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"Je vous donne un commandement nouveau : c'est de vous aimer les uns les autres.

 

Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres.

 

Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c'est l'amour que vous aurez les uns pour les autres."

 

Evangile de Jésus-Christ selon  saint Jean 

   

 

Pentecôte

" Le Défenseur, l'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit."

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean  

 

   

 

 El Papa es argentino. Jorge Bergoglio                 

Saint Père François

 

 

La Manif Pour Tous 

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1er mai 2011 Béatification de Jean-Paul II

Béatification du Serviteur de Dieu Jean-Paul II

 

 

  Béatification du Père Popieluszko

beatification Mass, in Warsaw, Poland

à Varsovie, 6 juin 2010, Dimanche du Corps et du Sang du Christ

 

 

presidential palace in Warsaw

Varsovie 2010

 

 

Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre
Sanctuaire de l'Adoration Eucharistique et de la Miséricorde Divine

La miséricorde de Dieu est comme un torrent débordé. Elle entraîne les cœurs sur son passage.
(Saint Curé d'Ars)
 

 


Le côté du Christ a été transpercé et tout le mystère de Dieu sort de là. C’est tout le mystère de Dieu qui aime, qui se livre jusqu’au bout, qui se donne jusqu’au bout. C’est le don le plus absolu qui soit. Le don du mystère trinitaire est le cœur ouvert. Ce n’est pas une image, c’est une réalité. C’est la réalité la plus profonde qui soit, la réalité de l’amour.
Père Marie-Joseph Le Guillou




Dans le cœur transpercé
de Jésus sont unis
le Royaume du Ciel
et la terre d'ici-bas
la source de la vie
pour nous se trouve là.

Ce cœur est cœur divin
Cœur de la Trinité
centre de convergence
de tous les cœur humains
il nous donne la vie
de la Divinité.


Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix
(Edith Stein)



Le Sacré-Cœur représente toutes les puissances d'aimer, divines et humaines, qui sont en Notre-Seigneur.
Père Marie-Eugène de l'Enfant Jésus

 



feuille d'annonces de la Basilique du Sacré-Coeur de Montmartre

 

 

 

 

 

 

 

     

The Cambrai Madonna

Notre Dame de Grâce

Cathédrale de Cambrai

 

 

 

Cathédrale Notre Dame de Paris 

   

Ordinations du samedi 27 juin 2009 à Notre Dame de Paris


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Magnificat

     



Solennité de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie à Notre-Dame de Paris


NOTRE DAME DES VICTOIRES

Notre-Dame des Victoires




... ma vocation, enfin je l’ai trouvée, ma vocation, c’est l’Amour !

 

 

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Voyages de Benoît XVI

 

SAINT PIERRE ET SAINT ANDRÉ

Saint Pierre et Saint André

 

BENOÎT XVI à CHYPRE 

 

Benedict XVI and Cypriot Archbishop Chrysostomos, Church of 

Salutation avec l'Archevêque Chrysostomos à l'église d' Agia Kyriaki Chrysopolitissa de Paphos, le vendredi 4 juin 2010

 

     

 

Benoît XVI en Terre Sainte  


 

Visite au chef de l'Etat, M. Shimon Peres
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Visite au mémorial de la Shoah, Yad Vashem




 






Yahad-In Unum

   

Vicariat hébréhophone en Israël

 


 

Mgr Fouad Twal

Patriarcat latin de Jérusalem

 

               


Vierge de Vladimir  

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SALVE REGINA

25 août 2011 4 25 /08 /août /2011 04:00

Saint Louis, roi de France, vitrail de la Chapelle Saint Fe

Saint Louis Roi de France, Vitrail de la Chapelle Saint Ferdinand, Ingres

 

Mémoire de saint Louis, roi de France, qui s’illustra dans son royaume et dans la guerre menée pour la défense des chrétiens par sa foi active, sa justice dans son gouvernement, son amour des pauvres et sa constance dans l’adversité.

De son mariage avec Marguerite de Provence, il eut huit enfants, qu’il éleva parfaitement et avec piété.

Pour honorer la croix, la couronne d’épines et le sépulcre du Seigneur, il dépensa ses biens, ses forces et jusqu’à sa vie et il mourut de la peste dans son camp aux portes de Tunis en 1270.
Martyrologe romain

 

Saint Louis rendant la justice sous le chêne de Vincennes

Saint Louis rendant la justice sous le chêne de Vincennes, par Georges Rouget 

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24 août 2011 3 24 /08 /août /2011 19:00
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24 août 2011 3 24 /08 /août /2011 11:30

Telle est l'histoire de l'introduction du chant alternatif dans les diverses Églises d'Orient et d'Occident : fait important dans les annales de la Liturgie, et qui confirme une fois de plus, par les circonstances dans lesquelles il s'accomplit, cette maxime que nous avons exposée en commençant, que la Liturgie est la prière à l'état social.

 

 Au reste, si l'Église employa contre l'hérésie les forces de la Liturgie, il faut dire aussi que l'hérésie, dès le quatrième siècle, chercha à détourner le coup, en propageant des erreurs perfides sur le sujet des rites sacrés. Nous la verrons, dans toute la suite de cette histoire, fidèle à ce plan diabolique : ou elle appliquera à ses propres besoins les formes populaires du culte, ou elle décriera ces mêmes formes comme dangereuses, superstitieuses, ou d'invention humaine. Elle répétera surtout ce sophisme, que ce qui, dans la Liturgie, n'est pas appuyé sur l'Écriture sainte, doit être ôté, comme contraire à la pureté du service divin, méconnaissant ainsi à plaisir le grand principe établi ci-dessus, que toute Liturgie appartient particulièrement à la tradition.

 

Nous en avons eu déjà un exemple frappant, dans l'erreur des quartodécimains que l'Église a qualifiée d'hérésie : cependant, en célébrant la Pâque, le 14 de la lune, ces sectaires se conformaient à la lettre des Écritures. Bien plus, ils soutenaient, disaient-ils, une tradition : car il y a des traditions d'erreur comme de vérité, et on ne saurait les distinguer qu'en les rapprochant de la source à jamais pure du Siège apostolique.

 

Or, dans le quatrième siècle, un Gaulois, nommé Vigilance, fut suscité par l'enfer pour être le précurseur des hérétiques antiliturgistes, dont nous donnerons bientôt la succession. Lui aussi trouva et soutint que le culte se surchargeait de plus en plus de pratiques nouvelles, propres à en altérer la pureté. La pompe du culte extérieur, l'affluence des peuples aux tombeaux des martyrs, le culte rendu aux fragments de leurs ossements, les flambeaux, les cierges allumés en plein jour, pour marquer la joie de l'Église ; la multitude des fêtes : toutes ces choses excitèrent une fureur sans pareille dans l'âme de Vigilance. Saint Jérôme, avec son éloquence incisive, entreprit de confondre ce nouveau pharisien, et il s'est trouvé que les arguments qu'il employa pour anéantir ses sophismes, paraissent avoir été préparés contre de modernes sectaires, de même que les erreurs de ces derniers ne sont qu'une pâle copie des déclamations de notre hérésiarque gaulois. La place nous manque pour insérer ici les pages pleines de chaleur et de conviction que le docte prêtre de Bethléem consacra à la réfutation de son adversaire ; son traité Contra Vigilantium serait à citer tout entier. Nous invitons le lecteur à le relire dans les livres du saint Docteur.

 

Il nous reste encore à consigner ici un fait liturgique d'une autre nature, et dont nous devons suivre la trace dans le cours de cette histoire. Il s'agit des églises des moines et des formes du culte qu'on y exerçait. Les monastères, en effet, ne pouvaient exister longtemps sous le régime de paix dont jouissait l'Église elle-même, sans réclamer les moyens de mettre à même ceux qui les habitaient de remplir les devoirs du christianisme, et dès lors ils devaient renfermer une église, un autel pour le sacrifice, des ministres pour les sacrements. En outre, l'Office divin, faisant la principale occupation des moines, la manière de le célébrer devait être l'objet de règlements liturgiques spéciaux qui, tout en demeurant en rapport avec les usages généraux de l'Église, devaient représenter d'une manière particulière les maximes et les mœurs du cloître. Nous traiterons de la forme des différents Offices monastiques, dans la partie de cet ouvrage qui renfermera l'explication de l'Office divin.

 

La célébration des saints mystères exigeait, dans chaque monastère, la présence d'un ou plusieurs prêtres ou diacres, soit qu'ils fussent du nombre des moines, soit qu'ils fussent du clergé de quelque Église voisine. Toutefois, les premiers Pères de l'ordre monastique, saint Pacôme, par exemple, se souciaient peu de faire ordonner des sujets qui déjà avaient fait profession de la vie monastique : ils préféraient employer au ministère de l'autel des prêtres déjà honorés du sacerdoce, lorsqu'ils avaient embrassé la vie parfaite du désert. L'Église ne tarda pas à manifester ses intentions à ce sujet, et les lettres des souverains Pontifes, comme les décrets des conciles, statuèrent les règles à suivre pour l'ordination des moines, dont ils regardèrent l'état comme une véritable préparation au sacerdoce. Nous nous bornerons à citer ici, comme autorité du quatrième siècle, la fameuse décrétale de saint Sirice à Himerius de Tarragone. Voici les paroles du Pape : "Nous désirons et voulons que les moines qui sont recommandables par la gravité de leurs mœurs, et par une vie et une foi saintes et irréprochables, soient agrégés aux offices des clercs."

 

La suite des ordonnances ecclésiastiques n'a cessé de confirmer, dans chaque siècle, cette maxime, et le décret de Clément VIII, Cum ad regularem, qui fait aujourd'hui le droit des réguliers, sur l'article de l'admission des sujets à la profession, défend expressément d'en admettre aucun dans l'ordre des choraux, qui ne présente l'espoir fondé de pouvoir être un jour élevé au Sacerdoce. Enfin, parmi les propositions condamnées par Pie VI, dans la Bulle Auctorem fidei, on lit celle-ci : Ne compotes fiant ecclesiasticœ hierarchies qui se huic (monastico) ordini adjunxerint, nec ad sacros ordines promoveantur, prœterquam ad summum unies, vel duo, initiandi tanquam curati, vel capellani monasterii, reliquis in simplici laicorum ordine remanentibus. Il est fâcheux que cette proposition soit identique à plusieurs de celles qu'on rencontre dans les Discours de Fleury, et dans quelques autres ouvrages français qui sont journellement entre les mains du clergé ; mais nous n'avons point à traiter ici ces questions ; nous avons voulu seulement ouvrir, pour ainsi dire, les églises des monastères dans lesquelles, par la suite, nous aurons occasion de pénétrer, pour y étudier, soit les rites généraux de l'Église, soit les rites particuliers des moines.

 

Avant de résumer les travaux liturgiques des écrivains de l'époque qui nous occupe, nous dirons un mot des lois ecclésiastiques sur cette matière, durant la même période.

 

Les souverains Pontifes du quatrième siècle héritèrent du zèle et de la sollicitude de ceux des trois premiers, dans tout ce qui concerne les rites sacrés. Saint Silvestre fit des règlements sur la consécration du saint chrême, et sur les cérémonies du baptême à suppléer à ceux qui avaient reçu ce sacrement en maladie. Il établit que les diacres useraient de la dalmatique dans l'église, et porteraient au bras gauche un mouchoir de lin, qui est devenu depuis le manipule ; que le sacrifice serait célébré sur l'autel, couvert, non d'un tapis de soie, ou de quelque étoffe teinte, mais d'une toile de lin, à l'imitation du linceul dans lequel fut enseveli le corps de Jésus-Christ. Saint Marc ordonna que l'évêque d'Ostie, auquel appartenait déjà le droit de consacrer le Pape, aurait l'usage du Pallium. Saint Jules statua que les notaires de l'Église tiendraient un registre exact de toutes les donations faites aux basiliques, et un état de tous leurs titres : mesure à laquelle nous devons certainement les précieux inventaires du trésor des églises de Rome, au temps de saint Silvestre. Saint Damase, comme on peut le voir par la lecture de ses œuvres, composa plusieurs hymnes à la louange des saints, et orna d'inscriptions en vers le lieu où avaient reposé les corps des saints Apôtres, aux Catacombes, et les tombeaux d'un grand nombre de martyrs. Il s'occupa aussi de régler l'Office divin ; et saint Grégoire le Grand nous apprend qu'à la persuasion de saint Jérôme, il inséra dans les offices romains plusieurs usages des églises d'Orient.

 

Ce témoignage de saint Grégoire, qui atteste les relations de saint Damase et de saint Jérôme au sujet de la Liturgie, nous semble propre à concilier un plus haut degré d'autorité à une opinion qu'on rencontre dans tous les liturgistes du moyen âge : que saint Jérôme aurait eu une grande part à un remaniement de l'Office divin entrepris par saint Damase.

 

Saint Sirice, successeur de saint Damase, dans la décrétale que nous avons citée plus haut, corrige la témérité de ceux qui conféraient le baptême à Noël, à l'Epiphanie, aux fêtes même des Apôtres, et confirme la tradition de toutes les églises de n'administrer ce sacrement qu'aux fêtes de Pâques et de la Pentecôte. On trouve plusieurs traits du même genre dans les lettres de ce saint Pape, qui ont été recueillies avec tant de soin par D. Constant ; mais il faut remarquer la solennité avec laquelle il intime les volontés du Siège apostolique, en matière de Liturgie. "Jusqu'ici on a assez erré sur ce point : que maintenant donc s'attachent à la règle que nous venons d'établir, tous les Prêtres qui ne veulent pas être séparés de la solidité de cette Pierre apostolique sur laquelle le Christ a bâti son Église". Nul doute que les décrets des Pontifes antérieurs ne fussent rendus avec cette solennité : le pouvoir du Siège apostolique ayant été le même depuis l'origine de l'Église, et la vigueur des Papes toujours inébranlable, quand il s'agissait du maintien et de la conservation des traditions.

 

Si nous en venons maintenant aux conciles du quatrième siècle, nous trouvons celui de Nicée avec son fameux canon sur la célébration de la Pâque ; celui d'Antioche, tenu en 332, avec ses règlements sur le même sujet ; celui de Laodicée, vers 362, qui prescrit plusieurs règles sur la psalmodie et les lectures qui l'accompagnaient ; celui de Gangres, vers 370, qui condamne ceux qui blâment les assemblées que l'on tenait aux mémoires des martyrs ; le troisième de Carthage, en 397, qui, renouvelant des prescriptions déjà portées en 303 par un concile tenu à Hippone, promulgua des canons très importants sur la célébration de la Pâque, les prières liturgiques, l'administration des sacrements, l'offrande du saint sacrifice et la lecture publique des saintes Écritures ; le quatrième de Carthage, en 398, qui détermine dans un détail si précieux les rites de l'ordination.

 

La liste des écrivains du quatrième siècle, qui ont traité des matières liturgiques est longue et imposante. En tête, nous inscrirons d'abord Eusèbe, dont l’ Histoire ecclésiastique offre tant de traits remarquables sur l'objet qui nous occupe, comme sur mille autres. Nous l'avons mise à contribution dans ce chapitre, ainsi qu'on vient de le voir ; nous regrettons vivement que la perte de deux ouvrages de cet illustre écrivain nous ait privé du puissant secours que nous en eussions tiré. Ces deux opuscules sont une description spéciale de l'Église de Jérusalem et un livre de la fête de Pâques.

 

Saint Eustathe d'Antioche, docteur orthodoxe, composa une Liturgie syriaque qu'on trouve encore, mais interpolée, au Missel des Maronites.

 

Saint Athanase, l'invincible vengeur de la foi de Nicée, est réputé, chez les Orientaux, l'auteur de l’Anaphore, qui commence par ces paroles : Deus fortis Domine. Les Grecs appellent Anaphore la partie des prières de la Messe qui renferme l'offrande et le canon.

 

Saint Cyrille, de Jérusalem, doit être compté parmi les liturgistes du quatrième siècle, pour les précieuses Catéchèses dans lesquelles il expose souvent, avec autant de profondeur que d'éloquence, les rites des sacrements et du saint sacrifice.

 

Saint Hilaire, de Poitiers, d'après le témoignage de saint Jérôme et de saint Isidore, est auteur d'un Livre d'Hymnes et de Mystères sacrés qui n'est pas venu jusqu'à nous. Une seule de ces hymnes a survécu au naufrage, celle que le saint Évêque envoya à sa fille Abra, et qui commence par ce vers : Lucis largitor splendide. George Cassander et Grégoire Fabricius lui ont attribué aussi celle de la Pentecôte : Beata nobis gaudia, celle du Carême : Jesu, quadragenariœ, et enfin celle de l'Epiphanie : Jesus refulsit, omnium. Le B. Tommasi lui donne aussi cette dernière. Zaccaria paraît incliner à lui attribuer la longue pièce qui commence : Hymnum dicat turba fratrum, Hincmar, de Reims, est de ce sentiment. Enfin une autre hymne : Ad cœli clara non sum dignus sidera, a été jointe, par D. Coustant, à celle Lucis largitor splendide, sans que le docte bénédictin ait prétendu l'attribuer à saint Hilaire, mais seulement afin qu'elle ne pérît pas. Le faux Alcuin désigne saint Hilaire comme ayant complété l'hymne Gloria in excelsis. En outre, il nous est tombé entre les mains une dissertation imprimée (sans date) à Poitiers, sous le nom de M. l'abbé Cousseau, dans laquelle on veut faire saint Hilaire auteur de l'hymne Te Deum. Cet opuscule, qui n'est pas sans quelque mérite, aujourd'hui surtout où si peu de personnes paraissent s'intéresser aux études liturgiques, nous a semblé d'ailleurs très insuffisant pour démontrer la thèse difficile que l'auteur s'est posée.

 

Saint Pacien, de Barcelone, a laissé un livre De Baptismo, ad Catechumenos.

 

Saint Ephrem, moine, Syrien de nation, diacre d'Édesse, a composé une immense quantité d'hymnes en langue syriaque. Il s'était proposé de détruire, par des poésies orthodoxes, les funestes effets que produisaient chez les Syriens les vers de l'hérétique Harmonius. Ces hymnes sont au nombre de quinze sur la Nativité de Jésus-Christ, quinze sur le Paradis, cinquante-deux de la Foi et de l'Eglise, cinquante et une de la Virginité, quatre-vingt-sept de la Foi contre les ariens et les eunomiens, cinquante-six contre les Hérésies, quatre-vingt-cinq hymnes mortuaires, quinze hymnes parénétiques, etc. Toutes ces poésies sont étincelantes de génie, d'images orientales, de réminiscences bibliques, et sont remplies d'une onction admirable. On a donné, assez étrangement, à la plupart, le titre de Sermons, dans l'édition Vaticane de saint Éphrem. L'Église copte emploie une grande partie de ces hymnes dans les offices divins.

 

Saint Basile de Césarée, outre ses livres du Baptême, est auteur de la Liturgie grecque qui porte son nom.

 

Saint Grégoire de Nazianze passe pour être l'auteur d'une Liturgie grecque, et de plusieurs prières du même genre, qu'on trouve dans les livres d'offices des Syriens et des Coptes, et qui auraient été traduites du grec.

 

Apollinaire le jeune, qui fut évêque de Laodicée, et, depuis, condamné comme hérétique par saint Damase dans un concile romain, composa des hymnes et des cantiques, pour être chantés par le peuple dans les divins offices.

 

Saint Ambroise nous présente, dans ses écrits, particulièrement dans ses lettres, d'importants matériaux pour la connaissance de la Liturgie du quatrième siècle. Ses translations de martyrs, par exemple, offrent, sous ce rapport, le plus précieux intérêt. Son traité des Offices des Ministres, et celui des Mystères appartiennent directement à notre sujet, Quant aux six livres des Sacrements, on ne convient pas s'ils appartiennent ou non au docte évêque de Milan ; mais ils n'en sont pas moins importants pour leur haute antiquité et pour les richesses liturgiques qu'ils renferment. Les hymnes qui sont attribuées à saint Ambroise, avec le plus de certitude, sont d'abord les onze que lui reconnaît Dom Ceillier, savoir : Aeterne rerum conditor. Deus creator omnium. Jam surgit hora tertia. Veni, redemptor gentium. Illuminans Altissimus. Orabo mente Dominum. Alterna Christi mimera. Somno refectis artubus. Consorspaterni luminis. O Lux beata Trinitas. Fit porta Christi pervia. Le B. Tommasi, dans son Hymnaire, ajoute les suivantes sur la foi des manuscrits : Intende qui regis Israël. Hymnum dicamus Domino. Hic est dies verus Dei. Optatus votis omnium. Jesu, nostra redemptio. Jam Christus astra ascenderat. Conditor alme siderum. Agnes beat ce virginis. A solis ortus cardine. Mysterium ecclesiœ. Agathœ sacrœ virginis. Grates tibi, Jesu, novas. Apostolorum passio. Magni palmam certaminis. Apostolorum supparem. Mediœ noctis tempus est. Rerum creator optime. Nox atra rerum contegit. Tu Trinitatis unitas. Summœ Deus clementiœ. Splendor paternœ gloriœ. Aeternœ lucis conditor. Fulgentis autor œtheris. Deus œterni luminis. Christe, rex cœli, Domine. Aeterna cœli gloria. Diei luce reddita. Jam lucis orto sidère. Certum tenentes ordinem. Nunc, sancte nobis Spiritus. Bis ternas horas explicans. Jam sexta sensim volvitur. Dicamus laudes Domino. Rector potens, verax Deus. Ter hora trina volvitur. Perfecto trino numero. Rerum Deus tenax vigor. Deus qui certis legibus. Sator princepsque temporum. Lucis creator optime. Immense cœli conditor. Telluris ingens conditor. Cœli Deus sanctissime. Magnœ Deus potentiœ. Plasmator hominis Deus. Christe cœlestis medicina Patris. Obduxere polum nubila cœli. Squalent arva soli pulvere multo. Tristes nunc populi, Christe redemptor. Sœvus bella serit barbarus horrens. Presque toutes ces hymnes font partie des Bréviaires romain et ambroisien, et les autres se trouvent dans l'Office mozarabe. Au reste, nous ne donnons pas cette dernière énumération comme authentique de tout point ; au contraire, nous rendrons plusieurs de ces hymnes à saint Grégoire ; mais le B. Tommasi lui-même n'a pas prétendu faire autre chose que recueillir les traditions des anciens Hymnaires, sans en prendre toujours la responsabilité. On a, en outre, attribué à saint Ambroise l'hymne monastique Te decet laus, mais il faut convenir que c'est sans aucune espèce de fondement. On intitule d'ordinaire le Te Deum laudamus, Hymne de saint Ambroise et de saint Augustin : on ne peut avoir, pour appuyer ce titre, que des conjectures et une possession qui n'est pas très ancienne. Ces deux hymnes en prose n'ont rien de commun avec les véritables hymnes de saint Ambroise qui sont mesurées; mais elles remontent à une antiquité voisine de ce saint Docteur, puisqu'elles sont citées dans la règle de saint Benoît, qui a dû être écrite dans la première moitié du sixième siècle.

 

Théophile, d'Alexandrie, outre son cycle pascal, écrivit des Sacrés Mystères, ou du Mobilier sacré de l'Église de Dieu : ouvrage que nous n'avons plus et qui avait été traduit du grec par saint Jérôme.

 

Saint Augustin, dans tous ses écrits, mais particulièrement dans ses sermons, dans ses lettres, dans une foule de traités spéciaux, comme sont ceux de Catechizandis rudibus, de Cura gerenda pro mortuis, de Symbolo ad catechumenos, ses Epîtres ad Januarium, présente le tableau le plus complet et le plus vrai des mœurs de l'Église de son temps, et, par là même, fournit à l'observateur d'innombrables particularités propres à alimenter la science liturgique; mais nous ne voyons pas qu'il ait rien composé qui touche directement cette matière. Nous ferons voir ailleurs que c'est à tort qu'on lui a attribué le chant du cierge pascal : Exultet jam angelica.

 

Fabius Marius Victorinus, personnage consulaire, orateur, rhéteur et grammairien, le même dont saint Augustin raconte la conversion au christianisme, au livre VIII de ses Confessions, composa trois hymnes en prose sur la Trinité ; plusieurs fragments de ces hymnes sont entrés dans la composition de l'Office de la sainte Trinité, au Bréviaire romain.

 

Saint Jean Chrysostome n'est pas l'auteur de la Liturgie grecque qui porte son nom ; nous aurons occasion de revenir sur cette question, quand nous traiterons des livres liturgiques de l'Orient. Ses Homélies et son Traité du Sacerdoce renferment une foule de traits infiniment précieux sur la célébration des saints mystères, sur les fêtes et les assemblées chrétiennes.

 

Saint Jérôme, dont les travaux appartiennent en grande partie au quatrième siècle, est infiniment riche en détails sur les formes liturgiques de son temps, particulièrement dans ses lettres et ses opuscules contre les hérétiques. Nous parlerons ailleurs du Martyrologe et du livre appelé Cornes, qui lui ont été attribués.

 

Prudence, personnage consulaire, le prince des poètes chrétiens, a grandement mérité de la Liturgie, par les belles hymnes dont il a enrichi les offices divins, tant de l'Église romaine que de l'Église gothique d'Espagne. Son premier recueil intitulé Cathemerinon, ou collection de prières quotidiennes, renferme les suivantes : Ad Gallicinium. Ales diei nuncius. Hymnus matutinus. Nox et tenebrœ et nubila. Ante cibum. O crucifer bone, lucisator. Post cibum. Pastis visceribus, ciboque sumpto. De novo lumine paschalis sabbati. Inventor rutili, dux bone, luminis. Ante somnum. Ades, Pater supreme. Hymnus jejunantium. O Nazarene, lux Bethlem, Verbum Patris. Post jejunium. Christe, servorum regimen tuorum. Omni hora. Da, puer, plectrum, choris ut canam fidelibus. Circa exequias defuncti. Deus, ignee fons animarum. VIII, Kalendas januarias. Quid est quod arctum circulum. De Epiphania. Quicumque Christian quaeritis.

 

Le second recueil d'hymnes est intitulé : Peristephanon (des couronnes), parce que le poète y célèbre le triomphe d'un grand nombre de martyrs, savoir : les saints Hémétérius et Célédonius, saint Laurent, sainte Eulalie, les dix-huit martyrs de Saragosse, saint Vincent, les saints Fructueux, Eulogius et Augurius, saint Quirinus, saint Cassien, saint Romain, saint Hippolyte, les saints apôtres Pierre et Paul, saint Cyprien et sainte Agnès. Nous donnerons ci-dessous dans les notes de ce chapitre, l'hymne magnifique que Prudence consacre à chanter la fête des saints Apôtres à Rome ; elle renferme la description des églises de saint Pierre et de saint Paul, telles qu'elles étaient alors. On y verra de précieux détails sur les pompes de ce grand jour et notamment sur les deux Messes que le Pape célébrait en cette occasion. Les hymnes de Prudence, et la plupart de ses autres poésies, sont remplies de particularités liturgiques du plus haut intérêt : nous ne saurions trop en recommander l'étude aux lecteurs.

 

En finissant ce tableau liturgique du quatrième siècle, nous tirerons de tout ce qui précède les conclusions suivantes :

La beauté, la grandeur, la richesse des églises fut un des caractères de cette époque de paix.

L'Eglise dirigea contre l'hérésie l'arme puissante de la Liturgie, en instituant contre les ariens le chant alternatif des psaumes, en opposant des hymnes orthodoxes à des cantiques inspirés par l'erreur.

L'hérésie, redoutant l'effet prodigieux des formes liturgiques sur le peuple, attaqua dès lors les pompes et le caractère traditionnel du culte, par les arguments que répétèrent les sectaires des âges suivants.

Les monastères, en ce siècle, commencèrent à avoir des églises, et une Liturgie monastique se forma.

Le plus haut pouvoir de la chrétienté, le Siège apostolique continua de promulguer les lois sur la Liturgie, préparant ainsi l'unité qui devait plus tard briller dans cette partie, comme dans tout le reste.

 

Les conciles de ce siècle mirent les questions liturgiques au rang des plus importantes, et les plus illustres docteurs s'occupèrent avec complaisance à expliquer et à régler les formes du culte divin.

 

DOM GUÉRANGER

INSTITUTIONS LITURGIQUES : CHAPITRE V, DE LA LITURGIE, DANS L'ÉGLISE EN GÉNÉRAL, AU QUATRIEME SIÈCLE

 

View of the Colosseum and The Arch of Constantine

View of the Colosseum and The Arch of Constantine by Antonio Joli

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24 août 2011 3 24 /08 /août /2011 04:00

Fête de saint Barthélemy, Apôtre. Identifié généralement avec Nathanaël, originaire de Cana en Galilée, il fut conduit à Jésus par Philippe ; le Seigneur l’appela ensuite à le suivre et le mit dans le groupe des Douze.

Des traditions assurent qu’après l’Ascension du Christ, il annonça l’Évangile en Inde et qu’il y fut couronné du martyre.
Martyrologe romain

 

SAINT BARTHELEMY, à Saint Jean de Latran, Rome

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23 août 2011 2 23 /08 /août /2011 18:00
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23 août 2011 2 23 /08 /août /2011 11:30

Une dédicace était comme aujourd'hui un sublime spectacle de religion, destiné à graver, dans l'esprit et le cœur des peuples, un profond sentiment de la sainteté et de la majesté de cette demeure que le Seigneur daigne se choisir au milieu des hommes.

 

 Dans l'Occident, les traditions de l'Église romaine nous apprennent que le pape saint Silvestre institua et régla en détail, dès le quatrième siècle, les rites que nous pratiquons aujourd'hui dans la dédicace des églises et des autels.

 

Ce pontife eut les plus magnifiques occasions de les pratiquer dans l'inauguration des basiliques fondées à Rome par la munificence de Constantin. Cet empereur bâtit, en son palais de Latran, une église qu'il dédia sous le titre du Sauveur, et qui maintenant, connue sous le nom de Saint-Jean-de-Latran, est devenue le siège du Pontife romain, la Mère et la Maîtresse de toutes les églises de Rome et du monde entier, ainsi que le porte l'inscription qu'on lit sur sa façade principale.

 

Outre cette église, Constantin éleva celle de Saint-Pierre, sur le corps même de cet apôtre, au Champ-Vatican ; celle de Saint-Paul, sur le corps de l'apôtre des Gentils, sur le chemin d'Ostie ; celle de Saint-Laurent, extra muros, sur la voie Tiburtine ; celle de Sainte-Croix en Jérusalem, in agro Sessoriano ; celle de Sainte-Agnès, sur la voie Nomentane ; celle des Saints-Marcellin-et-Pierre, sur la voie Lavicane; et plusieurs autres encore dans Rome et dans les environs de cette capitale.

 

Non content de réédifier les sanctuaires de l'ancienne Rome avec une magnificence vraiment impériale, le pieux empereur voulut, autant qu'il était en lui, sanctifier la nouvelle qu'il bâtissait sur l'ancienne Byzance. Il y construisit de magnifiques basiliques, entre autres celle qu'il dédia à la Sagesse éternelle, sous le nom de Sainte-Sophie; celle, de Sainte Irène, qui fut sous son règne la Grande Église ; celle des Douze Apôtres, qu'il destina pour sa sépulture, et un grand nombre d'autres dans la ville et aux environs, principalement sur les tombeaux des martyrs. Son zèle pour les solennelles manifestations de la foi parut aussi dans le soin qu'il prit de placer la figure de la Croix dans les lieux publics de la nouvelle capitale. Il aima aussi à faire représenter sur les fontaines, au milieu des places, deux sujets principalement chers aux chrétiens de l'âge primitif, le bon Pasteur et Daniel dans la fosse aux lions.

 

Mais un sujet qui émut particulièrement en ce siècle les chrétiens, et qui fournit l'occasion aux actes les plus pompeux de la Liturgie, fut la restauration faite par sainte Hélène, des lieux sacrés de la Palestine qui avaient été les témoins de la vie, des prodiges et des souffrances de l'Homme-Dieu. Secondant avec zèle les pieuses intentions de sa mère, Constantin mit les trésors de l'empire à la disposition de saint Macaire, évêque de Jérusalem, afin que l'église qui devait être bâtie sur le Saint Sépulcre surpassât en magnificence tous les édifices que pouvaient renfermer toutes les villes du monde. Eusèbe nous a pareillement conservé la description de cette basilique, qui fut construite en six ans. Après avoir étalé toutes les splendeurs qui brillaient dans la construction de l'église du Saint-Sépulcre, l'historien termine ainsi : "Il nous serait impossible de raconter la somptuosité, la délicatesse, la grandeur, le nombre, la variété des ornements et autres objets d'offrande, étincelants d'or, d'argent et de pierreries, que la magnificence impériale accumula dans le temple de la Résurrection."

 

Mais si nous avons à déplorer le silence d'Eusèbe sur une matière aussi importante pour la Liturgie que les vases sacrés et autres dons qui entouraient l'autel, dans la basilique du Saint-Sépulcre, la Providence a permis du moins que l'inventaire de plusieurs églises de Rome, au même siècle, parvînt jusqu'à nous, pour nous dédommager en quelque sorte de ce que la négligence des historiens nous a fait perdre. L'importante chronique, connue sous le nom de Liber pontificalis, dont nous avons entrepris la publication dans nos Origines de l'Église romaine, renferme, à l'article de saint Silvestre, la liste des objets offerts à plusieurs églises de Rome, tant par ce saint pontife que par Constantin lui-même. On peut, d'après ces détails, se faire une idée du service divin, tel qu'il était exercé dans des basiliques si richement pourvues de toutes les nécessités du culte. Nous nous contenterons de donner ici quelques traits :

" Constantin Auguste, dit la chronique pontificale, édifia la basilique constantinienne (de Latran), dans laquelle il mit beaucoup de vases d'or et d'argent, de pierres précieuses et d'objets d'ornement. Il revêtit l'abside d'or pur, et en garnit la partie supérieure d'argent battu ; il y plaça l'image du Sauveur assis sur un siège, haute de 5 pieds, et pesant 120 livres et aussi les douze apôtres, pesant chacun 90 livres, avec des couronnes : le tout d'argent très pur. En face de l'abside, une autre image du Sauveur assis sur un trône, haute de 5 pieds, d'argent très pur, et pesant 160 livres; quatre anges d'argent, pesant 105 livres, ayant des escarboucles aux yeux, et tenant des lances terminées en croix ; le phare ou lampadaire suspendu dans la tribune de l'abside avec cinquante dauphins d'or très pur, le tout pesant, avec la chaîne, 25 livres ; quatre couronnes d'or très pur, avec vingt autres dauphins servant de lampes, le tout pesant 15 livres ; 5oo livres d'or laminé appliquées à la voûte de la basilique dans sa longueur et dans sa largeur ; sept autels d'argent très pur, pesant chacun 200 livres ; sept patènes d'or, pesant chacune 30 livres ; quinze patènes d'argent, pesant chacune pareillement 30 livres ; sept coupes de communion en or, pesant chacune 10 livres ; une coupe particulière en métal, couleur de corail, garnie de toutes parts d'émeraudes et d'hyacinthes enchâssées dans de l'or, du poids de 20 livres 3 onces ; vingt coupes d'argent, pesant chacune 15 livres ; deux ampoules en or très pur, pesant chacune 50 livres, et pouvant contenir chacune un médimne ; vingt ampoules en argent, de même mesure et pesant 10 livres ; quarante calices moindres, d'or très pur, et pesant chacun 1 livre ; cinquante calices moindres, destinés au ministère, en argent, et pesant chacun 2 livres.

" Dans la basilique même, hors de l'abside, devant l'autel, un autre phare d'or très pur, dans lequel brûle une huile de nard sans mélange, avec l'accompagnement de quatre-vingts dauphins, le tout du poids de 30 livres ; un phare en argent, avec cent vingt dauphins, du poids de 50 livres ; quarante-cinq autres phares en argent dans la grande nef de la basilique ; quarante dans la nef latérale de droite, et trente dans celle de gauche ; cinquante candélabres en argent, pesant chacun 20 livres, placés dans la grande nef ; trois grands vases d'argent très pur, pesant chacun 300 livres, et contenant chacun dix médimnes ; sept candélabres d'airain, pesant chacun 300 livres, destinés à être placés devant les autels, hauts de 10 pieds, ornés de médaillons d'argent représentant les prophètes, etc."

 

Ce court fragment donnera une idée de la richesse des églises bâties et ornées par les empereurs ; le suivant nous donne la mesure de la munificence d'un Pape du quatrième siècle, envers une simple église fondée par lui dans Rome :

" Silvestre bâtit, dans la ville, une église sur le terrain d'un certain prêtre nommé Equitius. Ce titre, situé près des Thermes de Domitien, est appelé encore aujourd'hui Titulus Equitii (on nomme maintenant cette église Saint-Silvestre-et-Saint-Martin). Le Pape y offrit les dons suivants : une patène d'argent, pesant 20 livres, qu'il avait reçue à cet effet de Constantin Auguste ; deux coupes de communion en argent, pesant chacune 10 livres ; un calice d'or du poids de 2 livres ; cinq calices pour le ministère, pesant chacun 2 livres ; deux ampoules d'argent, pesant chacune 10 livres ; une patène d'argent, pour le chrême, incrustée d'or et pesant 5 livres ; dix lampes ornées de couronnes, pesant chacune 8 livres ; vingt lampes d'airain, pesant chacune 10 livres ; douze chandeliers d'airain, pour les cierges, pesant chacun 30 livres, etc."

 

Nous avons établi ailleurs l'autorité de la chronique qui nous fournit ces détails, et fait voir qu'elle a été rédigée successivement par plusieurs bibliothécaires du Siège apostolique, sur les mémoires les plus anciens et les plus authentiques.

 

Ces basiliques si vastes, si somptueuses, retentissaient, le jour et la nuit, des chants du clergé et du peuple ; mais la majesté des rites allait croissant, le chant devenait plus mélodieux ; les formules saintes revêtaient de jour en jour plus de grandeur et d'éloquence. Nous parlerons plus loin des diverses Liturgies tant de l'Orient que de l'Occident : leur origine première se confond avec l'origine même des églises qui les pratiquaient ; mais elles recevaient de nouveaux développements à cette époque de paix. De grands évêques, illustres soit par la splendeur de leur siège, soit par leur doctrine universelle, consacraient leurs soins au perfectionnement des rites et des prières, et fécondaient, par de nouvelles inspirations, les saintes traditions de l'antiquité. Mais, comme dans les plans de la Providence, tout sert à l'accomplissement des desseins de Dieu sur son Église, il arriva que l'hérésie arienne, si désastreuse dans ses ravages, fut l'occasion de nouveaux développements des formes liturgiques. De même que l'hérésie, dans tous les temps, cherchera à empoisonner les sources de la Liturgie, de même aussi l'Église catholique a su, à chaque époque, tourner contre sa mortelle ennemie cette arme toujours victorieuse. Nous noterons donc ici deux grands faits, l'un appartenant à l'Église d'Orient, et l'autre à l'Église d'Occident, et attestant l'un et l'autre le génie tout puissant du sacerdoce chrétien lorsqu'il faut agir sur les masses et réveiller l'énergie du peuple fidèle.

 

On doit savoir que durant les six premiers siècles du christianisme et au delà, la vie des chrétiens de tout âge, de tout sexe, de toute condition, était profondément empreinte des habitudes religieuses. La prière, la psalmodie, l'étude des divines Écritures en faisait pour ainsi dire le fond : l'Église avait remplacé, dans les mœurs du grand nombre, le théâtre et le forum. Cette activité religieuse explique l'intérêt si violent que prit constamment le peuple aux querelles théologiques qui signalèrent cette période de l'Église chrétienne. L'assiduité aux offices divins, le jour et la nuit, était donc le fait principal dans la vie des chrétiens de ces siècles qu'on pourrait appeler théologiques : les témoignages de toute l'antiquité nous l'attestent : nous nous bornerons à rappeler ici ces paroles de saint Augustin au peuple d'Hippone : "Levez-vous de grand matin pour les vigiles, réunissez-vous pour tierce, sexte et none, avant toute occupation. Que nul ne s'exempte de l'œuvre divin, à moins qu'il n'en soit empêché par une infirmité, une raison d'utilité publique, ou encore par quelque certaine et grave nécessité."

 

La ville d'Antioche étant en proie aux ariens par la perfidie de Léonce, son évêque, deux illustres membres de cette grande église, Diodore qui fut, plus tard, évêque de Tarse, et Flavien, qui monta depuis sur le siège épiscopal de la même ville d'Antioche, s'opposèrent, avec une générosité et une vigilance infatigables, à ce torrent d'iniquités. Voulant prémunir le peuple contre la séduction des hérétiques, et l'affermir dans la solidité de la foi par les pratiques les plus solennelles de la Liturgie, ils pensèrent que le moment était venu de donner une nouvelle beauté à la psalmodie. Jusqu'alors, les chantres seuls l'exécutaient dans l'église, et le peuple écoutait leur voix dans le recueillement. Diodore et Flavien divisèrent en deux choeurs toute l'assemblée sainte, et instruisirent les fidèles à psalmodier, sur un chant alternatif, les cantiques de David. Ayant ainsi séduit saintement le peuple par cette nouvelle harmonie, ils passaient les nuits dans de saintes veilles, aux tombeaux des martyrs, et là, des milliers de bouches orthodoxes faisaient retentir des chants en l'honneur de Dieu.

 

Théodoret rapporte, à la suite de ce récit, que le chant alternatif, qui avait commencé de cette manière à Antioche, se répandit de cette ville jusqu'aux extrémités du monde.

 

L'Église de Constantinople suivit l'exemple de celle d'Antioche, peu d'années après ; elle y fut provoquée, pour ainsi dire, par l'insolence des ariens. Ces hérétiques, suivant l'usage de toutes les sectes, cherchant tous les moyens d'intéresser la multitude, imaginèrent de s'approprier le chant alternatif que les orthodoxes avaient récemment inauguré à Antioche. Comme, sous le règne de Théodose, ils avaient perdu les églises dont ils jouissaient à Constantinople, ils étaient réduits à faire leurs assemblées sous des portiques publics. Là, ils se divisaient en choeurs, et psalmodiaient alternativement, insérant dans les cantiques sacrés certaines sentences, qui exprimaient leurs dogmes impies. Ils avaient coutume de faire ces assemblées aux fêtes les plus solennelles, et en outre le premier et le septième jour de chaque semaine. Ils en vinrent même à ajouter des cantiques entiers qui avaient rapport à leur querelle avec les catholiques ; un de ces chants commençait ainsi : Où sont maintenant ceux qui disent que trois sont une puissance unique ? Saint Jean Chrysostome, craignant avec raison que quelques-uns de son peuple, séduits par ces nouvelles formes liturgiques, ne courussent risque d'être pervertis, exhorta les fidèles à imiter ce chant alternatif. En peu de temps, ils ne tardèrent pas à surpasser les hérétiques, et par la mélodie qu'ils mettaient à exécuter les chants, et par la pompe avec laquelle l'Église entière de Constantinople, marchant avec des croix d'argent, et portant des cierges, inaugurait ce nouveau mode de psalmodie.

 

En Occident, le chant alternatif des psaumes avait commencé dans l'Église de Milan, vers le même temps qu'on l'établissait à Antioche, et toujours dans le même but de repousser l'arianisme par la manifestation d'une nouvelle forme liturgique. Saint Augustin ayant été témoin de cette heureuse innovation, nous en a laissé un récit que nous placerons ici en son entier. Voici donc comme il s'exprime au neuvième livre de ses Confessions :

" Que de fois, le cœur vivement ému, j'ai pleuré au chant de vos hymnes et de vos cantiques, ô mon Dieu, lorsque retentissait la voix doucement mélodieuse de votre Église ! Ces paroles s'insinuaient dans mes oreilles ; la vérité pénétrait doucement dans mon cœur ; une piété affectueuse s'y formait avec chaleur, et mes larmes coulaient et mon bonheur était en elles.

" C'était depuis très peu de temps que l'Église de Milan avait adopté ce moyen de produire la consolation et l'édification, en unissant par des chants les coeurs et les voix des fidèles. Il n'y avait guère plus d'un an que Justine, mère du jeune empereur Valentinien, séduite par les ariens dont elle avait embrassé l'hérésie, avait poursuivi votre serviteur Ambroise de ses persécutions. Le peuple fidèle veillait jour et nuit dans l'église, prêt à mourir avec son évêque.

" Ma mère, votre servante, toujours la première dans le zèle et dans les veilles, était là, vivant, pour toute nourriture, de ses oraisons. Moi-même, froid encore, puisque je n'avais point ressenti la chaleur de votre Esprit, j'étais ébranlé par le spectacle de cette cité plongée dans le trouble et la consternation. Alors il fut ordonné que l'on chanterait des hymnes et des psaumes, suivant la coutume des Églises d'Orient, dans la crainte que le peuple ne succombât au chagrin et à l'ennui. Cet usage a été retenu jusqu'aujourd'hui, et dans toutes vos bergeries, par tout l'univers, l'exemple en a été suivi."

 

Il est à remarquer ici que saint Ambroise n'institua pas seulement le chant alternatif des psaumes dans l'église de Milan, mais qu'il fit aussi chanter les hymnes qu'il avait composées, hymni et psalmi, ce qui est confirmé non seulement par le témoignage de Paulin, diacre, dans le récit qu'il nous a laissé de la vie de son saint évêque, mais encore par les paroles mêmes de saint Ambroise : "On prétend que je séduis le peuple au moyen de certaines hymnes que j'ai composées. Je n'en disconviens pas : j'ai, en effet, composé un chant dont la puissance est au-dessus de tout : car, quoi de plus puissant que la confession de la Trinité ? A l'aide de ce chant, ceux-là qui à peine étaient disciples sont devenus maîtres". En effet, dans les hymnes qu'il a composées, et dont la forme a servi de modèle à tous les hymnographes des siècles suivants, saint Ambroise s'est attaché toujours à confesser énergiquement la foi du mystère de la Trinité.

 

Telle est l'histoire de l'introduction du chant alternatif dans les diverses Églises d'Orient et d'Occident : fait important dans les annales de la Liturgie, et qui confirme une fois de plus, par les circonstances dans lesquelles il s'accomplit, cette maxime que nous avons exposée en commençant, que la Liturgie est la prière à l'état social.

 

DOM GUÉRANGER

INSTITUTIONS LITURGIQUES : CHAPITRE V, DE LA LITURGIE, DANS L'ÉGLISE EN GÉNÉRAL, AU QUATRIEME SIÈCLE

 

View of the Colosseum and The Arch of Constantine

View of the Colosseum and The Arch of Constantine by Antonio Joli

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23 août 2011 2 23 /08 /août /2011 04:00

Après une enfance déjà très mortifiée, elle prit l’habit des Soeurs du Tiers-Ordre dominicain et, à demi-recluse dans le jardin de ses parents, se livra à la pénitence et à l’oraison. Avec un zèle ardent pour le salut des pécheurs et des Indiens, pour qui elle souhaitait donner sa vie, elle se soumettait volontiers à toutes sortes d‘austérités et de souffrances, pour les gagner au Christ.

Elle mourut le 24 août 1617.
Martyrologe romain

 

SAINTE ROSE DE LIMA

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