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"Je vous donne un commandement nouveau : c'est de vous aimer les uns les autres.

 

Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres.

 

Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c'est l'amour que vous aurez les uns pour les autres."

 

Evangile de Jésus-Christ selon  saint Jean 

   

 

Pentecôte

" Le Défenseur, l'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit."

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean  

 

   

 

 El Papa es argentino. Jorge Bergoglio                 

Saint Père François

 

 

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1er mai 2011 Béatification de Jean-Paul II

Béatification du Serviteur de Dieu Jean-Paul II

 

 

  Béatification du Père Popieluszko

beatification Mass, in Warsaw, Poland

à Varsovie, 6 juin 2010, Dimanche du Corps et du Sang du Christ

 

 

presidential palace in Warsaw

Varsovie 2010

 

 

Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre
Sanctuaire de l'Adoration Eucharistique et de la Miséricorde Divine

La miséricorde de Dieu est comme un torrent débordé. Elle entraîne les cœurs sur son passage.
(Saint Curé d'Ars)
 

 


Le côté du Christ a été transpercé et tout le mystère de Dieu sort de là. C’est tout le mystère de Dieu qui aime, qui se livre jusqu’au bout, qui se donne jusqu’au bout. C’est le don le plus absolu qui soit. Le don du mystère trinitaire est le cœur ouvert. Ce n’est pas une image, c’est une réalité. C’est la réalité la plus profonde qui soit, la réalité de l’amour.
Père Marie-Joseph Le Guillou




Dans le cœur transpercé
de Jésus sont unis
le Royaume du Ciel
et la terre d'ici-bas
la source de la vie
pour nous se trouve là.

Ce cœur est cœur divin
Cœur de la Trinité
centre de convergence
de tous les cœur humains
il nous donne la vie
de la Divinité.


Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix
(Edith Stein)



Le Sacré-Cœur représente toutes les puissances d'aimer, divines et humaines, qui sont en Notre-Seigneur.
Père Marie-Eugène de l'Enfant Jésus

 



feuille d'annonces de la Basilique du Sacré-Coeur de Montmartre

 

 

 

 

 

 

 

     

The Cambrai Madonna

Notre Dame de Grâce

Cathédrale de Cambrai

 

 

 

Cathédrale Notre Dame de Paris 

   

Ordinations du samedi 27 juin 2009 à Notre Dame de Paris


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Magnificat

     



Solennité de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie à Notre-Dame de Paris


NOTRE DAME DES VICTOIRES

Notre-Dame des Victoires




... ma vocation, enfin je l’ai trouvée, ma vocation, c’est l’Amour !

 

 

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Voyages de Benoît XVI

 

SAINT PIERRE ET SAINT ANDRÉ

Saint Pierre et Saint André

 

BENOÎT XVI à CHYPRE 

 

Benedict XVI and Cypriot Archbishop Chrysostomos, Church of 

Salutation avec l'Archevêque Chrysostomos à l'église d' Agia Kyriaki Chrysopolitissa de Paphos, le vendredi 4 juin 2010

 

     

 

Benoît XVI en Terre Sainte  


 

Visite au chef de l'Etat, M. Shimon Peres
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Visite au mémorial de la Shoah, Yad Vashem




 






Yahad-In Unum

   

Vicariat hébréhophone en Israël

 


 

Mgr Fouad Twal

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Vierge de Vladimir  

Archives

    

 

SALVE REGINA

8 novembre 2014 6 08 /11 /novembre /2014 12:00

Le roi Louis XI fut le premier qui apporta quelques modifications au plan de Pierre de Montereau. Le soupçonneux monarque ne se souciait point d'occuper le réduit ouvert qui, dans la nef haute, recevait le prie-dieu royal de ses prédécesseurs. Il fit construire, au midi, à la gauche de l'autel, entre deux contre-forts, un petit oratoire fermé avec une sorte de meurtrière, pour avoir vue sur l'officiant.

 

Soit que les œuvres hautes de la Sainte-Chapelle fussent dégradées par le temps, soit qu'un incendie, dont l'histoire ne fait pas mention, eût détruit ses combles, Charles VIII y fit exécuter des travaux importants de restauration. La rose fut entièrement reconstruite et garnie de nouvelles verrières ; les clochetons qui terminent les deux escaliers de la façade furent refaits, ainsi que la charpente du comble et la flèche en bois recouvert de plomb.

 

On prétend que le roi Louis XII, étant goutteux et voulant arriver aux chambres du Palais et à la chapelle haute en litière, fit élever le joli degré à rampe droite, douce et voûtée, qui longeait le flanc sud de la chapelle royale. Sous Henri II, un jubé en marbre sépara la nef haute en deux parties. Le 26 juillet 1630, un incendie causé par la négligence des plombiers, dévora la charpente du comble et de la flèche qui, en tombant effondra la voûte de l'escalier dû à Louis XII. Ce sinistre étant réparé tant bien que mal, les voûtes du degré ne furent point refaites. Des échoppes occupées par des libraires s'élevèrent entre ses piliers calcinés. C'est sur .cet escalier à demi ruiné que Buileau a transporté le champ de bataille de son Lutrin.

 

Les choses restèrent à peu près en cet état jusqu'à la fin du siècle dernier. Une couverture en bois avait été seulement placée sur les tronçons des piles du degré de Louis XII.

 

Pendant la Révolution, la Sainte-Chapelle devint un club, puis un magasin à farines, puis un dépôt des archives judiciaires, usage qui lui fut conservé jusqu'en 1837, époque où commencèrent les travaux de restauration. Après trente ans, ces travaux sont arrivés à leur terme, et le monument de saint Louis a repris son aspect premier. Bien entendu, les ouvrages de Charles VIII ont été conservés, et la flèche a été reconstruite suivant la forme de celle du XVe siècle, car il n'existe aucun renseignement sur le clocher primitif.

 

 

Eugène-Emmanuel VIOLLET-LE-DUC, Les églises de Paris, LA SAINTE-CHAPELLE, Éditeur : C. Marpon et E. Flammarion, Paris, 1883

 

L'Ange de la Sainte-Chapelle couronnant l'abside, photographie de Charles Marville

L'Ange de la Sainte-Chapelle couronnant l'abside, photographie de Charles Marville

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7 novembre 2014 5 07 /11 /novembre /2014 12:00

Les parois de la chapelle haute, dont le pavé était de niveau avec celui des appartements royaux, ne présentent aux regards que des faisceaux de colonnettes entre lesquels brillent des verrières éclatantes de la plus harmonieuse coloration.

 

Une riche arcature garnit le soubassement sous les appuis des fenêtres, et, derrière l'autel unique, s'élève une clôture ajourée, avec plate-forme, sur laquelle étaient placées les saintes reliques protégées par un édicule en bois. Deux retraits ménagés entre les contre-forts, à droite et à gauche, étaient destinés à recevoir les sièges du roi et de la reine ; car la chapelle haute était réservée au souverain et à sa cour, tandis que la chapelle basse devait contenir les familiers. Un porche à deux étages et auquel on arrivait latéralement par les galeries du palais dessert les deux chapelles.

 

Les statues des douze Apôtres sont adossées aux piliers de la chapelle haute, au niveau de l'appui des fenêtres. Supportées par des culs-de-lampe et surmontées de dais, elles rompent la sécheresse des lignes verticales de ces piliers. Richement peintes, dorées et revêtues de pâtes coloriées, elles détachent, sur les mosaïques lumineuses des verrières leurs tons vigoureux d'or et d'émaux, présentant ainsi comme une zone animée au-dessus du soubassement.

 

Au nord de la Sainte-Chapelle s'élevait, avant l'incendie qui, en 1776, détruisit une partie du Palais, un petit édifice à deux étages destiné au trésor des chartes et au service de la sacristie. C'était une gracieuse construction due également à Louis IX. Reliée à la chapelle royale par une courte galerie qui existe encore, son voisinage faisait ressortir la grandeur du vaisseau principal et composait avec celui-ci un ensemble de l'effet le plus pittoresque.

 

Bien que le sinistre de 1776 n'eût pas entamé le trésor des chartes, on jugea bon alors de le démolir pour donner à la cour du Mai un aspect symétrique et pour reproduire, à gauche de cette cour, en façon de pendant, la galerie qui longe la grand'salle des Pas-Perdus. Ce culte prodigieux pour la symétrie, plus fatal à nos édifices anciens que ne l'ont été les fureurs populaires, la foudre et l'action du temps, fit cacher, derrière un lourd placage d'architecture, tout un côté de l'oratoire de saint Louis, autrefois dégagé.

 

Du côté sud, les bâtiments de la police correctionnelle, élevés il y a une vingtaine d'années, diminuèrent la largeur de l'ancienne cour, de sorte qu'aujourd'hui, contrairement à ce qui s'est pratiqué pour tous nos monuments parisiens, la Sainte-Chapelle, engagée plus qu'elle ne le fut jamais, ne laisse voir d'aucun côté ses belles proportions d'ensemble, demeure comme ensevelie au milieu d'amas de pierre froids et tristes, et ne montre qu'à grand'peine ses œuvres hautes par-dessus des toits et de lourds tuyaux de cheminée.

 

Le passant cherche le long de ces murs monotones l'issue qui lui permet d'arriver au pied de l'édifice de saint Louis, signalé au loin par sa flèche dorée, et ne peut deviner où cet édifice prend racine.

 

 

Eugène-Emmanuel VIOLLET-LE-DUC, Les églises de Paris, LA SAINTE-CHAPELLE, Éditeur : C. Marpon et E. Flammarion, Paris, 1883

 

La Sainte Chapelle, photographie d'Edouard Baldus, entre 1852 et 1857

La Sainte Chapelle, photographie d'Edouard Baldus, entre 1852 et 1857

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6 novembre 2014 4 06 /11 /novembre /2014 12:00

La Cité renfermait autrefois un grand nombre de paroisses disparues aujourd'hui.

 

Les habitations particulières auront même bientôt fait place à des monuments publics. Ainsi, s'accomplit, après dix-sept cents ans d'existence, la destinée réservée à toutes les grandes villes qui, de leur berceau, firent la cité sacrée, l’acropole, le forum. De ses monuments anciens, la Cité ne renferme que Notre-Dame et certaines parties du Palais, résidence des princes suzerains jusqu'au XIVe siècle, puis Parlement, aujourd'hui Palais de Justice, composé bizarre de constructions appartenant à tous les âges, depuis le XIIIe siècle jusqu'à notre époque. Cette agglomération de bâtiments est comme un résumé de notre architecture depuis saint Louis jusqu'à Napoléon III, au milieu desquels s'élève la Sainte-Chapelle.

 

Le saint roi ayant acquis, en 1241, de Baudouin II, empereur de Constantinople, la couronne d'épines et un morceau de la vraie croix, voulut placer ces saintes reliques dans un oratoire digne de les recevoir. L'architecte, Pierre de Montereau, fut chargé de la construction. Commencée en 1245, trois ans suffirent pour élever la Sainte-Chapelle, qui fut consacrée le 25 avril 1248. Nos moyens expéditifs et nos engins modernes nous permettraient à peine d'obtenir un pareil résultat.

 

La Sainte-Chapelle est divisée en deux étages; la chapelle basse et la chapelle haute ; la première placée sous le vocable de la sainte Vierge, la seconde sous le vocable de la sainte Couronne et de la sainte Croix.

 

Tout le bâtiment est construit en pierre de liais, dit cliquart, d'un beau grain, et présente le spécimen le plus complet et le plus pur, peut-être, de l'architecture religieuse du milieu du XIIIe siècle. Les deux étages sont voûtés en arcs d'ogives. Pour diminuer la portée des arcs de la chapelle basse et ne pas prendre trop de hauteur, ces voûtes reposent sur des colonnes isolées et forment ainsi un bas-côté étroit autour du vaisseau, éclairé par des roses-fenêtres qui remplissent tout l'espace laissé sous les formerets. Cette disposition originale donne une élégance singulière à cette œuvre qu'on eût pu prendre, sans cela, pour une crypte.

 

 

Eugène-Emmanuel VIOLLET-LE-DUC, Les églises de Paris, LA SAINTE-CHAPELLE, Éditeur : C. Marpon et E. Flammarion, Paris, 1883

 

Vue de Paris prise des tours de Notre-Dame vers l'ouest : les Invalides, la tour Eiffel, préfecture de police, la Sainte-Chapelle,  Société des archives photographiques d'art et d'histoire, 1932

Vue de Paris prise des tours de Notre-Dame vers l'ouest : les Invalides, la tour Eiffel, préfecture de police, la Sainte-Chapelle, Société des archives photographiques d'art et d'histoire, 1932

Palais de Justice ; Sainte-Chapelle, La cour d'honneur et la Sainte-Chapelle, photographie de François Kollar, fin années 20-début années 30

Palais de Justice ; Sainte-Chapelle, La cour d'honneur et la Sainte-Chapelle, photographie de François Kollar, fin années 20-début années 30

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23 octobre 2014 4 23 /10 /octobre /2014 11:00

Le gaz fut notre auxiliaire pendant la guerre ; lorsque Paris subissait le blocus des armées allemandes, ce fut lui qui nous permit de parler à la province : si nous n’apprîmes rien des événements extérieurs, au moins nous fut-il possible de raconter ce qui se passait ici.

 

Ce fut la Compagnie parisienne qui fournit la quantité de gaz hydrogène nécessaire pour gonfler ces ballons courageux où l’on mit parfois tant et de si poignantes espérances, que les événements ont déçues. L’histoire expliquera sans doute par suite de quelles circonstances particulières on ne put profiter de ce moyen de communication pour combiner une action commune destinée à faire un effort d’ensemble qui pût offrir au moins quelques chances de succès.

 

L’usine de La Villette, où j’ai conduit le lecteur, se signala par une activité pleine de dévouement : « Quand nous étions prévenus qu’un ballon devait partir, me disait-on, on redoublait d’efforts pour obtenir un gaz d’une pureté irréprochable.»

 

Ces services rendus à la grande cause paraissent n’avoir laissé qu’un souvenir bien fugitif dans la mémoire d’une certaine portion de la population de Paris, car aux derniers jours de la commune ce fut par miracle et grâce à l’indomptable énergie des employés que l’usine put échapper à la folie des incendiaires.

 

Fin

 

Maxime Du Camp, L’Éclairage à Paris, Revue des Deux Mondes, 1873

 

Le Rêve, Édouard Detaille, 1888, Musée d'Orsay

Le Rêve, Édouard Detaille, 1888, Musée d'Orsay

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22 octobre 2014 3 22 /10 /octobre /2014 11:00

Croirait-on qu’à l’heure qu’il est, avec des usines outillées de main de maître et produisant un volume de gaz presque illimité, on trouve encore dans Paris le vieux réverbère, le réverbère graisseux, n’éclairant pas, pendu comme un malfaiteur et représentant le dernier vestige d’un âge oublié ? Pourquoi ce fossile de l’éclairage n’a-t-il pas été rejoindre les coucous, les porte-falots et les chapeaux bolivar dont il fut le contemporain ? Que fait-il au-dessus de nos voies publiques ? il proteste en faveur d’un passé qui ne reviendra pas et qui n’a plus de raison d’être ; on peut s’étonner que le personnage important qui est chargé de la direction des travaux de Paris n’ait pas fait remplacer par des candélabres à gaz les 924 lanternes à l’huile dont nous étions encore sottement encombrés au 1er janvier 1873.

 

Nous ne profitons pas seulement de l’éclairage public, nous jouissons aussi pour une bonne part de l’éclairage des cafés et des magasins ; nos anciens boulevards, les passages, les galeries du Palais-Royal, quelques rues appartenant aux quartiers riches, reçoivent, jusqu’à dix ou onze heures du soir, plus de clarté des particuliers que de l’administration municipale. Certaines places sont encore fort obscures, et l’on ferait bien d’y multiplier les candélabres ; l’absence de boutiques semble les condamner à une ombre perpétuelle, et l’éloignement de toute maison contribue à y entretenir l’obscurité. En effet, la lumière qui pénètre nos rues est bien moins directe que l’on ne croit ; elle est surtout réfléchie. Le point éclairant des candélabres frappant sur les murailles planes et blanches de constructions voisines est renvoyé par celles-ci sous forme de nappes lumineuses qui diffusent la clarté et en augmentent singulièrement l’effet. Toute lumière, pour être convenablement employée à des services généraux et publics, doit pouvoir s’éparpiller, se fractionner à l’infini ; sans cela elle reste un foyer restreint, éclatant, mais impropre à satisfaire aux exigences d’une grande ville. Il en est ainsi de la lumière électrique : elle éblouit et n’éclaire pas ; dans bien des circonstances, elle peut être utilisée, mais on n’est pas encore parvenu à en faire un agent d’éclairage régulier.

 

Le gaz entre chaque jour de plus en plus dans nos habitudes domestiques ; avant cent ans, il n’y aura si petite mansarde qui n’ait son bec lumineux et son robinet d’eau. Ce sera là un grand progrès, mais on ne s’arrêtera pas là on reconnaîtra que c’est un mode de chauffage économique et plus préservateur d’incendie qu’aucun autre ; il remplacera les fourneaux insupportables de chaleur que Paris installe dans ses cuisines trop étroites. Sous ce rapport et depuis longtemps, les Anglais nous ont montré ce qu’il y avait à faire. Presque tous les marchands de Londres habitent la campagne ; ils arrivent à leur boutique le matin, et le soir s’en vont dîner chez eux. Ils ont tous dans leur arrière-magasin un petit appareil à trois compartiments : avec une allumette, il est en feu ; dix minutes après, la côtelette est cuite, et il y a de l’eau bouillante pour les œufs à la coque et pour le thé.

 

Nous n’en sommes pas encore là ; mais cela viendra, car les abonnements particuliers augmentent singulièrement ; ils étaient au 31 décembre 1872 de 94,774. Presque toutes les maisons neuves ont le gaz aujourd’hui ; s’il brûle dans les cours intérieures et dans l’escalier, il n’a pas encore droit de cité dans les appartements ; on l’admet dans l’antichambre, quelquefois même dans la salle à manger, mais on ne le reçoit pas dans le salon. Pourquoi ? Il fane les tentures. C’est le seul motif qu’on ait pu me donner, et il n’a aucune valeur : je connais un homme hardi qui n’est éclairé qu’au gaz, et ses rideaux ne s’en portent pas plus mal.

 

 

Maxime Du Camp, L’Éclairage à Paris, Revue des Deux Mondes, 1873

 

Cabaret du Père Lunette. 4, rue des Anglais, Paris Ve. Agence Rol, 1908

Cabaret du Père Lunette. 4, rue des Anglais, Paris Ve. Agence Rol, 1908

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21 octobre 2014 2 21 /10 /octobre /2014 11:00

La compagnie n’est pas libre de placer ses conduites où bon lui semble ; l’ingénieur éminent chargé du Paris souterrain lui indique le tracé qu’elle doit suivre.

 

Bien des précautions sont à prendre que la théorie indique et que l’expérience a confirmées ; il faut éviter de se rapprocher des aqueducs et des conduites qui nous amènent l’eau, car on pourrait communiquer à celle-ci une saveur détestable ; il faut s’éloigner des égouts, ne jamais profiter de cette grande route ouverte pour s’y. loger, car il suffirait d’une fuite pour les remplir de gaz qui, s’enflammant au contact de la première lampe apportée par un ouvrier, ferait sauter tout un quartier. Les conduites de gaz doivent donc cheminer par une route particulière et isolée, de façon à donner aux accidents le moins de chances possible de se produire.

 

Sous ce rapport, il n’y a pas à se plaindre : les explosions deviennent de plus en plus rares. L’administration de la ville, qui tire parti de tout, et qui fait bien en présence des charges écrasantes qui lui incombent, n’abandonne pas son sous-sol sans profit : elle le loue à forfait pour la somme de 200,000 fr., que la compagnie lui verse chaque année. De plus, celle-ci rembourse tous les frais de pavage que nécessite la pose des tuyaux ; ces frais se sont élevés à 179,667 fr. en 1869, et sont évalués à 100,000 fr. dans le budget municipal de 1873. La Compagnie parisienne est privilégiée, il est vrai, mais son privilège lui coûte cher. Au lieu de payer l’impôt d’octroi dont l’entrée des houilles est frappée à Paris, elle acquitte un droit fixe de 2 centimes par mètre cube de gaz fabriqué ; de ce seul chef, elle a payé 2,508,953 fr. en 1872 : de plus, un traité intervenu le 7 février 1870 l’oblige à verser sur les bénéfices, à la caisse de la ville, une part proportionnelle qui a été de 5 millions. La ville de Paris a donc en 1872 touché 7,708,953 fr. de la compagnie du gaz ; c’est là une grosse somme : elle représente la taxe de l’éclairage public.

 

Celui-ci fonctionne, il faut le reconnaître, d’une façon irréprochable. Le système de l’allumage est combiné de telle sorte que Paris entier est éclairé presque subitement. Les 750 allumeurs, portant en main la grande gaule surmontée d’une petite lampe que protège une robe de tôle percée de trous, se mettent en marche, ouvrent le robinet de chaque candélabre, enflamment le bec qui produit un jet de lumière en forme de papillon, et ont fourni en 40 minutes un trajet équivalant à 1,500 kilomètres environ. L’extinction va plus vite encore, et n’exige même pas une demi-heure. Le nombre des appareils lumineux répandus dans Paris aujourd’hui contient 36,573 becs exclusivement réservés à l’éclairage public.

 

Pendant la nuit des fêtes publiques, lorsqu’il y en avait, le spectacle des illuminations par le gaz, où de longs rubans de feu dessinaient le couronnement de l’Arc de Triomphe, reproduisaient les contours de l’Hôtel de Ville, s’allongeaient en colliers de perles étincelantes dans les Champs-Elysées, était réellement féerique. C’était par millions alors qu’il fallait compter les «trous» par où le gaz poussait la flamme agile qui ressemble à une fleur d’or pâle sortant d’un calice bleu.

 

 

Maxime Du Camp, L’Éclairage à Paris, Revue des Deux Mondes, 1873

 

Candélabre en bronze à cinq branches, Charles Marville, 1878, Paris

Candélabre en bronze à cinq branches, Charles Marville, 1878, Paris

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20 octobre 2014 1 20 /10 /octobre /2014 11:00

Placée contre les fortifications, l’usine a couru quelques dangers pendant la guerre.

 

Dès le mois d’août, le gouverneur de Paris se préoccupait des dégâts qu’une explosion de gazomètre pourrait produire dans le mur d’enceinte. On rassura le général Trochu, qui s’était trop hâté de s’effrayer, et les ingénieurs spéciaux vécurent dans une sécurité que les faits n’eurent pas à démentir. A l’usine d’Ivry, un obus traversa un des récipiens, le gaz s’enflamma, brûla extérieurement en une forte gerbe de feu pendant huit minutes, et s’éteignit de lui-même faute d’aliment. A La Villette, un obus tomba et éclata dans un des gazomètres ; le revêtement de tôle fut perforé, le gaz profita des ouvertures pour s’en aller, et il n’en fut que cela.

 

Lorsqu’aux dernières heures de la bataille des sept jours la France réussit enfin à reconquérir Paris, l’usine, placée entre deux batteries hostiles, ne fut point épargnée ; en une heure, le 27 mai 1871, il n’y tomba pas moins de 95 projectiles explosibles. Pendant cette époque exécrable, tout le personnel de l’usine fut à son poste, chargeant les cornues, brûlant le coke, épurant le gaz. Ce n’est pas qu’on ne l’ait sollicité de se joindre à l’insurrection, mais il fut inébranlable. On savait que pendant les mois actifs de l’hiver l’usine emploie environ 1,100 ouvriers, et qu’en été, lors de la morte saison, elle trouve d’ingénieux moyens pour en occuper encore au moins 600. C’était là de quoi former quelques-uns de ces bons bataillons de vengeurs qui défilaient dans nos rues précédés de cantinières et suivis d’omnibus chargés de tonneaux de vin. On ne manqua pas d’essayer l’embauchage ; le régisseur de l’usine, qui me paraît être un homme fort entendu et sans timidité, laissa pénétrer des insurgés sans armes. Ceux-ci se rendirent dans les ateliers, ils invoquèrent les droits du peuple outragés, la fraternité humaine, l’Internationale, la haute-paie, les distributions d’eau-de-vie, la gloire d’émanciper les cinq parties du monde, qui n’attendaient qu’un signal pour proclamer la commune universelle ; les ouvriers gaziers levèrent les épaules, mirent les faiseurs de propagande à la porte, et les engagèrent à ne plus revenir.

 

Les travaux ne furent interrompus qu’au moment le plus ardent du combat, lorsque nul ne pouvait se hasarder dans les cours sans risque d’être tué ; ils furent repris dès que la lutte se déplaça. En effet, s’il est une usine qui ne peut jamais chômer, c’est celle-là car elle nous donne la vie et la sécurité nocturnes.

 

Paris, qui a tant regimbé autrefois contre le gaz, s’y est fort accoutumé, et la consommation qu’il en fait augmente chaque année dans des proportions qu’il est utile de connaître : 40,777,400 mètres cubes en 1855, — 116,171,727 en 1865, et 147,668,330 en 1872 ; en seize, ans, l’augmentation est de 107 millions de mètres cubes. Pour envoyer cette énorme quantité de gaz sur le lieu même où il doit être employé aux usages publics et particuliers, il faut des conduites en fonte circulant sous le sol de Paris, suivant le trajet de toutes les rues, et pouvant recevoir les branchemens des maisons riveraines. Cette canalisation, avec les ramifications innombrables qu’elle comporte, atteignait au 1er janvier 1873 le total de 1,132,022 mètres, et de 1,543,029, si l’on tient compte de 411,007 mètres de tuyaux qui, franchissant les fortifications, vont porter la lumière à quelques villages voisins.

 

 

Maxime Du Camp, L’Éclairage à Paris, Revue des Deux Mondes, 1873

 

La Croix de l’Évangile devant un gazomètre, rue de l’Évangile, Paris XVIIIe

La Croix de l’Évangile devant un gazomètre, rue de l’Évangile, Paris XVIIIe

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