Liturgie, qui ne soit en voie de reculer sur plusieurs points ; encore nos récents faiseurs sont-ils loin de s'entendre entre eux et d'offrir un centre de résistance. Rien ne se ressemble moins pour les principes généraux de rédaction, et pour l'exécution elle-même, que les bréviaires français du dix-neuvième siècle. Les auteurs de ces bréviaires daigneront donc nous pardonner, si nous éprouvons de la difficulté à goûter leurs œuvres, tant en général qu'en particulier. Au reste, nous ferons connaître en détail ces œuvres, et nous laisserons nos lecteurs libres de prononcer.

 

Outre ce malaise généralement senti, il est une autre cause du peu d'enthousiasme qu'inspire au clergé d'aujourd'hui l'avantage de ne plus réciter l'office dans un bréviaire universel, de ne plus célébrer la messe dans un missel qui soit pour tous les lieux. C'est le besoin universellement reconnu d'être en harmonie avec l'Église romaine, besoin qui augmente sans cesse, et devant lequel s'efface de jour en jour toute la résistance de nos soi-disant maximes. Après tout, il est assez naturel que l'on trouve meilleur de tenir la Liturgie de saint Grégoire et de ses successeurs, plutôt que d'un prêtre obscur et suspect du XVIIIe siècle; tout le monde est capable de sentir que si la loi de la foi dérive de la loi de la prière, il faut pour cela que cette loi de la prière soit immuable, universelle, promulguée par une autorité infaillible. En un mot, quand bien même les tendances romaines dont l'Église de France se fait gloire aujourd'hui ne seraient pas le résultat naturel de la situation si particulière que lui a créée le Concordat de 1801, le simple bon sens suffirait à lui seul pour produire ces tendances.

 

D'autre part, la piété française s'affranchit de plus en plus des formes froides et abstraites dont le dix-septième et le dix-huitième siècle l'avaient environnée. Elle est devenue, comme avant la Réforme, plus expansive, plus démonstrative. Elle croit davantage aux miracles, aux voies extraordinaires ; elle n'exige plus autant que l'on gaze la vie des saints et qu'on couvre certains actes héroïques de leur vie comme d'un voile de pudeur. Le culte des reliques prend un nouvel accroissement, et c'est aux acclamations des fidèles que Rome, fouillant encore ses entrailles, en retire ces corps des saints martyrs qu'elle envoie de temps à autres remplir les trésors dévastés de nos églises.

 

L'abord de cette cité sainte n'est plus défendu à nos évêques par de prétendues et dérisoires libertés, et le nombre des prêtres français qui la visitent chaque année en pèlerins est de plus en plus considérable. De là ce goût renaissant pour les pompes de la Liturgie, ces importations d'usages romains, cet affaiblissement des préjugés français contre les démonstrations religieuses des peuples méridionaux, qui sous ce rapport, ne sont, après tout, que ce qu'étaient nos pères dans les siècles de foi. Il fut un temps où un homme zélé pour les fonctions du service divin courait risque de s'entendre appliquer le sarcasme français : Il aime à jouer à la chapelle ; aujourd'hui, on semble commencer à comprendre que le zèle et la recherche dans l'accomplissement des actes liturgiques pourrait bien provenir de tout autre chose que de manie, de prétention, ou de faiblesse d'esprit.

 

Mais produisons en détail quelques-uns des faits à l'aide desquels on est à même de constater la révolution liturgique qui s'opère.

 

DOM GUÉRANGER INSTITUTIONS LITURGIQUES : CHAPITRE XXIV : DE LA LITURGIE AU XIXe SIÈCLE.

 

Vierge de Pitié provenant de la chapelle des Trépassés de la cathédrale de Quimper

Vierge de Pitié, provenant de la chapelle des Trépassés de la cathédrale de Quimper, auteur inconnu, XVe s. 

 

Groupe sculpté de la Vierge de Pitié, bois peint, polychrome

Ce groupe exécuté à la fin du 15e ou au début du 16e siècle et dont on possède une représentation figurée datant de 1642, provient de l´autel des Trépassés situé dans le bras nord du transept de la cathédrale Saint Corentin de Quimper.

 

Lors de la restauration de l´édifice vers 1860 et du renouvellement de son mobilier, les Ursulines de Quimper le reçoivent en don. Après la fermeture du couvent en 1904, l´oeuvre fut recueillie par la maison du même ordre installée à Quimperlé.

 

Elle se trouve à son emplacement actuel depuis 1933, date de l'achèvement de la chapelle. Identifiée par erreur comme une réalisation en pierre lors de son classement en 1958, elle a été restaurée dans la même année, puis en 1975 par le restaurateur Cassin, de Carnac (nettoyage, colmatage des fentes, fixation de la peinture, vernissage). 


Cette sculpture exceptionnelle par son expressivité pathétique et son hyperréalisme, importée ou réalisée d´après des modèles gravés, a été rapprochée d´oeuvres exécutées autour de 1500 par le sculpteur alsacien Niklas Hagnower (ou Nikolaus von Hagenau), notamment de la célèbre Déposition de croix conservée au musée de Karlsruhe (Allemagne).

 

Douard Christel, Bonnet Philippe, Inventaire général

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26 juin 2012 2 26 /06 /juin /2012 11:30

L'époque de la Restauration, à la différence de celle de l'empire, fut remarquable par le grand nombre d'opérations liturgiques qui la signalèrent.

 

De nombreux bréviaires, missels et rituels, furent réimprimés, corrigés, refondus, créés même de nouveau. On ne peut nier que des travaux dans ce genre ne fussent assez à propos à cette époque de paix et de prospérité universelle. C'était le moment de venir enfin au secours des diocèses fatigués de l'anarchie liturgique et de la bigarrure que présentait la plus grande partie d'entre eux. Que s'il faut maintenant faire connaître ce que nous pensons de cette nouvelle crise, nous dirons, avec tous les égards dus à des contemporains, qu'elle nous semble n'avoir fait autre chose qu'accroître la confusion déjà existante ; tout en nous réservant d'ajouter qu'au milieu de cette confusion même, les indices d'un retour prochain à de meilleures théories se manifestent de toutes parts.

 

Comment, en effet, au XIXe siècle, eût-il été possible de réussir dans une forme liturgique, quand il est évident pour tout le monde que la science liturgique a totalement cessé parmi nous ? S'il en est autrement, qu'on nous cite les ouvrages publiés en ce siècle qui attestent le contraire ; qu'on rende raison de tant de règles violées, de tant de traditions anéanties, de tant de nouveautés inouïes mises à l'ordre du jour. Certes, les voies de fait commises, sous le prétexte de restaurations et d'embellissements, contre les monuments de l'architecture catholique, donnent assez l'idée des ruines d'un autre genre que l'on a su accumuler. Jusqu'en 1790, les débris du passé empreints dans les institutions, les corps ecclésiastiques, conservateurs de leur nature ; la Liturgie romaine célébrée encore dans un grand nombre de monastères et autres lieux exempts ; l'éducation d'alors plus empreinte de formes extérieures que celle d'aujourd'hui, tout cela contribuait à amortir la chute des anciennes mœurs liturgiques. De nos jours, au contraire, où l'Eglise avait perdu la plus grande partie de ses moyens extérieurs ; où le loisir manquait pour lire les saints Pères ; où le droit canonique n'était plus enseigné que par lambeaux dans des cours rapides de théologie morale ; qui songeait à sauver les traditions liturgiques déjà si amoindries, et faussées, comme on l'a vu, sur tant de points ?

 

De là sont venus (et nous éviterons constamment de nommer des personnes vivantes), de là sont venus, disons-nous, ces changements de bréviaire qui se sont répétés jusqu'à deux et trois fois en vingt ans pour un même diocèse ; de là ces usages vénérables maintenus par une administration, supprimés par celle qui la suivit, rétablis avec modification par une troisième ; de là ces cérémonies transportées sans discernement d'un diocèse dans l'autre, sans nul souci de la dignité respective des églises, qui s'oppose à de pareils emprunts ; de là ces réimpressions de bréviaires en contradiction avec le missel, de missels en contradiction avec le bréviaire ; de livres de chœur sans harmonie entre eux ; de là ces rubriques inouïes, ces fêtes sans antécédents, ces plans généraux de bréviaires qui ne ressemblent à rien de ce qu'on a vu, même au XVIIIe siècle, et dans lesquels on a si largement appliqué le système de la diminution du service de Dieu ; de là l'interruption presque universelle de l'office canonial dans les cathédrales ; et il en est où la bonne volonté ne suffirait pas, attendu que les livres de chœur ne sont encore ni rédigés, ni imprimés ; de là, en plusieurs endroits, la suppression de fait ou de droit, quelquefois l'une et l'autre, de cérémonies historiques et populaires, de rites et bénédictions inscrits pourtant au rituel diocésain ; de là, tant de milliers de tableaux et d'images des saints commandés et chèrement payés, sans qu'on prenne soin d'y faire représenter ces amis de Dieu et du peuple chrétien, avec les attributs, les couleurs et autres accessoires qui les caractérisent expressément. Nous ne pousserons pas plus loin, mais certainement nous ne disons rien ici que nous n'ayons entendu mille fois de la bouche des curés les plus vertueux et les plus éclairés ; nous dirons mieux, de la bouche même de plusieurs de nos premiers Pasteurs. Tous, il est vrai, attendaient de meilleurs temps, et nous avons bien aussi cette confiance.

 

Ajoutons encore un mot pour signaler tout Ie malaise de notre situation liturgique. Qui n'a entendu parler des vexations dont la France entière a été le théâtre depuis dix ans, quand le nouveau gouvernement exigea l'addition expresse du nom du roi à la prière Domine, salvum ? N'avons-nous pas alors porté la peine d'une trop grande complaisance à l'égard des souverains ? Sans rappeler l'insertion irrégulière du nom du roi au Canon de la messe, entreprise qu'on peut regarder comme prescrite aujourd'hui, quelle n'eût pas été notre indépendance à l'égard des circulaires ministérielles, si nous eussions accepté dans son temps la sage constitution de Benoît XIV, du 23 mars 1753, qui défend aux supérieurs ecclésiastiques d'accéder aux volontés des princes qui leur enjoignent de faire célébrer des prières publiques ? Pourquoi, dans certains diocèses, en est-on venu jusqu'à prescrire à toutes les messes chantées des dimanches et fêtes, l'usage d'une oraison solennelle, pro Rege, laquelle oraison se retrouve encore comme une partie obligée des prières qui se font au salut du Saint-Sacrement, tandis qu'il est inouï dans ces mêmes diocèses que les rubriques prescrivent jamais une oraison pour le Pape ? Enfin, s'il arrivait, ce que nous ne souhaitons pas, que le gouvernement de notre pays vînt à tourner totalement à la démocratie, quelle messe chanterait-on dans certains diocèses, le XXIIe dimanche après la Pentecôte ? (voyez les Missels de Lyon, de Bourges, du Mans, de Poitiers, etc.)

 

Il est vrai que ces entraves imposées à la liberté de l'Eglise ont été fabriquées dans d'autres temps. Notre tort, si nous en avons un, est simplement de n'avoir pas secoué assez tôt un joug que les XVIIe et XVIIIe siècles nous ont légué : il faut même reconnaître que toutes les fautes que nous avons pu faire en notre époque ont été comme nécessaires. Nos pères nous ont laissé, avec leurs préjugés, la succession de leurs oeuvres, et si la Liturgie est aujourd'hui une science à créer de nouveau ; c'est qu'elle est tombée sous les coups de nos devanciers. Tout le mal de notre situation vient donc d'eux; le bien qui reste à raconter est de nous seuls.

 

Mais avant de tracer le tableau, si incomplet qu'il soit, de la régénération liturgique, nous manquerions à la fidélité de l'historien, si nous ne signalions pas ici les entreprises dirigées de nos jours, dans plusieurs diocèses, contre la Liturgie romaine. Les remarques que nous avons faites jusqu'ici portent sur les diocèses qui, à l'ouverture du siècle présent, se trouvaient déjà nantis d'un nouveau bréviaire ; car nous laissons toujours de côté la question de droit, et nous ne jugeons les innovations que d'après les principes généraux de la Liturgie. Il en est tout autrement de l'expulsion violente du Bréviaire et du Missel romains ; attentat qui a eu lieu plusieurs fois depuis 1815, dans des diocèses où cette Liturgie avait survécu à tous nos désastres, à toutes nos erreurs. Nous ne craignons pas de nous faire ici le champion de la Liturgie romaine, et nous demanderons volontiers, comme les évêques de Saint-Malo et de Saint-Pol-de-Léon à l'archevêque de Tours, en 1780, quelle peut être l'utilité de rompre, de nos jours, un lien si sacré avec la Mère des Églises ? Telle était aussi la manière de penser du plus saint prélat de notre temps, Charles-François d'Aviau du Bois de Sanzay, archevêque de Bordeaux, qui maintint avec tant de zèle dans son diocèse la Liturgie romaine, en même temps qu'il donnait, en 1826, comme en 1811, de si glorieux témoignages de son attachement aux prérogatives du Siège apostolique. Un bruit se répandit dans ces derniers temps, que l'Église de Bordeaux était menacée de voir les livres de saint Grégoire remplacés par ceux de Vigier et Mésenguy ; mais cette nouvelle, sans doute, n'était qu'une fausse alarme.

 

Malheureusement, il n'en a pas été ainsi en tous lieux. Il n'est que trop certain que plusieurs autres diocèses ont franchi le pas. Il en est même où on est allé jusqu'à défendre l'usage des livres romains, et nous pourrions même citer un diocèse où l'évêque, pour ne pas fulminer cette défense, a eu à lutter contre ses conseillers. Il est vrai que depuis, dans ce même diocèse, de graves casuistes ont décidé que la récitation du Bréviaire romain n'était dès lors qu'un péché véniel ! Et qu'on ne croie pas qu'il s'agisse ici de quelqu'un de ces diocèses où l'on est en possession d'une Liturgie vieille au moins de cinquante années ; non, dans le Diocèse dont nous parlons, les livres romains sont encore à peu près les seuls qu'on trouve dans les sacristies et sur les pupitres du chœur.

 

Que dirons-nous de la Bretagne ? Cette belle et catholique province, toute romaine encore jusqu'en 1770, a vu s'effacer par degrés cette couleur qui annonçait si expressivement sa qualité de pays d'Obédience ; mais du moins en 1790, et longtemps encore depuis, les diocèses de Nantes, de Rennes, de Vannes et de Saint-Brieuc, avaient conservé l'extérieur de la Liturgie romaine. Le clergé récitait ses heures suivant Jacob, Vigier et Mésenguy ; mais le peuple était demeuré en possession de ses chants séculaires dans les églises paroissiales. Depuis, on a imprimé à grands frais d'autres livres ; les anciennes mélodies, l'ancien calendrier, ont disparu pour faire place, ici au parisien, là au poitevin ; mais si, dans quelques portions plus civilisées de la Bretagne, ces changements ont été accueillis avec quelque indifférence, il n'en a pas été de même dans les diocèses peuplés par cette race énergique et forte de croyances qu'on appelle du nom de bas Bretons. L'œuvre nouvelle jusqu'ici ne les tente pas, et quand ils y seront faits, on pourra dire que l'indifférence religieuse les aura gagnés aussi : car on ne s'imagine pas, sans doute, que ces braves gens deviendront capables d'apprendre par cœur les nouveaux chants, par cela seul qu'on les aura forcés d'oublier les anciens. Ils oublieront en même temps le chemin de l'église où rien ne les intéressera plus. Nous le disons avec franchise, la destruction de la Liturgie romaine en basse Bretagne, combinée avec la proscription de la langue jusqu'ici parlée dans cette contrée, amènera pour résultat de faire de ce peuple grossier le pire de tous. Si vous lui ôtez la langue de ses pères, si vous le lancez, tout sauvage qu'il est, dans nos mœurs corrompues, et que vous ne le reteniez pas enchaîné à son passé au moyen des pompes et des chants religieux, vous verrez, au bout de trente ans, ce que vous aurez gagné aux nouvelles théories.

 

En attendant, l'esprit catholique de ces populations simples se débat contre les entraves qu'on lui impose. On rencontre sur les routes des familles entières qui, après avoir vu célébrer dans leur paroisse les funérailles d'une personne chère, avec des chants jusqu'alors inconnus pour elles, s'en vont à trois et quatre lieues faire chanter, dans quelque autre paroisse dont les livres romains n'ont pas encore été mis au pilon, une messe de Requiem ; ils veulent entendre encore une fois ces sublimes introït, offertoire et communion, qui sont demeurés si profondément empreints dans leur mémoire, comme l'expression à la fois tendre et sombre de leur douleur. Aux fêtes de la sainte Vierge, après avoir écouté patiemment chanter les psaumes sur des tons étrangers, quand vient le moment où devrait retentir l'hymne des marins, l’Ave maris Stella, merveilleux cantique sans lequel l'Église romaine ne saurait célébrer les solennités de la Mère de Dieu, et que le chantre vient à entonner ces hymnes nouvelles dont pas une syllabe jusqu'ici n'avait frappé l'oreille de ce peuple, vous verriez dans toute l'assistance le déplaisir peint sur les visages ; vous entendriez les hommes et jusqu'aux enfants trépigner d'impatience, et bientôt, après l'office, se répandre en plaintes amères de ce qu'on ne veut plus chanter ce beau cantique qu'ils ont appris sur les genoux de leurs mères, et dont le matelot mêla si souvent les touchants accents au bruit des vents et des flots dans la tempête.

 

Quand le curé, du haut de la chaire, faisant son prône, le dimanche, au lieu de cette belle liste de saints protecteurs qu'offrait chaque semaine le calendrier romain, donne en quatre paroles le bref détail des saints qu'on a bien voulu conserver ; quand la monotone série des dimanches après la Pentecôte se déroule pendant cinq ou six mois, sans que les yeux de ces hommes simples voient se déployer les couleurs variées des confesseurs et des martyrs, sans qu'ils entendent chanter cette autre hymne, qu'ils aimaient tant et qu'ils savaient tous, l’Iste confessor, avec son air tantôt champêtre, tantôt triomphal ; alors ils se prennent à demander à leurs recteurs quel peut être l'avantage de tous ces changements dans la manière d'honorer Dieu ; si les chrétiens du temps passé qui chantaient Ave maris Stella et Iste confessor, ne valaient pas bien ceux d'aujourd'hui ; si les livres de notre Saint-Père le Pape ne seraient pas aussi bons que les nouveaux qu'on a apportés tout à coup ; et souvent les recteurs sont dans un grand embarras pour leur faire saisir tout l'avantage que la religion devra retirer de ces innovations. Dans ces contrées, et nous parlons avec connaissance de cause, l'ancien clergé a tenu jusqu'à la fin pour le romain, et c'est parce que ses rangs s'éclaircissent de jour en jour, que les changements deviennent possibles : mais, nous le répétons, si la religion vient à perdre son empire sur les Bretons, elle ne le regagnera pas de sitôt, et on sentira alors qu'il était plus facile de retenir ces hommes dans l'Église, que de les y faire rentrer quand une fois ils en seront dehors.

 

Restait encore jusqu'en 1835, au fond de la Bretagne, un diocèse qui, garanti par son heureuse situation à l'extrémité de cette province, par l'intégrité des mœurs antiques de ses habitants, n'avait point pris part à la défection universelle.

 

DOM GUÉRANGER INSTITUTIONS LITURGIQUES : CHAPITRE XXIV : DE LA LITURGIE AU XIXe SIÈCLE.

 

Mgr Charles-François d'Aviau du Bois de Sanzay, Archevêque de Bordeaux de 1802 à 1826

Mgr Charles François d'Aviau du Bois de Sanzay, Archevêque de Bordeaux

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25 juin 2012 1 25 /06 /juin /2012 11:30

Tels étaient les riches et féconds moyens que la divine Providence avait choisis pour rattacher les Français au centre de l'unité catholique, à la veille des malheurs inouïs qui se préparaient à fondre sur l'Eglise romaine, au grand péril de l'unité et de la foi.

 

Pie VII partit enfin de Paris le 4 avril, et son voyage à travers la France fut un triomphe continuel. Il s'arrêta le dimanche des Rameaux à Troyes, bénit les palmes et célébra une messe basse dans la cathédrale. L'ancienne cathédrale de Chalon-sur-Saône eut la gloire de le posséder les trois derniers jours de la Semaine sainte, et le vit, le jour de Pâques, célébrer le saint Sacrifice dans son enceinte. Le pontife ne put encore dire qu'une messe basse par la même raison qui avait privé Notre-Dame de Paris de l'honneur de servir de théâtre sacré à une solennité papale.

 

Mais le moment le plus triomphal du voyage du pontife fut peut-être celui de son séjour à Lyon, en cette ville si justement appelée la Rome de la France. Pie VII y entra le 16 avril. Le lendemain il célébra la messe dans la vieille primatiale qui a vu deux conciles œcuméniques et la réunion de l'Église grecque et de l'Église latine. L'affluence était extrême, et la vaste basilique ne pouvait contenir la multitude condensée des fidèles lyonnais. On vit une foule de personnes qui n'avaient pu pénétrer dans son enceinte qu'après la sortie du pontife, se précipiter avec enthousiasme et baiser le siège où il s'était reposé, le prie-Dieu où il avait fait ses prières, le tapis sur lequel il avait posé ses pieds. Le 18 avril, Pie VII revint célébrer la messe dans la primatiale, et ce ne fut qu'après avoir donné la communion à douze cents fidèles, ce qui dura trois heures, que ses bras apostoliques se reposèrent. Le même jour, dans l'après-midi, il les étendit encore, en présence de la cité tout entière, réunie sur l'immense place Bellecour, et ce fut pour bénir, avec une pompe magnifique, les drapeaux de la garde lyonnaise.

 

Toutefois, ce spectacle fut moins sublime encore que celui qui s'était offert la veille, lorsque le successeur de saint Pierre, assis sur une barque, parcourait les alentours de la ville enivrée de joie. Le peuple fidèle couvrait, à flots pressés, les deux rives ; le pontife, comme Jésus-Christ lui-même, bénissait la foule du sein de la nacelle, et le Rhône, fier d'un si noble fardeau, semblait atteindre à la gloire du Tibre. Mais n'affaiblissons point, par des récits incomplets et sans couleur, le charme et la grandeur de cette sublime apparition de la majesté apostolique qui se révéla soudain aux Français. Bientôt Pie VII rentre dans Rome pour quatre années encore : voyons ce que devenaient en France les traditions du culte divin, subitement ravivées par un événement si merveilleux.

 

On était en 1806 ; le projet d'une Liturgie nationale était encore dans toutes les bouches ; mais la Commission préposée à cette oeuvre ne produisait rien. Le fameux projet avorta donc, et il n'en resta plus de mémoire que dans les articles organiques. D'autre part, cependant, Napoléon étant empereur, et empereur sacré par le pape, il devenait nécessaire qu'il eût une chapelle impériale, et aussi que cette chapelle célébrât l'office divin suivant les règles d'une Liturgie quelconque. L'ancienne cour, comme on l'a vu ailleurs, observait l'usage romain, depuis Henri III ; Napoléon, si jaloux de faire revivre en toutes choses l'étiquette de Versailles, y dérogea sur ce point. Il abolit la Liturgie romaine, et décréta que les livres parisiens seraient les seuls dont on ferait usage en sa présence. Grand honneur assurément pour Vigier et Mésenguy, mais preuve nouvelle de l'antipathie que le grand homme, si clairvoyant, avait conçue pour tout ce qui pouvait gêner ses rêves d'Église nationale.

 

Dans toute la durée de l'empire, nous n'avons découvert aucune nouvelle composition liturgique à l'usage d'un diocèse particulier. Il y eut sans doute des utopies comme au siècle précédent ; mais le temps n'était pas propice à en faire parade. Cette époque ne produisit même pas une nouvelle édition parisienne des livres de Vintimille. Nous ne connaissons guère que le diocèse de Lyon qui ait alors réimprimé les livres de son Montazet. La guerre absorbait tout, et d'ailleurs le moment était peu favorable pour songer à faire du neuf sur la Liturgie, quand la catholicité de la France était elle-même en péril, et que le pontife triomphateur de 1805, traversait la France sous les chaînes de sa glorieuse confession.

 

Le Fort armé qui avait refusé le rôle de Charlemagne, tomba avant le temps, et les églises respirèrent ; toutefois, la liberté du catholicisme ne fut pas restaurée avant l'ancienne dynastie. Il n'est point de notre sujet de raconter ce que l'Eglise souffrit durant quinze années, ni ce qu'elle a pâti depuis ; nous n'avons qu'à raconter le sort de la Liturgie. D'abord, Louis XVIII rétablit, dès son arrivée, l'usage de la Liturgie romaine dans les chapelles royales : la simple raison d'étiquette l'eût demandée, et nous ne nous arrêterons point à chercher dans cet acte une valeur ou une signification qu'il ne saurait avoir.

 

Mais, avant d'entrer dans quelques détails sur cette époque, nous rappellerons ici deux grands faits qui la dépeignent assez bien, du moins sous le point de vue qui nous occupe. Le premier est le sacre de Charles X, à Reims. En cette circonstance, la Liturgie fut encore l'expression de la société. On ne se servit point du Pontifical romain dans la cérémonie, comme on avait fait au sacre de Napoléon, mais bien du cérémonial usité de temps immémorial dans l'Église de Reims, et dont les formules remontent probablement à l'époque de la seconde race de nos rois. Or ce fut ce vénérable monument, dont la teneur fut discutée en conseil des ministres, et dont les formules furent trouvées incompatibles avec nos mœurs constitutionnelles et gallicanes. On le vit donc bientôt sortir des presses de l'imprimerie royale, portant, en dix endroits, la trace des plus violentes mutilations. Nous donnerons ailleurs le détail de cette opération libérale ; mais tout d'abord une réflexion se présente à notre esprit, et nous ne pouvons nous empêcher de la produire ; c'est que si la cérémonie du couronnement d'un roi est devenue, de nos temps, si difficile à concilier avec la forme qu'on lui donna lors de son institution, il eût été mieux, ce semble, de s'abstenir de la renouveler. Il avait été également convenu, en conseil des ministres, que le roi ne toucherait pas les écrouelles ; tant on cherchait à décliner toute la portée d'un acte qu'on croyait pourtant devoir offrir en spectacle à l'Europe ! Il advint néanmoins qu'à Reims même, cette détermination fut changée. S'il était de notre sujet d'entrer ici dans les détails, nous dirions des choses étranges. Quoi qu'il en soit, le pieux roi toucha les écrouelles ; car sa foi était digne d'un siècle meilleur, et si la couronne posée sur son front, après tant de discussions politico-liturgiques, n'y put tenir longtemps, il a été du moins au pouvoir de Dieu de la remplacer par une autre plus solide et plus inattaquable.

 

Une autre pompe de la même époque qui montra le grand besoin qu'on avait alors de fortifier, même dans les choses de pur extérieur, les traditions liturgiques de tous les temps, fut la translation des reliques de saint Vincent de Paul. Sans doute, cette cérémonie dans son objet dut être et fut, en effet, un sujet de consolation pour l'Église, et de triomphe pour les fidèles ; mais, si le procès-verbal détaillé de la fonction parvient à la postérité, et que la postérité veuille juger de cette translation d'après les règles observées dans toutes les autres, elle en conclura que nos mœurs, à cette époque, étaient grandement déchues de cette solennité qui se trouve à l'aise dans les formes liturgiques. Le XVIIe et le XVIIIe siècle lui-même, eussent mieux fait, et tout dégénérés qu'ils étaient, ils eussent jeté des chapes et des tuniques sur les épaules de ces six cents clercs qu'on vit circuler en rangs mille fois brisés, couverts de surplis étriqués et plissés, avec l'accompagnement d'un bonnet pointu ; ils eussent revêtu pontificalement ces dix-sept archevêques et évêques qu'on vit marcher à la suite des chanoines, en simple rochet, mozette et croix pectorale, au rang des dignités du chapitre de Notre-Dame ; mais surtout ils n'eussent pas laissé à des ouvriers affublés d'aubes, le soin exclusif de porter la châsse du saint. On eût préparé pour cela des diacres couverts des plus riches dalmatiques, des prêtres ornés de chasubles somptueuses, enfin les évêques, mitre en tête, auraient à leur tour partagé le fardeau, suivant l'ancien terme des récits de translation, succollantibus episcopis.

 

Ainsi s'accomplissaient autrefois les fonctions liturgiques ; ainsi les reverrons-nous encore, dans l'avenir, étonner les peuples par la majesté et la pompe qui caractérisent en tout l'Église catholique. Elle doit tenir à cœur de mériter les reproches de ses ennemis les rationalistes, qui croient la déshonorer en l'appelant la Religion de la forme, comme si le premier de ses dogmes n'était pas de croire en Dieu créateur des choses visibles aussi bien que des invisibles, et dont le Fils unique s'est fait chair et a habité parmi nous.

 

L'époque de la Restauration, à la différence de celle de l'empire, fut remarquable par le grand nombre d'opérations liturgiques qui la signalèrent.

 

DOM GUÉRANGER INSTITUTIONS LITURGIQUES : CHAPITRE XXIV : DE LA LITURGIE AU XIXe SIÈCLE.

 

Sacre de Charles X 

Sacre de Charles X à Reims, Baron Gérard,  Château de Versailles

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24 juin 2012 7 24 /06 /juin /2012 21:55
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24 juin 2012 7 24 /06 /juin /2012 04:00

Quand arriva le moment où Élisabeth devait enfanter, elle mit au monde un fils. Ses voisins et sa famille apprirent que le Seigneur lui avait prodigué sa miséricorde, et ils se réjouissaient avec elle. Le huitième jour, ils vinrent pour la circoncision de l'enfant. Ils voulaient le nommer Zacharie comme son père. Mais sa mère déclara :

" Non, il s'appellera Jean. 

On lui répondit : 

Personne dans ta famille ne porte ce nom-là ! "


On demandait par signes au père comment il voulait l'appeler. Il se fit donner une tablette sur laquelle il écrivit :

" Son nom est Jean. "

Et tout le monde en fut étonné. À l'instant même, sa bouche s'ouvrit, sa langue se délia : il parlait et il bénissait Dieu. La crainte saisit alors les gens du voisinage, et dans toute la montagne de Judée on racontait tous ces événements.


Tous ceux qui les apprenaient en étaient frappés et disaient : " Que sera donc cet enfant ? " En effet, la main du Seigneur était avec lui.


L'enfant grandit et son esprit se fortifiait. Il alla vivre au désert jusqu'au jour où il devait être manifesté à Israël.

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

 

SAINT JEAN BAPTISTE, Andrea del Sarto

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