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"Je vous donne un commandement nouveau : c'est de vous aimer les uns les autres.

 

Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres.

 

Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c'est l'amour que vous aurez les uns pour les autres."

 

Evangile de Jésus-Christ selon  saint Jean 

   

 

Pentecôte

" Le Défenseur, l'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit."

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean  

 

   

 

 El Papa es argentino. Jorge Bergoglio                 

Saint Père François

 

 

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1er mai 2011 Béatification de Jean-Paul II

Béatification du Serviteur de Dieu Jean-Paul II

 

 

  Béatification du Père Popieluszko

beatification Mass, in Warsaw, Poland

à Varsovie, 6 juin 2010, Dimanche du Corps et du Sang du Christ

 

 

presidential palace in Warsaw

Varsovie 2010

 

 

Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre
Sanctuaire de l'Adoration Eucharistique et de la Miséricorde Divine

La miséricorde de Dieu est comme un torrent débordé. Elle entraîne les cœurs sur son passage.
(Saint Curé d'Ars)
 

 


Le côté du Christ a été transpercé et tout le mystère de Dieu sort de là. C’est tout le mystère de Dieu qui aime, qui se livre jusqu’au bout, qui se donne jusqu’au bout. C’est le don le plus absolu qui soit. Le don du mystère trinitaire est le cœur ouvert. Ce n’est pas une image, c’est une réalité. C’est la réalité la plus profonde qui soit, la réalité de l’amour.
Père Marie-Joseph Le Guillou




Dans le cœur transpercé
de Jésus sont unis
le Royaume du Ciel
et la terre d'ici-bas
la source de la vie
pour nous se trouve là.

Ce cœur est cœur divin
Cœur de la Trinité
centre de convergence
de tous les cœur humains
il nous donne la vie
de la Divinité.


Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix
(Edith Stein)



Le Sacré-Cœur représente toutes les puissances d'aimer, divines et humaines, qui sont en Notre-Seigneur.
Père Marie-Eugène de l'Enfant Jésus

 



feuille d'annonces de la Basilique du Sacré-Coeur de Montmartre

 

 

 

 

 

 

 

     

The Cambrai Madonna

Notre Dame de Grâce

Cathédrale de Cambrai

 

 

 

Cathédrale Notre Dame de Paris 

   

Ordinations du samedi 27 juin 2009 à Notre Dame de Paris


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Solennité de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie à Notre-Dame de Paris


NOTRE DAME DES VICTOIRES

Notre-Dame des Victoires




... ma vocation, enfin je l’ai trouvée, ma vocation, c’est l’Amour !

 

 

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Voyages de Benoît XVI

 

SAINT PIERRE ET SAINT ANDRÉ

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BENOÎT XVI à CHYPRE 

 

Benedict XVI and Cypriot Archbishop Chrysostomos, Church of 

Salutation avec l'Archevêque Chrysostomos à l'église d' Agia Kyriaki Chrysopolitissa de Paphos, le vendredi 4 juin 2010

 

     

 

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SALVE REGINA

2 août 2012 4 02 /08 /août /2012 11:30

Après la description de la voie Douloureuse et de l’église du Saint-Sépulcre, je ne dirai qu’un mot des autres lieux de dévotion que l’on trouve dans l’enceinte de la ville.

 

Je me contenterai de les nommer dans l’ordre où je les ai parcourus pendant mon séjour à Jérusalem.


1. La maison d’Anne le pontife, près de la porte de David, au pied du mont Sion, en dedans du mur de la ville : les Arméniens possèdent l’église bâtie sur les ruines de cette maison ;

 

2. Le lieu de l’apparition du Sauveur à Marie-Madeleine, Marie mère de Jacques, et Marie Salomé, entre le château et la porte du mont Sion ;


3. La maison de Simon le pharisien : Madeleine y confessa ses erreurs ; c’est une église totalement ruinée, à l’orient de la ville ;


4. Le monastère de sainte Anne, mère de la sainte Vierge, et la grotte de la Conception immaculée, sous l’église du monastère : ce monastère est converti en mosquée, mais on y entre pour quelques médins. Sous les rois chrétiens, il était habité par des religieuses. Il n’est pas loin de la maison de Simon ;


5. La prison de saint Pierre, près du Calvaire ; ce sont de vieilles murailles, où l’on montre des crampons de fer ;


6. La maison de Zébédée, assez près de la prison de saint Pierre, grande église qui appartient au patriarche grec ;


7. La maison de Marie, mère de Jean-Marc, où saint Pierre se retira lorsqu’il eut été délivré par l’ange : c’est une église desservie par les Syriens ;


8.Le lieu du martyre de saint Jacques le Majeur : c’est le couvent des Arméniens ; l’église en est fort riche et fort élégante. Je parlerai bientôt du patriarche arménien.
 
Le lecteur a maintenant sous les yeux le tableau complet des monuments chrétiens dans Jérusalem.

 

Nous allons à présent visiter les dehors de la ville sainte.

 

Chateaubriand, Itinéraire de Paris à Jérusalem, Quatrième partie : Voyage de Jérusalem

 

Entrance to the Armenian Convent, 1898

Le Couvent Arménien, Jérusalem, 1898

 

Church of St. James. Int[erior] Armenian Convent

Eglise Saint Jacques du Couvent Arménien, Jérusalem, 1934

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1 août 2012 3 01 /08 /août /2012 18:30
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1 août 2012 3 01 /08 /août /2012 11:30

Je retournai au couvent à onze heures et j’en sortis de nouveau à midi pour suivre la voie Douloureuse : on appelle ainsi le chemin que parcourut le Sauveur du monde en se rendant de la maison de Pilate au Calvaire.
 
La maison de Pilate est une ruine d’où l’on découvre le vaste emplacement du temple de Salomon et la mosquée bâtie sur cet emplacement.
 
Jésus-Christ ayant été battu de verges, couronné d’épines et revêtu d’une casaque de pourpre, fut présenté aux Juifs par Pilate : Ecce Homo, s’écria le juge ; et l’on voit encore la fenêtre d’où il prononça ces paroles mémorables.
 
Selon la tradition latine à Jérusalem, la couronne de Jésus-Christ fut prise sur l’arbre épineux, lycium spinosum. Mais le savant botaniste Hasselquist croit qu’on employa pour cette couronne le nabka des Arabes. La raison qu’il en donne mérite d’être rapportée :  
" Il y a toute apparence, dit l’auteur, que le nabka fournit la couronne que l’on mit sur la tête de Notre-Seigneur : il est commun dans l’Orient. On ne pouvait choisir une plante plus propre à cet usage, car elle est armée de piquants ; ses branches sont souples et pliantes, et sa feuille est d’un vert foncé comme celle du lierre. Peut-être les ennemis de Jésus-Christ choisirent-ils, pour ajouter l’insulte au châtiment, une plante approchant de celle dont on se servait pour couronner les empereurs et les généraux d’armée."
 
Une autre tradition conserve à Jérusalem la sentence prononcée par Pilate contre le Sauveur du monde :
Jesum Nazarenum, subversorem gentis, contemptorem Caesaris, et falsum Messiam, ut majorum suae gentis testimonio probatum est, ducite ad communis supplicii locum, et eum in ludibriis regiae majestatis in medio duorum latronum cruci affigite. I, lictor, expedi cruces.


A cent vingt pas de l’arc de l’Ecce Homo, on me montra, à gauche, les ruines d’une église consacrée autrefois à Notre-Dame-des-Douleurs. Ce fut dans cet endroit que Marie, chassée d’abord par les gardes, rencontra son Fils chargé de la croix. Ce fait n’est point rapporté dans les Evangiles, mais il est cru généralement sur l’autorité de saint Boniface et de saint Anselme. Saint Boniface dit que la Vierge tomba comme demi-morte et qu’elle ne put prononcer un seul mot : Nec verbum dicere potuit. Saint Anselme assure que le Christ la salua par ces mots : Salve, Mater  ! Comme on retrouve Marie au pied de la croix ce récit des Pères n’a rien que de très probable ; la foi ne s’oppose point à ces traditions : elles montrent à quel point la merveilleuse histoire de la Passion s’est gravée dans la mémoire des hommes. Dix-huit siècles écoulés, des persécutions sans fin, des révolutions éternelles, des ruines toujours croissantes, n’ont pu effacer ou cacher la trace d’une mère qui vint pleurer sur son fils.
 
Cinquante pas plus loin nous trouvâmes l’endroit où Simon le Cyrénéen aida Jésus-Christ à porter sa croix.
" Comme ils le menaient à la mort, ils prirent un homme de Cyrène, appelé Simon, qui revenait des champs, et le chargèrent de la croix, la lui faisant porter après Jésus."


Ici le chemin qui se dirigeait est et ouest fait un coude et tourne au nord ; je vis à main droite le lieu où se tenait Lazare le pauvre, et en face, de l’autre côté de la rue, la maison du mauvais riche.
" Il y avait un homme riche qui était vêtu de pourpre et de lin, et qui se traitait magnifiquement tous les jours. Il y avait aussi un pauvre appelé Lazare, tout couvert d’ulcères, couché à sa porte, qui eût bien voulu se rassasier des miettes qui tombaient de la table du riche ; mais personne ne lui en donnait, et les chiens venaient lui lécher ses plaies. Or, il arriva que le pauvre mourut et fut emporté par les anges dans le sein d’Abraham. Le riche mourut aussi, et eut l’enfer pour sépulcre."


Saint Chrysostome, saint Ambroise et saint Cyrille ont cru que l’histoire du Lazare et du mauvais riche n’était point une simple parabole, mais un fait réel et connu. Les Juifs mêmes nous ont conservé le nom du mauvais riche, qu’ils appellent Nabal.
 
Après avoir passé la maison du mauvais riche, on tourne à droite, et l’on reprend la direction du couchant. A l’entrée de cette rue qui monte au Calvaire, le Christ rencontra les saintes femmes, qui pleuraient.
" Or, il était suivi d’une grande multitude de peuple et de femmes, qui se frappaient la poitrine et qui le pleuraient. Mais Jésus se tournant vers elles leur dit : Filles de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi, mais pleurez sur vous-mêmes et sur vos enfants."


A cent dix pas de là on montre l’emplacement de la maison de Véronique, et le lieu où cette pieuse femme essuya le visage du Sauveur. Le premier nom de cette femme était Bérénice ; il fut changé dans la suite en celui de Vera-Icon, vraie image, par la transposition de deux lettres ; en outre, la transmutation du b en v est très fréquente dans les langues anciennes.
 
Après avoir fait une centaine de pas on trouve la porte Judiciaire : c’était la porte par où sortaient les criminels qu’on exécutait sur le Golgotha. Le Golgotha, aujourd’hui renfermé dans la nouvelle cité, était hors de l’enceinte de l’ancienne Jérusalem.
 
De la porte Judiciaire au haut du Calvaire on compte à peu près deux cents pas : là se termine la voie Douloureuse, qui peut avoir en tout un mille de longueur. Nous avons vu que le Calvaire est maintenant compris dans l’église du Saint-Sépulcre. Si ceux qui lisent la Passion dans l’Evangile sont frappés d’une sainte tristesse et d’une admiration profonde, qu’est-ce donc que d’en suivre les scènes au pied de la montagne de Sion, à la vue du Temple et dans les murs mêmes de Jérusalem !
 
Après la description de la voie Douloureuse et de l’église du Saint-Sépulcre, je ne dirai qu’un mot des autres lieux de dévotion que l’on trouve dans l’enceinte de la ville.

 

Chateaubriand, Itinéraire de Paris à Jérusalem, Quatrième partie : Voyage de Jérusalem 

 

Arc de l'Ecce Homo

Arc de l'Ecce Homo, Jérusalem, 1856, calotype d'Auguste Salzmann

" A cent vingt pas de l’arc de l’Ecce Homo, on me montra, à gauche, les ruines d’une église consacrée autrefois à Notre-Dame-des-Douleurs. Ce fut dans cet endroit que Marie, chassée d’abord par les gardes, rencontra son Fils chargé de la croix."

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31 juillet 2012 2 31 /07 /juillet /2012 18:30
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31 juillet 2012 2 31 /07 /juillet /2012 11:30

Les lecteurs chrétiens demanderont peut-être à présent quels furent les sentiments que j’éprouvai en entrant dans ce lieu redoutable.

 

Je ne puis réellement le dire. Tant de choses se présentaient à la fois à mon esprit, que je ne m’arrêtais à aucune idée particulière. Je restai près d’une demi-heure à genoux dans la petite chambre du Saint-Sépulcre, les regards attachés sur la pierre sans pouvoir les en arracher. L’un des deux religieux qui me conduisaient demeurait prosterné auprès de moi, le front sur le marbre ; l’autre, l’Evangile à la main, me lisait à la lueur des lampes les passages relatifs au saint tombeau. Entre chaque verset il récitait une prière : Domine Jesu Christe, qui in hora diei vespertina de cruce depositus, in brachiis dulcissimae Matris tuae reclinatus fuisti, horaque ultima in hoc sanctissimo monumento corpus tuum exanime contulisti, etc. Tout ce que je puis assurer, c’est qu’à la vue de ce sépulcre triomphant je ne sentis que ma faiblesse ; et quand mon guide s’écria avec saint Paul : Ubi est, Mors, victoria tua ? Ubi est, Mors, stimulus tuus  ? je prêtai l’oreille, comme si la Mort allait répondre qu’elle était vaincue et enchaînée dans ce monument.
 
Nous parcourûmes les stations jusqu’au sommet du Calvaire. Où trouver dans l’antiquité rien d’aussi touchant, rien d’aussi merveilleux que les dernières scènes de l’Evangile ? Ce ne sont point ici les aventures bizarres d’une divinité étrangère à l’humanité : c’est l’histoire la plus pathétique, histoire qui non seulement fait couler des larmes par sa beauté, mais dont les conséquences, appliquées à l’univers, ont changé la face de la terre. Je venais de visiter les monuments de la Grèce, et j’étais encore tout rempli de leur grandeur ; mais qu’ils avaient été loin de m’inspirer ce que j’éprouvais à la vue des lieux saints !
 
L’église du Saint-Sépulcre, composée de plusieurs églises, bâtie sur un terrain inégal, éclairée par une multitude de lampes, est singulièrement mystérieuse ; il y règne une obscurité favorable à la piété et au recueillement de l’âme. Des prêtres chrétiens des différentes sectes habitent les différentes parties de l’édifice. Du haut des arcades, où ils se sont nichés comme des colombes, du fond des chapelles et des souterrains, ils font entendre leurs cantiques à toutes les heures du jour et de la nuit ; l’orgue du religieux latin, les cymbales du prêtre abyssin, la voix du caloyer grec, la prière du solitaire arménien, l’espèce de plainte du moine cophte, frappent tour à tour ou tout à la fois votre oreille ; vous ne savez d’où partent ces concerts ; vous respirez l’odeur de l’encens sans apercevoir la main qui le brûle : seulement vous voyez passer, s’enfoncer derrière des colonnes, se perdre dans l’ombre du temple, le pontife qui va célébrer les plus redoutables mystères aux lieux mêmes où ils se sont accomplis.
 
Je ne sortis point de l’enceinte sacrée sans m’arrêter aux monuments de Godefroy et de Baudouin : ils font face à la porte de l’église et sont appuyés contre le mur du chœur. Je saluai les cendres de ces rois chevaliers qui méritèrent de reposer près du grand sépulcre qu’ils avaient délivré. Ces cendres sont des cendres françaises et les seules qui soient ensevelies à l’ombre du tombeau de Jésus-Christ. Quel titre d’honneur pour ma patrie !


Je retournai au couvent à onze heures et j’en sortis de nouveau à midi pour suivre la voie Douloureuse : on appelle ainsi le chemin que parcourut le Sauveur du monde en se rendant de la maison de Pilate au Calvaire.

 

Chateaubriand, Itinéraire de Paris à Jérusalem, Quatrième partie : Voyage de Jérusalem

 

Tombeau de Godefroy de Bouillon

Tombeau de Godefroy de Bouillon au Saint Sépulcre (aujourd'hui disparu)  

" Je ne sortis point de l’enceinte sacrée sans m’arrêter aux monuments de Godefroy et de Baudouin : ils font face à la porte de l’église et sont appuyés contre le mur du chœur."

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30 juillet 2012 1 30 /07 /juillet /2012 18:30
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30 juillet 2012 1 30 /07 /juillet /2012 11:30

Deshayes ayant ainsi décrit par ordre les stations de tant de lieux vénérables, il ne me reste à présent qu’à montrer l’ensemble de ces lieux aux lecteurs.

 

On voit d’abord que l’église du Saint-Sépulcre se compose de trois églises : celle du Saint-Sépulcre, celle du Calvaire et celle de l’Invention de la sainte Croix.
 
L’église proprement dite du Saint-Sépulcre est bâtie dans la vallée du mont Calvaire, et sur le terrain où l’on sait que Jésus-Christ fut enseveli. Cette église forme une croix ; la chapelle même du Saint-Sépulcre n’est en effet que la grande nef de l’édifice : elle est circulaire comme le Panthéon à Rome, et ne reçoit le jour que par un dôme au-dessous duquel se trouve le Saint-Sépulcre. Seize colonnes de marbre ornent le pourtour de cette rotonde ; elles soutiennent, en décrivant dix-sept arcades, une galerie supérieure, également composée de seize colonnes et de dix-sept arcades, plus petites que les colonnes et les arcades qui les portent. Des niches correspondantes aux arcades s’élèvent au-dessus de la frise de la dernière galerie, et le dôme prend sa naissance sur l’arc de ces niches. Celles-ci étaient autrefois décorées de mosaïques représentant les douze apôtres, sainte Hélène, l’empereur Constantin et trois autres portraits inconnus.
 
Le chœur de l’église du Saint-Sépulcre est à l’orient de la nef du tombeau : il est double, comme dans les anciennes basiliques, c’est-à-dire qu’il a d’abord une enceinte avec des stalles pour les prêtres, ensuite un sanctuaire reculé et élevé de deux degrés au-dessus du premier. Autour de ce double sanctuaire règnent les ailes du chœur, et dans ces ailes sont placées les chapelles décrites par Deshayes.
 
C’est aussi dans l’aile droite, derrière le chœur, que s’ouvrent les deux escaliers qui conduisent, l’un à l’église du Calvaire, l’autre à l’église de l’Invention de la sainte Croix : le premier monte à la cime du Calvaire ; le second descend sous le Calvaire même ; en effet, la croix fut élevée sur le sommet du Golgotha et retrouvée sous cette montagne. Ainsi, pour nous résumer, l’église du Saint-Sépulcre est bâtie au pied du Calvaire : elle touche par sa partie orientale à ce monticule sous lequel et sur lequel on a bâti deux autres églises, qui tiennent par des murailles et des escaliers voûtés au principal monument.
 
L’architecture de l’église est évidemment du siècle de Constantin : l’ordre corinthien domine partout. Les piliers sont lourds ou maigres, et leur diamètre est presque toujours sans proportion avec leur hauteur. Quelques colonnes accouplées qui portent la frise du chœur sont toutefois d’un assez bon style. L’église étant haute et développée, les corniches se profilent à l’œil avec assez de grandeur ; mais comme depuis environ soixante ans on a surbaissé l’arcade qui sépare le chœur de la nef, le rayon horizontal est brisé, et l’on ne jouit plus de l’ensemble de la voûte.
 
L’église n’a point de péristyle on entre par deux portes latérales ; il n’y en a plus qu’une découverte. Ainsi le monument ne paraît pas avoir eu de décorations extérieures. Il est masqué d’ailleurs par les masures et par les couvents grecs qui sont accolés aux murailles.
 
Le petit monument de marbre qui couvre le Saint Sépulcre a la forme d’un catafalque orné d’arceaux demi-gothiques engagés dans les côtés-pleins de ce catafalque il s’élève élégamment sous le dôme qui l’éclaire, mais il est gâté par une chapelle massive que les Arméniens ont obtenu la permission de bâtir à l’une de ses extrémités. L’intérieur du catafalque offre un tombeau de marbre blanc tort simple, appuyé d’un côté au mur du monument, et servant d’autel aux religieux catholiques : c’est le tombeau de Jésus-Christ.
 
L’origine de l’église du Saint-Sépulcre est d’une haute antiquité. L’auteur de l’Epitome des guerres sacrées ( Epitome Bellorum sacrorum) prétend que, quarante-six ans après la destruction de Jérusalem par Vespasien et Titus, les chrétiens obtinrent d’Adrien la permission de bâtir ou plutôt de rebâtir un temple sur le tombeau de leur Dieu et d’enfermer dans la nouvelle cité les autres lieux révérés des chrétiens. Il ajoute que ce temple fut agrandi et réparé par Hélène, mère de Constantin. Quaresmius combat cette opinion, "parce que, dit-il, les fidèles jusqu’au règne de Constantin n’eurent pas la permission d’élever de pareils temples". Le savant religieux oublie qu’avant la persécution de Dioclétien les chrétiens possédaient de nombreuses églises et célébraient publiquement leurs mystères. Lactance et Eusèbe vantent à cette époque la richesse et le bonheur des fidèles.
 
D’autres auteurs dignes de foi, Sozomène dans le second livre de son Histoire, saint Jérôme dans ses Epîtres à Paulin et à Ruffin, Sévère, livre II, Nicéphore, livre XVIII, et Eusèbe dans la Vie de Constantin, nous apprennent que les païens entourèrent d’un mur les saints lieux ; qu’ils élevèrent sur le tombeau de Jésus-Christ une statue à Jupiter et une autre statue à Vénus sur le Calvaire ; qu’ils consacrèrent un bois à Adonis sur le berceau du Sauveur. Ces témoignages démontrent également l’antiquité du vrai culte à Jérusalem par la profanation même des lieux sacrés, et prouvent que les chrétiens avaient des sanctuaires dans ces lieux.
 
Quoi qu’il en soit, la fondation de l’église du Saint-Sépulcre remonte au moins au règne de Constantin, il nous reste une lettre de ce prince, qui ordonne à Macaire, évêque de Jérusalem, d’élever une église sur le lieu où s’accomplit le grand mystère du salut. Eusèbe nous a conservé cette lettre. L’évêque de Césarée fait ensuite la description de l’église nouvelle, dont la dédicace dura huit jours. Si le récit d’Eusèbe avait besoin d’être appuyé par des témoignages étrangers, on aurait ceux de Cyrille, évêque de Jérusalem ( Catéch., 1-10-13), de Théodoret, et même de l’Itinéraire de Bordeaux à Jérusalem, en 333 : Ibidem, jussu Constantini imperatoris, basilica facta est mirae pulchritudinis.
 
Cette église fut ravagée par Cosroès II, roi de Perse, environ trois siècles après qu’elle eut été bâtie par Constantin. Héraclius reconquit la vraie croix, et Modeste, évêque de Jérusalem, rétablit l’église du Saint-Sépulcre. Quelque temps après, le calife Omar s’empara de Jérusalem, mais il laissa aux chrétiens le libre exercice de leur culte. Vers l’an 1009, Hequem ou Hakem, qui régnait en Égypte, porta la désolation au tombeau de Jésus-Christ. Les uns veulent que la mère de ce prince, qui était chrétienne, ait fait encore relever les murs de l’église abattue ; les autres disent que le fils du calife d’Égypte, à la sollicitation de l’empereur Argyropile, permit aux fidèles d’enfermer les saints lieux dans un monument nouveau. Mais comme à l’époque du règne de Hakem les chrétiens de Jérusalem n’étaient ni assez riches ni assez habiles pour bâtir l’édifice qui couvre aujourd’hui le Calvaire ; on prétend que Marie, femme de Hakem et mère du nouveau calife, en fit les frais, et qu’elle fut aidée dans cette pieuse entreprise par Constantin Monomaque ; comme, malgré un passage très suspect de Guillaume de Tyr, rien n’indique que les croisés aient fait construire à Jérusalem une église du Saint-Sépulcre, il est probable que l’église fondée par Constantin a toujours subsisté telle qu’elle est, du moins quant aux murailles du bâtiment. La seule inspection de l’architecture de ce bâtiment suffirait pour démontrer la vérité de ce que j’avance.
 
Les croisés s’étant emparés de Jérusalem, le 15 juillet 1099, arrachèrent le tombeau de Jésus-Christ des mains des infidèles. Il demeura quatre-vingt-huit ans sous la puissance des successeurs de Godefroy de Bouillon. Lorsque Jérusalem retomba sous le joug musulman, les Syriens rachetèrent à prix d’or l’église du Saint-Sépulcre, et des moines vinrent défendre avec leurs prières des lieux inutilement confiés aux armes des rois : c’est ainsi qu’à travers mille révolutions la foi des premiers chrétiens nous avait conservé un temple qu’il était donné à notre siècle de voir périr.
 
Les premiers voyageurs étaient bien heureux ; ils n’étaient point obligés d’entrer dans toutes ces critiques : premièrement, parce qu’ils trouvaient dans leurs lecteurs la religion qui ne dispute jamais avec la vérité ; secondement, parce que tout le monde était persuadé que le seul moyen de voir un pays tel qu’il est, c’est de le voir avec ses traditions et ses souvenirs. C’est en effet la Bible et l’Evangile à la main que l’on doit parcourir la Terre Sainte. Si l’on veut y porter un esprit de contention et de chicane, la Judée ne vaut pas la peine qu’on l’aille chercher si loin. Que dirait-on d’un homme qui, parcourant la Grèce et l’Italie, ne s’occuperait qu’à contredire Homère et Virgile ? Voilà pourtant comme on voyage aujourd’hui : effet sensible de notre amour-propre, qui veut nous faire passer pour habiles en nous rendant dédaigneux.
 
Les lecteurs chrétiens demanderont peut-être à présent quels furent les sentiments que j’éprouvai en entrant dans ce lieu redoutable.

 

Chateaubriand, Itinéraire de Paris à Jérusalem, Quatrième partie : Voyage de Jérusalem

 

Tombeau du Christ au Saint Sépulcre, 1890

Tombeau du Christ au Saint Sépulcre, 1890 

" L’intérieur du catafalque offre un tombeau de marbre blanc tort simple, appuyé d’un côté au mur du monument, et servant d’autel aux religieux catholiques : c’est le tombeau de Jésus-Christ."

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