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"Je vous donne un commandement nouveau : c'est de vous aimer les uns les autres.

 

Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres.

 

Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c'est l'amour que vous aurez les uns pour les autres."

 

Evangile de Jésus-Christ selon  saint Jean 

   

 

Pentecôte

" Le Défenseur, l'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit."

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean  

 

   

 

 El Papa es argentino. Jorge Bergoglio                 

Saint Père François

 

 

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1er mai 2011 Béatification de Jean-Paul II

Béatification du Serviteur de Dieu Jean-Paul II

 

 

  Béatification du Père Popieluszko

beatification Mass, in Warsaw, Poland

à Varsovie, 6 juin 2010, Dimanche du Corps et du Sang du Christ

 

 

presidential palace in Warsaw

Varsovie 2010

 

 

Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre
Sanctuaire de l'Adoration Eucharistique et de la Miséricorde Divine

La miséricorde de Dieu est comme un torrent débordé. Elle entraîne les cœurs sur son passage.
(Saint Curé d'Ars)
 

 


Le côté du Christ a été transpercé et tout le mystère de Dieu sort de là. C’est tout le mystère de Dieu qui aime, qui se livre jusqu’au bout, qui se donne jusqu’au bout. C’est le don le plus absolu qui soit. Le don du mystère trinitaire est le cœur ouvert. Ce n’est pas une image, c’est une réalité. C’est la réalité la plus profonde qui soit, la réalité de l’amour.
Père Marie-Joseph Le Guillou




Dans le cœur transpercé
de Jésus sont unis
le Royaume du Ciel
et la terre d'ici-bas
la source de la vie
pour nous se trouve là.

Ce cœur est cœur divin
Cœur de la Trinité
centre de convergence
de tous les cœur humains
il nous donne la vie
de la Divinité.


Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix
(Edith Stein)



Le Sacré-Cœur représente toutes les puissances d'aimer, divines et humaines, qui sont en Notre-Seigneur.
Père Marie-Eugène de l'Enfant Jésus

 



feuille d'annonces de la Basilique du Sacré-Coeur de Montmartre

 

 

 

 

 

 

 

     

The Cambrai Madonna

Notre Dame de Grâce

Cathédrale de Cambrai

 

 

 

Cathédrale Notre Dame de Paris 

   

Ordinations du samedi 27 juin 2009 à Notre Dame de Paris


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Magnificat

     



Solennité de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie à Notre-Dame de Paris


NOTRE DAME DES VICTOIRES

Notre-Dame des Victoires




... ma vocation, enfin je l’ai trouvée, ma vocation, c’est l’Amour !

 

 

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Voyages de Benoît XVI

 

SAINT PIERRE ET SAINT ANDRÉ

Saint Pierre et Saint André

 

BENOÎT XVI à CHYPRE 

 

Benedict XVI and Cypriot Archbishop Chrysostomos, Church of 

Salutation avec l'Archevêque Chrysostomos à l'église d' Agia Kyriaki Chrysopolitissa de Paphos, le vendredi 4 juin 2010

 

     

 

Benoît XVI en Terre Sainte  


 

Visite au chef de l'Etat, M. Shimon Peres
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Visite au mémorial de la Shoah, Yad Vashem




 






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SALVE REGINA

15 novembre 2011 2 15 /11 /novembre /2011 05:00

Saint Albert le Grand par Benoît XVI

 

L'un des plus grands maîtres de la théologie médiévale est saint Albert le Grand. Le titre de "grand" (magnus), avec lequel il est passé à l'histoire, indique l'étendue et la profondeur de sa doctrine, qu'il associa à la sainteté de sa vie. Mais ses contemporains déjà n'hésitaient pas à lui attribuer des titres d'excellence ; l'un de ses disciples, Ulrich de Strasbourg, le définit comme "merveille et miracle de notre temps".

 

Il naquit en Allemagne au début du XIIIe siècle, et tout jeune encore, il se rendit en Italie, à Padoue, siège de l'une des plus célèbres universités du moyen-âge. Il se consacra à l'étude de ce que l'on appelle les "arts libéraux" : grammaire, rhétorique, dialectique, arithmétique, géométrie, astronomie et musique, c'est-à-dire de la culture générale, manifestant cet intérêt typique pour les sciences naturelles, qui devait bientôt devenir le domaine de prédilection de sa spécialisation.

 

Au cours de son séjour à Padoue, il fréquenta l'église des dominicains, auxquels il s'unit par la suite avec la profession des vœux religieux. Les sources hagiographiques font comprendre qu'Albert a pris cette décision progressivement. Le rapport intense avec Dieu, l'exemple de sainteté des frères dominicains, l'écoute des sermons du bienheureux Jourdain de Saxe, successeur de saint Dominique à la tête de l'Ordre des prêcheurs, furent les facteurs décisifs qui l'aidèrent à surmonter tout doute, vainquant également les résistances familiales. Souvent, dans les années de notre jeunesse, Dieu nous parle et nous indique le projet de notre vie. Comme pour Albert, pour nous tous aussi, la prière personnelle nourrie par la Parole du Seigneur, l'assiduité aux sacrements et la direction spirituelle donnée par des hommes éclairés sont les moyens pour découvrir et suivre la voix de Dieu. Il reçut l'habit religieux des mains du bienheureux Jourdain de Saxe.

 

Après son ordination sacerdotale, ses supérieurs le destinèrent à l'enseignement dans divers centres d'études théologiques liés aux couvents des Pères dominicains. Ses brillantes qualités intellectuelles lui permirent de perfectionner l'étude de la théologie à l'Université la plus célèbre de l'époque, celle de Paris. Albert entreprit alors l'activité extraordinaire d'écrivain, qu'il devait poursuivre toute sa vie.

 

Des tâches prestigieuses lui furent confiées. En 1248, il fut chargé d'ouvrir une université de théologie à Cologne, l'un des chefs-lieux les plus importants d'Allemagne, où il vécut à plusieurs reprises, et qui devint sa ville d'adoption. De Paris, il emmena avec lui à Cologne un élève exceptionnel, Thomas d'Aquin. Le seul mérite d'avoir été le maître de saint Thomas d'Aquin suffirait pour que l'on nourrisse une profonde admiration pour saint Albert. Entre ces deux grands théologiens s'instaura un rapport d'estime et d'amitié réciproque, des attitudes humaines qui contribuent beaucoup au développement de la science. En 1254, Albert fut élu provincial de la Provincia Teutoniae – teutonique – des Pères dominicains, qui comprenait des communautés présentes dans un vaste territoire du centre et du nord de l'Europe. Il se distingua par le zèle avec lequel il exerça ce ministère, en visitant les communautés et en rappelant constamment les confrères à la fidélité, aux enseignements et aux exemples de saint Dominique.

 

Ses qualités n'échappèrent pas au pape de l'époque, Alexandre IV, qui voulut Albert pendant un certain temps à ses côtés à Anagni – où les papes se rendaient fréquemment – à Rome même et à Viterbe, pour bénéficier de ses conseils théologiques. Ce même souverain pontife le nomma évêque de Ratisbonne, un grand et célèbre diocèse, qui traversait toutefois une période difficile. De 1260 à 1262, Albert accomplit ce ministère avec un dévouement inlassable, réussissant à apporter la paix et la concorde dans la ville, à réorganiser les paroisses et les couvents, et à donner une nouvelle impulsion aux activités caritatives.

 

Dans les années 1263-1264, Albert prêcha en Allemagne et en Bohême, envoyé par le pape Urbain IV, pour retourner ensuite à Cologne et reprendre sa mission d'enseignant, de chercheur et d'écrivain. Etant un homme de prière, de science et de charité, il jouissait d'une grande autorité dans ses interventions, à l'occasion de divers événements concernant l'Eglise et la société de l'époque : ce fut surtout un homme de réconciliation et de paix à Cologne, où l'archevêque était entré en opposition farouche avec les institutions de la ville ; il se prodigua au cours du déroulement du IIe Concile de Lyon, en 1274, convoqué par le pape Grégoire X pour favoriser l'union avec les Grecs, après la séparation du grand schisme d'Orient de 1054 ; il éclaircit la pensée de Thomas d'Aquin, qui avait rencontré des objections et même fait l'objet de condamnations totalement injustifiées.

 

Il mourut dans la cellule de son couvent de la Sainte-Croix à Cologne en 1280, et il fut très vite vénéré par ses confrères. L'Eglise le proposa au culte des fidèles avec sa béatification, en 1622, et avec sa canonisation, en 1931, lorsque le pape Pie XI le proclama Docteur de l'Eglise. Il s'agissait d'une reconnaissance sans aucun doute appropriée à ce grand homme de Dieu et éminent savant non seulement dans le domaine des vérités de la foi, mais dans de très nombreux autres domaines du savoir ; en effet, en regardant le titre de ses très nombreuses œuvres, on se rend compte que sa culture a quelque chose de prodigieux, et que ses intérêts encyclopédiques le conduisirent à s'occuper non seulement de philosophie et de théologie, comme d'autres contemporains, mais également de toute autre discipline alors connue, de la physique à la chimie, de l'astronomie à la minéralogie, de la botanique à la zoologie. C'est pour cette raison que le pape Pie XII le nomma patron de ceux qui aiment les sciences naturelles et qu'il est également appelé Doctor universalis, précisément en raison de l'ampleur de ses intérêts et de son savoir.

 

Les méthodes scientifiques utilisées par saint Albert le Grand ne sont assurément pas celles qui devaient s'affirmer au cours des siècles suivants. Sa méthode consistait simplement dans l'observation, dans la description et dans la classification des phénomènes étudiés, mais ainsi, il a ouvert la porte pour les travaux à venir.

 

Il a encore beaucoup à nous enseigner. Saint Albert montre surtout qu'entre la foi et la science il n'y a pas d'opposition, malgré certains épisodes d'incompréhension que l'on a enregistrés au cours de l'histoire. Un homme de foi et de prière comme saint Albert le Grand, peut cultiver sereinement l'étude des sciences naturelles et progresser dans la connaissance du micro et du macrocosme, découvrant les lois propres de la matière, car tout cela concourt à abreuver sa soif et à nourrir son amour de Dieu. La Bible nous parle de la création comme du premier langage à travers lequel Dieu – qui est intelligence suprême – nous révèle quelque chose de lui. Le Livre de la Sagesse, par exemple, affirme que les phénomènes de la nature, dotés de grandeur et de beauté, sont comme les œuvres d'un artiste, à travers lesquelles, par analogie, nous pouvons connaître l'Auteur de la création (cf. Sg 13, 5). Avec une comparaison classique au Moyen-âge et à la Renaissance, on peut comparer le monde naturel à un livre écrit par Dieu, que nous lisons selon les diverses approches de la science. En effet, combien de scientifiques, dans le sillage de saint Albert le Grand, ont mené leurs recherches inspirés par l'émerveillement et la gratitude face au monde qui, à leurs yeux de chercheurs et de croyants, apparaissait et apparaît comme l'œuvre bonne d'un Créateur sage et aimant ! L'étude scientifique se transforme alors en un hymne de louange. C'est ce qu'avait bien compris un grand astrophysicien de notre époque, Enrico Medi, et qui écrivait : "Oh, vous mystérieuses galaxies, je vous vois, je vous calcule, je vous entends, je vous étudie, je vous découvre, je vous pénètre et je vous recueille. De vous, je prends la lumière et j'en fais de la science, je prends le mouvement et j'en fais de la sagesse, je prends le miroitement des couleurs et j'en fais de la poésie ; je vous prends vous, étoiles, entre mes mains, et tremblant dans l'unité de mon être, je vous élève au-dessus de vous-mêmes, et en prière je vous présente au Créateur, que seulement à travers moi, vous étoiles, vous pouvez adorer". (Le opere. Inno alla creazione)

 

Saint Albert le Grand nous rappelle qu'entre science et foi une amitié existe et que les hommes de science peuvent parcourir à travers leur vocation à l'étude de la nature, un authentique et fascinant parcours de sainteté.

 

Son extraordinaire ouverture d'esprit se révèle également dans une opération culturelle qu'il entreprit avec succès : l'accueil et la mise en valeur de la pensée d'Aristote. A l'époque de saint Albert, en effet, la connaissance de beaucoup d'œuvres de ce grand philosophe grec ayant vécu au quatrième siècle avant Jésus Christ, en particulier dans le domaine de l'éthique et de la métaphysique, était en effet en train de se répandre. Celles-ci démontraient la force de la raison, elles expliquaient avec lucidité et clarté le sens et la structure de la réalité, son intelligibilité, la valeur et la fin des actions humaines. Saint Albert le Grand a ouvert la porte à la réception complète de la philosophie d'Aristote dans la philosophie et la théologie médiévales, une réception élaborée ensuite de manière définitive par saint Thomas. Cette réception d'une philosophie, disons, païenne pré-chrétienne, fut une authentique révolution culturelle pour cette époque. Pourtant, beaucoup de penseurs chrétiens craignaient la philosophie d'Aristote, la philosophie non chrétienne, surtout parce que celle-ci, présentée par ses commentateurs arabes, avait été interprétée de manière à apparaître, au moins sur certains points, comme tout à fait inconciliable avec la foi chrétienne. Il se posait donc un dilemme : foi et raison sont-elles ou non en conflit l'une avec l'autre ?

 

C'est là que réside l'un des grands mérites de saint Albert : avec une rigueur scientifique il étudia les œuvres d'Aristote, convaincu que tout ce qui est vraiment rationnel est compatible avec la foi révélée dans les Saintes Ecritures. En d'autres termes, saint Albert le Grand a ainsi contribué à la formation d'une philosophie autonome, distincte de la théologie et unie à elle uniquement par l'unité de la vérité. Ainsi est apparue au XIIIe siècle une distinction claire entre ces deux savoirs, philosophie et théologie qui, en dialogue entre eux, coopèrent de manière harmonieuse à la découverte de la vocation authentique de l'homme, assoiffé de vérité et de béatitude : et c'est surtout la théologie, définie par saint Albert comme une "science affective", qui indique à l'homme son appel à la joie éternelle, une joie qui jaillit de la pleine adhésion à la vérité.

 

Saint Albert le Grand fut capable de communiquer ces concepts de manière simple et compréhensible. Authentique fils de saint Dominique, il prêchait volontiers au peuple de Dieu, qui était conquis par sa parole et par l'exemple de sa vie.

 

Chers frères et sœurs, prions le Seigneur pour que ne viennent jamais à manquer dans la sainte Eglise de doctes théologiens, pieux et savants comme saint Albert le Grand et pour que ce dernier aide chacun de nous à faire sienne la "formule de la sainteté" qu'il adopta dans sa vie : "Vouloir tout ce que je veux pour la gloire de Dieu, comme Dieu veut pour sa gloire tout ce qu'Il veut", soit se conformer toujours à la volonté de Dieu pour vouloir et faire tout, seulement et toujours pour Sa gloire.

 

Audience Générale, 24 mars 2010, Benoît XVI

   

Saint Albert the Great

Saint Albert le Grand, par Tommaso da Modena

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14 novembre 2011 1 14 /11 /novembre /2011 22:33

En ces temps d'une Europe de plus en plus allemande et de moins en moins nouvelle, qui nous rappelle celle promise sous l'Occupation, le Mémorial de la Shoah nous propose une intéressante exposition sur Le sport européen à l'épreuve du nazisme.

 

A l'heure où cette Europe pangermanique cherche à imposer l'euthanasie généralisée, entre autres abominations sélectives, cette exposition, dont on ne sait si elle aura lieu également à Berlin, au Reichstag de préférence -aujourd'hui renommé Bundestag- pourrait être une salutaire opportunité d'une prise de conscience pour cette Europe qui en manque si cruellement actuellement.

 

Le sport européen à l'épreuve du nazisme

Exposition au Mémorial de la Shoah  

 

Lanceuse de disque 1937 Musée d'Israël photographe Liselo

Discus Thrower 1937, by Liselotte Grjebina, official photographer for the Zionist women’s organization

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14 novembre 2011 1 14 /11 /novembre /2011 12:30

Ces nouveaux offices, dont l'adjonction dérogeait à des règles antérieurement établies, avaient pour but de mettre dans tout son jour la solennelle confiance de l'Église dans l'intercession des saints, dont le culte allait souffrir, en France, de si rudes atteintes dans les bréviaires modernisés. 

 

Les atteintes portées à la Liturgie, durant la seconde moitié du XVIIe siècle, doivent faire pressentir au lecteur les scandales qui l'attendent dans le cours de la période que nous venons d'ouvrir

 

La scène se passera exclusivement en France ; c'est le seul pays où l'on ait cru devoir protester contre l'unité liturgique du XVIe siècle. Toutes les autres églises d'Occident sont demeurées fidèles aux traditions du culte divin, et leur voix, unanime avec celle de Rome, leur mère et maîtresse, continue de faire retentir les nobles et mélodieux chants de l'Antiphonaire et du Responsorial grégoriens.

 

A l'entrée du XVIIIe siècle, nous apercevons, victorieux et de plus en plus menaçant, le jansénisme que ses triomphes passés ont rendu comme invincible. On a contenu, exilé même ses principaux chefs ; mais il est partout, et c'est pour cela qu'on a dû ménager les innombrables membres du parti. Ils ont la science de l'antiquité ecclésiastique, la gravité des mœurs (sauf certaines exceptions) ; en un mot, ils séduiraient les justes, si  les justes, comme dit le Sauveur, pouvaient être séduits (Matth. XXIV, 24.).

 

Tous les remèdes employés contre un si grand mal sont rendus inutiles par les doctrines qu'on laisse circuler, ou plutôt qu'on oblige d'enseigner dans les écoles. Écoutez le cri du Siège apostolique, dans ces fortes paroles de Clément XI aux évêques de l'Assemblée de 1705 :

" Nous voyons, vénérables Frères, et nous ne pouvons le dire sans une intime douleur de notre cœur paternel, que, chaque jour, des gens qui se professent catholiques publient des écrits tendant à diminuer et à renverser les droits du Saint-Siège, et, certes, pour ne rien dire de plus, avec une telle liberté et une telle licence que ce ne peut être qu'un sujet de joie aux hétérodoxes ennemis de l'Église, de scandale et de deuil pour les orthodoxes et les âmes pieuses, sans nul avantage, ni utilité pour personne."

(Epistola Clementis XI, Archiepiscopis, Episcopis et aliis ecclesiasticis Viris Conventus anni 1705)

 

En effet, les constitutions d'Innocent X, d'Alexandre VII, de Clément IX, de Clément XI lui-même, n'ont rien guéri : les sectaires leur appliquent à toutes une fin de non-recevoir dans ce qu'ils appellent les maximes de l'Église de France. Et comment les évêques pourront-ils contraindre les fidèles à une adhésion antérieure d'esprit et de cœur aux jugements du Siège apostolique, quand ils enseignent eux-mêmes que les jugements du Pontife romain ne sont point irréformables par là même qu'il les a prononcés; quand ils jugent eux-mêmes après le Siège apostolique ?   Que si l'on  dit que  le consentement des pasteurs unis à leur chef forme une définition irréfragable, ceci suffira sans doute pour le catholique fidèle ; mais comment saisir, dans ses inextricables détours, l'hérésie qui fuira toujours, tant qu'on ne lui opposera pas une répression efficace ? Aujourd'hui, le jansénisme est mort ; mais il faut convenir qu'on l'a laissé vivre tout ce qu'il avait de vie, et ses influences dans la longue durée de son règne ont été assez grandes et assez profondes pour laisser encore dans l'esprit et les mœurs des catholiques français des traces qui ne s'effaceront entièrement qu'après bien des années.

 

A l'époque de l'Assemblée du clergé de 1705, Fénelon développait ainsi l'état de la France sous le rapport du jansénisme dans un Mémoire confidentiel, adressé à Clément XI :

" Je n'encourrai pas sans doute le soupçon de ressentiment, si je découvre au seul  Saint-Père, avec franchise, en présence de Dieu et dans l'extrême péril de la religion, des choses qui sont  publiques dans les rues et dans les carrefours. M. le cardinal de  Noailles, archevêque de Paris, se trouve formellement envahi par certains chefs de la faction, sous couleur de piété et de discipline plus stricte, que, depuis dix ans, il est devenu impossible de le tirer des filets des jansénistes. Il n'écoute rien, ne voit rien, n'approuve rien que ce que lui suggèrent M. Boileau, M. Dugué, le P. de La Tour, général de  l'Oratoire,  M.   Le Noir, l'abbé   Renaudot, et plusieurs autres que tout le   monde connaît pour être imbus du jansénisme. Bien plus, on sait généralement que les principaux d'entre les quarante docteurs (signataires du fameux cas  de conscience) lui  ont  reproché publiquement de les avoir contraints à donner leur adhésion.On le croira facilement, pour peu qu'on lise le mandement dans lequel  l'évêque de  Châlons, après s'être entendu avec son frère le cardinal, enseigne qu'on satisfait aux  constitutions par le silence  respectueux.   En outre, le cardinal archevêque se déclare l'adversaire déclaré de tous les théologiens opposés au jansénisme, et les poursuit avec rigueur.

" M. le cardinal de Coislin, grand aumônier de France, homme bienfaisant, pieux, digne d'être aimé de tout le monde, se conduit avec plus de douceur et de précaution; mais manquant lui-même de science, il a, jusqu'ici, laissé toute l'administration du diocèse aux seuls docteurs jansénistes, lesquels font l'objet de son  admiration.

" Quoique M. le cardinal Le Camus ait écrit, dans une lettre familière à un ami, certaines choses qui diriment expressément la question du fait, néanmoins il conste de beaucoup d'autres arguments que la doctrine et la faction jansénistes lui ont toujours souri. Les archevêques de Reims et de Rouen ne sont pas moins déclarés pour l'une et pour l'autre. L'un, proviseur de Sorbonne, l'autre, collateur d'un grand nombre de cures dans la ville de Paris ; tous deux riches en biens tant d'église que de famille, préposés à de vastes diocèses et à des provinces considérables.

" A ces chefs se joignent un grand nombre d'évêques ; par exemple, en Languedoc, ceux de Rieux et de SaintPons, celui de Montpellier, frère de M. de Torcy, celui de Mirepoix ; dans la province de Lyon, celui de ChâIon ; dans celle de Sens, celui d'Auxerre ; dans celle de Reims, celui de Châlons-sur-Marne ; dans celle de Rouen, celui de Séez ; dans celle de Tours, ceux de Nantes et de Rennes ; dans notre province (de Cambrai), celui de Tournay qui a donné sa démission, et auquel je vois avec joie qu'on a donné un successeur excellent. Dans notre province encore, l'évêque d'Arrasest pieux, à la vérité, et sincèrement attaché au Siège apostolique, mais par le conseil et l'habileté des docteurs auxquels il a livré en entier et sa personne et ses affaires, il s'est laissé entraîner dans le   parti, séduit  qu'il  est par le rigorisme.

" La plupart des autres, incertains, flottants, se précipitent aveuglément du côté vers lequel incline le roi ; et cela n'a rien d'étonnant. Ils ne connaissent que le roi, aux bontés duquel ils doivent leur dignité, leur autorité et leur fortune. Dans l'état présent des choses, ils n'ont rien à craindre ni à espérer du Siège apostolique : ils voient toute la discipline entre les mains du roi, et ils répètent qu'on ne peut ni établir, ni condamner les doctrines que d'après les influences de la cour.

" Il est cependant de pieux évêques qui suffiraient à confirmer le plus grand nombre dans la voie droite, si la multitude ne se trouvait entraînée dans le mauvais parti par ses chefs mal disposés."

(Fénelon. Memoriale Sanctissimo D.N. clam legendum, § IX et X. (Oeuvres complètes, tome XII, page 603.)

 

Telle fut l'influence de cet état de choses que l'opinion des catholiques dut nécessairement se modifier, se fausser même, en présence des contradictions sans nombre qui se montraient en tous lieux. Nous ne parlons pas ici des diocèses gouvernés par des prélats qui affichaient le Jansénisme ; les catholiques devaient y être dans l'oppression ; mais n'est-il pas vrai que dans les diocèses dont les évêques avaient accepté les bulles et faisaient signer le formulaire, n'est-il pas vrai que les opposants aux constitutions apostoliques étaient admis à célébrer la messe dans les églises, bien qu'on ne leur permît pas d'entendre les confessions ? N'est-il pas vrai que les ouvrages du parti censurés à Rome (outre le Missel de Voisin, le Nouveau Testament de Mons, le Rituel d'Alet, on pourrait citer plus de trente autres ouvrages du parti condamnés par brefs apostoliques, décrets du Saint-Office, ou de l'Index) circulaient librement entre les mains du clergé et des fidèles ? N'est-il pas vrai que les fauteurs de doctrines condamnées, s'ils   avaient du talent, ou s'ils pouvaient être utiles, étaient favorisés, employés, considérés ; que leur influence était subie et qu'on acceptait même quelquefois les services qu'ils pouvaient rendre en leur qualité d'hommes de parti ?

 

Voici ce qu'écrivait Bossuet à son neveu, dans l'affaire du quiétisme, au sujet d'un des examinateurs de la doctrine de Fénelon : "J'ai appris qu'il y a deux nouveaux consulteurs, dont l'un est M. l'archevêque de Chieti, et l'autre le sacriste de Sa Sainteté. On dit que ce dernier est habile homme et fort porté au jansénisme". Il y a vingt traits semblables dans la correspondance de Bossuet. Au reste, il suffit de connaître la biographie des principaux- personnages ou fauteurs de la secte (si l'on en excepte toujours les coryphées proprement dits comme Arnauld, Quesnel, Gourlin, etc.), pour voir comment ils ont été l'objet, presque continuel des faveurs et de la considération.

 

Nous avons déjà montré, au chapitre précédent, la haute distinction qu'avait accordée François de Harlay à Sainte-Beuve, Chastelain, Le Tourneux, Santeul, etc., dans la correction de la Liturgie parisienne. Nous verrons la suite de ce scandale au XVIIIe siècle, et nous nous rappellerons alors la parole du Christ : A fructibus eorum cognoscetis eos.

 

Mais il est temps d'ouvrir notre récit.

 

DOM GUÉRANGER  INSTITUTIONS LITURGIQUES : CHAPITRE XVIII : DE LA  LITURGIE DURANT LA PREMIERE MOITIÉ DU  XVIIIe SIECLE. AUDACE   DE   L’HÉRÉSIE  JANSENISTE.     SON   CARACTERE  ANTI-LITURGISTE   PRONONCÉ  DE  PLUS   EN  PLUS.  —   QUESNEL.   — SILENCE  DU  CANON   DE  LA   MESSE   ATTAQUÉ.   —    MISSEL   DE MEAUX. —  MISSEL   DE  TROYES.   —  LANGUET,   SA   DOCTRINE ORTHODOXE. — DOM CLAUDE DE VERT, NATURALISME DANS LES CÉRÉMONIES. — LANGUET. — LITURGIE EN LANGUE VULGAIRE.   — JUBÉ,  CURÉ  d'ASNIÈRES. 

 

Fénélon, Archbishop of Cambrai

Fénelon, Archevêque de Cambrai, par Joseph Vivien

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14 novembre 2011 1 14 /11 /novembre /2011 05:00

Le premier membre de l’Ordre de la Merci qui mérita de recevoir la couronne du martyre pour la délivrance des captifs et la prédication de la foi chrétienne en pays infidèle.
Martyrologe romain

 

San Serapio

SAN SERAPIO, Zurbarán

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13 novembre 2011 7 13 /11 /novembre /2011 23:25

Toutefois, nous devions avoir bientôt la preuve que ces péchés, que mes amis et moi accumulions sur nos têtes, n’avaient rien de personnel, mais n’étaient que de légers symptômes, précurseurs d’un anéantissement déjà en voie de réalisation.

La crypte des capucins

La crypte des capucins, Joseph Roth

 

Joseph Roth au Tournon en 1938

JOSEPH ROTH, en son café préféré de Paris, rue de Tournon 

 

la place de Joseph Roth au Tournon 

aujourd'hui Café Tournon

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13 novembre 2011 7 13 /11 /novembre /2011 05:00

Il disait cette parabole :

 

" Un homme, qui partait en voyage, appela ses serviteurs et leur confia ses biens. À l'un il donna une somme de cinq talents, à un autre deux talents, au troisième un seul, à chacun selon ses capacités. Puis il partit.

 
Aussitôt, celui qui avait reçu cinq talents s'occupa de les faire valoir et en gagna cinq autres. De même, celui qui avait reçu deux talents en gagna deux autres. Mais celui qui n'en avait reçu qu'un creusa la terre et enfouit l'argent de son maître.

 

Longtemps après, leur maître revient et il leur demande des comptes. Celui qui avait reçu les cinq talents s'avança en apportant cinq autres talents et dit : 'Seigneur, tu m'as confié cinq talents ; voilà, j'en ai gagné cinq autres. — Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t'en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton maître.' 

 

Celui qui avait reçu deux talents s'avança ensuite et dit : 'Seigneur, tu m'as confié deux talents ; voilà, j'en ai gagné deux autres. — Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t'en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton maître.'

 
Celui qui avait reçu un seul talent s'avança ensuite et dit : 'Seigneur, je savais que tu es un homme dur : tu moissonnes là où tu n'as pas semé, tu ramasses là où tu n'as pas répandu le grain. J'ai eu peur, et je suis allé enfouir ton talent dans la terre. Le voici. Tu as ce qui t'appartient.'

 
Son maître lui répliqua : 'Serviteur mauvais et paresseux, tu savais que je moissonne là où je n'ai pas semé, que je ramasse le grain là où je ne l'ai pas répandu. Alors, il fallait placer mon argent à la banque ; et, à mon retour, je l'aurais retrouvé avec les intérêts. Enlevez-lui donc son talent et donnez-le à celui qui en a dix. Car celui qui a recevra encore, et il sera dans l'abondance. Mais celui qui n'a rien se fera enlever même ce qu'il a. Quant à ce serviteur bon à rien, jetez-le dehors dans les ténèbres ; là il y aura des pleurs et des grincements de dents !'

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

 

 

 

Christ en Majesté, (XIIe s.) Monastère de San Pedro de Cardeña, Burgos

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12 novembre 2011 6 12 /11 /novembre /2011 05:00

Jésus disait une parabole pour montrer à ses disciples qu'il faut toujours prier sans se décourager :

 

" Il y avait dans une ville un juge qui ne respectait pas Dieu et se moquait des hommes. Dans cette même ville, il y avait une veuve qui venait lui demander : 'Rends-moi justice contre mon adversaire'.

 

Longtemps il refusa ; puis il se dit : 'Je ne respecte pas Dieu, et je me moque des hommes, mais cette femme commence à m'ennuyer : je vais lui rendre justice pour qu'elle ne vienne plus sans cesse me casser la tête'. 

 

Le Seigneur ajouta : " Écoutez bien ce que dit ce juge sans justice ! Dieu ne fera-t-il pas justice à ses élus, qui crient vers lui jour et nuit ? Est-ce qu'il les fait attendre ? Je vous le déclare : sans tarder, il leur fera justice. Mais le Fils de l'homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur terre ?"

 

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 

 

Christ 

Christ the Judge, Fra Angelico, Chapel of San Brizio, Duomo, Orvieto

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