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"Je vous donne un commandement nouveau : c'est de vous aimer les uns les autres.

 

Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres.

 

Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c'est l'amour que vous aurez les uns pour les autres."

 

Evangile de Jésus-Christ selon  saint Jean 

   

 

Pentecôte

" Le Défenseur, l'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit."

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean  

 

   

 

 El Papa es argentino. Jorge Bergoglio                 

Saint Père François

 

 

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1er mai 2011 Béatification de Jean-Paul II

Béatification du Serviteur de Dieu Jean-Paul II

 

 

  Béatification du Père Popieluszko

beatification Mass, in Warsaw, Poland

à Varsovie, 6 juin 2010, Dimanche du Corps et du Sang du Christ

 

 

presidential palace in Warsaw

Varsovie 2010

 

 

Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre
Sanctuaire de l'Adoration Eucharistique et de la Miséricorde Divine

La miséricorde de Dieu est comme un torrent débordé. Elle entraîne les cœurs sur son passage.
(Saint Curé d'Ars)
 

 


Le côté du Christ a été transpercé et tout le mystère de Dieu sort de là. C’est tout le mystère de Dieu qui aime, qui se livre jusqu’au bout, qui se donne jusqu’au bout. C’est le don le plus absolu qui soit. Le don du mystère trinitaire est le cœur ouvert. Ce n’est pas une image, c’est une réalité. C’est la réalité la plus profonde qui soit, la réalité de l’amour.
Père Marie-Joseph Le Guillou




Dans le cœur transpercé
de Jésus sont unis
le Royaume du Ciel
et la terre d'ici-bas
la source de la vie
pour nous se trouve là.

Ce cœur est cœur divin
Cœur de la Trinité
centre de convergence
de tous les cœur humains
il nous donne la vie
de la Divinité.


Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix
(Edith Stein)



Le Sacré-Cœur représente toutes les puissances d'aimer, divines et humaines, qui sont en Notre-Seigneur.
Père Marie-Eugène de l'Enfant Jésus

 



feuille d'annonces de la Basilique du Sacré-Coeur de Montmartre

 

 

 

 

 

 

 

     

The Cambrai Madonna

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Ordinations du samedi 27 juin 2009 à Notre Dame de Paris


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... ma vocation, enfin je l’ai trouvée, ma vocation, c’est l’Amour !

 

 

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Salutation avec l'Archevêque Chrysostomos à l'église d' Agia Kyriaki Chrysopolitissa de Paphos, le vendredi 4 juin 2010

 

     

 

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SALVE REGINA

18 mars 2013 1 18 /03 /mars /2013 14:00

Quel fruit de cette première partie ?

 

Le voici, Chrétiens, réduit en pratique. Pour nous disposer au jugement de Dieu, respectons les jugements du monde ; car le monde même, selon la règle de saint Paul, doit être respecté ; et il ne le mérite jamais mieux que lorsqu'il condamne nos désordres.

 

Mettons-nous en état, s'il est possible, de ne pas craindre sa censure ; mais souvenons-nous en même temps qu'il ne nous est point permis de la négliger ; ou plutôt souvenons-nous qu'autant que nous avons droit de mépriser la censure du monde, dès qu'elle nous détourne de nos légitimes devoirs, autant Dieu veut-il que nous ayons d'égard pour elle quand elle nous y attache.

 

Pour nous préparer au jugement de Dieu, aimons dans les jugements du monde la vérité qui nous corrige, et non pas celle qui nous flatte ; la vérité qui nous rend humbles, et non pas celle qui nous enfle : l'une, quoique amère et fâcheuse, nous guérira, nous sauvera ; l'autre, par l'abus que nous en ferons, nous corrompra et nous perdra.

 

Ne nous figurons point si aisément que le monde ait tort quand il censure notre conduite : le monde, tout décrié qu'il est, ne laisse pas d'être équitable ; il fait justice à chacun lorsqu'il nous condamne hautement, il est difficile que nous ne soyons pas en effet condamnables.

 

Pour nous mettre en état de paraître au jugement de Dieu, profitons de la liberté du monde à nous juger. Regardons-la comme un moyen que Dieu, par sa miséricorde, nous fournit pour nous maintenir dans l'ordre ; tirons-en l'avantage que nous a marqué le grand Apôtre par ces belles paroles : Sicut in die honeste ambulemus (Rom., XIII, 13.) ; soyons irréprochables dans nos mœurs, et marchons avec bienséance, comme des gens qui marchent durant le jour, et à la vue des hommes qui les observent.

 

Pour nous trouver purs et sans tache au jugement de Dieu, ayons dans le monde un ami prudent et fidèle, mais en qui la prudence n'affaiblisse point la fidélité. Choisissons-le entre mille, si nous voulons ; mais choisissons-le pour la réformation de notre vie, et non point seulement pour une vaine consolation. Engageons-le à nous parler sans déguisement il de bonne foi. Dissuadons-le de la pensée où il pourrait être, que nous attendons de sa part une complaisance aveugle. Tâchons, au contraire, à le bien convaincre que nous ne lui saurons jamais gré de sa complaisance ; et que quand la sincérité de son zèle irait jusques à la dureté, nous aimerons toujours mieux, après tout, sa dureté même que sa mollesse.

 

Si le monde est un censeur sévère, édifions-nous de la sévérité de sa censure.

 

Adorons la Providence, et bénissons-la de ce que le vice n'a pas encore prévalu jusqu'à obtenir du monde qu'il lui fît grâce. Attendons encore moins de grâce au tribunal de Dieu ; et dans cette pensée, tâchons, dès cette vie, à le toucher en notre faveur et à le fléchir. Si le monde est un censeur public, et si nous avons tant de peine à porter cette censure publique du monde, jugeons quelle sera cette confusion universelle des réprouvés au jugement de Dieu, et ne craignons point maintenant de déposer dans le sein d'un confesseur qui seul nous écoute, et d'effacer par la pénitence ce qui ferait notre honte dans l'assemblée générale de tous les hommes.

 

Car voilà, mon Dieu, les saintes règles que vous nous prescrivez : règles dont notre orgueil et notre délicatesse ne s'accommodent pas, mais que nous inspire une humilité et une sagesse chrétienne ; règles que vos Saints ont de tout temps observées, et que nous devons suivre nous-mêmes. 

 

Jugement du monde, premier préjugé du jugement de Dieu.

 

Jugement de notre propre conscience, second préjugé du jugement de Dieu, et le sujet de la seconde partie.

 

BOURDALOUE, SUR LE JUGEMENT DERNIER

 

Portrait d'homme, Philippe de Champaigne, Musée du Louvre 

 

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17 mars 2013 7 17 /03 /mars /2013 13:00

Achevons.

 

Ce qu'il y a d'insoutenable dans la censure du monde, c'est qu'elle soit générale, et qu'elle devienne contre nous un jugement public.

 

Qu'il me soit encore permis de m'expliquer.

 

Nous voir décriés dans l'opinion d'un petit nombre de personnes, c'est une peine ; mais une peine que nous soutenons, parce que nous trouvons de quoi nous dédommager dans l'estime de plusieurs autres dont les jugements nous sont ou plus favorables, ou moins contraires.

 

Mais quand le décri est universel, et que tous les sentiments s'accordent contre nous ; quand notre réputation est absolument ruinée, que notre conduite est en horreur à tous les gens de bien, qu'on n'ose plus prendre dans le monde notre parti, que les plus modérés et les plus sensés nous condamnent ; que nos amis même, réduits à se taire, en disent plus par leur silence que ceux qui se déclarent ouvertement : ah ! Chrétiens, ce déchaînement général est une espèce de réprobation à laquelle nous succombons, et qui nous paraît plus affreuse que la mort.

 

Je sais qu'il y a des âmes peu sensibles à tout ce qui s'appelle honneur, et peut-être me direz-vous qu'il y en a même sans pudeur ; je sais qu'il y a des pécheurs qui ne rougissent de rien, et qui se sont fait un front sur tout : mais, outre que ce sont des monstres qui ne peuvent servir d'exemple ; outre que nul de ceux qui m'écoutent ne voudrait avoir part à ce honteux privilège d'insensibilité, et, pour user des termes propres, d'impudence et d'effronterie ; toujours est-il vrai, même pour le plus hardi pécheur, que ce qu'il soutiendrait le moins, ce serait d'être regardé comme l'objet de l'abomination et de la haine publique ; d'être méprisé, abhorré, détesté de tout ce qui l'environne : toujours est-il vrai que pour les âmes bien nées, ce serait le comble de tous les maux.

 

Or, maintenant, dans quelque décri que nous soyons, il n'est jamais complet ni uniforme. En perdant l'estime des uns, nous conservons encore celle des autres ; pour un qui sait notre désordre, cent l'ignorent, cent ne le croient pas, cent le pardonnent et l'excusent. Tel à la cour est abîmé, qui garde ailleurs tout son crédit ; tel est diffamé dans un pays, qui marche dans un autre la tête levée ; et il n'y a point enfin de réputation tellement détruite, qu'elle ne trouve encore dans le monde quelques partisans pour en sauver les débris.

 

Mais au jugement de Dieu, nulle ressource pour le pécheur : pourquoi ? parce que Dieu, réprouvant le pécheur, répandra dans tous les esprits l'horreur qu'il en a lui-même conçue ; parce que toutes les créatures intelligentes, prenant contre le pécheur le parti de Dieu, non seulement le condamneront avec Dieu, mais s'uniront avec Dieu pour le haïr, selon cet arrêt prononcé par le Saint-Esprit : Et pugnabit cum illo orbis terrarum contra insensatos (Sap., V, 21.).

 

Un criminel que l'on conduit au supplice après la sentence de mort portée contre lui est une image, quoique imparfaite, de la réprobation de Dieu, parce qu'alors il est juridiquement et publiquement diffamé, et qu'on a droit de le regarder comme un sujet de malédiction et d'opprobre.

 

La justice des hommes va jusque-là.

 

Que sera-ce donc quand Dieu aura ouvert ce tribunal, où toutes les nations du monde comparaîtront, et qu'il y produira le réprouvé, pour en faire l'objet éternel de leur mépris et de leur exécration ?

 

Ah ! mes chers auditeurs, nous ne le comprenons pas ; mais il faut que ce soit quelque chose de bien, terrible, puisque Dieu lui-même affecte si souvent de nous en menacer par la bouche de ses prophètes : Ostendam gentibus nuditatem tuam et regnis ignominiam tuam (Nahum, III, 5.).

 

 BOURDALOUE, SUR LE JUGEMENT DERNIER

 

Le Jugement Dernier, Hieronymus Bosch

 

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16 mars 2013 6 16 /03 /mars /2013 13:00

Ce n'est pas assez, Chrétiens ; et ce préjugé, dont le fond est inépuisable, me fournit encore quelque chose de plus essentiel.

 

Car pourquoi craignons-nous les jugements des hommes ? c'est, ajoute saint Chrysostome, parce que nous savons que ce sont des jugements où l'on ne nous pardonne rien, où l'on ne nous fait nulle grâce, où l'on nous rend une étroite justice ; et cette justice étroite que l'on nous rend nous désespère.

 

Nous voudrions qu'on nous jugeât avec humanité ; et sans faire attention à la manière dont nous traitons les autres, sans nous souvenir de ce qui est écrit, qu'on se servira à notre égard de la même mesure que nous prenons pour les autres ; c'est-à-dire qu'on nous jugera comme nous les jugeons (loi, dit saint Augustin, qui dès cette vie s'observe inviolablement), par un excès de présomption, tandis que nous jugeons les autres à la rigueur, et souvent plus qu'à la rigueur, nous trouvons étrange qu'ils n'aient pas pour nous toute la douceur que nous demandons, et un certain fonds de bénignité, sans quoi nous comprenons bien que leurs jugements n'iront jamais qu'à nous condamner et à nous humilier. C'est là ce qui nous les fait tant craindre.

 

Or avons-nous l'esprit de Dieu, reprend saint Chrysostome ? avons-nous même la raison, si de là nous n'apprenons pas quel sera ce jugement sans miséricorde dont Dieu nous menace ?

 

Et voilà, mes chers auditeurs, de tous les points de notre foi un des plus incroyables, à ce qu'il semble d'abord, mais néanmoins des plus incontestables : je dis ce jugement sans grâce et sans compassion. C'est ainsi que Dieu même l'a défini, en parlant au prophète Osée : Prophète, lui disait le Seigneur, donne à ma justice un nom qui lui soit propre, et qui signifie, dans toute son étendue, ce qu'elle est ou ce qu'un jour elle doit être. Et comment l’appellerai-je, Seigneur ? une justice sans miséricorde : Voca nomen ejus absque misericordia (Osée., 1, 6.).

 

Mais une justice si rigoureuse peut-elle convenir à un Dieu ? et Dieu, dont la nature n'est que bonté, peut-il être juste sans être miséricordieux ? Non, répond saint Augustin, il ne le peut être absolument et en lui-même ; mais à certain temps il peut et il doit l'être par rapport à nous. Une justice sans miséricorde ne lui convient pas, tandis que nous sommes encore sur la terre ; mais elle lui conviendra quand le temps des vengeances sera venu, et qu'aux dépens des pécheurs, lui-même, juge et arbitre dans sa propre cause, il entreprendra de se satisfaire. Aussi, pendant la vie, Dieu fait justice et miséricorde tout ensemble : sa miséricorde précède toujours sa justice, et jamais sa justice n'est séparée de sa miséricorde ; souvent sa miséricorde agit toute seule, mais sa justice n'a point d'action qui, selon le texte sacré, ne soit tempérée par sa miséricorde : Cum iratus fueris , misericordiae recordaberis (Habac, III, 2.) ; dans l'ardeur de votre colère, vous vous souviendrez, Seigneur, et il paraîtra que vous êtes le Dieu des miséricordes, puisque votre colère même est bien souvent pour les pécheurs une des plus grandes miséricordes. Ainsi en use-t-il maintenant.

 

Mais dans son jugement, il exercera sa justice toute pure, à peu près comme nous l'exerçons envers nos plus déclarés ennemis.

 

Pardonnez-moi, mon Dieu, si je fais entrer un de vos plus saints attributs en comparaison avec nos passions les plus déréglées. A l'égard d'un ennemi nous nous piquons d'équité, mais d'une équité selon la lettre, d'une équité sans bonté.

 

Or, Chrétiens, la foi nous apprend que Dieu nous jugera de la sorte ; et ce qui est en nous dureté, dans Dieu sera sainteté ; ce jugement sans miséricorde que la charité nous défend et dont on nous fait un crime, c'est ce qui fera sa gloire : Judicium absque misericordia.

 

Achevons.

     

BOURDALOUE, SUR LE JUGEMENT DERNIER

 

La Justice, Delacroix, Salon du Roi, Palais Bourbon, Paris 

 

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15 mars 2013 5 15 /03 /mars /2013 12:30

Poursuivons.

 

Comme nous craignons la vérité et la liberté des jugements du monde, nous n'en pouvons supporter la sincérité, ni même la fidélité.

 

Je m'explique : un ami sincère et fidèle, à force d'être fidèle et sincère, nous devient odieux. Nous le voulons fidèle, mais fidèle avec discrétion, fidèle avec circonspection, fidèle avec précaution : nous voulons qu'il soit sincère, mais sincère jusqu'à un certain point. Où est celui qui le voulût autrement et sincère et fidèle, qu'à ces conditions ? c'est-à-dire, où est l'homme assez sûr de lui-même, ou assez solidement humble, qui, touché du désir de se connaître, s'accommodât d'un ami fidèle sans prudence, d'un ami dont l'ingénuité allât jusques à la simplicité, jusques à l'importunité ? Un ami de ce caractère, pour peu que nous nous sentions faibles, et que la vérité nous blesse, nous est plus incommode qu'un ennemi. Car, au moins, sommes-nous en droit de n'en pas croire un ennemi ; s'il nous condamne, nous pouvons penser que c'est prévention, aversion, jalousie ; mais d'un ami dont on ne peut ni accuser ni soupçonner les intentions, certain trait de sincérité est comme un coup de foudre qui nous écrase.

 

Appliquons ceci, mes Frères, au jugement de Dieu.

 

Nous voulons dans nos amis de la fidélité ; mais nous prétendons, bien ou mal, qu'une partie de leur fidélité doit consister à nous être quelquefois un peu moins fidèles. Nous prétendons que s'il s'agit de certaines vérités assommantes (pardonnez-moi cette expression), le devoir d'un ami, quoique sincère, est de nous les adoucir, de les envelopper, de nous y préparer, de bien prendre et son temps et le nôtre pour nous les faire entendre.

 

Telles sont les lois de la société.

 

Or, Dieu, mes chers auditeurs, indépendamment de ces lois, nous jugera selon les siennes. Car, sans adoucissement, sans déguisement, il nous fera voir la vérité, et la vérité toute nue, la vérité avec toute son amertume, la vérité avec tout son poids, la vérité avec tout ce qu'elle aura de plus douloureux et de plus désolant pour nous.

 

Vue affligeante par où Dieu punira ces délicatesses, ou, pour mieux dire, ces honteuses faiblesses à ne la pouvoir écouter, quand elle mortifiait notre orgueil ; ces artifices à l'éluder, quand elle troublait notre repos ; cette obstination à vouloir l'ignorer, quand elle avait de quoi nous déplaire.

 

Vue par où Dieu confondra ces erreurs grossières où nous aurons vécu, ce profond oubli de nous-mêmes, où le mensonge et la flatterie nous aura entretenus. Existimasti, inique, quod ero tui similis ; arguam te, et statuam contra faciem tuam (Psalm., XLIX, 21.).

 

Vous vous promettiez, dira Dieu (paroles foudroyantes), vous vous promettiez, et vous étiez assez insensé pour croire que je serais d'intelligence avec vous ; que, comme vous preniez plaisir à vous aveugler, en éteignant toutes les lumières qui vous éclairaient, j'aurais assez d'indulgence pour favoriser votre aveuglement, sans vous forcer jamais à ouvrir les yeux. Mais en cela vous ne m'avez pas connu. Car étant ce que je suis, et comme juge souverain ne pouvant me dispenser de vous faire voir ce que vous êtes et de vous en convaincre, je vous reprendrai, arguam te ; et, par la censure de mon jugement, je suppléerai aux conseils fidèles que vous avez rejetés, aux sages remontrances que vous avez négligées, aux répréhensions salutaires de ceux qui voulaient et qui devaient vous redresser, mais dont votre indocilité a refroidi et comme anéanti le zèle.

 

Arguam te, je vous reprendrai, et parce que vous n'avez pas voulu profiter de la sincérité des hommes, ni pour vous corriger, ni pour vous instruire, je vous exposerai, je vous produirai vous-même devant vous-mêmes : Et statuam contra faciem tuam.

 

Ce n'est pas assez, Chrétiens ; et ce préjugé, dont le fond est inépuisable, me fournit encore quelque chose de plus essentiel.

 

BOURDALOUE, SUR LE JUGEMENT DERNIER

 

La vérité, Le Bernin, Galleria Borghese, Rome 

 

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14 mars 2013 4 14 /03 /mars /2013 12:33

Revenons aux jugements des hommes.

 

Comme nous en craignons la vérité, nous n’en pouvons souffrir la liberté. Nous voudrions que la censure au moins nous respecta ; nous la voudrions à notre égard, ou plus discrète, ou plus timide : et Dieu, pour nous tenir dans l'ordre, permet qu'elle soit libre et hardie.

 

Car nous avons beau présumer de nous-mêmes, nous n'empêcherons pas le monde de juger et de parler. Nous avons beau nous promettre que dans le rang où nous sommes on nous épargnera ; fussions-nous encore plus grands, on ne nous épargnera pas : que dis-je ! souvent même plus nous serons grands, moins serons-nous épargnés. En vain notre orgueil s'en offensera : ce que nous témoignerons de sensibilité ou de hauteur ne servira qu'à piquer encore davantage, et à faire examiner de plus près notre conduite. En vain trouverons-nous des fauteurs de nos passions, des esprits assez complaisants et assez lâches pour applaudir à nos vices ; nos vices, à mesure qu'ils seront, connus, seront hautement condamnés. Pour un flatteur qui nous approuvera, Dieu suscitera mille censeurs qui se scandaliseront de nos désordres, et qui ne s'en tairont pas. Pour une langue muette qui retiendra la vérité captive et dans le silence, cent autres la feront éclater à notre confusion.

 

Or qu'est-ce que cela, dit saint Chrysostome, sinon le jugement de Dieu en figure ? Oui, cette liberté, ou si vous voulez, cette licence, et même cette impunité des jugements du monde, dont rien ne nous peut garantir durant la vie, et qui, selon l'oracle du Saint-Esprit, est encore plus inévitable à la mort ; cette censure du monde, à quoi malgré nous, vivants et mourants, nous sommes livrés, et qui n'excepte ni qualité, ni dignité, ni fortune ; que nous annonce-t-elle, sinon le jugement de Dieu, et ce qu'il y a peut-être dans le jugement de Dieu de moins soutenable et de plus accablant ?

 

Je veux, Chrétiens, vous en donner une idée encore plus sensible : rendez-vous attentifs à la supposition que je vais faire ; vous en serez touchés.

 

Si donc, au moment que je parle, Dieu, par un trait de sa lumière, me découvrait ce qu'il y a dans chacun de vous de plus intérieur et de plus caché : ce n'est pas assez ; s'il m'ordonnait de vous reprocher ici publiquement et en face ce qu'il y a dans votre vie de plus secret et de plus humiliant ; s'il me disait comme au Prophète : Fode parietem (Ezech., VIII, 8.). Perce la muraille, et, par le droit que je te donne de révéler les consciences, fais-en voir toute la noirceur et toute l'horreur : Exalta vocem tuam (Isa., LVIII, 1.) ; élève ta voix, et, sans craindre ceux qui t'écoutent, dis-leur hardiment ce qu'ils craignent le plus d'entendre, ce qu'ils seront au désespoir d'avoir entendu, ce qu'on ne leur a jamais dit, ce qu'ils n'osent se dire à eux-mêmes : Et annuntia populo meo scelera eorum (Isa., LVIII, 1.).

 

Si, pour obéir à cet ordre, j'étendais jusque-là mon ministère et la liberté qu'il me donne, et que, sans nul discernement de vos conditions, je vinsse à manifester dans cette chaire tant de mystères d'iniquité, disons mieux, tant de mystères d'ignominie ; enfin, si, revêtu de l'autorité de Dieu, j'entreprenais actuellement certains de mes auditeurs, réputés gens d'honneur et passant pour tels, mais dans le fond hommes corrompus, et peut-être scélérats insignes ; si je les désignais en particulier, et que je leur fisse essuyer l'opprobre de je ne sais combien de crimes, mais de crimes honteux, dont ils demeureraient flétris : ah ! Chrétiens, tel qui m'écoute avec plaisir en mourrait de dépit et de douleur.

 

Or, ce n'est là néanmoins qu'une ombre du jugement que je vous prêche ; de ce jugement, dont une des circonstances essentielles est la liberté absolue, ou, pour user d'un terme encore plus propre, la liberté impérieuse avec laquelle Dieu condamnera ceux qui, dans le monde, se seront crus en possession de n'être jamais condamnés ; avec laquelle il reprendra ceux qu'on n'aura jamais repris ; avec laquelle il montrera qu'il est pour tous sans exception, mais encore plus pour ceux-là, le Dieu des vengeances : Deus ultionum Dominus (Psalm., XCIII, 1.).

 

Car, dit le Prophète royal, par la raison même que la vengeance lui appartient, Deus ultionum, il agira librement et souverainement, c'est-à-dire en Dieu ; en Dieu sans égards, ou plutôt supérieur à tous les égards ; en Dieu qui, dans la dernière justice qu'il rendra aux hommes, n'aura ni conditions à distinguer, ni personnes à ménager, parce qu'il viendra pour venger les abus qu'auront faits les hommes de leurs conditions, et pour punir les ménagements criminels qu'on a eus pour leurs personnes : Deus ultionum libere egit.

 

En effet, si nous L'en croyons lui-même (et quel autre que Lui en croirons-nous ?) comme Dieu des vengeances, bien loin de respecter la qualité, c'est contre la qualité même qu'il s'élèvera ; bien loin de considérer la grandeur, c'est à la grandeur même qu'il s'en prendra : non pas, ajoute saint Chrysostome, par une vaine ostentation de la prééminence de son être et de sa souveraine autorité, mais par une nécessité indispensable, et par une loi inflexible de son adorable équité.

 

Pourquoi ? parce que la qualité et la grandeur, quoique innocentes d'elles-mêmes, perverti par le péché, se trouveront alors chargées des plus graves et des plus énormes iniquités du monde. Comme Dieu des vengeances, il parlera, il rompra ce silence étonnant que sa patience lui avait fait garder, mais dont la malice et le libertinage des pécheurs aura abusé : Deus noster, et non silebit (Psalm., XLIX, 3.).

 

Comprenez bien ceci, grands de la terre, disait le plus sage des rois, ou plutôt disait Dieu même, dont ce sage roi n'était que l'organe et l'interprète. Cette indépendance d'un Dieu qui examinera vos œuvres, et qui les censurera ; cette liberté d'un Dieu qui vous reprochera vos injustices, n'a-t-elle pas de quoi vous saisir de frayeur ? et n'est-ce pas pour cela même qu'il est important que vous en soyez instruits ?

 

Car, puisqu'il est de la foi qu'il doit y avoir un jugement rigoureux, et, selon le terme de l'Ecriture, rigoureux jusqu'à la dureté pour ceux qui sont élevés et qui gouvernent les autres : Quoniam judicium durissimum his qui prœsunt (Sap., VI, 6.), votre capital intérêt n'est-il pas qu'on vous y laisse penser, qu'on vous le mette sans cesse devant les yeux, que sans cesse on vous en renouvelle le souvenir ? et aurais-je pour vous la charité que Dieu m'inspire, et qui me presse, comme l'Apôtre, si je ne m'acquittais de ce devoir avec tout le zèle d'un libre et désintéressé ministre de l'Evangile ?

 

Poursuivons.

 

BOURDALOUE, SUR LE JUGEMENT DERNIER

 

Reliefs in the Tribunal 

Reliefs in the Tribunal by Artus Quellinus 

 

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13 mars 2013 3 13 /03 /mars /2013 10:00

Avançons : voici quelque chose encore de plus important et de plus fort.

 

Quelque vains et quelque injustes que nous supposions les jugements du monde, nous n'en craignons pas tant après tout l'iniquité et la malignité, que nous en craignons la vérité.

 

Car pourquoi ces jugements critiques et désavantageux, quand nous venons à les connaître, nous sont-ils si sensibles, ou pourquoi y sommes-nous si sensibles nous-mêmes ? avouons-le de bonne foi ; parce que nous ne les trouvons que trop véritables. S'ils l'étaient moins, ils nous troubleraient beaucoup moins ; et s'ils étaient évidemment faux, on les négligerait. Ils ne nous blessent que parce qu'ils sont trop bien fondés, que parce qu'ils trouvent et qu'ils doivent trouver dans les esprits trop de créance, que parce que nous n'avons rien à y opposer.

 

Et certes, sur tel les jugements outrés que la passion et la vengeance inspire contre nous, nous nous faisons aisément raison. Nous en appelons au témoignage de notre conscience et à la vérité connue ; et le témoignage de notre conscience, la vérité qui nous favorise, est un soutien pour nous contre la témérité et l'injustice : mais il y a une censure du monde équitable, droite, désintéressée ; une censure à laquelle il est évident que la passion n'a point de pari ; une censure irréprochable, et qui porte avec soi sa conviction ; et c'est celle-là qui nous fait trembler.

 

Donnons plus de jour à cette pensée.

 

Nous haïssons, dit saint Augustin, non seulement la calomnie qui nous impose, mais la vérité qui nous reprend ; et si nous y prenons bien garde, souvent la vérité qui nous reprend nous choque et nous aigrit bien plus vivement que la calomnie qui nous impose. Car nous avons de quoi repousser la calomnie et de quoi la confondre ; mais la vérité, en nom convainquant, nous confond nous-mêmes. La calomnie qui nous impose, se détruit avec le temps et se dissipe ; mais la vérité qui nous reprend, s'éclaircit toujours d'un jour a un autre ; et à mesure qu'elle s'éclaircit, elle découvre notre honte, et ne nous laisse rien à répliquer.

 

Triste image du jugement de Dieu. Car, dit saint Jérôme, ce qu'il y a pour nous de plus redoutable dans ce jugement, ce n'est ni la majesté du juge, ni sa puissance, ni sa grandeur, mais sa vérité : cette vérité qui s'élèvera contre nous ; cette vérité qui nous accusera, qui nous convaincra, qui nous condamnera, qui nous confondra : non pas cette faible vérité des hommes, mais cette invincible vérité de Dieu, cette immuable vérité de Dieu, cette irréfragable vérité de Dieu, cette vérité qui ne peut être ni désavouée, ni contestée, ni éludée ; en un mot, ô mon Dieu, cette vérité qui environne votre trône, et que l'Ecriture appelle pour cela votre vérité : Et veritas tua in circuitu tuo (Psalm., LXXXVIII, 9.).

 

Voilà, reprenait saint Jérôme, ce que j'ai à craindre. Car pour la vérité des hommes et de leurs jugements, quelque forte qu'elle fut contre moi, peut-être m'en pourrais-je défendre ; quelque évidente qu'elle parût, peut-être pourrais-je l'obscurcir ; peut-être au moins, à force de subtilités et de prétextes, pourrais-je l'affaiblir.

 

Mais contre la vérité de Dieu, que ferai-je et que dirai-je, moi pécheur, moi ver de terre ? Si je veux entrer en discussion avec elle, disait le saint homme Job, de cent crimes qu'elle me reprochera, je ne répondrai pas sur un seul. Si j'entreprends de me justifier, ma propre justification deviendra ma condamnation. Si je me crois innocent, dès là je me rendrai coupable. Quand il y aurait en moi quelque trace ou quelque rayon de justice, Cette justice humaine, éclairée de la vérité de Dieu, s'effacera, s'évanouira. Ah ! Seigneur, concluait-il, vous dont la lumière sonde les plus profonds abîmes, vous à qui nul ne peut résister, que votre vérité est adorable ! mais qu'elle est redoutable !

 

Il y a en effet, Chrétiens, entre la vérité des hommes et la vérité de Dieu, des différences infinies : mais le caractère le plus distinctif et le plus particulier de la vérité de Dieu, c'est qu'en nous jugeant elle nous fermera la bouche ; qu'en nous condamnant et en nous réprouvant, elle nous réduira à la malheureuse et cruelle nécessité d'approuver nous-mêmes, par un aveu forcé de notre injustice, l'arrêt de notre réprobation, aussi est-ce votre vérité, Seigneur, et ne convient-il qu'à votre vérité d'exercer sur nous un tel empire : Et veritas tua in circuitu tuo.

 

Revenons aux jugements des hommes.

 

BOURDALOUE, SUR LE JUGEMENT DERNIER

     

La vérité sortant du puits

La vérité sortant du puits, Jean-Léon Gérôme, Musée Anne de Beaujeu, Moulins 

 

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12 mars 2013 2 12 /03 /mars /2013 10:00

Ecoutez-moi, et tâchez à tirer de là des conséquences dignes, et du sujet que je traite, et de la sainteté du christianisme que vous professez.

 

Nous voulons souvent, par une prétendue force d'esprit, nous mettre au-dessus de la censure et des jugements des hommes, et nous nous flattons quelquefois d'être en effet parvenus à cette heureuse indépendance ; mais au même temps, pour peu que nous nous consultions nous-mêmes, nous voyons bien que nous nous trompons : c'est-à-dire que nous voudrions mépriser cette censure du monde, et pouvoir la compter pour rien ; mais quelque mépris que nous en fassions, ou que nous affections d'en faire, nous sentons assez au fond de l'âme que nous la craignons.

 

Car de là vient la désolation où l'on tombe et le trouble qui nous saisit, quand cette censure nous attaque personnellement, et qu'il nous arrive d'en éprouver les traits. De là vient que nous en sommes si mortifiés, si piqués, si offensés. De là vient que les moindres rapports qu'on nous fait excitent en nous des mouvements si vifs de dépit, de colère, de vengeance ; marque évidente que nous ne la méprisons pas.

 

En effet, si nous savions, en bien des rencontres et sur bien des sujets, les idées qu'on a de nous, ce que l'on pense de nous, comment on parle de nous, nous en serions outrés de douleur. Si, lorsque nous sommes tranquilles, et peut-être contents de nous-mêmes, I'on nous faisait connaître pour qui nous passons dans l'estime du monde, il n'en faudrait pas davantage pour nous consterner et pour nous plonger dans le plus noir et le plus mortel chagrin. Ainsi le repos et la tranquillité de notre vie ne roule souvent que sur l'ignorance où nous sommes des jugements qu'on fait de nos personnes, de nos actions, de nos qualités : mais qu'on nous tire de cette ignorance, et dès là nous commencerons à être malheureux.

 

Il est donc vrai que, malgré nous, nous les craignons, ces jugements ; et il est de l'ordre de la Providence, dit saint Chrysostome, que cela soit de la sorte. Pourquoi ? parce que, sans parler des autres biens que produit cette crainte, quoique humaine, ou, pour mieux dire, sans parler des maux qu'elle empêche, en contenant les hommes dans le devoir, sans parler des désordres qui s'ensuivraient immanquablement, si cette crainte n'était pas une barrière pour nous arrêter, au moins est-il certain qu'elle nous élève à la crainte du jugement de Dieu, qu'elle nous fait sentir par avance le jugement de Dieu, qu'elle nous sert à connaître la sévérité du jugement de Dieu.

 

Car pour peu que nous ayons non seulement de religion, mais de raison, voici, ce me semble les réflexions que nous devons faire. Nous devons chacun nous dire à nous-mêmes : Si les jugements que les hommes forment contre moi font en moi de si vives impressions, que sera-ce quand Dieu lui-même viendra me juger ? Si je crains tant d'être censuré par des hommes faibles comme moi, que sera-ce d'être condamné par un Dieu infiniment au-dessus de moi ? Pour peu que je sois fidèle à la grâce, cette réflexion que je fais, ce raisonnement suffit pour réveiller toute ma ferveur, et pour me faire marcher devant Dieu, comme l'Apôtre, avec crainte et avec tremblement.

 

Je sais que saint Paul agissait par des principes plus relevés, quand il disait, plein d'une généreuse confiance : Peu m'importe que le monde me juge, parce que c'est assez pour moi de savoir que le Seigneur me jugera : Mihi autem pro minimo est, ut a vobis judicer (1 Cor., IV, 3.).

 

Mais il n'appartenait qu'à saint Paul de parler ainsi : outre que la sainteté de sa vie était à l'épreuve, et le mettait à couvert de tous les jugements du monde, il avait été ravi jusques au troisième ciel ; il avait puisé dans la source même la connaissance des vérités éternelles ; et par conséquent il n'était pas nécessaire qu'il fît aucune attention aux jugements du monde, pour être pénétré de la pensée du jugement de Dieu.

 

Mais nous, sensuels et grossiers, nous, esclaves des sens et attachés à la terre, il n'est pas étrange que nous ayons besoin de ce secours, et c'est à nous, puisqu'il nous est propre, à nous en aider.

 

Oui, devons-nous dire, il m'importe de penser que les hommes sont les censeurs de ma vie ; il m'importe de ne pas oublier que les hommes m'éclairent, qui que je sois et quoi que je fasse, et qu'ils sont en possession de me juger ; il m'importe de me souvenir qu'en mille occasions cette censure des hommes m'alarme, me déconcerte, m'humilie, m'abat ; parce que ce sont là autant d'avertissements pour moi, et que j'apprends quelles précautions j'ai donc à prendre pour me préserver de ce jugement supérieur où je dois paraître, et qui doit décider de mon éternité.

 

Car si ce prétendu tribunal des hommes qui me jugent sans autorité, et dont je ne reconnais point la juridiction, est néanmoins un tribunal formidable pour moi, quel sentiment dois-je avoir de celui d'un Dieu dont je révère la sainteté et dont je redoute la puissance ?

 

Et si je me contrains, si je m'observe, si je garde tant de mesures pour me sauver des jugements du monde ; avec quel soin, avec quelle circonspection dois-je régler ma vie pour me mettre en état de répondre à ce souverain juge, qui tient en ses mains ma destinée ? C'est ainsi que je m'instruis, et que me faisant à moi-même de salutaires leçons, du monde je m'élève à Dieu.

 

Avançons : voici quelque chose encore de plus important et de plus fort.

 

BOURDALOUE, SUR LE JUGEMENT DERNIER

 

The Inquisition Tribunal

Le Tribunal de l'Inquisition, Goya

 

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