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"Je vous donne un commandement nouveau : c'est de vous aimer les uns les autres.

 

Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres.

 

Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c'est l'amour que vous aurez les uns pour les autres."

 

Evangile de Jésus-Christ selon  saint Jean 

   

 

Pentecôte

" Le Défenseur, l'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit."

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean  

 

   

 

 El Papa es argentino. Jorge Bergoglio                 

Saint Père François

 

 

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1er mai 2011 Béatification de Jean-Paul II

Béatification du Serviteur de Dieu Jean-Paul II

 

 

  Béatification du Père Popieluszko

beatification Mass, in Warsaw, Poland

à Varsovie, 6 juin 2010, Dimanche du Corps et du Sang du Christ

 

 

presidential palace in Warsaw

Varsovie 2010

 

 

Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre
Sanctuaire de l'Adoration Eucharistique et de la Miséricorde Divine

La miséricorde de Dieu est comme un torrent débordé. Elle entraîne les cœurs sur son passage.
(Saint Curé d'Ars)
 

 


Le côté du Christ a été transpercé et tout le mystère de Dieu sort de là. C’est tout le mystère de Dieu qui aime, qui se livre jusqu’au bout, qui se donne jusqu’au bout. C’est le don le plus absolu qui soit. Le don du mystère trinitaire est le cœur ouvert. Ce n’est pas une image, c’est une réalité. C’est la réalité la plus profonde qui soit, la réalité de l’amour.
Père Marie-Joseph Le Guillou




Dans le cœur transpercé
de Jésus sont unis
le Royaume du Ciel
et la terre d'ici-bas
la source de la vie
pour nous se trouve là.

Ce cœur est cœur divin
Cœur de la Trinité
centre de convergence
de tous les cœur humains
il nous donne la vie
de la Divinité.


Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix
(Edith Stein)



Le Sacré-Cœur représente toutes les puissances d'aimer, divines et humaines, qui sont en Notre-Seigneur.
Père Marie-Eugène de l'Enfant Jésus

 



feuille d'annonces de la Basilique du Sacré-Coeur de Montmartre

 

 

 

 

 

 

 

     

The Cambrai Madonna

Notre Dame de Grâce

Cathédrale de Cambrai

 

 

 

Cathédrale Notre Dame de Paris 

   

Ordinations du samedi 27 juin 2009 à Notre Dame de Paris


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Solennité de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie à Notre-Dame de Paris


NOTRE DAME DES VICTOIRES

Notre-Dame des Victoires




... ma vocation, enfin je l’ai trouvée, ma vocation, c’est l’Amour !

 

 

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SAINT PIERRE ET SAINT ANDRÉ

Saint Pierre et Saint André

 

BENOÎT XVI à CHYPRE 

 

Benedict XVI and Cypriot Archbishop Chrysostomos, Church of 

Salutation avec l'Archevêque Chrysostomos à l'église d' Agia Kyriaki Chrysopolitissa de Paphos, le vendredi 4 juin 2010

 

     

 

Benoît XVI en Terre Sainte  


 

Visite au chef de l'Etat, M. Shimon Peres
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Visite au mémorial de la Shoah, Yad Vashem




 






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SALVE REGINA

4 septembre 2011 7 04 /09 /septembre /2011 19:00
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4 septembre 2011 7 04 /09 /septembre /2011 04:00

" Si ton frère a commis un péché, va lui parler seul à seul et montre-lui sa faute. S’il t’écoute, tu auras gagné ton frère. S'il ne t'écoute pas, prends encore avec toi une ou deux personnes afin que toute l'affaire soit réglée sur la parole de deux ou trois témoins. S'il refuse de les écouter, dis-le à la communauté de l'Église ; s'il refuse encore d'écouter l'Église, considère-le comme un païen et un publicain.

 

Amen, je vous le dis : tout ce que vous aurez lié sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous aurez délié sur la terre sera délié dans le ciel.

 

Encore une fois, je vous le dis : si deux d'entre vous sur la terre se mettent d'accord pour demander quelque chose, ils l'obtiendront de mon Père qui est aux cieux. Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d'eux. "

 

Evangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 

 

Le Christ Rédempteur par Le Titien

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3 septembre 2011 6 03 /09 /septembre /2011 19:00
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3 septembre 2011 6 03 /09 /septembre /2011 04:00

Mercredi dernier j'ai parlé d'un Père de l'Eglise peu connu en Occident, Romanos le Mélode, je voudrais aujourd'hui présenter la figure de l'un des plus grands Pères dans l'histoire de l'Eglise, un des quatre docteurs de l'Occident, le Pape saint Grégoire, qui fut évêque de Rome entre 590 et 604, et auquel la tradition attribua le titre de Magnus : Grand.

 

Grégoire fut vraiment un grand Pape et un grand Docteur de l'Eglise ! Il naquit à Rome vers 540, dans une riche famille patricienne de la gens Anicia, qui se distinguait non seulement par la noblesse de son sang, mais également par son attachement à la foi chrétienne et par les services rendus au Siège apostolique. Deux Papes étaient issus de cette famille : Félix III (483-492), trisaïeul de Grégoire et Agapit (535-536). La maison dans laquelle Grégoire grandit s'élevait sur le Clivus Scauri, entourée par des édifices solennels qui témoignaient de la grandeur de la Rome antique et de la force spirituelle du christianisme. Des sentiments chrétiens élevés lui furent aussi inspirés par ses parents, Gordien et Silvia, tous deux vénérés comme des saints, et par deux tantes paternelles, Emiliana et Tarsilia, qui vécurent dans leur maison en tant que vierges consacrées sur un chemin partagé de prière et d'ascèse.

 

Grégoire entra très tôt dans la carrière administrative, que son père avait également suivie et, en 572, il en atteint le sommet, devenant préfet de la ville. Cette fonction, compliquée par la difficulté des temps, lui permit de se consacrer à large échelle à chaque type de problèmes administratifs, en en tirant des lumières pour ses futures tâches. Il lui resta en particulier un profond sens de l'ordre et de la discipline : devenu Pape, il suggérera aux évêques de prendre pour modèle dans la gestion des affaires ecclésiastiques la diligence et le respect des lois propres aux fonctionnaires civils. Toutefois, cette vie ne devait pas le satisfaire car, peu après, il décida de quitter toute charge civile, pour se retirer dans sa maison et commencer une vie de moine, transformant la maison de famille dans le monastère Saint André au Celio. De cette période de vie monastique, vie de dialogue permanent avec le Seigneur dans l'écoute de sa parole, il lui restera toujours la nostalgie, qui apparaît toujours à nouveau et toujours davantage dans ses homélies : face aux assauts des préoccupations pastorales, il la rappellera plusieurs fois dans ses écrits comme un temps heureux de recueillement en Dieu, de consécration à la prière, d'immersion sereine dans l'étude. Il put ainsi acquérir cette profonde connaissance de l'Ecriture Sainte et des Pères de l'Eglise dont il se servit ensuite dans ses œuvres.

 

Mais la retraite dans la clôture de Grégoire ne dura pas longtemps. La précieuse expérience mûrie dans l'administration civile à une époque chargée de graves problèmes, les relations entretenues dans cette charge avec les byzantins, l'estime universelle qu'il avait acquise, poussèrent le Pape Pélage à le nommer diacre et à l'envoyer à Constantinople comme son "apocrisaire", on dirait aujourd'hui "Nonce apostolique", pour permettre de surmonter les dernières séquelles de la controverse monophysite et, surtout, pour obtenir l'appui de l'empereur dans son effort pour contenir la poussée lombarde. Son séjour à Constantinople, où avec un groupe de moines il avait repris la vie monastique, fut très important pour Grégoire, car il lui donna l'occasion d'acquérir une expérience directe du monde byzantin, ainsi que d'approcher la question des Lombards, qui aura ensuite mis à rude épreuve son habileté et son énergie au cours années de son pontificat. Après quelques années, il fut rappelé à Rome par le Pape, qui le nomma son secrétaire. Il s'agissait d'années difficiles : les pluies incessantes, le débordement des fleuves, la famine qui frappait de nombreuses zones d'Italie et Rome elle-même. A la fin, la peste éclata également, faisant de nombreuses victimes, parmi lesquelles le Pape Pélage II. Le clergé, le peuple et le sénat furent unanime en choisissant précisément lui, Grégoire, pour être son Successeur sur le Siège de Pierre. Il chercha à résister, tentant également la fuite, mais il n'y eut rien à faire : à la fin il dut céder. C'était l'année 590.

 

Reconnaissant la volonté de Dieu dans ce qui était arrivé, le nouveau Pontife se mit immédiatement au travail avec zèle. Dès le début, il révéla une vision particulièrement clairvoyante de la réalité avec laquelle il devait se mesurer, une extraordinaire capacité de travail pour affronter les affaires ecclésiastiques et civiles, un équilibre constant dans les décisions, parfois courageuses, que sa charge lui imposait. On possède une vaste documentation sur son gouvernement grâce au Registre de ses lettres (environ 800), dans lesquelles se reflète la confrontation quotidienne avec les problèmes complexes qui affluaient sur sa table. Il s'agissait de questions qui provenaient des évêques, des abbés, des clercs, et également des autorités civiles de tout ordre et degré. Parmi les problèmes qui affligeaient l'Italie et Rome à cette époque, il y en avait un d'une importance particulière dans le domaine civil et ecclésial : la question lombarde. Le Pape y consacra toutes les énergies possibles en vue d'une solution vraiment pacificatrice. A la différence de l'empereur byzantin qui partait du présupposé que les Lombards étaient seulement des individus grossiers et prédateurs à vaincre ou à exterminer, saint Grégoire voyait ces personnes avec les yeux du bon pasteur, préoccupé de leur annoncer la parole du salut, établissant avec eux des relations fraternelles en vue d'un avenir de paix fondé sur le respect réciproque et sur la coexistence sereine entre les italiens, les impériaux et les lombards. Il se préoccupa de la conversion des jeunes peuples et de la nouvelle organisation civile de l'Europe : les Wisigoths d'Espagne, les Francs, les Saxons, les immigrés en Britannia et les Lombards furent les destinataires privilégiés de sa mission évangélisatrice. Nous avons célébré hier la mémoire liturgique de saint Augustin de Canterbury, le chef d'un groupe de moines chargés par Grégoire de se rendre en Britannia pour évangéliser l'Angleterre.

 

Pour  obtenir  une paix effective à Rome et en Italie, le Pape s'engagea à fond - c'était un véritable pacificateur -, entreprenant des négociations serrées avec le roi lombard Agilulf. Ces négociations conduisirent à une période de trêve qui dura environ trois ans (598-601), après lesquels il fut possible de stipuler, en 603, un armistice plus stable. Ce résultat positif fut rendu possible également grâce aux contacts parallèles que, entre temps, le Pape entretenait avec la reine Théodelinde, qui était une princesse bavaroise et qui, à la différence des chefs des autres peuples germaniques, était catholique, profondément catholique. On conserve une série de lettres du Pape Grégoire à cette reine, dans lesquelles il révèle son estime et son amitié pour elle. Théodelinde réussit peu à peu à guider le roi vers le catholicisme, préparant ainsi la voie à la paix. Le Pape se soucia également de lui envoyer les reliques pour la basilique Saint-Jean-Baptiste qu'elle fit ériger à Monza, et il ne manqua pas de lui faire parvenir ses vœux et des dons précieux à l'occasion de la naissance et du baptême de son fils Adaloald. L'histoire de cette reine constitue un beau témoignage à propos de l'importance des femmes dans l'histoire de l'Eglise. Au fond, les objectifs auxquels Grégoire aspira constamment furent trois : contenir l'expansion des Lombards en Italie; soustraire la reine Théodelinde à l'influence des schismatiques et renforcer sa foi catholique ; servir de médiateur entre les Lombards et les Byzantins en vue d'un accord pour garantir la paix dans la péninsule, en permettant dans le même temps d'accomplir une action évangélisatrice parmi les Lombards eux-mêmes. Son orientation constante dans cette situation complexe fut donc double : promouvoir des ententes sur le plan diplomatique et politique, diffuser l'annonce de la vraie foi parmi les populations.

 

A côté de son action purement spirituelle et pastorale, le Pape Grégoire fut également le protagoniste actif d'une activité sociale multiple. Avec les rentes de l'important patrimoine que le Siège romain possédait en Italie, en particulier en Sicile, il acheta et distribua du blé, il secourut ceux qui étaient dans le besoin, il aida les prêtres, les moines et les moniales qui vivaient dans l'indigence, il paya les rançons des citoyens devenus prisonniers des Lombards, il conclut des armistices et des trêves. En outre, il accomplit aussi bien à Rome que dans d'autres parties de l'Italie une œuvre soignée de réorganisation administrative, en donnant des instructions précises afin que les biens de l'Eglise, utiles à sa subsistance et à son œuvre évangélisatrice dans le monde, soient gérés avec une rectitude absolue et selon les règles de la justice et de la miséricorde. Il exigeait que les colons soient protégés des abus des concessionnaires des terres appartenant à l'Eglise et, en cas de fraude, qu'ils soient rapidement dédommagés, afin que le visage de l'Epouse du Christ ne soit pas défiguré par des profits malhonnêtes.

 

Cette intense activité fut accomplie par Grégoire malgré sa santé fragile, qui le poussait souvent à rester au lit pendant de longs jours. Les jeûnes pratiqués au cours des années de sa vie monastique lui avaient procuré de sérieux problèmes digestifs. En outre, sa voix était très faible, si bien qu'il était souvent obligé de confier au diacre la lecture de ses homélies, afin que les fidèles présents dans les basiliques romaines puissent l'entendre. Il faisait cependant tout son possible pour célébrer les jours de fête Missarum sollemnia, c'est-à-dire la Messe solennelle, et il rencontrait alors personnellement le peuple de Dieu, qui lui était très attaché, car il voyait en lui la référence autorisée à laquelle puiser son assurance : ce n'est pas par hasard que lui fut très vite attribué le titre de consul Dei.

 

Malgré les conditions très difficiles dans lesquelles il dut œuvrer, il réussit à conquérir, grâce à sa sainteté de vie et à sa riche humanité, la confiance des fidèles, en obtenant pour son époque et pour l'avenir des résultats vraiment grandioses. C'était un homme plongé en Dieu : le désir de Dieu était toujours vivant au fond de son âme et c'est précisément pour cela qu'il était toujours très proche de son prochain, des besoins des personnes de son époque. A une époque désastreuse, et même désespérée, il sut établir la paix et donner l'espérance. Cet homme de Dieu nous montre où sont les véritables sources de la paix, d'où vient la véritable espérance et il devient ainsi un guide également pour nous aujourd'hui.

 

suite

 

Je reviendrai aujourd'hui, à l'occasion de notre rencontre du mercredi, sur la figure extraordinaire du Pape Grégoire le Grand, pour tirer quelques lumières supplémentaires de la richesse de son enseignement. Malgré les multiples engagements liés à sa fonction d'évêque de Rome, il nous a laissé de nombreuses œuvres, auxquelles l'Eglise a puisé à pleines mains au cours des siècles suivants. Outre ses nombreuses lettres -le Registre que j'ai mentionné dans la dernière catéchèse contient plus de 800 lettres- il nous a surtout laissé des écrits à caractère exégétique, parmi lesquels se distinguent le Commentaire moral à Job -célèbre sous son titre latin de Moralia in Iob-, les Homélies sur Ezéchiel et les Homélies sur les Evangiles. Il y a aussi une importante œuvre de caractère hagiographique, les Dialogues, écrite par Grégoire pour l'édification de la reine lombarde Théodelinde. L'œuvre principale et la plus célèbre est sans aucun doute la Règle pastorale, que le Pape rédigea au début de son pontificat dans le but précis de présenter un programme.

  

En passant rapidement ces œuvres en revue, nous devons tout d'abord noter que, dans ses écrits, Grégoire ne se montre jamais préoccupé de tracer une doctrine qui soit "la sienne", qui soit originale. Il entend plutôt se faire l'écho de l'enseignement traditionnel de l'Eglise, il veut simplement être la bouche du Christ et de son Eglise, sur le chemin qu'il faut parcourir pour arriver à Dieu. Ses commentaires exégétiques sont exemplaires à ce propos. Il fut un lecteur passionné de la Bible, dont il s'approcha avec des intentions qui n'étaient pas simplement spéculatives : il pensait que le chrétien ne devait pas tellement tirer des connaissances théoriques de l'Ecriture Sainte, mais plutôt la nourriture quotidienne pour son âme, sa vie d'homme dans ce monde. Dans ses Homélies sur Ezéchiel, par exemple, il insiste fortement sur cette fonction du texte sacré : approcher l'Ecriture uniquement pour satisfaire son propre désir de connaissance signifie céder à la tentation de l'orgueil et s'exposer ainsi au risque de glisser dans l'hérésie. L'humilité intellectuelle est la première règle pour celui qui cherche à pénétrer les réalités surnaturelles en partant du livre sacré. L'humilité n'exclut pas du tout, bien sûr, l'étude sérieuse ; mais si l'on veut que celle-ci soit spirituellement bénéfique, en permettant d'entrer réellement dans la profondeur du texte, l'humilité demeure indispensable. Ce n'est qu'avec cette attitude intérieure que l'on écoute réellement et que l'on perçoit enfin la voix de Dieu. D'autre part, lorsqu'il s'agit de la Parole de Dieu, comprendre n'est rien, si la compréhension ne conduit pas à l'action. Dans ces Homélies sur Ezéchiel on trouve également cette belle expression selon laquelle "le prédicateur doit tremper sa plume dans le sang de son cœur ; il pourra ainsi arriver également jusqu'à l'oreille de son prochain". En lisant ses homélies on voit que Grégoire a réellement écrit avec le sang de son cœur et c'est la raison pour laquelle il nous parle encore aujourd'hui.

 

Grégoire développe également ce discours dans le Commentaire moral à Job. Suivant la tradition patristique, il examine le texte sacré dans les trois dimensions de son sens : la dimension littérale, la dimension allégorique et la dimension morale, qui sont des dimensions du sens unique de l'Ecriture Sainte. Grégoire attribue toutefois une nette priorité au sens moral. Dans cette perspective, il propose sa pensée à travers plusieurs binômes significatifs -savoir-faire, parler-vivre, connaître-agir- dans lesquels il évoque deux aspects de la vie humaine qui devraient être complémentaires, mais qui finissent souvent par être antithétiques. L'idéal moral, commente-t-il, consiste toujours à réaliser une intégration harmonieuse entre la parole et l'action, la pensée et l'engagement, la prière et le dévouement aux devoirs de son propre état : telle est la route pour réaliser cette synthèse grâce à laquelle le divin descend dans l'homme et l'homme s'élève jusqu'à l'identification avec Dieu. Le grand Pape trace ainsi pour le croyant authentique un projet complet de vie ; c'est pourquoi le Commentaire moral à Job constituera au cours du Moyen-âge une sorte de Summa de la morale chrétienne.

 

D'une grande importance et d'une grande beauté sont également les Homélies sur les Evangiles. La première d'entre elles fut tenue dans la basilique Saint-Pierre au cours du temps de l'Avent de 590 et donc quelques mois après son élection au pontificat ; la dernière fut prononcée dans la basilique Saint-Laurent, lors du deuxième dimanche de Pentecôte de 593. Le Pape prêchait au peuple dans les églises où l'on célébrait les "stations" -des cérémonies de prière particulières pendant les temps forts de l'année liturgique- ou les fêtes des martyrs titulaires. Le principe inspirateur, qui lie les diverses interventions ensemble, peut être synthétisé dans le terme praedicator : non seulement le ministre de Dieu, mais également chaque chrétien, a la tâche de devenir le "prédicateur" de ce dont il a fait l'expérience en lui-même, à l'exemple du Christ qui s'est fait homme pour apporter à tous l'annonce du salut. L'horizon de cet engagement est l'horizon eschatologique : l'attente de l'accomplissement en Christ de toutes les choses est une pensée constante du grand Pontife et finit par devenir un motif  inspirateur  de  chacune  de  ses pensées et de ses activités. C'est de là que naissent ses rappels incessants à la vigilance et à l'engagement dans les bonnes œuvres.

  

Le texte peut-être le plus organique de Grégoire le Grand est la Règle pastorale, écrite au cours des premières années de pontificat. Dans celle-ci, Grégoire se propose de tracer la figure de l'évêque idéal, maître et guide de son troupeau. Dans ce but, il illustre la gravité de la charge de pasteur de l'Eglise et les devoirs qu'elle comporte : c'est pourquoi, ceux qui n'ont pas été appelés à cette tâche ne doivent pas la rechercher avec superficialité, et ceux qui en revanche l'ont assumée sans la réflexion nécessaire doivent sentir naître dans leur âme une juste inquiétude. Reprenant un thème privilégié, il affirme que l'évêque est tout d'abord le "prédicateur" par excellence ; comme tel il doit être, en premier lieu, un exemple pour les autres, de manière à ce que son comportement puisse constituer un point de référence pour tous. Une action pastorale efficace demande ensuite qu'il connaisse ses destinataires et qu'il adapte ses interventions à la situation de chacun : Grégoire s'arrête pour illustrer les différentes catégories de fidèles avec des annotations judicieuses et précises, qui peuvent justifier l'évaluation de ceux qui ont également vu dans cette œuvre un traité de psychologie. On comprend à partir de cela qu'il connaissait réellement son troupeau et parlait de tout avec les personnes de son temps et de sa ville.

  

Ce grand Pape insiste cependant sur le devoir que le pasteur a de reconnaître chaque jour sa propre pauvreté, de manière à ce que l'orgueil ne rende pas vain, devant les yeux du Juge suprême, le bien accompli. C'est pourquoi le chapitre final de la Règle est consacré à l'humilité : "Lorsqu'on se complaît d'avoir atteint de nombreuses vertus, il est bon de réfléchir sur ses propres manquements et de s'humilier : au lieu de considérer le bien accompli, il faut considérer celui qu'on a négligé d'accomplir". Toutes ces précieuses indications démontrent la très haute conception que saint Grégoire se fait du soin des âmes, qu'il définit ars artium, l'art des arts. La Règle connut un grand succès, au point que, chose plutôt rare, elle fut rapidement traduite en grec et en anglo-saxon.

 

Son autre œuvre, les Dialogues, est également significative. Dans celle-ci, s'adressant à son ami et diacre Pierre, qui était convaincu que les mœurs étaient désormais tellement corrompues que la naissance de saints n'était plus possible comme par les époques passées, Grégoire démontre le contraire : la sainteté est toujours possible, même dans les temps difficiles. Il le prouve en racontant la vie de personnes contemporaines ou disparues depuis peu, que l'on pouvait tout à fait qualifier de saintes, même si elles n'avaient pas été canonisées. Le récit est accompagné par des réflexions théologiques et mystiques qui font du livre un texte hagiographique particulier, capable de fasciner des générations entières de lecteurs. La matière est tirée des traditions vivantes du peuple et a pour but d'édifier et de former, en attirant l'attention de celui qui lit sur une série de questions telles que le sens du miracle, l'interprétation de l'Ecriture, l'immortalité de l'âme, l'existence de l'enfer, la représentation de l'au-delà, des thèmes qui avaient besoin d'éclaircissements opportuns. Le livre II est entièrement consacré à la figure de Benoît de Nursie et est l'unique témoignage antique sur la vie du saint moine, dont la beauté spirituelle paraît dans ce texte avec une grande évidence.

 

Dans le dessein théologique que Grégoire développe dans ses œuvres, passé, présent et avenir sont relativisés. Ce qui compte le plus pour lui est le cours tout entier de l'histoire salvifique, qui continue  à  se  dérouler  parmi  les  obscures méandres du temps. Dans cette perspective, il est significatif qu'il insère l'annonce de la conversion des Angles au beau milieu du Commentaire moral  à Job : à ses yeux, l'événement constituait une avancée du royaume de Dieu dont parle l'Ecriture ; il pouvait donc à juste titre être mentionné dans le commentaire d'un livre sacré. Selon lui, les guides des communautés chrétiennes doivent sans cesse s'engager à relire les événements à la lumière de la parole de Dieu : c'est dans ce sens que le grand Pape ressent le devoir d'orienter les pasteurs et les fidèles sur l'itinéraire spirituel d'une lectio divina éclairée et concrète, inscrite dans le contexte de sa propre vie.

 

Avant de conclure, il est juste de prononcer un mot sur les relations que le Pape  Grégoire  cultiva  avec  les  patriarches d'Antioche, d'Alexandrie et de Constantinople elle-même. Il se soucia toujours d'en reconnaître et d'en respecter les droits, en se gardant de toute interférence qui en limitât l'autonomie légitime. Si toutefois saint Grégoire, dans le contexte de sa situation historique, s'opposa au titre "d'oecuménique"  que  voulait  le  Patriarche  de Constantinople, il ne le fit pas pour limiter ou nier cette autorité légitime, mais parce qu'il était préoccupé par l'unité fraternelle de l'Eglise universelle. Il le fit surtout en raison de sa profonde conviction que l'humilité devrait être la vertu fondamentale de tout évêque, et plus encore d'un Patriarche. Grégoire était resté un simple moine dans son cœur, et c'est pourquoi il était absolument contraire aux grands titres. Il voulait être -telle est son expression- servus servorum Dei. Ce terme forgé par lui n'était pas dans sa bouche une formule pieuse, mais la manifestation véritable de son mode de vivre et d'agir. Il était intimement frappé par l'humilité de Dieu, qui en Christ s'est fait notre serviteur, qui a lavé et lave nos pieds sales. Par conséquent, il était convaincu que notamment un évêque devrait imiter cette humilité de Dieu et suivre ainsi le Christ.

 

Son désir fut véritablement de vivre en moine, dans un entretien constant avec la Parole de Dieu, mais par amour de Dieu il sut se faire le serviteur de tous à une époque pleine de troubles et de souffrances, se faire "serviteur des serviteurs". C'est précisément parce qu'il le fut qu'il est grand et qu'il nous montre également la mesure de la vraie grandeur.

 

BENOÎT XVI

Audience générale des mercredis 28 mai et 4 juin 2008

 

Autel de Saint Grégoire le Grand, Abbazia di Santa Giustina, Padova

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2 septembre 2011 5 02 /09 /septembre /2011 11:30

Nous nous sommes appliqué dans les deux chapitres précédents à recueillir les noms et les travaux des Liturgistes de l'Église gothique d'Espagne : nous aurons occasion, dans la suite, de faire connaître en détail ses rites et ses offices.

 

Si nous passons maintenant aux Iles Britanniques pour y explorer la Liturgie qu'on y observait, avant l'établissement du rite romain, nous trouvons de grandes difficultés pour donner quelque chose de certain. Cette Liturgie devait être venue primitivement de Rome, puisque la foi fut plantée chez les Bretons par des missionnaires envoyés, au IIe siècle, par le pape saint Éleuthère, sur la demande d'un roi de cette île, nommé Lucius. Mais, à cette époque, la Liturgie romaine devait être encore à son enfance ; et, transplantée dans une région si écartée, isolée promptement de sa source, elle avait dû subir plus d'une altération, ou au moins recevoir quelques développements analogues aux mœurs de la contrée. Il y a également des raisons de penser que la Liturgie gallicane aurait pu fournir aussi ses formes plus ou moins complètes aux Églises de ces îles. On sait que saint Patrice, saint Germain d'Auxerre, saint Loup de Troyes, qui ont eu tant d'influence sur les églises des Iles Britanniques, étaient Gaulois, ou du moins avaient été élevés dans les Gaules. La question qu'adressa saint Augustin à saint Grégoire, au sujet de la diversité des Liturgies, et la réponse du Pape qui lui permet d'unir ensemble les rites romains et gallicans, semble montrer assez clairement que saint Augustin avait rencontré quelques vestiges de ces derniers dans l'île qu'il évangélisait, et qui, bien que retombée en grande partie dans l'idolâtrie, par suite de l'invasion saxonne, gardait cependant un faible débris de l'ancienne Église des Bretons

 

Quant à l'Irlande considérée à part, Mabillon pense que lorsque saint Bernard raconte, dans la vie de saint Malachie, que ce grand évêque changea les coutumes barbares des chrétiens de cette île pour les usages romains, il faut entendre que jusqu'alors on avait conservé un rite particulier dans cette île. Nous avons parlé ailleurs de l'Antiphonaire du monastère de Benchor, publié par Muratori, seul débris qui nous reste des formes liturgiques gardées anciennement en Irlande.

 

Il nous reste enfin à parler de la Liturgie monastique ou bénédictine. De même que la Règle de saint Benoît remplaça presque aussitôt les Règles monastiques qui l'avaient précédée en Occident, de même aussi la forme d'office qui y est établie succéda bientôt aux autres ordres de psalmodie gardés jusque-là dans les monastères. Nous détaillerons ailleurs les particularités de cette Liturgie ; mais nous devons expliquer tout d'abord les raisons de la dissemblance qui règne entre la forme de l'office monastique et celle des offices de Rome. On voit par le texte même de la Règle de saint Benoît, que ce saint patriarche s'est écarté à dessein des usages romains, comme lorsqu'il dit : "Chaque jour, on chantera à Laudes un cantique tiré des Prophètes, savoir le même que chante l'Église romaine, sicut psallit Ecclesia Romana".

 

Amalaire Fortunat dit à ce sujet : "Nous ne devons pas croire que cet illustre Père ait ainsi disposé toutes ces choses sans mystère ; mais, de même que l'office des clercs ne porte aucun préjudice à celui des moines, ainsi, réciproquement, l'office monastique confirme celui des clercs". Walafride Strabon nous donne la raison de cette différence dans les offices : "C'est aussi, dit-il, un ordre d'offices louables que celui qu'a donné aux moines le Bienheureux Père Benoît, lorsqu'il a voulu que ceux que leur profession sépare du reste des hommes, s'appliquassent aussi à payer, dans une plus forte proportion que les autres, le tribut accoutumé du divin service". Honorius d'Autun rendant compte, à son tour, du motif de cette divergence, ajoute encore la considération suivante : "Il faut savoir, dit-il, que c'est avec une souveraine sagesse que cet homme rempli de l'esprit de tous les justes a voulu que de même que la vie contemplative est distinguée de la vie active par l'habit, elle en fût aussi distinguée par l'office divin, rendant plus recommandable, par ce privilège, la religion de la discipline monastique".

 

Aussi voyons-nous que le Siège apostolique a, dans tous les temps, sanctionné la forme de l'Office bénédictin, comme un précieux reste de l'antiquité et un monument de la piété monastique qui doit paraître surtout dans la célébration incessante des offices divins.

 

D'un autre côté, l'Ordre bénédictin, pour montrer son attachement à l'Église romaine, s'est fait de bonne heure un devoir de compléter l'ensemble de ses offices, en adoptant, avec les fêtes du Calendrier romain, toutes les pièces du Responsorial grégorien qui se trouvaient compatibles avec la forme de l'office monastique ; et, quant à ce qui est du saint sacrifice de la messe, dans tous les temps et dans tous les lieux, il s'y est toujours servi des Sacramentaires et Antiphonaires romains. Seulement, on voit par plusieurs anciens manuscrits des principaux monastères de l'Europe, que, jusqu'à une époque assez rapprochée, les Sacramentaires dont se servaient les moines, quoique formés du grégorien pour la plus grande partie, avaient retenu plusieurs choses du gélasien.

 

La Liturgie monastique est suivie par toutes les familles de moines qui gardent la règle de saint Benoît, et sous ce nom il faut entendre, non seulement les moines noirs proprement dits, mais encore les camaldules, les cisterciens, les olivétains, ceux de Vallombreuse, les célestins et même les chartreux, quoique ces derniers aient retenu plusieurs coutumes qui leur sont propres.

 

Nous conclurons ce chapitre en faisant ressortir, suivant notre usage, les inductions qui se présentent à la suite des faits qui y sont énoncés :

 

En premier lieu, on voit qu'il y a eu dans l'Occident plusieurs Liturgies plus ou moins différentes de la Liturgie romaine, et qu'il y en a même encore quelques-unes, mais que ces Liturgies remontent à une haute antiquité ;

 

En second lieu, que ces Liturgies particulières ont toujours tendu à se fondre plus ou moins dans la romaine ;

 

En troisième lieu, que leur qualité de Liturgies particulières les a souvent exposées au danger de l'altération et de la corruption ;

 

En quatrième lieu, que c'est une idée fausse et contradictoire, en matière de Liturgie, que de prétendre n'employer dans les offices divins que les seules paroles des saintes Écritures, à l'exclusion du langage de la tradition ;

 

En cinquième lieu, que dans toutes les églises, la Liturgie a toujours été considérée comme une chose capitale, à laquelle le clergé et le peuple prenaient le plus ardent intérêt ; en sorte qu'on n'y pouvait toucher sans exciter des troubles considérables.

 

DOM GUÉRANGER

INSTITUTIONS LITURGIQUES : CHAPITRE VIII : DIGRESSION SUR L'HISTOIRE DES AUTRES LITURGIES D'OCCIDENT : AMBROSIENNE, AFRICAINE, GALLICANE, GOTHIQUE OU MOZARABE, BRITANNIQUE ET MONASTIQUE.

 

The Monk Eadwine

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2 septembre 2011 5 02 /09 /septembre /2011 04:00

On ne pourra jamais assez déplorer ce noir et misérable fléau qui, à la fin du XVIIIe siècle, caché sous le nom mensongeur de philosophie, avait perverti les esprits et corrompu les mœurs, et rempli avant tout la France de meurtres et de ruines.

 

L’âme est émue d’horreur au souvenir  des inexprimables spectacles de cruauté et de barbarie qu’exhibèrent, pendant la révolution française, des hommes impies et scélérats, à peine dignes de ce nom d’hommes : les temples sacrés dépeuplés, les signes sacrés de la religion catholique violés, des évêques, des prêtres, de pieux laïques immolés arbitrairement, pour avoir refusé de prononcer une formule de serment décrétée par la puissance laïque et ouvertement opposée aux droits de l’Eglise, à la liberté de la conscience, ou pour s’être montrés moins bienveillants envers ces nouvelles institutions politiques.


Parmi tant de prêtres illustres et de chrétiens remarquables, qui durant cette noire tempête furent livrés à la mort, brille certes au premier rang cette insigne légion d’hommes, qui, à Paris, au mois de septembre 1792 furent immolés avec une souveraine injustice et une infâme barbarie.

 

213 d’entre eux ont paru digne d’être décorés comme de courageux soldats du Christ de l’honneur que l’Eglise a l’habitude de décerner à ses martyrs, et la cause de leur martyre a été déférée au Siège Apostolique.

 

Leur mort fut exécutée au lieu même où ils étaient gardés prisonniers, c’est-à-dire au Couvent des Carmes pour 110, 77 furent massacrés au Séminaire Saint-Firmin, savoir 23 serviteurs de Dieu parmi les prisonniers écroués à la prison de l’Abbaye Saint-Germain, 3 également dans la prison appelée La Force. 

extrait du :

DECRET PONTIFICAL
Sur le Martyre des Victimes de septembre 1792

Rome 1er Octobre 1926
 

Dimanche 4 septembre 2011 à 11h00 

Messe à Saint Joseph des Carmes, 70 rue de Vaugirard, Paris VIe

Solennité des Bienheureux Martyrs de Septembre 1792 - Eglise Saint Joseph des Carmes

 

SAINT JOSEPH DES CARMES

CHŒUR DE SAINT JOSEPH DES CARMES

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1 septembre 2011 4 01 /09 /septembre /2011 19:00
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