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"Je vous donne un commandement nouveau : c'est de vous aimer les uns les autres.

 

Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres.

 

Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c'est l'amour que vous aurez les uns pour les autres."

 

Evangile de Jésus-Christ selon  saint Jean 

   

 

Pentecôte

" Le Défenseur, l'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit."

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean  

 

   

 

 El Papa es argentino. Jorge Bergoglio                 

Saint Père François

 

 

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1er mai 2011 Béatification de Jean-Paul II

Béatification du Serviteur de Dieu Jean-Paul II

 

 

  Béatification du Père Popieluszko

beatification Mass, in Warsaw, Poland

à Varsovie, 6 juin 2010, Dimanche du Corps et du Sang du Christ

 

 

presidential palace in Warsaw

Varsovie 2010

 

 

Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre
Sanctuaire de l'Adoration Eucharistique et de la Miséricorde Divine

La miséricorde de Dieu est comme un torrent débordé. Elle entraîne les cœurs sur son passage.
(Saint Curé d'Ars)
 

 


Le côté du Christ a été transpercé et tout le mystère de Dieu sort de là. C’est tout le mystère de Dieu qui aime, qui se livre jusqu’au bout, qui se donne jusqu’au bout. C’est le don le plus absolu qui soit. Le don du mystère trinitaire est le cœur ouvert. Ce n’est pas une image, c’est une réalité. C’est la réalité la plus profonde qui soit, la réalité de l’amour.
Père Marie-Joseph Le Guillou




Dans le cœur transpercé
de Jésus sont unis
le Royaume du Ciel
et la terre d'ici-bas
la source de la vie
pour nous se trouve là.

Ce cœur est cœur divin
Cœur de la Trinité
centre de convergence
de tous les cœur humains
il nous donne la vie
de la Divinité.


Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix
(Edith Stein)



Le Sacré-Cœur représente toutes les puissances d'aimer, divines et humaines, qui sont en Notre-Seigneur.
Père Marie-Eugène de l'Enfant Jésus

 



feuille d'annonces de la Basilique du Sacré-Coeur de Montmartre

 

 

 

 

 

 

 

     

The Cambrai Madonna

Notre Dame de Grâce

Cathédrale de Cambrai

 

 

 

Cathédrale Notre Dame de Paris 

   

Ordinations du samedi 27 juin 2009 à Notre Dame de Paris


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Solennité de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie à Notre-Dame de Paris


NOTRE DAME DES VICTOIRES

Notre-Dame des Victoires




... ma vocation, enfin je l’ai trouvée, ma vocation, c’est l’Amour !

 

 

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Voyages de Benoît XVI

 

SAINT PIERRE ET SAINT ANDRÉ

Saint Pierre et Saint André

 

BENOÎT XVI à CHYPRE 

 

Benedict XVI and Cypriot Archbishop Chrysostomos, Church of 

Salutation avec l'Archevêque Chrysostomos à l'église d' Agia Kyriaki Chrysopolitissa de Paphos, le vendredi 4 juin 2010

 

     

 

Benoît XVI en Terre Sainte  


 

Visite au chef de l'Etat, M. Shimon Peres
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Visite au mémorial de la Shoah, Yad Vashem




 






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Vicariat hébréhophone en Israël

 


 

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SALVE REGINA

13 février 2015 5 13 /02 /février /2015 04:50

Voyez cet homme qui descend de ces hauteurs brûlantes. Ses mains soutiennent une table de pierre sur sa poitrine, son front est orné de deux rayons de feu, son visage resplendit des gloires du Seigneur, la terreur de Jéhovah le précède : à l’horizon se déploie la chaîne du Liban avec ses éternelles neiges et ses cèdres fuyant dans le ciel. Prosternée au pied de la montagne, la postérité de Jacob se voile la tête, dans la crainte de voir Dieu et de mourir. Cependant les tonnerres se taisent, et voici venir une voix :

 

Ecoute, ô toi Israël, moi Jéhovah, ton Dieu, qui t’ai tiré de la terre de Mitzraïm, de la maison de servitude.

1. — Il ne sera point à toi d’autres Dieux devant ma face.

2. — Tu ne te feras point d’idole par tes mains, ni aucune image de ce qui est dans les étonnantes eaux supérieures, ni sur la terre au-dessous, ni dans les eaux sous la terre. Tu ne t’inclineras point devant les images, et tu ne les serviras point, car moi, je suis Jéhovah, ton Dieu, le Dieu fort, le Dieu jaloux, poursuivant l’iniquité des pères, l’iniquité de ceux qui me haïssent, sur les fils de la troisième et de la quatrième génération, et je fais mille fois grâce à ceux qui m’aiment et qui gardent mes commandements.

3. — Tu ne prendras point le nom de Jéhovah, ton Dieu, en vain ; car il ne déclarera point innocent celui qui prendra son nom en vain.

4. — Souviens-toi du jour du sabbat pour le sanctifier. Six jours tu travailleras, et tu feras ton ouvrage, et le jour septième de Jéhovah, ton Dieu, tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton chameau, ni ton hôte, devant tes portes ; car en six jours Jéhovah fit les merveilleuses eaux supérieures, la terre et la mer, et tout ce qui est en elles, et se reposa le septième : or Jéhovah le bénit et le sanctifia.

5. — Honore ton père et ta mère, afin que tes jours soient longs sur la terre, et par delà la terre que Jéhovah, ton Dieu, t’a donnée.

6. — Tu ne tueras point.

7. — Tu ne seras point adultère.

8. — Tu ne voleras point.

9. — Tu ne porteras point contre ton voisin un faux témoignage.

10. — Tu ne désireras point la maison de ton voisin, ni la femme de ton voisin, ni son serviteur, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne, ni rien de ce qui est à ton voisin.

 

Voilà les lois que l’Eternel a gravées, non seulement sur la pierre de Sinaï, mais encore dans le cœur de l’homme. On est frappé d’abord du caractère d’universalité qui distingue cette table divine des tables humaines qui la précèdent. C’est ici la loi de tous les peuples, de tous les climats, de tous les temps. Pythagore et Zoroastre s’adressent à des Grecs et à des Mèdes ; Jéhovah parle à tous les hommes : on reconnaît ce père tout-puissant qui veille sur la création, et qui laisse également tomber de sa main le grain de blé qui nourrit l’insecte et le soleil qui l’éclaire.

 

Rien n’est ensuite plus admirable, dans leur simplicité pleine de justice, que ces lois morales des Hébreux. Les païens ont recommandé d’honorer les auteurs de nos jours : Solon décerne la mort au mauvais fils. Que fait Dieu ? il promet la vie à la piété filiale. Ce commandement est pris à la source même de la nature. Dieu fait un précepte de l’amour filial ; il n’en fait pas un de l’amour paternel ; il savait que le fils, en qui viennent se réunir les souvenirs et les espérances du père, ne serait souvent que trop aimé de ce dernier : mais au fils il commande d’aimer, car il connaissait l’inconstance et l’orgueil de la jeunesse.

 

A la force du sens interne se joignent dans le Décalogue, comme dans les autres œuvres du Tout-Puissant, la majesté et la grâce des formes. Le Brahmane exprime lentement les trois présences de Dieu ; le nom de Jéhovah les énonce en un seul mot ; ce sont les trois temps du verbe être, unis par une combinaison sublime : havah, il fut ; hovah, étant, ou il est, et je, qui lorsqu’il se trouve placé devant les trois lettres radicales d’un verbe indique le futur, en hébreu, il sera.

 

Enfin, les législateurs antiques ont marqué dans leurs codes les époques des fêtes des nations ; mais le jour du repos d’lsraël est le jour même du repos de Dieu. L’Hébreu, et son héritier le Gentil, dans les heures de son obscur travail, n’a rien moins devant les yeux que la création successive de l’univers. La Grèce, pourtant si poétique, n’a jamais songé à rapporter les soins du laboureur ou de l’artisan à ces fameux instants où Dieu créa la lumière, traça la route au soleil, et anima le cœur de l’homme.

 

Lois de Dieu, que vous ressemblez peu à celles des hommes ! Eternelles comme le principe dont vous êtes émanées, c’est en vain que les siècles s’écoulent : vous résistez aux siècles, à la persécution et à la corruption même des peuples. Cette législation religieuse, organisée au sein des législations politiques (et néanmoins indépendante de leurs destinées), est un grand prodige. Tandis que les formes des royaumes passent et se modifient, que le pouvoir roule de main en main au gré du sort, quelques chrétiens, restés fidèles au milieu des inconstances de la fortune, continuent d’adorer le même Dieu, de se soumettre aux mêmes lois, sans se croire dégagés de leurs liens par les révolutions, le malheur et l’exemple. Quelle religion dans l’antiquité n’a pas perdu son influence morale en perdant ses prêtres et ses sacrifices ? Où sont les mystères de l’antre de Trophonius et les secrets de Cérès-Eleusine ? Apollon n’est-il pas tombé avec Delphes, Baal avec Babylone, Sérapis avec Thèbes, Jupiter avec le Capitole ?

 

Le christianisme seul a souvent vu s’écrouler les édifices où se célébraient ses pompes sans être ébranlé de la chute. Jésus-Christ n’a pas toujours eu des temples, mais tout est temple au Dieu vivant, et la maison des morts, et la caverne de la montagne, et surtout le cœur du juste ; Jésus-Christ n’a pas toujours eu des autels de porphyre, des chaires de cèdre et d’ivoire, et des heureux pour serviteurs ; mais une pierre au désert suffit pour y célébrer ses mystères, un arbre pour y prêcher ses lois, et un lit d’épines pour y pratiquer ses vertus.

 

 

CHATEAUBRIAND, Génie du Christianisme ; Première Partie - Dogmes et doctrine ; Livre 2 - Vertus et lois morales ; Chapitre IV - Des Lois morales, ou du Décalogue

 

Moïse et les Tables de la Loi, Philippe de Champaigne

Moïse et les Tables de la Loi, Philippe de Champaigne

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12 février 2015 4 12 /02 /février /2015 12:00

Il est humiliant pour notre orgueil de trouver que les maximes de la sagesse humaine peuvent se renfermer dans quelques pages. Et dans ces pages encore, combien d’erreurs ! Les lois de Minos et de Lycurgue ne sont restées debout, après la chute des peuples pour lesquels elles furent érigées, que comme les pyramides des déserts, immortels palais de la mort.

 

Lois du second Zoroastre.

Le temps sans bornes et incréé est le créateur de tout. La parole fut sa fille ; et de sa fille naquit Orsmus, dieu du bien, et Arimhan, dieu du mal.

Invoque le taureau céleste, père de l’herbe et de l’homme.

L’œuvre la plus méritoire est de bien labourer son champ.

Prie avec pureté de pensée, de parole et d’action.

Enseigne le bien et le mal à ton fils âgé de cinq ans.

Que la loi frappe l’ingrat.

Qu’il meure, le fils qui a désobéi trois fois à son père.

La loi déclare impure la femme qui passe à un second hymen.

Frappe le faussaire de verges.

Méprise le menteur.

A la fin et au renouvellement de l’année, observe dix jours de fête.

 

Lois indiennes.

L’univers est Wichnou.

Tout ce qui a été, c’est lui ; tout ce qui est, c’est lui ; tout ce qui sera, c’est lui.

Hommes, soyez égaux.

Aime la vertu pour elle ; renonce au fruit de tes œuvres.

Mortel, sois sage, tu seras fort comme dix mille éléphants.

L’âme est Dieu.

Confesse les fautes de tes enfants au soleil et aux hommes, et purifie-toi dans l’eau du Gange.

 

Lois égyptiennes.

Chef, dieu universel, ténèbres inconnues, obscurité impénétrable. Osiris est le dieu bon ; Typhon, le dieu méchant. Honore tes parents. Suis la profession de ton père. Sois vertueux ; les juges du lac prononceront après ta mort sur tes œuvres. Lave ton corps deux fois le jour et deux fois la nuit. Vis de peu. Ne révèle point les mystères.

 

Lois de Minos.

Ne jure point par les dieux.

Jeune homme, n’examine point la loi.

La loi déclare infâme quiconque n’a point d’ami.

Que la femme adultère soit couronnée de laine et vendue.

Que vos repas soient publics, votre vie frugale, et vos danses guerrières.

(Nous ne donnerons point ici les lois de Lycurgue, parce qu’elles ne font en partie que répéter celles de Minos.)

 

Lois de Solon.

Que l’enfant qui néglige d’ensevelir son père, que celui qui ne le défend point, meure.

Que le temple soit interdit à l’adultère.

Que le magistrat ivre boive la ciguë.

La mort au soldat lâche.

La loi permet de tuer le citoyen qui demeure neutre au milieu des dissensions civiles.

Que celui qui veut mourir le déclare à l’archonte et meure.

Que le sacrilège meure.

Epouse, guide ton époux aveugle.

L’homme sans mœurs ne pourra gouverner.

 

Lois primitives de Rome.

Honore la petite fortune.

Que l’homme soit laboureur et guerrier.

Réserve le vin aux vieillards.

Condamne à mort le laboureur qui mange le bœuf.

 

Lois des Gaules et des druides.

L’univers est éternel, l’âme immortelle.

Honore la nature.

Défendez votre mère, votre patrie, la terre.

Admets la femme dans tes conseils.

Honore l’étranger, et mets à part sa portion dans ta récolte.

Que l’infâme soit enseveli dans la boue.

N’élève point de temple, et ne confie l’histoire du passé qu’à ta mémoire.

Homme, tu es libre : sois sans propriété.

Honore le vieillard, et que le jeune homme ne puisse déposer contre lui.

Le brave sera récompensé après la mort, et le lâche, puni.

 

Lois de Pythagore.

Honore les dieux immortels, tels qu’ils sont établis par la loi.

Honore tes parents.

Fais ce qui n’affligera pas ta mémoire.

N’admets point le sommeil dans tes yeux avant d’avoir examiné trois fois dans ton âme les œuvres de ta journée.

Demande-toi : Où ai-je été ? Qu’ai-je fait ? Qu’aurais-je dû faire ?

Ainsi, après une vie sainte, lorsque ton corps retournera aux éléments, tu deviendras immortel et incorruptible : tu ne pourras plus mourir.

 

Tel est à peu près tout ce qu’on peut recueillir de cette antique sagesse des temps, si fameuse. Là, Dieu est représenté comme quelque chose d’obscur ; sans doute, mais à force de lumière : des ténèbres couvrent la vue lorsqu’on cherche à contempler le soleil. Ici, l’homme sans ami est déclaré infâme : ce législateur a donc déclaré infâmes presque tous les infortunés ? Plus loin, le suicide devient loi ; enfin, quelques-uns de ces sages semblent oublier entièrement un Etre suprême. Et que de choses vagues, incohérentes, communes, dans la plupart de ces sentences ! Les sages du Portique et de l’Académie énoncent tour à tour des maximes si contradictoires, qu’on peut souvent prouver par le même livre que son auteur croyait et ne croyait point en Dieu, qu’il reconnaissait et ne reconnaissait point une vertu positive, que la liberté est le premier des biens et le despotisme le meilleur des gouvernements.

 

Si au milieu de tant de perplexités on voyait paraître un code de lois morales, sans contradictions, sans erreurs, qui fît cesser nos incertitudes, qui nous apprît ce que nous devons croire de Dieu et quels sont nos véritables rapports avec les hommes ; si ce code s’annonçait avec une assurance de ton et une simplicité de langage inconnues jusque alors, ne faudrait-il pas en conclure que ces lois ne peuvent émaner que du ciel ? Nous les avons, ces préceptes divins : et quels préceptes pour le sage ! et quel tableau pour le poète !

 

 

CHATEAUBRIAND, Génie du Christianisme ; Première Partie - Dogmes et doctrine ; Livre 2 - Vertus et lois morales ; Chapitre IV - Des Lois morales, ou du Décalogue

 

Moïse et les Tables de la Loi, maître-autel de l'église Saint Moïse, Venise

Moïse et les Tables de la Loi, maître-autel de l'église Saint Moïse, Venise

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11 février 2015 3 11 /02 /février /2015 12:00

L’Espérance, seconde vertu théologale, a presque la même force que la foi ; le désir est le père de la puissance : quiconque désire fortement obtient. "Cherchez, a dit Jésus-Christ, et vous trouverez ; frappez, et l’on vous ouvrira".

 

Pythagore disait, dans le même sens : La puissance habite auprès de la nécessité : car nécessité implique privation, et la privation marche avec le désir. Père de la puissance, le désir ou l’espérance est un véritable génie ; il a cette virilité qui enfante et cette soif qui ne s’éteint jamais. Un homme se voit-il trompé dans ses projets, c’est qu’il n’a pas désiré avec ardeur ; c’est qu’il a manqué de cet amour qui saisit tôt ou tard l’objet auquel il aspire, de cet amour qui dans la Divinité embrasse tout et jouit de tous les mondes, par une immense espérance toujours satisfaite et qui renaît toujours.

 

Il y a cependant une différence essentielle entre la foi et l’espérance considérée comme force. La foi a son foyer hors de nous, elle nous vient d’un objet étranger ; l’espérance, au contraire, naît au dedans de nous, pour se porter au dehors. On nous impose la première, notre propre désir fait naître la seconde ; celle-là est une obéissance, celle-ci un amour. Mais comme la foi engendre plus facilement les autres vertus, comme elle découle directement de Dieu, que par conséquent, étant une émanation de l’Eternel, elle est plus belle que l’espérance, qui n’est qu’une partie de l’homme, l’Église a dû placer la foi au premier rang.

 

Mais l’espérance offre en elle-même un caractère particulier : c’est celui qui la met en rapport avec nos misères. Sans doute elle fut révélée par le ciel, cette religion qui fit une vertu de l’espérance ! Cette nourrice des infortunés, placée auprès de l’homme comme une mère auprès de son enfant malade, le berce dans ses bras, le suspend à sa mamelle intarissable et l’abreuve d’un lait qui calme ses douleurs. Elle veille à son chevet solitaire, elle l’endort par des chants magiques. N’est-il pas surprenant de voir l’espérance, qu’il est si doux de garder et qui semble un mouvement naturel de l’âme, de la voir se transformer pour le chrétien en une vertu rigoureusement exigée ? En sorte que, quoi qu’il fasse, on l’oblige de boire à longs traits à cette coupe enchantée, où tant de misérables s’estimeraient heureux de mouiller un instant leurs lèvres. Il y a plus (et c’est ici la merveille), il sera récompensé d’avoir espéré, autrement, d’avoir fait son propre bonheur. Le fidèle, toujours militant dans la vie, toujours aux prises avec l’ennemi, est traité par la religion, dans sa défaite, comme ces généraux vaincus que le sénat romain recevait en triomphe, par la seule raison qu’ils n’avaient pas désespéré du salut final. Mais si les anciens attribuaient quelque chose de merveilleux à l’homme que l’espoir n’abandonne jamais, qu’auraient-ils pensé du chrétien, qui, dans son étonnant langage, ne dit plus entretenir, mais pratiquer l’espérance ?

 

Quant à la charité, fille de Jésus-Christ, elle signifie, au sens propre, grâce et joie. La religion, voulant réformer le cœur humain et tourner au profit des vertus nos affections et nos tendresses, a inventé une nouvelle passion : elle ne s’est servie pour l’exprimer ni du mot d’amour, qui n’est pas assez sévère, ni du mot amitié, qui se perd au tombeau, ni du mot de pitié, trop voisin de l’orgueil ; mais elle a trouvé l’expression de charitas, charité, qui renferme les trois premières, et qui tient en même temps à quelque chose de céleste. Par là elle dirige nos penchants vers le ciel, en les épurant et les reportant au Créateur ; par là elle nous enseigne cette vérité merveilleuse que les hommes doivent, pour ainsi dire, s’aimer à travers Dieu, qui spiritualise leur amour et ne laisse que l’immortelle essence, en lui servant de passage.

 

Mais si la charité est une vertu chrétienne directement émanée de l’Eternel et de son Verbe, elle est aussi en étroite alliance avec la nature. C’est à cette harmonie continuelle du ciel et de la terre, de Dieu et de l’humanité, qu’on reconnaît le caractère de la vraie religion. Souvent les institutions morales et politiques de l’antiquité sont en contradiction avec les sentiments de l’âme. Le christianisme, au contraire, toujours d’accord avec les cœurs, ne commande point des vertus abstraites et solitaires, mais des vertus tirées de nos besoins et utiles à tous. Il a placé la charité comme un puits d’abondance dans les déserts de la vie.

 

" La charité est patiente, dit l’Apôtre, elle est douce elle ne cherche à surpasser personne, elle n’agit point avec témérité, elle ne s’enfle point.

" Elle n’est point ambitieuse, elle ne suit point ses intérêts, elle ne s’irrite point, elle ne pense point le mal.

" Elle ne se réjouit point dans l’injustice, mais elle se plaît dans la vérité.

" Elle tolère tout, elle croit tout, elle espère tout, elle souffre tout."

 

 

CHATEAUBRIAND, Génie du Christianisme ; Première Partie - Dogmes et doctrine ; Livre 2 - Vertus et lois morales ; Chapitre III - De l’Espérance et de la Charité

 

CARITAS, Roulland Leroux, Cathédrale Notre-Dame de l'Assomption de Rouen

CARITAS, Roulland Leroux, Cathédrale Notre-Dame de l'Assomption de Rouen

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10 février 2015 2 10 /02 /février /2015 12:00

Et quelles étaient les vertus tant recommandées par les sages de la Grèce ? La force, la tempérance et la prudence. Jésus-Christ seul pouvait enseigner au monde que la Foi, l’Espérance et la Charité, sont des vertus qui conviennent à l’ignorance comme à la misère l’homme.

 

C’est une prodigieuse raison, sans doute, que celle qui nous a montré dans la Foi la source des vertus. Il n’y a de puissance que dans la conviction. Un raisonnement n’est fort, un poème n’est divin, une peinture n’est belle, que parce que l’esprit ou l’œil qui en juge est convaincu d’une certaine vérité cachée dans ce raisonnement, ce poème, ce tableau. Un petit nombre de soldats persuadés de l’habileté de leur général peuvent enfanter des miracles. Trente-cinq mille Grecs suivent Alexandre à la conquête du monde ; Lacédémone se confie en Lycurgue, et Lacédémone devient la plus sage des cités ; Babylone se présume faite pour les grandeurs, et les grandeurs se prostituent à sa foi mondaine ; un oracle donne la terre aux Romains, et les Romains obtiennent la terre ; Colomb, seul de tout un monde s’obstine à croire un nouvel univers, et un nouvel univers sort des flots. L’amitié, le patriotisme, l’amour, tous les sentiments nobles, sont aussi une espèce de foi. C’est parce qu’ils ont cru que les Codrus, les Pylade, les Régulus, les Arrie, ont fait des prodiges. Et voilà pourquoi ces cœurs qui ne croient rien, qui traitent d’illusions les attachements de l’âme et de folie les belles actions, qui regardent en pitié l’imagination et la tendresse du génie, voilà pourquoi ces cœurs n’achèveront jamais rien de grand, de généreux : ils n’ont de foi que dans la matière et dans la mort, et ils sont déjà insensibles comme l’une et glacés comme l’autre.

 

Dans le langage de l’ancienne chevalerie, bailler sa foi était synonyme de tous les prodiges de l’honneur. Roland, Duguesclin, Bayard, étaient de féaux chevaliers, et les champs de Roncevaux, d’Auray, de Bresse, les descendants des Maures, des Anglais, des Lombards, disent encore aujourd’hui quels étaient ces hommes qui prêtaient foi et hommage à leur Dieu, leur dame et leur roi. Que d’idées antiques et touchantes s’attachent à notre seul mot de foyer, dont l’étymologie est si remarquable ! Citerons-nous les martyrs, "ces héros qui, selon saint Ambroise, sans armées, sans légions, ont vaincu les tyrans, adouci les lions, ôté au feu sa violence et au glaive sa pointe !" La foi même envisagée sous ce rapport est une force si terrible, qu’elle bouleverserait le monde, si elle était appliquée à des fins perverses. Il n’y a rien qu’un homme sous le joug d’une persuasion intime, et qui soumet sans condition sa raison à celle d’un autre homme, ne soit capable d’exécuter. Ce qui prouve que les plus éminentes vertus, quand on les sépare de Dieu, et qu’on les veut prendre dans leurs simples rapports moraux, touchent de près aux plus grands vices. Si les philosophes avaient fait cette observation, ils ne se seraient pas tant donné de peine pour fixer les limites du bien et du mal. Le christianisme n’a pas eu besoin, comme Aristote, d’inventer une échelle, pour y placer ingénieusement une vertu entre deux vices : il a tranché la difficulté d’une manière sûre, en nous montrant que les vertus ne sont des vertus qu’autant qu’elles refluent vers leur source, c’est-à-dire vers Dieu.

 

Cette vérité nous restera assurée si nous appliquons la foi à ces mêmes affaires humaines, mais en la faisant survenir par l’entremise des idées religieuses. De la foi vont naître les vertus de la société, puisqu’il est vrai, du consentement unanime des sages, que le dogme qui commande de croire en un Dieu rémunérateur et vengeur est le plus ferme soutien de la morale et de la politique.

 

Enfin, si vous employez la foi à son véritable usage, si vous la tournez entièrement vers le Créateur, si vous en faites l’œil intellectuel par qui vous découvrez les merveilles de la Cité sainte et l’empire des existences réelles, si elle sert d’ailes à votre âme pour vous élever au-dessus des peines de la vie, vous reconnaîtrez que les livres saints n’ont pas trop exalté cette vertu, lorsqu’ils ont parlé des prodiges qu’on peut faire avec elle.

 

Foi céleste ! foi consolatrice ! tu fais plus que de transporter les montagnes, tu soulèves les poids accablants qui pèsent sur le corps de l’homme.

 

 

CHATEAUBRIAND, Génie du Christianisme ; Première Partie - Dogmes et doctrine ; Livre 2 - Vertus et lois morales ; Chapitre II - De la Foi

 

La Foi, Innocenzo Spinazzi, Santa Maria Maddalena dei Pazzi, Florence

La Foi, Innocenzo Spinazzi, Santa Maria Maddalena dei Pazzi, Florence

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9 février 2015 1 09 /02 /février /2015 12:00

La plupart des anciens philosophes ont fait le partage des vices et des vertus ; mais la sagesse de la religion l’emporte encore ici sur celle des hommes.

 

Ne considérons d’abord que l’orgueil, dont l’Église fait le premier des vices. C’est le péché de Satan, c’est le premier péché du monde. L’orgueil est si bien le principe du mal, qu’il se trouve mêlé aux diverses infirmités de l’âme : il brille dans le souris de l’envie, il éclate dans les débauches de la volupté, il compte l’or de l’avarice, il étincelle dans les yeux de la colère et suit les grâces de la mollesse.

 

C’est l’orgueil qui fit tomber Adam ; c’est l’orgueil qui arma Caïn de la massue fratricide ; c’est l’orgueil qui éleva Babel et renversa Babylone. Par l’orgueil Athènes se perdit avec la Grèce ; l’orgueil brisa le trône de Cyrus, divisa l’empire d’Alexandre et écrasa Rome enfin sous le poids de l’univers.

 

Dans les circonstances particulières de la vie, l’orgueil a des effets encore plus funestes. Il porte ses attentats jusque sur Dieu.

 

En recherchant les causes de l’athéisme, on est conduit à cette triste observation, que la plupart de ceux qui se révoltent contre le Ciel ont à se plaindre en quelque chose de la société ou de la nature (excepté toutefois des jeunes gens séduits par le monde, ou des écrivains qui ne veulent faire que du bruit). Mais comment ceux qui sont privés des frivoles avantages que le hasard donne ou ravit dans ses caprices ne savent-ils pas trouver le remède à ce léger malheur en se rapprochant de la Divinité ? Elle est la véritable source des grâces : Dieu est si bien la beauté par excellence, que son nom seul prononcé avec amour suffit pour donner quelque chose de divin à l’homme le moins favorisé de la nature, comme on l’a remarqué de Socrate. Laissons l’athéisme à ceux qui, n’ayant pas assez de noblesse pour s’élever au-dessus des injustices du sort, ne montrent dans leurs blasphèmes que le premier vice de l’homme chatouillé dans sa partie la plus sensible.

 

Si l’Église a donné la première place à l’orgueil dans l’échelle des dégradations humaines, elle n’a pas classé moins habilement les six autres vices capitaux. Il ne faut pas croire que l’ordre où nous les voyons rangés soit arbitraire : il suffit de l’examiner pour s’apercevoir que la religion passe excellemment de ces crimes qui attaquent la société en général à ces délits qui ne retombent que sur le coupable. Ainsi, par exemple, l’envie, la luxure, l’avarice et la colère, suivent immédiatement l’orgueil, parce que ce sont des vices qui s’exercent sur un sujet étranger et qui ne vivent que parmi les hommes, tandis que la gourmandise et la paresse, qui viennent les dernières, sont des inclinations solitaires et honteuses, réduites à chercher en elles-mêmes leurs principales voluptés.

 

Dans les vertus préférées par le christianisme, et dans le rang qu’il leur assigne, même connaissance de la nature. Avant Jésus-Christ l’âme de l’homme était un chaos ; le Verbe se fit entendre, aussitôt tout se débrouilla dans le monde intellectuel, comme à la même parole tout s’était jadis arrangé dans le monde physique : ce fut la création morale de l’univers. Les vertus montèrent comme des feux purs dans les cieux : les unes, soleils éclatants, appelèrent les regards par leur brillante lumière ; les autres, modestes étoiles, cherchèrent la pudeur des ombres, où cependant elles ne purent se cacher. Dès lors on vit s’établir une admirable balance entre les forces et les faiblesses ; la religion dirigea ses foudres contre l’orgueil, vice qui se nourrit de vertus : elle le découvrit dans les replis de nos cœurs, elle le poursuivit dans ses métamorphoses ; les sacrements marchèrent contre lui en une armée sainte, et l’humilité, vêtue d’un sac, les reins ceints d’une corde, les pieds nus, le front couvert de cendre, les yeux baissés et en pleurs, devint une des premières vertus du fidèle.

 

 

CHATEAUBRIAND, Génie du Christianisme ; Première Partie - Dogmes et doctrine ; Livre 2 - Vertus et lois morales ; Chapitre I - Vices et Vertus selon la Religion

 

Saint François en méditation, Le Caravage

Saint François en méditation, Le Caravage

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8 février 2015 7 08 /02 /février /2015 05:00

Sitôt que Jésus et ses disciples furent sortis de la synagogue, ils vinrent avec Jacques et Jean en la maison de Simon et d’André. Or la belle-mère de Simon était au lit ayant la fièvre ; ils lui parlèrent aussitôt d’elle ; et lui s’approchant, la prit par la main, et la fit lever. Au même instant la fièvre la quitta, et elle les servait.

 

Sur le soir, le soleil étant couché, ils lui amenèrent tous les malades et les possédés ; et toute la ville était assemblée devant la porte. Il guérit plusieurs personnes de diverses maladies, et il chassa plusieurs démons ; mais il ne leur permettait pas de dire qu’ils le connaissaient.

 

Le lendemain s’étant levé de fort grand matin, il sortit, et s’en alla dans un lieu désert, où il priait. Simon et ceux qui étaient avec lui, l’y suivirent ; et quand ils l’eurent trouvé, ils lui dirent : Tout le monde vous cherche.

Il leur répondit : Allons aux villages et aux villes d’ici alentour, afin que j’y prêche aussi : car c’est pour cela que je suis venu.

 

Il prêchait donc dans leurs synagogues, et par toute la Galilée ; et il chassait les démons.

 

 

ÉVANGILE DE SAINT MARC

 

 

La Sainte Bible traduite par Lemaistre de Sacy

 

Christ Rédempteur, Le Titien

Christ Rédempteur, Le Titien

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7 février 2015 6 07 /02 /février /2015 12:00

Mais c’est à la vue de ce tombeau, portique silencieux d’un autre monde, que le christianisme déploie sa sublimité. Si la plupart des cultes antiques ont consacré la cendre des morts, aucun n’a songé à préparer l’âme pour ces rivages inconnus dont on ne revient jamais.

 

Venez voir le plus beau spectacle que puisse présenter la terre ; venez voir mourir le fidèle. Cet homme n’est plus l’homme du monde, il n’appartient plus à son pays ; toutes ses relations avec la société cessent. Pour lui le calcul par le temps finit, et il ne date plus que de la grande ère de l’éternité. Un prêtre assis à son chevet le console. Ce ministre saint s’entretient avec l’agonisant de l’immortalité de son âme ; et la scène sublime que l’antiquité entière n’a présentée qu’une seule fois, dans le premier de ses philosophes mourants, cette scène se renouvelle chaque jour sur l’humble grabat du dernier des chrétiens qui expire.

 

Enfin le moment suprême est arrivé ; un sacrement a ouvert à ce juste les portes du monde, un sacrement va les clore ; la religion le balança dans le berceau de la vie ; ses beaux chants et sa main maternelle l’endormiront encore dans le berceau de la mort. Elle prépare le baptême de cette seconde naissance ; mais ce n’est plus l’eau qu’elle choisit, c’est l’huile, emblème de l’incorruptibilité céleste. Le sacrement libérateur rompt peu à peu les attaches du fidèle ; son âme, à moitié échappée de son corps, devient presque visible sur son visage. Déjà il entend les concerts des séraphins ; déjà il est prêt à s’envoler vers les régions où l’invite cette Espérance divine, fille de la Vertu et de la Mort.

 

Cependant l’ange de la paix, descendant vers ce juste, touche de son sceptre d’or ses yeux fatigués et les ferme délicieusement à la lumière. Il meurt, et l’on n’a point entendu son dernier soupir ; il meurt, et longtemps après qu’il n’est plus ses amis font silence autour de sa couche, car ils croient qu’il sommeille encore tant ce chrétien a passé avec douceur.

 

 

CHATEAUBRIAND, Génie du Christianisme ; Première Partie - Dogmes et doctrines ; Livre 1 - Mystères et Sacrements ; Chapitre XI - L’Extrême-Onction

 

L'Ange de la mort, Horace Vernet (Paris 1789-1863)

L'Ange de la mort, Horace Vernet (Paris 1789-1863)

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