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"Je vous donne un commandement nouveau : c'est de vous aimer les uns les autres.

 

Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres.

 

Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c'est l'amour que vous aurez les uns pour les autres."

 

Evangile de Jésus-Christ selon  saint Jean 

   

 

Pentecôte

" Le Défenseur, l'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit."

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean  

 

   

 

 El Papa es argentino. Jorge Bergoglio                 

Saint Père François

 

 

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1er mai 2011 Béatification de Jean-Paul II

Béatification du Serviteur de Dieu Jean-Paul II

 

 

  Béatification du Père Popieluszko

beatification Mass, in Warsaw, Poland

à Varsovie, 6 juin 2010, Dimanche du Corps et du Sang du Christ

 

 

presidential palace in Warsaw

Varsovie 2010

 

 

Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre
Sanctuaire de l'Adoration Eucharistique et de la Miséricorde Divine

La miséricorde de Dieu est comme un torrent débordé. Elle entraîne les cœurs sur son passage.
(Saint Curé d'Ars)
 

 


Le côté du Christ a été transpercé et tout le mystère de Dieu sort de là. C’est tout le mystère de Dieu qui aime, qui se livre jusqu’au bout, qui se donne jusqu’au bout. C’est le don le plus absolu qui soit. Le don du mystère trinitaire est le cœur ouvert. Ce n’est pas une image, c’est une réalité. C’est la réalité la plus profonde qui soit, la réalité de l’amour.
Père Marie-Joseph Le Guillou




Dans le cœur transpercé
de Jésus sont unis
le Royaume du Ciel
et la terre d'ici-bas
la source de la vie
pour nous se trouve là.

Ce cœur est cœur divin
Cœur de la Trinité
centre de convergence
de tous les cœur humains
il nous donne la vie
de la Divinité.


Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix
(Edith Stein)



Le Sacré-Cœur représente toutes les puissances d'aimer, divines et humaines, qui sont en Notre-Seigneur.
Père Marie-Eugène de l'Enfant Jésus

 



feuille d'annonces de la Basilique du Sacré-Coeur de Montmartre

 

 

 

 

 

 

 

     

The Cambrai Madonna

Notre Dame de Grâce

Cathédrale de Cambrai

 

 

 

Cathédrale Notre Dame de Paris 

   

Ordinations du samedi 27 juin 2009 à Notre Dame de Paris


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Magnificat

     



Solennité de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie à Notre-Dame de Paris


NOTRE DAME DES VICTOIRES

Notre-Dame des Victoires




... ma vocation, enfin je l’ai trouvée, ma vocation, c’est l’Amour !

 

 

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SAINT PIERRE ET SAINT ANDRÉ

Saint Pierre et Saint André

 

BENOÎT XVI à CHYPRE 

 

Benedict XVI and Cypriot Archbishop Chrysostomos, Church of 

Salutation avec l'Archevêque Chrysostomos à l'église d' Agia Kyriaki Chrysopolitissa de Paphos, le vendredi 4 juin 2010

 

     

 

Benoît XVI en Terre Sainte  


 

Visite au chef de l'Etat, M. Shimon Peres
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Visite au mémorial de la Shoah, Yad Vashem




 






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Vicariat hébréhophone en Israël

 


 

Mgr Fouad Twal

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SALVE REGINA

19 mai 2011 4 19 /05 /mai /2011 04:00

Nous craindrions d'imposer une privation à la piété de nos lecteurs, si nous omettions aujourd'hui la mémoire d'un saint dont le culte n'est que local, il est vrai, mais qui n'en a pas moins été, durant des siècles, l'objet d'une vénération presque universelle. Au reste, la catholique Bretagne, sa patrie, n'a rien perdu du fervent amour qu'elle portait autrefois à son saint Yves ; et cette noble province a bien le droit que l'on recommande ici sa fidélité à ses saintes et antiques traditions. Dans ses églises, l'image patriotique d'un si célèbre patron est entourée d'un culte particulier ; dans ses villes et ses gros bourgs, le nom de saint Yves désigne et consacre toujours quelque rue ou quelque place ; et d'innombrables familles se transmettent, de génération en génération, ce nom béni comme un précieux héritage.

 

Yves est monté en ce jour vers son Sauveur ressuscité, après l'avoir représenté sur la terre par le sacerdoce dont il fut revêtu, par son zèle pour le salut des âmes, et par son héroïque charité envers les pauvres. Mais ce qui a frappé le plus vivement l'imagination des peuples, c'est le justicier qui rendait ses sentences avec une équité à laquelle nul n'eût osé contredire ; c'est l'avocat qui ne plaida jamais que dans un but charitable ; car saint Yves s'est assis sur le siège du magistrat durant une partie de sa vie, et plus tard on l'a entendu plaider au palais, non seulement dans les villes de la Bretagne, mais au loin, jusque dans Paris. Cette vie étonnante, qui est une merveille du XIIIe siècle et s'achève dans le XIVe, se rehausse encore de l'éclat des miracles, avec un luxe qui est en juste rapport avec la vive foi des Bretons ; et l'on peut affirmer qu'après saint Martin, saint Yves est le thaumaturge de la France.

 

Honorons cet homme aux entrailles de miséricorde qui fut le modèle des magistrats, et ne porta jamais une sentence pénale que l'on ne vît des larmes couler de ses yeux, parce qu'il faisait réflexion sur lui-même, et pensait qu'il serait jugé à son tour ; cet homme qui, changeant de rôle, fit si souvent entendre sa voix au palais dans l'intérêt du pauvre et de l'opprimé ; vrai gentilhomme breton devenu plus tard, sous la robe du prêtre, l'émule des chevaliers de son sang ; cet homme enfin qui voua sa vie et ses forces aux saintes fonctions de curé de campagne, et réalisa l'idéal de ce touchant ministère avec une perfection qui a rendu son nom impérissable.

 

L'amour de la pauvreté et les habitudes de la plus sévère pénitence en firent un personnage tout céleste ; et quand l'heure fut venue, il s'élança vers le souverain bien avec toute l'ardeur de l'exilé auquel il est permis de rentrer dans sa patrie. Peu de jours avant son départ pour le ciel, il se trouvait au château de Coatredan, chez Typhaine de Pestivien, dame de Kéraurais : "Depuis quelque temps, dit-il à la pieuse femme, je me sens très affaibli ; je m'attends à mourir sous peu, et je m'en réjouis fort, si c'est le bon plaisir de Dieu. — Ne dites pas cela, s'écria la noble châtelaine ; quel malheur pour moi et pour tant d'autres qui tirons un si grand profit de vos exemples et de vos enseignements ! — Vous vous réjouiriez, répondit le saint Recteur, si vous aviez terrassé votre ennemi ; laissez-moi donc me réjouir de mon trépas ; car j'ai la confiance d'avoir, par la grâce de Dieu, vaincu mon adversaire."

 

Tel fut dans toute sa vie cet homme simple et fort, au milieu d'une population digne de le comprendre. Mais non seulement il commandait aux hommes ; la nature elle-même obéissait à sa voix ; et lorsque les prélats commis par le Souverain Pontife pour instruire la cause de sa canonisation, eurent à présenter dans le consistoire le résultat de leur enquête sur les lieux, ils déclarèrent que, sur le nombre des miracles avérés qu'ils avaient à constater, ils s'étaient contentés d'en recueillir cent dont ils apportaient les procès-verbaux.

 

Nous donnons ici les Leçons de l'Office de saint Yves, que nous avons empruntées au Propre de l'Eglise de Nantes : 

Yves, prêtre de Tréguier, était fils d'Hélorius et d'Hadone, tous deux de race noble. Dès son enfance, il se distingua par sa piété, visitant les églises soir et matin, et se montrant empressé à servir les prêtres et les autels. Sa pieuse mère l'exhortant un jour à tendre à la sainteté, il lui répondit qu'il n'avait pas d'autre désir. En effet, lorsqu'il lui arrivait de lire la Vie des saints, s'il y rencontrait quelque trait de perfection, il s'efforçait de l'imiter autant qu'il lui était possible.

 

Il fit ses premières études à Paris, et vint ensuite à Orléans pour s'y livrer à la théologie et au droit canonique. Fuyant le vin et la bonne chère, ainsi que tous les plaisirs, il domptait son corps par les austérités, en sorte qu'à cet âge si dangereux de la jeunesse il maintint son âme agréable à Dieu par une entière chasteté.

 

L'archidiacre de Rennes l'appela auprès de lui, et le chargea de rendre la justice en son nom. Yves fit paraître la plus rare intégrité dans cet office, ne portant jamais une sentence pénale sans verser des larmes, et s'efforçant toujours de concilier les parties entre elles. L'évêque de Tréguier l'établît officiai dans sa cour épiscopale ; mais Yves,après avoir exercé quelque temps cet emploi avec une grande distinction, désirant s'adonner avec plus de liberté à la contemplation des choses divines, se démit de son office, et se chargea du gouvernement de la paroisse de Tresdretz, d'où il fut appelé à celle de Lohanet, dont il demeura curé jusqu'à la fin de sa vie.

 

Il y vécut de la manière la plus frugale et la plus austère, vêtu d'un habit grossier qui couvrait un cilice. Son sommeil était court, il le prenait sur la terre nue ou sur des morceaux de bois étendus à terre, ayant pour chevet une Bible, ou d'autres fois une pierre. Il se levait à minuit pour réciter l'Office divin, célébrait la Messe chaque jour, à moins qu'il n'en fût empêché par de très graves affaires ou par la nécessite. Il portait dans cette sainte action au plus haut degré la pureté de conscience et la ferveur de l'esprit. Un jour, au moment où il élevait la sainte hostie afin que le peuple l'adorât, chacun la vit entourée d'un cercle de feu qui répandait une admirable splendeur. Son attrait pour l'oraison et la contemplation était si grand, que souvent il lui fit oublier de prendre sa nourriture. On le vit quelquefois passer la semaine entière dans sa chambre, fixé dans une oraison continuelle.

 

Sa libéralité envers les pauvres, son hospitalité à l'égard des étrangers, sa compassion pour les malades, étaient merveilleuses ; il servait chacun avec tout l'empressement de son âme. Il vouait tous ses efforts et consacrait son patronage à secourir les orphelins et les veuves dans leurs nécessités, et souvent il plaidait leurs causes dans les tribunaux, en sorte qu'on l'appelait volontiers le père et l'avocat des pauvres.

 

Non seulement il annonçait avec assiduité la parole de Dieu dans son église, mais il prêchait encore dans les paroisses environnantes. Un jour qu'il s'était mis en route pour remplir cette fonction, il trouva tout couvert d'eau un pont sur lequel il avait coutume de passer la rivière. Il fit le signe de la croix sur les eaux, qui s'écartèrent aussitôt pour le laisser passer, et revinrent dès qu il eut traversé le pont. Enfin, épuisé par ses pieux travaux, après avoir prédit le jour de sa mort, muni des sacrements, il s'endormit saintement dans le Christ, étant âgé de cinquante ans, le quatorze des calendes de juin, l'an du salut mil trois cent trois.

 

Il fut enseveli dans l'église de Tréguier, où l'on conserve encore aujourd'hui son chef avec vénération. Quarante-quatre ans après sa mort, il tut mis au nombre des Saints par Clément VI , à Avignon.

 

Puissant serviteur de Dieu, vous à qui la voix du peuple chrétien a décerné le beau nom d'Avocat des pauvres, écoutez l'humble prière des fidèles qui viennent aujourd'hui remettre entre vos mains la cause de leur salut. Vous avez été cher au Christ, "notre Avocat auprès du Père" parce que vous avez été comme lui le protecteur du faible contre l'oppresseur ; vous avez attiré sur vous les regards miséricordieux de Marie, que la sainte Eglise appelle "notre Avocate" ; plaidez maintenant en notre faveur en présence du fils et de la mère.

 

Votre charité si vive et si agissante ici-bas est plus ardente encore dans les cieux ; nous la réclamons en ce jour où vous avez quitté la terre de l'exil pour la patrie. Tant de prodiges opérés à votre glorieux tombeau montrent assez que vous êtes demeuré attentif et compatissant aux besoins des habitants de la terre. Nous vous demandons d'élever nos cœurs jusqu'à Jésus ressuscité que vos yeux contemplent maintenant, et vers lequel vous avez constamment aspiré ici-bas.

 

Obtenez que nous soyons affranchis comme vous des convoitises terrestres, et que nous aimions la justice comme vous l'avez aimée.

 

Inspirez aux magistrats qui recourent à vous le sentiment que vous éprouviez vous-même sur votre tribunal, en pensant à la suprême judicature du Christ qui doit, au dernier jour, réviser toutes les sentences de la terre.

 

Suscitez des défenseurs qui plaident la cause de l'opprimé, non pour un vain renom d'éloquence ou pour un intérêt mondain, mais pour rendre hommage au bon droit.

 

Aimez toujours, ô grand Yves, la noble terre qui vous a produit pour l'Eglise et pour le ciel. Jusqu'ici votre protection l'a maintenue catholique et fidèle ; en retour du culte fervent et patriotique dont elle vous honore, demandez au Seigneur qu'il lui conserve la foi, qu'il la préserve de la séduction, qu'il la maintienne ferme et loyale dans un temps où les caractères défaillent parce qu'ils sont moins chrétiens. La Bretagne est demeurée votre héritage ; ne la laissez pas déchoir.

 

DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique
 

 

Saint Yves

SAINT YVES ENTRE LE RICHE ET LE PAUVRE Eglise de Minihy-Tréguier 

 

Près de Tréguier en Bretagne, l’an 1303, saint Yves, prêtre, qui, dans sa charge d’officiel, rendit la justice sans faire acception de personnes, favorisa la concorde, défendit pour l’amour du Christ les causes des orphelins, des veuves et des pauvres et accueillit chez lui les miséreux.
Martyrologe romain

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18 mai 2011 3 18 /05 /mai /2011 10:00

La palme du martyre n'a pas été conquise par ce saint pape dans une victoire remportée sur quelque prince païen ; il l'a gagnée en luttant pour la liberté de l'Eglise contre un roi chrétien. Mais ce roi était hérétique, et par conséquent ennemi de tout pontife zélé pour le triomphe de la vraie foi. La situation du vicaire de Jésus Christ ici-bas est une situation de lutte, et souvent il arrive qu'un pape est véritablement martyr sans avoir versé son sang.

 

Saint Jean Ier, que nous honorons aujourd'hui, n'a pas succombé sous le glaive ; un indigne cachot a été l'instrument de son martyre ; mais bien d'autres pontifes brilleront au ciel en sa compagnie, sans avoir même porté le poids des chaînes : le Vatican a été leur Calvaire. Ils ont vaincu et ils ont succombé sans éclat, laissant au ciel le soin de venger leur cause : tel fut entre autres l'angélique Clément XIII au siècle dernier.

 

Celui qui paraît aujourd'hui sur le Cycle exprime dans sa conduite la pensée qui doit inspirer tout membre de l'Eglise, s'il est digne de sa mère. Saint Jean Ier nous apprend que nous ne devons jamais pactiser avec l'hérésie, ni prendre part aux mesures qu'une politique mondaine croit devoir instituer pour lui assurer des droits. Si les siècles, aidés de l'indifférence religieuse des  gouvernements, ont légué la tolérance et même le privilège de l'égalité aux sectes qui ont rompu avec l'Eglise, nous pouvons subir cette situation qui est la plus grave atteinte à la constitution chrétienne d'un Etat ; mais notre conscience catholique nous interdit de la louer et de la considérer comme un bien. En quelque condition que la divine Providence nous ait placés, nous n'en devons pas moins puiser nos inspirations dans la foi de notre baptême, dans l'enseignement et dans la pratique infaillibles de l'Eglise, hors desquels il n'y a que contradiction, péril et naufrage.

 

La sainte Liturgie consacre aujourd'hui ces lignes à l'éloge des vertus et de la constance de saint Jean Ier : 

Jean, né dans l'Etrurie, gouverna l'Eglise sous l'empire de Justin l’Ancien. Il fit le voyage de Constantinople pour implorer le secours de ce prince, dans un moment où le roi hérétique Théodoric persécutait l'Italie.

 

Dieu illustra par des miracles le voyage du pontife. Un homme de condition lui prêta pour se rendre à Corinthe le cheval dont sa propre femme se servait. Il arriva que cette bête, qui avait été jusqu'alors de la plus grande douceur, ayant été rendue après que le pontife s'en fut servi, se montra désormais furieuse et agitée de mouvements violents chaque fois que sa maîtresse voulut la monter, et qu'elle la jeta par terre plusieurs fois, comme si elle se fût indignée de porter une femme, après avoir été montée par le vicaire de Jésus-Christ ; ce qui fut cause que le mari et la femme en firent hommage au pontife.

 

Mais un prodige plus grand eut lieu à Constantinople à l'entrée de la porte dorée, lorsque le saint Pape rendit la vue à un aveugle, sous les yeux d'un peuple immense qui, ainsi que l'empereur, était accouru par honneur au-devant du pontife. Ce prince se prosterna à ses pieds pour lui rendre l'hommage de sa vénération. Les affaires étant réglées avec l'empereur, Jean retourna en Italie, et envoya aussitôt à tous les évêques de ce pays l'ordre de consacrer au service catholique les Eglises des ariens. Il ajoutait ces paroles : "Nous-même, durant le séjour que nous avons fait à Constantinople pour l'intérêt de la religion catholique et pour les affaires du roi Théodoric, nous avons consacré dans ce pays comme Eglises catholiques toutes celles que nous avons trouvées en la possession des hérétiques".

 

Théodoric fut irrité de cette conduite ; il attira par ruse le pontife à Ravenne, et le fit jeter en prison. L'insalubrité du lieu et les dures privations que Jean y subit achevèrent sa vie en peu de jours. Il avait siégé deux ans, neuf mois et quatorze jours, et avait ordonné durant ce temps quinze évêques.

 

Théodoric mourut peu après ; et saint Grégoire raconte à son sujet qu'un pieux anachorète avait vu ce prince en présence du pape Jean et du patricien Symmaque, qu'il avait aussi fait mourir, et que Théodoric avait été jeté dans le cratère de Lipari ; en sorte que ces deux hommes de la mort desquels il était coupable étaient ses juges et le condamnaient. Le corps de Jean fut rapporté de Ravenne à Rome, et on l'ensevelit dans la Basilique de Saint-Pierre.

 

Vous avez cueilli la palme, saint Pontife, en confessant la sainteté immaculée de l'Eglise. Cette Epouse du Fils de Dieu "n'a ni tache ni ride", comme nous dit l'Apôtre ; et c'est pour cela qu'elle ne peut habiter avec l'hérésie dans la terre que son Époux divin lui a assignée en dot.

 

Des jours sont venus où les hommes, épris des calculs et des intérêts de ce monde passager, ont résolu de régler la société humaine sans plus tenir compte des droits du Fils de Dieu, de qui procède tout ordre social comme toute vérité. Ils ont refoulé l'Eglise dans le cœur de ses fidèles, et se sont complus à élever de toutes parts des temples pour les sectes qui se sont révoltées contre elle. Le catholique Mexique a vu s'accomplir cet attentat au grand jour, et Dieu ne l'a pas laissé sans vengeance. Saint Pontife, réveillez dans les cœurs des chrétiens d'aujourd'hui le sentiment du droit imprescriptible de la vérité divine. Nous pourrons alors nous abaisser devant les nécessités imposées par le triomphe fatal de l'erreur, dans l'âge qui nous a précédés, sans accepter comme un progrès l'égalité que l'on affecte d'établir entre l'erreur et la vérité.

 

Dans votre prison, vaillant martyr, vous avez proclamé le droit de l'Eglise unique ; au milieu de la défection prédite par l'Apôtre (1. II Thess. II, 3.), gardez-nous des lâches complaisances, des entraînements funestes, de la légèreté coupable qui fait tant de victimes en ces jours ; et que notre dernière parole, au sortir de ce monde, soit celle que le Fils de Dieu a daigné nous apprendre lui-même : "Ô vous qui êtes notre père, que votre Nom soit sanctifié, que votre règne arrive !"

 

 DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique

 

Gradual (fragment) The initial B on this leaf enclosing The Trinity

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18 mai 2011 3 18 /05 /mai /2011 04:00

Le martyr d'aujourd'hui nous reporte aux persécutions des empereurs romains. C'est en Italie, à Camerino, qu'il a rendu son témoignage. Accueillons avec joie ce nouveau champion de notre Emmanuel, et félicitons-le d'avoir soutenu loyalement le combat, en ces jours du Temps pascal, tout retentissants de la victoire que la vie a remportée sur la mort.

 

 Le récit que la Liturgie a consacré aux mérites de saint Venant étincelle de prodiges. Plus d'une fois la puissance de Dieu a semblé faire assaut avec la fureur des bourreaux, afin de glorifier leurs victimes. Ces moyens merveilleux servaient à la conquête des âmes, et souvent les témoins de ces miracles qui sembleraient superflus, s'écriaient tout à coup qu'eux aussi voulaient être chrétiens, et donnaient leurs noms à une religion aussi favorisée du ciel qu'illustrée par la patience surhumaine de ses martyrs.

 

 Venant, né à Camérino, n'était âgé que de quinze ans, lorsqu'il fut accusé d'être chrétien devant Antiochus, qui était gouverneur de la ville sous l'empire de Décius. Il se présenta lui-même près des portes de la ville à ce magistrat qui, après l'avoir tenté longtemps, mais inutilement, par les promesses et les menaces, le fit fouetter et charger de chaînes. Le saint ayant été délié miraculeusement par un Ange, on le brûla avec des torches ardentes, et on le suspendit la tête en bas, pour recevoir la fumée d'un feu qu'on avait allumé sous lui. Le greffier Anastase, saisi d'admiration pour la constance du saint dans les tourments, et surpris de le voir délié une seconde fois par l'Ange et marchant au-dessus de la fumée avec un habit blanc, crut en Jésus-Christ, et se fit baptiser, ainsi que sa famille, par le bienheureux prêtre Porphyre, dans la compagnie duquel il remporta, peu de temps après, la palme du martyre.

 

 Venant fut de nouveau amené devant le gouverneur, qui l'ayant encore sollicité en vain d'abandonner la foi du Christ, le fit reconduire en prison. Là il lui envoie un héraut nommé Attale, qui vient dire au martyr que lui aussi a été chrétien, mais qu'il a renoncé à cette profession, parce qu'il a reconnu la vaine illusion de cette foi, au nom de laquelle les chrétiens se privent des biens présents dans l'espérance d'autres biens futurs qui ne sont pas réels. Mais le noble athlète du Christ, qui n'ignorait pas les embûches de notre perfide ennemi, rejeta bien loin ce ministre du diable. Il  fut donc ramené devant le président, par ordre duquel on lui cassa toutes les dents, et on lui rompit les mâchoires ; après quoi on le jeta sur un fumier. Ayant encore été tiré de là par un Ange, on le fit comparaître de nouveau devant le juge qui, à la voix de Venant, tomba de son siège, et expira en poussant ce cri : "Le Dieu de Venant est le vrai Dieu ; il faut renverser les nôtres".

 

 Cette nouvelle ayant été portée au gouverneur, il fit aussitôt exposer Venant aux lions ; mais ces animaux, oubliant leur cruauté naturelle, se jetèrent à ses pieds. Comme le saint profitait de la circonstance pour enseigner au peuple la foi de Jésus-Christ, on l'enleva et on le reconduisit en prison. Le lendemain, Porphyre ayant raconté au gouverneur une vision qu'il avait eue durant la nuit, et dans laquelle il avait vu Venant tout éclatant de lumière et administrant le baptême au peuple, tandis que le gouverneur était couvert d'un brouillard épais et ténébreux, celui-ci, transporté de colère, lui fit aussitôt trancher la tête, et ordonna que l'on traînât Venant jusqu'au soir par des lieux couverts de buissons épineux et de chardons. On le laissa à demi mort après ce supplice ; mais le lendemain matin il se présenta encore au gouverneur, qui le fit aussitôt précipiter du haut d'un rocher. Ayant encore été sauvé miraculeusement, on le traîna de nouveau jusqu'à un mille de la ville par les plus rudes sentiers. Les soldats eurent soif ; Venant s'agenouilla sur une pierre dans une vallée, et en fit sortir de l'eau par le signe de la Croix. Il laissa sur cette pierre la marque et la forme de ses genoux, ainsi qu'on peut le voir encore dans son église, où elle est conservée. Touchés de ce miracle, plusieurs des soldats crurent en Jésus-Christ. Le gouverneur leur fit trancher la tête, ainsi qu'à Venant lui-même, dans le lieu du prodige. Aussitôt des éclairs sillonnèrent le ciel, et il se fit un si terrible tremblement de terre, que le gouverneur prit la fuite ; mais il ne put se dérober à la justice divine, et il périt peu de jours après d'une mort très honteuse. Cependant les chrétiens ensevelirent dans un lieu honorable le corps de Venant et ceux de ses compagnons, lesquels reposent encore aujourd'hui à Camérino, dans l'église dédiée au saint martyr.

 

 Priez pour nous, jeune martyr, vous que les saints Anges aimaient, et qu'ils assistèrent dans le combat ! Comme vous, nous sommes les soldats du divin Ressuscité, et comme vous nous sommes appelés à rendre témoignage de sa divinité et de ses droits en présence du monde. Si le monde n'est pas toujours armé d'instruments de torture comme aux jours de vos luttes, il n'est pas moins redoutable par ses séductions. A nous aussi il voudrait ravir cette vie nouvelle que Jésus a communiquée à ses membres ; défendez-nous de ses atteintes, ô Martyr !

 

La divine chair de l'Agneau vous avait nourri dans les jours de la Pâque, et la force qui a paru en vous était toute à la gloire de ce céleste aliment. Nous nous sommes assis à la même table ; veillez sur tous les convives du festin pascal. Ainsi que vous, nous avons connu le Seigneur dans la fraction du pain : obtenez-nous l'intelligence du divin mystère dont nous reçûmes les prémices en Bethléhem, et qui s'est développé sous nos yeux et en nous-mêmes par les mérites de la Passion et de la Résurrection de notre Emmanuel.

 

D'autres merveilles nous attendent ; nous ne sortirons pas de la saison pascale sans avoir été initiés à la plénitude du don divin de l'Incarnation.

 

Obtenez, ô saint Martyr, que nos cœurs soient ouverts de plus en plus, et qu'ils gardent fidèlement tous les trésors que les augustes mystères de l'Ascension et de la Pentecôte doivent encore verser en eux.

 

DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique

 

Vierge à l'Enfant, Tryptique de Camerino

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17 mai 2011 2 17 /05 /mai /2011 04:00

Le séraphin d'Assise ne pouvait manquer de députer quelques-uns de ses fils au-devant de son Maître ressuscité. Aujourd'hui c'est un des plus humbles et des plus ignorés du monde qu'il lui envoie ; Pascal Baylon est l'enfant de la vie champêtre ; c'est en gardant son troupeau qu'il a trouvé le Seigneur Jésus.

 

L'attrait de la contemplation s'est déclaré en lui ; les campagnes et les forêts lui ont révélé leur créateur, et dans son désir de l'approcher de plus près, il a voulu le suivre jusque dans les hauteurs de la plus sublime perfection. Il a convoité comme un trésor l'humilité de l'Homme-Dieu, sa vie pauvre et souffrante ; et c'est vers le cloître franciscain qu'il s'est dirigé. Sur cette terre bénie il a fleuri comme un arbre du ciel, et le monde entier a entendu parler de l'humble frère lai qu'abrita un obscur couvent espagnol. La sainte Eglise nous le montre en ce jour ravi dans la contemplation du triomphe de son Maître.

 

Avec Jésus il a marché dans la voie de l'humiliation et de la croix ; n'est-il pas juste qu'il ait part aussi à la victoire de ce divin chef ? N'était-il pas présent à la pensée du Rédempteur lorsqu'il disait : "A vous qui êtes demeurés avec  moi dans mes épreuves, mon Père a préparé un royaume où vous mangerez et boirez avec moi à ma table, et vous serez assis sur des trônes pour juger les douze tribus d'Israël." ( LUC. XXII, 28-3o.)

 

 La sainte Eglise consacre le récit suivant à la vie angélique de cet illustre enfant de saint François : 

Pascal Baylon, né de parents pauvres et pieux dans la petite ville de Torre-Hermoza, au diocèse de Seguenza, en Aragon, donna, dès sa plus tendre enfance de nombreux indices de sa future sainteté. Ayant reçu de Dieu une âme portée au bien et remplie d'attraits pour les choses célestes, il passa son enfance et son adolescence à garder les troupeaux, et il aima ce genre de vie, parce qu'il le trouvait plus favorable qu'un autre à la pratique de l'humilité et à la conservation de l'innocence. Sobre dans sa nourriture, assidu à la prière, il avait une telle autorité et possédait à un si haut degré la faveur de tous ceux qui l'environnaient, qu'il accommodait leurs différends, corrigeait leurs fautes, éclairait leur ignorance et stimulait leur mollesse ; en sorte qu'ils l'honoraient et l'aimaient comme leur père et leur maître, et que la plupart d'entre eux avaient déjà coutume de l'appeler le Bienheureux.

 

 Si cette fleur des vallées avait pris une belle croissance dans le sol aride et désert du siècle, le parfum de sainteté qu'elle exhala dans la maison du Seigneur, dès qu'elle y fut transplantée, se répandit partout d'une manière plus admirable encore. Pascal avait embrassé le genre de vie le plus sévère ; il avait été admis parmi les Frères Mineurs de la stricte observance, et tout aussitôt il partit d'un pas de géant pour courir sa voie.

 

S'abandonnant tout entier à l'école du Seigneur, sa pensée, jour et nuit, n'était autre que de chercher les moyens de se rendre de plus en plus conforme à lui. Devenu ainsi comme le miroir de la perfection séraphique, on vit bientôt les plus avancés se le proposer comme l'objet de leur imitation. Mais, pour lui, placé au dernier rang des frères destinés à servir, se considérant comme le rebut de tous, il recevait avec la plus grande gaieté les tâches les plus pénibles et les plus abjectes de la maison, comme si elles lui eussent été dévolues par droit spécial, et faisait paraître dans leur accomplissement une humilité égale à sa patience. Par une constante mortification, il châtia et réduisit en servitude la chair, qui plus d'une fois tenta de se révolter ; quant à l'esprit, il avança toujours par de nouveaux progrès, par l'effet d'une continuelle abnégation.

 

 Consacré dès sa jeunesse à la Vierge Mère de Dieu, dont il s'était fait l'humble client, il l'honorait comme sa mère par des hommages journaliers , et s'adressait à elle avec une confiance filiale. Il serait difficile d'exprimer l'ardeur de sa dévotion envers le très saint Sacrement de l'Eucharistie ; il  sembla même, après son trépas, qu'elle persévérait encore dans son corps privé de la vie. Etendu dans son cercueil, on le vit ouvrir et fermer les yeux deux fois au moment de l'élévation de la sainte victime, à la grande admiration de tous les assistants. S'étant rencontré avec des hérétiques, il professa publiquement et avec liberté la croyance de la présence réelle, et eut à souffrir, pour prix de son courage, les plus mauvais traitements ; souvent même on le chercha pour le faire périr ; mais la providence de Dieu le retira toujours des mains des impies.

 

Dans l'oraison il était souvent privé du sentiment des choses extérieures, et livré aux extases de l'amour. Ce fut dans ces instants qu'il puisa cette science toute céleste qui le rendit capable, bien qu'illettré et sans culture, de répondre sur les plus profonds mystères de la foi, et de dicter même certains ouvrages. Enfin, comblé de mérites, il s'en alla heureusement au Seigneur, à l'heure même qu'il avait prédite, l'an du salut mil cinq cent quatre-vingt-douze, le seize des calendes de juin, le jour de la fête de la Pentecôte, jour auquel il était né.

 

Il était âgé d'un peu plus de cinquante-deux ans. Ses vertus et ses miracles l'ayant rendu fameux durant sa vie et après sa mort, le pape Paul V le mit au rang des Bienheureux, et Alexandre VIII l’inscrivit au catalogue des Saints. Enfin Léon XIII l'a déclaré et établi Patron céleste et spécial protecteur des assemblées, ainsi que de toutes les sociétés, présentes ou futures, ayant pour objet la très sainte Eucharistie.

 

Les cieux se sont ouverts pour vous recevoir, ô Pascal ! Dès ici-bas, l'ardeur de votre contemplation vous fit souvent pressentir les délices de l'éternité ; mais aujourd'hui tous les voiles sont abaissés, et vous contemplez pour jamais celui que vous avez tant désiré. Il ne s'agit plus pour vous de s'unir à lui par la souffrance et les abaissements; c'est sa propre gloire, sa félicité, sa victoire, qu'il vous invite à partager.

 

Daignez jeter un regard sur nous qui n'avons pas votre empressement à suivre les traces du Rédempteur, et qui ne possédons encore que l'espérance d'être réunis à lui dans son éternité.

 

Soutenez notre faiblesse, et obtenez-nous cet amour qui fait aller droit à Jésus, qui passe par-dessus les obstacles de la chair et du sang, et établit l'homme dans une parfaite conformité avec son modèle divin.

 

Faites-nous aspirer à la transformation en Jésus ressuscité, qui ne peut plus mourir. Les arrhes de cette transformation sont déjà en nous par la communion au mystère pascal ; qu'elles se complètent par notre fidélité à nous tenir près de notre chef triomphant. S'il nous laisse encore dans la vallée des larmes, son œil nous suit, son amour aspire à nous voir fidèles ; encore un peu de temps, et il paraîtra : "Voici que j'arrive vite, nous dit-il ; tiens ferme ce que tu as reçu ; je suis à la porte,  et je frappe déjà. Celui qui entendra ma voix et  m'ouvrira la porte, j'entrerai près de lui, et je ferai festin avec lui, et lui avec moi." Ainsi la Pâque du temps se résoudra dans la Pâque éternelle.

 

Priez, ô Pascal, afin qu'à votre exemple nous tenions ferme ce que nous possédons déjà par la grâce de notre divin Ressuscité.

 

DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique

 

San Pasquale Baylon

À Villa Réal, près de Valence en Espagne, l’an 1592, saint Pascal Baylon, religieux de l’Ordre des Mineurs, qui se montra toujours empressé et bienveillant envers tous et ne cessa de vénérer avec un ardent amour le mystère de la Sainte Eucharistie. 
Martyrologe romain

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16 mai 2011 1 16 /05 /mai /2011 04:00

Pour honorer son Pontife éternel, la sainte Eglise lui présente aujourd'hui les mérites d'un Pontife mortel ici-bas, mais entré, après cette vie, dans les conditions de l'immortalité bienheureuse. Ubalde a représenté le Christ sur la terre ; comme son divin chef il a reçu l'onction sainte, il a été médiateur entre le ciel et la terre, il a été le Pasteur du troupeau, et maintenant il est uni à notre glorieux Ressuscité, Christ, Médiateur et Pasteur.

 

En signe de la faveur dont il jouit auprès de lui dans le ciel, le Fils de Dieu a confié à Ubalde le pouvoir spécial d'agir efficacement contre les ennemis infernaux, qui tendent quelquefois aux hommes de si cruelles embûches. Souvent l'invocation du saint évêque et de ses mérites a suffi pour dissoudre les machinations des esprits de malice ; et c'est afin d'encourager les fidèles à recourir à sa protection que l'Eglise l'a admis au rang des saints qu'elle recommande plus particulièrement à leur dévotion.

 

Lisons maintenant le récit qu'elle a consacré aux vertus et aux mérites de notre saint pontife : 

Ubalde, né d'une famille  noble à Gubbio dans l'Ombrie, fut élevé avec soin dans la piété et les lettres. Dans sa jeunesse on le pressa plusieurs fois de prendre l'état de mariage, mais il garda fidèlement sa résolution de conserver la virginité. Ayant été ordonné prêtre, il distribua son patrimoine aux pauvres et aux églises, et étant entré chez les Chanoines réguliers de Saint-Augustin, il établit cet institut dans son pays, et y vécut quelque temps très saintement.

 

La réputation de sa vertu s'étant répandue,le pape Honorius II le contraignit à prendre le gouvernement de l'Eglise de Gubbio, et Ubalde reçut la consécration épiscopale.

 

 Ayant pris possession de son Eglise, il ne changea rien dans sa manière de vivre accoutumée, mais il éclata toujours plus en tout genre de vertus, procurant le salut des autres par ses paroles et ses exemples, et devint le parfait modèle de son troupeau. Austère dans sa nourriture, sans recherche dans ses vêtements , n'ayant pour couche qu'un lit dur et pauvre, il portait constamment la mortification sur son corps, en même temps qu'il nourrissait son esprit par une prière incessante. Il puisa dans ces exercices la mansuétude avec laquelle on le vit non seulement supporter tranquillement les mépris et les plus graves injures, mais encore exercer envers ses persécuteurs la plus admirable et la plus tendre charité.

 

 Deux ans avant de sortir de cette vie, il fut affligé de longues maladies, et, purifié comme l'or dans la fournaise par les plus cuisantes douleurs, il ne cessait de rendre grâces à Dieu. Enfin, le jour de la Pentecôte, il s'endormit dans la paix, illustré par ses saintes œuvres et par ses miracles, après avoir dignement gouverné durant longues années l'Eglise qui lui avait été confiée.

 

Le pape Célestin III le mit au nombre des Saints. Son pouvoir éclate particulièrement pour mettre en fuite les esprits immondes. Son corps, demeuré sans corruption après tant de siècles, reçoit les hommages des fidèles de la ville de Gubbio , que plus d'une fois il a délivrée des calamités qui la menaçaient.  

 

Soyez notre protecteur contre l'enfer, ô bienheureux Pontife ! L'envie des démons n'a pu souffrir que l'homme, cette humble et faible créature, fût devenu l'objet des complaisances du Très-Haut. L'incarnation du Fils de Dieu, sa mort sur la croix, sa résurrection glorieuse, les divins Sacrements qui nous confèrent la vie céleste, tous ces sublimes moyens à l'aide desquels la bonté de Dieu nous a rétablis dans nos premiers droits, ont excité au plus haut degré la rage de cet antique ennemi, et il cherche à se venger en insultant en nous l'image de notre créateur. Il fond quelquefois sur l'homme avec toutes ses fureurs; par une affreuse parodie de la grâce sanctifiante qui fait de nous comme les instruments de Dieu, il envahit, il possède des hommes, nos frères, et les réduit au plus humiliant esclavage.

 

Votre pouvoir, ô Ubalde, s'est signalé souvent dans la délivrance de ces victimes infortunées de l'envie infernale ; et la sainte Eglise célèbre en ce jour la prérogative spéciale que le Seigneur vous a confiée. Dans votre charité toute céleste, continuez à protéger les hommes contre la rage des démons ; mais vous savez, ô saint Pontife, que les embûches de ces esprits de malice sont plus fatales encore aux âmes qu'elles ne le sont aux corps.

 

Prenez donc pitié aussi des malheureux esclaves du péché, sur lesquels le divin soleil de Pâques s'est levé sans dissiper leurs ténèbres. Obtenez qu'ils redeviennent enfants de la lumière, et que bientôt ils aient part à cette résurrection pascale dont Jésus est venu nous apporter le gage. 

 

DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique
 

 

Sant' Ubaldo di Gubbio

À Gubbio en Ombrie, l’an 1160, saint Ubald, évêque, qui travailla à restaurer la vie commune de ses clercs.

Martyrologe romain

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14 mai 2011 6 14 /05 /mai /2011 04:00

En ces jours-là, les frères étaient réunis au nombre d'environ cent vingt.

 

Pierre se leva au milieu de l'assemblée et dit : " Frères, il fallait que l'Écriture s'accomplisse : par la bouche de David, l'Esprit Saint avait d'avance parlé de Judas, qui en est venu à servir de guide aux gens qui ont arrêté Jésus, ce Judas qui pourtant était l'un de nous et avait reçu sa part de notre ministère. Il est écrit au livre des Psaumes : Que sa charge passe à un autre. Voici ce qu'il faut faire : il y a des hommes qui nous ont accompagnés durant tout le temps où le Seigneur Jésus a vécu parmi nous, depuis son baptême par Jean jusqu'au jour où il nous a été enlevé. Il faut donc que l'un d'entre eux devienne avec nous témoin de sa résurrection."

 

On en présenta deux : Joseph Barsabbas, surnommé Justus, et Matthias.

 

Puis l'assemblée fit cette prière : " Toi, Seigneur, qui connais le coeur de tous les hommes, montre-nous lequel des deux tu as choisi pour prendre place dans le ministère des Apôtres, que Judas a déserté en partant vers son destin."

 

On tira au sort, et le sort tomba sur Matthias, qui fut dès lors associé aux onze Apôtres. 

 

Actes des Apôtres

 

Saint Matthias 

SAINT MATTHIAS APÔTRE par Simone Martini 

 

À l'heure où Jésus passait de ce monde à son Père, il disait à ses disciples :

" Comme le Père m'a aimé, moi aussi je vous ai aimés. Demeurez dans mon amour.
Si vous êtes fidèles à mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, comme moi, j'ai gardé fidèlement les commandements de mon Père, et je demeure dans son amour.
Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous, et que vous soyez comblés de joie.

 

Mon commandement, le voici : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés.
Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis.
Vous êtes mes amis si vous faites ce que je vous commande.
Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur ignore ce que veut faire son maître ; maintenant, je vous appelle mes amis, car tout ce que j'ai appris de mon Père, je vous l'ai fait connaître.

 

Ce n'est pas vous qui m'avez choisi, c'est moi qui vous ai choisis et établis afin que vous partiez, que vous donniez du fruit, et que votre fruit demeure. Alors, tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous l'accordera.

 

Ce que je vous commande, c'est de vous aimer les uns les autres. "

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

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13 mai 2011 5 13 /05 /mai /2011 04:00

Mémoire de Notre-Dame de Fatima au Portugal. La contemplation de cette mère très bonne dans l’ordre de la grâce, inquiète de tout ce qui s’oppose aux hommes, rassembla, au lieu dit Aljustrel, des foules de fidèles, dans la prière pour les pécheurs et dans une conversion profonde des cœurs. Martyrologe romain

 

" Je te bénis, Père, d'avoir caché cela aux sages et aux intelligents et de l'avoir révélé aux tout-petits." (Mt 11, 25).  

Avec ces paroles, Jésus loue le Père céleste pour ses desseins ; Il sait que personne ne peut venir à Lui si le Père ne l'attire pas (cf. Jn 6, 44), c'est pourquoi il loue son dessein et y adhère filialement : "Oui, Père, car tel a été ton bon plaisir" (Mt 11, 26). Il t'a plu d'ouvrir ton Royaume aux tout-petits.

 

Selon le dessein divin, "une femme vêtue de soleil" (Ap 12, 1) est venue du Ciel sur cette terre, à la recherche des tout-petits préférés du Père. Elle leur parle avec une voix et un cœur de mère : elle les invite à s'offrir comme victimes de réparation, se disant prête à les conduire, de façon sûre, jusqu'à Dieu. Et voilà que ces derniers voient sortir de ses mains maternelles une lumière qui pénètre en eux, si bien qu'ils se sentent plongés en Dieu comme lorsqu'une personne, expliquent-ils eux-mêmes, se contemple dans un miroir.

 

Plus tard, François, l'un des trois enfants choisis, observait : " Nous brûlions dans cette lumière qui est Dieu et nous ne nous consumions pas. Comment Dieu est-il ? On ne peut pas le dire. Cela est certain, nous ne pourrons jamais le dire". Dieu est une lumière ardente mais qui ne consume pas. Ce fut la même perception qu'eût Moïse, lors-qu'il vit Dieu dans le buisson ardent ; à cette occasion Dieu lui parla, se disant inquiet pour l'esclavage de son peuple et décidé à le libérer par son intermédiaire : "Je serai avec toi" (cf. Ex 3, 2- 12). Ceux qui accueillent cette présence deviennent demeure et, en conséquence, "buisson ardent" du Très-Haut.

 

Ce qui émerveillait davantage le bienheureux François et le pénétrait était Dieu dans cette lumière immense qui les avait rejoints tous les trois dans la profondeur de leur être. Ce n'est qu'à lui, cependant, que Dieu se fit connaître "si triste", comme il disait. Une nuit, son père l'entendit sangloter et lui demanda pourquoi il pleurait ; son fils répondit : "Je pensais à Jésus qui est si triste à cause des péchés que l'on accomplit contre Lui". Un unique désir, si caractéristique de la façon de penser des enfants, fait désormais agir François et c'est celui de "consoler Jésus et de faire en sorte qu'il soit content".

 

Il s'opère dans sa vie une transformation que l'on pourrait qualifier de radicale ; une transformation certainement peu commune pour un enfant de son âge. Il s'engage dans une vie spirituelle intense, avec une prière si assidue et fervente qu'il rejoint une véritable forme d'union mystique avec le Seigneur. C'est précisément cela qui le pousse à une purification croissante de l'esprit, grâce à de nombreuses renonciations à ce qui lui plaît et même aux jeux innocents des enfants.

 

François endura les grandes souffrances causées par la maladie, dont il mourut ensuite, sans jamais se plaindre. Rien ne lui semblait suffire pour consoler Jésus ; il mourut avec le sourire aux lèvres. Le désir était grand chez cet enfant de réparer les offenses des pécheurs, en offrant dans ce but l'effort d'être bon, les sacrifices, la prière. Jacinthe, sa soeur plus jeune que lui de presque deux ans, vivait également animée par les mêmes sentiments.

 

" Puis un second signe apparut au ciel :  un énorme dragon. " (Ap 12, 3).  

Ces paroles que nous avons entendues dans la première lecture de la Messe nous incitent à penser à la grande lutte entre le bien et le mal, ainsi qu'à constater comment l'homme, en mettant Dieu de côté, ne peut pas atteindre le bonheur, et finit même par se détruire.

 

Combien de victimes au cours du dernier siècle du second millénaire ! La pensée se tourne vers les horreurs des deux "grandes guerres" et celles des autres guerres dans tant de parties du monde, vers les camps de concentration et d'extermination, les goulags, les purifications ethniques et les persécutions, le terrorisme, les enlèvements de personnes, la drogue, les attentats contre la vie à naître et la famille.

 

Le message de Fatima est un rappel à la conversion, en faisant appel à l'humanité afin qu'elle ne joue pas le jeu du "dragon", qui "avec la queue balaie le tiers des étoiles du ciel et les précipite sur la terre" (Ap 12, 4). Le dernier objectif  de l'homme est le Ciel, sa véritable maison où le Père céleste, dans son amour miséricordieux, est en attente de tous.

 

Dieu désire que personne ne se perde ; c'est pourquoi, il y a deux mille ans, il a envoyé son Fils sur la terre pour "chercher et sauver ce qui était perdu" (Lc 19, 10). Il nous a sauvés par sa mort sur la croix. Que personne ne rende cette Croix vaine ! Jésus est mort et ressuscité pour être "l'aîné d'une multitude de frères" (Rm 8, 29).

 

Dans sa sollicitude maternelle la Très Sainte Vierge est venue ici, à Fatima, pour demander aux hommes de "ne plus offenser Dieu, Notre Seigneur, qui est déjà très offensé". C'est la douleur d'une mère qui l'oblige à parler ; le destin de ses enfants est en jeu. C'est pourquoi Elle demande aux pastoureaux : "Priez, priez beaucoup et faites des sacrifices pour les pécheurs ; tant d'âmes finissent en enfer parce que personne ne prie et ne se sacrifie pour elles".

 

La petite Jacinthe a partagé et vécu cette douleur de la Madone, en s'offrant héroïquement comme victime pour les pécheurs. Un jour, lorsqu'elle et François avaient désormais contracté la maladie qui les obligeait à rester au lit, la Vierge Marie vint leur rendre visite à la maison, comme le raconte Jacinthe : "La Madone est venue nous voir et elle a dit que bientôt elle viendra prendre François pour l'emmener au Ciel. A moi, elle a demandé si je voulais encore convertir davantage de pécheurs. Je lui ai dit que oui".

Et lorsque le moment du départ de François s'approche, la petite lui recommande :  "De ma part porte de nombreux saluts à Notre Seigneur et à la Madone et dit leur que je suis disposée à supporter tout ce qu'ils voudront pour convertir les pécheurs". Jacinthe était restée tellement frappée par la vision de l'enfer, qui avait eu lieu lors de l'apparition de juillet, que toutes les mortifications et pénitences lui semblaient peu de choses pour sauver les pécheurs.

 

Jacinthe pourrait très bien s'exclamer avec Saint Paul : " En ce moment je trouve ma joie dans les souffrances que j'endure pour vous, et je complète en ma chair ce qui manque aux épreuves du Christ pour son Corps, qui est l'Eglise" (Col 1, 24).

Dimanche dernier, au Colisée à Rome, nous avons fait mémoire des très nombreux témoins de la foi du XXe siècle, en rappelant, à travers les témoignages incisifs qui nous ont été laissés, les souffrances qu'ils ont subies. Une nuée innombrable de courageux témoins de la foi nous a laissé un précieux héritage, qui devra rester vivant au cours du troisième millénaire. Ici, à Fatima, où ont été préannoncés ces temps de tribulations et où la Madone à demandé de prier et de faire pénitence pour les abréger, je désire aujourd'hui rendre grâce au Ciel pour la force du témoignage qui s'est manifestée dans toutes ces vies.

Et je désire une fois de plus célébrer la bonté du Seigneur envers moi, quand, durement frappé le 13 mai 1981, je fus sauvé de la mort. J'exprime également ma reconnaissance à la bienheureuse Jacinthe pour les sacrifices et les prières faites pour le Saint-Père, qu'elle avait tant vu souffrir.

 

" Je te bénis, Père, d'avoir révélé cela aux tout-petits ."

La louange de Jésus prend aujourd'hui la forme solennelle de la béatification des pastoureaux François et Jacinthe. L'Eglise désire, par ce rite, placer sur le lucernaire ces deux petites flammes que Dieu a allumées pour illuminer l'humanité en ses heures sombres et remplies de crainte. Que ces lumières resplendissent donc sur le chemin de cette multitude immense de pèlerins et de ceux qui nous accompagnent à travers la radio et la télévision. Que François et Jacinthe soient une lumière amie qui illumine le Portugal tout entier et, de façon particulière, ce diocèse de Leiria-Fatima.

 

" Je te bénis, Père, d'avoir caché cela aux sages et aux intelligents et de l'avoir révélé aux tout-petits. "

Je te bénis, ô Père, pour tous tes tout-petits, à commencer par la Vierge Marie, ton humble Servante, jusqu'aux pastoureaux François et Jacinthe.

 

Que le message de leur vie reste toujours ardent pour illuminer le chemin de l'humanité !

 

JEAN PAUL II
BÉATIFICATION DES VÉNÉRABLES JACINTHE ET FRANÇOIS, PASTOUREAUX DE FÁTIMA, AU SANCTUAIRE DE NOTRE DAME DU ROSAIRE DE FÁTIMA  

 

Jean Paul II à Fatima

Papa João Paulo II rezando em Fátima

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