Crist-Pantocrator.jpg

"Je vous donne un commandement nouveau : c'est de vous aimer les uns les autres.

 

Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres.

 

Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c'est l'amour que vous aurez les uns pour les autres."

 

Evangile de Jésus-Christ selon  saint Jean 

   

 

Pentecôte

" Le Défenseur, l'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit."

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean  

 

   

 

 El Papa es argentino. Jorge Bergoglio                 

Saint Père François

 

 

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1er mai 2011 Béatification de Jean-Paul II

Béatification du Serviteur de Dieu Jean-Paul II

 

 

  Béatification du Père Popieluszko

beatification Mass, in Warsaw, Poland

à Varsovie, 6 juin 2010, Dimanche du Corps et du Sang du Christ

 

 

presidential palace in Warsaw

Varsovie 2010

 

 

Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre
Sanctuaire de l'Adoration Eucharistique et de la Miséricorde Divine

La miséricorde de Dieu est comme un torrent débordé. Elle entraîne les cœurs sur son passage.
(Saint Curé d'Ars)
 

 


Le côté du Christ a été transpercé et tout le mystère de Dieu sort de là. C’est tout le mystère de Dieu qui aime, qui se livre jusqu’au bout, qui se donne jusqu’au bout. C’est le don le plus absolu qui soit. Le don du mystère trinitaire est le cœur ouvert. Ce n’est pas une image, c’est une réalité. C’est la réalité la plus profonde qui soit, la réalité de l’amour.
Père Marie-Joseph Le Guillou




Dans le cœur transpercé
de Jésus sont unis
le Royaume du Ciel
et la terre d'ici-bas
la source de la vie
pour nous se trouve là.

Ce cœur est cœur divin
Cœur de la Trinité
centre de convergence
de tous les cœur humains
il nous donne la vie
de la Divinité.


Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix
(Edith Stein)



Le Sacré-Cœur représente toutes les puissances d'aimer, divines et humaines, qui sont en Notre-Seigneur.
Père Marie-Eugène de l'Enfant Jésus

 



feuille d'annonces de la Basilique du Sacré-Coeur de Montmartre

 

 

 

 

 

 

 

     

The Cambrai Madonna

Notre Dame de Grâce

Cathédrale de Cambrai

 

 

 

Cathédrale Notre Dame de Paris 

   

Ordinations du samedi 27 juin 2009 à Notre Dame de Paris


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Solennité de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie à Notre-Dame de Paris


NOTRE DAME DES VICTOIRES

Notre-Dame des Victoires




... ma vocation, enfin je l’ai trouvée, ma vocation, c’est l’Amour !

 

 

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Salutation avec l'Archevêque Chrysostomos à l'église d' Agia Kyriaki Chrysopolitissa de Paphos, le vendredi 4 juin 2010

 

     

 

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SALVE REGINA

18 août 2012 6 18 /08 /août /2012 11:30

Venons maintenant au détail des rues.

 

Les trois principales se nomment :

Harat-bab-el-Hamond, la rue de la Porte de la Colonne : elle traverse la ville du nord au midi.

   
Souk-el-Kebiz, la rue du Grand-Bazar, elle court du couchant au levant. 

Damascus (Esh-Sham). Souk el-Arwam

   
Harat-el-Allam, la Voie Douloureuse, elle commence à la porte de la Vierge, passe au prétoire de Pilate, et va finir au Calvaire. 

Via Dolorosa, beginning at St. Stephen's Gate. Pilgrims carrying cross on Via Dolorosa.

  
On trouvé ensuite sept autres petites rues :

Harat-el-Mulsmin, la rue des Turcs.  

Harat-el-Nassara, la rue des Chrétiens, elle va du Saint-Sépulcre au couvent latin.

   
Harat-el-Asman, la rue des Arméniens, au levant du château.


Harat-el-Youd, la rue des Juifs, les boucheries de la ville sont dans cette rue. 

Jewish types on street

    
Harat-bab-Hotta, la rue près du Temple.

Harat-el-Zahara. Mon drogman me traduisait ces mots par strada Comparita. Je ne sais trop ce que cela veut dire. Il m’assurait encore que les rebelles et les méchantes gens demeuraient dans cette rue.

Harat-el-Maugrarbé, rue des Maugrabins. Ces Maugrabins, comme je l’ai dit, sont les Occidentaux ou Barbaresques. On compte parmi eux quelques descendants des Maures chassés d’Espagne par Ferdinand et Isabelle. Ces bannis furent reçus dans la ville sainte avec une grande charité : on leur fit bâtir une mosquée ; on leur distribue encore aujourd’hui du pain, des fruits et quelque argent. Les héritiers des fiers Abencerages, les élégants architectes de l’Alhambra, sont devenus à Jérusalem des portiers, qu’on recherche à cause de leur intelligence, et des courriers, estimés pour leur légèreté. Que diraient Saladin et Richard si, revenant tout à coup au monde, ils trouvaient les chevaliers maures transformés en concierges au Saint-Sépulcre, et les chevaliers chrétiens représentés par des frères quêteurs ?

 

Chateaubriand, Itinéraire de Paris à Jérusalem, Quatrième partie : Voyage de Jérusalem  

 

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17 août 2012 5 17 /08 /août /2012 06:00

Toutefois les pères Roger, Nau, etc., nomment quelques portes en arabe. Je commence par ces dernières :
 
Bab-el-Kzalil, la porte du Bien-Aimé

Jaffa Gate 

elle s’ouvre à l’ouest. On sort par cette porte pour aller à Bethléem, Hébron et Saint-Jean-du-Désert. Nau écrit Bab-el-Khalil, et traduit : porte d’Abraham : c’est la porte de Jaffa de Deshayes, la porte des Pèlerins et quelquefois la porte de Damas des autres voyageurs.

 
Bab-el-Nabi-Dahoud, la porte du prophète David

Jerusalem (El-Kouds). Zion Gate, 1898

elle est au midi, sur le sommet de la montagne de Sion, presque en face du tombeau de David et du Saint-Cénacle. Nau écrit Bab-Sidi-Daod. Elle est nommée Porte de Sion par Deshayes, Doubdan, Roger, Cotovic, Bénard, etc.

 
Bab-el-Maugrarbé, la porte des Maugrabins ou des Barbaresques

Dung Gate 

elle se trouve entre le levant et le midi, sur la vallée d’Annon, presque au coin du Temple, et en regard du village de Siloan. Nau écrit Babel-Megarebe. C’est la porte Sterquilinaire ou des ordures, par où les Juifs amenèrent Jésus-Christ à Pilate, après l’avoir pris au jardin des Oliviers.

 
Bab-el-Darahie, la porte Dorée

Gate of Christ's triumphal entry, 1898

elle est au levant et donne sur le parvis du Temple. Les Turcs l’ont murée : une prédiction leur annonce que les chrétiens prendront un jour la ville par cette porte ; on croit que Jésus-Christ entra à Jérusalem par cette même porte le jour des Rameaux.

 
Bab-el-Sidi-Mariam, la porte de la Sainte-Vierge

Jerusalem (El-Kouds). St. Stephen's Gate 

à l’orient, vis-à-vis la montagne des Oliviers. Nau l’appelle en arabe Heutta. Toutes les relations de la Terre Sainte la nomment porte de Saint-Etienne ou de Marie, parce qu’elle fut témoin du martyre de saint Etienne et qu’elle conduit au sépulcre de la Vierge. Du temps des Juifs elle se nommait la porte des Troupeaux.


Bab-el-Zahara, la porte de l’Aurore ou du Cerceau, Cerchiolino

Herod's Gate, 1898

elle regarde le septentrion, et conduit à la grotte des Lamentations de Jérémie. Les meilleurs plans de Jérusalem s’accordent à nommer cette porte porte d’Ephraïm ou d’Hérode. Cotovic la supprime et la confond avec la porte de Damas ; il écrit : Porta Damascena, sive Effraïm ; mais son plan, trop petit et très défectueux, ne se peut comparer à celui de Shaw. Le plan du Voyage espagnol de Vera est très beau, mais chargé et inexact. Nau ne donne point le nom arabe de la porte d’Ephraïm ; il est peut-être le seul voyageur qui l’appelle porte des Turcomans. La porte d’Ephraïm et la porte Sterquilinaire ou du fumier sont les deux petites portes de Jérusalem.

 
Bab-el-Hamond ou Bab-el-Cham, la porte de la Colonne ou de Damas

Damascus Gate

elle est tournée au nord-ouest, et mène aux sépulcres des rois, à Naplouse ou Sichem, à Saint-Jean-d’Acre et à Damas. Nau écrit Bab-el-Amond. Quand Simon le Cyrénéen rencontra Jésus-Christ chargé de la croix, il venait de la porte de Damas. Les pèlerins entraient anciennement par cette porte, maintenant ils entrent par celle de Jaffa ou de Bethléem : d’où il est arrivé qu’on a transporté le nom de la porte de Damas à la porte de Jaffa ou des Pèlerins. Cette observation n’a point encore été faite, et je la consigne ici pour expliquer une confusion de lieux qui embarrasse quelquefois dans les récits des voyageurs.

 

Venons maintenant au détail des rues.

 

Chateaubriand, Itinéraire de Paris à Jérusalem, Quatrième partie : Voyage de Jérusalem

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16 août 2012 4 16 /08 /août /2012 11:30

Nous traversâmes de nouveau la ville.

 

Et, revenant chercher la porte de Sion, Ali-Aga me fit monter avec lui sur les murs : le drogman n’osa pas nous y suivre. Je trouvai quelques vieux canons de vingt-quatre ajustés sur des affûts sans roues et placés aux embrasures d’un bastion gothique. Un garde qui fumait sa pipe dans un coin voulut crier ; Ali le menaça de le jeter dans le fossé s’il ne se taisait, et il se tut : je lui donnai une piastre.
 
Les murs de Jérusalem, dont j’ai fait trois fois le tour à pied, présentent quatre faces aux quatre vents ; ils forment un carré long dont le grand côté court d’orient en occident, deux pointes de la boussole au midi. D’Anville a prouvé par les mesures et les positions locales que l’ancienne Jérusalem n’était pas beaucoup plus vaste que la moderne : elle occupait quasi le même emplacement, si ce n’est qu’elle enfermait toute la montagne de Sion et qu’elle laissait dehors le Calvaire. On ne doit pas prendre à la lettre le texte de Josèphe lorsque cet historien assure que les murs de la cité s’avançaient, au nord, jusqu’aux sépulcres des rois : le nombre des stades s’y oppose ; d’ailleurs, on pourrait dire encore que les murailles touchent aujourd’hui à ces sépulcres, car elles n’en sont pas éloignées de cinq cents pas.
 
Le mur d’enceinte qui existe aujourd’hui est l’ouvrage de Soliman, fils de Sélim, comme le prouvent les inscriptions turques placées dans ce mur. On prétend que le dessein de Soliman était d’enclore la montagne de Sion dans la circonvallation de Jérusalem, et qu’il fit mourir l’architecte pour n’avoir pas suivi ses ordres. Ces murailles, flanquées de tours carrées, peuvent avoir à la plate-forme des bastions une trentaine de pieds de largeur et cent vingt pieds d’élévation ; elles n’ont d’autres fossés que les vallées qui environnent la ville. Six pièce de douze, tirées à barbette, en poussant seulement quelques gabions, sans ouvrir de tranchée, y feraient dans une nuit une brèche praticable ; mais on sait que les Turcs se détendent très bien derrière un mur par le moyen des épaulements. Jérusalem est dominée de toutes parts ; pour la rendre tenable contre une armée régulière, il faudrait faire de grands ouvrages avancés à l’ouest et au nord et bâtir une citadelle sur la montagne des Oliviers.
 
Dans cet amas de décombres, qu’on appelle une ville, il a plu aux gens du pays de donner des noms de rues à des passages déserts. Ces divisions sont assez curieuses, et méritent d’être rapportées, d’autant plus qu’aucun voyageur n’en a parlé ; toutefois les pères Roger, Nau, etc., nomment quelques portes en arabe. Je commence par ces dernières.

 

Chateaubriand, Itinéraire de Paris à Jérusalem, Quatrième partie : Voyage de Jérusalem 

 

North Wall, Jerusalem

 

Mur Nord de Jérusalem  

" Les murs de Jérusalem, dont j’ai fait trois fois le tour à pied, présentent quatre faces aux quatre vents ; ils forment un carré long dont le grand côté court d’orient en occident, deux pointes de la boussole au midi."

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14 août 2012 2 14 /08 /août /2012 11:30

A la droite du Bazar, entre le Temple et le pied de la montagne de Sion, nous entrâmes dans le quartier des Juifs.

 

Ceux-ci, fortifiés par leur misère, avaient bravé l’assaut du pacha : ils étaient là tous en guenilles, assis dans la poussière de Sion, cherchant les insectes qui les dévoraient, et les yeux attachés sur le Temple. Le drogman me fit entrer dans une espèce d’école : je voulus acheter le Pentateuque hébreu dans lequel un rabbin montrait à lire à un enfant, mais le rabbin ne voulut jamais me le vendre. On a observé que les Juifs étrangers qui se fixent à Jérusalem vivent peu de temps. Quant à ceux de la Palestine, ils sont si pauvres, qu’ils envoient chaque année faire des quêtes parmi leurs frères en Égypte et en Barbarie.
 
J’avais commencé d’assez longues recherches sur l’état des Juifs à Jérusalem depuis la ruine de cette ville par Titus jusqu’à nos jours ; j’étais entré dans une discussion importante touchant la fertilité de la Judée : à la publication des derniers volumes des Mémoires de l’Académie des Inscriptions, j’ai supprimé mon travail. On trouve dans ces volumes quatre Mémoires de l’abbé Guénée, qui ne laissent rien à désirer sur les deux sujets que je me proposais de traiter. Ces Mémoires sont de véritables chefs-d’œuvre de clarté, de critique et d’érudition. L’auteur des Lettres de quelques Juifs portugais est un de ces hommes dont les cabales littéraires ont étouffé la renommée durant sa vie, mais dont la réputation croîtra dans la postérité. Je renvoie le lecteur curieux à ces excellents Mémoires ; il les trouvera aisément, puisqu’ils viennent d’être publiés et qu’ils existent dans une collection qui n’est pas rare. Je n’ai point la prétention de surpasser les maîtres ; je sais jeter au feu le fruit de mes études et reconnaître qu’on a fait mieux que moi.
 
Du quartier des Juifs nous nous rendîmes à la maison de Pilate, afin d’examiner par une fenêtre la mosquée du Temple ; il est défendu à tout chrétien, sous peine de mort, d’entrer dans le parvis qui environne cette mosquée : je me réserve à en faire la description lorsque je parlerai des monuments de Jérusalem. A quelque distance du prétoire de Pilate, nous trouvâmes la piscine Probatique et le palais d’Hérode : ce dernier est une ruine dont les fondations appartiennent à l’antiquité.
 
Un ancien hôpital chrétien, aujourd’hui consacré au soulagement des Turcs, attira notre attention. On nous y montra une immense chaudière appelée la chaudière de sainte Hélène. Chaque musulman qui se présentait autrefois à cet hôpital recevait deux petits pains et des légumes cuits à l’huile ; le vendredi on ajoutait à cette distribution du riz accommodé au miel ou au résiné : tout cela n’a plus lieu ; à peine reste-t-il quelque trace de cette charité évangélique dont les émanations s’étaient comme attachées aux murs de cet hôpital.
 
Nous traversâmes de nouveau la ville.

 

Chateaubriand, Itinéraire de Paris à Jérusalem, Quatrième partie : Voyage de Jérusalem

 

Street in Jewish Quarter

Rue du Quartier Juif de Jérusalem  

" On a observé que les Juifs étrangers qui se fixent à Jérusalem vivent peu de temps. Quant à ceux de la Palestine, ils sont si pauvres, qu’ils envoient chaque année faire des quêtes parmi leurs frères en Égypte et en Barbarie."

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13 août 2012 1 13 /08 /août /2012 11:30

C’est cette Jérusalem des Turcs, cette dix-septième ombre de la Jérusalem primitive, que nous allons maintenant examiner.
 
En sortant du couvent, nous nous rendîmes à la citadelle. On ne permettait autrefois à personne de la visiter : aujourd’hui qu’elle est en ruine, on y entre pour quelques piastres. D’Anville prouve que ce château, appelé par les chrétiens le Château ou la Tour des Pisans, est bâti sur les ruines de l’ancien château de David, et qu’il occupe la place de la tour Psephina. Il n’a rien de remarquable : c’est une forteresse gothique, telle qu’il en existe partout, avec des cours intérieures, des fossés, des chemins couverts, etc. On me montra une salle abandonnée, remplie de vieux casques. Quelques-uns de ces casques avaient la forme d’un bonnet égyptien ; je remarquai encore des tubes de fer, de la longueur et de la grosseur d’un canon de fusil, dont j’ignore l’usage. Je m’étais intrigué secrètement pour acheter deux ou trois de ces antiquailles, je ne sais plus quel hasard fit manquer ma négociation.
 
Le donjon du château découvre Jérusalem du couchant à l’orient, comme le mont des Oliviers la voit de l’orient au couchant. Le paysage qui environne la ville est affreux : ce sont de toutes parts des montagnes nues arrondies à leur cime ou terminées en plateau ; plusieurs d’entre elles, à de grandes distances, portent des ruines de tours ou des mosquées délabrées. Ces montagnes ne sont pas tellement serrées, qu’elle ne présentent des intervalles par où l’œil va chercher d’autres perspectives ; mais ces ouvertures ne laissent voir que d’arrière-plans de rochers aussi arides que les premiers plans.
 
Ce fut du haut de la tour de David que le roi-prophète découvrit Bethsabée se baignant dans les jardins d’Urie. La passion qu’il conçut pour cette femme lui inspira dans la suite ces magnifiques Psaumes de la Pénitence :


" Seigneur, ne me reprenez point dans votre fureur et ne me châtiez pas dans votre colère

Ayez pitié de moi selon l’étendue de votre miséricorde

Mes jours se sont évanouis comme la fumée

Je suis devenu semblable au pélican des déserts

Seigneur, je crie vers vous du fond de l’abîme. "

 
On ignore pourquoi le château de Jérusalem porte le nom de Château des Pisans. D’Anville, qui forme à ce sujet diverses conjectures, a laissé échapper un passage de Belon assez curieux :

" Il convient à un chascun qui veut entrer au Sepulcre bailler neuf ducats, et n’y a personne qui en soit exempt, ne pauvres, ne riches. Aussi celui qui a prins la gabelle du Sepulcre à ferme paye huit mille ducats au seigneur ; qui est la cause pourquoi les rentiers rançonnent les pelerins, ou bien ils n’y entreront point. Les cordeliers et les caloyers grecs, et autres manières de religieux chretiens, ne payent rien pour y entrer. Les Turcs le gardent en grande reverence, et y entrent avec grande devotion. L’on dit que les Pisans imposerent cette somme de neuf ducats lorsqu’ils estoient seigneurs en Jerusalem, et qu’elle a esté ainsi maintenue depuis leur temps."

 
La citadelle des Pisans était gardée quand je la vis par une espèce d’aga demi-nègre : il y tenait ses femmes renfermées et il faisait bien, à en juger par l’empressement qu’elles mettaient à se montrer dans cette triste ruine. Au reste, je n’aperçus pas un canon, et je ne sais si le recul d’une seule pièce ne ferait pas crouler tous ces vieux créneaux. Nous sortîmes du château après l’avoir examiné pendant une heure ; nous primes une rue qui se dirige de l’ouest à l’est, et qu’on appelle la rue du Bazar : c’est la grande rue et le beau quartier de Jérusalem. Mais quelle désolation et quelle misère ! N’anticipons pas sur la description générale. Nous ne rencontrions personne, car la plupart des habitants s’étaient retirés dans la montagne à l’arrivée du pacha. La porte de quelques boutiques abandonnées était ouverte ; on aperçoit par cette porte de petites chambres de sept ou huit pieds carrés, où le maître, alors en fuite, mange, couche et dort sur la seule natte qui compose son ameublement.
 
A la droite du Bazar, entre le Temple et le pied de la montagne de Sion, nous entrâmes dans le quartier des Juifs.

 

Chateaubriand, Itinéraire de Paris à Jérusalem, Quatrième partie : Voyage de Jérusalem

 

The towers of David and Hippicus

Les Tours de David, photocrome des années 1890 (Library of Congres)

 

" La citadelle des Pisans était gardée quand je la vis par une espèce d’aga demi-nègre : il y tenait ses femmes renfermées et il faisait bien, à en juger par l’empressement qu’elles mettaient à se montrer dans cette triste ruine. " 

 

Turkish officers on camels before Tower of David

Turkish officers on camels before Tower of David

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12 août 2012 7 12 /08 /août /2012 11:30

Saint Louis arriva en Orient sept ans après ce dernier malheur. Il est remarquable que ce prince, prisonnier en Égypte, vit massacrer sous ses yeux les derniers héritiers de la famille de Saladin.
 
Il est certain que les mameluks Baharites, après avoir trempé leurs mains dans le sang de leur maître, eurent un moment la pensée de briser les fers de saint Louis et de faire de leur prisonnier leur soudan, tant ils avaient été frappés de ses vertus. Saint Louis dit au sire de Joinville qu’il eût accepté cette couronne si les infidèles la lui avaient décernée. Rien peut-être ne fait mieux connaître ce prince, qui n’avait pas moins de grandeur d’âme que de piété, et en qui la religion n’excluait point les pensées royales.
 
Les mameluks changèrent de sentiments : Moas, Almansor-Nuradin-Ali, Seféidin-Modfar, succédèrent tour à tour au trône d’Égypte, et le fameux Bibars-Bondoc-Dari devint soudan en 1263. Il ravagea la partie de la Palestine qui n’était pas soumise à ses armes et fit réparer Jérusalem. Kelaoun, héritier de Bondoc-Dari en 1281, poussa les chrétiens de place en place, et Khalil, son fils, leur enleva Tyr et Ptolémaïs ; enfin, en 1291, ils furent entièrement chassés de la Terre Sainte, après s’être maintenus cent quatre-vingt-douze ans dans leurs conquêtes et avoir régné quatre-vingt-huit ans à Jérusalem.
 
Le vain titre de roi de Jérusalem fut transporté dans la maison de Sicile par le frère de saint Louis, Charles, comte de Provence et d’Anjou, qui réunit sur sa tête les droits du roi de Chypre et de la princesse Marie, fille de Frédéric, prince d’Antioche. Les chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, devenus les chevaliers de Rhodes et de Malte, les chevaliers Teutoniques, conquérants du nord de l’Europe et fondateurs du royaume de Prusse, sont aujourd’hui les seuls restes de ces croisés qui firent trembler l’Afrique et l’Asie et occupèrent les trônes de Jérusalem, de Chypre et de Constantinople.
 
Il y a encore des personnes qui se persuadent, sur l’autorité de quelques plaisanteries usées, que le royaume de Jérusalem était un misérable petit vallon, peu digne du nom pompeux dont on l’avait décoré : c’était un très vaste et très grand pays. L’Ecriture entière, les auteurs païens, comme Hécatée d’Abdère, Théophraste, Strabon même, Pausanias, Galien, Dioscoride, Pline, Tacite, Solin, Ammien Marcellin ; les écrivains juifs, tels que Josèphe, les compilateurs du Talmud et de la Misna ; les historiens et les géographes arabes, Massudi, Ibn-Haukal, Ibn-al-Quadi, Hamdoullah, Abulféda, Edrisi, etc. ; les voyageurs en Palestine, depuis les premiers temps jusqu’à nos jours, rendent unanimement témoignage à la fertilité de la Judée. L’abbé Guénée a discuté ces autorités avec une clarté et une critique admirables. Faudrait-il s’étonner d’ailleurs qu’une terre féconde fût devenue une terre stérile après tant de dévastations ? Jérusalem a été prise et saccagée dix-sept fois ; des millions d’hommes ont été égorgés dans son enceinte, et ce massacre dure pour ainsi dire encore ; nulle autre ville n’a éprouvé un pareil sort. Cette punition, si longue et presque surnaturelle, annonce un crime sans exemple et qu’aucun châtiment ne peut expier. Dans cette contrée, devenue la proie du fer et de la flamme, les champs incultes ont perdu la fécondité qu’ils devaient aux sueurs de l’homme ; les sources ont été ensevelies sous des éboulements ; la terre des montagnes, n’étant plus soutenue par l’industrie du vigneron, a été entraînée au fond des vallées, et les collines, jadis couvertes de bois de sycomores, n’ont plus offert que des sommets arides.
 
Les chrétiens ayant donc perdu ce royaume en 1291, les soudans Baharites demeurèrent en possession de leur conquête jusqu’en 1382. A cette époque les mameluks circassiens usurpèrent l’autorité en Égypte, et donnèrent une nouvelle forme de gouvernement à la Palestine. Si les soudans circassiens sont ceux qui avaient établi une poste aux pigeons et les relais pour apporter au Caire la neige du mont Liban, il faut convenir que, pour des barbares, ils connaissaient assez bien les agréments de la vie. Sélim mit fin à tant de révolutions en s’emparant, en 1716, de l’Égypte et de la Syrie.
 
C’est cette Jérusalem des Turcs, cette dix-septième ombre de la Jérusalem primitive, que nous allons maintenant examiner.

 

Chateaubriand, Itinéraire de Paris à Jérusalem, Quatrième partie : Voyage de Jérusalem 

 

Saint Louis enterrant les Croisés

Saint Louis enterrant les Croisés, Édouard Debat-Ponsan, La Rochelle, Cathédrale Saint-Louis  

" Jérusalem a été prise et saccagée dix-sept fois ; des millions d’hommes ont été égorgés dans son enceinte, et ce massacre dure pour ainsi dire encore ; nulle autre ville n’a éprouvé un pareil sort."

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11 août 2012 6 11 /08 /août /2012 11:30

C’est en entretenant les Romains de l’éternité de leur ville qu’on les a menés à la conquête du monde et qu’on leur a fait laisser dans l’histoire un nom éternel.
 
Godefroy parut donc sur les frontières de la Palestine, l’an 1099 de Jésus-Christ ; il était entouré de Baudouin, d’Eustache, de Tancrède, de Raimond de Toulouse, des comtes de Flandre et de Normandie, de L’Etolde, qui sauta le premier sur les murs de Jérusalem ; de Guicher, déjà célèbre pour avoir coupé un lion par la moitié ; de Gaston de Foix, de Gérard de Roussillon, de Raimbaud d’Orange, de Saint-Pol, de Lambert : Pierre l’Ermite marchait avec son bâton de pèlerin à la tête de ces chevaliers. Ils s’emparèrent d’abord de Rama ; ils entrèrent ensuite dans Emmaüs, tandis que Tancrède et Baudouin du Bourg pénétraient à Bethléem. Jérusalem fut bientôt assiégée, et l’étendard de la croix flotta sur ses murs un vendredi 15, et, selon d’autres, 12 de juillet 1099, à trois heures de l’après-midi.
 
Je parlerai du siège de cette ville lorsque j’examinerai le théâtre de La Jérusalem délivrée. Godefroy fut élu par ses frères d’armes roi de la cité conquise. C’était le temps où de simples chevaliers sautaient de la brèche sur le trône : le casque apprend à porter le diadème, et la main blessée qui mania la pique s’enveloppe noblement dans la pourpre. Godefroy refusa de mettre sur sa tête la couronne brillante qu’on lui offrait, "ne voulant point, dit-il, porter une couronne d’or où Jésus-Christ avait porté une couronne d’épines". Naplouse ouvrit ses portes, l’armée du soudan d’Égypte fut battue à Ascalon. Robert, moine, pour peindre la défaite de cette armée se sert précisément de la comparaison employée par J.-B. Rousseau, comparaison d’ailleurs empruntée de la Bible :


La Palestine enfin, après tant de ravages,

Vit fuir ses ennemis comme on voit les nuages

Dans le vague des airs fuir devant l’Aquilon.


Il est probable que Godefroy mourut à Jaffa, dont il avait fait relever les murs. Il eut pour successeur Baudouin son frère, comte d’Edesse. Celui-ci expira au milieu de ses victoires, et laissa, en 1118, le royaume à Baudouin du Bourg son neveu.
 
Mélisandre, fille aînée de Baudouin II, épousa Foulques d’Anjou, et porta le royaume de Jérusalem dans la maison de son mari, vers l’an 1130. Foulques étant mort d’une chute de cheval, en 1140, son fils Baudouin III lui succéda. La deuxième croisade, prêchée par saint Bernard, conduite par Louis VII et par l’empereur Conrad, eut lieu sous le règne de Baudouin III. Après avoir occupé le trône pendant vingt ans, Baudouin laissa la couronne à son frère Amaury, qui la porta onze années. Amaury eut pour successeur son fils Baudouin, quatrième du nom.
 
On vit alors paraître Saladin, qui, battu d’abord et ensuite victorieux, finit par arracher les lieux saints à leurs nouveaux maîtres.
 
Baudouin avait donné sa sœur Sibylle, veuve de Guillaume Longue-Epée, en mariage à Gui de Lusignan. Les grands du royaume, jaloux de ce choix, se divisèrent. Baudouin IV, ayant fini ses jours en 1184, eut pour héritier son neveu Baudouin V, fils de Sibylle et de Guillaume Longue-Epée. Le jeune roi, qui n’avait que huit ans, succomba en 1186 sous une violente maladie. Sa mère Sibylle fit donner la couronne à Gui de Lusignan, son second mari. Le comte de Tripoli trahit le nouveau monarque, qui tomba entre les mains de Saladin à la bataille de Tibériade.
 
Après avoir achevé la conquête des villes maritimes de la Palestine, le soudan assiégea Jérusalem ; il la prit l’an 1188 de notre ère. Chaque homme fut obligé de donner pour rançon dix besants d’or : quatorze mille habitants demeurèrent esclaves faute de pouvoir payer cette somme. Saladin ne voulut point entrer dans la mosquée du Temple, convertie en église par les chrétiens, sans en avoir fait laver les murs avec de l’eau de rose. Cinq cents chameaux, dit Sanut, suffirent à peine pour porter toute l’eau de rose employée dans cette occasion : ce conte est digne de l’Orient. Les soldats de Saladin abattirent une croix d’or qui s’élevait au-dessus du Temple, la traînèrent par les rues jusqu’au sommet de la montagne de Sion, où ils la brisèrent. Une seule église fut épargnée, et ce fut l’église du Saint-Sépulcre : les Syriens la rachetèrent pour une grosse somme d’argent.
 
La couronne de ce royaume à demi perdu passa à Isabelle, fille d’Amaury Ier, sœur de Sibylle décédée et femme d’Eufroy de Turenne. Philippe-Auguste et Richard Cœur de Lion arrivèrent trop tard pour sauver la ville sainte ; mais ils prirent Ptolémaïs, ou Saint-Jean-d’Acre. La valeur de Richard fut si renommée que longtemps après la mort de ce prince, quand un cheval tressaillait sans cause, les Sarrasins disaient qu’il avait vu l’ombre de Richard. Saladin mourut peu de temps après la prise de Ptolémaïs : il ordonna que l’on portât un linceul au bout d’une lance le jour de ses funérailles et qu’un héraut criât à haute voix :


Saladin,

dompteur de l’Asie, de toutes les richesses qu’il a conquises, n’emporte que ce linceul.


Richard, rival de gloire de Saladin, après avoir quitté la Palestine, vint se faire renfermer dans une tour en Allemagne. Sa prison donna lieu à des aventures que l’histoire a rejetées, mais que les troubadours ont conservées dans leurs ballades.
 
L’an 1242, l’émir de Damas Saleh-Ismael, qui faisait la guerre à Nedjmeddin, soudan d’Égypte, et qui était entré dans Jérusalem, remit cette ville entre les mains des princes latins. Le soudan envoya les Karismiens assiéger la capitale de la Judée. Ils la reprirent, et en massacrèrent tous les habitants ; ils la pillèrent encore une fois l’année suivante avant de la rendre au soudan Saley-Ayoub, successeur de Nedjmeddin.
 
Pendant le cours de ces événements, la couronne de Jérusalem avait passé d’Isabelle à Henri, comte de Champagne, son nouvel époux, et de celui-ci à Amaury, frère de Lusignan, qui épousa en quatrièmes noces la même Isabelle. Il en eut un fils qui mourut en bas âge. Marie, fille d’Isabelle et de son premier mari Conrad, marquis de Montferrat, devint l’héritière d’un royaume imaginaire. Jean, comte de Brienne, épousa Marie. Il en eut une fille, Isabelle ou Yolande, mariée depuis à l’empereur Frédéric II. Celui-ci, arrivé à Tyr, fit la paix avec le soudan d’Égypte. Les conditions du traité furent que Jérusalem serait partagée entre les chrétiens et les musulmans. Frédéric II vint en conséquence prendre la couronne de Godefroy sur l’autel du Saint-Sépulcre, la mit Sur sa tête, et repassa bientôt en Europe.

 

Il est probable que les Sarrasins ne tinrent pas les engagements qu’ils avaient pris avec Frédéric, puisque nous voyons, vingt ans après, en 1242, Nedjmeddin saccager Jérusalem, comme je l’ai dit plus haut. Saint Louis arriva en Orient sept ans après ce dernier malheur. Il est remarquable que ce prince, prisonnier en Égypte, vit massacrer sous ses yeux les derniers héritiers de la famille de Saladin.

 

Chateaubriand, Itinéraire de Paris à Jérusalem, Quatrième partie : Voyage de Jérusalem

 

Procession des croisés conduits par Pierre l'Ermite et God

Procession des Croisés conduits par Pierre l'Ermite et Godefroy de Bouillon autour de Jérusalem, la veille de l'attaque de la ville le 14 juillet 1099, Jean-Victor Schnetz

Salles des Croisades du Château de Versailles  

" Godefroy refusa de mettre sur sa tête la couronne brillante qu’on lui offrait : ne voulant point, dit-il, porter une couronne d’or où Jésus-Christ avait porté une couronne d’épines."

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