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"Je vous donne un commandement nouveau : c'est de vous aimer les uns les autres.

 

Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres.

 

Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c'est l'amour que vous aurez les uns pour les autres."

 

Evangile de Jésus-Christ selon  saint Jean 

   

 

Pentecôte

" Le Défenseur, l'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit."

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean  

 

   

 

 El Papa es argentino. Jorge Bergoglio                 

Saint Père François

 

 

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1er mai 2011 Béatification de Jean-Paul II

Béatification du Serviteur de Dieu Jean-Paul II

 

 

  Béatification du Père Popieluszko

beatification Mass, in Warsaw, Poland

à Varsovie, 6 juin 2010, Dimanche du Corps et du Sang du Christ

 

 

presidential palace in Warsaw

Varsovie 2010

 

 

Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre
Sanctuaire de l'Adoration Eucharistique et de la Miséricorde Divine

La miséricorde de Dieu est comme un torrent débordé. Elle entraîne les cœurs sur son passage.
(Saint Curé d'Ars)
 

 


Le côté du Christ a été transpercé et tout le mystère de Dieu sort de là. C’est tout le mystère de Dieu qui aime, qui se livre jusqu’au bout, qui se donne jusqu’au bout. C’est le don le plus absolu qui soit. Le don du mystère trinitaire est le cœur ouvert. Ce n’est pas une image, c’est une réalité. C’est la réalité la plus profonde qui soit, la réalité de l’amour.
Père Marie-Joseph Le Guillou




Dans le cœur transpercé
de Jésus sont unis
le Royaume du Ciel
et la terre d'ici-bas
la source de la vie
pour nous se trouve là.

Ce cœur est cœur divin
Cœur de la Trinité
centre de convergence
de tous les cœur humains
il nous donne la vie
de la Divinité.


Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix
(Edith Stein)



Le Sacré-Cœur représente toutes les puissances d'aimer, divines et humaines, qui sont en Notre-Seigneur.
Père Marie-Eugène de l'Enfant Jésus

 



feuille d'annonces de la Basilique du Sacré-Coeur de Montmartre

 

 

 

 

 

 

 

     

The Cambrai Madonna

Notre Dame de Grâce

Cathédrale de Cambrai

 

 

 

Cathédrale Notre Dame de Paris 

   

Ordinations du samedi 27 juin 2009 à Notre Dame de Paris


la vidéo sur KTO


Magnificat

     



Solennité de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie à Notre-Dame de Paris


NOTRE DAME DES VICTOIRES

Notre-Dame des Victoires




... ma vocation, enfin je l’ai trouvée, ma vocation, c’est l’Amour !

 

 

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Voyages de Benoît XVI

 

SAINT PIERRE ET SAINT ANDRÉ

Saint Pierre et Saint André

 

BENOÎT XVI à CHYPRE 

 

Benedict XVI and Cypriot Archbishop Chrysostomos, Church of 

Salutation avec l'Archevêque Chrysostomos à l'église d' Agia Kyriaki Chrysopolitissa de Paphos, le vendredi 4 juin 2010

 

     

 

Benoît XVI en Terre Sainte  


 

Visite au chef de l'Etat, M. Shimon Peres
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Visite au mémorial de la Shoah, Yad Vashem




 






Yahad-In Unum

   

Vicariat hébréhophone en Israël

 


 

Mgr Fouad Twal

Patriarcat latin de Jérusalem

 

               


Vierge de Vladimir  

Archives

    

 

SALVE REGINA

11 janvier 2013 5 11 /01 /janvier /2013 01:20
Tout autour de la vieille ville de Jérusalem, des affrontements ont éclaté jeudi… à base de boules de neige. Porte de Jaffa, un groupe de jeunes Palestiniens lancent leurs projectiles sur des juifs orthodoxes qui répliquent aussitôt, sourire aux lèvres. Jérusalem, isolée du reste du pays par la route, s’offre le rare luxe de l’insouciance depuis que la neige a commencé à tomber mercredi soir. Un événement rare ici. Dans les rues, Hiérosolymitains comme touristes s’empressent de voir la ville sous son manteau blanc.
   
     
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10 janvier 2013 4 10 /01 /janvier /2013 05:00

À Bourges, en 1209, saint Guillaume, évêque. Brûlant du désir de la solitude et de la méditation, il devint moine cistercien à Pontigny, puis abbé de Châlis, enfin promu à l’évêché de Bourges, il ne relâcha en rien l’austérité de sa vie ni ne changea d’habit et se distingua par sa charité à l’égard du clergé, des captifs et des miséreux.
Martyrologe romain

 

BourgesCathedral 01 

Cathédrale Saint-Étienne de Bourges

 

La cathédrale a été inscrite en décembre 1992 sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Dans son rapport d'évaluation pour décider de l'éventuelle inscription du monument en tant que bien culturel sur la liste, la commission de l'UNESCO relève que : "La cathédrale de Bourges revêt une très grande importance dans le développement de l'architecture gothique et de par le fait qu'elle constitue un symbole de la puissance de la religion chrétienne dans la France du Moyen Âge."

 

Au départ, l'archevêque Henri de Sully semble s'être inspiré du plan de Notre-Dame de Paris. Mais, il meurt en 1199. Son successeur l'archevêque Guillaume de Dangeon -saint Guillaume de Bourges- ancien abbé cistercien,  prend une part importante dans le développement du chantier et dans la définition du programme iconographique. Le décès de Guillaume en 1209, bientôt suivi de sa canonisation, entraîne un afflux de dons de la part des fidèles et des pèlerins.

 

BOURGES. - La Cathédrale (partie Sud).

 

La Cathédrale Saint-Étienne de Bourges

 

Bourges. La Cathédrale - Les Cinq portails 

 

BOURGES - Vue Centrale prise de la tour de l'Eglise Notre-D

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9 janvier 2013 3 09 /01 /janvier /2013 12:30

Mais s'ils aspirent à la science liturgique, qu'ils la demandent aux livres de l'Église romaine. 

 

Les livres liturgiques étant reconnus comme la base de la science de la Liturgie, il est naturel d'examiner maintenant la question de l'antiquité de ces livres. A quelle époque la Liturgie a-t-elle été mise par écrit ? La réponse à cette question, en quelque sens qu'elle soit donnée, n'a pas d'application pratique aux temps actuels, puisque nous vivons à une époque où l'Église a consigné dans des livres ses traditions sur le culte divin ; toutefois, elle importe d'une certaine manière à l'autorité de ces livres aujourd'hui en usage, si on peut établir que leur première forme remonte aux commencements de l'Église, et que, à travers les diverses modifications qu'ils ont pu subir, on doit reconnaître dans leur teneur un fond permanent qui a traversé les siècles.

 

Nous avons déjà touché quelque chose de cette question dans le premier volume de cet ouvrage, nous proposant d'y revenir, comme sur un grand nombre de celles qui se sont présentées dans le cours de notre histoire générale de la Liturgie. On sentira facilement qu'il n'est pas indifférent pour les traditions catholiques dont la Liturgie est le principal instrument, d'avoir été fixées de bonne heure par des livres écrits et conservés dans l'Eglise sous la garde des évêques, et non simplement confiées à la mémoire des prêtres et des pontifes. Les docteurs protestants ont affecté souvent de reconnaître comme pures d'alliage les institutions chrétiennes des quatre premiers siècles, et ils se croient d'autant plus solides sur ce terrain qu'ils espèrent nous trouver peu en mesure d'alléguer contre leurs nouveautés les formes positives de cette époque première. Il importe de leur enlever cette position, quant aux formes liturgiques, qui sont la plus vive expression de la foi de ces temps, comme de ceux qui les ont suivis.

 

Cependant, plusieurs savants liturgistes du siècle dernier se crurent obligés de convenir que les Liturgies, par lesquelles ils entendaient spécialement les formules de la célébration du saint Sacrifice, n'avaient été confiées à l'écriture que de nombreuses années après la paix de l'Église. Dom Mabillon, dans sa Liturgie gallicane, s'était contenté de dire que l'existence des livres liturgiques dans les trois premiers siècles ne paraissait pas suffisamment démontrée ; non ita quidem omnino constare. Renaudot, dans la préface de ses Liturgies orientales, trancha la question et soutint que, du moins au IVe siècle, les Liturgies n'étaient pas encore écrites. Il fut bientôt suivi par le P. Le Brun, de l'Oratoire, qui, dans son excellent ouvrage sur la messe, prétendit que les Liturgies n'avaient été rédigées par écrit que dans le cours du Ve siècle. Le même sentiment fut soutenu quelques années après par le P. Pien (Pinius), l'un des plus savants continuateurs de Bollandus, dans la belle dissertation de Liturgia anitiqua hispanica, placée en tête du VIe tome de Juillet des Actes des Saints, qui parut en 1729.

 

Ces auteurs étaient principalement entraînés dans cette voie par la direction qu'avait prise la controverse sur le secret des mystères, cette discipline de l'arcane dont l'existence, pour les premiers siècles de l'Église, est portée à un si haut degré d'évidence, en même temps qu'elle explique la réserve gardée sur nos mystères dans un grand nombre d'écrits de l'époque primitive. Il n'était cependant pas nécessaire de sacrifier un des côtés de la place pour fortifier l'autre, et le temps devait venir où des archéologues chrétiens, moins préoccupés, traiteraient de nouveau la question de l'antiquité des livres liturgiques, et donneraient le moyen de la résoudre, à l'honneur de ces vénérables documents de notre foi, sans ébranler le fait incontestable de la discipline du secret.

 

En 1736, Merati, dans son commentaire érudit du Thesaurus sacrorum rituum de Gavanti, attaquait courageusement l'opinion du P. Le Brun par les moyens de la science. Le docte Georgi, au second tome de sa Liturgia Romani Pontificis, publié en 1743, s'honorait de marcher sur les traces de Merati. En 1747, Robert Sala publiait son excellent commentaire sur le traité du cardinal Bona, Rerum Liturgicarum, et il ne faisait pas difficulté de protester, dès le premier volume de cet ouvrage dédié à Benoît XIV, en faveur de l'existence de livres liturgiques écrits longtemps avant l'époque assignée par les savants hommes dont nous venons d'énoncer l'opinion. L'année suivante, Muratori donnait au public sa Liturgia Romana vêtus, et dans la dissertation préliminaire, il entreprenait la réfutation du P. Le Brun et des partisans de son sentiment. En 1772, Selvaggi, dans ses Antiquitates christianœ ; en 1776, Dom Martin Gerbert, dans sa Liturgia Alemannica ; en 1786, le P. Krazer, dans son traité de Apostolicis et antiquis Liturgiis, vinrent corroborer du poids de leur sentiment, motivé par de sérieux arguments, l'antiquité des livres liturgiques. Nous omettons plusieurs noms moins illustres qui, jusque dans ces derniers jours, sont venus se joindre à ceux des adversaires du système du P. Le Brun, et nous passons immédiatement à l'exposé des motifs du sentiment des adversaires du docte oratorien.

 

Il nous est facile de convenir que les livres liturgiques n'ont point été écrits par les Apôtres eux-mêmes. La seule Liturgie apostolique qui présente des caractères sérieux d'authenticité est celle de saint Jacques ; mais, elle a subi tant de modifications, qu'il serait difficile d'en assigner rigoureusement la teneur primitive. La marche de notre ouvrage nous amènera à traiter ailleurs cette intéressante question. Nous convenons donc bien volontiers que les Apôtres ne nous ont point laissé de Liturgies écrites, pourvu cependant qu'on nous accorde qu'ils ont établi dans les Églises qu'ils fondaient, tous les rites que nous trouvons universellement répandus dans toutes les Eglises, sans qu'on puisse assigner ni le commencement de ces usages, ni les monuments de leur institution. C'est, comme on le sait, la grande règle catholique formulée par saint Augustin, sur les faits d'institution ecclésiastique.

 

Nous avons fait voir ailleurs que l'ensemble des rites apostoliques pour le sacrifice, les sacrements, les sanctifications et le service divin, a dû être très considérable, puisque les points de conformité des Liturgies les plus anciennes sur ces divers rites, sont en très grand nombre. Les Apôtres, chargés d'organiser la société chrétienne, devaient se préoccuper non seulement de l'essentiel des rites, mais encore des usages de convenance ; c'est ce qu'exprime saint Paul dans sa première Épître aux Corinthiens, lorsqu'après avoir réglé l'essentiel des formes du saint Sacrifice, il annonce qu'à son retour, il disposera le reste. Coetera cum venero, disponam (I Cor., XI, 3.).

 

Mais ces rites divers emportaient nécessairement des formules, et ces formules devaient tendre à devenir stables ; autrement, que l'on se figure les abus de paroles, l'inconvenance pour les mystères, le péril pour les dogmes exprimés dans des formules, qui auraient été laissées à l'improvisation du ministre sacré. Sans doute, aux premiers jours de l'Église, il plut à la divine Sagesse de répandre son Esprit sur les fidèles avec une abondance merveilleuse, en sorte que les dons extraordinaires de prophétie, de langues, éclataient dans les assemblées chrétiennes. L'Apôtre même est obligé de soumettre l'usage de ces dons à des règlements spéciaux qui forment une des parties les plus importantes de sa première Épître aux Corinthiens. Accordons, si l'on veut, que, dans cette première période qui fut très courte, les formules spéciales de la Liturgie auraient pu se passer d'une lettre positive ; mais encore faudrait-il prouver que ces dons d'inspiration étaient toujours départis aux prêtres ou aux ministres des sacrements ; ce qui n'est pas évident. De plus, l'Apôtre, en proclamant les règles dont nous parlons, les ramène toutes à un principe fondamental ; c'est "que tout se fasse avec décence et selon l'ordre". Omnia honeste et secundum ordinem fiant (I Cor., XIV, 40.).

 

Or quel moyen de maintenir cette décence et cet ordre, si les formules ne sont pas conçues en termes positifs ? Il n'est donc pas permis de douter que des Liturgies quelconques, pour les besoins du culte divin, n'aient été déterminées dès l'origine, et nos adversaires sont les premiers à en convenir. Mais ces formules si graves, si saintes, devaient être et étaient longues dans leur teneur. La majesté, la décence des mystères l'exigeait, et nous avons des témoignages irrécusables qui nous l'attestent. Saint Paul déterminant les différentes formes de la prière liturgique pour le Sacrifice, nomme les obsécrations, les oraisons, les postulations et les actions de grâces ( I Tim., 11, 1.). On peut voir le commentaire de saint Augustin sur ces paroles que nous avons rappelées ailleurs. Il est évident que l'ensemble de ces formules nécessitait de nombreuses périodes. Saint Justin, dans sa première Apologie, décrivant le Sacrifice chrétien, vers l’an 139, dit positivement que le sacrificateur prononce une Action de grâces en beaucoup de paroles (prolixe), dans laquelle il rend gloire au Père de toutes choses, dans le nom du Fils et de l'Esprit-Saint.

 

Aurait-on laissé la mémoire des prêtres seule dépositaire de ces prières si importantes ? L'Église, qui prescrit aujourd'hui à ses ministres offrant le saint Sacrifice, de tenir constamment l'oeil sur les oraisons du Canon, à l'autel ; l'Église, qui leur interdit de compter sur leur mémoire dans l'Action d'un si redoutable mystère, aurait-elle manqué de sagesse, dans ces premiers siècles, en n'exigeant pas qu'un livre au moins, fût-il renfermé dans le plus secret du sanctuaire, servît à raviver de temps à autre le souvenir des formules saintes ? Supposons que tous les exemplaires du Canon de la messe qui se gardent aujourd'hui dans les églises fussent tout d'un coup anéantis, et que désormais tous les prêtres se trouvassent réduits à prononcer de mémoire les prières du Sacrifice : croit-on qu'au bout de cinquante ans, les formules se retrouveraient avec la même exactitude à l'autel ? Cependant, la messe est célébrée aujourd'hui bien plus fréquemment qu'elle ne l'était dans les premiers siècles ; le Canon est familier à tous les prêtres, et il est comme impossible à ceux qui le récitent tous les jours de ne pas le savoir par cœur.

 

Ajoutons qu'il ne se fût pas agi seulement de retenir de mémoire les prières du Sacrifice, il eût encore fallu posséder, outre la forme des sacrements, les formules qui en accompagnent l'administration, les exorcismes du Baptême, les oraisons si variées pour la collation des Ordres, les prières particulières aux fêtes d'institution apostolique, en un mot, tout ce que nous retrouvons de même style dans toutes les Liturgies les plus anciennes, sans distinction de langues et d'Églises. Assurément, le phénomène d'une si imperturbable mémoire a pu se présenter quelquefois ; il est possible même aujourd'hui ; mais il est rare, il faut bien en convenir ; de plus, il est dangereux, et l'esprit de l'Église s'oppose, répétons-le encore une fois, à ce que les fonctions saintes soient accomplies sans le secours des livres liturgiques.

 

La décence du service divin, l'unité des formes si essentielles à l'unité du fond, répugnait donc dès les premiers temps de l'Église, comme aujourd'hui, à l'imprudente liberté qui s'en remettrait uniquement à la mémoire du prêtre et du pontife dans la prononciation des formules saintes. Les prières fixes et déterminées ne résisteraient pas à cette épreuve critique, après un court espace de temps. Les nouveautés s'introduiraient avec péril ; la louange de Dieu serait altérée et profanée, et les fidèles rencontreraient bientôt le scandale, là même où ils doivent trouver la souveraine édification.

 

Ceci est vrai pour tous les temps ; mais dans les trois premiers siècles de l'Église, époque marquée par l'apparition d'un si grand nombre d'hérésies subtiles, cachées sous les mots, comme toutes les hérésies, quel moyen d'arrêter les progrès de l'erreur qui se dissimule et dont les discours, dit saint Paul, gagnent en dessous comme le chancre (II Tim., 11, 17.), si le prêtre ou le pontife infidèle, voilant la nouveauté sous des paroles dont le texte n'eût été écrit nulle part, se fût livré à de coupables improvisations, sans qu'il fût possible aux autres pontifes, ou aux autres prêtres, de le confondre en remettant sous ses yeux la lettre inviolable et orthodoxe delà Liturgie ? Non, jamais l'Église n'a exposé imprudemment le dépôt de la foi, pas plus qu'elle n'a souffert que les choses saintes fussent traitées sans la dignité et la révérence qu'elles commandent. Quand nous n'aurions pas d'autres preuves de l'existence de livres liturgiques avant le Ve siècle, que les considérations invincibles que nous venons d'exposer, nous ne ferions pas difficulté d'affirmer, au nom de la sagesse de l'Eglise, que ces livres existaient.

 

Mais il est temps de passer aux faits positifs qui, malgré la perte de tant de monuments de cette époque primitive, démontrent encore jusqu'à l'évidence la thèse opposée à celle du P. Le Brun.

 

DOM GUÉRANGER INSTITUTIONS LITURGIQUES : DEUXIÈME PARTIE : LES LIVRES DE LA LITURGIE ; CHAPITRE II : DE   L'ANTIQUITÉ   DES  LIVRES  LITURGIQUES.

 

Mosaïque, Santa Maria in Trastevere, Rome

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8 janvier 2013 2 08 /01 /janvier /2013 05:00

À Beauvais, vers 290, les saints Lucien, Maximien et Julien, martyrs.
Martyrologe romain

 

Saint Lucien est honoré comme apôtre du Beauvaisis. Après qu’il eut appelé à la foi et au baptême de nombreux habitants de cette région, une persécution s’ensuivit ; il fut arrêté et décapité. Sa passion lui adjoint deux disciples, Maxien (Maximien) et Julien, martyrisés avec lui sur la colline de Montmille (fin du IIIe siècle).

Montmille 

La colline de Montmille photo pour Google Earth
Saint- Lucien venu évangéliser la Gaule se fit couper la tête à cet endroit par des soldats romains. Il la porta jusqu’à Notre-Dame du Thil à Beauvais et chaque goutte de sang tombée sur le chemin donna naissance à un églantier aux fleurs rouge vif.

 

Le premier évêque de Beauvais est issu d’une illustre famille de Rome, vers 250 le pape saint Clément le consacre évêque et l’envoie dans les Gaules avec saint Denis et saint Rieul entre autres, afin d’évangéliser ces contrées. Prêchant près de Parme il est le premier en bute à la persécution. Pris, accablé de mauvais traitements, il est jeté dans une obscure prison d'où la nuit même de pieux chrétiens que comptent déjà l’Eglise en cette contrée, le font évader. Réuni à ses compagnons ils continuent leur périple à travers l’Italie et séjournent quelque temps à Pavie où ils convertissent de nombreux païens. Ils arrivent à Arles où s’arrête Rieul. Denis et Lucien continuent alors vers Lutèce. Denis s’y installe. Lucien poursuit seul vers Beauvais, alors Cesaromagus.

 

Cette contrée est au pouvoir des Romains. Ennemis du christianisme qui condamne leurs préjugés et leurs coutumes, ces derniers sont un puissant obstacle à la volonté du saint. De plus il doit faire face à l’ignorance des Gaulois mais aussi au fanatisme sanguinaire des druides. Lucien choisit Beauvais pour le centre et le siège de sa mission. Il habite une maison située près de l’emplacement occupé plus tard par la collégiale de Saint-Nicolas. Denis et Rieul devenu évêque de Senlis viennent souvent lui rendre visite. Plein d’espoir dans son apostolat, il oppose bientôt les vertus du christianisme, la charité, la loi du pardon, la douceur à la religion païenne, l’égoïsme, les emportements de haine, l’idolâtrie. Rapidement Lucien obtient un grand nombre de conversion, tant et si bien qu’il s’adjoint deux compagnons, Maxien et Julien pour l’aider dans son œuvre. Il ne se contente pas des murs de Beauvais, il parcourt la campagne, les bourgades, le moindre des hameaux où ses exemples, ses prédications, ses miracles font reculer l’idolâtrie. On peut citer Montmille, Breteuil, Ourcel-Maison.


Vers 290, l’empereur Dioclétien et son administration imposent une persécution dans tout l’Empire. Le préfet, ayant appris les conquêtes de l’Evangile dans le Beauvaisis, décide d’y mettre un terme. Il donne l’ordre à Latinus, Jarius et Antor de tuer Lucien. Averti, celui-ci quitte la ville avec Maxien et Julien et se dirige vers une colline, nommée Montmille. Rattrapés par les Romains ses deux compagnons sont décapités ; lui est battu de verges puis devant son refus persistant de renier sa foi, un soldat lui tranche la tête.

 

Maxien et Julien sont inhumés sur place. Après sa mort Lucien est enterré dans le cimetière du Thil. La fin de la persécution permet ensuite de construire sur son tombeau une église à laquelle on donne le nom de saint Pierre et saint Lucien. Elle est détruite au Ve siècle. Vers 583, c'est à la sollicitation de Dodon, évêque de Beauvais et de saint Evrou (saint Evrost), que le roi, Chilpéric Ier fonde une nouvelle basilique et un monastère au lieu même qui avait servi de berceau au christianisme dans le Beauvaisis. Dodon consacre l'église comme l'ancienne, sous l'invocation de saint Pierre et de saint Lucien et saint Evrou prend la direction du monastère de l'ordre des bénédictins.

Vie de Saint Lucien (extraits) - Diocèse de Beauvais, Noyon et Senlis

 

Abbaye Saint-Lucien de Beauvais 

Abbaye Saint-Lucien de Beauvais au XVIIe siècle

 

Abbaye Saint-Lucien de Beauvais 2 

Abbaye Saint-Lucien de Beauvais au XVIIIe siècle

 

Ruines abbaye Saint-Lucien de Beauvais

Ruines de l'ancienne Abbaye Saint-Lucien de Beauvais à la fin du XVIIIe siècle

 

À l'occasion de l'affaire de la bulle Unigenitus, les religieux de l'Abbaye Saint-Lucien de Beauvais  prennent le parti des Jansénistes. Ils publient un texte critiquant violemment le texte papal le 8 octobre 1718. Ils n'acceptent les clauses de la bulle que sous la contrainte imposée par l'évêque de Beauvais.

 

Le 20 décembre 1790, l'abbaye est dissoute et les moines dispersés. Les biens de l'abbaye nationalisés sont mis en vente d'abord le 5 janvier 1791 sans résultat puis le 19. L'abbaye est acquise pour la somme de 181 000 livres par Michel de Boislisle, négociant à Beauvais. Les reliques de saint Lucien et de ses compagnons sont transférés à la cathédrale Saint-Pierre de Beauvais avant leur destruction en 1793. Dès 1791 la destruction de l'abbatiale est entamée. Les autres bâtiments conventuels sont détruits en 1810.
 
La propriété est dispersée entre plusieurs particulier en 1819. Les terrains sont loués en 1855 par l'institut agricole de Beauvais pour en faire une exploitation éducative. Ils sont ensuite acquis par la congrégation des frères du Saint-Esprit puis par un agriculteur après 1905. Une filature de soie artificielle occupe les terrains entre 1926 et 1931. Après avoir été occupé par des militaires pendant la Seconde Guerre mondiale, les terrains restent en friche jusqu'à leur acquisition par une société HLM en 1960 qui y construit des immeubles de logements.

 

Abbaye Saint-Lucien de Beauvais - Wikipédia (extrait)

 

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7 janvier 2013 1 07 /01 /janvier /2013 12:30

Il est dans la nature de toute science véritable de s'appuyer sur des faits ; les systèmes seuls reposent sur des abstractions, et c'est pour cette raison que les systèmes ne durent pas, et n'atteignent pas leur but. Des doctrines positives, écrites ou traditionnelles, sont nécessaires à l'intelligence humaine, comme le point d'où elle part, et vers lequel elle se replie, après ses investigations.

 

Or ces faits fondamentaux d'une science peuvent être présentés de deux manières : ou ils sont inscrits dans des documents   originaux qui  les contiennent, sans alliage comme sans méthode, mais dans toute leur énergie première ; ou ils se présentent extraits, et élaborés d'une façon didactique, par une main récente qui les a voulu mettre à la portée du vulgaire, auquel on épargne ainsi la fatigue de créer péniblement la science d'après les sources.

 

Il y a donc deux manières d'étudier : la méditation des originaux, et l'étude des traités plus ou moins volumineux de la science. Il est hors de doute que cette seconde méthode est la plus expéditive, la plus populaire, la seule accessible  au grand nombre. Est-elle la plus sûre ? La réponse à cette question dépend uniquement de la valeur respective des manuels  destinés à faire  l'initiation des disciples. Si ces manuels sont rédigés par des hommes qui ont vu exactement,  et suffisamment digéré ce qu'ils ont vu ; si, en outre, ces initiateurs ont su rendre avec plénitude le résultat de leurs études, de tels livres sont un des plus grands  services qui puissent être offerts à l'intelligence  humaine.  Mais il faut bien convenir que les manuels, les traités, les institutions, tiennent assez rarement ce qu'ils promettent, et la faute n'en est pas toujours à leurs auteurs.

 

Ces livres, si parfaits qu'ifs soient, sont toujours, plus ou moins, un intermédiaire placé entre la science et le disciple qui la veut étudier. Quelle théorie de l'art pourrait jamais remplacer la vue des chefs-d'œuvre que l'art a produits ? Quelle analyse de la poétique, ou de la rhétorique, pourrait suppléer la lecture des modèles ? Quel traité de minéralogie, de botanique, de zoologie, tiendra jamais lieu de l'examen comparé des objets à l'aide desquels se résument ces diverses sciences ? Et dans l'ordre des faits historiques, ne convient-on pas aujourd'hui que la science puisée dans ce qu'on appelle les histoires générales, se modifie grandement dès qu'on se met en rapport avec les mémoires contemporains, avec les monuments originaux, même avec les simples chroniques locales ?

 

Mais,   dans  l'ordre  de la science ecclésiastique dont nous avons à nous occuper uniquement, cette vérité est surtout  incontestable.  La théologie catholique a deux grandes sources, l'Écriture et la Tradition ; il  faut donc que la doctrine des livres destinés à l'enseigner soit puisée à ces deux sources ; mais combien l'horizon que cherche le disciple de la science sacrée ne s'agrandit et ne s'éclaire-t-il pas, lorsque, dans une forte lecture des livres saints, il arrive à saisir lui-même le  lien caché qui unit tant de vérités dont la sublime filiation se dérobe au premier aspect ; lorsque, dans un courageux dépouillement des ouvrages des Pères, il poursuit à travers tant d'écrits de tout style et de toute forme,les développements du dogme qui, pour prix de ses labeurs, apparaissent à sa vue non moins étincelants de vie que forts d'autorité ? La puissante école de la théologie scolastique, au moyen âge, n'eut point en proportion suffisante cette science des sources ; c'est aussi le seul genre de supériorité qui lui ait manqué ; mais ce n'est pas à nous, avec nos bibliothèques où reposent si paisiblement tous les trésors de la tradition, qu'il appartient de lui en adresser le reproche. Bien plutôt ces grands hommes   seraient-ils  en droit de se plaindre du peu d'usage que nous avons fait de tant de puissants secours qui leur ont manqué presque totalement.

 

L'étude du droit canonique est soumise aux mêmes nécessités. En vain, demandera-t-on la science de la discipline ecclésiastique aux meilleurs traités, aux plus substantielles institutions, qui aient été rédigés sur la matière. On pourra être exact dans les définitions, sûr dans les conclusions, habile à saisir et à résoudre certaines difficultés ; mais, avec tout cela, on ne sera jamais canoniste, si on n'a lu et médité sérieusement les Décrétales, et pesé soi-même la valeur des principes et des faits qu'elles renferment.  C'est là seulement  qu'il  faut aller chercher le sens canonique, comme on doit aller prendre le vrai sens théologique dans la lecture assidue des saintes Ecritures et des ouvrages des Pères.

 

Nous avons même de nos jours, sous les yeux, plus d'un exemple capable de confirmer surabondamment ce que nous venons de dire de la nécessité d'étudier les sources pour arriver à une science véritable ; et puisque nous venons de parler du droit canonique, qu'il nous soit permis de porter l'attention de nos lecteurs ecclésiastiques sur les travaux qu'on exige des aspirants à la science du droit civil. Assurément, la France peut, assez raisonnablement, se flatter de posséder un corps de droit exempt de ces contradictions si fréquentes dans les documents de la législation de tant d'autres peuples, clair et précis dans l'énoncé, harmonieux dans ses parties, complet, autant que possible, dans son ensemble : ne semblerait-il pas que la connaissance pure et simple de nos Codes devrait suffire à former des jurisconsultes pour le pays ? Il n'en est cependant pas ainsi, et l'aspirant aux grades, chez nous comme partout ailleurs, doit embrasser dans ses études la connaissance du droit romain, puisée dans ses textes mêmes, et chercher l'intention du législateur dont il aura à appliquer les lois, dans les documents qui ont servi à ce législateur comme de base et de principes. Que sera-ce, si le candidat veut arriver à la réputation de légiste profond ? Il n'y parviendra qu'en compulsant, jusqu'à se les rendre familiers, les anciens édits et ordonnances royaux, souvent même les coutumes de nos anciennes provinces, les documents des jurisprudences étrangères, les sources du droit public de l'Europe, sans négliger d'utiles excursions sur les monuments de l'antiquité.

 

De tout ceci nous sommes loin de conclure, assurément, que les traités et les institutions soient inutiles; loin de là, nous les proclamons même nécessaires ; autrement, nous n'eussions pas entrepris nous-même de publier des Institutions sur la science liturgique ; mais quelque parfaits que soient les travaux de ce genre, ils manqueront toujours leur but, s'ils n'arrivent pas à inspirer à ceux qui en font usage le désir de connaître les sources par eux-mêmes, et c'est ce désir que nous avons voulu faire naître en composant cet ouvrage. C'est dans cette intention que nous avons joint à notre introduction historique tant de détails de bibliographie, destinés à initier le lecteur aux dépôts de la science liturgique, et que, dans cette deuxième partie, nous allons travailler uniquement à faire connaître les livres qui contiennent la Liturgie, et, par ces livres, les seuls et véritables éléments de la doctrine du culte divin.

 

Sans doute, nos lecteurs n'auront pas tous à leur disposition les monuments de la Liturgie des temps anciens et des Eglises étrangères ; mais, outre que nous ferons notre possible pour suppléer à ce défaut, par des analyses et des extraits, nous ne craignons pas de les rassurer sur la valeur de leurs études liturgiques, lors même qu'ils se borneront à étudier sérieusement les six livres dont se compose la Liturgie romaine : le Bréviaire, le Missel, le Rituel, le Pontifical, le Martyrologe et le Cérémonial des Évêques. Ces monuments renferment une telle plénitude de doctrine, que celui qui les possède à fond et en a acquis l'intelligence, pourra toujours s'entendre avec l'érudit dont les investigations ont embrassé les documents de l'antiquité dont ces six livres sont le puissant et harmonieux résumé. L'Académie romaine de la Liturgie fondée par Benoît XIV n'avait point d'autre objet que d'expliquer, et de commenter ces livres vénérables ; car quiconque en possède pleinement la doctrine, est en droit d'émettre un avis compétent dans la plupart des questions que l'on peut élever sur la doctrine liturgique.

 

Les  prêtres devraient donc  tous posséder dans leur bibliothèque tous ces livres précieux, et les lire sans cesse. Ils y trouveraient plus d'instruction solide que dans ce nombre immense de livres médiocres et sans autorité que la librairie ecclésiastique enfante chaque jour, avec une prodigalité ruineuse, et qui la plupart du temps ne donnent pas à leurs lecteurs une idée par volume. Autrefois, les Statuts des diocèses exigeaient des prêtres qu'ils eussent chacun en leur possession les livres de la Liturgie. Ainsi, au IXe siècle, nous voyons Vautier, évêque d'Orléans, dans le septième article de son Capitulaire, formuler cette disposition  : "Les prêtres auront, pour leur propre instruction et pour celle des autres, les livres ecclésiastiques, savoir : le Missel, l'Evangéliaire, le Lectionnaire, le Psautier, l’Antiphonaire, le Martyrologe et l'Homiliaire". Dans le même siècle, nous trouvons la Constitution de Riculfe, évêque de Soissons, où il s'exprime ainsi : "Nous avertissons chacun de vous qu'il se mette en devoir de se procurer  le Missel,  le Lectionnaire, l'Evangéliaire,   le Martyrologe, l'Antiphonaire, le Psautier,  et aussi le livre des quarante homélies du bienheureux Grégoire, selon la correction et la distribution des exemplaires dont on se sert dans la sainte  mère Église". Voilà ce que les prélats exigeaient à une époque où l'on ne pouvait avoir ces livres qu'en manuscrit et à grands frais. Que les  aspirants à la science du culte divin s'appliquent donc d'abord à la lecture assidue de ces documents sacrés ; qu'ils se rendent familières et les formules et les rubriques ; qu'ils cherchent, jusqu'à ce qu'ils l'aient trouvé, le lien mystérieux qui unit toutes les parties de ce sublime ensemble ; qu'ils ne se rebutent ni par l'aridité apparente de cette étude, ni par les répugnances que d'absurdes préjugés leur auraient fait concevoir : ils ne tarderont pas à recueillir les fruits de leur labeur. Cette première lecture intelligente les initiera au positif du service divin, et commencera à leur ouvrir quelques vues sur ses mystères qui sont la joie du cœur et la lumière de l'esprit.

 

Une seconde lecture renouvelant ces impressions, fortifiée d'ailleurs par des recherches graduelles dans le champ de la théologie, de la mystique, du droit canonique, de l'histoire et de l'antiquité ecclésiastiques, les éclairera de plus en plus ; leur foi se nourrira d'une manne toute céleste, leur intelligence se développera à ces divins enseignements de l'Église, et leur parole prendra un degré d'autorité que jusqu'alors elle n'avait pas connu. Or cette lumière, cette chaleur, cette vie iront croissant, aussi longtemps que le disciple sera fidèle à suivre les leçons que l'Eglise lui donne dans la Liturgie. Cette étude se mariera d'elle-même avec celle des saintes Écritures qui est le pain quotidien du prêtre, avec celle de la tradition qui donne la clef des Ecritures, et dont les livres de la Liturgie romaine sont un des plus riches trésors.

 

Si l'ami de la science liturgique trouve à sa portée les grandes sources, les savants commentateurs, quelques-unes des nombreuses monographies que nous avons signalées, son progrès dans la doctrine sera plus rapide encore ; mais, nous le répétons, n’eût-il en sa possession que les six livres dont nous parlons, avec le goût et le courage de cette science sacrée, il avancera et deviendra avec le temps un  véritable liturgiste, non à la manière de ces hommes mécaniques qui savent rédiger un Ordo, et ignorent tout ce qui est au delà ; gens qui se tiennent à la porte, et se gardent le plus souvent d'entrer ; mais, outre cette science pratique qu'il faut avoir, et qui n'est qu'un jeu, il aura bientôt la compréhension des mystères du service divin, et chaque jour, il avancera dans cette connaissance.

 

C'est à l'absence de ces indispensables secours que l’on doit attribuer l'éclipse presque totale de la science des rites sacrés parmi nous. Les livres liturgiques avaient perdu leur autorité, au milieu des changements et des reconstructions qu'il leur avait fallu subir. Toute harmonie avait cessé entre eux ; souvent le bréviaire était rédigé d'après d'autres règles que le missel ; le rituel avait procédé d'une source plus disparate encore ; le pontifical, conservé romain dans la plupart des diocèses, était en désaccord flagrant avec ces nouveaux livres ; le martyrologe si souvent en opposition avec le calendrier des nouveaux missels et bréviaires n'était plus, pour ainsi dire, en usage, si ce n'est dans ces rares diocèses où on avait eu du temps de reste pour le refaire ; le cérémonial enfin, oublié et méconnu, n'était plus suivi, et un grand nombre de nos églises étaient devenues, pour les cérémonies, le théâtre d'une anarchie qui avait dévoré et les usages de Rome, et jusqu'à ces rites antiques qui faisaient depuis tant de siècles, la gloire de nos cathédrales.

 

Le retour aux anciens livres de la Liturgie rendra à la science du culte divin toute sa splendeur et toute sa vie, et nous aimons à espérer qu'un mouvement semblable à celui qui signala dans l'Église de France la première moitié du XVIIe siècle, viendra réjouir le XIXe. Ce fut après des jours de confusion liturgique, occasionnée par la facilité avec laquelle les nouveaux livres pour le service divin se multipliaient, que saint Pie V, par la publication du Bréviaire et du Missel, Grégoire XIII par l'édition du Martyrologe, Clément VIII par celles du Pontifical et du Cérémonial, Paul V, par l'inauguration du Rituel, rétablirent avec un nouvel éclat les sacrés rites, en leur assurant la stabilité par l'uniformité. Ces grands Pontifes remédièrent ainsi à la perturbation du culte divin qu'on avait à déplorer dans un si grand nombre de lieux, et firent cesser dans le clergé l'ignorance des cérémonies et des rites ecclésiastiques qui était cause que d'innombrables ministres des églises s'acquittaient de leurs fonctions avec indécence, et au grand scandale des pieux fidèles.

 

Mais cette réforme des habitudes liturgiques ne devait s'opérer qu'avec une certaine lenteur. On en fut redevable en France, aux livres de la Liturgie romaine, décrétés par le concile de Trente, et au zèle des hommes que Dieu, suscita pour procurer l'application des règles prescrites dans ces livres. Ce que saint Charles avait opéré dans ses conciles de Milan pour la réforme du service divin, fut accompli à Paris, et de là dans toute la France, par trois prêtres qui avaient reçu d'en haut la mission de régénérer le clergé : saint Vincent de Paul, Olier et Bourdoise. Tous trois se vouèrent au rétablissement de la Liturgie au moyen des livres romains saint Vincent de Paul, par sa congrégation de la Mission qui a mérité l'honneur d'être chargée d'office, par les papes, de veiller au maintien des traditions du saint Sacrifice, jusque dans Rome même ; Olier, par sa société des prêtres de Saint-Sulpice, et ses écrits dans lesquels on trouve une si profonde et si exquise connaissance des textes liturgiques et des mystères qu'ils contiennent ; Bourdoise par son séminaire de Saint-Nicolas-du-Chardonnet, dont une des fins principales était de relever les traditions du service divin. On se rappelle les résistances que, sous les archevêques de Harlay et de Vintimille, les communautés de Saint-Sulpice et de Saint-Nicolas opposèrent à l’introduction de la Liturgie parisienne dans leurs églises, au sein desquelles la Liturgie romaine si exactement pratiquée avait exercé une si salutaire influence sur l'Église de France tout entière.

 

Outre son admirable Traité des saints ordres, emprunté à la plus saine doctrine du Pontifical romain, et son Explication des cérémonies de la grand'messe, Olier a laissé dans ses autres écrits, tant imprimés que manuscrits, d'innombrables preuves de sa connaissance profonde des livres liturgiques. Il les cite sans cesse et leur fait de continuelles allusions. L'éducation cléricale, comme il la comprenait, devait former dans le prêtre un homme aussi plein de l'esprit des formules sacrées que remarquable par sa précision dans l'accomplissement des rites. Un de ses grands moyens pour régénérer son immense paroisse fut le rétablissement d'un service liturgique complet à Saint-Sulpice. On peut voir les détails dans l'excellente Vie de M. Olier, par M. l'abbé Faillon. Cet esprit se maintint dans la compagnie de Saint-Sulpice, après la mort d'Olier ; et Tronson, l'un de ses disciples et l'un de ses successeurs, insiste, dans ses Examens particuliers, sur l'obligation qu'ont les clercs d'avoir le cœur tout pénétré des avantages, de l'excellence et des beautés de l'office divin. (Examen 126.) Ailleurs il montre combien c'est une chose honteuse de voir des ecclésiastiques, dans un chœur et en surplis, ne savoir pas annoncer une antienne, ou entonner un psaume (Examen 15.); et combien il est déplorable que des laïques et des paysans, revêtus de chapes, chantent les saints offices, parce que les ecclésiastiques ne savent pas chanter, ou ne s'en veulent pas donner la peine.

 

On peut se faire une idée de la désolation dans laquelle était l'Eglise de France, sous le rapport du service divin, par ces paroles de Bourdoise : "Vous ne voyez presque point, et j'ose dire point du tout, d'église dans le royaume, ou, pour le moins, je n'en ai jamais vu, ni entendu dire qu'il y en eût, où le service divin et toutes les choses qui regardent le bon ordre, les rubriques et les cérémonies, ou les vêtements et les ornements, tant des personnes que des autels, soient réglés et pratiqués selon les cérémoniaux et les règles de l'Eglise. Un de mes désirs serait de voir une église particulière, réglée, ornée, meublée et desservie selon que l'Eglise le veut et l'ordonne ; de sorte qu'il ne s'y fît rien et qu'il ne s'y vît aucune chose dont on ne pût rendre la raison, et dire par quelle règle elle s'y ferait ; et qu'ainsi cette église pût être la règle des autres. La vie d'un homme ne serait pas mal employée à ce bel ouvrage." (Sentences chrétiennes et ecclésiastiques de M. Adrien Bourdoise. Des fonctions ecclésiastiques, n. 1, pag. 22.)

 

Sans doute, nous n'avons pas à déplorer aujourd'hui un aussi triste abandon du service divin que celui qui affligeait les regards, au commencement du XVIIe siècle, dans l'Église de France ; mais on ne saurait nier, cependant, que la science liturgique ne fût tombée dans une décadence fâcheuse qui ressemblait presque à une extinction. La plus éloquente preuve de ce fait, et sans doute la moins odieuse, se trouve naturellement dans la rareté des travaux publiés sur cette science, depuis un siècle, par des auteurs français. On peut revoir la statistique littéraire que nous avons donnée dans la première partie de ces Institutions, et faire la comparaison avec les siècles précédents ; autant l'Église de France avait brillé par ses profonds liturgistes, autant sa renommée en cette branche de la science ecclésiastique est-elle anéantie aujourd'hui. Et pourtant, depuis les premiers siècles du christianisme, aucune contrée n'avait autant produit de livres liturgiques que la France en a publié depuis l'ouverture du XVIIIe siècle !

 

Comment expliquera-t-on cet étrange phénomène, si ce n'est en convenant que l'incertitude des livres liturgiques, leur mobilité, leurs variations, les ont privés de cette solidité, de cette gravité, de cette doctrine, et partant, de cette considération que doit réunir un texte qui est appelé à servir de base à une science ? Que pouvait-on aller chercher dans des livres dont rien ne garantissait la permanence, et qui se montraient rédigés d'après un plan individuel, comme tout autre livre, exposés à la critique, à la concurrence, à toutes les phases de gloire ou d'ignominie, selon les caprices de la mode ?

 

Certes, quand l'un des auteurs de la Liturgie parisienne, le janséniste Mésenguy, simple acolyte, définissait ainsi l'un des principaux livres liturgiques, le Bréviaire : "Un recueil de prières, de louanges, d'actions de grâces, et d'instructions publiées par l'autorité épiscopale ; et un ouvrage d'esprit, qu'un ou plusieurs particuliers ont composé suivant leur génie, leurs vues, leur goût, et certaines règles qu'ils se sont prescrites" (Lettres sur les nouveaux bréviaires, pag. 1.) ; il était inutile de songer davantage à interroger, pour avoir l'intelligence d'un tel livre, et les saints Pères, et les commentateurs des rites sacrés, et les monuments du service divin dans les diverses églises. La science liturgique périssait du même coup que la Liturgie elle-même.

 

Au contraire, en s'appuyant sur les textes séculaires et autorisés, en compulsant avec zèle les livres antiques et inviolables de la liturgie romaine, on arrivera bientôt à se remettre en rapport avec la pensée de l'Église dans le culte qu'elle rend à Dieu. La lumière de la foi deviendra plus brillante, la charité plus ardente, et les devoirs de la religion seront remplis avec cette onction que l'Apôtre exprime, quand il dit : Psallam spiritu, psallam et mente.

 

Cette étude fera disparaître l'indifférence et l'ennui qu'on se plaint trop souvent d'éprouver en accomplissant les fonctions saintes. La psalmodie reprendra ces charmes divins qui séduisaient jusqu'au peuple même dans l'antiquité. Le chant de l'Église à la régénération duquel tout le monde aspire ne se fera plus entendre sans que le prêtre et le lévite y président, ou y mêlent leur voix intelligente, Psallite sapienter. L'administration des sacrements accomplie avec l'émotion qu'inspirent tous les mystères qui l'accompagnent, et devenue plus féconde pour l'édification des peuples, payera avec usure, par les consolations et les grâces qu'elle répandra sur le ministre, les soins que celui-ci aura pris pour se nourrir des formules sacrées du Rituel. Les clercs n'iront plus à l'ordination sans avoir longuement étudié, et sans posséder à fond la doctrine si élevée, la haute théologie, que renferment les pages sublimes du Pontifical. On ne montera point à l'autel sans posséder avec plénitude le canon de la messe qui contient avec tant d'autorité la doctrine du sacrifice chrétien ; le nouveau prêtre l'aura longuement médité, avec tous les secours d'un enseignement spécial, avant de s'ingérer à en répéter les formidables paroles, à en exécuter les rites profonds. On ne verra plus cet étrange phénomène, qui n'est peut-être pas rare, d'un prêtre qui savait la langue latine, dans le cours de ses humanités et de sa théologie, et qui, vingt ans après, se trouve l'avoir à peu près oubliée, quoiqu'il n'ait pas passé un seul jour sans lire des prières latines pendant une ou plusieurs heures. Les mystères du grand Sacrifice, des Sacrements, des Sacramentaux, les phases du cycle chrétien si fécondes en grâces et en lumières, les cérémonies, cette langue sublime que l'Église parle à Dieu devant les hommes ; toutes ces merveilles, en un mot, redeviendront familières au peuple fidèle. L'instruction catholique sera encore pour les masses le grand et sublime intérêt qui dominera tous les autres, et le monde en reviendra à comprendre que la religion est le premier des biens pour l'individu, la famille, la cité, la nation, et pour la race humaine tout entière.

 

Le zèle pour le service divin, alimenté par l'étude constante des livres liturgiques, s'enflammera de plus en plus. Les fonctions saintes, préparées sérieusement, ne s'accompliront plus avec ces incorrections qui montrent trop souvent que, loin de pénétrer les intentions de l'Église dans les rubriques qu'elle impose, c'est à peine si on a effleuré de l'œil ces mêmes rubriques, au moment même où le devoir exige qu'on les exécute.  Les ministres du tabernacle ancien qui n'avaient à traiter que des ombres et des figures, ne condamneront plus, par leur fidélité inviolable aux prescriptions du Lévitique, la négligence et l'incurie des ministres de ce nouveau Tabernacle qui contient la réalisation de symboles plus riches encore que ceux de l'ancienne alliance. On n'entendra plus les protestants faire à notre désavantage le parallèle de la gravité et de l'intelligence avec laquelle leurs ministres récitent des formules si pauvres d'onction et si vides de mystères, avec la sécheresse, la routine et la précipitation, qui paraissent trop souvent chez nous dans l'accomplissement de nos saintes cérémonies, dans la prononciation de nos sublimes prières.

 

Espérons qu'un jour il nous sera donné de revoir ces temps de religieuse fidélité au culte divin, dans lesquels on enregistrait comme un événement, une simple faute commise par l'officiant, contre les règles du chant, dans le cours d'une fonction solennelle ; que le peuple fidèle heureusement déshabitué de ces lectures qui l'empêchent d'unir sa voix au chant de l'Église, et de s'instruire, comme de s'édifier, par le pieux spectacle des cérémonies, suivra d'un œil intelligent et religieux tous ces rites qui sont destinés à le ravir à la contemplation des choses invisibles ; que des cérémonies plus rares, mais cependant très importantes, par exemple celle de la dédicace d'une église, n'auront plus lieu au sein d'une population catholique, sans avoir été expliquées au peuple par ceux qui ont la charge de l'instruire, et d'après des traditions sûres et vraiment ecclésiastiques ; nous avons entendu donner, en pareille circonstance, l'explication des deux alphabets que l'évêque trace sur le pavé de l'église, dans la cérémonie de la dédicace. On disait que ces deux alphabets représentaient l'union des deux Églises, grecque et latine. Ces deux Églises cependant sont séparées depuis bien des siècles, et d'ailleurs l'orateur eût été fort embarrassé de son symbolisme, si on lui eût dit que, autrefois, on joignait un troisième alphabet (l'alphabet hébreu) aux deux premiers ; car enfin, il faut croire qu'il n'eût pas été jusqu'à voir, dans cet usage, le symbole de l'union de la synagogue avec l'Eglise.

 

L'on se fera gloire d'imiter enfin le grand exemple du sérieux et de la précision dans l'exercice de la Liturgie que nous présente saint Charles Borromée, dans sa vie tout entière. Cet admirable pontife, ayant sa ville et son diocèse partagés entre des églises du rite ambrosien et d'autres soumises au rite romain, célébrait les fonctions liturgiques dans les unes et les autres, malgré la dissemblance profonde des formules et des cérémonies, avec une exactitude et une correction qui ne firent jamais défaut. On peut se faire une idée de la vaste science des rites sacrés que possédait cet illustre archevêque dont l'influence a été si grande pour la réformation de l'Église; si l'on veut parcourir ses conciles, ses exhortations, et les livres liturgiques qu'il a publiés, à chaque page, on trouvera le pontife, dévoré du zèle de la maison de Dieu, et nourri des plus pures traditions de l'antiquité.

 

L'étude assidue des livres liturgiques nous rendra tous ces biens ; or ces livres, nous l'avons dit, sont principalement ceux de l'Église romaine, les seuls à la portée du grand nombre, et dont l'antiquité et l'autorité soient sans égales dans toute l'Église. Les livres de l'Église de Milan, de l'Église gothique d'Espagne, ou des Églises orientales sont inaccessibles à la plupart de nos lecteurs ; quant aux modernes Liturgies françaises, personne n'a jamais songé à les considérer comme le dépôt des traditions antiques. On en a souvent parlé avec éloges ; on a vanté le style et l'ordre de ces compositions ; jamais on ne les a proclamées comme la source de la doctrine liturgique. Que les clercs qui doivent s'en servir encore, en usent donc, selon la tolérance du Saint-Siège ; mais s'ils aspirent à la science liturgique, qu'ils la demandent aux livres de l'Église romaine.  

 

DOM GUÉRANGER INSTITUTIONS LITURGIQUES : DEUXIÈME PARTIE : LES LIVRES DE LA LITURGIE ; CHAPITRE I : IMPORTANCE DES LIVRES DE LA LITURGIE DANS L'ÉTUDE DE LA SCIENCE LITURGIQUE.

 

L'Allégorie de la Religion, Eglon van der Neer

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6 janvier 2013 7 06 /01 /janvier /2013 12:00
Dimanche 6 janvier 2013 à Saint-Étienne du Mont
15h : Messe présidée par Monseigneur Gérard Daucourt, Évêque de Nanterre
16h15 : Bénédiction de Paris
16h30 : Procession des Châsses de Sainte Geneviève et Saint Marcel jusqu’à Notre-Dame de Paris
17h30 : Pèlerinage orthodoxe annuel au tombeau de Sainte Geneviève
   
   
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6 janvier 2013 7 06 /01 /janvier /2013 05:00

Jésus était né à Bethléem en Judée, au temps du roi Hérode le Grand. Or, voici que des mages venus d'Orient arrivèrent à Jérusalem et demandèrent : "Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu se lever son étoile et nous sommes venus nous prosterner devant lui."


En apprenant cela, le roi Hérode fut pris d'inquiétude, et tout Jérusalem avec lui. Il réunit tous les chefs des prêtres et tous les scribes d'Israël, pour leur demander en quel lieu devait naître le Messie. Ils lui répondirent : "À Bethléem en Judée, car voici ce qui est écrit par le prophète : Et toi, Bethléem en Judée, tu n'es certes pas le dernier parmi les chefs-lieux de Judée ; car de toi sortira un chef, qui sera le berger d'Israël mon peuple."


Alors Hérode convoqua les mages en secret pour leur faire préciser à quelle date l'étoile était apparue ; puis il les envoya à Bethléem, en leur disant : "Allez vous renseigner avec précision sur l'enfant. Et quand vous l'aurez trouvé, avertissez-moi pour que j'aille, moi aussi, me prosterner devant lui." Sur ces paroles du roi, ils partirent.

 

Et voilà que l'étoile qu'ils avaient vue se lever les précédait ; elle vint s'arrêter au-dessus du lieu où se trouvait l'enfant. Quand ils virent l'étoile, ils éprouvèrent une très grande joie.


En entrant dans la maison, ils virent l'enfant avec Marie sa mère ; et, tombant à genoux, ils se prosternèrent devant lui. Ils ouvrirent leurs coffrets, et lui offrirent leurs présents : de l'or, de l'encens et de la myrrhe.  Mais ensuite, avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin.

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

 

         

 

 

L'Adoration des Rois Mages, Jan Gossart

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