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"Je vous donne un commandement nouveau : c'est de vous aimer les uns les autres.

 

Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres.

 

Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c'est l'amour que vous aurez les uns pour les autres."

 

Evangile de Jésus-Christ selon  saint Jean 

   

 

Pentecôte

" Le Défenseur, l'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit."

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean  

 

   

 

 El Papa es argentino. Jorge Bergoglio                 

Saint Père François

 

 

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1er mai 2011 Béatification de Jean-Paul II

Béatification du Serviteur de Dieu Jean-Paul II

 

 

  Béatification du Père Popieluszko

beatification Mass, in Warsaw, Poland

à Varsovie, 6 juin 2010, Dimanche du Corps et du Sang du Christ

 

 

presidential palace in Warsaw

Varsovie 2010

 

 

Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre
Sanctuaire de l'Adoration Eucharistique et de la Miséricorde Divine

La miséricorde de Dieu est comme un torrent débordé. Elle entraîne les cœurs sur son passage.
(Saint Curé d'Ars)
 

 


Le côté du Christ a été transpercé et tout le mystère de Dieu sort de là. C’est tout le mystère de Dieu qui aime, qui se livre jusqu’au bout, qui se donne jusqu’au bout. C’est le don le plus absolu qui soit. Le don du mystère trinitaire est le cœur ouvert. Ce n’est pas une image, c’est une réalité. C’est la réalité la plus profonde qui soit, la réalité de l’amour.
Père Marie-Joseph Le Guillou




Dans le cœur transpercé
de Jésus sont unis
le Royaume du Ciel
et la terre d'ici-bas
la source de la vie
pour nous se trouve là.

Ce cœur est cœur divin
Cœur de la Trinité
centre de convergence
de tous les cœur humains
il nous donne la vie
de la Divinité.


Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix
(Edith Stein)



Le Sacré-Cœur représente toutes les puissances d'aimer, divines et humaines, qui sont en Notre-Seigneur.
Père Marie-Eugène de l'Enfant Jésus

 



feuille d'annonces de la Basilique du Sacré-Coeur de Montmartre

 

 

 

 

 

 

 

     

The Cambrai Madonna

Notre Dame de Grâce

Cathédrale de Cambrai

 

 

 

Cathédrale Notre Dame de Paris 

   

Ordinations du samedi 27 juin 2009 à Notre Dame de Paris


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Magnificat

     



Solennité de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie à Notre-Dame de Paris


NOTRE DAME DES VICTOIRES

Notre-Dame des Victoires




... ma vocation, enfin je l’ai trouvée, ma vocation, c’est l’Amour !

 

 

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Voyages de Benoît XVI

 

SAINT PIERRE ET SAINT ANDRÉ

Saint Pierre et Saint André

 

BENOÎT XVI à CHYPRE 

 

Benedict XVI and Cypriot Archbishop Chrysostomos, Church of 

Salutation avec l'Archevêque Chrysostomos à l'église d' Agia Kyriaki Chrysopolitissa de Paphos, le vendredi 4 juin 2010

 

     

 

Benoît XVI en Terre Sainte  


 

Visite au chef de l'Etat, M. Shimon Peres
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Visite au mémorial de la Shoah, Yad Vashem




 






Yahad-In Unum

   

Vicariat hébréhophone en Israël

 


 

Mgr Fouad Twal

Patriarcat latin de Jérusalem

 

               


Vierge de Vladimir  

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SALVE REGINA

2 avril 2011 6 02 /04 /avril /2011 04:00

Le fondateur d'une milice d'humilité et de pénitence, François de Paule, nous offre aujourd'hui son exemple et son patronage. Sa vie fut toujours innocente ; et néanmoins nous le voyons embrasser, dès sa première jeunesse, une pénitence si austère, qu'il semblerait trop sévère de l'exiger des plus grands pécheurs de nos jours. Cependant les droits de la justice divine n'ont rien perdu de leur rigueur : car Dieu ne change pas ; et l'offense que lui ont faite nos péchés ne nous sera pas remise, si elle n'est pas réparée. Les saints ont expié toute leur vie et avec la plus grande sévérité des fautes légères ; et l'Eglise a tant de peine à arracher à notre mollesse, en ces jours, quelques œuvres de pénitence mitigées à l’excès !

 

 Est-ce la foi qui fait défaut dans nos âmes ? Est-ce la charité qui languit dans nos cœurs ? C'est l'un et l'autre, sans doute ; et la cause d'un tel affaiblissement est dans l'amour de la vie présente qui nous fait insensiblement perdre l'unique point de vue que nous devrions considérer : celui de l'éternité. Combien de chrétiens de nos jours sont semblables, dans leurs sentiments, à ce roi de France qui, après avoir obtenu du Pontife Romain que saint François de Paule vînt habiter près de lui, se jeta aux pieds du serviteur de Dieu, en le suppliant de lui prolonger la vie ! Louis XI, cependant, était un grand pécheur ; mais ce qui le préoccupait n'était pas le désir de faire pénitence de ses crimes ; c'était l'espoir d'obtenir du saint quelques jours de plus d'une vie déjà trop longue pour le compte redoutable qui devait la suivre.

 

Cet amour de la vie, nous le portons à un excès pitoyable. On repousse le jeûne et l'abstinence, non parce que l'obéissance à la loi de l'Eglise mettrait la vie en péril, non parce que la santé en serait compromise : on sait trop bien que les prescriptions du Carême cèdent en présence de semblables motifs ; mais on se dispense du jeûne et de l'abstinence, parce que la mollesse dans laquelle on vit rend insupportable jusqu'à l'idée d'une légère privation, d'un dérangement dans les habitudes. On trouve des forces plus que suffisantes pour les affaires, pour les fantaisies même et pour les plaisirs ; et quand il s'agit d'accomplir les lois que l'Eglise n'a portées que dans l'intérêt des âmes et des corps, tout semble impossible ; et l'on accoutume la conscience à ne plus même s'inquiéter de ces prévarications annuelles, qui finissent par éteindre dans l'âme du pécheur jusqu'à l'idée de la nécessité où il est de faire pénitence pour être sauvé.

 

Apôtre de la Pénitence, François de Paule. votre vie fut toujours sainte ; et nous sommes pécheurs. Cependant nous osons, en ces jours, recourir à votre puissant patronage, pour obtenir de Dieu que cette sainte carrière ne se termine pas sans avoir produit en nous un véritable esprit de pénitence, qui serve d'appui à l'espoir que nous avons conçu de notre pardon. Nous admirons les merveilles dont votre vie fut remplie, et cette longévité des Patriarches qui parut en vous, afin que la terre pût jouir plus longtemps du fruit de vos exemples.

 

Maintenant que vous êtes dans la gloire éternelle, souvenez-vous de nous et bénissez le peuple fidèle qui implore votre suffrage. Par vos prières, faites descendre sur nous la grâce de la componction qui animera les œuvres de notre pénitence. Bénissez et conservez le saint Ordre que vous avez fondé.

 

Notre patrie eut l'honneur de vous posséder, ô François ! C'est de son sein que votre âme bénie s'éleva vers les cieux, laissant à la piété de nos pères sa dépouille mortelle, qui devint bientôt pour la France une source de faveurs et un gage de votre protection. Mais hélas ! ce corps sacré, temple de l'Esprit-Saint, nous ne le possédons plus ; la rage des hérétiques le poursuivit, il y a trois siècles, et un bûcher sacrilège le réduisit en cendres.

 

Homme de mansuétude et de paix, pardonnez aux fils ce crime de leurs pères ; et, témoin dans les cieux des miséricordes divines, soyez-nous propice, et ne vous souvenez des iniquités anciennes que pour appeler sur la génération présente ces faveurs célestes qui convertissent les peuples, et font revivre chez eux la foi et la piété des anciens jours.

 

DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique

 

Saint François de Paule

Saint François de Paule bénissant les filles de Louise de Savoie

par Lavinia Fontana

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1 avril 2011 5 01 /04 /avril /2011 04:00

 

Christ Crucifié et un moine chartreux par Jean de Beaumetz

 

 

À Grenoble, en 1132, saint Hugues, évêque, qui travailla à réformer les mœurs du clergé et du peuple et, au cours de son épiscopat, ardemment désireux de solitude, conduisit saint Bruno et ses compagnons dans le désert de la Chartreuse, et dirigea avec soin son Église en lui donnant l’exemple, pendant près de cinquante ans. Martyrologe romain

 

Bruno ressent le désir d'une vie plus totalement donnée à Dieu seul. Après un essai de vie solitaire de courte durée, il vient dans la région de Grenoble, dont l'évêque, le futur Saint Hugues, lui offre un lieu solitaire dans les montagnes de son diocèse. 

Au mois de juin 1084 l'évêque lui-même conduit Bruno et ses six compagnons dans la vallée sauvage de Chartreuse qui donnera à l'Ordre son nom. 

Ils y installent leur ermitage, formé de quelques cabanes en bois s'ouvrant sur une galerie qui permet d'accéder sans trop souffrir des intempéries aux lieux de réunion communautaire : l'église, le réfectoire, la salle du chapitre. > Les Chartreux

 

 

Saint Hugues de Grenoble au réfectoire des Chartreux par Zurbaran

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30 mars 2011 3 30 /03 /mars /2011 04:00

Près de Vienne en Autriche, l’an 1943, la bienheureuse Hélène Kafka (Marie-Restituta), vierge, des Sœurs franciscaines de la Charité et martyre. Originaire de Bohême, elle était infirmière pendant la seconde guerre mondiale quand elle fut arrêtée par le régime nazi et décapitée. Martyrologe romain

 

 Restituta Kafka naît en 1894. Avant d'être majeure, elle exprime son intention d'entrer au couvent. Ses parents s'y opposent, mais elle ne perd pas de vue son projet : devenir sœur "par amour de Dieu et des hommes" et servir en particulier les pauvres et les malades.

 

Les Sœurs franciscaines de la Charité l'accueillent, lui permettant de réaliser sa vocation dans le monde hospitalier : un engagement quotidien souvent dur et monotone. Sœur infirmière dans l'âme, elle fait bientôt figure "d'institution" à Mödling. Sa compétence, sa résolution et sa cordialité sont telles que de nombreuses personnes l'appellent 'Sœur Resoluta' et non Sœur Restituta.

 

Son courage et sa fermeté ne lui permettent pas de se taire face au régime national-socialiste. Elle refuse de retirer le crucifix des chambres des malades et même lorsqu'on bâtit une nouvelle aile à l'hôpital, elle y fait mettre des crucifix, prête à payer de sa vie plutôt que de renoncer à ses convictions.

 

Le mercredi des Cendre 1942, elle est arrêtée par la Gestapo. C'est alors que commence pour elle en prison un 'Calvaire' qui dure plus d'un an. Malgré de nombreux recours en grâce, elle est condamnée à mort.

 

Conservant le crucifix dans son cœur, elle lui rend encore témoignage peu de temps avant d'être conduite au lieu de l'exécution : elle demande à l'aumônier de la prison de lui faire le signe de la croix sur le front.

 

Ses dernières paroles connues sont : "J'ai vécu pour le Christ, je veux mourir pour le Christ".

 

Elle est décapitée dans la prison de Vienne le 30 mars 1943. La Gestapo prend soin que son corps ne soit pas rendu à la Communauté de peur qu'on en fasse une martyre.

 

abbaye-saint-benoit.ch/hagiographie/ (extrait)

 

Maria Restituta Kafka

Patron Saints Index : Blessed Mary Restituta Kafka

Martin Bormann decided that her execution would provide "effective intimidation" for other opponents of the Nazis. She spent her remaining time in prison caring for other prisoners ; even the Communist prisoners spoke well of her.

She was offered her freedom if she would abandon her religious community ; she declined. Martyr.

 

"Sie hat geholfen ohne Rücksicht auf Nationalität oder Weltanschauung, ob jemand katholisch war oder konfessionslos oder kommunistisch war oder sozialdemokratisch oder christlich-sozial, da hat sie weder gefragt, noch hatte es irgendeine Bedeutung für sie... Sie hat die Menschen sichtlich wirklich gerne gehabt." Anna Haider, kommunistische Parteifunktionärin und Mitgefangene

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24 mars 2011 4 24 /03 /mars /2011 05:00

À Valdstena en Suède, l’an 1381, sainte Catherine, vierge. Fille de sainte Brigitte, mariée contre son gré, elle conserva la virginité avec l’accord de son époux et, quand celui-ci mourut, elle mena une vie de piété.

 

Sankta Katarina

 

Pèlerine à Rome et en Terre sainte, elle ramena en Suède les restes de sa mère et les déposa au monastère de Valdstena, où elle-même revêtit l’habit des moniales. Martyrologe romain

 

Mort de sainte Catherine de Suède par une Religieuse de l'Adoration Perpétuelle : 

La réputation de sainteté que Catherine s'était acquise à Rome l'accompagna dans son voyage de retour. Dans tous les lieux qu'elle traversa, elle fut comblée de témoignages de vénération, qui n'altérèrent en rien sa profonde humilité. Elle s'attristait des louanges, et se réjouissait des blâmes. Elle avait coutume de dire : "Ceux qui me louent entretiennent mon amour-propre et m'empêchent de tendre à la perfection ; ceux, au contraire qui me blâment me rendent attentive à mes fautes et me procurent l'occasion de m'exercer dans la vertu."

 

Elle se servit encore de l'influence qu'elle exerçait pour amener les âmes à Dieu et à la vertu, et le Seigneur l'honora d'un grand nombre de miracles qu'il fit à sa demande. Elle était très souffrante depuis son départ de Rome ; ses forces décroissaient sensiblement, au point qu'on lui conseilla de s'arrêter en route et de consulter un médecin. Elle n'en fit rien, car son âme brûlait du désir de rejoindre sa mère au ciel. Tandis que ses prières procuraient la guérison à une foule de malades, elle n'eut pas la pensée de réclamer son propre rétablissement ni même un soulagement à ses souffrances. Mais elle hâta son voyage, afin de mourir dans son cher couvent.

 

 Malade et épuisée, elle franchit la frontière de la Prusse dans une voiture, dont le devant était occupé par un de ses serviteurs. Celui-ci s'endormit et fut précipité de son siège par une violente secousse ; il tomba sous les pieds des chevaux et les roues du véhicule lui brisèrent les côtes : on le crut mort. Catherine, émue de compassion, descendit en toute hâte de la voiture, se baissa vers lui avec une profonde charité, porta la main à la partie meurtrie et récita un Ave Maria. A peine eut-elle touché la plaie que les côtes rompues se remirent miraculeusement, et que toute douleur cessa sur-le champ. Le malheureux qui venait de voir la mort de si près, se trouva guéri tout à fait, et remercia Dieu et sa maîtresse du bienfait dont il avait été l'objet.

 

Catherine arriva, dans les dernières semaines de l'année 1380, au couvent de Wadstena, dont les Religieuses l'accueillirent avec des transports de joie. Peu après son retour, elle remit à l'Évêque Nicolas de Linkoeping la Bulle d'approbation de la sainte Règle, ainsi que les autres privilèges qu'elle avait obtenus, pour son couvent, du Pape Urbain VI. Le Prélat procéda, cette année-là même, à l'installation solennelle du nouvel Ordre. Il voulut également consacrer Catherine en qualité d'Abbesse générale ; mais celle-ci sentant arriver sa fin, refusa cette dignité : elle demeura toutefois la Mère et la Supérieure des Religieuses de Wadstena.

 

 La force d'âme de Catherine grandissait dans la mesure du dépérissement de ses forces physiques. Elle n'interrompit aucun de ses exercices de piété et continua à recevoir fréquemment les Sacrements. Elle avait coutume de se confesser journellement, comme sa sainte mère ; elle se mit à le faire jusqu'à deux fois par jour, afin de conserver son âme dans une pureté parfaite.

 

Vers la fête de l'Annonciation de Marie, la maladie de Catherine prit tout à coup un caractère d'extrême gravité. Le 22 mars 1381, elle reçut l'Extrême-Onction ; mais l'état douloureux de son estomac ne lui permit pas de recevoir la sainte Communion. Elle pria alors son confesseur de vouloir bien lui montrer la divine Hostie, afin de pouvoir, en mourant, adorer une dernière fois son Seigneur et son Dieu. Le Père Magnus, Général de Wadstena, acquiesça sans difficulté à ce pieux désir, et Catherine adora le Très-Saint corps du Sauveur avec une piété inexprimable. Semblable à un Séraphin, elle était ravie d'amour et d'admiration, et les terreurs et les souffrances du combat suprême parurent lui être épargnées. Elle leva les yeux au ciel, pria toujours plus ardemment et s'endormit dans le Seigneur en adorant le très auguste sacrement de l'autel ; à son chevet se tenaient les Religieuses du monastère, qui demandaient à Dieu une heureuse mort pour leur Mère bien-aimée.

 

 A cet instant de pieuses personnes distinguèrent dans le ciel des signes merveilleux, qui constatèrent la sainteté de Catherine. Au-dessus du couvent où reposait son corps, se montra une étoile brillante, qui sembla, deux jours après, durant les funérailles, se mouvoir comme pour prendre part à la cérémonie. Après le transport de la sainte dépouille à l'église, l'étoile s'arrêta au-dessus du temple durant la célébration de l'auguste sacrifice, et elle ne disparut qu'après l'inhumation.

 

Un grand nombre de Prélats, d'Archevêques, d'Évêques et d'Abbés de Suède, de Norvège et de Danemark assistèrent aux obsèques. L'Évêque de Linkœping y officia. On y vit également l'Évêque Tordo de Strengas, renommé par sa vertu et par sa science. En souvenir de l'estime et de l'amitié qu'il avait eues pour Catherine, il s'approcha d'elle, saisit sa main et se recommanda à son intercession. Il sentit alors que cette main retenait et serrait la sienne, comme une main amie. Pendant le séjour de la Sainte à Rome, l'Évêque y était venu pour obtenir sa confirmation du Saint-Siège et elle avait plaidé sa cause auprès des Cardinaux. Au dire même de l'Évêque, Catherine, par ce serrement de main, entendit rappeler à ce Prélat que, vivante, elle l'avait exhorté à ne jamais oublier qu'il s'était voué à Dieu, et qu'elle s'en était portée garante devant le Pape, et que morte, elle l'engageait à demeurer toujours fidèle à ce voeu.

 

 Ceux qui prièrent sur le tombeau de sainte Catherine obtinrent beaucoup de bienfaits signalés de Celui qui est admirable dans ses Saints. A raison de ces nombreux prodiges, le Pape Innocent VIII autorisa, en 1487, l'Ordre de Sainte-Brigitte à honorer sainte Catherine de Suède comme la seconde fondatrice de cet institut et à célébrer solennellement sa fête.

 

A la mort de la fille de Brigitte, une des Religieuses les plus âgées du couvent de Wadstena remplit les fonctions de Supérieure jusqu'en 1388 où Ingegried, fille de Marthe et petite-fille de Brigitte, prit la charge de première Abbesse des deux communautés du monastère.

 

Vie de Sainte Brigitte de Suède par une Religieuse de l'Adoration Perpétuelle extrait du Chapitre XXXVIII. Institution solennelle de l'Ordre du Très-Saint Sauveur. Mort de sainte Catherine de Suède. Accomplissement des prophéties de sainte Brigitte sur la reine de Naples. Mort d'Urbain VI.— Boniface IX. 

 

Kyrkorummet 

Sankta Katarina Församling Den Gode Herdens kyrka

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18 mars 2011 5 18 /03 /mars /2011 05:00

Il était juste qu'en ces jours consacrés à l'instruction des catéchumènes, la sainte Eglise honorât le Pontife dont le nom rappelle, mieux qu'aucun autre, le zèle et la science que doivent déployer les pasteurs dans la préparation de ses futurs membres au baptême.

 

Longtemps cependant, la chrétienté latine borna ses hommages envers un si grand Docteur à la mention faite de lui, chaque année, en son martyrologe. Mais voici qu'à l'antique expression de sa reconnaissance pour des services rendus en des temps éloignés déjà de quinze siècles, se joint chez elle aujourd'hui, vis-à-vis de Cyrille, la demande d'une assistance rendue maintenant non moins nécessaire qu'aux premiers âges du christianisme.

 

Le baptême, il est vrai, se confère aujourd'hui dès l'enfance ; il met l'homme, par la foi infuse, en possession de la pleine vérité avant que son intelligence ait pu rencontrer le mensonge. Mais trop souvent, de nos jours, l'enfant ne trouve plus près de lui la défense dont ne peut se passer sa faiblesse ; la société moderne a renié Jésus-Christ, et son apostasie la pousse à étouffer, sous l'hypocrite neutralité de prétendues lois, le germe divin dans toute âme baptisée, avant qu'il ait pu fructifier et grandir. En face de la société comme dans l'individu, le baptême a ses droits cependant ; et nous ne pouvons honorer mieux saint Cyrille, qu'en nous rappelant, au jour de sa fête, ces droits du premier Sacrement au point de vue de l'éducation qu'il réclame pour les baptisés.

 

 Durant quinze siècles les nations d'Occident, dont l'édifice social reposait sur la fermeté de la foi romaine, ont maintenu leurs membres dans l'heureuse ignorance de la difficulté qu'éprouve une âme pour s'élever des régions de l'erreur à la pure lumière. Baptisés comme nous à leur entrée dans la vie, et dès lors établis dans le vrai, nos pères avaient sur nous l'avantage de voir la puissance civile défendre en eux, d'accord avec l'Eglise, cette plénitude de la vérité qui formait leur plus grand trésor, en même temps qu'elle était la sauvegarde du monde. La protection des particuliers est en effet le devoir du prince ou de quiconque, à n'importe quel titre, gouverne les hommes, et la gravité de ce devoir est en raison de l'importance des intérêts à garantir ; mais cette protection n'est-elle pas aussi d'autant plus glorieuse pour le pouvoir, qu'elle s'adresse aux faibles, aux petits de ce monde ? Jamais la majesté de la loi humaine n'apparut mieux que sur les berceaux, où elle garde à l'enfant né d'hier, à l'orphelin sans défense, sa vie, son nom, son patrimoine. Or, l'enfant sorti de la fontaine sacrée possède des avantages qui dépassent tout ce que la noblesse et la fortune des ancêtres, unies à la plus riche nature, auraient pu lui donner. La vie divine réside en lui ; son nom de chrétien le fait l'égal des anges ; son patrimoine est cette plénitude de la vérité dont nous parlions tout à l'heure, c'est-à-dire Dieu même, possédé par la foi ici-bas, en attendant qu'il se découvre à son amour dans le bonheur de l'éternelle vision.

 

 Quelle grandeur donc en ces berceaux où vagit la faiblesse de l'enfance ! mais aussi quelle responsabilité pour le monde ! Si Dieu n'attend point, pour conférer de tels biens à la terre, que ceux auxquels ils sont départis soient en âge de les comprendre, c'est l'impatience de son amour qui se manifeste en cette hâte sublime ; mais c'est aussi qu'il compte sur le monde pour révéler au temps venu leur dignité à ces enfants des cieux, pour les former aux devoirs résultant de leur nom, pour les élever comme il convient à leur divin lignage. L'éducation d'un fils de roi répond à sa naissance ; ceux qu'on admet à l'honneur de l'instruire, s'inspirent dans leurs leçons de son titre de prince ; les connaissances communes à tous lui sont elles-mêmes présentées de la manière qui s'harmonise le mieux à sa destinée suréminente ; rien pour lui qui ne tende au même but : tout doit, en effet, concourir à le mettre en état de porter sa couronne avec gloire. L'éducation d'un fils de Dieu mérite-t-elle moins d'égards ; et peut-on davantage, dans les soins qu'on lui donne, mettre en oubli sa destinée et sa naissance ?

 

 Il est vrai : l'Eglise seule est capable, ici-bas, de nous expliquer l'ineffable origine des fils de Dieu ; seule elle connaît sûrement la manière dont il convient de ramener les éléments des connaissances humaines au but suprême qui domine la vie du chrétien. Mais qu'en conclure, sinon que l'Eglise est de droit la première éducatrice des nations ? Lorsqu'elle fonde des écoles, à tous les degrés de la science elle est dans son rôle, et la mission reçue d'elle pour enseigner vaut mieux que tous les diplômes. Bien plus ; s'il s'agit de diplômes qu'elle n'ait pas délivrés elle-même, l'usage de ces pièces civilement officielles tire sa première et principale légitimité, à l'égard des chrétiens, de son assentiment : il demeure soumis toujours, et de plein droit, à sa surveillance. Car elle est mère des baptisés ; et la surveillance de l'éducation des enfants reste à la mère, quand elle ne fait pas cette éducation par elle-même.

 

 Au droit maternel de l'Église, se joint ici son devoir d'Epouse du Fils de Dieu et de gardienne des sacrements. Le sang divin ne peut, sans crime, couler inutilement sur la terre ; des sept sources par lesquelles l'Homme-Dieu a voulu qu'il s'épanchât à la parole des ministres de son Eglise, il n'en  est  pas une qui doive s'ouvrir  autrement qu'avec  l'espoir  fondé d'un  effet véritablement salutaire, et répondant au but du sacrement dont il est fait usage.  Le saint baptême surtout, qui élève l'homme des profondeurs de son néant à la noblesse surnaturelle,  ne saurait échapper, dans son administration, aux règles d'une prudence d'autant plus vigilante que le titre divin qu'il confère est éternel. Le baptisé, ignorant volontaire ou forcé de ses devoirs et de ses droits, ressemblerait à ces fils de famille qui par leur faute ou non, ne connaissant rien des traditions de la race d'où ils sortent, en sont l'opprobre, et promènent inutilement  par le monde leur vie déclassée. Aussi, pas plus maintenant qu'au temps  de Cyrille de Jérusalem, l'Eglise ne peut  admettre,  elle n'a jamais admis personne à la fontaine sacrée, sans exiger dans le candidat au baptême la garantie d'une instruction suffisante : s'il est adulte, il doit tout d'abord faire par lui-même preuve  de sa science ; si l'âge lui lait défaut et que l'Eglise néanmoins consente à l'introduire dans la famille chrétienne, c'est qu'en raison du christianisme de ceux-là même qui le présentent et de l'état social qui l'entoure, elle se tient assurée pour lui d'une éducation conforme à la vie surnaturelle devenue sienne au sacrement.

 

Font Baptismal, Saint-Barthélemy, Liège

 

Ainsi a-t-il fallu l'affermissement incontesté de l'empire de l'Homme-Dieu sur le monde, pour que la pratique du baptême des enfants soit devenue générale comme elle l'est aujourd'hui ; et nous ne devons pas nous étonner si l'Eglise, à mesure que s'achevait la conversion des peuples, s'est trouvée seule investie de la tâche d'élever les générations nouvelles. Les cours stériles des grammairiens, des philosophes et des rhéteurs, auxquels ne manquait que la seule connaissance nécessaire, celle du but de la vie, furent désertés pour les écoles épiscopales et monastiques où la science du salut, primant toutes les autres, éclairait en même temps chacune d'elles de la vraie lumière. La science baptisée donna naissance aux universités, qui réunirent dans une féconde harmonie tout l'ensemble des connaissances humaines, jusque-là sans lien commun et trop souvent opposées l'une à l'autre. Inconnues au monde avant le christianisme, qui seul portait en lui la solution de ce grand problème de l'union des sciences, les universités, dont cette union fait l'essence même, demeurent pour cette raison l'inaliénable domaine de l'Eglise.

 

Vainement, en nos jours, l'Etat, redevenu païen, prétend dénier à la mère des peuples et s'attribuer à lui-même le droit d'appeler d'un pareil nom ses écoles supérieures ; les nations déchristianisées, qu'elles le veuillent ou non, seront toujours sans droit pour fonder, sans force pour maintenir en elles ces institutions glorieuses, dans le vrai sens du nom qu'elles ont porté et réalisé dans l'histoire. L'Etat sans foi ne maintiendra jamais dans la science d'autre unité que l'unité de Babel ; et, ne pouvons-nous pas déjà le constater avec évidence ? le monument d'orgueil qu'il veut élever à l'encontre de Dieu et de son Eglise, ne servira qu'à ramener l'effroyable confusion des langues à laquelle l'Eglise avait arraché ces nations païennes dont il reprend les errements. Quant à se parer des titres de la victime qu'on a dépouillée, tout spoliateur et tout larron peut en faire autant ; mais l'impuissance où il se trouve de faire montre, en même temps, des qualités que ces titres supposent, ne fait que manifester d'autant mieux le vol commis au détriment du légitime propriétaire.

 

Dénions-nous donc à l'Etat païen, ou neutre, comme on dit aujourd'hui, le droit d'élever à sa manière les infidèles qu'il a produits à son image ? Nullement ; la protection qui est le droit et le devoir de l'Eglise, ne regarde que les baptisés. Et même, n'en doutons pas : si l'Eglise doit être amenée à constater un jour que toute garantie du coté de la société fait désormais vraiment défaut au saint baptême, elle reviendra à la discipline de ce premier âge, où la grâce du sacrement qui fait les chrétiens n'était point accordée comme aujourd'hui indistinctement à tous, mais seulement aux adultes qui s'en montraient dignes, ou aux enfants dont les familles présentaient les assurances nécessaires à sa responsabilité de Mère et d'Epouse. Les nations alors se retrouveront divisées en deux parts : d'un côté les enfants de Dieu, vivant de sa vie, héritiers de son trône ; de l'autre, les hommes qui, conviés comme tout fils d'Adam à cette noblesse surnaturelle, auront préféré criminellement rester les esclaves de celui qui les voulait pour fils en ce monde dont l'Incarnation a fait son palais. L'éducation commune et neutre apparaîtra alors plus impossible que jamais : si neutre qu'on la suppose, l'école des valets  du palais ne saurait convenir aux princes héritiers.

 

Sommes-nous proche de ces temps où les hommes que le malheur de la naissance aura exclus du baptême à leur entrée dans la vie, devront conquérir par eux-mêmes le privilège de l'admission dans la famille chrétienne ? Dieu seul le sait ; mais plus d'un indice porterait à le croire ; l'institution de la fête de ce jour peut n'être pas sans lien, dans le dessein de la Providence, avec les exigences d'une situation nouvelle qui serait faite à l'Eglise sous ce rapport. Une semaine ne s'est pas écoulée depuis les hommages que nous avons rendus à saint Grégoire le Grand, le Docteur du peuple chrétien ; trois jours plus tôt, c'était le Docteur de l’école, Thomas d'Aquin, dont la jeunesse chrétienne et studieuse fêtait le glorieux patronage : pourquoi aujourd'hui, après quinze cents ans écoulés, ce Docteur nouveau sur le Cycle, ce Docteur d'une classe disparue, les catéchumènes, sinon, comme nous le disions, parce que l'Eglise voit les services nouveaux que Cyrille de Jérusalem est appelé à rendre, avec l'exemple et l'enseignement contenus dans ses Catéchèses immortelles ? Dès maintenant, combien de chrétiens égarés n'ont pas de plus grand obstacle à surmonter, dans leur retour à Dieu, qu'une ignorance désespérante, et plus profonde que celle-là même d'où le zèle de Cyrille savait retirer les païens !

 

 Vous avez été, ô Cyrille, un vrai fils de la lumière. La Sagesse de Dieu avait dès l'enfance conquis votre amour; elle vous établit comme le phare éclatant qui brille près du port, et sauve, en l'attirant au rivage, le malheureux ballotté dans la nuit de l'erreur. Au lieu même où s'étaient accomplis les mystères de la rédemption du monde, et dans ce IVe siècle si fécond en docteurs, l'Eglise vous confia la mission de préparer au baptême les heureux transfuges que la victoire récente du christianisme amenait à elle de tous les rangs de la société. Nourri ainsi que vous l'étiez des Ecritures et des enseignements de la Mère commune, la parole s'échappait de vos lèvres, abondante et pure, comme de sa source ; l'histoire nous apprend qu'empêché par les autres charges du saint ministère de consacrer vos soins exclusivement aux catéchumènes, vous dûtes improviser ces vingt-trois admirables discours, vos Catéchèses, où la science du salut se déroule avec une sûreté, une clarté, un ensemble inconnus jusque-là et, depuis lors, jamais surpassés.

 

La science du salut, c'était pour vous, saint Pontife, la connaissance de Dieu et de son Fils Jésus-Christ, contenue dans le symbole de la sainte Eglise; la préparation au baptême, à la vie, à l'amour, c'était pour vous l'acquisition de cette science unique, seule nécessaire, profonde d'autant plus et gouvernant tout l'homme, non par l'impression d'une vaine sentimentalité, mais sous l'empire de la parole de Dieu reçue comme elle a droit de l'être, méditée jour et nuit, pénétrant assez l'âme pour l'établir à elle seule dans la plénitude de la vérité, la rectitude morale et la haine de l'erreur.

 

 Sûr ainsi de vos auditeurs, vous ne craigniez point de leur dévoiler les arguments et les abominations des sectes ennemies. Il est des temps, des circonstances dont l'appréciation reste aux chefs du troupeau, et où ils doivent passer par-dessus le dégoût qu'inspirent  de telles  expositions, pour dénoncer le danger et tenir leurs brebis en garde contre les scandales de l'esprit ou des mœurs. C'est pour cela, ô Cyrille, que vos invectives indignées poursuivaient le manichéisme au fond même de ses antres impurs ; vous pressentiez en lui l'agent principal de ce mystère d'iniquité qui poursuit sa marche ténébreuse et dissolvante à travers les siècles,  jusqu'à ce qu'enfin le monde succombe par lui de pourriture et d'orgueil.

 

Manès en nos temps règne au grand jour, voici qu'à cette heure il s'attaque à la fécondité de l'Epouse du Fils de Dieu. Cyrille, vous qu'elle appelle à son secours en ces temps malheureux, ne faites pas défaut à sa confiance. Vous compreniez si pleinement les exigences du sacrement qui fait les chrétiens ! Protégez le saint baptême en tant d'âmes innocentes où l'on veut l'étouffer. Soutenez, réveillez au besoin, la foi des parents chrétiens ; qu'ils comprennent que si leur devoir est de couvrir leurs enfants de leur propre corps plutôt que de les laisser livrer aux bêtes, l'âme de ces chers enfants est plus précieuse encore. Bénissez-les, ô Cyrille ; augmentez leur nombre. Bénissez également, multipliez, soutenez, éclairez les fidèles qui se dévouent à la tâche d'instruire et de sauver les pauvres enfants que trahit le pouvoir ; est-il une mission plus urgente que celle des catéchistes, en nos jours ? En est-il qui puisse vous aller plus au cœur ?

 

La sainte Eglise nous rappelait, tout à l'heure, l'apparition de la Croix qui vînt marquer les débuts de votre épiscopat glorieux. Notre siècle incrédule a été, lui aussi, favorisé d'un prodige semblable, lorsque, à Migné, au diocèse d'Hilaire, votre contemporain et votre émule dans la lutte pour le Fils de Dieu, le signe du salut parut au ciel, resplendissant de lumière, à la vue de milliers de personnes. Mais l'apparition du 7 mai 351 annonçait le triomphe : ce triomphe que vous aviez prévu sans nul doute pour la sainte Croix, lorsque sous vos yeux, quelques années plus tôt, Hélène retrouvait le bois rédempteur ; nous nous souvenons que ce triomphe de la Croix dont vous fûtes le témoin heureux, a été le fruit des souffrances de l'Eglise, et que vous dûtes l'acheter pour votre part au prix de trois dépositions de votre siège et de vingt ans d'exil.

 

La Croix, dont le Cycle sacré nous ramène les grands anniversaires, la Croix n'est point vaincue, mais grandement triomphante au contraire, dans le martyre de ses fidèles et leurs épreuves patiemment supportées ; c'est victorieuse à jamais qu'elle apparaîtra sur les ruines du monde, au dernier jour.

 

DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique

 

Discovery of the True Cross by Tiepolo

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17 mars 2011 4 17 /03 /mars /2011 05:00

C'est l'Apôtre de tout un peuple que l'Eglise propose aujourd'hui à nos hommages : le grand Patrice, l'illuminateur de l'Irlande, le père de ce peuple fidèle dont le martyre dure depuis trois siècles. En lui resplendit le don de l'apostolat que le Christ a déposé dans son Eglise, et qui doit s'y perpétuer jusqu'à la consommation des temps. Les divins envoyés du Seigneur se partagent en deux classes. Il en est qui ont reçu la charge de défricher une portion médiocre de la gentilité, et d'y répandre la semence qui germe avec plus ou moins d'abondance, selon la malice ou la docilité des hommes ; il en est d'autres dont la mission est comme une conquête rapide qui soumet à l'Evangile des nations entières, Patrice appartient à cette classe d'Apôtres ; et nous devons vénérer en lui un des plus insignes monuments de la miséricorde divine envers les hommes.

 

 Admirons aussi la solidité de son œuvre. C'est au Ve siècle, tandis que l'île des Bretons était encore presque toute entière sous les ombres du paganisme ; que la race franque n'avait pas encore entendu nommer le vrai Dieu ; que l'immense Germanie ignorait profondément la venue du Christ sur la terre, que toutes les régions du Nord dormaient dans les ténèbres de l'infidélité ; c'est avant le réveil successif de tant de peuples, que l'Hibernie reçoit la nouvelle du salut. La parole divine, apportée par le merveilleux apôtre, prospère dans cette île plus fertile encore selon la grâce que selon la nature. Les saints y abondent et se répandent sur l'Europe entière ; les enfants de l'Irlande rendent à d'autres contrées le même service que leur patrie a reçu de son sublime initiateur. Et quand arrive l'époque de la grande apostasie du XVIe siècle, quand la défection germanique est tour à tour imitée par l'Angleterre et par l'Ecosse, par le Nord tout entier, l'Irlande demeure fidèle ; et aucun genre de persécution, si habile ou atroce qu'il soit, n'a pu la détacher de la sainte foi que lui enseigna Patrice.

 

 Votre vie, ô Patrice, s'est écoulée dans les pénibles travaux de l'Apostolat ; mais qu'elle a été belle, la moisson que vos mains ont semée, et qu'ont arrosée vos sueurs ! Aucune fatigue ne vous a coûté, parce qu'il s'agissait de procurer à des hommes le précieux don de la foi ; et le peuple à qui vous l'avez confié l'a gardé avec une fidélité qui fera à jamais votre gloire.

 

Daignez prier pour nous, afin que cette foi, "sans laquelle l'homme ne peut plaire à Dieu", s'empare pour jamais de nos esprits et de nos cœurs. C'est de la foi que le juste vit, nous dit le Prophète ; et c'est elle qui, durant ces saints jours, nous révèle les justices du Seigneur et ses miséricordes, afin que nos cœurs se convertissent et offrent au Dieu de majesté l'hommage du repentir.

 

C'est parce que notre foi était languissante, que notre faiblesse s'effrayait des devoirs que nous impose l'Eglise. Si la foi domine nos pensées, nous serons aisément pénitents. Votre vie si pure, si pleine de bonnes œuvres, fut cependant une vie mortifiée ; aidez-nous à suivre de loin vos traces. Priez, ô Patrice, pour l'Ile sainte dont vous êtes le père et qui vous honore d'un culte si fervent. De nos jours, elle est menacée encore ; plusieurs de vos enfants sont devenus infidèles aux traditions de leur père. Un fléau plus dangereux que le glaive et la famine a décimé de nos jours votre troupeau ; ô Père ! protégez les enfants des martyrs, et défendez-les de la séduction. Que votre œil aussi suive jusque sur les terres étrangères ceux qui, lassés de souffrir, sont allés chercher une patrie moins impitoyable. Qu'ils y conservent le don de la foi, qu'ils y soient les témoins de la vérité, les dociles enfants de l'Eglise ; que leur présence et leur séjour servent à l'avancement du Royaume de Dieu.

 

Saint Pontife, intercédez pour cette autre Ile qui fut votre berceau ; pardonnez-lui ses crimes envers vos enfants ; avancez par vos prières le jour où elle pourra rentrer dans la grande unité catholique. Enfin souvenez-vous de toutes les provinces de l'Eglise ; votre prière est celle d'un Apôtre ; elle trouvera accès auprès de celui qui vous a envoyé.

 

DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique

 

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7 mars 2011 1 07 /03 /mars /2011 05:00

Rien n'est plus propre à nous faire comprendre le véritable esprit de l'Evangile, sur lequel nous devons réformer, en ces jours, nos sentiments et notre vie, que la fête de ces deux illustres héroïnes de la foi chrétienne. Les plus grands sacrifices sont demandés à ces deux femmes, à ces deux mères ; Dieu leur demande non seulement leur vie, mais plus que leur vie ; et elles obéissent avec cette simplicité et cette magnanimité qui a fait d’Abraham le Père des croyants. Leurs deux noms, comme l'observe saint Augustin, sont un présage du sort que leur réserve le ciel : une perpétuelle félicité.

 

L'exemple qu'elles donnent de la force chrétienne est à lui seul une victoire qui assure le triomphe de la foi de Jésus-Christ sur la  terre d'Afrique.  Encore quelques années, et le grand Cyprien fera retentir sur cette plage sa voix mâle et éloquente, appelant les chrétiens au martyre ; mais n'y a-t-il pas un accent plus pénétrant encore dans les pages écrites de la main de cette jeune femme de vingt-deux ans, la noble Perpétue, qui nous raconte avec un calme tout céleste les épreuves qu'il lui a fallu traverser pour aller à Dieu, et qui, au moment de partir pour l'amphithéâtre, remet à un autre la plume avec laquelle il devra écrire le dénouement de la sanglante et sublime tragédie ? En lisant de tels récits, dont les siècles n'ont altéré ni le charme, ni la grandeur, on se sent en présence des glorieux ancêtres de la foi, on admire la puissance de la grâce divine qui suscita de tels courages du sein même d'une société idolâtre et corrompue ; et considérant quel genre de héros Dieu employa pour briser les formidables résistances du monde païen, on ne peut s'empêcher de dire avec saint Jean Chrysostome :

" J'aime à lire les Actes des Martyrs ; mais j'avoue mon attrait particulier pour ceux qui retracent les combats qu'ont soutenus les femmes chrétiennes. Plus faible est l'athlète, plus glorieuse est la victoire ; car c'est alors que l'ennemi voit venir sa défaite du côté même où jusqu'alors il triomphait. Ce fut par la femme qu'il nous vainquit ; et c'est maintenant par elle qu'il est terrassé. Elle fut entre ses mains une arme contre nous ; elle devient le glaive qui le transperce. Au commencement, la femme pécha, et pour prix de son péché eut la mort en partage ; la martyre meurt, mais elle meurt pour ne pas pécher. Séduite par une promesse mensongère, la femme viola le précepte de Dieu ; pour ne pas enfreindre sa fidélité envers son divin bienfaiteur, la martyre sacrifie plutôt sa vie. Quelle excuse maintenant présentera l'homme pour se faire pardonner la mollesse, quand de simples femmes déploient un si mâle courage ; quand on les a vues, faibles et délicates, triompher de l'infériorité de leur sexe, et, fortifiées s par la grâce, remporter de si éclatantes victoires ?" (Homil. De diversis novi Testamenti locis.)

 

Nous donnons ici, en les réunissant sous une seule doxologie, les trois Hymnes que le Siège Apostolique a approuvées en l'honneur de nos saintes martyres :

 

Epouse du Christ, célèbre aujourd'hui dans de pieux cantiques deux femmes au cœur invincible ; chante avec transport deux cœurs d'hommes dans le sexe le plus faible.

 

Toutes deux nées sous le soleil de l'Afrique, toutes deux aujourd'hui, dans l'univers entier , brillent de l'éclat que leur ont acquis de sublimes combats ; le front de chacune est ceint de lauriers glorieux.

 

La noblesse du sang recommande d'abord Perpétue ; une récente alliance l'a unie à un époux illustre ; mais il est à ses yeux une illustration plus haute encore : elle préfère à tout le service du Christ.

 

Quoique libre, elle met sa gloire à servir un si grand roi ; quant à Félicité, la condition d'esclave est son sort ici-bas; mais dans la lutte glorieuse elle suit d'un pas égal la noble Perpétue ; elle s'élance vers la palme avec une même ardeur.

 

En vain le père de Perpétue emploie pour l'abattre et les menaces et les pleurs ; elle n'éprouve qu'une filiale compassion pour l'erreur du vieillard ; bientôt il lui faut donner le dernier baiser à l'enfant qu'elle allaite.

 

Dans la prison, Félicité éprouve  les  douleurs dont Eve notre mère a attiré les rigueurs sur son sexe ; elle souffre et enfante en gémissant, celle qui bientôt doit souffrir pour Dieu avec allégresse.

 

Dans une vision, Perpétue voit s'ouvrir les portes du ciel ; il lui est permis de jeter ses regards dans ce séjour de délices ; elle apprend que des combats lui sont réservés, et aussi quel repos Dieu lui prépare après ces combats.

 

Elle voit une échelle d'or qui monte jusqu'au séjour céleste ; mais ses deux côtés sont armés de pointes menaçantes. Ceux qui viendraient à tomber de ces degrés périlleux, un affreux dragon couché au pied de l'échelle les recevrait dans sa gueule.

 

Monte, ô femme, ne crains pas le dragon ; pose ton pied sur sa tête humiliée, comme sur le degré d'où tu montes vaillamment jusqu'au delà des astres.

 

Au sommet de l'échelle s'ouvre pour Perpétue un délicieux jardin : c'est là que l'aimable Pasteur comble ses brebis de caresses : "Ma fille, lui dit-il, ma fille tant désirée, te voilà donc enfin", et il lui fait part d'un mets plein de douceur.

 

Une autre fois, elle se sent entraînée au milieu du cirque ; là un homme repoussant, d'un aspect horrible, brandissant un glaive, s'élance sur elle ; mais bientôt il est abattu et foulé sous le pied d'une faible femme. Reçois, ô Perpétue, le prix de tes hauts faits.

 

Le jour de gloire, celui qui doit éclairer la victoire, se lève enfin pour les athlètes du Seigneur. Avancez, ô martyres ! Le ciel tout entier t'attend, ô Perpétue ! la cour des élus te désire, ô Félicité !

 

Une bête farouche froisse cruellement les membres délicats de Perpétue ; bientôt c'est le tour de sa compagne ; mais, ô Félicité, ta noble sœur se relevant de l'arène vient te tendre la main et te disposer à des luttes nouvelles.

 

Enfin Dieu, qui du haut du ciel contemple les combats de ces deux héroïnes, les appelle à la couronne ; il est temps qu'à travers leur sang qui s'épanche sur la terre, leurs âmes s'élancent dans le sein du Christ.

 

Bientôt le glaive d'un licteur comble le désir des martyres en les immolant. Le bras qui doit égorger Perpétue tremble en s'essayant; mais la main de l'héroïne conduit elle-même sur sa gorge l'épée qui doit la traverser.

 

Et maintenant, ô femmes magnanimes, goûtez à jamais près de l'Epoux les joies qui vous sont préparées ; il vous montre à nous comme les modèles du courage; accordez votre puissant secours à ceux qui vous implorent.

 

Gloire éternelle au Père, louange égale au Fils et au divin Esprit qui les unit ; et vous, chrétiens, célébrez en tous lieux la force victorieuse que le ciel a donnée aux Martyrs.

 

Amen.

 

Perpetua Felicitas

 

Perpétue ! Félicité ! noms glorieux et prédestinés, vous venez luire sur nous en ces jours, comme deux astres bienfaisants qui nous apportent à la fois la lumière et la vie. Les Anges vous répètent au ciel dans leurs chants de triomphe, et nous, sur la terre, nous vous redisons avec amour et espérance. Vous nous rappelez cette parole du livre sacré : "Le Seigneur a inauguré de nouveaux combats ; à la suite des guerriers, la femme s'est levée comme une noble mère dans Israël." (Judic. V, 7.) Gloire à la Toute-Puissance divine qui, voulant accomplir à la lettre la parole de l'Apôtre, choisit "ce qu'il y a de faible pour confondre ce qui est fort" ! (I Cor. 1, 27.) Gloire à l'Eglise d'Afrique, fille de l'Eglise de Rome, à l'Eglise de Carthage qui n'a pas encore entendu la voix de son Cvprien, et qui déjà produit de si grands cœurs !

 

 La chrétienté tout entière s'incline devant vous, ô Perpétue ! elle fait plus encore : chaque jour, à l'autel, le sacrificateur prononce votre nom béni parmi les noms privilégiés qu'il redit en présence de l'auguste victime ; votre mémoire est ainsi pour jamais associée à l'immolation de l'Homme-Dieu, auquel votre amour a rendu le témoignage du sang. Mais quel bienfait il a daigné nous départir, en nous permettant de pénétrer les sentiments de votre âme généreuse dans ces pages tracées de votre main, et qui sont venues jusqu'à nous à travers les siècles ! C'est là que nous apprenons de vous ce qu'est "cet amour plus fort que la mort" (Cant. VIII, 6), qui vous rendit victorieuse dans tous les combats. L'eau baptismale n'avait pas touché encore votre noble front, et déjà vous étiez enrôlée parmi les martyrs.

 

Bientôt il vous fallut soutenir les assauts d'un père, et triompher de la tendresse filiale d'ici-bas, pour sauver celle que vous deviez à cet autre Père qui est dans les cieux. Votre cœur maternel ne tarda pas d'être soumis à la plus terrible des épreuves, lorsque cet enfant qui, sous les voûtes obscures d'un cachot, puisait la vie à votre sein, vous fut enlevé comme un nouvel Isaac, et que vous demeurâtes seule, à la veille du dernier combat.

 

 Mais dans ce combat, ô Perpétue, au milieu des compagnons de votre victoire, qui est semblable à vous ? Quelle est cette ivresse d'amour qui vous a saisie, lorsqu'est arrivé le moment de souffrir dans votre corps, au point que vous ne sentez pas même la cruelle brisure de vos membres délicats lancés sur le sol de l'arène ? "Où étiez-vous, dirons-nous avec saint Augustin, lorsque vous ne voyiez même pas cette bête furieuse à laquelle on vous avait exposée ? De quelles délices jouissiez-vous, au point d'être devenue insensible à de telles douleurs ? Quel amour vous enivrait ? Quelle beauté céleste vous captivait ? Quel breuvage vous avait ravi le sentiment des choses d'ici-bas, à vous qui étiez encore dans les liens d'un corps mortel ?" (In Natali SS. Perpétua et Felicitatis.)

 

Mais, avant la dernière lutte, le Seigneur vous avait préparée par le sacrifice. Nous comprenons alors que votre vie fût devenue toute céleste, et que votre âme, habitant déjà, par l'amour, avec Jésus qui vous avait tout demandé et à qui vous aviez tout accordé, fut dès lors comme étrangère à ce corps qu'elle devait sitôt abandonner. Un dernier lien vous retenait encore, et le glaive devait le trancher ; mais afin que votre immolation fut volontaire jusqu'à la fin, il fallut que votre main conduisit elle-même ce fer libérateur qui ouvrait passage à votre âme si rapide dans son vol vers le souverain bien. Ô femme véritablement forte, ennemie du serpent infernal et objet de sa haine, vous l'avez vaincu ! Votre grandeur d'âme vous a placée parmi les plus nobles héroïnes de notre foi ; et depuis seize siècles votre nom a le privilège de faire battre tout cœur chrétien.

 

 Recevez aussi nos hommages, ô Félicité ! car vous avez été jugée digne de servir de compagne à Perpétue. Dans le siècle, elle brillait au rang des matrones de Carthage ; mais, malgré votre condition servile, le baptême l'avait rendue votre sœur, et vous marchiez son égale dans l'arène du martyre. A peine relevée de ses chutes violentes, elle courait à vous et vous tendait la main ; la femme noble et l'humble esclave se confondaient dans l'embrassement du martyre ; et les spectateurs de l'amphithéâtre pouvaient déjà pressentir que la nouvelle religion recelait en elle-même une vertu sous l'effort de laquelle succomberait l'esclavage. Vous aviez dit, ô Félicité, que lorsque l'heure du combat aurait sonné, ce ne serait plus vous qui souffririez, mais le Christ immortel qui souffrirait en vous : il a été fait selon votre foi et votre espérance ; et le Christ est apparu vainqueur dans Félicité comme dans Perpétue.

 

Jouissez donc, ô femme bénie, du prix de vos sacrifices et de vos combats. Du haut du ciel, vous veillerez sur cet enfant qui naquit d'une martyre dans une prison ; déjà, sur la terre, une si noble naissance lui a fait rencontrer une seconde mère. Honneur à vous qui n'avez pas regardé en arrière, mais qui vous êtes élancée à la suite du Christ ! Votre félicité est éternelle au ciel, et ici-bas votre gloire durera autant que le monde.

 

Maintenant, ô sœurs illustres, soyez-nous propices en ces jours. Tendez vos palmes vers le trône de la divine majesté, et faites-en descendre sur nous les miséricordes. Nous ne sommes plus cette société païenne qui se pressait aux jeux de l'amphithéâtre pour voir répandre votre sang ; la foi chrétienne victorieuse par vous et par tant d'autres martyrs a triomphé des erreurs et des vices de nos aïeux ; et ceux-ci nous ont transmis le sacré symbole pour lequel vous aviez tout sacrifié. Mais, pour n'être pas aussi profondes, nos misères n'en sont pas moins lamentables. Il est un second paganisme qui se glisse chez les peuples chrétiens et qui les pervertit. Il a sa source dans l'indifférence qui glace le cœur et dans la mollesse qui énerve la volonté. Ô Perpétue, ô Félicité ! demandez que vos exemples ne soient pas perdus pour nous, et que la pensée de vos héroïques dévouements nous soutienne dans les sacrifices moindres que le Seigneur exige de nous.

 

Priez aussi pour nos nouvelles Eglises qui s'élèvent sur le rivage africain que vos souffrances ont illustré ; elles se recommandent à vous ; bénissez-les, et faites-y refleurir, par votre puissante intercession, la foi et les mœurs chrétiennes.

 

DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique

 

Tunisia Carthage Amphitheatre where Perpetua and Felicity were martyred

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