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"Je vous donne un commandement nouveau : c'est de vous aimer les uns les autres.

 

Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres.

 

Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c'est l'amour que vous aurez les uns pour les autres."

 

Evangile de Jésus-Christ selon  saint Jean 

   

 

Pentecôte

" Le Défenseur, l'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit."

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean  

 

   

 

 El Papa es argentino. Jorge Bergoglio                 

Saint Père François

 

 

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1er mai 2011 Béatification de Jean-Paul II

Béatification du Serviteur de Dieu Jean-Paul II

 

 

  Béatification du Père Popieluszko

beatification Mass, in Warsaw, Poland

à Varsovie, 6 juin 2010, Dimanche du Corps et du Sang du Christ

 

 

presidential palace in Warsaw

Varsovie 2010

 

 

Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre
Sanctuaire de l'Adoration Eucharistique et de la Miséricorde Divine

La miséricorde de Dieu est comme un torrent débordé. Elle entraîne les cœurs sur son passage.
(Saint Curé d'Ars)
 

 


Le côté du Christ a été transpercé et tout le mystère de Dieu sort de là. C’est tout le mystère de Dieu qui aime, qui se livre jusqu’au bout, qui se donne jusqu’au bout. C’est le don le plus absolu qui soit. Le don du mystère trinitaire est le cœur ouvert. Ce n’est pas une image, c’est une réalité. C’est la réalité la plus profonde qui soit, la réalité de l’amour.
Père Marie-Joseph Le Guillou




Dans le cœur transpercé
de Jésus sont unis
le Royaume du Ciel
et la terre d'ici-bas
la source de la vie
pour nous se trouve là.

Ce cœur est cœur divin
Cœur de la Trinité
centre de convergence
de tous les cœur humains
il nous donne la vie
de la Divinité.


Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix
(Edith Stein)



Le Sacré-Cœur représente toutes les puissances d'aimer, divines et humaines, qui sont en Notre-Seigneur.
Père Marie-Eugène de l'Enfant Jésus

 



feuille d'annonces de la Basilique du Sacré-Coeur de Montmartre

 

 

 

 

 

 

 

     

The Cambrai Madonna

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SALVE REGINA

21 avril 2015 2 21 /04 /avril /2015 16:00

Paradise Lost by John Milton, read by Tom O'Bedlam

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21 avril 2015 2 21 /04 /avril /2015 11:00

On peut reprocher au Paradis perdu de Milton, ainsi qu’à l’Enfer du Dante, le défaut dont nous avons parlé : le merveilleux est le sujet et non la machine de l’ouvrage, mais on y trouve des beautés supérieures, qui tiennent essentiellement à notre religion.

 

L’ouverture du poème se fait aux enfers, et pourtant ce début n’a rien qui choque la règle de simplicité prescrite par Aristote. Pour un édifice si étonnant il fallait un portique extraordinaire, afin d’introduire le lecteur dans ce monde inconnu dont il ne devait plus sortir.

 

Milton est le premier poète qui ait conclu l’épopée par le malheur du principal personnage, contre la règle généralement adoptée. Qu’on nous permette de penser qu’il y a quelque chose de plus intéressant, de plus grave, de plus semblable à la condition humaine, dans un poème qui aboutit à l’infortune, que dans celui qui se termine au bonheur. On pourrait même soutenir que la catastrophe de l’Iliade est tragique. Car si le fils de Pélée atteint le but de ses désirs, toutefois la conclusion du poème laisse un sentiment profond de tristesse : on vient de voir les funérailles de Patrocle, Priam rachetant le corps d’Hector, la douleur d’Hécube et d’Andromaque, et l’on aperçoit dans le lointain la mort d’Achille et la chute de Troie.

 

Le berceau de Rome chanté par Virgile est un grand sujet sans doute ; mais que dire du sujet d’un poème qui peint une catastrophe dont nous sommes nous-mêmes les victimes, qui ne nous montre pas le fondateur de telle ou telle société, mais le père du genre humain ? Milton ne vous entretient ni de batailles, ni de jeux funèbres, ni de camps, ni de villes assiégées ; il retrace la première pensée de Dieu, manifestée dans la création du monde, et les premières pensées de l’homme au sortir des mains du Créateur.

 

Rien de plus auguste et de plus intéressant que cette étude des premiers mouvements du cœur de l’homme. Adam s’éveille à la vie, ses yeux s’ouvrent : il ne sait d’où il sort. Il regarde le firmament ; par un mouvement de désir, il veut s’élancer vers cette voûte, et il se trouve debout, la tête levée vers le ciel. Il touche ses membres, il court, il s’arrête ; il veut parler, et il parle. Il nomme naturellement ce qu’il voit, et s’écrie : "Ô toi, soleil, et vous, arbres, forêts, collines, vallées, animaux divers !" et les noms qu’il donne sont les vrais noms des êtres. Et pourquoi Adam s’adresse-t-il au soleil, aux arbres ? "Soleil, arbres, dit-il, savez-vous le nom de celui qui m’a créé ?" Ainsi, le premier sentiment que l’homme éprouve est le sentiment de l’existence de l’Être suprême ; le premier besoin qu’il manifeste est le besoin de Dieu ! Que Milton est sublime dans ce passage ! Mais se fût-il élevé à ces pensées s’il n’eût connu la religion de Jésus-Christ ?

 

Dieu se manifeste à Adam ; la créature et le Créateur s’entretiennent ensemble : ils parlent de la solitude. Nous supprimons les réflexions. La solitude ne vaut rien à l’homme. Adam s’endort : Dieu tire du sein même de notre premier père une nouvelle créature, et la lui présente à son réveil : "La grâce est dans sa démarche, le ciel dans ses yeux, et la dignité et l’amour dans tous ses mouvements. Elle s’appelle la femme ; elle est née de l’homme. L’homme quittera pour elle son père et sa mère." Malheur à celui qui ne sentirait pas là-dedans la Divinité !

 

Le poète continue à développer ces grandes vues de la nature humaine, cette sublime raison du christianisme. Le caractère de la femme est admirablement tracé dans la fatale chute. Eve tombe par amour-propre : elle se vante d’être assez forte pour s’exposer seule ; elle ne veut pas qu’Adam l’accompagne dans le lieu où elle cultive des fleurs. Cette belle créature, qui se croit invincible en raison même de sa faiblesse, ne sait pas qu’un seul mot peut la subjuguer. L’Écriture nous peint toujours la femme esclave de sa vanité. Quand Isaïe menace les filles de Jérusalem : "Vous perdrez, leur dit-il, vos boucles d’oreilles, vos bagues, vos bracelets, vos voiles." On a remarqué de nos jours un exemple frappant de ce caractère. Telles femmes pendant la Révolution ont donné des preuves multipliées d’héroïsme, et leur vertu est venue depuis échouer contre un bal, une parure, une fête. Ainsi s’explique une de ces mystérieuses vérités cachées dans les Écritures : en condamnant la femme à enfanter avec douleur, Dieu lui a donné une très grande force contre la peine, mais en même temps, et en punition de sa faute, il l’a laissée faible contre le plaisir. Aussi Milton appelle-t-il la femme fair defect of nature, beau défaut de la nature.

 

La manière dont le poète anglais a conduit la chute de nos premiers pères mérite d’être examinée. Un esprit ordinaire n’aurait pas manqué de renverser le monde au moment où Eve porte à sa bouche le fruit fatal ; Milton s’est contenté de faire pousser un soupir à la terre qui vient d’enfanter la mort : on est beaucoup plus surpris, parce que cela est beaucoup moins surprenant. Quelles calamités cette tranquillité présente de la nature ne fait-elle point entrevoir dans l’avenir ! Tertullien, cherchant pourquoi l’univers n’est point dérangé par les crimes des hommes, en apporte une raison sublime : cette raison, c’est la patience de Dieu.

 

Lorsque la mère du genre humain présente le fruit de science à son époux, notre premier père ne se roule point dans la poudre, ne s’arrache point les cheveux, ne jette point de cris. Un tremblement le saisit, il reste muet, la bouche entrouverte et les yeux attachés sur son épouse. Il aperçoit l’énormité du crime ; d’un côté, s’il désobéit, il devient sujet à la mort ; de l’autre, s’il reste fidèle, il garde son immortalité, mais il perd sa compagne, désormais condamnée au tombeau. Il peut refuser le fruit, mais peut-il vivre sans Eve ? Le combat n’est pas long : tout un monde est sacrifié à l’amour. Au lieu d’accabler son épouse de reproches, Adam la console et prend de sa main la pomme fatale. A cette consommation du crime rien ne s’altère encore dans la nature : les passions seulement font gronder leurs premiers orages dans le cœur du couple malheureux.

 

Adam et Eve s’endorment, mais ils n’ont plus cette innocence qui rend les songes légers. Bientôt ils sortent de ce sommeil agité comme on sortirait d’une pénible insomnie (as from unrest). C’est alors que le péché se présente à eux. "Qu’avons-nous fait ? s’écrie Adam ; pourquoi es-tu nue ? Couvrons-nous, de peur qu’on ne nous voie dans cet état." Le vêtement ne cache point une nudité dont on s’est aperçu.

 

Cependant la faute est connue au ciel, une sainte tristesse saisit les anges, mais that sadness mixt with pity : did not alter their bliss cette tristesse mêlée à la pitié n’altéra point leur bonheur ; mot chrétien et d’une tendresse sublime. Dieu envoie son Fils pour juger les coupables ; le juge descend ; il appelle Adam : "Où es-tu ?" lui dit-il. Adam se cache. "Seigneur, je n’ose me montrer à vous, parce que je suis nu." - "Comment sais-tu que tu es nu ? Aurais-tu mangé du fruit de science ?" Quel dialogue ! cela n’est point d’invention humaine. Adam confesse son crime ; Dieu prononce la sentence : "Homme, tu mangeras ton pain à la sueur de ton front ; tu déchireras péniblement le sein de la terre ; sorti de la poudre, tu retourneras en poudre. — Femme, tu enfanteras avec douleur." Voilà l’histoire du genre humain en quelques mots. Nous ne savons pas si le lecteur est frappé comme nous, mais nous trouvons dans cette scène de la Genèse quelque chose de si extraordinaire et de si grand, qu’elle se dérobe à toutes les explications du critique ; l’admiration manque de termes, et l’art rentre dans le néant.

 

Le Fils de Dieu remonte au ciel, après avoir laissé des vêtements aux coupables. Alors commence ce fameux drame entre Adam et Eve, dans lequel on prétend que Milton a consacré un événement de sa vie, un raccommodement entre lui et sa première femme. Nous sommes persuadé que les grands écrivains ont mis leur histoire dans leurs ouvrages. On ne peint bien que son propre cœur, en l’attribuant à un autre, et la meilleure partie du génie se compose de souvenirs.

 

Adam s’est retiré seul pendant la nuit sous un ombrage : la nature de l’air est changée : des vapeurs froides, des nuages épais obscurcissent les cieux ; la foudre a embrasé les arbres ; les animaux fuient à la vue de l’homme ; le loup commence à poursuivre l’agneau, le vautour à déchirer la colombe. Adam tombe dans le désespoir ; il désire de rentrer dans le sein de la terre. Mais un doute le saisit… s’il avait en lui quelque chose d’immortel ? si ce souffle de vie qu’il a reçu de Dieu ne pouvait périr ? si la mort ne lui était d’aucune ressource ? s’il était condamné à être éternellement malheureux ? La philosophie ne peut demander un genre de beautés plus élevées et plus graves. Non seulement les poètes antiques n’ont jamais fondé un désespoir sur de pareilles bases, mais les moralistes eux-mêmes n’ont rien d’aussi grand.

 

Eve a entendu les gémissements de son époux : elle s’avance vers lui ; Adam la repousse ; Eve se jette à ses pieds, les baigne de larmes. Adam est touché : il relève la mère des hommes. Eve lui propose de vivre dans la continence, ou de se donner la mort, pour sauver sa postérité. Ce désespoir, si bien attribué à une femme, tant par son excès que par sa générosité, frappe notre premier père. Que va-t-il répondre à son épouse ? "Eve, l’espoir que tu fondes sur le tombeau et ton mépris pour la mort me prouvent que tu portes en toi quelque chose qui n’est pas soumis au néant."

 

Le couple infortuné se décide à prier Dieu et à se recommander à la miséricorde éternelle. Il se prosterne et élève un cœur et une voix humiliés vers celui qui pardonne. Ces accents montent au séjour céleste, et le Fils se charge lui-même de les présenter à son Père. On admire avec raison dans l’Iliade les Prières boiteuses, qui suivent l’Injure pour réparer les maux qu’elle a faits. Cependant Milton lutte ici sans trop de désavantage contre cette fameuse allégorie : ces premiers soupirs d’un cœur contrit, qui trouvent la route que tous les soupirs du monde doivent bientôt suivre ; ces humbles vœux qui viennent se mêler à l’encens qui fume devant le Saint des saints ; ces larmes pénitentes qui réjouissent les esprits célestes, ces larmes qui sont offertes à l’Éternel par le Rédempteur du genre humain, ces larmes qui touchent Dieu lui-même (tant a de puissance la première prière de l’homme repentant et malheureux !), toutes ces beautés réunies ont en soi quelque chose de si moral, de si solennel, de si attendrissant, qu’elles ne sont peut-être point effacées par les Prières du chantre d’Ilion.

 

Le Très-Haut se laisse fléchir et accorde le salut final de l’homme. Milton s’est emparé avec beaucoup d’art de ce premier mystère des Écritures ; il a mêlé partout l’histoire d’un Dieu qui dès le commencement des siècles se dévoue à la mort pour racheter l’homme de la mort. La chute d’Adam devient plus puissante et plus tragique quand on la voit envelopper dans ses conséquences jusqu’au Fils de l’Éternel.

 

Outre ces beautés, qui appartiennent au fond du Paradis perdu, il y a une foule de beautés de détail dont il serait trop long de rendre compte. Milton a surtout le mérite de l’expression. On connaît les ténèbres visibles, le silence ravi, etc. Ces hardiesses, lorsqu’elles sont bien sauvées, comme les dissonances en musique, font un effet très brillant ; elles ont un faux air de génie : mais il faut prendre garde d’en abuser : quand on les recherche, elles ne deviennent plus qu’un jeu de mots puéril, pernicieux à la langue et au goût.

 

Nous observerons encore que le chantre d’Eden, à l’exemple du chantre de l’Ausonie, est devenu original en s’appropriant des richesses étrangères : l’écrivain original n’est pas celui qui n’imite personne, mais celui que personne ne peut imiter.

 

Cet art de s’emparer des beautés d’un autre temps pour les accommoder aux mœurs du siècle où l’on vit a surtout été connu du poète de Mantoue. Voyez, par exemple, comme il a transporté à la mère d’Euryale les plaintes d’Andromaque sur la mort d’Hector. Homère, dans ce morceau, a quelque chose de plus naïf que Virgile, auquel il a fourni d’ailleurs tous les traits frappants, tels que l’ouvrage échappant des mains d’Andromaque, l’évanouissement, etc. (et il en a quelques autres qui ne sont point dans l’Enéide, comme le pressentiment du malheur et cette tête qu’Andromaque échevelée avance à travers les créneaux). Mais aussi l’épisode d’Euryale est plus pathétique et plus tendre. Cette mère qui, seule de toutes les Troyennes, a voulu suivre les destinées d’un fils ; ces habits devenus inutiles, dont elle occupait son amour maternel, son exil, sa vieillesse et sa solitude, au moment même où l’on promenait la tête du jeune homme sous les remparts du camp, ce femineo ululatu, sont des choses qui n’appartiennent qu’à l’âme de Virgile. Les plaintes d’Andromaque, plus étendues, perdent de leur force ; celles de la mère d’Euryale, plus resserrées, tombent avec tout leur poids sur le cœur.

 

Cela prouve qu’une grande différence existait déjà entre les temps de Virgile et ceux d’Homère, et qu’au siècle du premier tous les arts, même celui d’aimer, avaient acquis plus de perfection.

 

 

CHATEAUBRIAND, Génie du Christianisme ; Deuxième Partie - Poétique du Christianisme ; Livre 1 - Vue générale des épopées chrétiennes ; Chapitre III - Paradis perdu

 

A Portrait of John Milton in the collection of Christ's College, Cambridge

A Portrait of John Milton in the collection of Christ's College, Cambridge

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20 avril 2015 1 20 /04 /avril /2015 16:00

Nell'area archeologica delle Terme di Caracalla, nella Palestra orientale, per la stagione estiva del Teatro dell'Opera, debutta Il combattimento di Tancredi e Clorinda, su musiche di Giorgio Battistelli da Claudio Monteverdi con la regia di Martone e la direzione di Erasmo Gaudiomonte.

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20 avril 2015 1 20 /04 /avril /2015 11:00

Posons d’abord quelques principes.

 

Dans toute épopée les hommes et leurs passions sont faits pour occuper la première et la plus grande place.

 

Ainsi, tout poème où une religion est employée comme sujet et non comme accessoire, où le merveilleux est le fond et non l’accident du tableau, pèche essentiellement par la base.

 

Si Homère et Virgile avaient établi leurs scènes dans l’Olympe, il est douteux, malgré leur génie, qu’ils eussent pu soutenir jusqu’au bout l’intérêt dramatique. D’après cette remarque, il ne faut plus attribuer au christianisme la langueur qui règne dans le poème dont les principaux personnages sont des êtres surnaturels : cette langueur tient au vice même de la composition. Nous verrons, à l’appui de cette vérité, que plus le poète dans l’épopée garde un juste milieu entre les choses divines et les choses humaines, plus il devient divertissant, pour parler comme Despréaux. Divertir afin d’enseigner est la première qualité requise en poésie.

 

Sans rechercher quelques poèmes écrits dans un latin barbare, le premier ouvrage qui s’offre à nous est la Divina Commedia du Dante. Les beautés de cette production bizarre découlent presque entièrement du christianisme ; ses défauts tiennent au siècle et au mauvais goût de l’auteur. Dans le pathétique et dans le terrible, le Dante a peut-être égalé les plus grands poètes. Nous reviendrons sur les détails.

 

Il n’y a dans les temps modernes que deux beaux sujets de poème épique : les Croisades et la Découverte du Nouveau Monde. Malfilâtre se proposait de chanter la dernière ; les muses regrettent encore que ce jeune poète ait été surpris par la mort avant d’avoir exécuté son dessein. Toutefois ce sujet a pour un Français le défaut d’être étranger. Or, c’est un autre principe de toute vérité, qu’il faut travailler sur un fonds antique, ou, si l’on choisit une histoire moderne, qu’il faut chanter sa nation.

 

Les croisades rappellent La Jérusalem délivrée : ce poème est un modèle parfait de composition. C’est là qu’on peut apprendre à mêler les sujets sans les confondre : l’art avec lequel le Tasse vous transporte d’une bataille à une scène d’amour, d’une scène d’amour à un conseil, d’une procession à un palais magique, d’un palais magique à un camp, d’un assaut à la grotte d’un solitaire, du tumulte d’une cité assiégée à la cabane d’un pasteur, cet art, disons-nous, est admirable. Le dessin des caractères n’est pas moins savant : la férocité d’Argant est opposée à la générosité de Tancrède, la grandeur de Soliman à l’éclat de Renaud, la sagesse de Godefroi à la ruse d’Aladin ; il n’y a pas jusqu’à l’ermite Pierre, comme l’a remarqué Voltaire, qui ne fasse un beau contraste avec l’enchanteur Ismen. Quant aux femmes, la coquetterie est peinte dans Armide, la sensibilité dans Herminie, l’indifférence dans Clorinde. Le Tasse eût parcouru le cercle entier des caractères de femmes s’il eût représenté la mère. Il faut peut-être chercher la raison de cette omission dans la nature de son talent, qui avait plus d’enchantement que de vérité et plus d’éclat que de tendresse.

 

Homère semble avoir été particulièrement doué de génie, Virgile de sentiment, le Tasse d’imagination. On ne balancerait pas sur la place que le poète italien doit occuper s’il faisait quelquefois rêver sa muse, en imitant les soupirs du Cygne de Mantoue. Mais le Tasse est presque toujours faux quand il fait parler le cœur ; et comme les traits de l’âme sont les véritables beautés, il demeure nécessairement au-dessous de Virgile.

 

Au reste, si la Jérusalem a une fleur de poésie exquise, si l’on y respire l’âge tendre, l’amour et les plaisirs du grand homme infortuné qui composa ce chef-d’œuvre dans sa jeunesse, on y sent aussi les défauts d’un âge qui n’était pas assez mûr pour la haute entreprise d’une épopée. L’octave du Tasse n’est presque jamais pleine, et son vers, trop vite fait, ne peut être comparé au vers de Virgile, cent fois retrempé au feu des muses. Il faut encore remarquer que les idées du Tasse ne sont pas d’une aussi belle famille que celles du poète latin. Les ouvrages des anciens se font reconnaître nous dirions presque à leur sang. C’est moins chez eux, ainsi que parmi nous, quelques pensées éclatantes au milieu de beaucoup de choses communes, qu’une belle troupe de pensées qui se conviennent et qui ont toutes comme un air de parenté : c’est le groupe des enfants de Niobé, nus, simples, pudiques, rougissants, se tenant par la main avec un doux sourire, et portant, pour seul ornement, dans leurs cheveux une couronne de fleurs.

 

D’après la Jérusalem on sera du moins obligé de convenir qu’on peut faire quelque chose d’excellent sur un sujet chrétien. Et que serait-ce donc si le Tasse eût osé employer les grandes machines du christianisme ? Mais on voit qu’il a manqué de hardiesse. Cette timidité l’a forcé d’user des petits ressorts de la magie, tandis qu’il pouvait tirer un parti immense du tombeau de Jésus-Christ, qu’il nomme à peine, et d’une terre consacrée par tant de prodiges. La même timidité l’a fait échouer dans son Ciel. Son Enfer a plusieurs traits de mauvais goût. Ajoutons qu’il ne s’est pas assez servi du mahométisme, dont les rites sont d’autant plus curieux qu’ils sont peu connus. Enfin il aurait pu jeter un regard sur l’ancienne Asie, sur cette Égypte si fameuse, sur cette grande Babylone, sur cette superbe Tyr, sur les temps de Salomon et d’lsaïe. On s’étonne que sa muse ait oublié la harpe de David en parcourant Israël.

 

N’entend-on plus sur le sommet du Liban la voix des prophètes ? Leurs ombres n’apparaissent-elles pas quelquefois sous les cèdres et parmi les pins ? Les anges ne chantent-ils plus sur Golgotha, et le torrent de Cédron a-t-il cessé de gémir ? On est fâché que le Tasse n’ait pas donné quelque souvenir aux patriarches : le berceau du monde dans un petit coin de la Jérusalem ferait un assez bel effet.

 

 

CHATEAUBRIAND, Génie du Christianisme ; Deuxième Partie - Poétique du Christianisme ; Livre 1 - Vue générale des épopées chrétiennes ; Chapitre II - Vue générale des Poèmes où le merveilleux du Christianisme remplace la Mythologie. — L’Enfer du Dante. — La Jérusalem délivrée

 

Le Tasse (Torquato Tasso), par un maître italien inconnu, Galleria Palatina (Palazzo Pitti), Florence

Le Tasse (Torquato Tasso), par un maître italien inconnu, Galleria Palatina (Palazzo Pitti), Florence

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19 avril 2015 7 19 /04 /avril /2015 12:00

Fernando Farinha : Fadista, poeta popular e ator, Fernando Tavares Farinha nasceu a 20 de dezembro de 1928, no Barreiro, e faleceu a 12 de fevereiro de 1988, em Lisboa.

 

Vicente da Câmara : Poeta e intérprete do fado, acompanhando-se à guitarra, D. Vicente continua a manter a tradição do fidalgo fadista, imprimindo às suas interpretações um cunho muito particular, destacando-se uma característica única, o timbre e musicalidade da sua voz, numa sempre clara articulação dos poemas ; no cinema participou na "Última Pega" (1964), filme realizado por Constantino Esteves, com Leónia Mendes e Fernando Farinha. Vicente da Câmara protagoniza uma desgarrada com Fernando Farinha.

 

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19 avril 2015 7 19 /04 /avril /2015 04:00

 

Les pèlerins d'Emmaüs racontaient aux Apôtres ce qui leur était arrivé en chemin,

et comment ils avaient reconnu le Seigneur dans la fraction du pain.

 

Pendant qu’ils s’entretenaient ainsi, Jésus se présenta au milieu d’eux, et leur dit :

La paix soit avec vous ! C’est moi : n’ayez point de peur.

 

Mais dans le trouble et la frayeur dont ils étaient saisis, ils s’imaginaient voir un esprit.

 

Et Jésus leur dit : Pourquoi vous troublez-vous ? et pourquoi s’élève-t-il tant de pensées dans vos cœurs ?

Regardez mes mains et mes pieds, et reconnaissez que c’est moi-même ;

touchez-moi, et considérez qu’un esprit n’a ni chair ni os, comme vous voyez que j’en ai.

Après avoir dit cela, il leur montra ses mains et ses pieds.

 

Mais comme ils ne croyaient point encore, tant ils étaient transportés de joie et d’admiration, il leur dit :

Avez-vous ici quelque chose à manger ?

Ils lui présentèrent un morceau de poisson rôti, et un rayon de miel.

Il en mangea devant eux ; et prenant les restes, il les leur donna ; et il leur dit :

Voilà ce que je vous disais étant encore avec vous :

qu’il était nécessaire que tout ce qui a été écrit de moi dans la loi de Moïse, dans les Prophètes et dans les Psaumes, fût accompli.

 

En même temps il leur ouvrit l’esprit, afin qu’ils entendissent les Écritures ; et il leur dit :

C’est ainsi qu’il est écrit ; et c’est ainsi qu’il fallait que le Christ souffrît, et qu’il ressuscitât d’entre les morts le troisième jour ;

et qu’on prêchât en son nom la pénitence et la rémission des péchés dans toutes les nations, en commençant par Jérusalem.

Or vous êtes témoins de ces choses.

 

 

ÉVANGILE DE SAINT LUC

 

La Sainte Bible traduite par Lemaistre de Sacy

 

Maestà, Duccio di Buoninsegna

Maestà, Duccio di Buoninsegna

Et ipsi narrabant quæ gesta erant in via, et quomodo cognoverunt eum in fractione panis.

 

Dum autem hæc loquuntur, stetit Jesus in medio eorum, et dicit eis :

Pax vobis: ego sum, nolite timere.

 

Conturbati vero et conterriti, existimabant se spiritum videre.

 

Et dixit eis: Quid turbati estis, et cogitationes ascendunt in corda vestra ?

videte manus meas, et pedes, quia ego ipse sum ;

palpate et videte, quia spiritus carnem et ossa non habet, sicut me videtis habere.

Et cum hoc dixisset, ostendit eis manus et pedes.

 

Adhuc autem illis non credentibus, et mirantibus præ gaudio, dixit :

Habetis hic aliquid quod manducetur ?

At illi obtulerunt ei partem piscis assi et favum mellis.

Et cum manducasset coram eis, sumens reliquias dedit eis. Et dixit ad eos :

Hæc sunt verba quæ locutus sum ad vos cum adhuc essem vobiscum,

quoniam necesse est impleri omnia quæ scripta sunt in lege Moysi, et prophetis, et Psalmis de me.

 

Tunc aperuit illis sensum ut intelligerent Scripturas, et dixit eis :

Quoniam sic scriptum est, et sic oportebat Christum pati, et resurgere a mortuis tertia die:

et prædicari in nomine ejus pœnitentiam, et remissionem peccatorum in omnes gentes, incipientibus ab Jerosolyma.

Vos autem testes estis horum.

 

 

ÉVANGILE DE SAINT LUC

 

La Vulgate de Saint Jérôme (éd. 1598)

 

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18 avril 2015 6 18 /04 /avril /2015 16:00
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