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"Je vous donne un commandement nouveau : c'est de vous aimer les uns les autres.

 

Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres.

 

Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c'est l'amour que vous aurez les uns pour les autres."

 

Evangile de Jésus-Christ selon  saint Jean 

   

 

Pentecôte

" Le Défenseur, l'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit."

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean  

 

   

 

 El Papa es argentino. Jorge Bergoglio                 

Saint Père François

 

 

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1er mai 2011 Béatification de Jean-Paul II

Béatification du Serviteur de Dieu Jean-Paul II

 

 

  Béatification du Père Popieluszko

beatification Mass, in Warsaw, Poland

à Varsovie, 6 juin 2010, Dimanche du Corps et du Sang du Christ

 

 

presidential palace in Warsaw

Varsovie 2010

 

 

Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre
Sanctuaire de l'Adoration Eucharistique et de la Miséricorde Divine

La miséricorde de Dieu est comme un torrent débordé. Elle entraîne les cœurs sur son passage.
(Saint Curé d'Ars)
 

 


Le côté du Christ a été transpercé et tout le mystère de Dieu sort de là. C’est tout le mystère de Dieu qui aime, qui se livre jusqu’au bout, qui se donne jusqu’au bout. C’est le don le plus absolu qui soit. Le don du mystère trinitaire est le cœur ouvert. Ce n’est pas une image, c’est une réalité. C’est la réalité la plus profonde qui soit, la réalité de l’amour.
Père Marie-Joseph Le Guillou




Dans le cœur transpercé
de Jésus sont unis
le Royaume du Ciel
et la terre d'ici-bas
la source de la vie
pour nous se trouve là.

Ce cœur est cœur divin
Cœur de la Trinité
centre de convergence
de tous les cœur humains
il nous donne la vie
de la Divinité.


Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix
(Edith Stein)



Le Sacré-Cœur représente toutes les puissances d'aimer, divines et humaines, qui sont en Notre-Seigneur.
Père Marie-Eugène de l'Enfant Jésus

 



feuille d'annonces de la Basilique du Sacré-Coeur de Montmartre

 

 

 

 

 

 

 

     

The Cambrai Madonna

Notre Dame de Grâce

Cathédrale de Cambrai

 

 

 

Cathédrale Notre Dame de Paris 

   

Ordinations du samedi 27 juin 2009 à Notre Dame de Paris


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Solennité de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie à Notre-Dame de Paris


NOTRE DAME DES VICTOIRES

Notre-Dame des Victoires




... ma vocation, enfin je l’ai trouvée, ma vocation, c’est l’Amour !

 

 

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Voyages de Benoît XVI

 

SAINT PIERRE ET SAINT ANDRÉ

Saint Pierre et Saint André

 

BENOÎT XVI à CHYPRE 

 

Benedict XVI and Cypriot Archbishop Chrysostomos, Church of 

Salutation avec l'Archevêque Chrysostomos à l'église d' Agia Kyriaki Chrysopolitissa de Paphos, le vendredi 4 juin 2010

 

     

 

Benoît XVI en Terre Sainte  


 

Visite au chef de l'Etat, M. Shimon Peres
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Visite au mémorial de la Shoah, Yad Vashem




 






Yahad-In Unum

   

Vicariat hébréhophone en Israël

 


 

Mgr Fouad Twal

Patriarcat latin de Jérusalem

 

               


Vierge de Vladimir  

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SALVE REGINA

18 août 2011 4 18 /08 /août /2011 04:00

Sainte Hélène, par Sammacchini

SAINTE HELENE - Louvre, département des Arts graphiques

 

À Rome, sur la voie Labicane, vers 329, sainte Hélène, mère de l’empereur Constantin le Grand.

Elle subvenait aux besoins de toute sorte de personnes et, mêlée à la foule, aimait à visiter pieusement les églises.

Elle fit le pèlerinage de Jérusalem pour rechercher les lieux de la Nativité, de la Passion et de la Résurrection du Christ et fit construire des basiliques pour honorer la crèche et la croix du Seigneur. 
Martyrologe romain

 

SAINTE HELENE par Ingres

SAINTE HELENE - Louvre, département des Peintures

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17 août 2011 3 17 /08 /août /2011 21:00
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17 août 2011 3 17 /08 /août /2011 11:30

Sans doute, nous regarderions comme une chose précieuse un recueil liturgique qui renfermerait la forme exacte du sacrifice, des sacrements et sacramentaux à l'usage des trois premiers siècles : mais, comme ce recueil n'existe pas pour nous autrement que dans l'ensemble des formules essentielles, qui n'ont pu changer, parce qu'elles sont universelles et, partant, divines ou du moins apostoliques, nous nous contenterons de produire ici certaines particularités racontées par les écrivains du second et du troisième siècle.

 

Commençons par la description des assemblées chrétiennes au jour du Dimanche, telle qu'elle est présentée aux empereurs par l'Apologiste saint Justin, au second siècle du Christianisme. L'extrême réserve gardée dans ce récit laisse sans doute beaucoup à désirer, mais l'ensemble qu'il offre n'en sera pas moins agréable et utile au lecteur :

" Le jour du soleil, tous ceux qui habitent soit la ville, soit la campagne, se rassemblent dans un même lieu, et là, on lit les Commentaires des Apôtres et les écrits des Prophètes, autant que l'heure le permet. Ensuite, quand le lecteur s'est arrêté, celui qui préside fait à l'assistance a une admonition et exhortation à imiter de si beaux exemples ; après quoi nous nous levons tous ensemble et nous faisons les prières. Ces prières étant finies, on apporte le pain et le vin mêlé d'eau. Alors celui qui préside fait entendre avec force les prières et les actions de grâces, et le peuple avec acclamation répond : Amen.

" On fait la distribution des   choses   sur lesquelles  il a été rendu grâces, à chacun de ceux qui sont présents, et on les envoie aux absents par les diacres.  On fait ensuite une collecte : ceux qui sont riches donnent librement ce qu'ils veulent, et on dépose le tout aux mains de celui qui préside, et sa charge est de subvenir aux orphelins et aux veuves, à ceux qui sont dans le besoin pour maladie ou toute autre raison, à ceux qui sont dans les liens et aux voyageurs et pèlerins.

" Nous nous réunissons ainsi au jour du soleil, tant parce que c'est le premier jour, celui auquel Dieu ayant dissipé les ténèbres et remué la matière, créa le monde, que parce qu'en ce même jour, Jésus-Christ notre Sauveur est ressuscité d'entre les morts. La veille du jour de Saturne, ils le crucifièrent, et le lendemain de ce même jour, c'est-à-dire le jour du soleil, se manifestant à ses Apôtres et à ses Disciples, il enseigna les choses que nous venons de vous exposer."

 

Dans un autre endroit de la même apologie, saint Justin donne d'autres détails qui complètent les précédents : parlant du Baptême et des rites qui l'accompagnent, il en achève la description par celle du divin sacrifice auquel assiste le néophyte :

" Lorsque nous avons ainsi lavé celui qui vient de rendre témoignage de sa foi en notre doctrine, nous le conduisons vers ceux qui sont appelés frères, afin d'offrir des prières communes et pour nous-mêmes, et pour celui qui vient d'être illuminé, et pour tous les hommes, afin qu'arrivant à la connaissance de la vérité, ils deviennent dignes de participer à la même grâce. Quand les prières sont finies, nous nous saluons par le baiser. Ensuite on apporte à celui qui préside, le pain et la coupe de vin mêlé d'eau. Celui-ci les ayant reçus, rend gloire et louange au Père de toutes choses par le nom du Fils et du Saint Esprit, et accomplit une longue Eucharistie, ou Action de Grâces, pour ces mêmes dons que nous avons reçus du Père.

" Quand il a achevé les prières de l'Eucharistie, tout le peuple crie : Amen. Or Amen en langue hébraïque équivaut à Fiat. Celui qui préside ayant terminé les prières, et le peuple ayant répondu, ceux que nous appelons diacres distribuent le pain, le vin et l'eau sur lesquels on a rendu grâces, afin que chacun de ceux qui sont présents y participent, et ils ont aussi le soin de les porter aux absents."

 

Dans ce récit succinct, nous voyons clairement exposé tout l'ensemble du sacrifice eucharistique, tel qu'il est encore aujourd'hui. Le jour du Dimanche est celui de l'assemblée générale ; la messe dite des Catéchumènes a lieu, comme aujourd'hui, par la lecture des livres de l'Ancien et du Nouveau Testament. Vient ensuite l'Homélie, adressée à l'assistance par le pontife, en manière de commentaire sur les lectures que l'on vient de faire. Après l'Homélie, l'assistance se lève, et ont lieu les prières pour les besoins de l'Église et du monde entier, qui sont placées dans toutes les Liturgies avant la Consécration. La Consécration est, comme aujourd'hui, précédée de l'Action de Grâces, qui est une formule longue, prolixa,  à  laquelle  appartient spécialement le nom d'Eucharistie : c'est le Canon. Les réponses du peuple par acclamation, le baiser de paix, la communion, le ministère des diacres, tout le sacrifice en un mot, se trouve exposé comme en abrégé dans cet admirable et touchant récit, malgré l'attention de l'Apologiste à ne pas révéler les mystères au-delà d'une certaine mesure qui lui a été permise.

 

Les Chrétiens de cette époque prenaient part aux prières de l'Église, en se tournant vers l'Orient, et tenant les mains étendues en forme de croix ; geste que l'Église latine a retenu pour le prêtre, durant la plus grande partie du sacrifice, et qui est si expressivement rendu sur les peintures des Catacombes romaines. Tertullien en explique le mystère en son livre de la Prière.

 

De même que nous avons emprunté à saint Justin la description du Sacrifice de l'Église primitive, nous rapporterons ici plusieurs des cérémonies qui accompagnaient le baptême à cette époque, d'après Tertullien que nous venons de citer. Voici quelques-uns des traits qu'il rapporte en passant : "Avant d'entrer au lieu où était l'eau, le Catéchumène, sous la main du pontife, protestait de sa renonciation au diable, à ses pompes et à ses anges. Ensuite il était plongé trois fois, et proférait les paroles qui appartiennent à la Tradition et non à l'Évangile. Étant levé des fonts, on lui donnait à goûter le lait et le miel, et à partir de ce jour, il devait s'abstenir du bain ordinaire, pendant toute une semaine".

 

On se disposait au baptême par de fréquentes oraisons, par des jeûnes, des génuflexions, et par la confession secrète des péchés. Le temps d'administrer solennellement ce grand Sacrement était la fête de Pâques et celle de la Pentecôte. Enfin on ne finirait pas si l'on voulait rappeler ici tout ce que cet auteur énumère, dans ses divers écrits, de rites et d'observances relatives à l'administration de ce premier sacrement des Chrétiens.

 

Nous n'entreprendrons donc point de faire le dépouillement des richesses liturgiques dont sont remplis les écrits de Tertullien, ces écrits si énergiques dans lesquels on retrouve au naturel les mœurs de l'Église d'Afrique. Nous nous contenterons de dire ici un mot d'après lui sur l'important sujet des funérailles des Chrétiens. On voit par un passage très précieux de son traité De Anima, que le Chrétien de ces premiers temps allait à la sépulture, conduit par un prêtre, et que ce prêtre confiant cette dépouille mortelle à la terre, souhaitait, comme aujourd'hui, la paix à l'âme que la suprême volonté avait momentanément séparée du corps. Et tel était le zèle des Chrétiens à témoigner leur foi dans la résurrection des corps, qu'ils n'avaient rien de précieux quand il s'agissait de la religion des tombeaux. "Si les Arabes, dit Tertullien au Sénat romain, si les Arabes se plaignent que nous n'achetons pas d'encens, les Sabéens, du moins, savent que la sépulture des Chrétiens consomme une plus grande quantité de leurs aromates, qu'il n'en est employé à faire fumer devant les dieux."

 

Ce seul trait nous montre le zèle des Chrétiens pour les pratiques de leur culte, et nous révèle la splendeur de leurs cérémonies tant publiques que domestiques. Mais combien d'autres détails, combien de formules liturgiques précieuses n'aurions-nous pas encore aujourd'hui, si le secret dont furent environnés les mystères chrétiens à cette époque, eût permis leur manifestation dans des écrits publics ! Cette considération doit toujours être présente à quiconque veut écrire ou résumer quelque chose sur la Liturgie, non seulement des trois premiers siècles, mais on pourrait même dire des trois ou quatre qui les ont suivis. Ce n'est pas ici le lieu de donner les preuves de l'existence de ce secret auguste qui garda si fidèlement les traditions chrétiennes pures de tout contact profane. Les témoignages en sont trop abondants dans les écrits des Pères, soit avant, soit après la paix de l'Eglise, et personne, que nous sachions, ne conteste aujourd'hui un fait matériel aussi palpable. Seulement nous répéterons ce que nous disions tout à l'heure, savoir : que le premier résultat de ce secret pour les siècles où nous vivons, a été de rendre plus ou moins obscures certaines formes et certains accidents de la Liturgie primitive, bien qu'un assez grand nombre de parties soit encore resté en lumière, comme pour nous aider à suppléer le reste, au moyen de conjectures probables.

 

Toutefois, ainsi que nous l'avons dit dans le chapitre précédent, nous sommes en droit strict de faire remonter à l'époque que nous décrivons en ce moment, sinon à celle même des Apôtres, le texte des Liturgies dites Apostoliques, le Canon de la Messe latine, les formules accompagnant l'administration des Sacrements ; en sorte que personne ne saurait nier raisonnablement que le style liturgique, tel qu'il est universellement exprimé dans tous ces monuments, et tel qu'il a été imité dans les siècles suivants, ne soit un produit du génie chrétien de l'époque primitive. Nous en donnerons ici une preuve qui n'a peut-être jamais été alléguée, mais qui n'en est pas moins incontestable.

 

Nous voyons dans les Actes des Martyrs, la plupart de ces généreux Confesseurs du Christ, au moment de consommer leur sacrifice, résumer dans une prière de style solennel leurs vœux et leurs adorations. Toutes ces formules se ressemblent, qu'elles soient proférées par des Évêques comme saint Ignace d'Antioche, par des laïques comme saint Théodote d'Ancyre, par de simples femmes, comme sainte Afra. Or rien de plus visible que l'identité du style de ces prières avec celles de l'Église dans la célébration des mystères. On pourrait donc légitimement, en s'appuyant sur l'analogie comme sur une règle de certitude, rapporter la rédaction de ces antiques formules à l'âge héroïque, à l'âge des martyrs. Mais nous nous devons de justifier notre assertion par des exemples. Nous citerons ici, dans le texte, la prière de saint Polycarpe ; voici cette prière : "Domine Deus omnipotens, Pater dilecti ac benedicti Filii tui Jesu Christi, per quem tui notitiam accepimus ; Deus Angelorum et virtutum, ac universae creaturae totiusque justorum generis qui vivunt in conspectu tuo ; benedico te, quoniam me hac die atque hac hora dignatus es, ut partem caperem in numero martyrum tuorum, in calice Christi tui, ad resurrectionem vitae alternas, anima et corporis, in incorruptione Spiritus sancti : inter quos utinam suscipiar hodie coram te, in sacrificio pingui et accepto, quemadmodum prœparasti et prœmonstrasti et adimplevisti, mendacii nescius ac verax Deus. Quapropter de omnibus laudo te, benedico te, glorifico te, cum sempiterno et cœlesti Jesu Christo, dilecto tuo Filio ; cum quo tibi et Spiritui sancto gloria, et nunc et in futura secula. Amen."

 

Une autre source qu'on ne doit pas manquer de consulter pour connaître l'état de la Liturgie dans les trois premiers siècles, est le recueil de la discipline générale de cette époque. Nous placerons en tête les Canons apostoliques, si anciens qu'on ne peut faire remonter leur rédaction définitive au-dessous du second siècle.

 

On y lit, au canon troisième, la défense de placer sur l'autel du miel, du lait, ou tout autre objet que la matière même du Sacrifice du Seigneur ; après quoi il est ajouté : "Qu'il ne soit permis d'offrir à l'autel rien autre chose que l'huile pour le luminaire, et l'encens au temps de la sainte oblation."

 

Ce canon est important, principalement pour constater l'antiquité de l'usage de brûler de l'encens à l'autel ; usage du reste, qui, ayant été pratiqué dans la loi mosaïque et dans toutes les religions, devait naturellement prendre place parmi les observances chrétiennes. Si nous avons vu plus haut Tertullien affirmer que les Chrétiens n'achetaient pas d'encens, il entendait dire par là que, ne s'en servant que dans la célébration du sacrifice, par la seule main du pontife, la consommation qu'ils en faisaient était de beaucoup moindre que celle qu'en faisaient les païens, chez lesquels les simples particuliers brûlaient eux-mêmes, à toute heure, l'encens devant les mille vains objets de leur idolâtrie.

 

Au canon huitième, il est enjoint à l'évêque, au prêtre, au diacre, à tout clerc, de communier à l'oblation, à moins de raison suffisante, et ce, sous peine d'être séparé du reste du peuple ; et, dans le canon suivant, on prononce la même peine contre ceux des fidèles qui, étant entrés dans l'Église, et ayant entendu la lecture des Écritures qui forme ce qu'on appelle la Messe des Catéchumènes, ne resteraient pas pour prendre part aux prières et à la communion.

 

Le canon quarante-deuxième ordonne de séparer de la communion un sous-diacre, un lecteur, ou un chantre qui s'abandonnerait aux jeux de hasard. Ainsi l'Église avait dès lors des chantres pour les offices divins. Du reste, il en est parlé dans plusieurs endroits des Constitutions apostoliques.

 

Le soixante-onzième et le soixante-douzième canon, statuent de graves peines contre tout clerc et tout laïque qui oseraient soustraire de la sainte Eglise, soit de la cire ou de l'huile, soit un vase d'or ou d'argent, soit un voile consacré au culte.

 

Tels sont les principaux traits relatifs à la Liturgie que nous trouvons dans les Canons apostoliques. On voit qu'ils se rapportent parfaitement au genre de détails que nous avons signalés plus haut, d'après les monuments de cette époque.

 

DOM GUÉRANGER

INSTITUTIONS LITURGIQUES : CHAPITRE IV, DE LA LITURGIE DURANT LES TROIS PREMIERS SIECLES DE L'EGLISE  

 

St Clement celebrating the Mass

St Clement celebrating the Mass, Fresco, San Clemente, Rome

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17 août 2011 3 17 /08 /août /2011 04:00

À Montefalco en Ombrie, l’an 1308, Sainte Claire de la Croix, vierge, moniale de l’Ordre des Ermites de Saint-Augustin, qui fut abbesse du monastère de la Sainte-Croix, brûlant d’amour pour la passion du Christ.
Martyrologe romain 

Santa Chiara di Montefalco

Santa Chiara di Montefalco

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16 août 2011 2 16 /08 /août /2011 19:00
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16 août 2011 2 16 /08 /août /2011 11:30

On doit donc considérer, dès le principe, la Liturgie comme existant plus particulièrement dans la Tradition que dans l'Écriture, et devant par conséquent être interprétée, jugée, appliquée, d'après cette source de toutes les notions ecclésiastiques. Il ne faut ni étudier, ni réfléchir longtemps, pour savoir que la Liturgie s'exerçait par les Apôtres et par ceux qu'ils avaient consacrés évêques, prêtres ou diacres, longtemps avant la rédaction complète du Nouveau Testament. Plus tard, nous verrons d'importantes conséquences sortir de ce principe.

 

 Ce chapitre n'est, pour ainsi parler, que la continuation du précédent ; car si, plus haut, nous avons cherché à prouver l'origine apostolique d'un certain nombre de rites et de cérémonies, nous retrouvons encore dans les institutions liturgiques des trois siècles primitifs, non-seulement l'influence des Apôtres, mais l'expression directe de leurs volontés, dans l'établissement de cette partie si essentielle de l'ensemble du Christianisme. Néanmoins nous avons cru, comme tout le monde, apercevoir un fondement suffisant à cette distinction de l'époque primitive en deux âges, dont l'un se prend depuis l'origine de la prédication des Apôtres jusqu'au moment où le dernier d'entre eux disparaît, c'est-à-dire vers l'an 100, époque de la mort de saint Jean ; et dont l'autre embrasse toute la période qui s'est écoulée depuis la publication de l'Évangile jusqu'à la conversion des empereurs et la délivrance extérieure du Christianisme.

 

On peut dire que, durant les trois premiers siècles, l'élément liturgique, s'il est permis de s'exprimer ainsi, était dans toute sa vigueur et extension ; car la Confession, la Louange et la Prière embrassaient l'existence tout entière des Chrétiens de ce temps. Arrachés aux mystères profanes du paganisme, les néophytes sentaient avec bonheur la religion se développer en eux, et pendant que l'Esprit-Saint créait en eux des cœurs nouveaux, leur bouche inspirée faisait entendre des chants d'enthousiasme, inconnus jusqu'alors.  Aussi, voyons-nous que l'Apôtre, parlant aux fidèles de son temps, les engage, non seulement à prier, mais à chanter, comme à une fête continuelle : "Ne vous enivrez pas avec le vin, source de luxure, leur dit-il, mais remplissez-vous de l'Esprit-Saint, vous entretenant dans les psaumes, les hymnes, les cantiques spirituels, chantant et psalmodiant au Seigneur, dans vos cœurs."

 

Et encore : " Que la paix du Christ tressaille dans vos cœurs ; que le Verbe du Christ habite en vous en toute sagesse ; et vous-mêmes, instruisez-vous et exhortez-vous mutuellement dans les psaumes, les hymnes et les cantiques spirituels, chantant à Dieu dans vos cœurs, par sa grâce.

 

Dans les écrits des Pères de cette époque primitive, dans les Actes des Martyrs, nous voyons, en effet, les Chrétiens occupés à la psalmodie, à la célébration des louanges divines, presque sans relâche, et cela, sous des formes non point vagues et arbitraires, mais précises et déterminées ; non à des moments vagues et capricieux, mais à des heures précises et mystérieuses, que l'institution apostolique avait fixées : ce qui est le caractère de la Liturgie proprement dite.

 

Si nous ouvrons les Constitutions apostoliques, recueil liturgique important, dont les critiques les moins prévenus ne font aucune difficulté de placer la compilation  à la fin du deuxième, ou au plus tard durant le cours du troisième siècle, nous y lisons ces paroles : "Faites les prières, le Matin, à l'heure de Tierce, de Sexte, de None, au Soir et au Chant du Coq. Le Matin, pour rendre grâces de ce que le Seigneur, ayant chassé la nuit et amené le jour, nous a illuminés ; à l'heure de Tierce, parce que c'est celle à laquelle le Seigneur reçut de Pilate sa condamnation ; à l'heure de Sexte, parce que c'est celle à laquelle il fut crucifié ; à l'heure de None, parce que c'est celle à laquelle la nature est émue dans l'horreur qu'elle éprouve et ne peut plus supporter l'outrage fait au Seigneur crucifié ; au Soir, pour rendre grâces à Dieu de ce qu'il nous donne la nuit pour nous reposer des travaux du jour ; au Chant du Coq, parce que c'est l'heure qui annonce l'arrivée du jour, durant lequel nous devons faire les œuvres de la lumière. Si, à cause des infidèles, il est impossible de se rendre à l'église vous ferez la congrégation dans quelque maison particulière."

 

Mais cette discipline n'était pas seulement celle de l'Orient, à laquelle semblent appartenir principalement les Constitutions apostoliques ; les Pères latins du même âge nous attestent la même chose pour l'Occident. "Puisque, dit Tertullien, nous lisons dans le Commentaire de Luc (les Actes des Apôtres), que l'heure de Tierce est cette heure de prière à laquelle les Apôtres, initiés par l'Esprit Saint, furent regardés comme ivres ; que l'heure de Sexte est celle à laquelle Pierre monta à l'étage supérieur ; que l'heure de None est celle à laquelle il entra avec Jean au Temple ; ne voyons-nous pas dans ceci, à part ce qui nous est dit ailleurs de prier en tout temps et en tout lieu, que ces trois heures si remarquables dans les choses humaines, et qui, sans cesse rappelées, servent à diviser le jour, à partager les travaux, ont dû aussi occuper un rang plus solennel dans les prières divines ?"

 

Plus loin, il se sert du mot Officium, pour désigner les prières ecclésiastiques faites à ces heures : Sexta diei hora finiri Officio huic possit.

 

Saint Cyprien rend aussi un témoignage formel à cet usage des Heures canoniales, lorsqu'il dit dans son beau traité de l'Oraison dominicale :

" Nous trouvons, au sujet de la prière solennelle, que Daniel et ses trois enfants, forts dans la foi et vainqueurs dans la captivité, ont observé la Troisième, la Sixième et la Neuvième heure, marquant par là le mystère de la Trinité, qui devait être manifesté dans les derniers temps. En effet, la première heure arrivant à la troisième, consomme le nombre de la Trinité ; la quatrième heure venant à la sixième, manifeste une autre fois la Trinité ; et quand, par l'accession de trois autres heures, on passe delà septième à la neuvième, ces trois ternaires expriment aussi parfaitement la Trinité.

" Les adorateurs du vrai Dieu se livrant à la prière à des temps fixes et déterminés, dénonçaient déjà spirituellement le mystère figuré par ces intervalles d'heures, mystère qui devait être plus tard manifesté. Ce fut en effet à l'heure de Tierce que descendit sur les disciples l'Esprit Saint, qui les remplit de la grâce que le Seigneur avait promise. Pierre, à l'heure de Sexte, montant sur le toit, de la maison, apprit par un signe, et en même temps par la voix de Dieu, qu'il devait admettre tous les hommes à la grâce du salut, au moment même où il doutait s'il purifierait les Gentils. Le Seigneur crucifié à cette même heure de Sexte, a lavé nos péchés dans son sang, à l'heure de None, complétant sa victoire par ses souffrances, afin de nous pouvoir à la fois racheter et vivifier.

" Mais pour nous, mes frères chéris, au-delà des heures observées aux temps anciens pour la prière, de nouvelles nous ont été assignées, en même temps que de nouveaux mystères. Car il nous faut prier le Matin, afin de célébrer la résurrection du Seigneur par une oraison matutinale : c'est ce que l'Esprit Saint désignait autrefois dans les psaumes, disant : Rex meus et Deus mens, quoniam ad te orabo, Domine: mane exaudies vocem meam: mane assistam tibi et contemplabor te. Et par le Prophète, le Seigneur dit encore : Dilucido vigilabunt ad me dicentes : Eamus et revertamur ad Dominum Deum nostrum.

" Quand le soleil se retire, et que le jour cesse, il nous faut encore prier ; car le Christ est le vrai soleil, le  vrai jour, et lorsqu'au moment où le jour et le soleil de ce monde disparaissent, nous prions et demandons que la lumière revienne de nouveau sur nous, c'est l'avènement du Christ que nous demandons, du Christ qui nous donnera la grâce de l'éternelle lumière."

 

Pour célébrer ainsi les louanges de Dieu, les Chrétiens se réunissaient aux heures que nous venons de marquer ; mais c'était principalement à celle qui précédait le lever de la lumière. Ils veillaient dans la psalmodie, et, tournés vers l'Orient, ils se tenaient prêts à saluer de leurs chants le divin Soleil de justice, dont le soleil visible a toujours été l'image dans les monuments de la Liturgie universelle.

 

Dès l'an 104, Pline le jeune, écrivant à Trajan pour le consulter sur la conduite à tenir à l'égard des Chrétiens, atteste que les réunions religieuses de cette nouvelle secte avaient lieu avant le lever du jour, et qu'on y chantait des hymnes au Christ comme à un Dieu. Tertullien appelle fréquemment les assemblées des Chrétiens : Antelucani cœtus. Toutefois on les tenait aussi à d'autres heures ; car saint Cyprien atteste que l'on faisait l'offrande eucharistique dans l'après-midi aussi bien que le matin, quoiqu'il estime meilleur de la faire le matin.

 

Les jours de fête observés durant les trois premiers siècles, étaient, outre la Commémoration de la Passion, de la Résurrection et de l'Ascension de Jésus-Christ, et la Descente du Saint-Esprit, jours que nous avons mentionnés dans le chapitre précédent : la Nativité du Sauveur, le vingt-cinquième jour du neuvième mois, et son Epiphanie, le sixième jour du dixième mois ; à quoi il faut ajouter l'anniversaire du trépas glorieux des Martyrs. On notait avec le plus grand soin le jour auquel ils avaient souffert, et ce jour devenait annuellement un jour de fête et de réunion religieuse, auquel on offrait des oblations et des sacrifices, ainsi que l'atteste très-clairement saint Cyprien.

 

Longtemps avant lui, l'Église de Smyrne, dans sa mémorable lettre sur le martyre de son évêque saint Polycarpe, avait pratiqué cet usage, disant qu'elle espère, par le secours du Seigneur, célébrer annuellement le jour Natal de son martyre. On voit avec quel soin elle remarque non seulement le mois, mais le jour, mais l'heure de cette glorieuse confession. Ainsi le calendrier de l'Église chrétienne allait s'enrichissant de jour en jour, au moyen des fêtes commémoratives des mystères du salut du monde, et aussi par l'accession des nouveaux triomphes remportés par ses enfants.

 

Les lieux de réunion étaient, dans les moments de persécution, les Cimetières ou Catacombes dans lesquels reposaient les Martyrs ; mais, dans les intervalles de paix, ces sombres asiles recevaient encore la prière des Chrétiens aux jours anniversaires de la mort des soldats du Christ. On s'assemblait également dans des maisons particulières, consacrées par leurs possesseurs au nouveau culte, comme à Rome, par exemple, la maison du sénateur Pudens. On peut voir, dans le dialogue de Lucien intitulé Philopatris, que les salles dans lesquelles se réunissaient les fidèles étaient quelquefois somptueusement décorées. Mais les Chrétiens avaient aussi des temples proprement dits pour l'accomplissement de leurs pratiques liturgiques. Eusèbe nous apprend que les édits de Dioclétien portaient injonction de les détruire par tout l'empire : ils existaient donc. Bien plus, nous savons par Origène que l'un des effets de la persécution de Maximin, laquelle commença en 236, fut l'incendie des églises, que le même auteur dit ailleurs avoir dès lors existé dans toute l'étendue de l'Empire.

 

Il serait impossible aujourd'hui d'assigner, d'une manière précise, la forme de ces sanctuaires primitifs. Sauf certaines salles des Catacombes, ornées de peintures et de mosaïques, dont plusieurs remontent aux deuxième et troisième siècles, il n'est rien resté de ces lieux saints, témoins des assemblées religieuses des Chrétiens du premier âge ; mais on peut conjecturer, avec une apparence de raison, que les premiers temples qu'on éleva à la paix de l'Église, et dont la description si pompeuse est parvenue jusqu'à nous, durent s'élever sur le modèle de ceux qui les avaient précédés. La conversion des empereurs au Christianisme n'avait pu amener d'autres habitudes liturgiques, et la forme qui semblait la meilleure pour ces édifices, sous  Dioclétien et Galerius, devait certainement  encore être convenable vingt ans après, sous le règne de Constantin.

 

La munificence des empereurs enrichit et décora somptueusement les églises du quatrième siècle ; celles des siècles précédents n'avaient pas été négligées par les fidèles. Non seulement nous voyons qu'elles étaient dotées de revenus fixes, souvent enviés, tantôt par les proconsuls, tantôt par les clercs simoniaques ; mais d'incontestables monuments nous apprennent que les objets qui servaient au culte annonçaient une véritable opulence. Il suffit de se rappeler les Actes de saint Laurent, archidiacre de Rome, et aussi l'inventaire des meubles sacrés de l'église de Carthage, tel qu'il est rapporté au procès-verbal d'une enquête faite par ordre des empereurs sur l'origine du schisme des Donatistes.

 

La pompe des cérémonies devait être aussi grandement rehaussée par la présence du nombreux clergé qui se réunissait autour de l'évêque dans les grandes villes. A Rome, par exemple, au temps du Pape saint Corneille, c'est-à-dire au milieu du troisième siècle, il n'y avait pas moins de quarante-six prêtres, sept diacres, sept sous-diacres, quarante-deux acolytes, et cinquante-deux tant exorcistes que lecteurs et portiers.

 

Lorsque la plupart de ces ministres entouraient l'autel, il devait sans doute paraître environné de quelque majesté : aussi voyons-nous saint Cyprien employer fréquemment ce terme d'autel, comme nous ferions aujourd'hui ; jusque-là que, parlant de la consécration de l'huile sainte, il dit clairement que, pour opérer ce rite sacré, il est besoin à la fois et d'un autel et d'une église. Et ailleurs : "Parce qu'il plaît à Novatien, dit-il, d'ériger un autel et d'offrir des sacrifices illicites, nous faudra-t-il nous passer d'autel  et de sacrifices, pour ne point avoir l'air de célébrer les mêmes mystères que lui ?" Dans la même épître, qui est adressée à Jubaien, le saint Évêque de Carthage parle avec emphase de la Chaire de l’Evêque, siège inaliénable établi dans chaque église, au centre de l'abside, et sur laquelle l'élu de l'Esprit Saint pouvait seul s'asseoir. On a trouvé de ces chaires au fond même des Catacombes ; on y a gardé jusqu'à nos jours celle sur laquelle fut massacré le Pape saint Etienne, et qui portait encore les traces de son sang. La basilique de Saint-Pierre conserve encore aujourd'hui la Chaire du prince des Apôtres. Mais ce genre de détails appartient à nos Origines de l'Église romaine.

 

Sur cet autel dont nous venons de parler, s'offrait le Sacrifice des Chrétiens ; car la Fraction du pain est désormais désignée sous ce nom, dans les écrits des Pères qui succèdent aux écrivains apostoliques. Tertullien est formel ; saint Cyprien ne l'est pas moins ; il explique même, avec profondeur et éloquence, comment le Christ, préfiguré par Melchisédech, a offert une hostie dont l'oblation se continue dans l'Eglise, et il affirme que, de son temps, les prêtres offraient chaque jour le sacrifice à Dieu. Sans doute, nous regarderions comme une chose précieuse un recueil liturgique qui renfermerait la forme exacte du sacrifice, des sacrements et sacramentaux à l'usage des trois premiers siècles : mais, comme ce recueil n'existe pas pour nous autrement que dans l'ensemble des formules essentielles, qui n'ont pu changer, parce qu'elles sont universelles et, partant, divines ou du moins apostoliques, nous nous contenterons de produire ici certaines particularités racontées par les écrivains du second et du troisième siècle.

 

DOM GUÉRANGER

INSTITUTIONS LITURGIQUES : CHAPITRE IV, DE LA LITURGIE DURANT LES TROIS PREMIERS SIECLES DE L'EGLISE 

 

St Clement celebrating the Mass

St Clement celebrating the Mass, Fresco, San Clemente, Rome

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16 août 2011 2 16 /08 /août /2011 04:00

" De celui qui dévore est venu l'aliment, du fort est sortie la douceur. Le peuple aux dents d'acier broyant les nations se donne en nourriture à qui fut dit : Tue et mange ; autrefois vomissant l'écume et la rage, la bouche des Huns distille maintenant le miel de la charité. Tels sont, ô Christ, vos miracles ; telles sont vos œuvres, ô notre Dieu !" Ainsi Baronius, en l'an mille de l'histoire, salue l'arrivée des députés hongrois offrant à l'Eglise Romaine la suzeraineté de leur terre, et sollicitant du Vicaire de l'Homme-Dieu le titre de roi pour leur duc Etienne.

 

L'Europe meurtrie se souvenait encore du jour où, cent années auparavant, conduites par Arpad fils d'Almutz sous la bannière de l'épervier, les tribus magyares étaient descendues des montagnes de Transylvanie dans les plaines qu'arrosent la Theiss et le Danube. Attila revécut dans ces fils de sa race, dont le torrent couvrit encore de ruines la Germanie, la Gaule et l'Italie. Mais l'empire hunnique sur la Pannonie reconquise ne devait durer qu'autant  qu'il  cesserait d'être le fléau de Dieu, pour devenir le rempart de son Eglise. En ce monde, qui n'est point encore celui des justices éternelles, les instruments de la colère du Tout-Puissant sont vite brisés, s'ils ne savent aussi s'adapter à l'amour. Cinq siècles plus tôt, Attila en personne se ruait comme un fleuve débordé sur la capitale de l'univers, lorsque parut devant lui le Pontife suprême ; les chroniques hongroises, traduisant ainsi la rencontre fameuse, nous disent que le message suivant fut alors signifié du ciel au dévastateur du monde : "Ecoute l'ordre du Seigneur Dieu Jésus-Christ. Ta fierté n'entrera pas dans la cité sainte où reposent les corps de mes Apôtres. Retourne. Plus tard, ta descendance viendra vers Rome avec humilité ; je ferai qu'elle y reçoive une couronne qui durera toujours". (CHARTUICIUS, Chronica Hungarorum, De Victoria Aquile regis.  ) Attila donc, repassant les Alpes, n'eut que le temps de gagner le Danube, et mourut.

 

Or, voici l'heure où la parole du ciel est dégagée. Qu'on ne s'étonne pas de ne nous point voir en discuter l'authenticité. Légendaire ou non, quant aux formes dont les traditions nationales l'ont revêtu, l'engagement divin pris en la circonstance n'a rien que doive écarter l'historien ; car il répond aux règles certaines de la Providence qui gouverne l'histoire. Le souvenir de Dieu ne fait défaut à nul bienfait ; la gratitude apostolique ne défaille point avec les années ; au temps voulu, Sylvestre II solde la dette de Léon le Grand. De ce tombeau qu'a respecté le ravageur des peuples, une vertu est sortie, changeant son rôle de justicier en celui d'apôtre ; la couronne posée sur le front du successeur d'Attila par celui de Pierre n'en sera point renversée, tant que marchera devant lui la Croix, autre insigne, marquant son titre à ces honneurs nouveaux. Comme le Saint-Empire, auquel la Hongrie doit s'unir plus tard sans pourtant se confondre avec lui, c'est donc sur Pierre que la monarchie hongroise est fondée ; c'est pour lui qu'elle subsiste, n'ayant qu'en lui par suite devant Dieu la garantie de son avenir.

 

Que les tristes pressentiments de l'heure actuelle ne nous fassent point oublier la puissance merveilleuse déployée en cette fête par l'Agneau dominateur de la terre. La trace du sang versé par les fils d'Arpad n'a point disparu encore des places des cités ; à peine se dissipent la fumée des derniers incendies qu'alluma leur torche, la poussière des murailles écroulées sous leurs pas : et déjà leur farouche énergie, trempée comme une lame de choix dans les eaux de la fontaine sainte, est devenue à l'Orient la plus sûre défense de la chrétienté. Nouveau genre d'invasion : d'Etienne, le héros de ce jour, la sainteté se propage en multiples rameaux d'où les plus belles fleurs, s'envolant sur toutes places, conspirent durant des siècles à ne laisser nulle contrée sans parfums pour l'Epoux.

 

Lisons l'histoire du roi apostolique dans le livre de la sainte Eglise : 

Ce fut Etienne qui implanta la foi du Christ et la dignité rovale en Hongrie. Couronné  et sacré par l'ordre du Pontife Romain, il offrit son  royaume au Siège apostolique. Rome, Jérusalem, Constantinople, le virent construire divers asiles de piété ; l'archevêché de Gran, dix évêchés, lui durent en Hongrie leur fondation. Admirables furent en ces occasions sa religion et sa munificence. Egales étaient sa charité, sa libéralité pour les pauvres, qu'il accueillait comme s'ils eussent été le Christ lui-même. Aucun d'eux n'eut jamais à s'éloigner de lui sans être console et secouru ; non content de consacrer des sommes considérables à soulager leur misère, il y employa souvent les objets à son propre usage. C'était cette exquise bonté qui lui faisait laver leurs pieds de ses mains, visiter de nuit seul et sans se faire connaître les hôpitaux, servant les malades dans leurs lits et leur rendant tous les offices de la charité. Aussi arriva-t-il du mérite de tant de bonnes œuvres que sa main droite demeura sans corruption, lorsque dans le tombeau le reste de son corps s'en alla en poussière.

 

Dans son ardeur pour la prière, il passait les nuits presque entières sans sommeil ; perdu dans la contemplation des choses du ciel, on l'aperçut plus d'une fois, ravi hors de ses sens, élevé en l'air. Plus d'une fois  aussi le secours qu'il tirait de  l'oraison fut sensible dans  la manière merveilleuse dont il échappa  aux conspirations  des traîtres, aux  attaques de puissants ennemis. Ayant épousé la sœur de l'empereur saint Henri, Gisèle de Bavière, il en eut un fils du nom d'Emeric, que la vertu et la piété auxquelles il le forma élevèrent jusqu'à  la sainteté. Pour le gouvernement du royaume,  Etienne s'entourait d'hommes d'une prudence  et d'une sainteté éprouvées qu'il savait appeler de toutes parts, n'entreprenant jamais  rien sans leur  conseil.  Cependant, prosterné dans la cendre et le cilice, il suppliait Dieu qu'il lui fût donné  de voir la Hongrie tout entière catholique avant  de sortir de cette vie. C'est à bon droit que  la  grandeur  de son zèle pour l'expansion de la foi l'a fait appeler l'Apôtre de ce peuple, et lui a mérité du Pontife Romain le privilège, transmis à  ses successeurs, de faire porter la croix devant lui.

 

Dans sa très ardente vénération pour la Mère de Dieu, il construisit en son honneur une église splendide, et l'institua Patronne de la Hongrie. En retour, la bienheureuse Vierge le reçut dans le ciel au jour même de son  Assomption, qu’en vertu d'un édit du saint  roi, les  Hongrois nomment le jour de la Grande Dame. Nombreux et divers furent ses miracles. Son saint corps devant être par l'ordre du Pontife Romain élevé de terre et transféré dans un lieu plus honorable, on le trouva répandant une odeur très suave et nageant dans une liqueur céleste. Le Souverain Pontife Innocent XI a fixé sa fête au quatre des nones de septembre, jour de l'insigne victoire où Bude fut reprise sur les Turcs avec le secours de Dieu par l'armée de Léopold Ier empereur élu des Romains et roi de Hongrie.

 

 

Apôtre et roi, protégez votre peuple, aidez l'Eglise, secourez-nous tous. Quand finissait ce dixième siècle dont l'anarchie avait débordé jusque sur le sanctuaire, on vit renaître l'espérance au jour où l'Esprit rénovateur et créateur choisit votre race, en sa vigueur native, pour restaurer la jeunesse du monde. Satan frémit sous les voûtes de son ténébreux empire : lui qui croyait la papauté à jamais humiliée, voyait venir à elle de nouveaux constructeurs, comme au seul fondement sur lequel il fût possible de bâtir ; la plus fière des familles qui eussent fait trembler l'ancien empire de Romulus, sollicitait de Rome le droit de compter désormais parmi les nations d'Occident.

 

Il était donc bien vrai que les portes de l'enfer ne prévaudraient jamais contre la pierre, contre l'Eglise fondée sur elle, contre la cité sainte préparée au sommet des monts pour attirer les peuples. En vain l'orage avait soulevé jusqu'à la vase des fleuves de l'abîme : c'était l'heure où Dieu levait sa main, comme dit le Prophète, vers les lointaines frontières d'où les rois apportaient à l'Epouse, toujours sainte, ces fils inconnus qu'eux-mêmes lui avaient nourris. Non ; le Seigneur ne confond point ceux qui espèrent en lui. Et c'est pourquoi nous espérerons, fût-ce contre toute espérance, en l'avenir du noble peuple établi par vous sur la fermeté apostolique. Ce n'est pas lui, si justement fier de tant d'incorruptibles héros, qu'une fausse liberté, prônée par tous les ennemis de ses traditions, pourra égarer longtemps.

 

Du ciel, Martin veille avec vous sur le pays qui le vit naître ; la souveraine de la Hongrie, l'auguste Reine des cieux, ne verra pas ses loyaux sujets prêter l'oreille aux propositions du roi des enfers.

 

DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique
   

 

Crowning of Stephan by Ignác Roskovics

Couronnement de Saint Etienne, Ignác Roskovics, 1900, Hungarian National Gallery

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