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"Je vous donne un commandement nouveau : c'est de vous aimer les uns les autres.

 

Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres.

 

Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c'est l'amour que vous aurez les uns pour les autres."

 

Evangile de Jésus-Christ selon  saint Jean 

   

 

Pentecôte

" Le Défenseur, l'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit."

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean  

 

   

 

 El Papa es argentino. Jorge Bergoglio                 

Saint Père François

 

 

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1er mai 2011 Béatification de Jean-Paul II

Béatification du Serviteur de Dieu Jean-Paul II

 

 

  Béatification du Père Popieluszko

beatification Mass, in Warsaw, Poland

à Varsovie, 6 juin 2010, Dimanche du Corps et du Sang du Christ

 

 

presidential palace in Warsaw

Varsovie 2010

 

 

Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre
Sanctuaire de l'Adoration Eucharistique et de la Miséricorde Divine

La miséricorde de Dieu est comme un torrent débordé. Elle entraîne les cœurs sur son passage.
(Saint Curé d'Ars)
 

 


Le côté du Christ a été transpercé et tout le mystère de Dieu sort de là. C’est tout le mystère de Dieu qui aime, qui se livre jusqu’au bout, qui se donne jusqu’au bout. C’est le don le plus absolu qui soit. Le don du mystère trinitaire est le cœur ouvert. Ce n’est pas une image, c’est une réalité. C’est la réalité la plus profonde qui soit, la réalité de l’amour.
Père Marie-Joseph Le Guillou




Dans le cœur transpercé
de Jésus sont unis
le Royaume du Ciel
et la terre d'ici-bas
la source de la vie
pour nous se trouve là.

Ce cœur est cœur divin
Cœur de la Trinité
centre de convergence
de tous les cœur humains
il nous donne la vie
de la Divinité.


Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix
(Edith Stein)



Le Sacré-Cœur représente toutes les puissances d'aimer, divines et humaines, qui sont en Notre-Seigneur.
Père Marie-Eugène de l'Enfant Jésus

 



feuille d'annonces de la Basilique du Sacré-Coeur de Montmartre

 

 

 

 

 

 

 

     

The Cambrai Madonna

Notre Dame de Grâce

Cathédrale de Cambrai

 

 

 

Cathédrale Notre Dame de Paris 

   

Ordinations du samedi 27 juin 2009 à Notre Dame de Paris


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Magnificat

     



Solennité de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie à Notre-Dame de Paris


NOTRE DAME DES VICTOIRES

Notre-Dame des Victoires




... ma vocation, enfin je l’ai trouvée, ma vocation, c’est l’Amour !

 

 

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Voyages de Benoît XVI

 

SAINT PIERRE ET SAINT ANDRÉ

Saint Pierre et Saint André

 

BENOÎT XVI à CHYPRE 

 

Benedict XVI and Cypriot Archbishop Chrysostomos, Church of 

Salutation avec l'Archevêque Chrysostomos à l'église d' Agia Kyriaki Chrysopolitissa de Paphos, le vendredi 4 juin 2010

 

     

 

Benoît XVI en Terre Sainte  


 

Visite au chef de l'Etat, M. Shimon Peres
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Visite au mémorial de la Shoah, Yad Vashem




 






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Vicariat hébréhophone en Israël

 


 

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Patriarcat latin de Jérusalem

 

               


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SALVE REGINA

8 juillet 2012 7 08 /07 /juillet /2012 04:00

Le jour du sabbat, il se mit à enseigner dans la synagogue. Les nombreux auditeurs, frappés d'étonnement, disaient :

" D'où cela lui vient-il ? Quelle est cette sagesse qui lui a été donnée, et ces grands miracles qui se réalisent par ses mains ? N'est-il pas le charpentier, le fils de Marie, et le frère de Jacques, de José, de Jude et de Simon ? Ses soeurs ne sont-elles pas ici chez nous ?"

Et ils étaient profondément choqués à cause de lui.


Jésus leur disait : " Un prophète n'est méprisé que dans son pays, sa famille et sa propre maison. "


Et là il ne pouvait accomplir aucun miracle ; il guérit seulement quelques malades en leur imposant les mains.

Il s'étonna de leur manque de foi.

 

Alors il parcourait les villages d'alentour en enseignant.

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc

 

Christ Sauveur, Le Greco

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7 juillet 2012 6 07 /07 /juillet /2012 11:00

 La baie de Saint-Malo

La baie de Saint-Malo

 

Remparts de Saint-Malo

Remparts de Saint-Malo

 

Remparts de la ville de Saint-Malo

Remparts de la ville de Saint-Malo

 

Le Grand Bé à Saint-Malo 

Le Grand Bé à Saint-Malo

 

Le tombeau de Châteaubriand au Grand Bé de Saint-Malo

Le tombeau de Châteaubriand au Grand Bé de Saint-Malo

 

Les remparts de Saint-Malo

Les remparts de Saint-Malo

 

Eglise de Varengeville

Eglise de Varengeville

 

Porte de la ferme du château d'Ango

Porte de la ferme du château d'Ango

 

Intérieur du manoir d'Ango à Varengeville

Intérieur du manoir d'Ango à Varengeville

 

Arcades du château d'Ango

Arcades du château d'Ango

 

Les falaises d'Etretat

Les falaises d'Etretat

 

Exposition Eugène Isabey (1803-1886) Par les ruelles et par les grèves, Musée du Louvre, du 5 Juillet au 17 Septembre 2012 

 

 

> toutes les images sur Joconde : Portail des collections des musées de France

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6 juillet 2012 5 06 /07 /juillet /2012 18:30
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6 juillet 2012 5 06 /07 /juillet /2012 11:30

Tels sont les événements qui se pressent en notre siècle ; passons maintenant en Angleterre : un spectacle non moins merveilleux nous y attend.

 

Tout le monde aujourd'hui est forcé de convenir que l'oracle du sublime Joseph de Maistre, sur la Grande-Bretagne, est au moment de s'accomplir. C'est ici le lieu de rappeler, avec Joseph de Maistre, les vers de Dryden, sur le caractère de l'Église anglicane : "Elle n'est pas l'épouse légitime, mais c'est la maîtresse d'un Roi ; et quoique fille évidente de Calvin, elle n'a point la mine effrontée de ses sœurs. Levant la tête d'un air majestueux, elle prononce assez distinctement les noms de Pères, de Conciles, de Chefs de l'Église : sa main porte la crosse avec aisance ; elle parle sérieusement de sa noblesse ; et sous le masque d'une mitre isolée et rebelle, elle a su conserver on ne sait quel reste de grâce antique, vénérable débris d'une dignité qui n'est plus." (Dryden. The hind and the Panther.)

 

Le règne de Dieu et de son Église approche pour l'Ile des Saints. Or, nous l'affirmons tout d'abord, la cause principale de ce retour à l'antique foi, de cette dissolution du protestantisme anglican, tandis que le presbytérianisme, le méthodisme tiennent encore, n'est pour ainsi dire que le développement de l'élément liturgique que la plus heureuse inconséquence avait conservé au sein de l’Église-établie. Son calendrier, où figurent encore les saints, ses livres d'offices presque toujours traduits littéralement sur ceux de l'Église romaine, ses habits sacerdotaux, ses ornements pontificaux retenus dans leur forme catholique, ses cathédrales et autres édifices religieux conservés, restaurés, entretenus avec un soin pour ainsi dire filial, etc. ; toutes ces choses n'étaient pas de simples anomalies ; il fallait y voir les indices d'une réaction future. Quand on pense que longtemps avant la fin du XVIIe siècle, deux anglicans, Dugdale et Dodsworth, publiaient le Monasticon Anglicanum, préludant ainsi, longtemps à l'avance, aux travaux que les catholiques eux-mêmes entreprendraient pour mettre en lumière les grandeurs et les bienfaits du monasticisme ; quand on se rappelle la faveur avec laquelle cette publication fut accueillie en Angleterre, et le zèle avec lequel tous les ordres de la société, même les acquéreurs des biens monastiques, s'offrirent à subvenir aux frais des nombreuses gravures qui enrichissent l'ouvrage, sans autre but que de conserver le souvenir des antiques merveilles de l'architecture papiste ; il est facile de comprendre que du moment où de mesquins et cruels préjugés viendront à disparaître, cette nation devra se précipiter avidement dans la vérité antique et grandiose du catholicisme.

 

C'est déjà ce qui arrive aujourd'hui ; d'abord, les conversions individuelles ont augmenté dans une proportion toujours croissante, au point d'arracher un cri d'alarme à l'anglicanisme ; mais bientôt la brèche s'est agrandie ; la profonde et large blessure faite à l'Église de Henri VIII et d'Elisabeth, a apparu plus désespérée encore qu'on ne l'aurait cru ; et qui la guérirait, cette blessure, maintenant que la défection est déclarée dans le camp même de ces docteurs d'Oxford, auxquels semblait être dévolue la défense de l’Église-établie ? Déjà le papisme triomphant les décime chaque jour, et ceux qui ne se rendent pas extérieurement à lui préparent, sans le vouloir, un retour plus universel encore, en publiant ces fameux Traités sur le temps présent qui, sous le prétexte d'arrêter le mouvement catholique par des concessions modérées, ne font autre chose que l'accélérer. Or, c'est principalement sur les choses de la Liturgie que les disciples du docteur Pusey conviennent qu'il est utile d'abonder dans le sens des usages catholiques ; le culte anglican, si pompeux déjà comparé à celui des calvinistes, leur semble encore trop nu et trop froid. Ils ont vu dans la tradition des Pères de l'Eglise, dont l'autorité est déjà réelle pour eux, ils y ont vu que plusieurs des cérémonies papistes remontent au berceau du christianisme ; ils songent à les rétablir. Un vague besoin de la présence réelle les travaille ; en attendant, il leur faut des images saintes, et les reliques ne tarderont pas à devenir l'objet de leur dévotion. Bien plus, ils en sont venus jusqu'à comprendre la nécessité de la prière canoniale ; ils parlent de rétablir la récitation de l'office divin ; plusieurs même l'ont déjà ostensiblement reprise, et voici les étonnantes paroles qui leur échappent sur le Bréviaire romain, si odieux pourtant aux hérétiques et si imprudemment repoussé par plusieurs catholiques : c'est un des Traités pour le temps présent que nous allons citer (Tome III, paragraphe 73. Du Bréviaire romain considéré comme renfermant l'essence du culte de prière de l'Église catholique. Cette dissertation n'a pas moins de 207 pages.).

 

" Le service de prières du bréviaire est d'une telle excellence et d'une telle beauté, que si les controversistes romains étaient assez avisés pour le présenter aux protestants comme le livre de prières de leur Église, ils produiraient infailliblement sur l'esprit de tout dissident non prévenu un préjugé en leur faveur. Nous essayerons donc d'arracher cette arme aux mains de nos adversaires ; nous la leur avons abandonnée autrefois, comme bien d'autres trésors qui nous appartiennent aussi bien qu'à eux, et nous n'avons garde de penser que, nos droits étant ce qu'ils sont, on puisse nous reprocher d'emprunter chez nos adversaires ce que nous n'avons perdu que par mégarde."

 

L'auteur de la dissertation que nous venons de citer, après plusieurs aveux dans lesquels la plus noble franchise se montre souvent en lutte avec un reste de morgue protestante, trace une courte histoire du Bréviaire romain, dans laquelle il dit expressément que, quant aux parties principales, ce bréviaire est aussi ancien que le christianisme lui-même. Parlant de la réforme liturgique de saint Grégoire VII, au XIe siècle, il dit : "Grégoire VII n'a fait que restaurer et adapter plus parfaitement aux églises le service de prières du bréviaire, en sorte que, dans sa forme actuelle, tant pour la distribution des heures que dans sa substance, il n'est autre chose que la continuation d'un système de prière qui date des temps apostoliques."

 

Le docteur anglican traite ensuite du fond et de la forme du bréviaire, et les détails qu'il donne font voir qu'il n'a pas craint d'approfondir la matière, et que c'est avec une entière connaissance de cause qu'il relève le mérite du livre des prières papistes. Il commence par une analyse du service hebdomadaire Psalterium per hebdomadam. Il passe ensuite au détail de l'office du dimanche, et donne en entier, pour exemple, l'office du IVe dimanche après la Pentecôte. De là, descendant à l'office férial, il produit celui du lundi de la première semaine de l'Avent. Le service de prières d'un jour de fête est représenté par l'office de la Transfiguration. Il n'est pas jusqu'à l'office d'un saint qui ne soit analysé en détail par l'auteur, et, à l'appui de son exposé, il donne l'office de saint Laurent.

 

Enfin, et ce n'est pas la partie la moins curieuse de cette dissertation, l'auteur, dans une sixième section, après avoir exprimé le vœu de voir l'Eglise anglicane adopter, pour célébrer la mémoire de ses saints, la forme du Bréviaire romain, rédige à l'avance l'office de Thomas Ken, évêque de Bath, mort en 1710, et place sa fête au 21 mars. Nous renvoyons cette pièce curieuse dans les notes du présent chapitre. Certes, on devra avouer, après cela, que le mouvement qui pousse l'Angleterre vers le catholicisme est surtout un mouvement liturgique. Terminons par un dernier passage de la même dissertation.

 

" Avant la Réforme, dit encore l'auteur, l'Église observait chaque jour les sept heures du service de la prière, et quelque négligemment, si l'on veut, que ce service fût pratiqué par plusieurs, on ne saurait manquer de reconnaître qu'il a exercé une grande influence sur les esprits, et que sa cessation a laissé des traces encore visibles aujourd'hui. En effet, partout où ce service de prières a été établi, un grand nombre de personnes remplies d'un esprit catholique, n'ont pas seulement écrit sur la prière, mais beaucoup aussi l'ont pratiquée dans leur vie. Au contraire, depuis que cette forme de prières est effacée de la mémoire du peuple, les livres sur la prière sont devenus chez nous une chose rare, et le peu que l'on en rencontrerait encore est dû à des personnes qui ont vivement senti l'obligation où nous sommes de nous donner davantage à la prière. De plus, il est très certain que toute religion, quelque forme qu'elle ait d'ailleurs, si elle n'est pas appuyée sur la dévotion extérieure et sur la prière réglée et commune, doit être nécessairement mauvaise dans son essence."

 

Encore une fois, le royaume de Dieu approche pour une nation au sein de laquelle se répandent de pareilles doctrines, et nous ne pouvons que souhaiter à tous nos frères de France une entière compréhension de ces dernières paroles de notre anglican.

 

Si le progrès des tendances liturgiques accélère la marche de l'Angleterre vers la vérité et l'unité catholiques, il est d'autres contrées où la compression de ces mêmes tendances amène les résultats contraires.

 

DOM GUÉRANGER INSTITUTIONS LITURGIQUES : CHAPITRE XXIV : DE LA LITURGIE AU XIXe SIÈCLE.

 

Salisbury Cathedral from the Bishop's Grounds 

Salisbury Cathedral from the Bishop's Grounds by John Constable, Victoria and Albert Museum, London

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6 juillet 2012 5 06 /07 /juillet /2012 04:15
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5 juillet 2012 4 05 /07 /juillet /2012 11:30

Mais nous sommes loin d'avoir épuisé tous les faits qui nous peuvent faire connaître la situation liturgique de l'Allemagne.

 

Tandis qu'une partie du clergé catholique travaille à détruire l'antique foi, avec ses manifestations les plus essentielles, le protestantisme semble s'ébranler et rendre hommage aux théories catholiques sur la forme religieuse. Déjà, rendant hommage aux avantages de l'unité de communion, les réformés d'Allemagne ont tenté et réalisé, dès l'année 1817, dans la Prusse et le duché de Nassau, une réunion pompeuse du luthéranisme et du calvinisme ; le complément de cette grande mesure devait être une modification liturgique dans un sens toujours moins éloigné des usages catholiques. Le même roi de Prusse, Frédéric-Guillaume III, qui avait préparé la dramatique réunion des luthériens et des calvinistes, s'est donc chargé de pourvoir désormais l'Église réformée d'une Liturgie qui soit à la hauteur de ses destinées futures. Il est vrai de dire que Sa Majesté, loin de pouvoir faire agréer son œuvre par l'universalité de ce qu'elle appelle l'Eglise évangélico-protestante, n'a pas été sans éprouver quelques résistances partielles dans son propre royaume ; mais toujours est-il que cette Liturgie a pour caractère particulier de se rapprocher en plusieurs points des formes catholiques. Non seulement le prince a pris des mesures pour replacer des images dans les temples protestants, mais dans le service divin de la Cène, on trouve déjà une grande partie de notre Messe des Catéchumènes, la Préface, le Sanctus, le Memento des vivants, etc.

 

Ce sont là, sans doute, des faits bien éloquents en faveur de l'importance de l'élément liturgique ; l'aveu qui échappe au royal liturgiste dans la préface de son missel de 1822, ne l'est pas moins. Il en vient jusqu'à faire valoir les avantages de l'uniformité dans le service divin, en la manière qu'avaient osé le faire nos évêques constitutionnels, dans leur conciliabule de 1797. "L'Église évangélique,dit Sa Majesté, doit assurer la stabilité de la société chrétienne, par sa doctrine et sa discipline. Bien que tels ou tels usages religieux ne constituent pas l'essence du culte divin, il faut cependant que l'uniformité dans le culte produise une sorte de conviction générale, et même une tranquille sérénité de conscience, appuyée sur cette douce et consolante pensée que nous adressons Dieu les mêmes louanges, les mêmes actions de grâces les mêmes demandes, les mêmes vœux et les mêmes prières que nos ancêtres dans la foi lui ont adressés depuis plusieurs siècles" (Histoire générale de l’Église, par le Baron Henrion. Tome XIII. page 413.). Certes il faut que l'unité liturgique soit d'une nécessité bien évidente, pour que les schismatiques et les hérétiques eux-mêmes le proclament si haut, en dépit de leur état d’opposition à l’égard de la Mère Église. Nous avons constaté ailleurs le même fait chez les Grecs Melchites ; qui osera donc désormais parmi nous contester un principe auquel toute société religieuse semble se recommander, pour vivre et se perpétuer ?

 

Au milieu de ces phénomènes vraiment remarquables, la littérature protestante de l'Allemagne se montre gravement préoccupée de la science liturgique. Sans parler d'Augusti, auquel nous consacrons ci-après une notice, la matière des rites sacrés est exploitée avec plus ou moins d'érudition par Marheinike, Hildebrand, Schmid, Rechenberg, Rheinwald, Schone, Bohmer, etc., etc. Plût à Dieu que nous pussions compter en France un nombre pareil d'hommes sérieux, se livrant à ces belles études qui furent si florissantes chez nous avant l'innovation antiliturgiste ! Mais ce qui est plus admirable encore, c'est que l'Allemagne protestante ne renferme pas seulement des hommes auxquels la science liturgique est familière, sous le côté de l'archéologie ou de l'esthétique ; elle en possède aussi qui proclament la magnificence et l'onction de nos formules papistes, qui s'en vont recueillant avec amour nos vieilles hymnes, nos proses et nos antiennes séculaires, les publiant avec des commentaires dont, la plupart du temps, l'esprit et la forme sont entièrement catholiques ; bien différents assurément de nous autres Français, qui nous montrons si indifférents à toutes ces richesses de la piété de nos pères, engoués que nous sommes des pastiches de notre Santeul. Nous avons d'utiles leçons à prendre dans la lecture des précieux volumes publiés par Rambach, Daniel, et autres luthériens dont les travaux sont indiqués ci-après.

 

Mais si l'Allemagne protestante semble sous l'empire d'une réaction en faveur de la forme religieuse, il ne faut pas croire pourtant que tous les catholiques partagent les désastreuses théories que M. Keller et une partie notable du clergé cherchent à faire prévaloir. Grâce à Dieu, la plus belle et la plus solennelle protestation est. placée en face même de ces honteuses apostasies. Nulle contrée catholique aujourd'hui ne saurait montrer des hommes plus érudits et en même temps plus intelligents, que l'Allemagne elle-même. Nommer Mœhler, Klee, Gœrres, Windischman, etc. ; et spécialement pour la Liturgie, Binterim, F. X. Schmid, etc., c'est prédire le mouvement d'ascension que ne peuvent manquer de subir les doctrines catholiques dans le pays qui produit de tels hommes. Au.reste, nous ne tarderons pas à dérouler sous les yeux du lecteur la liste magnifique, quoique incomplète, des liturgistes allemands de ce siècle.

 

Disons maintenant un mot du triomphe de l'Eglise catholique dans la cause de Clément-Auguste Droste de Vischering, archevêque de Cologne. Quel cœur catholique n'est ému de reconnaissance et d'admiration pour ce nouvel Athanase, dont le courage indomptable sauve à jamais la foi et la discipline dans l'Église dAllemagne, contraint les puissances du siècle à reculer dans leurs perfides manœuvres, rend le sentiment de leur devoir à des prélats et à des prêtres dont la conscience pactisait avec la trahison, inonde le cœur des fidèles de cette joie et de cette espérance que le sentiment seul du catholicisme peut faire ressentir ? Or la source de cette victoire éclatante, dont les conséquences ne sauraient être comprimées, est la fidélité de Clément-Auguste aux principes de la Liturgie ; comme aussi l'espérance des ennemis de l'Église était dans le renversement de ces mêmes principes. Si donc les traîtreuses théories du congrès de Vienne sont refoulées, si la marche du système qui tendait à produire l'unité germanique au moyen du protestantisme est aujourd'hui en voie de rétrograder, c'est parce que Clément-Auguste, fidèle à la voix du Siège apostolique, ne veut pas qu'une formule de quelques lignes dans le Rituel romain, soit prononcée sur des époux indignes du nom de catholiques, tandis que le roi de Prusse voulait, au contraire, que cette formule sacrée fût prostituée jusqu'à servir d'égide à l'apostasie.

 

Donc, la doctrine, les mœurs, l'Église, tout s'est réfugié, concentré pour l'Allemagne, dans cette question liturgique ; c'est de là que l'hermésianisme est terrassé, parce que le glorieux confesseur dont il a éprouvé les indomptables poursuites est désormais proclamé le sauveur de la foi ; c'est de là que le fébronianisme est confondu, parce que la soumission au pontife romain ne saurait être prêchée plus éloquemment que par la captivité d'un archevêque, si docile au Siège apostolique ; c'est de là que le plus tonnant de tous les anathèmes éclate contre les mariages mixtes, dont la désastreuse multiplication allait à éteindre sous peu d'années la vraie foi dans de vastes provinces, et qui deviennent désormais odieux à tous ceux qui ont gardé dans leur cœur un reste de ce sentiment de nationalité catholique qui ne s'éteint que lentement dans le cœur des enfants de l'Église ; c'est de là enfin que sortira l'affranchissement religieux, non seulement de la Prusse et des provinces rhénanes, mais en général des diverses autres régions de l'Allemagne dans lesquelles les mariages mixtes allaient ruinant la foi de jour en jour, par l'indifférence et trop souvent la complicité des pasteurs.

 

Que maintenant donc les peuples catholiques environnent de leur amour ces livres de la Liturgie qui renferment ainsi le salut de la foi, et qu'on ne peut mépriser sans mettre en péril le dépôt tout entier de la révélation de Jésus-Christ. Dieu donne toujours en leur temps ces sortes de manifestations, et il se plaît souvent à confondre l'irréflexion des hommes de peu de foi, en montrant que, dans l'Eglise, ce qui paraît moindre importe néanmoins tellement à l'ensemble, que cet ensemble périt du moment qu'une main profane touche à ces parties qu'un œil superficiel a jugées secondaires. Ainsi, Martin Luther aura enlevé l'Allemagne au vrai christianisme, en prêchant contre les Indulgences ; Clément-Auguste la rattache à l'Église véritable, en maintenant, au prix de sa liberté et de son sang, s'il le faut, la sainte franchise du rituel aux mains de ses prêtres.

 

Tels sont les événements qui se pressent en notre siècle ; passons maintenant en Angleterre : un spectacle non moins merveilleux nous y attend.

 

DOM GUÉRANGER INSTITUTIONS LITURGIQUES : CHAPITRE XXIV : DE LA LITURGIE AU XIXe SIÈCLE.

 

Ville médievale près de l'eau

Ville médievale près de l'eau, Karl Friedrich Schinkel

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4 juillet 2012 3 04 /07 /juillet /2012 11:30

Considérons maintenant l'état de la Liturgie dans les différentes parties du monde chrétien, au XIXe siècle.

 

L'unité romaine a régné sans partage, durant les quarante premières années de ce siècle, dans l'Italie, où les semences implantées par Ricci, sans être détruites, peut-être, n'ont plus rien produit à la surface ; dans l'Espagne et le Portugal, auxquels il faut joindre les nombreuses églises fondées autrefois dans les deux Indes par ces royaumes ; dans la Belgique, la Suisse, et on pourrait même ajouter l'Allemagne, s'il n'y avait de changements liturgiques que ceux dont les livres du chœur et de l'autel portent la trace. Mais ce dernier pays est aujourd'hui le théâtre des plus graves événements dans les choses du culte divin, nous devons les signaler au lecteur ; nous traiterons ensuite de la Liturgie en Angleterre, et dans les pays soumis à la Russie.

 

On se rappelle ce que nous avons raconté au chapitre précédent sur les tentatives antiliturgistes de Joseph II, si bien secondées par cette portion du clergé dont Jérôme de Collorédo, archevêque de Salzbourg, se montra l'organe dans la fameuse Instruction pastorale de 1782. Depuis lors, la plaie s'est étendue, et les sophismes impies du fébronianisme ayant miné la notion de l'Église, l'hermésianisme s'est présenté pour en finir avec le christianisme lui-même. Malheureusement, l'un et l'autre ont été favorablement accueillis par une portion notable du clergé catholique de l'Allemagne, dans la Prusse, la Bohême, le Wurtemberg, le duché de Bade, et jusque dans la Bavière et l'Autriche. Bientôt, les exigences du culte extérieur sont devenues de plus en plus à charge à ces hommes légers de croyance, qu'on voit tous les jours s'associer complaisamment aux projets des gouvernements, dans le but d'étouffer jusqu'aux dernières étincelles de la foi qui, par le plus étonnant prodige, survit encore dans le cœur des peuples, à la secrète apostasie des pasteurs.

 

Mais, ainsi que nous l'avons déjà remarqué, l'esprit antiliturgiste a pris en Allemagne d'autres allures qu'en France, et il s'est bien gardé de perdre son temps à falsifier des bréviaires. Au siècle dernier, le pouvoir séculier, par l'autorité de Joseph II, avait pris l'initiative en procédant par voie d'ordonnances et d'édits ; maintenant, c'est le clergé qui se met à l'œuvre, et ses opérations ne sont ni moins habiles, ni moins efficaces.

 

Une comparaison entre nos jansénistes de France et les fébroniens et les hermésiens d'Allemagne, quant à la manière d'entendre la réforme liturgique, nous aidera à constater le chemin que ces derniers ont déjà fait vers le protestantisme.

 

Les nôtres, pour flatter la lâcheté et l'indévotion des clercs, osèrent composer des traités spéciaux où ils présentaient comme un appât la diminution de la somme des prières ecclésiastiques ; les antiliturgistes allemands ont franchi le pas, et la récitation des Heures canoniales est désormais regardée, par une portion considérable du clergé d'outre-Rhin, comme une pratique tombée en désuétude, et son obligation comme de nulle valeur pour la conscience.

 

Nos jansénistes ont déclamé en cent manières contre la, piété extérieure, contre le luxe des cérémonies qui, disaient-ils, ne servent qu'à soumettre la religion aux sens ; les antiliturgistes allemands en sont venus à supprimer la plupart des cérémonies, et déjà bon nombre d'entre eux, s'affranchissent du devoir de revêtir les habits sacerdotaux pour monter à l'autel, et célèbrent la messe avec les vêtements plus ou moins profanes dont ils se trouvent pour le moment revêtus.

 

Nos jansénistes, par tous les mouvements qu'ils se sont donnés pour répandre les traductions en langue vulgaire de la Bible, du missel et des formules liturgiques, trahissaient leurs penchants calvinistes ; aujourd'hui, les églises catholiques d'Allemagne retentissent de cantiques en langue vulgaire qui, la plupart du temps, n'offrent pas même la traduction des prières ou des chants d'Église.

 

Nos jansénistes mirent la main sur les livres liturgiques et trouvèrent moyen d'y faire pénétrer la quintessence de leurs idées, et, quand ils ne le purent faire aisément, ils surent du moins faire disparaître de ces livres, sous divers prétextes, ce qui leur était le plus odieux. Il est vrai qu'un reste de pudeur, ou, si l'on aime mieux, de prudence, les obligea de conserver le cadre primitif et de laisser subsister les principales parties des anciennes formes, surtout en ce qui concerne l'administration des sacrements. Le clergé allemand de nos jours a aussi ses faiseurs, et la presse est inondée de leurs utopies liturgiques pour la réforme des cérémonies de la messe, des sacrements, des sépultures, des bénédictions. En tête de cette cohorte d'antiliturgistes, il est juste de compter le fameux Wassemberg, vicaire capitulaire de Constance, qui a été refusé par Grégoire XVI pour l'évêché de cette ville, mais qui, en revanche, a donné d'énergiques preuves de son attachement à la doctrine du second de nos Quatre Articles de 1682, par la publication d'une trop fameuse Histoire des Conciles de Constance et de Bâle. Après lui, mais dignes de lui faire escorte, apparaissent Winter, Busch, Selmar, Grosbock, Brand, Schwarzel, Hirscher, etc., dont les œuvres sont jugées avec une grande modération par le docte et pieux F. X. Schmid, dans sa Liturgique, lorsqu'il se contente de dire que, d'une part, ils ont été trop loin, et que de l'autre ils ont complètement méconnu l'esprit du culte (Liturgik der christkatholisclien Religion. Éditionde 1840, tome I, page 82.).

 

Nos antiliturgistes français s'étaient appliqués à rendre plus rare la célébration de la messe, produisant pour motif la grande pureté qu'on doit apporter à l'autel. Ceux d'Allemagne entrent dans le même système ; mais les raisons ascétiques qui n'étaient qu'un prétexte dans les adeptes avancés de l'école de Port-Royal n'y sont pour rien ; c'est tout simplement pour fuir un assujettissement inutile, que ces prêtres dégénérés s'abstiennent de la célébration des saints Mystères, hors les jours de dimanches et de fêtes ; encore les voit-on disserter dans des écrits et des conférences, en présence du public, sur la quantité de nourriture qu'un prêtre catholique peut se permettre avant de monter à l'autel. Sans doute, ces choses font horreur : mais pour être ignorées de quelques-uns de nos lecteurs, elles n'en sont pas moins patentes sous le soleil.

 

Mais allons jusqu'au bout : durant la persécution française, quand les lois eurent cessé de prêter aux dispositions canoniques l'appui de la force matérielle, on vit un grand nombre de prêtres abjurer leur saint état et contracter des mariages sacrilèges : dans quels rangs se recrutèrent ces apostats ? Tout le monde sait que ceux dont la défection fit le plus grand scandale, étaient précisément des hommes liés au parti janséniste, membres des congrégations qui avaient le plus sacrifié aux nouveautés antiliturgistes, fauteurs et même auteurs de ces nouveautés. Or, voici que dans cette partie du clergé allemand dont nous venons de signaler les tendances, de nombreuses voix s'élèvent pour demander l'abolition du célibat ecclésiastique ; et d'où vient cela ? C'est qu'il n'y a point de dégradation dans laquelle ne puisse et ne doive tomber le prêtre isolé, par des doctrines perverses, de ce centre apostolique d'où viennent la lumière et la vie, sevré du devoir et de l'usage de la prière de chaque jour et de chaque heure, séparé de cet autel dont la sainte familiarité est le premier motif de la continence sacerdotale. Assurément, il ne faut pas être bien profond, ni bien clairvoyant, pour avoir compris que le mariage des prêtres est la cause unique pour laquelle la célébration journalière de la messe n'a pu s'établir dans l'Église d'Orient.

 

Afin de mettre dans tout son jour la situation de l’Eglise d'Allemagne, quant à la Liturgie, il est bon de produire quelques extraits d'un document récent et authentique; c'est la fameuse ordonnance qu'a publiée, il y a environ deux ans, l'évêque de Rottembourg ; on la trouve en entier au Catholique de Spire (1839. Mai et mois suivants.). Nous allons en faire connaître les principales dispositions.

 

M. Jean-Baptiste de Keller, évêque de Rottembourg, n'assume point, il est vrai, la responsabilité de tous les excès que nous venons de signaler ; sa marche est administrative, et partant aussi prudente et aussi réservée qu'il est possible ; mais on n'y reconnaît que mieux l'existence du dangereux système à l'aide duquel les antiliturgistes d'Allemagne ont résolu de protestantiser le catholicisme. M. de Keller a enchéri sur Ricci dans la même proportion que ce dernier sur nos antiliturgistes français.

 

Dans cette trop fameuse ordonnance, le prélat semble préoccupé, comme les novateurs de France et d'Italie, de la réforme du bréviaire. Sans oser proposer non plus la suppression des Heures canoniales, il établit des dispositions propres à détruire totalement l'ancienne Liturgie. Les psaumes des vêpres devront se chanter en allemand ; encore cette psalmodie pourra-t-elle être remplacée par tout autre exercice religieux, au jugement du curé. On découvre encore la prédilection de l'évêque pour la langue vulgaire, dans l'article où il annonce une revision du rituel, il déclare l'intention d'y introduire des formules en langue allemande, conformément au besoin des temps.

 

Pour réformer les tendances papistes vers la communion et la dévotion au saint Sacrement, le prélat décrète qu'on n'administrera plus l'eucharistie hors la messe ; que toutes les autres églises demeureront fermées durant la messe de paroisse ; que la première communion ne se fera point avant l'âge de quatorze ans ; qu'on ne célébrera plus de messe aux jours ouvrables, dans les autres églises, après celle qui se dira à la paroisse. Pour abolir, autant que possible, l'usage de la fréquente communion, les curés n'administreront point le sacrement de pénitence individuellement ; mais ils partageront leurs paroissiens en catégories qu'ils admettront successivement à des époques déterminées.

 

On n'exposera le saint Sacrement que six jours l'année, hors l'octave de la Fête-Dieu ; encore cette exposition ne pourra-t-elle avoir lieu que l'après-midi.

 

Sur les fêtes, le prélat décrète les dispositions suivantes : la messe de Minuit est abolie ; on ne pourra commencer à célébrer la messe, le jour de Noël, avant cinq heures du matin. Aux jours de fêtes supprimées, on ne tolérera aucun service divin dans les églises ; les curés ne pourront même pas transporter à ces jours des dévotions particulières qui seraient capables de fournir au peuple le prétexte de se dispenser de ses travaux. On ne pourra ni annoncer ces fêtes, ni les sonner, ni allumer un plus grand nombre de cierges aux messes basses que l'évêque veut bien encore tolérer. En revanche, la fête du roi est déclarée fête de l'Eglise.

 

Les processions ne sont pas plus ménagées par le prélat. Celles de saint Marc et des Rogations devront sortir à cinq heures du matin et être rentrées à huit, soi-disant pour éviter la dissipation, mais en réalité pour les rendre inaccessibles au grand nombre des fidèles ; encore M. de Keller a-t-il bien soin d'ajouter qu'on pourra commuer ces processions en une prière faite dans l'intérieur de l'église, avec l'agrément de l'évêque. La procession de la Fête-Dieu est maintenue aux conditions suivantes : On évitera la pompe ; on ne fera entendre que des chants en langue allemande, et il devra y avoir une prédication à chaque station. La procession du jour de l'octave ne sortira pas de l'église.

 

Les bénédictions, cette partie si essentielle du catholicisme, sont réduites à sept, parmi lesquelles on veut bien conserver celle de l'eau. Les autres, bien qu'elles soient dans le rituel, sont abolies. Il est recommandé aux pasteurs de veiller à ce que le peuple n'attribue pas, aux bénédictions même conservées, une vertu qu'elles n'ont pas.

 

Les saintes images sont poursuivies avec une rigueur pareille. La coutume populaire de les habiller est supprimée, comme un scandale : le clergé devra combattre de toutes ses forces le préjugé qui attribuerait une vertu spéciale à quelques-unes d'entre elles. On n'exposera plus les saintes reliques désormais, ni on ne les portera en procession: mais on les tiendra renfermées. On fera disparaître des églises les ex-voto, et on ne souffrira pas qu'on en replace de nouveaux. Les représentations de la crèche et du tombeau, qui sont en usage en Allemagne, à Noël et dans la Semaine sainte, sont abolies, ainsi que celle du mystère de l'Ascension, non moins chère au peuple.

 

On ne distinguera plus dans les cimetières la place des enfants morts sans baptême, ou autres non baptisés, de celle des chrétiens. Les chants des funérailles seront en langue vulgaire, et au décès de chaque catholique, les parents ne pourront obtenir que trois messes au plus, et un anniversaire. Les enfants morts avant la première communion n'auront point droit à ces prières. Oh a vu plus haut que la première communion était différée jusqu'à l'âge de quatorze ans.

 

Les confréries excitent aussi la sollicitude du prélat. Toutes sont supprimées, à l'exception d'une seule par paroisse, et pour empêcher les fidèles d'en fréquenter plusieurs, la fête patronale de toutes est fixée au même jour.

 

Les curés devront s'opposer de toutes leurs forces au concours des pèlerinages ; il n'y aura pas de messes dans les chapelles qui sont le but de ces pieux voyages, hors celle du chapelain qui s'y trouverait par hasard attaché. Il y aura défense d'y entendre les confessions, dans la crainte que les fidèles n'y veuillent communier, et la chapelle devra être fermée continuellement, hors le temps de la messe. S'il se trouve d'autres chapelles sur les paroisses, on les détruira, et les fondations qui y sont attachées seront transportées dans les églises paroissiales.

 

Telles sont les principales dispositions de l'ordonnance de l'évêque de Rottembourg, qui entend bien ne procéder dans tout ceci que d'après les principes les plus sains du christianisme le mieux compris et le plus dégagé des superfétations romaines. Il va sans dire que la morale prêchée à propos de ces innovations, est la plus rigoriste et la plus sèche, ainsi qu'il arrive toujours chez ceux qui ont à se faire pardonner leur relâchement sur les choses de la foi et de la piété. Néanmoins, il ne suffit pas, pour rendre religieuse et morale une population catholique, de supprimer les fêtes et les dévotions, sous prétexte qu'on interdira en même temps les danses aux jours de dimanches ; les yeux et l'imagination des peuples demanderont d'autres spectacles, et l'oisiveté engendrera bientôt tous les désordres.

 

Mais nous sommes loin d'avoir épuisé tous les faits qui nous peuvent faire connaître la situation liturgique de l'Allemagne.

 

DOM GUÉRANGER INSTITUTIONS LITURGIQUES : CHAPITRE XXIV : DE LA LITURGIE AU XIXe SIÈCLE.

 

Cathédrale en hiver, Ernst Ferdinand Oehme, Gemäldegalerie Dresden

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