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"Je vous donne un commandement nouveau : c'est de vous aimer les uns les autres.

 

Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres.

 

Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c'est l'amour que vous aurez les uns pour les autres."

 

Evangile de Jésus-Christ selon  saint Jean 

   

 

Pentecôte

" Le Défenseur, l'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit."

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean  

 

   

 

 El Papa es argentino. Jorge Bergoglio                 

Saint Père François

 

 

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1er mai 2011 Béatification de Jean-Paul II

Béatification du Serviteur de Dieu Jean-Paul II

 

 

  Béatification du Père Popieluszko

beatification Mass, in Warsaw, Poland

à Varsovie, 6 juin 2010, Dimanche du Corps et du Sang du Christ

 

 

presidential palace in Warsaw

Varsovie 2010

 

 

Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre
Sanctuaire de l'Adoration Eucharistique et de la Miséricorde Divine

La miséricorde de Dieu est comme un torrent débordé. Elle entraîne les cœurs sur son passage.
(Saint Curé d'Ars)
 

 


Le côté du Christ a été transpercé et tout le mystère de Dieu sort de là. C’est tout le mystère de Dieu qui aime, qui se livre jusqu’au bout, qui se donne jusqu’au bout. C’est le don le plus absolu qui soit. Le don du mystère trinitaire est le cœur ouvert. Ce n’est pas une image, c’est une réalité. C’est la réalité la plus profonde qui soit, la réalité de l’amour.
Père Marie-Joseph Le Guillou




Dans le cœur transpercé
de Jésus sont unis
le Royaume du Ciel
et la terre d'ici-bas
la source de la vie
pour nous se trouve là.

Ce cœur est cœur divin
Cœur de la Trinité
centre de convergence
de tous les cœur humains
il nous donne la vie
de la Divinité.


Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix
(Edith Stein)



Le Sacré-Cœur représente toutes les puissances d'aimer, divines et humaines, qui sont en Notre-Seigneur.
Père Marie-Eugène de l'Enfant Jésus

 



feuille d'annonces de la Basilique du Sacré-Coeur de Montmartre

 

 

 

 

 

 

 

     

The Cambrai Madonna

Notre Dame de Grâce

Cathédrale de Cambrai

 

 

 

Cathédrale Notre Dame de Paris 

   

Ordinations du samedi 27 juin 2009 à Notre Dame de Paris


la vidéo sur KTO


Magnificat

     



Solennité de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie à Notre-Dame de Paris


NOTRE DAME DES VICTOIRES

Notre-Dame des Victoires




... ma vocation, enfin je l’ai trouvée, ma vocation, c’est l’Amour !

 

 

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Voyages de Benoît XVI

 

SAINT PIERRE ET SAINT ANDRÉ

Saint Pierre et Saint André

 

BENOÎT XVI à CHYPRE 

 

Benedict XVI and Cypriot Archbishop Chrysostomos, Church of 

Salutation avec l'Archevêque Chrysostomos à l'église d' Agia Kyriaki Chrysopolitissa de Paphos, le vendredi 4 juin 2010

 

     

 

Benoît XVI en Terre Sainte  


 

Visite au chef de l'Etat, M. Shimon Peres
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Visite au mémorial de la Shoah, Yad Vashem




 






Yahad-In Unum

   

Vicariat hébréhophone en Israël

 


 

Mgr Fouad Twal

Patriarcat latin de Jérusalem

 

               


Vierge de Vladimir  

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SALVE REGINA

26 août 2010 4 26 /08 /août /2010 05:00

Zéphyrin fut le premier des Pontifes ensevelis dans la crypte célèbre où les Papes du IIIe siècle vinrent après leurs combats dormir le dernier sommeil. La catacombe qui succédait ainsi au cimetière Vatican dans l'honneur d'abriter les vicaires du Christ avait été inaugurée, trente ans auparavant, par Cécile la vierge martyre : comme sur le point de quitter la vie elle consacrait son palais de Rome en église, du fond de la tombe elle faisait maintenant que sa sépulture de famille passât à l'Eglise maîtresse et mère.

 

La donation funéraire des Cecilii devenait, en face de l'Etat païen, le commencement de la propriété collective ecclésiastique, officiellement reconnue du pouvoir ; Zéphyrin confia l'administration du nouveau cimetière au premier personnage après lui de l'Eglise romaine, l'archidiacre Calliste. Le saint Pontife vit s'accentuer de son temps la lutte de l'hérésie touchant l'unité de Dieu et la trinité des divines personnes ; sans le secours d'un vocabulaire qui ne vint que plus tard fixer jusque dans , les mots l'exposition théologique, il sut tenir à égale distance les Sabelliens pour qui la Trinité n'était qu'un nom, et les précurseurs d'Arius qui se vengèrent en déversant sur lui l'outrage.

 

 Zéphyrin, né à Rome, fut élu pour gouverner l'Eglise au temps de l'empereur Sévère. Il prescrivit que ceux qui devaient être promus aux Ordres sacrés le seraient en présence de nombreux clercs et laïques, au temps convenable et selon la coutume, voulant qu'on ne choisît pour cet office que des hommes de science et de vie recommandable. Il décréta en outre que tous les prêtres assisteraient l'évêque dans la célébration des Mystères. Il établit que patriarche, primat, métropolitain ne pourraient sans l'autorité apostolique condamner un évêque. Son pontificat fut de dix-huit ans et dix-huit jours. En quatre ordinations au mois de décembre, il créa treize prêtres, sept diacres, et treize évêques pour divers lieux.

 

Il fut couronné du martyre sous Antonin, et enseveli sur la voie Appienne, près du cimetière de Calliste, le sept des calendes de septembre.

 

 

 Successeur de Victor Ier, le Pontife de la Pâque, vous aussi fûtes dévoré du zèle de la maison de Dieu pour maintenir, en les accroissant toujours, la régularité, la dignité, la splendeur du culte divin sur notre terre.

 

Au ciel,  la cour du vainqueur de la mort s'enrichit pendant votre pontificat des plus nobles conquêtes, les Irénée, les Perpétue, tous les martyrs sans nombre auxquels la persécution de Septime Sévère assura le triomphe. Parmi de périlleuses embûches, la vérité eut en vous le gardien divinement assisté que le Seigneur avait promis à son Eglise.

 

Votre fidélité fut récompensée par des progrès nouveaux de cette Epouse du Fils de Dieu à vous confiée, par l'affermissement définitif de ses pieds sur le sol d'un monde qu'elle doit acquérir tout envier à l'Epoux.

 

Nous retrouverons en octobre votre souvenir, inséparable qu'il est de celui de Calliste, aujourd'hui votre diacre, alors à son tour vicaire de l'Homme-Dieu. A cette heure, bénissez-nous comme père ; que Pierre connaisse toujours en nous ses fils.

 

 

DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique

 

 

Le Trône de Saint Pierre par Le Bernin

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25 août 2010 3 25 /08 /août /2010 05:00

Testament du bon roi Louis d'après la vie de saint Louis par Joinville : 

Alors il fit venir messire Philippe, son fils, et lui commanda de garder, comme par testament, tous les enseignements qu’il lui laissa, qui sont écrits ci-après en français, enseignements que le roi écrivit de sa sainte main, ainsi que l’on dit.

 

Beau fils, la première chose que je t’enseigne, c’est que tu mettes ton coeur à aimer Dieu, car sans cela nul ne peut être sauvé. Garde-toi de rien faire qui déplaise à Dieu, c’est à savoir le péché mortel, et tu devrais plutôt souffrir toute espèce de tourments que de faire un péché mortel.

 

Si Dieu t’envoie l’adversité, reçois-la avec patience et rends grâce à Notre Seigneur, et pense que tu l’a méritée, et qu’il la tournera à ton profit. S’il te donne prospérité, remercie-l’en humblement afin que tu ne sois pas plus mauvais, ou par orgueil ou d’une autre façon, à cause de ce qui doit augmenter ta valeur; car on ne doit pas combattre Dieu avec ses dons.

 

Confesse-toi souvent, et choisis pour confesseur un prud’homme, qui sache t’enseigner ce que tu dois faire et ce dont tu dois te garder ; et tu dois te tenir et te comporter de telle manière que ton confesseur et tes amis osent te reprendre de tes mauvaises actions. Ecoute dévotement le service de sainte Eglise sans bavarder ni plaisanter, et de coeur et de bouche, spécialement à la messe, quand la consécration est faite. Aie le coeur doux et pitoyable pour les pauvres, les misérables et les malheureux, et réconforte-les et aide-les selon ce que tu pourras.

 

Maintiens les bonnes coutumes du royaume, et abolis les mauvaises ; n’aie pas de convoitise à l’égard de ton peuple, et ne charge pas ta conscience d’impôts ni de tailles, si ce n’est pour une grande nécessité.

 

Si tu as quelque poids sur le coeur, dis-le aussitôt à ton confesseur, ou à quelque prud’homme qui ne soit pas plein de vaines paroles ; ainsi tu le supporteras plus facilement.

 

Prends garde d’avoir en ta compagnie des prud’hommes loyaux, qui ne soient pas pleins de convoitise, ou religieux, ou séculiers, et parle souvent avec eux. Fuis et évite la compagnie des mauvais. Ecoute volontiers la parole de Dieu et retiens-la dans ton coeur, et recherche volontiers prières et indulgences. Aime ce qui t’est profitable et ton bien, et hais tous les maux où qu’ils soient.

 

Que nul n’ait l’audace de dire devant toi une parole qui incite et provoque au péché, ou de médire d’autrui par derrière en le calomniant ; ne permets pas qu’aucune vilenie soit dite devant toi sur Dieu et sur ses saints. Rends souvent grâce à Dieu de tous les biens qu’il t’a faits, pour être digne d’en avoir davantage.

 

Pour rendre la justice et faire droit à tes sujets, sois loyal et rigide, sans tourner à droite ni à gauche, mais apporte ton aide au droit, et soutiens la plainte du pauvre jusqu’à ce que la vérité soit manifestée. Et, si quelqu’un a une action contre toi, ne le crois pas jusqu’à ce que tu en saches la vérité; car ainsi tes conseillers rendront plus hardiment leur jugement selon la vérité, pour toi ou contre toi.

 

Si tu tiens quelque chose de bien d’autrui, ou par toi ou par tes devanciers, si c’est chose certaine, rends-le sans délai; et, si c’est chose douteuse, fais en faire une enquête par des individus sages, rapidement et avec diligence.

 

Tu dois mettre ton attention à ce que tes gens et tes sujets vivent sous toi en paix et suivant le droit. Egalement, garde les bonnes villes et les communes de ton royaume dans l’état et avec les libertés où tes prédécesseurs les ont gardées ; et, s’il y a quelque chose à corriger, corrige-le et remets-le en ordre, et tiens-les en faveur et en amour, car par la force et la richesse des villes importantes les personnes privées et les étrangers craindront de se mal conduire envers toi, spécialement tes pairs et tes barons.

 

Honore et aime toutes les personnes de la sainte Eglise, et prends garde qu’on ne leur soustraie ou réduise les dons et les aumônes que tes devanciers leur auront donnés. On raconte à propos du roi Philippe, mon aïeul, qu’une fois un de ses conseillers lui dit que les gens de sainte Eglise lui causaient beaucoup de torts et de préjudices, en ce qu’ils lui usurpaient ses droits et réduisaient ses justices ; et que c’était une chose bien étonnante que la façon dont il le supportait. Et le bon roi répondit qu’il le croyait bien ; mais il considérait les bontés et les courtoisies que Dieu lui avait faites, et il préférait laisser aller de son droit que d’avoir des conflits avec les gens de la sainte Eglise.

 

Porte honneur et respect à ton père et à ta mère et garde leurs ordres. Donne les bénéfices de sainte Eglise à des personnes de bien et de vie pure, et fais-le avec le conseil de prud’hommes et de gens de vie pure.

 

Garde-toi de commencer une guerre contre un chrétien sans grande délibération ; et, s’il est nécessaire que tu le fasses, alors respecte la sainte Eglise et ceux qui n’ont rien fait de mal. Si des guerres et des conflits éclatent entre tes sujets, apaise-les le plus tôt que tu pourras.

 

Sois attentif à avoir de bons prévôts et de bons baillis, et enquiers-toi à leur sujet et au sujet de ceux de ton hôtel, pour savoir comment ils se conduisent et s’il y a en eux quelque vice de trop grande avidité, de fausseté ou de tromperie. Donne-toi de la peine pour que tous les péchés honteux soient enlevés de ta terre ; spécialement fais disparaître, autant que tu le peux, les jurements honteux et l’hérésie. Prends garde que les dépenses de ton hôtel soient raisonnables et mesurées.

 

En enfin, très doux fils, fais chanter des messes pour mon âme et dire des prières dans tout ton royaume, et octroie-moi une place spéciale et entière en tous les biens que tu feras.

 

Beau cher fils, je te donne toutes les bénédictions qu’un bon père peut donner à son fils ; et que la benoîte Trinité et tous les saints te gardent et te défendent de tous maux ; et que Dieu te donne la grâce de toujours faire sa volonté, en sorte qu’il soit honoré par toi, et que toi et nous puissions, après cette vie mortelle, être ensemble avec lui et le louer sans fin.

 

Amen

 

 

De la voie que il fist à Thunes ne vueil-je rien conter ne dire, pour ce que je n'i fu pas, la merci Dieu! ne je ne vueil chose dire ne mettre en mon livre de quoy je ne soye certeins. Si parlerons de nostre saint roy sanz plus, et dirons ainsi, que après ce que il fu arrivez à Thunes devant le chastel de Carthage, une maladie le prist dou flux dou ventre (et Philippes, ses fiz aisnez, fu malades de fievre carte, avec le flux dou ventre que li roys avoit), dont il acoucha au lit, et senti bien que il devoit par tens trespasser de cest siecle à l'autre.

 

    Lors appela monsignour Phelippe son fil, et li commanda à garder, aussi comme par testament, touz les enseignemens que il li lessa, qui sont ci-après escrit en françois, lesquels enseignemens li roys escrit de sa sainte main, si comme l'on dist.

 

    «Biaus fiz, la premiere chose que je t'enseing, si est que tu mettes ton cuer en amer Dieu; car sans ce nulz ne puet estre sauvez. Garde-toy de faire chose qui à Dieu desplaise, c'est à savoir pechié mortel; ainçois devroies soufrir toutes manieres de tormens, que faire mortel pechié.

 

    «Se Dieus t'envoie adversité, si le reçoif en patience, et en rent graces à Nostre-Signour, et pense que tu l'as deservi, et que il te tournera tout à preu. Se il te donne prosperité, si l'en merci humblement, si que tu ne soies pas pires ou par orgueil ou par autres manieres, dont tu doies mieus valoir; car l'on ne doit pas Dieu de ses dons guerroier.

 

    «Confesse-toy souvent, et esli confesseur preudome, qui te sache enseignier que tu doies faire et de quoy tu te doies garder; et te doiz avoir et porter en tel maniere, que tes confesserres et ti ami te osient reprenre de tes mesfaiz. Le servise de sainte Esglise escoute devotement et sans truffer; mais pri Dieu et de cuer et de bouche, especialment en la messe, que la consecrations est faite. Le cuer aie douz et piteus aus povres, aus chietis et aus mesaisiés, et les conforte et aide selonc ce que pourras.

 

    «Maintien les bones coustumes de ton royaume, et les mauvaises abaisse. Ne couvoite pas sus ton peuple, ne le charge pas de toute ne de taille, se ce n'est pour ta grant necessité.

 

    «Se tu as aucune mesaise de cuer, di-le tantost à ton confesseur, ou à aucun preudome qui ne soit pas pleins de vainnes paroles; si la porteras plus legierement.

 

    «Garde que tu aies en ta compaignie preudomes et loiaus qui ne soient pas plein de couvoitise, soient religieus, soient seculier, et souvent parle à eus; et fui et eschieve la compaignie des mauvais. Escoute volontiers la parole Dieu et la retien en ton cuer; et pourchace volentiers proieres et pardons. Aime ton preu et ton bien, et hai touz maus où que il soient.

 

    «Nulz ne soit si hardis devant toy que il die parole qui atraie et esmeuve à peschié, ne qu'i mesdie d'autrui par derieres en detractions; ne ne seuffre que nulle vileinnie de Dieu ne de ses sains soit dite devant toy. Rent graces à Dieu souvent de touz les biens que il t'a faiz, si que tu soies dignes de plus avoir.

 

   «A justices tenir et à droitures soies loiaus et roides à tes sougiez, sans tourner à destre ne à senestre, mais adès à droit, et soustien la querelle dou povre jeusques à tant que la verités soit desclairie. Et se aucuns a action encontre toy, ne le croi pas jeusques à tant que tu en saches la verité; car ainsi le jugeront ti conseillier plus hardiement selon verité, pour toy ou contre toy.

 

   «Se tu tiens riens de l'autrui, ou par toy ou par tes devanciers, se c'est chose certeinne, rent-le sanz demourer; et se c'est chose douteuse, fai-le enquerre, par saiges gens, isnellement et diligenment.

 

   «A ce dois mettre t'entente comment tes gens et ti sougiez vivent en paiz et en droiture desouz toy. Meisment les bones villes et les communes de ton royaume garde en l'estat et en la franchise où ti devancier les ont gardées; et se il y a aucune chose à amender, si l'amende et adresce, et les tien en faveur et en amour; car par la force et par les richesces des grosses villes, douteront li privé et li estrange de mespenre vers toi, especialment ti per et ti baron.

 

   «Honneure et aime toutes les personnes de sainte Esglise, et garde que on ne leur soustraie ne apetise leur dons et leur aumosnes que ti devancier leur auront donné. L'on raconte dou roy Phelippe, mon aïeul, que une foiz li dist uns de ses conseilliers que mout de tors et de forfaiz li fesoient cil de sainte Esglise, en ce que il tolloient ses droitures et apetissoient ses justices; et estoit mout grans merveille comment il le souffroit. Et li bons roys respondi que il le créoit bien; mais il regardoit les bontés et les courtoisies que Dieus li avoit faites: si vouloit mieus lessier aler de son droit, que avoit contens à la gent de sainte Esglise.

 

   «A ton pere et à ta mere porte honneur et reverence, et garde leur commandemens. Les benefices de sainte Esglises donne à bones personnes et de nette vie, et si le fai par conseil de preudomes et de nettes gens.

 

   «Garde-toy de esmouvoir guerre, sant grant conseil, contre home crestien; et se il te le couvient faire, si garde sainte Esglise et ceus qui riens n'i ont mesfait. Se guerres et contens meuvent entre tes sougiez, apaise-les au plus tost que tu pourras.

 

   «Soies diligens d'avoir bons prevos et bons baillis, et enquier souvent d'aus et de ceus de ton hostel, comme il se maintiennent, et se il a en eus aucun vice de trop grant couvoitise, ou de fausseté, ou de tricherie. Travaille toi que tuit vilain pechié soient osté de la terre; especialment vileins seremens et heresie fai abatre à ton pooir. Pren-te garde que li despens de ton hostel soient raisonnable.

 

   «Et en la fin, très-douz fiz, que tu faces messes chanter pour m'ame et oroisons dire par tout ton royaume; et que tu m'otroies especial part et planiere en touz les biens que tu feras. Biaus chiers fiz, je te doing toutes les benéissons que bons peres puet donner à fil. Et la benoite Trinité et tuit li saint te gardent et deffendent de touz maus; et Dieus te doint grace de faire sa volenté touzjours, si que il soit honorez par toy, et que tu et nous puissions, après ceste mortel vie, estre ensemble avec li, et li loer sans fin.

 

Amen

   

Jehans de Joinville Livre des saintes paroles et des bons faiz nostre roy saint Looys

CXLV. Il tombe malade ; ses enseignements à son fils.

 

 

Psautier de Saint Louis

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24 août 2010 2 24 /08 /août /2010 05:00

Philippe rencontre Nathanaël et lui dit : "Celui dont parlent la loi de Moïse et les Prophètes, nous l'avons trouvé : c'est Jésus fils de Joseph, de Nazareth". Nathanaël répliqua : "De Nazareth ! Peut-il sortir de là quelque chose de bon ?" Philippe répond : "Viens, et tu verras."

 

Lorsque Jésus voit Nathanaël venir à lui, il déclare : "Voici un véritable fils d'Israël, un homme qui ne sait pas mentir."

 

Nathanaël lui demande : "Comment me connais-tu ?" Jésus lui répond : "Avant que Philippe te parle, quand tu étais sous le figuier, je t'ai vu". Nathanaël lui dit : "Rabbi, c'est toi le Fils de Dieu ! C'est toi le roi d'Israël !" Jésus reprend : "Je te dis que je t'ai vu sous le figuier, et c'est pour cela que tu crois ! Tu verras des choses plus grandes encore."

 

Et il ajoute : "Amen, amen, je vous le dis : vous verrez les cieux ouverts, avec les anges de Dieu qui montent et descendent au-dessus du Fils de l'homme."

 

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

 

 

Saint Barthélemy par Konrad Witz

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23 août 2010 1 23 /08 /août /2010 05:00

Quel parfum d'au delà de l'Océan nous apporte aujourd'hui la brise ! L'ancien monde renouvelle sa jeunesse à  ces senteurs du ciel ; le nouveau se concilie par elles la terre et les cieux.

 

 Cent ans ont passé depuis les jours où l'Europe étonnée apprit qu'un continent nouveau se révélait par delà les flots de la mer ténébreuse, effroi des navigateurs. L'Espagne venait d'expulser le Croissant de ses propres terres ; comme récompense, elle reçut la mission de planter la Croix sur ces plages immenses. Ni héros, ni apôtres, ne firent défaut dans cette œuvre au royaume Catholique ; ni non plus, pour son malheur, les aventuriers dont la soif de l'or fit le fléau des Indiens qu'il s'agissait d'amener au vrai Dieu. La décadence si prompte de l'illustre nation qui avait triomphé du Maure, montrera bientôt jusqu'à quel point les peuples prévenus des plus hautes bénédictions restent pourtant solidaires des crimes commis, sous le couvert de leur nom, par quiconque porte le drapeau du pays. On sait comment finit au Pérou l'empire des Incas : malgré les protestations indignées des missionnaires, malgré les ordres venus de la mère patrie, quelques années suffirent aux compagnons de Pizarre pour exterminer le tiers des habitants de ces florissantes contrées ; un autre tiers achevait de périr dans la misère d'une servitude pire que la mort immédiate ; le reste fuyait vers les montagnes, emportant au fond des forêts la haine de l'envahisseur, et trop souvent, hélas ! de l'Evangile, responsable à ses yeux des atrocités accomplies par les baptisés. La cupidité des vainqueurs donnait entrée à tous les vices dans ces âmes en lesquelles cependant la foi restait vive : Lima, fondée au pied des Cordillères comme métropole des provinces conquises, semblait bâtie sur la triple concupiscence ; avant la fin du siècle, Jonas nouveau d'une nouvelle Ninive, saint François Solano la menaçait du courroux de Dieu.

 

 Mais déjà la miséricorde avait pris les devants ; la justice et la paix s'étaient rencontrées dans l'âme d'une enfant prête à toutes les expiations, insatiable d'amour. Combien nous voudrions nous arrêter à contempler la vierge péruvienne dans son héroïsme qui s'ignora toujours, dans sa grâce si candide et si pure ! Rose qui n'eut pour ceux qui l'approchaient que des suavités embaumées, et garda pour elle le secret des épines sans lesquelles ne vont point les roses ici-bas ! Eclose du sourire de Marie, elle ravit l'Enfant-Dieu qui la veut sur son cœur. Les fleurs la reconnaissent pour reine, et toute saison les voit répondre à son désir ; à son invitation, les plantes s'agitent joyeuses, les arbres inclinent leurs rameaux, toute la nature tressaille, eux-mêmes les insectes organisent des chœurs, les oiseaux rivalisent avec elle d'harmonies pour célébrer leur auteur commun. Et elle chante, au souvenir des noms de son père et de sa mère, Gaspard des Fleurs et Marie d'Olive : "Ô mon Jésus, que vous êtes beau entre les olives et les fleurs ; et vous ne dédaignez pas votre Rose !"

 

Cependant l'éternelle Sagesse se révélait dans les jeux de l'Enfant divin et de sa bien-aimée. C'est Clément X qui, dans la bulle de canonisation, nous rappelle qu'un jour où elle était plus souffrante, le tout aimable fils de la Vierge bénie l'invita pour une partie mystérieuse où l'enjeu serait laissé au libre choix du vainqueur. Rose gagne, et réclame sa guérison, aussitôt accordée. Mais Jésus demande la revanche, et l'emportant au second tour, il rend son mal, accompagné du don de patience, à la perdante toute joyeuse ; car elle avait compris qu'elle gagnait plus à la seconde partie qu'à la première.

 

Réservons à l'Eglise de raconter, en la Légende, jusqu'où notre Sainte fut amenée par l'efficacité de ces divines leçons touchant la souffrance. Dans les tortures surhumaines de sa dernière maladie, elle répondait à qui l'exhortait au courage : "Ce que je demande à mon Epoux, c'est qu'il ne cesse point de me brûler des ardeurs les plus cuisantes, jusqu'à ce que je sois pour lui le fruit mûr qu'il daigne recevoir de cette terre à sa table". Et comme on s'étonnait alors de sa sécurité, de sa certitude d'aller directement au paradis, elle dit avec feu cette autre parole qui montre aussi tout un aspect de son âme : "Moi, j'ai un Epoux qui peut ce qu'il y a de plus grand, qui possède ce qu'il y a de plus rare ; et je ne me vois pas n'espérant de lui que de petites choses."

 

Confiance bien justifiée par l'infinie bonté, les assurances et  les  prévenances  du Seigneur à l'égard de Rose. Elle n'avait que trente et un ans, lorsque, au milieu de la nuit qui ouvrait la fête de saint Barthélémy de l'année 1617, elle entendit le cri : Voici l'Epoux ! Dans Lima, dans tout le Pérou, dans l'Amérique entière, des prodiges de conversion et de grâce signalèrent le trépas de l'humble vierge, inconnue jusque-là du grand nombre. "Il fut attesté juridiquement, dit le Pontife suprême, que, depuis la découverte du Pérou, aucun missionnaire ne s'était rencontré qui eût produit pareil ébranlement d'universelle pénitence". Cinq ans plus tard, était dédié ce monastère de Sainte-Catherine-de-Sienne qui devait continuer au milieu de Lima l'œuvre de sanctification, d'assainissement, de défense sociale, et qu'on appelait le monastère de Rose, parce qu'elle en était en effet devant Dieu la fondatrice et la mère. Ses prières en avaient obtenu l'érection qu'elle avait prédite pour après sa mort, désignant d'avance le plan, les religieuses futures, la première supérieure, qu'elle investit un jour prophétiquement de son esprit dans un embrassement plein de mystère.

 

 Lisons le beau récit liturgique qui la concerne : 

La première fleur de sainteté que l'Amérique méridionale ait donnée au monde, la vierge Rose naquit à Lima de parents chrétiens. Dès le berceau brillèrent en elle les marques de sa sainteté future. Un jour le visage de l'enfant apparut merveilleusement transfiguré comme une rose ; ce fut l'occasion du nom qu'on lui donna ensuite, et auquel depuis la Vierge Mère de Dieu ajouta le sien comme surnom, voulant qu'elle s'appelât désormais Rose de Sainte-Marie. Elle fit à cinq ans vœu de virginité perpétuelle. Plus grande, pour éviter d'être contrainte au mariage par ses parents, elle coupa en secret sa magnifique chevelure. Ses jeûnes dépassaient la limite humaine ; elle passa sans pain des Carêmes entiers, ne vivant que de cinq pépins de citron par jour.

 

 Ayant reçu l'habit du tiers Ordre de saint Dominique, elle redoubla ses austérités, usant d'un long et dur cilice garni de pointes acérées, portant jour et nuit sous son voile une couronne armée au dedans d'un grand nombre de clous aiguisés. Elle s'était proposé sainte Catherine de Sienne pour modèle et pour guide dans les sentiers de la pénitence. Une chaîne de fer ceignait ses reins à triple tour. Elle s'était fait un lit de troncs d'arbres noueux, dont elle avait rempli les vides de tessons. Une cellule étroite qu'elle se construisit à l'extrémité du jardin, pour y vaquer à la contemplation des choses du ciel, la vit mater son faible corps par des disciplines fréquentes, par la faim et les veilles ; mais son esprit y puisait la vigueur, et, victorieuse des démons en de nombreux combats, elle se riait de leurs efforts et réduisait à néant leurs illusions.

 

 En  butte à des maladies cruelles, aux mauvaises langues, aux affronts des siens, elle se  plaignait de n'être  point  encore traitée selon son  mérite. Livrée pendant quinze ans  plusieurs heures par jour à une effroyable désolation spirituelle, desséchée, consumée par l'épreuve, elle supporta courageusement ces agonies plus amères que toute mort. Mais c'étaient à la suite les délices d'en haut,  les visions, les séraphiques ardeurs. Son ange gardien, sainte Catherine de Sienne, la Vierge Mère de Dieu lui apparaissaient dans une admirable  familiarité. Elle méritait d'entendre ces mots du Christ Jésus : Rose  de mon cœur, sois mon épouse. Enfin arriva le jour fortuné où s'ouvrit pour elle le paradis de cet Epoux. Nombreux  furent ses  miracles après comme  avant son trépas ; et le Souverain Pontife Clément X l'inscrivit solennellement au catalogue des saintes Vierges.

 

 

 Patronne de votre patrie de ce monde, veillez sur elle toujours. Justifiez sa confiance, dans l’ordre même de la vie présente, en la défendant des tremblements de terre dont les secousses promènent l'effroi sur ses rivages, des commotions politiques dont sa récente indépendance s'est vue si cruellement éprouvée. Etendez votre action tutélaire aux jeunes républiques qui l'avoisinent, et qui elles aussi vous honorent ; ainsi que votre terre natale, protégez-les contre le mirage des utopies venues de notre vieux monde, contre les entraînements, les illusions de leur propre jeunesse, contre les sectes condamnées qui finiraient par ébranler jusqu'à leur foi toujours vive. Enfin, Rose aimée du Seigneur, souriez à l'Eglise entière que ravissent aujourd'hui vos charmes célestes. Comme elle, nous voulons tous courir à l'odeur de vos parfums.

 

Apprenez-nous à nous laisser prévenir comme vous par la céleste rosée. Montrez-nous à répondre aux avances du sculpteur divin qui vous apparut un jour, remettant aux soins de ceux qu'il aime les marbres de choix des vertus, pour les polir et les tailler en s'aidant de leurs larmes et du ciseau de la pénitence.

 

Plus que tout le reste, enseignez-nous la confiance et l'amour.

 

Tout ce qu'opère, disiez-vous, le soleil dans l'immensité de l'univers, faisant éclore les fleurs et mûrissant les fruits, créant les perles au sein des océans, les pierres précieuses dans les plis des montagnes : l'Epoux l'accomplissait dans les espaces sans fin de votre âme, y produisant toute richesse, toute beauté, toute joie, toute chaleur et toute vie. Puissions-nous, ainsi que vous-même, profiter de la descente du Soleil de justice en nos poitrines au Sacrement d'union, ne vivre plus que de sa lumière bénie, porter la bonne odeur du Christ en tous lieux.

 

 

DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique

 

Sainte Rose de Lima par Murillo

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18 août 2010 3 18 /08 /août /2010 05:00

Palestrina, l'ancienne Préneste, députe à la cour de Marie son valeureux et doux martyr Agapit. Par son jeune âge et sa fidélité, il nous rappelle cet autre gracieux athlète, l'acolythe Tarcisius, dont la victoire accompagne de si près au 15 août le triomphe de la Reine du monde, qu'elle s'éclipse en la gloire de celle-ci. Au temps où Valérien persécutait l'Eglise, à la veille des combats de Sixte et de Laurent, Tarcisius, portant le Corps du Seigneur, est rencontré par des païens qui prétendent le contraindre à leur montrer ce qu'il porte ; mais, serrant sur son cœur le trésor du ciel, il se laisse broyer sous leurs coups "plutôt que de livrer à ces chiens enragés les membres divins".

 

Agapit, à quinze ans, parcourt au milieu des tourments et des prodiges l'arène que vient de rouvrir à l'ambition des disciples de Jésus le césar Aurélien. Si jeune qu'il fût, le martyr avait pu voir la fin honteuse de Valérien ; or, l'édit nouveau qui lui valut de rejoindre Tarcisius aux pieds de Marie n'était pas encore promulgué dans tout l'empire, qu'Aurélien à son tour était foudroyé par ce Christ de qui seul tiennent leurs couronnes les empereurs et les rois.

 

 Que votre Eglise, ô Dieu, se réjouisse, appuyée sur le suffrage du bienheureux Agapit ; que les glorieuses prières de votre Martyr lui obtiennent fidélité persévérante et sécurité entière.

 

Par Jésus-Christ.

 

 

En rentrant de Palestrina dans la Ville éternelle, saluons sur la gauche le cimetière des saints Marcellin et Pierre, où furent d'abord déposées les reliques saintes de la pieuse impératrice Hélène, qui s'éleva aujourd'hui de la terre au ciel.

 

Offrons notre hommage à celle qui déploya sur le monde délivré l'étendard du salut, et plaça la Croix sur le front des princes autrefois ses persécuteurs.

 

 Seigneur Jésus-Christ, qui avez révélé à la bienheureuse Hélène le lieu où votre Croix était cachée, pour enrichir par elle votre Eglise de ce précieux trésor ; accordez-nous par son intercession d'obtenir, grâce au prix soldé sur cet arbre de vie, les récompenses de la vie éternelle.

 

Vous qui vivez

 

 

 Mais revenons à l'impératrice des cieux, dont Hélène est la fortunée suivante, dont les Martyrs forment l'armée. Pour la chanter et la prier du milieu de la mer orageuse, Adam de Saint-Victor nous donnera cette Séquence d'un accent si suave :

 

 Salut, Vierge sans pareille, Mère de notre salut, nommée l'Etoile de la mer, étoile nullement vagabonde : ne permettez pas que sur la mer de cette vie nous fassions naufrage, mais que pour nous toujours votre prière s'adresse au Sauveur né de vous.

 

La mer s'irrite, les vents sont en furie, les flots soulevés se bouleversent ; le navire court, mais au-devant que de périls ! Là les sirènes du plaisir, là le dragon, les chiens de mer et les pirates concourent ensemble à nous faire désespérer de la vie.


Au fond de l'abîme, puis jusqu'au ciel l'onde en colère porte l'esquif ; le mât chancelle, la voile est arrachée, le nautonier cesse la lutte ; chez nous, en de tels maux, l'homme animal succombe : ô mère toute spirituelle, délivrez-nous de la mort.

 

Par la rosée du ciel en vous répandue, sans perdre la fleur de pureté, vous donnâtes au monde, prodige nouveau, une fleur nouvelle : le Verbe égal à son Père entre au sein de la Vierge ; pour nous il prend un corps dans le secret de vos chastes entrailles.

 

Celui dont la puissance gouverne toutes choses vous élut et prédestina ; sans rompre le sceau virginal, il vous remplit de lui-même ; dans l'enfantement, sans déchirement, sans douleur, au rebours de la première mère, vous mîtes au jour le Sauveur.

 

Ô Marie, l'excellence de vos mérites vous élève incomparablement par delà les chœurs angéliques ; jour fortuné que celui-ci, où vous gagnez les cieux ! dans votre piété maternelle, regardez-nous en nos bas-fonds.

 

Vous êtes la sainte et vive racine, la fleur, la vigne et l'olivier qu'aucune greffe ne féconde ; vous êtes le flambeau de la terre, la splendeur du ciel ; vous l'emportez sur le soleil en éclat : recommandez-nous à votre fils, pour qu'il nous juge en miséricorde.

 

Devant la face du Roi suprême, ayez souvenir du petit troupeau ; il a transgressé la loi qui lui fut donnée, et pourtant il espère sa grâce : propice et doux, digne d'une louange éternelle, le juge a donné aux coupables un gage d'espérance, en se faisant hostie sur la croix.

 

Jésus, fruit des entrailles de votre sainte Mère, soyez-nous, sur les flots de ce monde, guide, chemin et libre accès au ciel ; tenez le gouvernail, dirigez le navire ; si violente qu'elle puisse être, apaisez la tempête ; dans votre clémence, donnez-nous d'aborder heureusement au port.

 

Amen

 

 

DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique

 

 

Sainte Hélène par Cima da Conegliano

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17 août 2010 2 17 /08 /août /2010 05:00

Un des plus beaux lis du champ des Prêcheurs vient s'épanouir au pied du trône où s'est assise la Reine des cieux. Hyacinthe représente, au Cycle sacré, la légion d'intrépides missionnaires qui, dans les XIIIe et XIVe siècles, s'élancèrent au-devant de la barbarie tartare et musulmane menaçant l'Occident. Des Alpes aux frontières septentrionales de l'empire chinois, des îles de l'Archipel aux terres arctiques, il propagea son Ordre et accrut le royaume de Dieu. Dans les steppes où le schisme de Byzance disputait ses stériles conquêtes à l'idolâtrie des envahisseurs du Nord, on le vit, quarante années durant, semer les prodiges, confondre l'hérésie, dissiper les ténèbres de l'infidélité.

 

 Pas plus qu'au premier apostolat ne devait manquer à celui-ci la consécration du martyre. Que d'admirables épisodes, où les Anges du ciel semblèrent vouloir illuminer de leur sourire les rudes combats de leurs frères de la terre ! Au couvent fondé par Hyacinthe à Sandomir sur la Vistule, quarante-huit Frères Prêcheurs étaient rassemblés sous la conduite du Bienheureux Sadoc ; un jour, le lecteur du Martyrologe, proclamant la fête du lendemain, lit cette formule qui se déroule sous ses yeux en lettres d'or : A SANDOMIR, LE QUATRE DES  NONES DE JUIN, LA PASSION DE QUARANTE-NEUF MARTYRS.  Surpris d'abord, les Frères ont vite compris l'annonce inusitée : dans l'allégresse de leurs âmes, ils se disposent à cueillir la palme qu'une irruption de Tartares leur procure au jour dit ; c'est au chant du Salve Regina que, réunis au chœur à l'heure fortunée, ils teignent de leur sang le pavé du temple.

 

 Hyacinthe ne terminera pas sous le glaive des bourreaux sa carrière glorieuse. Jean, le disciple bien-aimé, avait dû demeurer ici-bas jusqu'à ce que vint le Seigneur ; c'est la venue au-devant de lui de la Mère du Seigneur qu'attend notre Saint.

 

 Ni le labeur toutefois, ni les souffrances les plus extrêmes, ni davantage les plus merveilleuses interventions d'en haut ne manquent à sa vie toute céleste. Kiew, la ville sainte des Russies, a résisté cinq ans au zèle de l'apôtre ; les Tartares passent sur elle comme la justice du Tout-Puissant. Tout est à sac dans l'indocile cité. L'universelle dévastation atteint les portes du sanctuaire où l'homme de Dieu achève à peine l'auguste Sacrifice. Revêtu comme il l'est des ornements sacrés, il prend d'une main le divin Sacrement, de l'autre la statue de Marie qui lui demande de ne pas la laisser aux barbares ; et sain et sauf avec ses Frères, il traverse les hordes païennes enivrées de carnage, les rues en flammes, le Dnieper enfin, l'ancien Borysthène, dont les flots rapides, affermis sous ses pieds, garderont la trace de ses pas. Trois siècles plus tard, les témoins entendus au procès de canonisation attestèrent, sous la foi du serment, que le prodige persévérait encore ; on donnait dans le pays le nom de chemin de saint Hyacinthe à ces vestiges toujours visibles sur les eaux d'une rive à l'autre.

 

Cependant le Saint, poursuivant sa retraite miraculeuse jusque dans Cracovie, y déposa au couvent de la Trinité son précieux fardeau. Légère comme un roseau tant qu'il l'avait portée, la statue de Marie reprit son poids naturel, trop considérable pour qu'un seul homme pût l'ébranler. C'est près d'elle qu'après bien d'autres travaux, Hyacinthe reviendra mourir.

 

Une première fois, au même lieu, dans les débuts de sa vie apostolique, la divine Mère était vers lui descendue : "Aie bon courage et sois joyeux ; disait-elle, mon fils Hyacinthe ! Tout ce que tu demanderas en mon nom te sera accordé". C'était en la Vigile de la glorieuse Assomption qu'avait eu lieu l'ineffable entrevue. Le bienheureux y puisa la confiance surhumaine du thaumaturge que nul obstacle n'arrêta jamais ; il en avait surtout gardé le parfum virginal qui embauma toute sa vie, le rayonnement de beauté surnaturelle qui fit de lui l'image de son père Dominique.

 

Les années ont passé ; centre privilégié des travaux d'Hyacinthe, l'héroïque Pologne est prête désormais à soutenir sous l'égide de Marie son rôle de boulevard de la chrétienté. Au prix de quels sacrifices, c'est ce qu'Hedwige, la contemporaine de notre Saint, la bienheureuse mère du héros de Liegnitza, doit nous dire en octobre ; en attendant, comme saint Stanislas qui le précéda au labeur, c'est à Cracovie, la capitale du noble royaume aux plus beaux temps de ses luttes immortelles, que le fils de Dominique doit son dernier soupir et le trésor de sa dépouille sacrée. Non plus en la vigile, mais au jour même de son triomphe,  le 15 août 1267, dans  l'église  de  la  Très Sainte Trinité, Notre-Dame est redescendue ; les Anges lui font une escorte brillante, les Vierges forment sa cour. "Oh! qui êtes-vous ?" s'écrie une sainte âme de la terre, pour qui l'extase a déchiré les voiles de la mortalité. "Je suis, répond Marie, la Mère de la miséricorde ; et celui-ci, qui a sa main dans la mienne, est frère Hyacinthe, mon très dévot fils, que j'emmène aux noces éternelles". Puis Notre-Dame entonne elle-même de sa douce voix : Je m'en vais aux collines du Liban ; et Anges et Vierges poursuivant dans un ineffable concert le chant du ciel, le cortège fortuné disparaît vers les sommets resplendissants de la patrie.

 

 Lisons la notice que la Liturgie consacre à saint Hyacinthe. On y verra que le passage du Dnieper, dont il est plus haut question, ne fut pas la seule circonstance où il montra son pouvoir sur les flots : 

Hyacinthe, Polonais, naquit de parents nobles et chrétiens au château de Kamin du diocèse de Breslau. Enfant il étudia les lettres, puis la jurisprudence et les lettres sacrées. Agrégé aux chanoines de Cracovie, il les dépassa tous par l'insigne piété de ses mœurs et sa science. Reçu à Rome dans l'Ordre des Frères Prêcheurs par le fondateur même, saint Dominique, il garda religieusement jusqu'à la fin de sa vie la forme de vie parfaite qu'il en avait apprise. Il conserva la virginité, fit ses délices de la retenue, de la patience, de l'humilité, de l'abstinence, des autres vertus qui sont le patrimoine du vrai religieux.

 

 Brûlant d'amour pour Dieu, souvent il passait les nuits entières à prier, à châtier son corps auquel il n'accordait d'autre soulagement que l'appui d'une pierre, d'autre couche que la terre nue. Renvoyé dans sa patrie, il bâtit à Friesach, sur sa route, un important monastère de son Ordre ; un second bientôt s'éleva dans Cracovie, puis quatre autres dans les autres provinces du royaume de Pologne. On ne saurait croire combien il fit de fruit en tous lieux par sa prédication de la parole de Dieu et l'innocence de sa vie. Il ne se passait pas de jour qu'il ne donnât quelque preuve éclatante de cette innocence, de sa foi, de sa piété.

 

 Le zèle du Saint pour le salut du prochain fut récompensé par Dieu des plus grands miracles. Un des plus insignes eut lieu, quand il traversa sans bateau près de Wisgrade la Vistule débordée, faisant de même passer ses compagnons sur sa chape étendue sur les eaux. Ayant persévéré dans son admirable genre de vie près de quarante années depuis sa profession, il annonça aux Frères le jour de sa mort. Ce fut en la fête de l'Assomption de l'année douze cent cinquante-sept, qu'ayant accompli les Heures canoniales et reçu avec grande dévotion les sacrements de l'Eglise, il rendit l'âme avec ces mots : Entre vos mains, Seigneur, je remets mon esprit. Il continua d'éclater par des miracles après sa mort, et Clément VIII le mit au nombre des Saints.

 

 

Votre privilège fut grand, ô fils de Dominique, associé à Marie de si près que le jour de son triomphe vous vit vous-même entrer dans la gloire ! Occupant si belle place dans le cortège qui la conduit aux cieux, dites-nous ses grandeurs, sa beauté, son amour pour les pauvres humains qu'elle voudrait faire tous participer comme vous à son bonheur.

 

Par elle vous fûtes puissant dans la vallée d'exil, en attendant d'être près d'elle bienheureux et glorieux. Longtemps après les Adalbert et les Anschaire, les Cyrille et les Méthodius, vous parcourûtes à nouveau les ingrats sentiers de ce septentrion où renaissent si promptement les épines et les ronces,  où ces peuples que l'Eglise eut déjà tant de peine à délivrer du joug païen, se reprennent sans cesse dans les filets du schisme, dans les pièges de l'hérésie. Sur ce domaine de sa prédilection, le prince des ténèbres éprouva de nouvelles défaites, une multitude infinie brisa ses chaînes, et la lumière du salut brilla plus loin qu'aucun de vos prédécesseurs ne l'avait portée. Conquête définitive pour l'Eglise, la Pologne devint son rempart, jusqu'aux jours de trahison qui marquèrent la fin de l'Europe chrétienne.

 

Ô Hyacinthe, gardez la foi au cœur des fils du noble peuple, en attendant le jour de la résurrection. Implorez grâce pour les régions du Nord, un instant échauffées au souffle ardent de votre parole. Rien de ce que vous demanderez par Marie ne saurait vous être refusé ; c'est la promesse de cette Mère de la miséricorde.

 

 Maintenez le zèle de l'apostolat dans votre Ordre illustre. Puisse s'y multiplier le nombre de vos frères, trop au-dessous des besoins de nos temps.

 

Au pouvoir qui vous fut donné sur les flots se rattache celui que la confiance des fidèles, justifiée par tant de prodiges, vous attribue de rappeler à la vie les malheureux noyés.

 

Maintes fois aussi les mères chrétiennes ont éprouvé votre puissance allant jusqu'au miracle, pour amener à la fontaine du salut les fruits de leur sein qu'un enfantement laborieux menaçait de priver du baptême.

 

Montrez à vos dévots clients que la bonté de Dieu est toujours la même, que le crédit de ses élus n'est point amoindri.

 

 

DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique

 

 

La Sainte Vierge apparaissant à Saint Hyacinthe

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16 août 2010 1 16 /08 /août /2010 05:00

SAINT ROCH par Strozzi

  

Trois ans de famine, trois mois de défaites, trois jours de peste : le choix permis à David coupable entre ces trois mesures d'expiation, les manifeste équivalentes pour la justice de Dieu. L'effroyable fléau qui fait plus de ravages en trois jours qu'en des mois et des années la famine ou une guerre désastreuse, montra bien qu'il gardait sa prééminence lugubre au XIVe siècle de notre ère ; la peste noire couvrit le monde d'un manteau de deuil, et lui enleva le tiers de ses habitants. Jamais sans doute la terre n'avait mieux mérité le terrible avertissement : les grâces de sainteté versées à profusion au siècle précédent étaient convaincues de n'avoir qu'un jour enrayé la défection des peuples ; toute digue désormais rompue laissait voir l'inévitable flot montant du schisme, de la réforme, et de la révolution dont le monde doit mourir. Miséricordieux néanmoins tant que dure cette vie, Dieu, en frappant les hommes pécheurs, leur présentait le prédestiné qui pouvait conjurer sa vengeance.

 

 Il apparaît marqué d'une croix à sa naissance. Jeune homme, il distribue ses biens aux pauvres, et quittant famille et patrie, il se fait pèlerin pour le Christ. L'Italie, dont les sanctuaires l'avaient attiré, lui offre ses  villes dévastées par l'horrible peste ; Roch s'établit parmi les morts et les mourants, ensevelissant ceux-là, guérissant les autres avec le signe de la croix. Saisi lui-même du mal, il se dérobe pour souffrir seul ; un chien lui apporte sa nourriture. Lorsque guéri par Dieu il rentre à Montpellier, sa ville natale, c'est pour y être arrêté comme espion, jeté cinq ans dans un cachot où il meurt. Telles sont vos voies dans vos élus, ô Sagesse de Dieu ! Mais aussitôt des prodiges éclatent, manifestant son origine et son histoire, révélant le pouvoir dont il restera doué pour délivrer de la peste ceux qui recourront à lui.

 

 La renommée de son crédit, accrue à chaque retour de contagions par des bienfaits nouveaux, rendit son culte populaire. Bien que la fête de saint Roch ne soit pas universelle, nous lui devions cette courte notice. Elle sera complétée par la Légende et l'Oraison que nous empruntons aux Offices propres pour quelques lieux donnés à la suite du Bréviaire romain.

 

Roch naquit à Montpellier. De quelle charité il brûlait pour le prochain, c'est ce qu'il montra surtout dans une peste très cruelle qui ravageait toute l'Italie. Abandonnant sa patrie, il entreprit le voyage de cette contrée dont il parcourut les villes et les bourgs, se dépensant au service des malades, et n'hésitant pas à exposer sa vie pour ses frères. Des guérisons merveilleuses manifestèrent combien Dieu agréait le zèle du bienheureux ; il délivra par le signe de la croix du péril de mort un très grand nombre de ceux que le fléau avait atteints, et les rendit à une santé parfaite. Revenu dans sa patrie, il y mourut saintement, riche de vertus et de mérites. La vénération des fidèles suivit aussitôt son trépas. Selon ce que l'on rapporte, elle reçut par la suite un grand accroissement au concile de Constance, lorsque pour éloigner une contagion menaçante, l'image de Roch suivie de tout le peuple fut portée solennellement par la ville avec l'approbation des évêques. C'est pourquoi son culte se propagea merveilleusement dans le monde entier, où la religion populaire l'adopta comme patron près de Dieu contre les épidémies. Ce qu'ayant pesé mûrement, le Souverain Pontife Urbain VIII a permis que, dans les lieux où il y aurait des églises consacrées à Dieu sous le nom de saint Roch, on en célébrât la fête et l'Office.

 

Dans votre bonté, nous vous en supplions, Seigneur, gardez toujours votre peuple ; et par les mérites de saint Roch, préservez-le de toute contagion de l'âme ou du corps.

 

Par Jésus-Christ

 

 

DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique

 

  

Nativité à l'église Saint Roch à Paris

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