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"Je vous donne un commandement nouveau : c'est de vous aimer les uns les autres.

 

Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres.

 

Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c'est l'amour que vous aurez les uns pour les autres."

 

Evangile de Jésus-Christ selon  saint Jean 

   

 

Pentecôte

" Le Défenseur, l'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit."

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean  

 

   

 

 El Papa es argentino. Jorge Bergoglio                 

Saint Père François

 

 

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1er mai 2011 Béatification de Jean-Paul II

Béatification du Serviteur de Dieu Jean-Paul II

 

 

  Béatification du Père Popieluszko

beatification Mass, in Warsaw, Poland

à Varsovie, 6 juin 2010, Dimanche du Corps et du Sang du Christ

 

 

presidential palace in Warsaw

Varsovie 2010

 

 

Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre
Sanctuaire de l'Adoration Eucharistique et de la Miséricorde Divine

La miséricorde de Dieu est comme un torrent débordé. Elle entraîne les cœurs sur son passage.
(Saint Curé d'Ars)
 

 


Le côté du Christ a été transpercé et tout le mystère de Dieu sort de là. C’est tout le mystère de Dieu qui aime, qui se livre jusqu’au bout, qui se donne jusqu’au bout. C’est le don le plus absolu qui soit. Le don du mystère trinitaire est le cœur ouvert. Ce n’est pas une image, c’est une réalité. C’est la réalité la plus profonde qui soit, la réalité de l’amour.
Père Marie-Joseph Le Guillou




Dans le cœur transpercé
de Jésus sont unis
le Royaume du Ciel
et la terre d'ici-bas
la source de la vie
pour nous se trouve là.

Ce cœur est cœur divin
Cœur de la Trinité
centre de convergence
de tous les cœur humains
il nous donne la vie
de la Divinité.


Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix
(Edith Stein)



Le Sacré-Cœur représente toutes les puissances d'aimer, divines et humaines, qui sont en Notre-Seigneur.
Père Marie-Eugène de l'Enfant Jésus

 



feuille d'annonces de la Basilique du Sacré-Coeur de Montmartre

 

 

 

 

 

 

 

     

The Cambrai Madonna

Notre Dame de Grâce

Cathédrale de Cambrai

 

 

 

Cathédrale Notre Dame de Paris 

   

Ordinations du samedi 27 juin 2009 à Notre Dame de Paris


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Magnificat

     



Solennité de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie à Notre-Dame de Paris


NOTRE DAME DES VICTOIRES

Notre-Dame des Victoires




... ma vocation, enfin je l’ai trouvée, ma vocation, c’est l’Amour !

 

 

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Voyages de Benoît XVI

 

SAINT PIERRE ET SAINT ANDRÉ

Saint Pierre et Saint André

 

BENOÎT XVI à CHYPRE 

 

Benedict XVI and Cypriot Archbishop Chrysostomos, Church of 

Salutation avec l'Archevêque Chrysostomos à l'église d' Agia Kyriaki Chrysopolitissa de Paphos, le vendredi 4 juin 2010

 

     

 

Benoît XVI en Terre Sainte  


 

Visite au chef de l'Etat, M. Shimon Peres
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Visite au mémorial de la Shoah, Yad Vashem




 






Yahad-In Unum

   

Vicariat hébréhophone en Israël

 


 

Mgr Fouad Twal

Patriarcat latin de Jérusalem

 

               


Vierge de Vladimir  

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SALVE REGINA

7 novembre 2014 5 07 /11 /novembre /2014 12:00

Les parois de la chapelle haute, dont le pavé était de niveau avec celui des appartements royaux, ne présentent aux regards que des faisceaux de colonnettes entre lesquels brillent des verrières éclatantes de la plus harmonieuse coloration.

 

Une riche arcature garnit le soubassement sous les appuis des fenêtres, et, derrière l'autel unique, s'élève une clôture ajourée, avec plate-forme, sur laquelle étaient placées les saintes reliques protégées par un édicule en bois. Deux retraits ménagés entre les contre-forts, à droite et à gauche, étaient destinés à recevoir les sièges du roi et de la reine ; car la chapelle haute était réservée au souverain et à sa cour, tandis que la chapelle basse devait contenir les familiers. Un porche à deux étages et auquel on arrivait latéralement par les galeries du palais dessert les deux chapelles.

 

Les statues des douze Apôtres sont adossées aux piliers de la chapelle haute, au niveau de l'appui des fenêtres. Supportées par des culs-de-lampe et surmontées de dais, elles rompent la sécheresse des lignes verticales de ces piliers. Richement peintes, dorées et revêtues de pâtes coloriées, elles détachent, sur les mosaïques lumineuses des verrières leurs tons vigoureux d'or et d'émaux, présentant ainsi comme une zone animée au-dessus du soubassement.

 

Au nord de la Sainte-Chapelle s'élevait, avant l'incendie qui, en 1776, détruisit une partie du Palais, un petit édifice à deux étages destiné au trésor des chartes et au service de la sacristie. C'était une gracieuse construction due également à Louis IX. Reliée à la chapelle royale par une courte galerie qui existe encore, son voisinage faisait ressortir la grandeur du vaisseau principal et composait avec celui-ci un ensemble de l'effet le plus pittoresque.

 

Bien que le sinistre de 1776 n'eût pas entamé le trésor des chartes, on jugea bon alors de le démolir pour donner à la cour du Mai un aspect symétrique et pour reproduire, à gauche de cette cour, en façon de pendant, la galerie qui longe la grand'salle des Pas-Perdus. Ce culte prodigieux pour la symétrie, plus fatal à nos édifices anciens que ne l'ont été les fureurs populaires, la foudre et l'action du temps, fit cacher, derrière un lourd placage d'architecture, tout un côté de l'oratoire de saint Louis, autrefois dégagé.

 

Du côté sud, les bâtiments de la police correctionnelle, élevés il y a une vingtaine d'années, diminuèrent la largeur de l'ancienne cour, de sorte qu'aujourd'hui, contrairement à ce qui s'est pratiqué pour tous nos monuments parisiens, la Sainte-Chapelle, engagée plus qu'elle ne le fut jamais, ne laisse voir d'aucun côté ses belles proportions d'ensemble, demeure comme ensevelie au milieu d'amas de pierre froids et tristes, et ne montre qu'à grand'peine ses œuvres hautes par-dessus des toits et de lourds tuyaux de cheminée.

 

Le passant cherche le long de ces murs monotones l'issue qui lui permet d'arriver au pied de l'édifice de saint Louis, signalé au loin par sa flèche dorée, et ne peut deviner où cet édifice prend racine.

 

 

Eugène-Emmanuel VIOLLET-LE-DUC, Les églises de Paris, LA SAINTE-CHAPELLE, Éditeur : C. Marpon et E. Flammarion, Paris, 1883

 

La Sainte Chapelle, photographie d'Edouard Baldus, entre 1852 et 1857

La Sainte Chapelle, photographie d'Edouard Baldus, entre 1852 et 1857

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6 novembre 2014 4 06 /11 /novembre /2014 12:00

La Cité renfermait autrefois un grand nombre de paroisses disparues aujourd'hui.

 

Les habitations particulières auront même bientôt fait place à des monuments publics. Ainsi, s'accomplit, après dix-sept cents ans d'existence, la destinée réservée à toutes les grandes villes qui, de leur berceau, firent la cité sacrée, l’acropole, le forum. De ses monuments anciens, la Cité ne renferme que Notre-Dame et certaines parties du Palais, résidence des princes suzerains jusqu'au XIVe siècle, puis Parlement, aujourd'hui Palais de Justice, composé bizarre de constructions appartenant à tous les âges, depuis le XIIIe siècle jusqu'à notre époque. Cette agglomération de bâtiments est comme un résumé de notre architecture depuis saint Louis jusqu'à Napoléon III, au milieu desquels s'élève la Sainte-Chapelle.

 

Le saint roi ayant acquis, en 1241, de Baudouin II, empereur de Constantinople, la couronne d'épines et un morceau de la vraie croix, voulut placer ces saintes reliques dans un oratoire digne de les recevoir. L'architecte, Pierre de Montereau, fut chargé de la construction. Commencée en 1245, trois ans suffirent pour élever la Sainte-Chapelle, qui fut consacrée le 25 avril 1248. Nos moyens expéditifs et nos engins modernes nous permettraient à peine d'obtenir un pareil résultat.

 

La Sainte-Chapelle est divisée en deux étages; la chapelle basse et la chapelle haute ; la première placée sous le vocable de la sainte Vierge, la seconde sous le vocable de la sainte Couronne et de la sainte Croix.

 

Tout le bâtiment est construit en pierre de liais, dit cliquart, d'un beau grain, et présente le spécimen le plus complet et le plus pur, peut-être, de l'architecture religieuse du milieu du XIIIe siècle. Les deux étages sont voûtés en arcs d'ogives. Pour diminuer la portée des arcs de la chapelle basse et ne pas prendre trop de hauteur, ces voûtes reposent sur des colonnes isolées et forment ainsi un bas-côté étroit autour du vaisseau, éclairé par des roses-fenêtres qui remplissent tout l'espace laissé sous les formerets. Cette disposition originale donne une élégance singulière à cette œuvre qu'on eût pu prendre, sans cela, pour une crypte.

 

 

Eugène-Emmanuel VIOLLET-LE-DUC, Les églises de Paris, LA SAINTE-CHAPELLE, Éditeur : C. Marpon et E. Flammarion, Paris, 1883

 

Vue de Paris prise des tours de Notre-Dame vers l'ouest : les Invalides, la tour Eiffel, préfecture de police, la Sainte-Chapelle,  Société des archives photographiques d'art et d'histoire, 1932

Vue de Paris prise des tours de Notre-Dame vers l'ouest : les Invalides, la tour Eiffel, préfecture de police, la Sainte-Chapelle, Société des archives photographiques d'art et d'histoire, 1932

Palais de Justice ; Sainte-Chapelle, La cour d'honneur et la Sainte-Chapelle, photographie de François Kollar, fin années 20-début années 30

Palais de Justice ; Sainte-Chapelle, La cour d'honneur et la Sainte-Chapelle, photographie de François Kollar, fin années 20-début années 30

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5 novembre 2014 3 05 /11 /novembre /2014 12:00

L’étude des arts du moyen âge est une mine inépuisable, pleine d’idées originales, hardies, tenant l’imagination éveillée, cette étude oblige à chercher sans cesse, et par conséquent elle développe puissamment l’intelligence de l’artiste.

 

L’architecture, depuis le XIIe siècle jusqu’à la renaissance, ne se laisse pas vaincre par les difficultés, elle les aborde toutes franchement ; n’étant jamais à bout de ressources, elle ne va cependant les puiser que dans un principe vrai. Elle abuse même trop souvent de cette habitude de surmonter des difficultés parmi lesquelles elle aime à se mouvoir. Ce défaut ! pouvons-nous le lui reprocher ? Il tient à la nature d’esprit de notre pays, à ses progrès et ses conquêtes, dont nous profitons, au milieu dans lequel cet esprit se développait. Il dénote les efforts intellectuels d’où la civilisation moderne est sortie, et la civilisation moderne est loin d’être simple ; si nous la comparons à la civilisation païenne, de combien de rouages nouveaux ne la trouverons-nous pas surchargée ; pourquoi donc vouloir revenir dans les arts à des formes simples quand notre civilisation, dont ces arts ne sont que l’empreinte, est si complexe ? Tout admirable que soit l’art grec, ses lacunes sont trop nombreuses pour que dans la pratique il puisse être appliqué à nos mœurs. Le principe qui l’a dirigé est trop étranger à la civilisation moderne pour inspirer et soutenir nos artistes modernes. Pourquoi donc ne pas habituer nos esprits à ces fertiles labeurs des siècles d’où nous sommes sortis ? Nous l’avons vu trop souvent, ce qui manque surtout aux conceptions modernes en architecture, c’est la souplesse, cette aisance d’un art qui vit dans une société qu’il connaît ; notre architecture gêne ou est gênée, en dehors de son siècle, ou complaisante jusqu’à la bassesse, jusqu’au mépris du bon sens.

 

Si donc nous recommandons l’étude des arts des siècles passés avant l’époque où ils ont quitté leur voie naturelle, ce n’est pas que nous désirions voir élever chez nous aujourd’hui des maisons et des palais du XIIIe siècle, c’est que nous regardons cette étude comme pouvant rendre aux architectes cette souplesse, cette habitude d’appliquer à toute chose un principe vrai, cette originalité native et cette indépendance qui tiennent au génie de notre pays.

 

N’aurions-nous que fait naître le désir chez nos lecteurs d’approfondir un art trop longtemps oublié, aurions-nous contribué seulement à faire aimer et respecter des œuvres qui sont la vivante expression de nos progrès pendant plusieurs siècles, que nous croirions notre tâche remplie ; et si faibles que soient les résultats de nos efforts, ils feront connaître, nous l’espérons du moins, qu’entre l’antiquité et notre siècle, il s’est fait un travail immense dont nous pouvons profiter, si nous savons en recueillir et choisir les fruits.

 

Fin

 

Eugène VIOLLET-LE-DUC, Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Préface-, Bance éditeur, Paris, 1854

 

Eugène Viollet-le-Duc, photographie de Nadar

Eugène Viollet-le-Duc, photographie de Nadar

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4 novembre 2014 2 04 /11 /novembre /2014 12:00

Il y a deux choses dont on doit tenir compte avant tout, dans l’étude d’un art, c’est la connaissance du principe créateur, et le choix dans l’œuvre créée.

 

Or le principe de l’architecture française au moment où elle se développe avec une grande énergie, du XIIe au XIIIe siècle, étant la soumission constante de la forme aux mœurs, aux idées du moment, l’harmonie entre le vêtement et le corps, le progrès incessant, le contraire de l’immobilité ; l’application de ce principe ne saurait non-seulement, faire rétrograder l’art, mais même le rendre stationnaire. Tous les monuments enfantés par le moyen âge seraient-ils irréprochables, qu’ils ne devraient donc pas être aujourd’hui servilement copiés, si l’on élève un édifice neuf, ce n’est qu’un langage dont il faut apprendre à se servir pour exprimer sa pensée, mais non pour répéter ce que d’autres ont dit ; et dans les restaurations, même lorsqu’il ne s’agit que de reproduire ou de réparer des parties détruites ou altérées, il est d’une très-grande importance de se rendre compte des causes qui ont fait adopter ou modifier telle ou telle disposition primitive, appliquer telle ou telle forme ; les règles générales laissent l’architecte sans ressources devant les exceptions nombreuses qui se présentent à chaque pas, s’il n’est pas pénétré de l’esprit qui a dirigé les anciens constructeurs.

 

On rencontrera souvent dans cet ouvrage des exemples qui accusent l’ignorance, l’incertitude, les tâtonnements, les exagérations de certains artistes ; mais, que l’on veuille bien le remarquer, on y trouvera l’influence, l’abus même parfois d’un principe vrai, une méthode, en même temps qu’une grande liberté individuelle, l’unité de style, l’harmonie dans l’emploi des formes, l’instinct des proportions, toutes les qualités qui constituent un art, soit qu’il s’applique à la plus humble maison de paysan ou à la plus riche cathédrale, comme au palais du souverain. En effet, une civilisation ne peut prétendre posséder un art que si cet art pénètre partout, s’il fait sentir sa présence dans les œuvres les plus vulgaires. Or de tous les pays occidentaux de l’Europe, la France est encore celui chez qui cette heureuse faculté s’est le mieux conservée, car c’est celui qui l’a possédée au plus haut degré depuis la décadence romaine. De tout temps la France a imposé ses arts et ses modes à une grande partie du continent européen ; elle a essayé vainement depuis la renaissance de se faire italienne, allemande, espagnole, grecque, son instinct, le goût natif qui réside dans toutes les classes du pays l’ont toujours ramené à son génie propre en la relevant après les plus graves erreurs ; il est bon, nous croyons, de le reconnaître, car trop longtemps les artistes ont méconnu ce sentiment et n’ont pas su en profiter.

 

Depuis le règne de Louis XIV surtout, les artistes ont fait ou prétendu faire un corps isolé dans le pays, sorte d’aristocratie étrangère, méconnaissant ces instincts des masses. En se séparant ainsi de la foule, ils n’ont plus été compris, ont perdu toute influence, et il n’a pas dépendu d’eux que la barbarie ne gagnât sans retour ce qui restait en dehors de leur sphère. La preuve en est dans l’infériorité de l’exécution des œuvres des deux derniers siècles comparativement aux siècles précédents. L’architecture surtout qui ne peut se produire qu’à l’aide d’une grande quantité d’ouvriers de tous états, ne présentait plus à la fin du XVIIIe siècle qu’une exécution abâtardie, molle, pauvre et dépourvue de style à ce point de faire regretter les dernières productions du bas-empire. La royauté de Louis XIV, en se mettant à la place de toute chose en France, en voulant être le principe de tout, absorbait sans fruit les forces vives du pays, plus encore peut-être dans les arts que dans la politique ; et l’artiste a besoin pour produire de conserver son indépendance.

 

Le pouvoir féodal n’était certainement pas protecteur de la liberté matérielle ; les rois, les seigneurs séculiers, comme les évêques et les abbés, ne comprenaient pas et ne pouvaient comprendre ce que nous appelons les droits politiques ; on en a mésusé de notre temps, qu’en eût-on fait au XIIe siècle ! Mais ces pouvoirs séparés, rivaux même souvent, laissaient à la population intelligente et laborieuse sa liberté d’allure. Les arts appartenaient au peuple, et personne, parmi les classes supérieures, ne songeait à les diriger, à les faire dévier de leur voie. Quand les arts ne furent plus exclusivement pratiqués par le clergé régulier, et qu’ils sortirent des monastères pour se répandre dans cent corporations laïques, il ne semble pas qu’un seul évêque se soit élevé contre ce mouvement naturel ; et comment supposer d’ailleurs que des chefs de l’Église, qui avaient si puissamment et avec une si laborieuse persévérance aidé à la civilisation chrétienne, eussent arrêté un mouvement qui indiquait mieux que tout autre symptôme que la civilisation se répandait dans les classes moyennes et inférieures ? Mais les arts, en se répandant en dehors des couvents entraînaient avec eux des idées d’émancipation, de liberté intellectuelle qui durent vivement séduire des populations avides d’apprendre, de vivre, d’agir, et d’exprimer leurs goûts et leurs tendances. C’était dorénavant sur la pierre et le bois, dans les peintures et les vitraux, que ces populations allaient imprimer leurs désirs, leurs espérances ; c’était là que sans contrainte elles pouvaient protester silencieusement contre l’abus de la force. À partir du XIIe siècle cette protestation ne cesse de se produire dans toutes les œuvres d’art qui décorent nos édifices du moyen âge ; elle commence gravement, elle s’appuie sur les textes sacrés, elle devient satirique à la fin du XIIIe siècle, et finit au XVe par la caricature.

 

Quelle que soit sa forme, elle est toujours franche, libre, crue même parfois. Avec quelle complaisance les artistes de ces époques s’étendent dans leurs œuvres sur le triomphe des faibles, sur la chute des puissants ! Quel est l’artiste du temps de Louis XIV qui eût osé placer un roi dans l’enfer à côté d’un avare, d’un homicide ; quel est le peintre ou le sculpteur du XIIIe siècle qui ait placé un roi dans les nuées entouré d’une auréole, glorifié comme Dieu, tenant la foudre, et ayant à ses pieds les puissants du siècle ? Est-il possible d’admettre, quand on étudie nos grandes cathédrales, nos châteaux et nos habitations du moyen âge qu’une autre volonté que celle de l’artiste ait influé sur la forme de leur architecture, sur le système adopté dans leur décoration ou leur construction ? L’unité qui règne dans ces conceptions, la parfaite concordance des détails avec l’ensemble, l’harmonie de toutes les parties ne démontrent-elles pas qu’une seule volonté a présidé à l’érection de ces œuvres d’art ? Cette volonté peut-elle être autre que celle de l’artiste ? Et ne voyons-nous pas, à propos des discussions qui eurent lieu sous Louis XIV, lorsqu’il fut question d’achever le Louvre, le roi, le surintendant des bâtiments, Colbert, et toute la cour donner son avis, s’occuper des ordres, des corniches, et de tout ce qui touche à l’art, et finir par confier l’œuvre à un homme qui n’était pas architecte, et ne sut que faire un dispendieux placage, dont le moindre défaut est de ne se rattacher en aucune façon au monument et de rendre inutile le quart de sa superficie ?

 

On jauge une civilisation par ses arts, car les arts sont l’énergique expression des idées d’une époque, et il n’y a pas d’art sans l’indépendance de l’artiste.

 

 

Eugène VIOLLET-LE-DUC, Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Préface-, Bance éditeur, Paris, 1854

 

Vue imaginaire de la Grande Galerie en ruine, Hubert Robert, Musée du Louvre

Vue imaginaire de la Grande Galerie en ruine, Hubert Robert, Musée du Louvre

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3 novembre 2014 1 03 /11 /novembre /2014 12:00

Jamais peut-être des ressources plus nombreuses n’ont été offertes aux architectes ; les exécutants sont nombreux, intelligents et habiles de la main ; l’industrie est arrivée à un degré de perfectionnement qui n’avait pas été atteint. Ce qui manque à tout cela c’est une âme, c’est ce principe vivifiant qui rend toute œuvre d’art respectable, qui fait que l’artiste peut opposer la raison aux fantaisies souvent ridicules des particuliers ou d’autorités peu compétentes trop disposées à considérer l’art comme une superfluité, une affaire de caprice ou de mode.

 

Pour que l’artiste respecte son œuvre, il faut qu’il l’ait conçue avec la conviction intime que cette œuvre est émanée d’un principe vrai, basé sur les règles du bon sens ; le goût, souvent, n’est pas autre chose, et pour que l’artiste soit respecté lui-même, il faut que sa conviction ne puisse être mise en doute ; or, comment supposer qu’on respectera l’artiste qui, soumis à toutes les puérilités d’un amateur fantasque, lui bâtira, suivant le caprice du moment, une maison chinoise, arabe, gothique, ou de la renaissance ? Que devient l’artiste au milieu de tout ceci ? N’est-ce pas le costumier qui nous habille suivant notre fantaisie, mais qui n’est rien par lui-même, n’a et ne peut avoir ni préférence, ni goût propre, ni ce qui constitue avant tout l’artiste créateur, l’initiative ? Mais l’étude d’une architecture dont la forme est soumise à un principe, comme le corps est soumis à l’âme, pour ne point rester stérile, ne saurait être incomplète et superficielle.

 

Nous ne craindrons pas de le dire, ce qui a le plus retardé les développements de la renaissance de notre architecture nationale, renaissance dont on doit tirer profit pour l’avenir, c’est le zèle mal dirigé, la connaissance imparfaite d’un art dans lequel beaucoup ne voient qu’une forme originale et séduisante sans apprécier le fond.

 

Nous avons vu surgir ainsi de pâles copies d’un corps dont l’âme est absente. Les archéologues en décrivant et classant les formes n’étaient pas toujours architectes praticiens, ne pouvaient parler que de ce qui frappait leurs yeux, mais la connaissance du pourquoi devait nécessairement manquer à ces classifications purement matérielles, et le bon sens public s’est trouvé justement choqué à la vue de reproductions d’un art dont il ne comprenait pas la raison d’être, qui lui paraissait un jeu bon tout au plus pour amuser quelques esprits curieux de vieilleries, mais dans la pratique duquel il fallait bien se garder de s’engager.

 

C’est qu’en effet s’il est un art sérieux, qui doive toujours être l’esclave de la raison et du bon sens, c’est l’architecture. Ses lois fondamentales sont les mêmes dans tous les pays et dans tous les temps, la première condition du goût en architecture, c’est d’être soumis à ces lois ; et les artistes qui, après avoir blâmé les imitations contemporaines de temples romains dans lesquelles on ne pouvait retrouver ni le souffle inspirateur qui les a fait élever, ni des points de rapports avec nos habitudes et nos besoins, se sont mis à construire des pastiches des formes romanes ou gothiques, sans se rendre compte des motifs qui avaient fait adopter ces formes, n’ont fait que perpétuer d’une manière plus grossière encore les erreurs contre lesquelles ils s’étaient élevés.

 

 

Eugène VIOLLET-LE-DUC, Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Préface-, Bance éditeur, Paris, 1854

 

Capriccio de ruines, Hubert Robert

Capriccio de ruines, Hubert Robert

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2 novembre 2014 7 02 /11 /novembre /2014 14:00

- chant et direction : le Père Nicolaos Lymbourides du diocèse de Limassol

 

Vasilis Michailides (1849-1917), poète national de Chypre

Vasilis Michailides (1849-1917), poète national de Chypre

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2 novembre 2014 7 02 /11 /novembre /2014 05:00

En vérité, en vérité je vous le dis : celui qui entend ma parole, et qui croit à celui qui m’a envoyé, a la vie éternelle, et il ne tombe point dans la condamnation ; mais il est déjà passé de la mort à la vie.

 

En vérité, en vérité je vous le dis : l’heure vient, et elle est déjà venue, où les morts entendront la voix du Fils de Dieu ; et ceux qui l’entendront vivront.

 

Car comme le Père a la vie en lui-même, il a aussi donné au Fils d’avoir la vie en lui-même ; et il lui a donné le pouvoir de juger, parce qu’il est Fils de l’homme.

 

Ne vous étonnez pas de ceci, car le temps vient où tous ceux qui sont dans les sépulcres entendront la voix du Fils de Dieu ; et ceux qui auront fait de bonnes œuvres, sortiront des tombeaux pour ressusciter à la vie ; mais ceux qui en auront fait de mauvaises, en sortiront pour ressusciter à leur condamnation.

 

 

ÉVANGILE DE SAINT JEAN

 

 

La Sainte Bible traduite par Lemaistre de Sacy

 

Automne, Frederic Edwin Church, 1875, museo de arte Thyssen-Bornemisza, Madrid

Automne, Frederic Edwin Church, 1875, museo de arte Thyssen-Bornemisza, Madrid

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