Il est temps de clore cette histoire générale de la Liturgie, et ce volume, par la bibliothèque des auteurs liturgistes qui
ont fleuri ou fleurissent en ce XIXe siècle.
(1802). Nous ouvrons notre liste par l'ouvrage suivant, composition anonyme et plus que médiocre ; mais les ouvrages français
publiés en ce siècle sur les matières liturgiques sont en si petit nombre, que nous ne nous permettrions pas d'omettre un seul de ceux qui sont venus à notre connaissance. Il est intitulé :
Manuel catholique pour l'intelligence de l'office divin. Paris, 1802, in-12.
(1803). Dufaud, ancien doctrinaire, digne successeur des Foinard et des Grancolas, enfanta, dans les premières années de ce
siècle, une nouvelle utopie liturgique dont la réalisation n'exigeait rien moins que la destruction de tous les systèmes de prière ecclésiastique suivis depuis dix-huit siècles. Dufaud jugea à
propos de faire imprimer son projet, à l'usage de la commission liturgique dont nous avons parlé ci-dessus. Il lui donna ce titre : Essai d'un nouveau calendrier liturgique, ou classification
nouvelle et raisonnée des fêtes pour tout le cours de l’année chrétienne. Paris, 1803, in-8°.
(1804). Louis-Vincent Cassitto, dominicain, a publié l'ouvrage suivant : Liturgia domenicana spiegata in tutte le
sueparti. 1804. Naples, 2 vol. in-12.
(1805). Léonard Adami, avocat romain, a rendu un grand service à la science de la Liturgie et des antiquités ecclésiastiques,
par les précieuses annotations dont il a enrichi le Diario sacro du jésuite Joseph Mariano Partenio, dont le vrai nom est Mazzolari. Ces annotations, qui font tout le mérite scientifique
de cet ouvrage, ne se trouvent que dans la seule édition de 1805. Rome, 7 vol. in-12.
(1805). Alphonse Muzzarelli, ancien jésuite, théologien de la sacrée Pénitencerie, si connu par ses nombreux et savants
opuscules, a donné une dissertation intéressante sur le culte du Sacré-Cœur de Jésus. Nous avons encore de lui : Observationes super annotationibus S. fidei pro-motoris super
extensione festi atque approbatione officii et misses propriœ in honorera S. Cordis Deiparœ V. M.
(1806). Walraff, docteur allemand, a publié le précieux recueil intitulé : Corolla hymnorum sacrorum publicœ devotioni
inservientium. Veteres electi sed mendis quibus iteratis in editionibus scatebant detersi, strophis adaucti. Novi adsumpti, récentes primum inserti. Cologne, 1806, in-8°.
(1810). Menne, ecclésiastique allemand, est auteur de , l'ouvrage suivant : Die Liturgie der Kirche systemat. abgehandelt.—
La Liturgie de l'Église systématiquement traitée. Augsbourg, 1810, 3 vol. in-8°.
(1810). Le chevalier Artaud, qui, plus tard, a donné au public l'histoire de Pie VII, ouvrage curieux quoique fort
incomplet, publia en cette année un livre intitulé : Voyage dans les catacombes de Rome. Paris, in-8°. Nous mentionnons ce livre superficiel et rempli d'inconvenances de plus d'une
sorte, par cette seule raison que nous nous sommes jusqu'ici imposé la tâche de produire la succession des auteurs qui ont traité des monuments de Rome souterraine, dont la description et
l'appréciation importent si fort à la science liturgique.
(1810). J.-B. Louis-Georges Seroux d’Agincourt, ce généreux archéologue qui s'en vint à Rome pour y passer six mois et y demeura
cinquante ans, a élevé un monument à la science liturgique, aussi bien qu'à la science archéologique en général, dans le grand ouvrage auquel il sacrifia toute sa fortune. Tout le monde
sait qu'il est intitulé : Histoire de l’Art par les monuments, depuis sa décadence au Ve siècle, jusqu'à son renouvellement au XVe siècle, 3 vol. in-f° avec 325 planches. Paris,
1810-1823. Les monuments liturgiques sont innombrables dans cette collection, et pour ce qui est des antiquités de Rome souterraine, d'Agincourt a l'honneur d'avoir le premier senti toute la
valeur des peintures des catacombes, et fixé le point de départ de l'iconographie chrétienne, en assignant aux IIe et IIIe siècles la décoration de plusieurs des fresques de divers
cimetières.
(1811). Alexandre-Etienne Choron, musicien célèbre, publia en cette année une brochure intitulée : Considérations sur la
nécessité de rétablir le chant de L’Église de Rome dans toutes les églises de l'Empire français. Paris, 1811, in-8°. L'auteur justifie sa préférence pour le chant grégorien, par la
supériorité de ce chant sur tous les autres qui n'en sont que des imitations généralement défectueuses ; par l'origine même de ce chant qui se trouve être le seul débris, si défiguré qu'il soit,
de la musique des Grecs et des Romains ; enfin, par l'utilité dont le rétablissement de ce chant peut être pour l'art musical, les compositeurs du XVIe siècle ayant tous, sans exception, choisi
les morceaux grégoriens pour thème de leurs compositions. La place nous manque pour faire connaître et pour apprécier les propres travaux de Choron sur le chant ecclésiastique ; mais l'occasion
se présentera d'y revenir.
( 1816). Augustin Albergotti, évêque d'Arezzo, a donné un livre assez médiocre sous ce titre : La divina Salmodia secondo
Vantica e nuova disciplina della Chiesa. Sienne, 1816, in-12.
(1816). Antoine-Joseph Binterim, mineur observantin, curé de Bilk au diocèse de Cologne, et courageux confesseur de la
liberté de l'Église, dans la cause de son glorieux archevêque Clément-Auguste, publia, en 1816, l'ouvrage suivant : Commentatio historico-critica de libris baptizatorum, conjugatorum et
defunctorum antiquis et novis, de eorum fatis ac hodierno usu. Dusseldorf, in-8°. Mais son principal travail sur la science liturgique est l'ouvrage suivant : Die vorzüglichsten
Denkwurdigkeiten der christ-catholischen Kirche, aus den ersten, mittlern und letzen Zeiten. — Les principaux monuments de L’Église chrétienne-catholique, des premiers siècles, du moyen âge et
des temps modernes. Mayence, 1825-1833, 7 volumes en 16 tomes in-8°. Binterim,dans cet ouvrage où l'on retrouve l'érudition dont il a fait preuve dans ses innombrables écrits, mais aussi
peut-être ce défaut de critique qu'on lui a quelquefois reproché, s'est proposé de refaire en grand l'excellent ouvrage de Pellicia, dont nous avons parlé ci-dessus, et que tout le monde connaît
sous ce titre : De christianœ Ecclesiœ, primae, medice et novissimœ œtatis politia.
(1817). L'abbé Poussou de la Rozière fit imprimer en cette année un Mémoire sur la Liturgie, que cet auteur défend avec vivacité
dans une lettre insérée dans l'Ami de la Religion. Cette utopie est assez semblable à celle de Dufaud, et vient accroître le nombre des tristes manifestations de l'esprit d'anarchie en
matière liturgique.
(1817). Ziegler, bénédictin, évêque de Lintz, est connu par l'ouvrage qu'il a donné sous ce titre : Heiligen Firmung
der katholischen Kirche. — La solennité de la sainte Confirmation dans l'Église catholique. Vienne, 1817, in-4°.
(1817). Jean-Christian-Guillaume Augusti, illustre docteur protestant, a rendu un service signalé à la science liturgique, en
publiant le grand et bel ouvrage intitulé : Denkwürdigkeiten aus der christlichen Archäologie. — Mémoires d'Archéologie chrétienne. Leipsik, 1817-1823. 6 vol. in-8°.
(1817). Auguste-Jacques Rambach, docteur luthérien, a pareillement mérité de la Liturgie, en publiant la compilation qui porte
ce titre : Anthologie christlicher Gesange aus allen Jahrhunderten der Kirche. — Anthologie de chants chrétiens de tous les siècles de l'Église. Leipsik, 1817, in-8°. Ce volume renferme
les principales hymnes grecques et latines recueillies religieusement par Rambach. Il a été suivi de plusieurs autres qui contiennent les cantiques protestants de l'Allemagne, depuis
Luther.
(1818). Le docteur Bjorn, Danois, s'est occupé de travaux sur l'hymnographie, et a publié comme Rambach une collection d'hymnes
à laquelle il a donné ce titre : Hymni veterum poetarum christianorum Ecclesiœ latinœ selecti. Copenhague, 1818, in-8°.
(1819). Fr. Brenner, chanoine de la cathédrale de Bamberg, a fait paraître l'ouvrage suivant, dans lequel il professe les
sentiments de l'école rationaliste à laquelle il appartient : Geschichte über die Administration der hl. Sakramente. — Histoire de l'administration des Saints Sacrements. La première
partie, qui renferme le Baptême, la Confirmation et l'Eucharistie, a paru à Bamberg, 1819-1824. 3 vol. in-8°.
(1819). Frédéric Münter, évêque de Seeland en Danemark, nous appartient pour son savant opuscule publié à Copenhague, en 1819 (
36 pag. in-4°), et intitulé : Symbola veteris Ecclesiœ, artis operibus expressa. L'auteur y traite de vingt-quatre des principaux symboles du christianisme. Il s'est exercé de nouveau
sur le même sujet, avec plus d'étendue, sous ce titre : Sinnbilder und Kunstvorstellungen der alten christen. — Images symboliques et représentations figurées des anciens chrétiens.
Altona, 1825, parties I et II, in-4°.
(1820). J. Michel Sailer, le saint et savant évêque de Ratisbonne, compte parmi ses nombreux ouvrages plusieurs compositions sur
les matières de la Liturgie. Nous citerons, entre autres, Geist und Kraft der kathol. Liturgie. — Esprit et vertu de la Liturgie catholique. Munich, 1820, in-12. Nous devons mentionner
aussi l'ouvrage suivant : Gedanken von der Abanderung des Breviers. — Réflexions sur le changement de bréviaire, avec les remarques de F. X. Christman. Ulm, 1792, in-8°.
(1822). Fr. Grundmayr, docteur catholique, a donné, entre autres écrits liturgiques, Liturg. Lexicon der römischkathol.
Kirchen Gebrauche. — Lexique liturgique des usages de l'Église catholique romaine. Augsbourg, 1822, grand -in-8°.
(1824). Le docteur Jean Labus, savant milanais, est connu dans la science de l'archéologie catholique, par un grand nombre de
dissertations, imprimées les unes à part, les autres dans des recueils périodiques ou académiques. Les Fasti della Chiesa, ou Vies des Saints pour tous les jours de l'année, qui ont paru
à Milan, 12 vol. in-8°, 1824 et années suivantes, sont remplis de notes fournies par Labus, et presque toutes d'un grand intérêt pour les amateurs des origines liturgiques.
(1824). Louis Gardellini, assesseur de la Congrégation des Rites et sous-promoteur de la Foi, a dirigé l'impression des
Décrets authentiques de la Congrégation des Rites. Cette collection si importante a paru à Rome en 7 vol. in-4° (1824-1826). L'impression du huitième n'est pas achevée. L'auteur, que la
science liturgique a perdu depuis, avait commencé dans le septième volume à fortifier son texte de notes excellentes; ce plan paraît avoir été adopté par son successeur, dans les cent trente
premières pages du huitième volume, qui ont déjà été livrées à l'empressement du public.
(1825). Fornici, ecclésiastique romain, a donné, pour l'usage du séminaire romain, l'ouvrage suivant qui est tout à fait
élémentaire : Institutiones liturgicœ ad usum seminarii romani. Rome, 1825, 3 vol. in-12.
(1826). J. A. Gall, évêque d'Augsbourg, est auteur du livre intitulé : Andachtsübungen, Gebrauche u. Ceremonien der Kirchen.
— Pratiques, usages et cérémonies de l'Église. Augsbourg, 1826, in-8°.
(1829). F. R. J. Antony, docteur allemand, a publié l'ouvrage intitulé : Archaolog-liturgisches Lehrbuch des gregorianischcn
Kirchengesangs. — Institutions archéologico-liturgiques sur le chant ecclésiastique grégorien. Munster, 1829, in-4°. — Nous citerons à ce propos le livre du docteur Hoffmann de Falersleben,
professeur à l'Université de Breslau, quoique nous n'ayons pu encore nous le procurer. En voici le titre : Geschichte des katholischen Kirchenliedes in Deutschland. — Histoire du chant
religieux catholique en Allemagne.
(1829). André Müller, chanoine de Wurtzbourg, est connu par Lexicon des Kirchenrechts und der romisch .
kathol. Liturgie. — Dictionnaire de droit ecclésiastique et de Liturgie catholique-romaine. Wurtzbourg, 1829-1832. 5 vol. in-8°.
(1829). Theobald Lienhart, supérieur du séminaire de Strasbourg, est connu dans le monde liturgique par l'ouvrage suivant :
De antiquis Liturgiis et de disciplina arcani. Strasbourg, 1829, in-8.
(1829). J.-B. Salgues, ancien doctrinaire, fameux par plusieurs ouvrages dont l'esprit et le ton contrastent grandement avec les
habitudes de son premier état, appartient à notre bibliothèque par le livre intitulé : De la littérature des offices divins. Paris, 1829, in-8. L'auteur y professe la plus expansive
admiration pour les nouvelles hymnes et proses, et aussi le plus grotesque dédain pour les œuvres de la poésie catholique. Sous ce point de vue, l'ouvrage est monumental.
(1830). Toussaint-Joseph Romsée, autrefois professeur de Liturgie au séminaire de Liège, a donné divers traités de Liturgie
pratique, assez médiocres, qui ont été réunis ensemble dans l'édition complète de ses œuvres, donnée à Malines, 1839, 5 tomes in-12.
(1830). Ambroise Guillois, curé de Notre-Dame du Pré, au Mans, a fait paraître, vers cette année, un petit ouvrage intitulé :
Le Sacrifice de l'Autel, ou explication des cérémonies de la messe solennelle. Le Mans, 2 vol. in-18.
(1830). Un ecclésiastique de Rouen, qui a gardé l'anonyme, prit, en cette même année, la défense des nouveaux bréviaires de
France, à l'occasion de la controverse soulevée par le Mémorial catholique. Son ouvrage est intitulé : Dissertation sur la légitimité des bréviaires de France, et du Bréviaire de Rouen en
particulier. Rouen, in-8.
(1832). J.-L. Locherer, docteur allemand, a donné l'ouvrage qui suit : Lehrbuch der christkirchlichen Archäologie. —
Institutions d'archéologie chrétienne et ecclésiastique. Francfort, 1832, in-8.
(1832). J. Dobrowsky est auteur d'un ouvrage intitulé: Ueber den Ursprung der romisch-slavischen Liturgie.— Sur l’origine de
la Liturgie romaine-slave. Prague. 1832, in-8.
(1832). William Palmer, professeur au collège de Worcester, s'est occupé de la science liturgique sous le point de vue anglican
: Origines Liturgicœ, or Antiquities of the Englisch Ritual, and a dissertation on primitive Liturgies. — Origines Liturgicœ, ou Antiquités du rituel anglais, et dissertation sur la Liturgie
primitive.
(1833). Jean England, évêque de Charlestown, a fait paraître le livre intitulé : Explanation of the Ceremonies of the holy
Weeck. — Explication des cérémonies de la Semaine sainte. Rome, in-12.
(1833). Joseph Settele, professeur au collège de la Sapience, à Rome, et profond archéologue, a donné cette année un
savant opuscule sur les Stations de Rome intitulé : Notizie compendiose délie sagre Stazioni e Chiese Stazionali di Roma. Rome, 1833, in-12. Nous lui devons en outre un
excellent mémoire, sur l’importance des monuments chrétiens des Catacombes, qui se trouve au second tome des Atti dell’Accademia Romana d'archeologia, et plusieurs autres
dissertations sur des sujets analogues dans la même collection.
(1834). Joseph Marzohl, aumônier de l'hôpital du Saint-Esprit, à Lucerne, et Joseph Schneller, membre de la Société historique
de la Suisse, publient en ce moment un ouvrage plein d'érudition, intitulé : Liturgia sacra, oder die Gebrauche und Alterthümer der katholischen Kirche, sammt ihrer hohen Bedeutung
nachgewiesen aus den Schriften der frühesten Jahrhunderte, und aus andern beivahrten Urkunden und seltenen Kodizen. — Liturgia sacra, ou les Usages et Antiquités de l'Église catholique, avec leur
haute signification d'après les saintes Écritures, et les écrits des premiers siècles, et autres monuments authentiques et manuscrits rares. Lucerne, 1834-1841, in-8, 4 volumes ont déjà
paru.
(1834). Un anonyme italien, qui prend le nom de Filadelfo, a publié un curieux ouvrage de Liturgie pratique, sous ce titre :
Ritonomia ecclesiastica ; la scienza dei sacri riti discussa canonicamente, e decisa moralmente. Lucques, 1834, 2 gros volumes in-18.
(1834). Jean Diclich, prêtre vénitien, est auteur d'un Dizionario sacro-liturgico, qui renferme plusieurs choses
intéressantes. La troisième édition, la seule que nous connaissions, est de Venise, 1834. 4 vol. in-8.
(1834). Philbert, l'un des rédacteurs de la Biographie universelle, appartient à notre bibliothèque par un Manuel
des Fêtes et Solennités, publié à Paris, 1834, in-16.
(1834). L'abbé Pascal, prêtre du diocèse de Mende, a fait paraître, en cette année, un livre intitulé : Entretiens sur la
Liturgie ; nouvelle explication des prières et cérémonies du Saint Sacrifice, suivie de la lettre curieuse de Dom Cl. de Vert au ministre Jurieu, sur les paroles et les actions du prêtre à
l'autel, et d'une Mosaïque sacrée ou Ordinaire de Messe composé de fragments de divers rites du monde catholique. Paris, in-12. L'auteur promet depuis longtemps, sous le titre de
Rational liturgique, un ouvrage qui fera faire, sans doute, un grand pas à la science, et dont la publication est vivement désirée.
(1835). L'abbé Lecourtier, curé des Missions étrangères, puis Théologal de Notre-Dame de Paris, publia, en 1835, un Manuel
de la Messe, ou Explication des prières et des cérémonies du Saint Sacrifice. Paris, in-18. Il a donné, l'année suivante, deux volumes in-18, sous ce titre : Explication des Messes de
l'Eucologe de Paris. 2 vol. in-18.
(1835). Antoine-Adalbert Hnogek, professeur au séminaire de Leimeritz, en Bohême, s'est fait connaître par son livre intitulé :
Christkatholische Liturgie.— Liturgie chrétienne-catholique. Prague, 1835-1837.L'ouvrage aura trois volumes, dont deux seulement ont paru.
(1835). Staudenmaier,docteur catholique, a fait paraître à Mayence l'ouvrage suivant : Geist des Christenthumes dargestellt
in den hl. Zeiten, in den hl. Handenlungen, und in der hl. Kunst. — L'Esprit du christianisme exposé dans les saints Temps, les saintes Cérémonies et l’Art saint. 1835, in-8.
(1835). Nickel, prêtre catholique, comme le précédent, a donné l'ouvrage suivant, imprimé pareillement à Mayence : Die
heiligen Zeiten und Feste nach ihrer Geschichte und Feier. — Les saints Temps et les Fêtes d'après leur histoire et solennité. 1835, in-8. : (1835). François-Xavier Schmid, curé dans le
diocèse de Passau, est auteur de l'excellent livre intitulé: Liturgik der christkatholischen Religion. — Liturgique de la Religion catholique. Passau, 1835,
in-8. La troisième édition se publie maintenant par livraisons, dont la première est de 1840. Il a publié, en outre : Grundrisz der Liturgik. — Plan de la Liturgique, Passau, 1836,
in-8.
(1836). C. Chiral, curé de Neuville-l'Archevêque, au diocèse de Lyon, a donné : Esprit des cérémonies de l'Église.
Lyon, 1836, in-12.
(1836). A. Welby Pugin, professeur d'antiquités ecclésiastiques au collège catholique de Sainte-Marie d'Oscott, a puissamment
avancé la régénération de l'art catholique en Angleterre, par la publication de plusieurs recueils de monuments accompagnés de planches. Nous citerons le plus piquant et le plus populaire de
tous. Il est intitulé : Contrasts, or a parallel belwen the noble édifices of the fourteenth and fitteenth centuries, and similar buildings of the present day; shewing the présent decay of
taste. — Contrastes, ou Parallèles des nobles édifices du XIVe et XVe siècles, et les bâtiments actuels du même genre, faisant voir la décadence du goût. Londres, 1836, in-4. Pugin traite en
particulier des églises, autels, tombeaux, habits sacerdotaux, etc.
(1837). Le vicomte Walsh est auteur de l'ouvrage suivant : Tableau des fêtes chrétiennes. Paris, 1837,
in-8.
(1837). Raoul Rochette, savant archéologue, connu par 1 d'importantes publications sur l'art antique, a abordé depuis avec
succès la matière des antiquités de Rome souterraine. Plusieurs dissertations sur ce sujet insérées dans les Mémoires de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, ont annoncé un
homme rempli d'érudition et de sagacité. Il est à regretter qu'une plus intime connaissance de l'antiquité chrétienne proprement dite lui ait manqué ; ce qui l'a entraîné dans quelques écarts.
Ces inconvénients ont presque entièrement disparu dans l'excellent petit volume que l'auteur a donné, en 1837, sous ce titre : Tableau des Catacombes de Rome, in-12, Raoul Rochette avait
publié, en 1834, un Discours sur l'origine, le développement et le caractère des types imitatifs qui constituent l’Art du christianisme. Paris, in-8. Cet opuscule remarquable, comme
toutes les publications de l'auteur, pourrait être avantageusement modifié en la manière que l'ont été ses dissertations sur les antiquités des cryptes romaines.
(1838). En cette année a paru à Leipsik, sous le nom d'un écrivain allemand nommé Murait, l'ouvrage suivant : Briefe uber
den Gottesdienst der morgenlandischen Kirche. — Lettre sur le Service divin de l'Église orientale. C'est une traduction de l'ouvrage russe d'André Nicolaiewitsch Murawieff.
(1839). L'abbé Charvoz a publié un petit volume sous ce titre : Précis d'Antiquités liturgiques, ou le Culte aux premiers
siècles de l'Église. Lyon, 183g, in-12.
(1839). François de Schwinghannb est auteur d'un opuscule intitulé : Ueber Kirchensprache und Landessprache in der Liturgie.
— Sur la langue de l'Église et la langue nationale dans la Liturgie. Lintz, in-12.
(1839). L'abbé Cousseau, chanoine de la cathédrale de Poitiers, s'est fait connaître dans la science liturgique par un
Mémoire sur l'auteur du Te Deum, qu'il attribue à saint Hilaire. Nous avons parlé ailleurs de cet opuscule, qui est, au reste, d'une dimension fort restreinte. L'année suivante, l'auteur
a donné un second Mémoire, mais plus sérieux, sur l'ancienne Liturgie du diocèse de Poitiers, et sur les monuments qui nous en restent. In-8. Il est à regretter que ce travail
vraiment remarquable porte trop souvent la trace des préjugés que l'oubli presque général de la véritable histoire de la Liturgie a rendus si communs de nos jours.
(1840). Joseph Kehrein, professeur au gymnase de Mayence, a publié, en cette année, le recueil suivant : Lateinische
Anthologie aus den christlichen Dichtern des Mittelalters. — Anthologie latine des Poètes chrétiens du moyen âge. Francfort, 1840, in-8. Ce recueil est destiné aux gymnases et lycées
catholiques. Le premier volume, le seul qui soit venu à notre connaissance, renferme les hymnes des huit premiers siècles de l'Église. Le temps viendra sans doute aussi où dans nos petits
séminaires de France on étudiera les bonnes vieilles hymnes catholiques.
(1840). Daniel Rock, prêtre catholique anglais, est auteur d'un ouvrage remarquable qui a paru à Londres sous ce titre :
Hierurgia; or the holy Sacrifice of the Mass. — Hierurgia, ou le saint Sacrifice de la Messe. 2 vol. in-8.
(1841). Nous rattachons à cette année les Conférences sur les cérémonies de la Semaine Sainte à Rome, par Monseigneur
Nicolas Wiseman, évêque de Mellipotamos et vicaire apostolique en Angleterre. Le livre est en anglais, et a été publié en français par M. l'abbé de Valette, en 1841 (Paris, in-12). Cet opuscule
fort remarquable à tous égards se recommande surtout par des aperçus pleins de goût et de largeur sur la valeur des formes liturgiques. Malgré sa faible dimension, il est digne de l'illustre et
savant prélat auquel nous devons déjà, pour ne parler que de l'objet de nos études, une précieuse dissertation, publiée à Rome, il y a quelques années, sur la Chaire de saint Pierre, que l'on
conserve dans la basilique vaticane, et dont nous parlerons ailleurs. Dans la préface de ses Conférences sur la Semaine Sainte, Monseigneur Wiseman mentionne deux ouvrages récents,
publiés par deux de ses compatriotes sur le même sujet, le docteur England, évêque de Charlestown, aux Etats-Unis, dont nous avons annoncé le livre ci-dessus, et le docteur Baggs, vice-recteur du
collège anglais, à Rome.
(1841). Henri Gossler, prêtre régulier, curé dans le diocèse de Paderborn, vient de publier un livre de prières, dans lequel se
trouvent fondues presque toutes les paroles de la Liturgie romaine, avec le texte de l’Imitation de Jésus-Christ. Cette œuvre tout allemande dans sa forme, annonce une connaissance profonde des
choses de la prière dans son auteur. Elle porte ce titre : De Vita et Imitatione Christi Libri IV, redacti in seriem dominicalem et festivalem. Paderborn, 1841, énorme in-18.
(1841). Herman-Adalbert Daniel, docteur de l'Université de Halle, a grandement mérité de la science liturgique, et s'est acquis
des droits à la reconnaissance des catholiques, par l'importante collection qu'il vient de publier sous ce titre : Thesaurus hymnologicus, sive hymnorum, canticorum, sequentiarum, circa annum
MD. usitatarum collectio amplissima. Hall, 1841, in-8. Le premier volume, le seul qui ait encore paru, ne contient que les hymnes, Daniel les a enrichies de notes et de scholies remplies
d'érudition, et remarquables aussi par le ton plein de décence avec lequel il parle de nos croyances, et spécialement du culte du saint Sacrement, de la Croix, de la sainte Vierge et des Saints.
Tous ces cantiques papistes n'ont rien qui le scandalise ; il s'y délecte comme dans des œuvres de la vraie piété, de la piété chrétienne ; il en admire la haute et suave poésie; en un mot, la
publication du docteur Daniel est un événement pour le protestantisme allemand, et aussi une sévère critique de ces catholiques de France qui n'ont chargé les Santeul et les Coffin de leur
composer des hymnes, que parce qu'ils pensaient que, jusqu'à ces deux latinistes, l'hymnographie n'avait rien produit que de barbare et d'indigne du culte divin.
(1841). Un autre protestant vient de publier un livre fort remarquable, et destiné aussi à constater le malaise que produit de
plus en plus au sein de la Réforme l'absence des formes et des habitudes liturgiques. On trouvera à ce sujet les aveux les plus étonnants dans le livre intitulé : Des beaux-arts et de la
langue des signes dans le culte des Églises réformées, par C.-A. Muller. Paris, 1841, in-8.
En terminant cette bibliothèque des auteurs liturgistes du XIXe siècle, nous devons mentionner les travaux qui ont été publiés,
de notre temps, dans plusieurs recueils, périodiques et dans les Mémoires des sociétés savantes, sur divers objets de la science qui nous occupe. Ainsi, nous devons dire qu'il n'est pas un volume
des Actes de l’Académie romaine d'Archéologie qui ne renferme plusieurs Mémoires précieux sur les antiquités du service divin. Des dissertations nombreuses sont publiées journellement à
Rome et dans les autres villes de l'Italie sur des points d'archéologie sacrée, et ce serait rendre un immense service à la science que d'en former une collection dans le genre de celle que fit
paraître le P. Calogéra, au XVIIIe siècle. Malheureusement, il faut bien convenir que la France ne marche pas à la tête de ce mouvement, et pour bien apprécier l'état de la science liturgique en
ce pays, il suffit sans doute de considérer la faiblesse et la mince importance de la plupart des ouvrages dont nous avons tâché de mettre sous les yeux du lecteur la liste, incomplète peut-être,
mais pourtant assez fidèle.
Nos recueils périodiques ont été longtemps presque stériles sur les questions liturgiques ; cependant, nous avons été grandement
aidé, comme on a pu le voir, par certains articles historiques de l’Ami de la Religion. Il ne nous appartient pas de juger ceux que nous insérâmes nous-même, en 1830, dans le
Mémorial catholique, et qui furent reproduits en entier, à Lucques, dans le recueil si connu sous le nom de Pragmalogia catholica. L’Univers, dans ces dernières années, a ouvert ses
colonnes à des discussions intéressantes sur diverses matières liturgiques, et on y a lu plusieurs lettres de M. l'abbé Pascal, et plusieurs articles de M. Didron, sur des questions d'une
véritable importance.
Si maintenant l'on considère les nombreux travaux qui s'exécutent en France, depuis quelques années, dans le but si
louable de conserver et d'expliquer les monuments religieux du moyen âge, on a lieu de penser que, de ce côté, du moins, la bibliothèque liturgique du XIXe siècle est en mesure
de prendre un accroissement colossal. Il est fâcheux que la partie de ces études qui concerne la description raisonnée et l'interprétation sérieuse des monuments religieux et des
usages qui s'y rattachent se trouve traitée d'une manière aussi peu satisfaisante. Sans parler de la précipitation et souvent aussi de l'absence complète de connaissances spéciales dans les
auteurs, on sent aisément que ces matières vont mal aux mains des séculiers, mais surtout de ceux qui ne portent aux choses catholiques qu'un intérêt d'amateur. Il serait néanmoins injuste de ne
pas distinguer, au milieu de ce déluge toujours croissant d'élucubrations archéologiques, certaines œuvres qui méritent les égards et la reconnaissance des catholiques. Nous avons
mentionné ci-dessus Séroux d'Agincourt; nous nous ferons un devoir de rappeler ici le grand et bel ouvrage de Boisserée sur la cathédrale de Cologne, et plus tard les publications de M. de
Caumont, qui a la gloire d'avoir accéléré puissamment le mouvement conservateur dont nous sommes témoins. Nous dirons aussi que M. du Sommerard marche à grands frais et avec zèle sur les
traces de d'Agincourt. Enfin, le clergé s'ébranle et se prépare à ressaisir une science qui lui appartient en propre. M. l'abbé Bourassé vient de donner aux séminaires
un utile Manuel d'archéologie, et les RR. PP. Arthur Martin et Charles Cahier, de la Compagnie de Jésus, publient en ce moment les vitraux de la cathédrale de Bourges, avec une
fidélité de dessin et une magnificence typographique qui ne sont égalées que par la lucidité et la profondeur du commentaire liturgique et archéologique qui encadre l'œuvre tout entière.
Nous voici enfin parvenu au terme de la difficile carrière que nous nous étions tracée : notre Introduction historique à l'étude
de la Science Liturgique est maintenant sous les yeux du lecteur. Nous ne placerons pas de conclusions à la fin de ce chapitre, comme nous l'avons pratiqué jusqu'ici ; les corollaires d'un tel
récit se tirent assez d'eux-mêmes.
Il ne nous reste donc plus qu'à offrir nos actions de grâces au Dieu tout-puissant dont la miséricorde nous a soutenu dans cette
première partie d'un labeur si rude et si difficile : après quoi, nous le supplierons de nous remplir de son Esprit, afin que nous puissions devenir capable d'expliquer à nos frères en
Jésus-Christ et en la sainte Église, les ineffables merveilles de la Liturgie sacrée.
DOM GUÉRANGER INSTITUTIONS LITURGIQUES : CHAPITRE XXIV : DE LA LITURGIE AU XIXe
SIÈCLE.